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| Reconstitution. L’incroyable évasion | |
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Invité Invité
| Sujet: Reconstitution. L’incroyable évasion Ven 18 Avr 2008 - 22:29 | |
| 9 dangereux terroristes se sont échappés de la prison de Kénitra en creusant un tunnel de 30 mètres. TelQuel retrace le scénario d’une évasion digne de “Prison Break”.
Lundi 7 avril, 5 heures du matin, Prison centrale de Kénitra. Le soleil ne s'est pas encore levé. En cette matinée glaciale, la plupart des prisonniers, mais aussi des gardiens, dorment toujours. Accolée à l'enceinte du pénitencier, la villa du directeur baigne dans une quiétude marine, bercée par les vents de l'Océan Atlantique tout proche. Au milieu du jardin, à côté de la buanderie, face à la niche déserte d'un chien de garde “libéré” depuis quelque temps, un petit potager est le théâtre d'une étrange scène. Le sol commence à bouger, des plants d'oignons balancent à gauche et à droite, avant de disparaître pour laisser émerger… une tête, puis une silhouette humaine. Et ça ne fait que commencer. En l'espace de quelques secondes, d'autres ombres surgissent du trou. Elles sont neuf au total. Le petit groupe avance à tâtons dans une nuit noire, sans lune. Personne ne prête attention à la muraille du pénitencier, haute d'une dizaine de mètres, qui n'est déjà plus qu'un vague et mauvais souvenir laissé derrière les neuf hommes. Tous ont le regard fixé vers l'avant, sur l'enceinte de la villa du directeur, ultime frontière à franchir avant de pouvoir humer l'air libre. Mais pas question de se précipiter. De temps à autre, les projecteurs des trois miradors viennent en effet déchirer l'obscurité avec leur lumière blafarde. Ventre à terre, les neufs évadés jouent la prudence. Ils attendent le passage du faisceau lumineux pour partir à l'assaut de ce mur de deux mètres, parsemé de fils barbelés rouillés et discontinus. Pour ces gaillards rompus aux entraînements militaires, le franchissement de ce dernier obstacle n'est qu'une simple formalité. Avant les premiers rayons du soleil, ils sont déjà loin…
La description ressemble à un montage cinématographique entre deux classiques du film noir : Le Trou (1960) de Jacques Becker, et Arizona Junior (1987) des frères Coen. Hallucinante, irréelle. Elle correspond pourtant, très fidèlement, à l'incroyable scénario qui s'est produit dans la nuit du dimanche à lundi 7 avril, à la prison centrale de Kénitra.
Le tunnel (et le trou) de la liberté La montre indique 8 heures du matin lorsque M.S., chauffeur et planton du directeur de la prison, découvre une cavité au beau milieu du jardin. Croyant à un simple affaissement du sol, il n'en informe son supérieur qu'une heure plus tard. Entre-temps, de l'autre côté de la muraille, à l'intérieur de la prison, A.D. et A.J., gardiens affectés ce jour-là à la surveillance du quartier Alif, avaient déjà entamé leur ronde matinale. En attendant la distribution du petit-déjeuner à neuf heures, ils ouvrent les cellules les unes après les autres, sans se douter un seul instant de la surprise qui les attend au bout du couloir : deux cellules, la 46 et la 48 sont désertes ! La veille, elles étaient occupées par neuf détenus islamistes lourdement condamnés pour leur implication dans des activités terroristes. Il s'agit de Mohamed Chadli et des frères Kamal et Mohamed Chetbi, qui purgeaient une peine de 20 ans ; Abdellah Boughmir, Hicham Alami, Mohamed Mouhim et Tarik El Yahyaoui condamnés à la réclusion à perpétuité ; Abdelhadi Eddahbi et Hamou El Hassani condamnés à la peine capitale.
“Ce sont des individus très dangereux. Ils comptent à leur actif plusieurs victimes. Plusieurs parmi eux ont fréquenté les camps d'entraînement d'Al Qaïda en Afghanistan. Ils appartiennent un peu à l'élite combattante de la Salafia Jihadia”, souligne cet enquêteur.
La rumeur de l'évasion se répand comme une traînée de poudre dans les ailes du pénitencier. Elle se propage ensuite à l'extérieur de la prison, dans le quartier de “La Cité”, dit “Lassiti”, où réside une bonne partie des gardiens de la Prison centrale de Kénitra.
