_________________ Le courage croît en osant et la peur en hésitant.
Socket-error General de Division
messages : 6821 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités internationales Dim 17 Juil - 8:57
ça sent un deal entre les ricains et le prince Ben Salmane, l'Arabie Saoudite à la capacité immédiate de passer de 11 à 12 millions de barils par jour et avec des investissements, la production peut passer à 13 millions de barils
Le baril va passer une journée noir demain à l'ouverture.
Près de dix mille personnes se sont déplacées ce dimanche pour assister au lancement de la candidature à la réélection du président Jair Bolsonaro pour le parti libéral (PL), au sein du Maracanazinho (le « petit Maracana ») ; un gymnase collé au stade mythique de Rio de Janeiro. Dès 8 h 30, le public se pressait en file indienne, portant le maillot de la Seleçao de football et agitant les drapeaux du Brésil ; deux symboles désormais traditionnels des meetings bolsonaristes.
Le PL a dû changer l’organisation de l’événement car une campagne lancée par des militants de gauche proposait de réserver les places sans s’y rendre, comme les jeunes démocrates américains l’avaient fait, en 2020, contre l’ancien président Donald Trump. « Les médias disent que nous ne respectons pas la démocratie, mais eux, à gauche, ils sont bien pires », pestait Samir Junior, venu avec son épouse depuis l’Etat voisin du Minas Gerais pour soutenir leur candidat. Selon ce médecin, « l’enjeu de cette élection est beaucoup plus important que la précédente. Nous sommes très inquiets car il faut absolument éviter le retour de la gauche au pouvoir ». Et son épouse, également médecin, d’ajouter que l’ancien président Lula, favori de l’élection, « va légaliser immédiatement l’avortement et les drogues ». Une affirmation de Jair Bolsonaro sur des propositions qui n’existent nullement dans le programme du Parti des travailleurs (PT), mais qu’il a encore répétée ce dimanche, en qualifiant Lula « de voleur et d’alcoolique ».
Lire aussi : Au Brésil, face aux ambassadeurs étrangers, Jair Bolsonaro torpille le système électoral Lui, le « capitaine du peuple », ainsi décrit dans le nouveau jingle de sa campagne, a improvisé un discours de plus d’une heure dans lequel il a mêlé les attaques contre la gauche aux « réalisations de mon gouvernement » et avant tout, la récente baisse du prix de l’essence, obtenue grâce à la suppression de plusieurs impôts locaux et fédéraux. Le président a semblé prendre à bras-le-corps les habits du candidat, promettant de se battre, « pour le bien du Brésil, pour la famille et la foi » avant de trébucher en toute fin de discours en répétant ses attaques contre les juges du Tribunal suprême électoral chargé des élections. « Ces quelques sourds avec leur cape noire doivent comprendre ce qu’est la voix du peuple. Ils doivent comprendre que ce sont les pouvoirs législatif et exécutif qui font les lois », a-t-il asséné sous les cris de la foule répétant « le suprême est le peuple ».
Rôle grandissant de la première dame
Le président n’a pas cité expressément son opposition au vote électronique, qu’il présente comme frauduleux, comme il l’avait fait en début de semaine devant un parterre d’ambassadeurs. Mais il a appelé « le peuple » à manifester le 7 septembre, jour de l’indépendance du Brésil qui fêtera cette année son bicentenaire. Le président n’a pas promis à son public le « grand soir » comme il s’était risqué en 2021, en renonçant finalement à aller plus loin et mener « le coup » promis. A peine a-t-il lancé : « Allons une dernière fois dans la rue » et toujours pour « défendre la liberté et la démocratie ».
Au Maracanazinho, Bolsonaro officialisait également le choix du général de réserve Braga Netto, comme son vice-président pour cette candidature. Vêtu d’une simple chemise blanche, le général assénait sourires et embrassades sur la scène, mais n’a pas dit un mot. Seule Michelle Bolsonaro a pris le micro avec toute la gestuelle et le vocabulaire propres aux temples évangéliques. Elle a ainsi présenté, le regard au ciel, son mari comme, « un cœur pur, un président authentique, qui défend la famille, la liberté et la démocratie. C’est Dieu qui l’a choisi ».
