La révolte en libye

Mouammar Kadhafi a trouvé la mort, hier, alors qu'il tentait une sortie depuis sa ville natale de Syrte. Son convoi a été stoppé par un avion de combat français Mirage 2000, qui a engagé la colonne de véhicules. « Un tir français a eu pour objet de donner un coup de semonce et d'empêcher la progression d'une colonne qui s'est divisée. Une fraction de ces véhicules a affronté une katiba du CNT (Conseil National de Transition, ndlr) venant de Misrata. Dans cet affrontement, des véhicules ont été détruits et des personnels blessés et tués. Parmi ceux-là, il est apparu, après confirmation, que le colonel Kadhafi en faisait partie », a expliqué hier le ministre français de la Défense. Ce dernier a affirmé que l'ancien leader libyen avait été « mortellement blessé » dans un combat final auquel les forces françaises n'ont « pas (été) engagées ».

Paris appelle à « la réconciliation dans l'unité et la liberté »

Bien que les circonstances exactes de la mort de Kadhafi aient fait l'objet de plusieurs versions au cours de la journée, le conflit qui ravage la Libye depuis de nombreux mois devrait, en tous cas, bientôt toucher à sa fin. Privées de leurs chefs, les dernières forces kadhafistes ne sont déjà plus, depuis quelques jours, en mesure de résister aux troupes de l'opposition, appuyées par l'armada de la coalition. Syrte, le dernier grand bastion du régime, s'est d'ailleurs effondré hier. Pour Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, la fin de l'opération Unified Protector est maintenant «beaucoup plus proche». L'Elysée, de son côté, a estimé que « la disparition de Mouammar Kadhafi est une étape majeure dans la lutte menée depuis plus de huit mois par le peuple libyen pour se libérer du régime dictatorial et violent qui lui a été imposé pendant plus de quarante ans ». Alors que Paris appelle à « la réconciliation dans l'unité et la liberté » du peuple libyen, la présidence française rappelle que « la libération de Syrte doit marquer, conformément aux engagements pris par le Conseil national de Transition, le début du processus agréé par le CNT pour établir en Libye un système démocratique dans lequel toutes les composantes du pays auront leur place et où les libertés fondamentales seront garanties ».


Aucune frappe réalisée en une semaine par les forces françaises

Première à intervenir sur le théâtre libyen, dès le 23 février, la France mobilise toujours un important dispositif militaire dans le cadre de l'opération Harmattan. Mais, au fil du temps et de l'affaiblissement des forces pro-Kadhafi, les engagements ont diminué. Ainsi, sur la semaine écoulée (Entre le 13 octobre à 6 heures et le 20 octobre à 6 heures), les forces françaises ont assuré environ 60 sorties, dont 60% sont des missions offensives. Dans le détail, 32 sorties d'attaque au sol (Rafale Air, Mirage 2000-D, Mirage 2000-N et Mirage F1 CT) ont été menées ; ainsi que 16 sorties de reconnaissance et de surveillance (Rafale pod reco NG, Mirage F1 CR, Atlantique 2, drone Harfang) ; 7 sorties de contrôle aérien (E-3F) et 2 sorties de ravitaillement (C135 FR). Néanmoins, jusqu'à hier matin, ces sorties n'ont donné lieu à aucune frappe, en raison, explique l'Etat-major des Armées, de « l'évolution favorable de la situation au sol (et de) la réduction des cibles ».
En plus des appareils de l'armée de l'Air, la France maintient une puissante force navale au large de la Libye. La TF 473 compte notamment le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, qui embarque le groupe aéromobile composé d'hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma de l'aviation légère de l'armée de Terre, ainsi qu'un détachement de Caracal de l'armée de l'Air. « Le dispositif a vocation à être démonté le plus rapidement possible, dès lors que les populations civiles ne sont plus menacées et c'est manifestement ce qui va être constaté dans les jours qui viennent », a déclaré hier le ministre français de la Défense, précisant que le retrait ferait l'objet d'une décision de la coalition, qui agît dans le cadre d'un mandat des Nations Unies.

M&M