À dix heures du matin, plusieurs hélicoptères de la Gendarmerie royale survolent déjà ce quartier pauvre, bâti à la hâte au début des années 70. Ce qui, à l'époque, lui avait valu son autre nom : Hay Al Moustâajal (littéralement “Quartier des urgences”). En parallèle, des gendarmes et des policiers en uniforme, mais également des agents des “services”, DGST (services intérieurs) et RG (renseignements généraux) réunis, patrouillent parmi des ruelles plus ou moins délabrées. Ils font du porte à porte, interrogeant plusieurs habitants. En vain, personne n'a rien vu.
Avant midi, la nouvelle de l'évasion la plus spectaculaire de l'histoire carcérale du Maroc a déjà fait le tour des rédactions et des agences de presse. Entre-temps, les forces de l'ordre avaient élargi le périmètre des recherches et renforcé leurs effectifs. Des barrages routiers sont dressés de part et d'autre de Kénitra. Une centaine d'agents des GIR (Groupes d'intervention rapide), issus de la caserne de l'Institut royal de police de Kénitra, sont appelés à la rescousse. Ils viennent épauler les brigades de gendarmes qui ratissent depuis le matin les forêts environnantes. A l'intérieur de la prison, des agents de la DGST et de la Sûreté nationale soumettent plusieurs gardiens, mais aussi des prisonniers du quartier Alif, aux feux des interrogatoires. Tandis qu'une équipe de la police scientifique traque d'éventuels indices sur la scène de l'évasion, constatant au passage l'ampleur de la prouesse accomplie par les fugitifs : un tunnel d'une profondeur de deux mètres, pour 30 mètres de long et un mètre de diamètre. Comment, et dans quelles conditions extraordinaires, cet ouvrage a-t-il pu être réalisé, sans que personne ne s'en rende compte ? |
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| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Ven 18 Avr 2008 - 22:30 | |
| Première étape. Des lavabos pour “circuler” Pour trouver un début de réponse, il faut remonter au mois de novembre 2007. A l'époque, le narcotrafiquant Mohamed Tayeb Ouazzani, alias El Nene, autre célèbre évadé, figure toujours parmi les pensionnaires de la Prison centrale de Kenitra. Le régime carcéral relativement lâche autorise encore une certaine liberté de manœuvre, aussi bien pour les prisonniers que pour leurs gardiens. Les neufs détenus des cellules 46 et 48 en profitent pour demander une faveur à B.Z., doyen des matons qui supervise de facto les chantiers de construction à l'intérieur des “silounate” (cellules) de la prison. “Ils voulaient équiper leurs cellules respectives de lavabos pour pouvoir effectuer leurs ablutions quotidiennes”, nous confie un fonctionnaire de la prison. Après avoir avisé sa hiérarchie, B.Z. répond favorablement à la requête des prisonniers. Maçon professionnel, Mohamed Chadli, l'un des meneurs de la bande des neuf, se charge des travaux qui ne durent pas plus d'une journée, sous le contrôle de B.Z. “En fait, ce qu'on n'a pas compris sur le moment, c'est que, tout en plaçant les lavabos, les Salafistes avaient perforé le mur qui sépare les deux cellules pour pouvoir circuler des deux côtés”, révèle un gardien du quartier Alif. Le trou dans le mur entre les deux cellules, d’un diamètre de 50 centimètres, est en effet soigneusement dissimulé derrière les lavabos, installés de manière parfaitement symétrique, avec la possibilité d'être déplacés et replacés le plus discrètement possible.
Le stratagème est si habile que même l'inspection générale ordonnée par l'administration pénitentiaire au lendemain de l'évasion d'El Nene, en décembre 2007, ne parvient pas à déceler le subterfuge. Entre les cellules 46 et 48, “ça circule” couramment. Fin de la première étape du plan d’évasion. La deuxième peut alors commencer.