Lire aussi : Présidentielle brésilienne : opération séduction de Lula à Rio de Janeiro Le rôle de la première dame devrait grandir dans cette campagne pour attirer le vote féminin, qui préfère largement Lula (47 % contre 23 % pour l’actuel président, selon le dernier sondage d’opinion Datafolha). C’est en effet son discours qui a le plus marqué Solange Mazzona, une militaire venue assister au meeting avec sa sœur : « Michelle est sincère, elle parle simplement aux mères, c’est le meilleur atout du président. »
Le vote des chrétiens
Comme lors de sa première élection, le président et son épouse ont utilisé à foison les références chrétiennes en débutant leur entrée sur scène par une longue prière. De fait, Bolsonaro n’aurait guère perdu d’appuis chez les chrétiens et 36 % de ce segment voterait toujours pour lui, contre 28 % pour l’ancien président Lula, selon le même sondage Datafolha. Reste que le président doit convaincre au-delà de ses partisans pour espérer gagner l’élection. Un important dispositif d’aides sociales, voté en ce mois de juillet, devrait l’aider à présenter un meilleur bilan social.
Lire aussi le reportage : Au Brésil, l’Eldorado perdu de Jair Bolsonaro Il avait ce dimanche à ses côtés, Arturo Lira, le président de la Chambre des députés, artisan de ce paquet d’aides et qu’il a présenté comme un « vieil ami ». Lira, qui n’a pas donné suite aux cent quarante-cinq demandes en destitution présentées contre le président, reste son plus précieux partenaire dans la bataille qui s’annonce. En 2018, à la dernière élection présidentielle, il faisait partie du « mal » contre lequel Jair Bolsonaro promettait de se battre pour renouveler la politique. Le slogan de la campagne était alors « le bien contre le mal » et cette année, c’est un plus simple : « Pour le bien du Brésil ».
Sujet: Re: Actualités internationales Sam 30 Juil - 13:47
| Alors que l’administration américaine a laissé entendre une possible visite d’une délégation sur l’île de Taiwan, la Chine mobilise ses troupes dans la province de Fujian, dans le cadre d’exercices annoncés récemment juste en face de Taiwan pic.twitter.com/0jRsxSRz8z
Cette administration US est un désastre ambulant autant Trump avait compris l'affaiblissement US tentant une détente avec les Russes, s'est sorti du bourbier du M-O tout en respectant ses alliés, pour se concentrer sur un rival stratégique (la Chine)...Cette administration a définitivement pousser la Chine opter pour une alliance très forte avec la Russie...
_________________ Le courage croît en osant et la peur en hésitant.
Sujet: Re: Actualités internationales Dim 2 Oct - 16:35
35% des urnes dépouillées:
-Bolsonaro: 47.34% -Lula:43.86%
_________________ Le courage croît en osant et la peur en hésitant.
youssef_ma73 General de Brigade
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités internationales Dim 2 Oct - 17:01
66% des bulletins dépouillés. 45,69 pour bolsonaro 45.55 pour Lula. Pour suivre en temps réel : https://resultados.tse.jus.br/oficial/app/index.html#/m/eleicao/resultados
_________________ “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” Albert Einstein.
Fahed64 Administrateur
messages : 25558 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités internationales Dim 2 Oct - 17:14
Lula est passé devant il mène de 1%
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
RED BISHOP Modérateur
messages : 12323 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités internationales Dim 2 Oct - 17:17
Sujet: Re: Actualités internationales Lun 3 Oct - 11:42
Code:
La foule se fait silencieuse. Sur la Cinelândia, place iconique du centre de Rio de Janeiro, encerclée de gratte-ciel et de prestigieux bâtiments Art déco, les regards sont bas et lourds. Ils étaient pourtant plusieurs centaines, militants parés de rouge, à être venus ici pour fêter le retour de la gauche au pouvoir au Brésil. Les bières étaient prêtes, gelées comme il se doit, les sourires et les chants de victoire aussi. Mais les électeurs en ont décidé autrement.
Au terme du premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 2 octobre, l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva termine en tête avec 48,43 % des voix contre 43,2 % au chef de l’Etat d’extrême droite sortant, qui réalise un score bien plus élevé que celui prévu par les instituts de sondage. A peine 5 points, soit 6 millions de voix seulement (sur un total 123 millions de suffrages) séparent deux hommes, qui se retrouveront pour un second tour incertain le 30 octobre.
