Beriev Be-200 : l'hydravion à réaction

Bonjour,

Avion très singulier dont on parle souvent en période de sécheresse et d'incendie, le Beriev Be-200 présente la particularité étonnante d'être un hydravion à réaction.

I. Histoire

L'histoire de cette machine peu commune remonte aux années 80, lorsque les Soviétiques entreprennent des travaux sur une version "rétrécie" du Beriev Be-40. Ce dernier avait été étudié aux débuts des années 80 afin de fournir à la Marine soviétique un avion de patrouille maritime, de lutte anti sous-marine et de sauvetage. Le Be-40 ne sera jamais produit en série ni vendu à l'exportation et le programme est arrêté en 1996. Mais la nouvelle Russie ayant toujours besoin d'un hydravion hautement spécialisé, il est décidé de relancer un nouveau programme. Les ingénieurs de Beriev repartent du Be-40 pour concevoir le Be-200, plus petit et plus léger. En manque d'argent, Beriev s'associe avec Irkut pour le développement du Be-200 et un premier projet est présenté en au salon du Bourget en 1991. Le premier prototype est terminé le 24 septembre 1998 et envoyé à Taganrog et effectue son premier vol le 10 septembre 1999. L'avion est rapidement proposé à l'exportation et présenté lors de divers salons aéronautiques où son concept retient l'attention, mais sans enregistrer de commandes. Le seul client est le Ministère russe des situations d'urgences qui en commande plusieurs dans la version -ES bombardier d'eau. En 2002, le Be-200 effectue des essais en France et en Grèce, mais n'est pas commandé.

En mai 2002, Irkut et EADS s'associent pour aider la vente de l'avion à l'exportation. Une joint-venture sera même créée aux États-Unis pour essayer d'y vendre l'avion. De même, Rolls-Royce propose de remotoriser l'avion avec des moteurs BR715 pour les marchés occidentaux à la place des Progress D-436TP d'origines ukrainiennes. Mais ce futur Be-200RR ne vera jamais le jour : les moteurs Rolls-Royce auraient dû être profondément modifiés pour résister à l'eau de mer et que le projet ne serait jamais rentable.

L'usine de Taganrog poursuit donc la fabrication en petites quantités du Be-200 pour satisfaire les quelques commandes russes.

En 2018, le motoriste russe NPO-Saturn et le français Safran envisagent de remotoriser le Be-200 avec le moteur PowerJet SaM146 qui équipe le Sukhoi Superjet 100, avion de ligne régional. Le but est de fournir au Beriev un moteur certifié par les organismes occidentaux et faciliter ainsi sa vente à l'export. En avril 2019, le projet Be-200ChS-146 est suspendu par le Ministère russe de l'industrie et du commerce, le moteur contenant des composants issus de pays membres de l'OTAN.

Dans la foulée, le Premier ministre russe Mikhail Mishustin a encouragé l'accélération des travaux sur le moteur russe Aviadvigatel PD-14, plus moderne que les Progress et utilisant uniquement des composants russes. La certification du Beriev Be-200 ainsi remotorisé est attendue en 2023.

Une présentation technique plus tard... En attendant, une petite vidéo de l'engin lors d'une démonstration en France.