Deuxième étape. Des équipements pour creuser “Malgré la nature du sol, sablonneux et friable, ils n'avaient pas la possibilité d'avancer de plus de cinquante centimètres par jour. En supposant qu'ils aient creusé toutes les nuits, le commencement des travaux devait se situer aux alentours de début février 2008. Soit à peu près deux mois de labeur”, assure un officier de la police scientifique. L'hypothèse semble très plausible, puisque le régime carcéral a été sensiblement durci depuis l'évasion du célèbre El Nene. “Huit de nos camarades (gardiens) ont été jetés en prison pour leur supposée complicité avec El Nene. Personne ne voulait plus courir le moindre risque. De jour comme de nuit, on ne fermait plus l'œil. Je vois mal comment ils auraient pu creuser durant cette période sans êtres démasqués”, confirme un gardien. Les pensionnaires des cellules 46 et 48 mettent donc à profit l'unique ressource dont les prisonniers de longue durée disposent à profusion : le temps. “Lorsqu'on purge une peine de prison de 20 ans ou à perpétuité, la première chose que l'on apprend, c'est la patience et la persévérance”, explique un ancien gardien de prison.
Les futurs évadés passent au mode stand-by. Plus tard au mode “veille”. Ils ne chôment pas pour autant, mais mettent à profit cette période d'attente pour peaufiner leur plan d'évasion et rassembler les ingrédients qui vont leur permettre de recouvrer la liberté. Cuillères en métal, barres de fer, tournevis, casseroles découpées en deux… le moindre objet qui puisse servir d'outil de creusage est précieusement glané et dissimulé à l'abri des regards.
Plusieurs semaines de “collecte” et d'attente sont nécessaires pour bien baliser le plan d'évasion. Le temps, aussi, que les mesures sécuritaires ayant suivi l'épisode El Nene disparaissent pour laisser place au calme et au ronronnement habituel. La vigilance des gardiens finit par se relâcher graduellement, à la limite logiquement dans ce genre d'ailes dédiées aux (très) longs séjours de détention.
Troisième étape. Des sacs de farine pour stocker Lorsque le premier coup de “casserole” est donné, le tracé exact du tunnel est déjà bien établi. “Depuis les minuscules lucarnes de leurs cellules, ils étaient parvenus à détecter une canalisation d'évacuation des eaux usées qui passe à proximité de la cellule 46, traverse le chemin de ronde en largeur, avant de disparaître sous le mur d'enceinte pour réapparaître dans la villa du directeur. C'est cette canalisation qui leur a servi de guide”, explique un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire.
Encore une fois, c'est Mohamed Chadli, le maçon de la bande, qui supervise les travaux. “Le sol de la cellule, revêtu de mosaïque très dure, ne leur laissait d'autre choix que de creuser sous les toilettes de la cellule 46, qu'ils ont cessé d'utiliser. Pour se soulager, ils utilisaient les toilettes de la cellule 48”, affirme notre source.
Chaque nuit, après l'extinction des feux, les neuf prisonniers des deux cellules, désormais communicantes, s'alternent pour piocher dans le sol. Au bout de quelques jours, un trou vertical de trois mètres de profondeur et d'un mètre de diamètre est creusé, à partir de la cellule 46. Les prisonniers entament ensuite un forage horizontal sur vingt-cinq mètres. Se pose alors le problème de l'éclairage et de l'aération du tunnel. La solution : un ventilateur et une ampoule électrique alimentés par un long câble, branché dans une prise de la cellule. En revanche, pour ce qui est du stockage des déblais, la tâche s'annonce beaucoup plus compliquée. “Les premiers gravats étaient probablement dilués dans des seaux d'eaux, avant d'être versés dans les toilettes de la cellule 48 ou jetés à travers la lucarne”, présume un gardien de la prison. Mais au fur et à mesure que les travaux avancent, les résidus augmentent. Il fallait donc trouver un autre système d'évacuation, bien plus conséquent. “En plus du terrain de basket et du jardin, le quartier Alif abrite également un four à pain. Il est très facile de se procurer, par l'intermédiaire de l'un des prisonniers qui travaillent dans ce four, des sacs de farine vides”, explique un ancien détenu.