Pour la gauche, tout avait pourtant bien commencé. La veille du scrutin, les derniers sondages donnaient encore 15 points d’avance à Lula et de bonnes chances de l’emporter dès le premier tour. Président le plus populaire de l’histoire du Brésil, ce dernier ne pensait faire qu’une bouchée de son successeur, discrédité par sa gestion catastrophique de l’économie, du Covid-19 et de l’environnement. A la tête d’une vaste coalition regroupant neuf formations politiques, le chef du Parti des travailleurs (PT) pouvait partir confiant.
Lire aussi : Le Brésil aux urnes : entre Bolsonaro et Lula, un choix décisif sous tension Le 2 octobre au matin, Lula s’en est donc allé aux côtés de sa nouvelle épouse, Rosângela, voter tout sourire à Sao Bernardo do Campo, une banlieue ouvrière de Sao Paulo qui l’a vu naître comme leader syndical. « C’est un jour plus qu’important pour moi ! », lance l’ancien ouvrier métallurgiste, rappelant qu’il y a quatre ans, emprisonné pour corruption, il n’avait pu se présenter à la présidentielle. Lula se saisit alors de son récépissé de vote et le porte à ses lèvres. Un baiser de la démocratie, comme l’annonce d’une inéluctable victoire.
Bien loin de l’effusion de la victoire de 2018
A 450 kilomètres à l’est, à Rio de Janeiro, c’est une tout autre image que donne Jair Bolsonaro. L’air bougon, sous un ciel gris et pluvieux, le président sortant se présente vers 9 heures du matin à son bureau de vote de la Vila Militar, quartier carioca constellé de casernes de l’armée. Aucun membre de sa famille ne l’accompagne : le chef de l’Etat n’est entouré que de ses gardes du corps à lunettes fumées et d’une poignée d’alliés. Parmi eux, le député Daniel Silveira, ancien policier au crâne rasé et à la carrure de catcheur, condamné à huit ans de prison pour ses attaques contre la démocratie, que Bolsonaro a fini par gracier…
Lire aussi : Présidentielle au Brésil : « Lula souhaite réorienter la diplomatie du pays en affirmant la centralité de l’urgence climatique » On est bien loin de l’effusion de la victoire 2018. Une foule nombreuse attendait alors le favori des sondages devant son bureau de vote. Mais, cette année, seule une trentaine de supporteurs ont fait le déplacement pour voir Bolsonaro voter. Méfiant, celui-ci ne passera même pas les saluer. Les journalistes aperçoivent, sous son tee-shirt doré, un gilet pare-balles. « Si les élections sont propres, aucun problème. Que le meilleur gagne ! », lâche le leader d’extrême droite, lugubre, avant de reprendre le chemin de Brasilia.
L’élection commence et, toute la journée, d’interminables files se forment à l’entrée des bureaux de vote. Les queues serpentent dans les cours d’école, remontent les escaliers, jusque dans les toilettes… A l’étranger, dans les bureaux de Berlin, de Paris ou de Lisbonne, il faudra patienter jusqu’à quatre heures.
« On est tous plus pauvres aujourd’hui »
A Rio, les électeurs de Jair Bolsonaro sont reconnaissables, parés de drapeaux du Brésil ou de maillots dorés de la Seleçao, comme celui porté par Charles Silva de Souza, 46 ans, parachutiste, venu apercevoir « son » président au petit matin à la Vila Militar : « Je vote Bolsonaro, car il est intègre. Parce qu’il a relancé l’économie, préserve la forêt et a très bien géré le Covid ! » Qu’importe si le PIB connaît une croissance en demi-teinte, si l’Amazonie brûle, si l’épidémie de coronavirus a fait ici plus de 686 000 morts et si plusieurs scandales de corruption touchent des proches du chef de l’Etat.
