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Le soutien du Maroc aux pays du Golfe intervient dans un contexte particulier. En effet, le torchon brûle à nouveau avec la France et les relations avec le voisin algérien restent plus tendues que jamais. Tandis que se redessinent les réseaux d’influence dans le golfe, Rabat ne peut se permettre de rester en retrait. Après les Emirats Arabes Unis qui entretient d’étroites relations avec Rabat, le Maroc pourrait voler « officiellement » au secours de l’Arabie Saoudite qui reste très préoccupé par le risque de déstabilisation du pays par l’Etat islamique. En témoigne, la clôture ultra-moderne longue de 900 km le séparant de l’Irak et construite pour prévenir contre les infiltrations de groupes armées. Au regard là encore de ses relations privilégiées avec Riyad, l’engagement du royaume chérifien sur le sol saoudien menacé par l’activisme des groupes djihadistes dans le golfe semble tout naturel. Allié de toujours, l’Arabie Saoudite est sur le point de vaciller face à la menace de l’Etat islamique aux portes du pays. Riyad prend soin de s’équiper en armement mais ne dispose d’aucune force militaire capable de défendre la pétromonarchie. De plus, la santé du roi Abdallah reste très préoccupante, les débats sur sa succession provoquent des tensions dans le royaume. Depuis le décès de Nayef ben Abdel Aziz, le Roi a choisi un nouveau prince héritier, il s’agit de son demi-frère Salmane. Un soutien actif du Maroc à l’Arabie Saoudite dans le but de préserver la stabilité et la paix à l’intérieur du territoire, répondrait à un échange de bons procédés que certains pourraient qualifier d’assistanat mutuel, d’autres de solidarité. Il faut souligner à l’inverse l’appui de l’Arabie Saoudite sur le plan économique.

Riyad s’est efforcé d’apporter au  Maroc une aide substantielle en cas de crises conjoncturelles. D’ailleurs, la coopération économique s’est largement renforcée depuis 2005. Le Fonds Saoudien pour le Développement a permis de financer de nombreux projets au Maroc, de financer par exemple, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) ou encore la ligne TGV Tanger-Casablanca. Entre 2001 et 2013, les investissements saoudiens sont évalués à 6,7 milliards de dirhams. Il existe par ailleurs un nouveau fonds marocco-saoudien de 500 millions de dollars destinés aux acteurs privés et publics, fruit d’un accord signé le 4 juin dernier à Casablanca à l’occasion d’un forum d’investissement bilatérale. Sur le plan diplomatique, les deux royaumes entretiennent des relations depuis 1956, celles-ci se caractérisent par une entente très amicale et une convergence de position sur des dossiers internationaux. En témoigne, la proximité du Roi Mohammed VI et de son homologue Abdullah. On ne compte plus les visites d’amitié et de travail entre les deux souverains. Le numéro un saoudien dispose de plusieurs résidences à Agadir et Casablanca où il passe régulièrement des séjours, surtout de convalescence ces derniers temps. En raison de la situation internationale sur le plan sécuritaire, le Maroc renforce sa coopération militaire avec l’Arabie Saoudite. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération marocaine, il s’agit d’une contribution d’ordre militaire, opérationnel et aussi en matière de renseignements. Depuis plusieurs décennies, plusieurs centaines de militaires marocains ont été déployés dans la région. Faut-il rappeler l’intervention de Rabat en Arabie Saoudite après l’invasion du Koweït en 1990. Généralement discrète sur ses actions en matière de coopération sécuritaire, le Maroc lève le voile et affirme son engagement dans le golfe où la coalition internationale est aux prises avec le groupe djihadiste Daech en Irak et en Syrie. Toujours discret en matière d’intervention militaire, le royaume chérifien confronté à l’activisme des cellules de recrutement djihadiste , est contraint de s’impliquer dans la guerre ouverte contre l’Etat islamique. Selon les estimations du ministère de l’Intérieur du Maroc, plus de 1.000 marocains combattent en Syrie et en Irak au sein de l’EI, voire entre 1.500 et 2.000 en prenant en compte les ressortissants marocains qui ont rejoint Daech depuis l’Europe.