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Sujet: UMA : l'espoir ou l'utopie Mer 30 Déc 2009 - 23:21
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29e session du Conseil des ministres des AE de l'UMA à Tripoli : Interaction et complémentarité Les travaux de la 29e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) ont débuté, mardi à Tripoli (Libye), en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Cette session prévoit l'examen des questions inscrites à l'ordre du jour, notamment celles liées à l'intégration économique maghrébine, la poursuite de la réforme des institutions de l'UMA, l'examen du projet d'instauration d'une zone de libre échange, l'adoption de l'étude relative à la création de la communauté économique maghrébine, l'approbation du budget du secrétariat général de l'UMA et l'examen des questions liées à la jeunesse, outre l'évaluation des réalisations en matière du processus maghrébin et les prochaines échéances maghrébines. La 29e session offrira aux ministres des AE des pays de l'UMA l'opportunité d'harmoniser leurs positions concernant les questions politiques, régionales et internationales intéressant la région. Dans une allocution prononcée, à cette occasion, devant ses homologues maghrébins, M. Medelci a souligné "l'attachement de l'Algérie et du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la poursuite de l'action commune pour l'édification du socle maghrébin et la dynamisation de ses institutions, en vue de concrétiser ce projet civilisationnel qui constitue le cadre idoine pour la coopération et la complémentarité économique entre les Etats de la région". Le ministre des Affaires étrangères a, en outre, affirmé que l'Algérie "ne ménagera aucun effort, en coordination avec ses frères, pour imprimer la dynamique escomptée à l'intégration multidimensionnelle entre les pays de la région sur la base de l'interaction et de la complémentarité qui sont à même de concrétiser un ensemble économique maghrébin fort". S'agissant du processus maghrébin, M. Medelci a affirmé que celui-ci avait rencontré ces dernières années des "difficultés conjoncturelles" qui ne nous ont pas empêchés de rattraper les occasions manquées et de redoubler d'efforts pour faire face aux défis majeurs que nous pose le monde actuel. Concernant les questions liées à l'environnement maghrébin, arabe, africain et méditerranéen, M. Medelci a souligné la nécessité de "faire de l'UMA un partenaire régional important et un interlocuteur des regroupements régionaux similaires, notamment l'Union européenne et le groupe 5+5 en raison des développements rapides que connaît le monde aujourd'hui". Le secrétaire du comité populaire générale de la Communication extérieure et de la coopération internationale de la Djamahirya libyenne, a souligné que "nos peuples et les générations futures aspirent à ce que l'espace maghrébin devienne un espace unifié et dynamique", rappelant les étapes traversées dans ce sens. Pour sa part, le secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires maghrébines a indiqué que les évènements qui surviennent dans le monde nécessitent la conjugaison des efforts en vue de dégager une position réaliste qui prend en considération les aspirations des pays de la région quant à la concrétisation de la complémentarité en vue de renforcer leur capacité d'adaptation à cette situation mondiale. Le ministre marocain des Affaires étrangères a, pour sa part, mis en exergue l'importance d'aller de l'avant vers "la consécration d'un dialogue responsable et constructif sur ce que nous attendons de notre Maghreb arabe". Il a précisé à ce propos que l'intégration maghrébine est "une protection pour la région contre les crises économique et financière et les menaces d'ordre sécuritaires. De son côté, la ministre mauritanienne des Affaires étrangères a souligné que "la Mauritanie réitère aujourd'hui son attachement inaliénable à l'UMA en tant qu'option stratégique irrévocable", indiquant que cette réunion constitue "une occasion pour évaluer le processus de l'union et lancer une réflexion autour des moyens idoines susceptibles d'activer ses structures". http://www.elmoudjahid.com/accueil/cooperation/49140.html
Citation :
La délégation marocaine déplore de nouveau les entraves La délégation marocaine participant à la 29e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA), tenue mardi à Tripoli, a de nouveau déploré les entraves à l'intégration maghrébine, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri Dans une déclaration à l'agence MAP à l'issue des travaux de cette session, M. Fassi Fihri a indiqué que la délégation marocaine a exprimé «sa déception de l'état actuel des relations maroco-algériennes», citant la fermeture des frontières terrestres et l'absence d'une normalisation totale du fait des nouvelles conditions relatives à la question du Sahara marocain.
