CHEBEC 2014 ... Des manœuvres navales de grande envergureConstituant l'activité principale de la coopération bilatérale militaire en la Marine Royale et la Marine Nationale française, l'exercice Chebec était cette année à sa 20éme édition. L'exercice a été organisé en 4 phases:
I - A quai : consacré à la préparation des activités qui allaient se déroulaient en mer;
II - Dédiée à l'établissement de la cohésion du groupe et à la mise en oeuvre du savoir-faire des unités participantes;
III - Dédiée aux opérations aéromaritimes de surveillance;
IV - Organisée au Centre de Simulation Naval à casa pour débreifer et faire une évaluation générale des différentes opérations.
Au cours du Trajet vers Toulon, chaque activité à bord de la frégate Allal Ben Abdellah doit être capitalisée. De jour comme nuit, passagers et équipage de l'Unités suivent un programme assez élaboré: Des exercices de sécurité, d'instruction sur le tir, des séances de sensibilisation et d'entrainement aux procédés d'intervention en cas d'incidents, pour ne citer que ceux-ci. Le CV Boubker El Mansouri commandant de la frégate, explique que parfois on provoque délibérément un faux incident, même tard dans la nuit pour tester la réactivité du personnel de service.
Quelques minutes après l'arrivée de la frégate à la base navale de Toulon, le Commandant de la frégate, et comme il est de coutume, a effectué une visite de courtoisie au maire de la ville, au préfet maritime du secteur maritime en Méditerranée et au commandant de la Base de Toulon. Cet acte traditionnel fait partie de la mission diplomatique dévolue à la Marine Royale.
Commence Ainsi la première Phase de l'exercice Chebec 2014, qui avait pour but d'établir la cohésion entre le personnel de la frégate Allal Ben Abdellah et celui de la FLF Aconit. Durant cette partie, les unités de sécurité des deux marines ont échangé les techniques de maîtrise d'une voie d'eau et d'un feu se déclenchant dans un compartiment de l'Unité. Les marins ont même participé à un exercice pratique de lutte contre un incendie et un autre sur le colmatage d'une brèche risquant d'handicaper un bâtiment en mer suite une attaque ennemie, au Centre de Formation Pratique et d'Entrainement à la Sécurité (CFPES).
Et pour renforcer leurs acquis en matière d'opérations maritimes et standardiser les procédures, l'équipage de la Allal Ben Abdellah a suivi des séance pratiques de lutte anti-aérienne, anti-surface et anti-sous-marine au simulateur français de nouvelle génération ESPADON.De leur côté, les équipes d'interdiction maritime, faisant office de la police de contrôle des bâtiments en mer se sont entraînés sur les techniques d'inspection et d'immobilisation des marins non coopératifs.
Toujours dans le cadre du développement de la compréhension mutuelle entre le personnel des 2 frégates, des séances de travail sont organisées quotidiennement pour coordonner les activités programmées en mer et harmoniser les Systèmes d'Information et de Communication.
Le personnel aéronaval chargé du pilotage et de la maintenance de l'hélico embarqué à bord de la frégate marocaine a eu, lui aussi, son lot d’entraînements. Dans le cadre de la Charte de jumelage entre la 11éme Flottille de la Marine Royale et la 36éme de la Marine Nationale, l'équipage de la chaîne "aviation" de l'hélicoptère embarqué à bord de la Allal Ben Abdellah, a rejoint la Base Aéronavale de l'Hyères, où il a eu l'occasion d'échanger les expériences avec ses homologues français.
Après une semaine d'entraînement à quai, les 2 unités combattantes prennent le large. Les exercice programmées dans cette phase présentent un cadre idéal pour l'entrainement des équipages, notamment le nouveau concept du sauvetage maritime. Celui-ci devient de plus en plus d'actualité, étant donné qu'elle combine désormais les missions de défense et celles à caractère public pour mieux juguler les menaces susceptibles de venir de la mer, à savoir le terrorisme, le trafic illicite de nous genres, l'immigration clandestine etc ...