Chez les fervents bolsonaristes, la méfiance règne concernant le vote électronique, accusé depuis des années de fraude par le président d’extrême droite, même si, là encore, le système mis en place progressivement depuis les années 1990 a toujours bien fonctionné – et encore cette fois-ci. « Si tout se passe normalement, Bolsonaro serait élu dès le premier tour. Il est hyperpopulaire ! Mais les juges, qui se comportent comme des dictateurs, refusent de nous accorder le vote papier, ou même un reçu, pour pouvoir continuer à organiser tranquillement la fraude », estime Lucas Lourenço, 41 ans, autre parachutiste croisé à la Vila Militar, fidèle au « capitaine » Bolsonaro.
Lire aussi : Au Brésil de Jair Bolsonaro, le recul de la forêt amazonienne en cartes Dans la favela de Sao Carlos, berceau de la samba surplombant le centre-ville de Rio, c’est une tout autre ambiance. La petite foule des électeurs se revêt de rouge et forme avec les doigts le « L » de Lula, signe de victoire. « La bière est déjà au frais et même s’il pleut ce soir, on va fêter ça ! », s’amuse Marli Da Silva, la soixantaine. Eliane Rodriguez Costa, 53 ans, coiffeuse au chômage, porte fièrement un autocollant « Lula » sur la poitrine. « Bolsonaro n’a rien fait pour nous en quatre ans. On est tous plus pauvres aujourd’hui », dit-elle.
Soirée électrique
Les premiers résultats venus de l’étranger sont encourageants – Lula l’emporte à Paris avec 77,5 % des voix – et, à 17 heures, alors que les bureaux de vote ferment leurs portes, la gauche compte bien commencer sa fête. Pour l’occasion, le PT a réservé la place Cinelândia, à Rio, mais aussi la prestigieuse Paulista, véritable « Ve avenue » de Sao Paulo. Les militants dressent des portraits de Lula, installent des écrans géants et des sonos prêtes pousser le chant de la victoire.
Mais, très vite, c’est la douche froide, et même glacée. Le décompte, retransmis en direct à la télévision, donne d’abord Jair Bolsonaro en tête : 47 % contre 43 % à Lula pour un tiers des votes examinés. Les premiers résultats proviennent en effet des régions rurales du Centre-Ouest, favorables à l’extrême droite. Sur la Cinelândia et la Paulista, les foules parées de rouge s’inquiètent. Il faudra attendre trois longues heures de dépouillement pour voir les courbes timidement se croiser.
Lire aussi : « Les menaces qu’agite Jair Bolsonaro contre la démocratie au Brésil font partie d’un projet politique » Au terme d’une soirée électrique, Jair Bolsonaro obtient donc 43,2 % des suffrages (plus de 51 millions de voix), soit de six à dix points de plus que les prédictions des instituts de sondage. Le leader d’extrême droite est en tête dans 13 des 27 Etats de la fédération, dont certains des plus importants, tels que ceux de Sao Paulo, de Rio de Janeiro, et le district de Brasilia. Dans ces deux derniers, il l’emporte même dès le premier tour, avec plus de 51 % des voix.
« Tout cela montre que Bolsonaro est tout sauf un mal passager. Il porte une idéologie désormais très ancrée chez une partie des Brésiliens. La gauche va devoir faire un énorme travail d’introspection », s’attriste Thiane, scientifique de 32 ans, errant sur la Cinelândia. Sur la place, chacun cherche une explication au succès de l’extrême droite, pointant l’influence des pasteurs, des réseaux sociaux, les milliards d’euros dépensés par le pouvoir en aides sociales à la veille du scrutin… « Mais même comme ça, je ne comprends plus mon pays ! », s’émeut Beatris, 42 ans. Vêtue d’un tee-shirt rouge, elle a les larmes aux yeux comme pour un jour de défaite. « Comment les Brésiliens peuvent-ils encore voter massivement pour un homme qui a un tel bilan ? »
Lula demeure le favori
Sur la Paulista, à Sao Paulo, malgré des visages fermés, certains lulistes essaient de positiver. « Les votes des autres petits candidats vont migrer vers nous », croit José Eduardo Puntel, professeur, la cinquantaine, venu en famille, évoquant la centriste Simone Tebet (4,16 %) et du travailliste Ciro Gomes (3,04 %). Aucun des deux n’a cependant encore pris position pour le second tour. « Il faut que l’on continue à être mobilisés dans les rues pour virer Bolsonaro », ajoute Fabio Proença, étudiant en géographie.