Les sacs de farine, désormais remplis de terre, s'accumulent. Ils sont soigneusement dissimulés sous les deux dalles qui servent de lits, répartis de part et d'autre des cellules 46 et 48. Au total, ce ne sont pas moins de deux tonnes de gravats qui sont ainsi stockées dans les deux cellules. Par quel miracle personne, parmi la centaine de gardiens qui sillonnent la prison de Kénitra, n'a jamais rien remarqué ? “L'hypothèse de la corruption reste, pour le moment, crédible. Comme on l'a vu dans l'affaire El Nene, il est possible que des gardiens finissent par succomber à la tentation”, explique une source policière. |
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| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Ven 18 Avr 2008 - 22:30 | |
| La chasse est ouverte, le gibier s'est envolé Une fois le forfait commis et l'alerte donnée, les fonctionnaires de la prison découvrent avec stupeur une quarantaine de sacs de terre dans les cellules 46 et 48, en plus d'un surprenant message d'adieu (ou d’au revoir ?) accroché au mur (lire encadré p.43). Depuis, les nouvelles sont coupées et les prisonniers donnent l'impression de s'être évanouis dans la nature.
“Ils devaient être attendus par deux ou plusieurs voitures légères à l'extérieur de la prison (…) Ils ont fait du porte-à-porte auprès des habitants du quartier Lassiti (…) Ils ont disparu dans la forêt, ils ont été engloutis par l'océan tout proche, etc.”. Rumeurs, vraies et fausses informations se sont propagées à la vitesse du son, en l'absence de toute communication officielle, exception faite de très laconiques dépêches de la MAP. Même les photographies des neuf évadés faisaient encore l'objet, jusqu'à jeudi soir, d'une étrange rétention.
L'heure est au stress. Les jours passent, aucun des évadés n'a été arrêté. Abderrahim Mouhtad, président de l'ONG Annassir, qui soutient les détenus islamistes du royaume, explique : “L'un des neuf (ndlr : Kamal Chetbi, selon toute vraisemblance) est connu pour être un passeur d'hommes. Il a déjà fait à plusieurs reprises l'expérience du Hrig. Si on n'arrête pas la bande rapidement, il est possible qu'ils aient déjà traversé les frontières marocaines”.
Familles et connaissances des neuf sont soumis, pour le moment, à une étroite surveillance. Les enquêteurs filtrent les visites et les appels et guettent la faille, le coup de fil ou l'envie (de l'un des neuf évadés) de retourner une dernière fois auprès des siens. “L'un des neuf détenus avait des problèmes avec sa femme, qui a demandé le divorce dès le moment où il a été incarcéré et qui refuse de le laisser voir ses enfants”, souligne un enquêteur. Le divorcé malgré lui pourrait s'avérer revanchard et succomber à la “faiblesse” de taper à la porte de son ex-femme. Possible, possible. Sauf que, jusqu'en milieu de semaine, 72 heures après l'évasion, rien de tel ne s'est encore produit. Alors on multiplie les pistes de recherche, les hypothèses, les fouilles, les barrages de police. Et on attend.
Des matons au bord de la crise de nerfs Dès le lendemain de l'évasion, une douzaine de gardiens du quartier Alif sont convoqués manu militari pour être interrogés. Quatre parmi eux sont mêmes écroués. “C'est injuste et scandaleux, s'insurge l'un des matons. Chaque fois qu'il y a un problème, c'est nous, les petits pions, qui payons les pots cassés”. Si la corruption était évidente dans le cas d'El Nene, la culpabilité des gardiens dans l'affaire des prisonniers islamistes évadés l'est beaucoup moins. “Stressée”, parfois dépassée par les grèves de la faim régulièrement déclenchées par ces détenus réputés difficiles, la direction de la Prison centrale de Kénitra, comme d'ailleurs celles des autres prisons du royaume, aurait en effet donné la consigne d'éviter au maximum les risques de frictions, et donc de tensions.
“Pour les Salafistes, surtout les Takfiristes parmi eux, l'entrée d'un gardien dans leur cellule est considérée comme une souillure. Leur réaction peut être violente et se traduit souvent par des grèves de la faim”, argumente un fonctionnaire du ministère de la Justice. Traduit dans la vie de tous les jours, cela pourrait donner la consigne (destinée aux matons) suivante : “Evitez au maximum de les approcher, laissez-les en paix !”.
Aujourd'hui, la grogne enfle parmi la petite communauté des gardiens de la prison de Kénitra. Entre autres interrogations, ces fonctionnaires subalternes qui travaillent dans des conditions déplorables, avec des salaires dépassant à peine les 2000 dirhams, se demandent : “Est-ce logique que l'on nous interdise de faire correctement notre travail, en limitant notre champ d'intervention, pour nous reprocher par la suite de ne pas être vigilants ? Pourquoi la direction n'a pas été inquiétée malgré le précédent d'El Nene ?”.
