Rappel du premier message :En 1974-1975, le Maroc exerça de fortes pressions sur l'Espagne afin qu'elle renonce à son territoire saharien. Les Espagnols quittèrent la région en 1976 et cédèrent les deux tiers nord de la colonie au Maroc et le tiers sud à la Mauritanie. Celle-ci se retira du conflit en 1979, et le Maroc occupa le territoire abandonné. Le roi Hassan II engagea encore davantage son pays dans la lutte contre le Polisario au Sahara-Occidental, afin de protéger les mines de phosphate et les centres urbains menacés. En 1984, l'Organisation de l'unité africaine ayant accordé un siège au Polisario, le Maroc quitta celle-ci. L'Organisation des Nations unies fut alors sollicitée pour mettre fin au conflit. Elle recommanda la tenue d'un référendum d'autodétermination sous contrôle international. Mais celui-ci n'a cessé d'être différé, les parties ne s'accordant pas sur l'identification des votants.
Les Marocains célèbrent, le mercredi 6 Novembre 2002, le 27ème anniversaire de la Marche verte, une épopée qui illustre un événement consacrant le loyalisme à l'histoire et le patriotisme d'une nation, du sommet à la base, aussi fermement attachée à son unité nationale et territoriale que le corps à l'âme.
En plaçant l'unité avant toute chose, le Maroc, en tant qu'Etat fidèle à son histoire millénaire et à son identité arabo-islamique et africaine, ne fait que défendre les valeurs du droit, de la légalité, de la dignité et de la liberté en rejetant toute idée de morcellement et de division.
La Marche Verte fut un événement historique unique en son genre et dans sa philosophie, un moyen de libération et d'unité et une référence en matière de lutte pacifique des nations et des peuples pour le recouvrement de leurs droits spoliés. Cette oeuvre originale a réussi grâce à l'ingéniosité de son initiateur, Feu SM Hassan II, et au talent d'un peuple, qui a marqué ce rendez-vous historique par une adhésion spontanée à un processus libérateur dicté par une volonté d'unir les fils d'une même nation.
Plaçant l'intérêt et l'unité de la nation au dessus de toute considération, le regretté souverain, connu par sa sagesse et sa clairvoyance, n'a pas hésité, dès qu'il a eu connaissance de l'initiative unilatérale de l'Espagne concernant l'avenir du Sahara marocain, à transmettre au général Franco, en juillet 1974, un message le mettant en garde contre toute attitude visant à porter atteinte à l'unité territoriale du Royaume, avant d'annoncer, en septembre de la même année, sa décision de consulter la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye.
L'initiative du réunificateur du Royaume avait un double objectif. Mettre hors-jeu toute manœuvre colonialiste et déclencher, par le canal de la légalité internationale, un processus diplomatique visant la libération du Sahara sans coup férir. Soulignant l'existence des liens de la Beiâ entre le Maroc et ses fils dans le Sahara, l'avis rendu par la Cour Internationale de Justice, le 16 octobre 1975, a ouvert juridiquement au Maroc les portes de son Sahara, renforçant ainsi ses positions sur le plan international.
Feu SM Hassan II avait gravé à l'esprit le testament de son père, SM Mohammed V, dans lequel le père de l'indépendance déclarait en substance :
"(...) Je te recommande ton pays bien aimé, ta patrie le Maroc (...). Sauvegarde son indépendance, défends son unité historique et territoriale. Ne tolère pas qu'il soit porté atteinte d'un pouce à sa liberté et à son intégrité. Prends garde d'accepter aucun marchandage quant à sa sécurité et celle de ses habitants. A l'heure du danger, et quand l'ennemi menacera ton pays, sois à la tête de ses défenseurs (...)".
Une recommandation à laquelle SM le Roi Hassan II est resté fidèle avec un sens profond de patriotisme et de loyalisme, au service de la nation et de son unité. Dès l'aube de son indépendance en 1956, le Royaume n'a cessé d'œuvrer pour le parachèvement de sa souveraineté nationale sur les parties encore sous domination coloniale. La rétrocession de Tarfaya et Sidi Ifni, respectivement en 1958 et 1969, et la récupération des provinces sahariennes grâce à la Marche Verte, en 1975, sont le fruit d'une revendication légitime soutenue dans le cadre d'un processus qui ne sera parachevé que par le retour des territoires spoliés de Sebta et Melillia et des Iles avoisinantes.
La Marche Verte, une journée mémorable
La commémoration de l'anniversaire de la Marche Verte évoque le souvenir d'une journée mémorable qui a scellé l'engagement sans faille du Trône envers une nation attachée à son unité et pour un Maghreb arabe fondé sur une unité constructive et non sur des slogans trompeurs.
Journée historique, le 6 novembre fut également un événement distingué de l'histoire du Maroc, car il a permis aux marocains de libérer leur Sahara avec pour seules armes le livre sacré du Coran, la foi et le drapeau national. Le discours historique du 6 novembre 2001 à Laâyoune, le conseil des ministres présidé par SM le Roi Mohammed VI à Dakhla, les recommandations des journées d'étude pour le développement des provinces du Sud en juillet dernier à Laâyoune, les visites Royales dans ces provinces ainsi que les multiples discours Royaux concernant le dossier du Sahara sont autant de preuves et de témoignages d'une philosophie militante qui attache à l'unité territoriale la valeur de toute oeuvre civilisationnelle.
Le Sahara ne peut être conçu que dans le cadre de la souveraineté marocaine, de même que le Maroc ne peut être envisagé sans son Sahara, une réalité fondée sur la solidité d'une constance forgée par une relation spirituelle, humaine et spatiale dans le temps et dans l'espace.
Le Maroc est toujours attaché à la paix et au dialogue afin de mettre un terme à un conflit artificiel monté de toutes pièces par ses ennemis dans le but d'entraver le développement de la région et créer un foyer de tension dans un continent africain qui ne peut supporter davantage de division et de morcellement.
Le Royaume qui a constamment fait preuve de bonnes intentions pour parvenir à un règlement politique à ce conflit artificiel, affiche la même volonté sincère en soutenant l'accord-cadre proposé par M. Baker au conseil de sécurité de l'ONU, une option qui garantit la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.