Les anciens élèves sous-officiers de l’Ecole Royale militaire de Ahermoumou (Ribat Al Kheir) ont adressé une pétition au Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) dans laquelle ils réclament justice et réparation suite aux «préjudices qu’ils ont subis» dans les années 70.
Dans une lettre remise au président du CCDH Ahmed Herzenni lors d’une réunion le week-end dernier dans la commune El Menzel relevant de la province de Sefrou sur la situation des droits humains au Maroc, les signataires se disent être « victimes » d’un complot suite à la tentative du putsch menée en 1972 à Skhirate par le Général Oufkir.
Des élèves officiers de l'Ecole militaire de Ahermoumou (Ribat El Kheir)
Ils se disent aussi avoir été victimes, durant 9 mois, de toutes formes de supplices, de tortures dans des centres de détention secrets dans la région de Temara, rappelant que leur déplacement à l’époque consistait à participer à une manœuvre militaire à Benslimane et non à la tentative de putsch comme avaient planifié leurs supérieurs.
La lettre ajoute qu’après des mois de tortures, le tribunal a innocenté ce groupe d’élèves sous-officiers qui ont été ensuite transférés aux centres d’entraînement d’El Hajeb et de Benslimane, précisant qu’au terme de quatre mois de concentration, ils ont été emprisonnés dans des casernes avant d’être radiés des rangs des Forces Armées Royales.
La lettre souligne que suite à cette situation, certains membres du groupe se sont retrouvés marginalisés et en chômage, alors que d’autres ont été recrutés dans des fonctions modestes. A cet égard, les signataires réclament une révision de la «décision de deux poids deux mesures» de l’Instance autonome d’arbitrage et d’indemnisation, en vue de verser une indemnité à ceux n’ayant pas été recrutés dans la fonction publique et à tous les anciens élèves sous-officiers de l’Ecole de Ahermoumou.
Selon une source du CCDH, ce dossier ne fait pas partie des revendications ayant trait aux violations des droits humains perpétrées durant les années de plomb, mais revêt un caractère social.
Lors de cette réunion, le président du CCDH a appelé à déployer davantage d’efforts pour consolider les garanties juridiques, judiciaires et institutionnelles et promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels des citoyens.
Il a souligné que le confortement de ces droits passe nécessairement par l’initiation de réformes législatives et institutionnelles en rapport avec le dossier des droits de l’Homme, chantier dans lequel le Maroc s’est engagé de plein-pied.
Revenant sur les recommandations de l’Instance Equité et réconciliation (IER), il a fait état d’une étape très avancée dans la régularisation des dossiers de réparations des préjudices et de versement des indemnités aux victimes et à leurs ayants-droit.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance des conventions conclues avec le gouvernement pour la mise en oeuvre des recommandations de l’IER, notamment la convention relative à la couverture médicale de base au profit des victimes des violations des droits de l’Homme et de leurs ayants-droit, la convention de coopération et de partenariat pour la réhabilitation des régions concernées par la réparation communautaire et celle portant sur l’accompagnement de la mise en oeuvre des recommandations de l’IER en direction des régions touchées par de graves violations des droits de l’Homme.
Le travail actuel doit se concentrer sur la consécration des droits sociaux, économiques et culturels, a-t-il conclu.
http://sefrou.org/index.php/20080430107/Actualites/Sefrou-la-province/Les-anciens-eleves-sous-officiers-dAhermoumou-reclament-justice.htm