Si impunité il y a, elle ne risque pas de perdurer. Plusieurs indices laissent penser, cette fois-ci, que des têtes risquent de tomber. “Une enquête approfondie est actuellement menée pour déterminer les conditions exactes dans lesquelles neuf prisonniers islamistes ont été placés dans deux cellules mitoyennes, opportunément situées, prévues pour accueillir un maximum de deux détenus chacune. Les prisons marocaines sont certes surpeuplées, mais pas à ce point”, nous résume cette source policière. Renseignement pris auprès d'un gardien du quartier Alif, la superficie de la cellule 46, comme celle de la 48, ne dépasse guère les quatre mètres carrés. “Les détenus s'alternaient pour dormir sur le lit une heure chacun, tout au plus. Le reste du temps, ils restaient accroupis. Pourtant, aucun responsable n'a jamais exigé qu'ils soient transférés dans d'autres cellules, plus spacieuses et moins peuplées”. En attendant les conclusions des enquêtes en cours, les autorités ont d'autres chats à fouetter. Priorité absolue : retrouver les fugitifs avant qu'ils ne quittent le Maroc, vers l'Europe, l'Algérie ou la Mauritanie.
“Dès la nuit du lundi, une cellule de crise où siègent des représentants de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires, des FAR, de la DGST et de la DGED a été constituée”, nous a-t-on expliqué. De Tanger à Marrakech, de Oujda à Errachidia, des barrages routiers avec ceintures cloutées ont été déployés aux entrées et aux sorties des principales villes marocaines. Dans les forêts et dans les zones rurales et montagneuses, des brigades de la Gendarmerie, des Forces auxiliaires, des FAR et même des gardes forestiers traquent les fuyards. Jusqu'aux premières heures de vendredi, les filets déployés à travers tout le royaume n'avaient toujours rien ramené. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Ven 18 Avr 2008 - 22:35 | |
| Message. Le “testament” des neuf
Avant de s'engouffrer dans le “tunnel” creusé à partir de la cellule 46, les neuf fugitifs ont laissé, accroché à l'un des murs, le message suivant, simplifié et traduit en français.
“Au nom de Dieu le Miséricordieux. Non à l'injustice, nous avons essayé tous les recours, frappé à toutes les portes, il ne nous restait plus que ce moyen. Nous espérons que vous nous comprendrez. Nous ne ferons de mal à personne si personne ne nous fait de mal. Nous voulons juste notre liberté. Et nous espérons que vous ne répéterez pas vos erreurs passées, la politique de la punition collective. Nous sommes les seuls responsables de notre acte, qui n'a rien à voir avec aucun détenu ni aucun employé de la prison. Nous nous excusons pour le dérangement”.
Prison de Kénitra. Des gauchistes aux islamistes
Souvent confondue avec la prison civile, qui est située du côté nord de la ville, la Prison centrale de Kénitra se trouve du côté ouest, aux abords du fleuve Sebou et de l'Océan Atlantique. Fondée durant les années 20 par les autorités coloniales, elle s'étend sur une vingtaine d'hectares et compte six quartiers ou Hay : A (ou Alif) 1 et 2, B (Ba), D (Dal), J (Jim), sans oublier le quartier central en forme de croix, et le quartier des mineurs. En plus de ces lieux de détention, la prison compte un four, des cuisines, plusieurs cours, trois jardins, un magasin, un dépôt, deux ateliers et un terrain de basket. Elle abrite une population estimée aujourd'hui entre 1500 à 2000 prisonniers. Ce qui en fait l'un des plus grands pénitenciers du Maroc. Et aussi l'un des plus grands employeurs de la ville. En plus du personnel administratif, la Prison centrale emploie en effet une centaine de gardiens. Derrière l'entrée principale en forme de grille, s'étalent les bureaux administratifs et quelques logements professionnels bâtis autour d'une grande cour. Au fond, un deuxième portail blindé sépare les locaux du personnel de la prison proprement dite. A droite, s'étendent les quartiers Alif 1 et 2 où croupissent actuellement 180 détenus islamistes et où, ironie du sort, avaient séjourné dans le passé des prisonniers gauchistes aussi célèbres que Driss Benzekri et Abraham Serfaty. Plus en avant, le quartier B abrite le fameux couloir de la mort où 94 prisonniers, dont 29 islamistes, attendent en principe leur exécution. La dernière mise à mort remonte cependant à 1993 lorsque le commissaire Tabit, autre célèbre pensionnaire des lieux, avait été fusillé dans la caserne de Chlihat, quelques kilomètres au sud de la Prison centrale. En plus des condamnés à mort, cette prison abrite des prisonniers de longue durée qui purgent des peines supérieures à cinq années. “A la Prison centrale, on ne demande pas à un prisonnier où est-ce qu'il