C'est ainsi que la plupart des scénarii qui ont été adoptés cherchait à mettre à l'épreuve la réactivité des participants face à ce genre de menaces. La mise en scène de ces défis est d'ailleurs minutieusement préparée par la cellule d'animation. Préparée par la cellule d'animation. Celle-ci est intégrée au sein de la structure conjointe qui veille sur la planification et la coordination des interventions programmées dans le cadre de l'exercice.
Le soutien logistique des unités combattantes en mer est un des facteurs déterminants de la réussite des opérations navales. Outre le prolongation de la présence en mer, ce soutien permets de gagner des délais et de rationaliser les dépenses.
Conscient de l'importance de cette action, les organisateurs ont supposé que l'une des unités manque d'approvisionnements et ne peut plus durer en mer. Dans ce scénario, les équipages des 2 frégates doivent maîtriser les techniques de transfert de charges pour réussir cette manœuvre. Le CF Rachid Sadghazi, faisant partie de la cellule du commandement tactique de la frégate Allal Ben Abdellah explique que "C'est une opération délicate qui nécessite une grande précision dans les réglage de cap et une maîtrise des procédures de communication et de coordination entre le navire ravitailleur et l'Unité ravitaillée. L'exercice présente ainsi une occasion d'Or pour entraîner toute la chaîne de conduite nautique".
Les Unités de combat, constituent une cible payante pour les avions de chasse ennemis, Mais aussi pour les terroristes qui profitent de l'étendue et de l'hostilité de la mer pour projeter leurs menaces asymétriques. C'est la raison pour laquelle cette édition a mis l'accent sur la sécurité rapprochée des Unités et sur le renforcement des techniques de défense navale. En effet, la phase d'entraînement en mer a permis aux 2 frégates d'effectuer des tirs d'exercice sur des cibles aériennes au canons 100, 76, 20mm et mitrailleuse 12.7mm. Le Système de combat des 2 Unités combattantes a été également mis à l'épreuve.
"L'exercice n'a pas seulement entraîné les tireurs et les surveillants de la tourelle, mais il a permis également la maintenance opérationnelle des systèmes d'armes" se félicite le CF Abdelhamid Abbassi, commandant adjoint des opérations à bord de la frégate Allal Ben Abdellah.
Au cours de leurs manœuvres en mer, les équipes MIO des 2 frégates ont été appelées à intervenir pour lutter contre plusieurs formes de trafic illicite. La cellule d'animation de l'exercice a prévu des bateaux plastrons pour permettre à ces équipes de s'entraîner sur les procédures réflexes quant aux risques qui découlent de ce genre d'intervention.
Passant aux actions plus agressives, cette édition a prévu un scénario où la Structure conjointe aura affaire à un bateau se livrant à des trafics d'armes ou de drogue au large d'Al Hoceima. Le bateau récalcitrant fera l'objet d'un exercice sur la partage et l'exploitation des renseignements sur le mouvement ainsi que les activités de ce navire. La structure fera appel à l'intervention du Groupe Commando de la Marine Royale pour intercepter le bateau suspect qui refuse d'obtempérer aux instructions de l'Unité présente sur la zone. Visage cagoulés et mouvements synchronisés, le commando, acheminé par l'hélico de la Allal Ben Abdellah, descend par corde-lisse avec une grande agilité et rapidité et s'empare de la passerelle du bateau en infraction.
Une fois arrivées au large de Casablanca, les 2 unités se sont entraînés aux techniques SAR.
Après un long séjour en mer, les officiers constituant la structure conjointe se retrouvent avec leur homologues des 2 frégates au CSEN de la Marine Royale à Casa pour faire le bilan. C'était une occasion pour capitaliser les acquis et débattre des possibilités de remédier aux lacunes dans les prochaines éditions. Clôturant sur une note nettement positive, organisateurs et participants se sont félicités du niveau d'interopérabilité atteint par les 2 marine et de leur aptitude à répondre conjointement à une situation de crise, tout en exprimant leur satisfaction du climat d'entente et de concertation qui a marqué cette édition.
Revue des FAR