Il est autour de 22 heures lorsque Lula, entouré des cadres de sa campagne, finit par s’exprimer depuis un hôtel du centre de Sao Paulo. L’air morose, voix blanche et veste noire, il tente de rassurer ses troupes. « Pour nous, il ne s’agit que d’une prolongation ! », lance-t-il, gouailleur, assurant « adore[r] faire campagne ! » et se délecter par avance d’une confrontation directe avec Jair Bolsonaro : « Ça sera notre première chance d’avoir un débat en tête à tête avec le président de la République pour voir s’il continue à mentir ! »
Lire aussi : Environnement : le grand saccage des années Bolsonaro au Brésil Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Jair Bolsonaro de s’exprimer depuis l’entrée du palais de l’Alvorada, résidence officielle des présidents, à Brasilia. « Maintenant, notre confiance est totale », se réjouit-il, mains dans les poches, dans une brève déclaration à la presse. « Nous avons vaincu les mensonges », ajoute-t-il, visant les instituts de sondages, évitant d’attaquer le système de votation électronique, qu’il a pourtant torpillé des mois durant.
Lula demeure le favori du scrutin. Mais un favori fragilisé, placé sur la défensive. Sur la Cinelândia, la foule déçue se disperse. « On a peur. La campagne pour le second tour va être sale et violente », prédit sombrement Thiane, la jeune scientifique. Plus loin, dans une rue proche du centre-ville, un homme se penche à la fenêtre de son immeuble en direction de la rue : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mais que s’est-il passé ? ! », hurle-t-il à plusieurs reprises. Personne ne lui répond.
Sujet: Re: Actualités internationales Mar 4 Oct - 2:33
Code:
C’est un Brésil déboussolé qui s’est réveillé au matin du lundi 3 octobre. La veille, le premier tour du scrutin présidentiel avait débouché sur un résultat inattendu, que nul institut de sondage n’avait su prévoir : le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, obtenant 43,2 % des suffrages, talonnant le favori du scrutin et leader de la gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé en tête avec 48,43 % des voix.
Malgré un mandat cataclysmique, marqué par le retour de la faim, la déforestation sauvage et le drame du Covid-19, le chef de l’Etat sortant a déjoué tous les pronostics et réalisé une performance inespérée. La dernière enquête de l’institut Datafolha, considéré comme le plus fiable du pays, donnait à la veille du premier tour le chef du Parti des travailleurs (PT) victorieux avec 50 % des voix contre 36 % à Jair Bolsonaro.
Lire aussi : Au Brésil, Lula déçoit, Bolsonaro résiste à l’issue du premier tour de la présidentielle Le leader de l’extrême droite n’aura cédé que très peu de terrain à la gauche. Son score de 2022 est peu ou prou le même qu’en 2018 (46 % à l’époque). Jair Bolsonaro est en tête dans la moitié des Etats de la fédération, dont certains des plus importants. Il obtient 51 % des voix à Rio de Janeiro et dans le district fédéral de Brasilia. Dans l’Etat de Sao Paulo, le plus peuplé du Brésil, il dispose avec 47 % des suffrages d’une confortable avance de 7 points sur Lula.
Dès lors, une question brûle les lèvres : comment les sondeurs ont-ils pu à ce point sous-estimer le vote en faveur de l’extrême droite ? « Le problème ne vient pas de la méthodologie », insiste la politiste Mayra Goulart, qui pointe d’abord une « absence de données ». Le dernier recensement de la population brésilienne date de 2010 et son actualisation, désormais en cours, a été retardé pour cause de pandémie. « Les modèles des instituts sont mal calibrés et n’ont pas intégré l’augmentation exponentielle de la population évangélique, en très large majorité favorable à Jair Bolsonaro », souligne la chercheuse.
Failles de la campagne de Lula
A cela s’ajoute l’attitude même de certains électeurs d’extrême droite. Depuis plusieurs mois, Jair Bolsonaro n’a eu de cesse de jeter l’opprobre sur les instituts de sondage, qualifiés de « menteurs ». Le 20 septembre, un employé de l’institut Datafolha, honni du pouvoir, a été insulté, agressé et battu par deux partisans du président à Ariranha, petite cité de l’intérieur de l’Etat de Sao Paulo.