dort, mais plutôt où est-ce qu'il habite”, explique un gardien. Ce pénitencier se distingue également par son régime carcéral (supposé être) de haute sécurité. En plus de la muraille de douze mètres et des nombreuses guérites dressées tous les 50 mètres, trois miradors, culminant à 30 mètres et équipés de projecteurs, surveillent les divers angles, jour et nuit. Des gardiens armés de Kalachnikov s'y alternent selon des tours de garde variant entre 15 et 19 heures, de six heures du soir jusqu'à neuf heures du matin. Quoique spectaculaire, ce dispositif n'a jamais dissuadé quelques prisonniers déterminés à tenter de s'en évader. La plus connue et la plus récente des évasions reste celle du narcotrafiquant Mohamed Tayeb Ouazzani, alias El Nene, en décembre 2007. Le coup réussi, en début de semaine, par les neuf islamistes, risque de rayer El Nene des tablettes.
Plus loin. Equations
L’incroyable évasion de Kénitra pose le double problème du fonctionnement du système carcéral au Maroc, et de la politique islamiste du Pouvoir. Sur le premier point, tout n'a pas été dit. On savait que les prisons marocaines, en plus d'être vétustes et surpeuplées, étaient gangrenées par la corruption et les traitements discriminatoires, loin devant la (très respectable) moyenne nationale. Mais on ignorait qu'elles étaient aussi une passoire si permissive que neuf personnes, placées sous haute surveillance, ont pu s'en échapper dans des conditions hallucinantes : un premier trou pour relier deux cellules l'une à l'autre, un deuxième trou bien profond, vertical, un tunnel long de 30 mètres, contournant toutes les murailles, et un trou final qui donne sur le jardin personnel de Monsieur le directeur de la prison. S'il vous plaît. Un travail d'orfèvre étalé sur de longues semaines, au nez et à la barbe de l'armée de gardiens et d'informateurs qui pullulent dans la troisième prison islamiste du pays, après celles de Salé et Fès. Corruption ? Laisser-aller ? Incompétence ? Oui, et seulement oui, si l'on s'en tient aux “antécédents” de Kénitra. Dont le plus célèbre, l'évasion d'El Nene en décembre 2007, un homme qui pèse au bas mot 30 millions d'euros laissé à la “surveillance” de gardiens qui pèsent 2000 dirhams par mois. Goûtez la différence ! Le trou de lundi dernier repose aussi l'équation salafiste au milieu de la table. C'est une épine, un casse-tête. Il y a une semaine à peine, les évadés recevaient encore les visites de leurs familles. La plupart sont des abonnés des grèves de la faim et des demandes de grâce royale. Le message qu'ils ont laissé sur le mur de leur cellule peut faire sourire, il donne surtout à réfléchir. Ce sont des gens à l'horizon bouché, a fortiori depuis novembre 2005, date à partir de laquelle plus aucune grâce n'a été accordée à un Salafiste. La politique qui consiste à les condamner à la pelle, à les “entasser” comme du papier à corbeille, à les isoler (“Pour ne pas contaminer les autres détenus !”, dit-on), et à les abandonner à leur sort, a atteint ses limites. Au-delà, ce n'est plus possible. La preuve par Kénitra. Karim Boukhari prison break http://www.telquel-online.com/319/images/illustration.pdf
les fugitifs http://www.telquel-online.com/319/images/fugitifs.pdf
source: telquel http://www.telquel-online.com/319/couverture_319.shtml |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Ven 18 Avr 2008 - 22:51 | |
| - Citation :
- Le trou dans le mur entre les deux cellules,
d’un diamètre de 50 centimètres, est en effet soigneusement dissimulé derrière les lavabos, installés de manière parfaitement symétrique, avec la possibilité d'être déplacés et replacés le plus discrètement possible. Je vous jure que c'est exactement ce qu'a fait Scofield dans la saison 1 de prison break, franchement on doit interdire la série dans tous les prisons du monde !! Sérieusement, La police et le service de renseignement doivent mettre la main a la pâte, les évadés comme dit telquel sont entrainer en Afghanistan dans les camps d'AlQuaida, alors surement il prépare une attaque imminente ! Vous avez remarquer que 2m et la RTM n'ont pas donner importance au sujet, je pense que pour ne pas crée la zizanie au sein de la population ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Sam 19 Avr 2008 - 18:30 | |
| je croirais surtout pas a une histoir pareil !! ou sont les dechet alors ? personne ne les a vu ? c'est toujour probleme de corruption... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Sam 19 Avr 2008 - 21:15 | |
| - ambassadeurenroumanie a écrit:
- je croirais surtout pas a une histoir pareil !! ou sont les dechet alors ? personne ne les a vu ? c'est toujour probleme de corruption...