« La faillite des sondages est aussi le résultat d’un sabotage, organisé au sommet de l’Etat », insiste pour sa part Mathias Alencastro, chercheur au Centre brésilien d’analyse et de planification. Des mois durant, le pouvoir d’extrême droite a en effet incité ses partisans à ne pas répondre aux enquêtes d’opinion. « [Il ne faut] répondre à aucune d’entre elles d’ici à la fin de l’élection ! ! ! », a ainsi écrit en majuscule sur Twitter Ciro Nogueira, ministre de la Casa Civil (sorte de super-chef de cabinet) de Jair Bolsonaro.
Lire aussi : Elections au Brésil : vague ultraconservatrice au Congrès et dans les Etats de la fédération Mais l’extrême droite a aussi bénéficié des failles de la campagne de Lula. Soit, pour l’essentiel, un retard sur les réseaux sociaux et un discours souvent trop consensuel, promettant des « livres » et de l’« amour » plutôt que des « armes » et de la « haine ». « Pendant des mois, Lula a surtout parlé du passé et des réussites de ses deux mandats [2003-2011] mais il n’a rien dit ou presque sur ce qu’il compte faire pour le Brésil du futur », note le politiste Thomas Traumann, de la Fondation Getulio Vargas.
Ce dernier insiste : « Il s’agit de raison garder : Lula demeure le favori du scrutin. Il n’est passé qu’à 1,5 point de la victoire et a obtenu plus de 57 millions de voix dès le premier tour. Ce qui reste considérable. » Le dernier sondage Datafolha, divulgué le 1er octobre à la veille du scrutin, donnait au chef du PT une très large avance sur son adversaire en cas de second tour : 54 % des voix contre 38 % en faveur de Jair Bolsonaro, soit seize points d’écart.
« La dynamique est du côté de Bolsonaro »
Mais nombreux sont les politistes à douter de la fiabilité des sondages. « On est face à un deuxième tour très serré. La dynamique est du côté de Bolsonaro », souligne ainsi Mathias Alencastro. Les alliés du président ont par ailleurs effectué, le 2 octobre, une percée au scrutin législatif, le Parti libéral (PL) de M. Bolsonaro devenant le premier groupe politique en termes de nombre d’élus au Congrès. « Les conservateurs dominent les institutions de Brasilia et Bolsonaro va pouvoir se présenter comme le seul candidat de la stabilité, capable de gouverner le pays et de forger des alliances au Parlement. Un comble, lorsqu’on sait le chaos qu’a été sa présidence ! », déplore le chercheur.
Pour Lula, la partie ne sera donc pas facile et nombreux sont ceux qui estiment nécessaire une réorientation en profondeur de sa campagne. Le chef du PT doit « aller chercher les voix des électeurs conservateurs issus de la classe moyenne du sud-est du Brésil, et en particulier ceux de l’intérieur rural de l’Etat de Sao Paulo. Ces gens souvent religieux se sentent vulnérables face à la crise économique et à l’insécurité. Ils n’aiment pas particulièrement Bolsonaro, mais chez eux Lula reste un repoussoir », détaille la chercheuse Mayra Goulart.
Lire aussi : Duel Lula-Bolsonaro au Brésil : « La dynamique est aujourd’hui du côté de l’extrême droite » Une femme pourrait grandement rendre service à l’ancien ouvrier métallurgique durant les trois prochaines semaines et le second tour, prévu le 30 octobre. Simone Tebet, centriste de 52 ans, sénatrice de l’Etat rural et conservateur du Mato Grosso do Sul (centre-ouest), est arrivée en troisième position dimanche, avec 4,16 % des voix, soit 4,9 millions d’électeurs sur son nom. Affirmant être « du côté de ceux qui défendent la démocratie », celle-ci devrait se rallier sous peu à la candidature de Lula, avec qui elle entretient des relations cordiales. Un soutien décisif face à la rude mêlée qui s’annonce.
| Une délégation marocaine se rendra la semaine prochaine en Inde pour participer au au Dialogue de Défense Inde-Afrique, en marge de la 12e édition du DefExpo.
13 ministres de la Défense africains seront présents, l'Afrique du Nord sera représentée par le Maroc et l'Égypte pic.twitter.com/MdXKrd3YsP