c'est une fuite orchestrée voyons , du pure theatre meme chose pour bellirej "lagent" voire aussi 16mai on invente des attentats pour avoir de son coté l'opinion public et razer un autre parti islamiste.... |
| | | naourikh Adjudant-chef
messages : 453 Inscrit le : 19/03/2007 Localisation : Devant un PC Nationalité :
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Mar 22 Avr 2008 - 1:27 | |
| Je pense que vous l'avez mal compris , il dit : - Citation :
- on invente des attentats pour avoir de son coté l'opinion public et raser un autre parti islamiste
Pas créer un État plus répressif et moins démocratique, juste pour trouver un alibi pour détruire le PJD, et empêcher la création des partis islamistes ! ( une idée américaine peut etre ?) Mais ça reste une accusation grave pour notre état, il faut savoir peser un peu ces mots ! |
| | | naourikh Adjudant-chef
messages : 453 Inscrit le : 19/03/2007 Localisation : Devant un PC Nationalité :
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Mar 22 Avr 2008 - 8:41 | |
| Le fait d'inventer des pretextes pour détruire un parti democratiquement élu par la population est en soi une atteinte à la démocratie et donc un etat répressif. L'islamisme en soit n'est pas forcément une mauvaise chose: c'est une doctrine politique qui vise à propager les principes de l'Islam dans la société. Donc en soi ce n'est pas si mauvais. Maintenant, c'est comme pour tout: ca dépend de ce que les hommes font de cette théorie. Certains sont de bons musulmans et de bons citoyens, pacifiques et voulant atteindre leur but par des moyens legaux et démocratiques et justifiant cela par les principes de L'Islam. Je pense que ceux la ne doivent pas etres condamnés ni inquiétés. Et d'autres sont violents et intégristes et sont prets à tuer pour répandre la terreur dans la population ou à forcer les gens à leur obeir. Ceux la ne sont pas musulmans pour moi et doivent etre pourchassés et punis séverement, toujours selon la loi. Que ce soit bien clair: c'est ces derniers que le Maroc combat et pas ceux qui respectent les lois et ne font de mal à personne et le Maroc n'a pas besoin de créer des attentats et des évasions pour ca. ceux qui pensent ca devraient réfléchir avant de parler. Des marocains innocents sont morts lors des attentats du 16 mai, et dire que ces attentats étaient organisés par le Maroc est une insulte faite à tous les marocains. _________________ | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Reconstitution. L’incroyable évasion Mar 22 Avr 2008 - 15:52 | |
| Je crois que notre ami Sun Tzu s'est laissé porter par l'emotion au point de nous confondre avec les Etats Unis. Ce qui est bien souligné içi, c'est l'etat de notre systeme carceral. Tres mauvais etat, cela n'est un secret pour personne, mais si vous posez la question a d'anciens detenus, vous entendrez des choses qu'on ne croirait pas si on les lisait dans la presse. Par contre je ne vois pas le rapport avec Belliraj, même les belges ont confirmé. On peut ne pas avoir confiance en l'Etat, mais il ne faut pas devenir paranoid. Le pouvoir se moque que les islamistes ou autres soient au pouvoir, c'est le pouvoir qui decide de tout, donc pas d'inquiétude, le regime islamique c'est pas pour demain |
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