Dans le même contexte, le ministre a relevé que «cette situation se répercute négativement, non seulement sur les relations entre les deux pays et les deux peuples frères et voisins mais également sur la réalisation de leurs aspirations quant à l'édification de l'UMA». M. Fassi Fihri avait affirmé à l'ouverture des travaux de la 29e session du conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UMA que les partenariats que les pays de l'Union du Maghreb Arabe œuvrent à mettre en place avec les regroupements régionaux, sont voués à l'échec à défaut d'une normalisation totale des relations entre tous les Etats membres de l'UMA. Le succès de ces partenariats est tributaire également de la levée des conditions irréalistes liées aux différends régionaux qui entravent l'élan de l'union maghrébine, a-t-il ajouté. http://www.lematin.ma/Actualite/Express/Article.asp?id=125436
Citation :
Pas de Maghreb économique sans un Maghreb politique
Les leaders maghrébins vont-ils franchir enfin le pas et activer une construction maghrébine, enlisée il y a plus de deux décennies dans un imbroglio de blocages divers. Le volontarisme politique, moult fois exprimé, va-t-il finir par se traduire dans les faits ? Pas si sûr, à voir les tergiversations et les atermoiements qui n’ont cessé de reporter sine die, une union pourtant des plus urgentes. Quoiqu’en disent ses instigateurs, quant à son caractère stratégique et irréversible, l’Union du Maghreb arabe, (UMA), n’a que peu d’existence dans les réalités politiques et socio-économiques de la région. Il n’y a qu’avoir le volume des échanges entre les cinq pays réunis ; il dépasse à peine les 6 % du total de leurs échanges avec l’extérieur. Une telle désarticulation est d’autant plus inadmissible que la région, outre qu’elle appartient à la même sphère géographique, bénéficie de plusieurs atouts unificateurs (similitudes linguistiques, religieuses et culturelles) qui la prédestinent à une communauté de destins. Où se situe le blocage ? Un secret de polichinelle, s’il en est, c’est bien évidemment l’affaire du Sahara occidental qui constitue la pierre d’achoppement majeure, étouffant dans l’œuf toute volonté de passer d’une union souhaitée à une union réelle. Que faire ? Le conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA, réuni hier dans sa 29ème session à Tripoli, a planché sur le volet économique, désignant un comité d’experts pour activer la création d’un groupement économique maghrébin, et s’intéressant au passage à la zone de libre-échange maghrébine. L’idée est, semble-t-il, de contourner les obstacles politiques, en mettant en avant l’aspect économique. Certes un marché unique maghrébin, avec une libre circulation de biens et de personnes, constitue un facteur d’intégration par excellence. Mais, concrètement, peut-on imaginer un marché commun avec des frontières fermées entre l’Algérie et le Maroc ? En effet, l’ouverture des frontières, à laquelle le Maroc appelle de ses vœux, se heurte au refus catégorique d’Alger qui lie leur réouverture à une résolution globale des mésententes opposant les deux pays, dont la principale porte sur le statut à donner au Sahara occidental. Retour à la case départ, en somme. Sur cette question, les deux pays sont fondamentalement inconciliables. Rabat revendique sa souveraineté sur le Sahara, alors qu’Alger soutient un referendum d’autodétermination, revendiqué par les Sahraouis. On a beau chassé le casse-tête politique, il revient au galop. Un Maghreb économique, serait inenvisageable sans un Maghreb politique. Car, tout simplement, ce sont les politiques qui décident de l’économie. D’où l’impératif pour les leaders maghrébins, s’ils tiennent réellement à leur intégration, de dépasser leurs calculs étriqués et de penser leur avenir dans une vision régionale globale. Ils n’ont qu’à s’inspirer de l’exemple de l’Europe qui ne cesse de consolider son unité, et de fondre dans un projet commun, qui privilégie l’intérêt transnational sur des nationalismes révolus. L’Europe a, aujourd’hui, un Président, et une représentante des Affaires étrangères qui parlent en son nom, même si leurs poids respectifs restent peu ou prou importants, la symbolique est très forte et donne matière à méditer. Le monde, tel qu’il est conçu aujourd’hui, n’offre plus de places aux pays esseulés, et aux entités désunies. D’autant que les pays de la région ont été acculés à ouvrir leur économie et trois d’entre eux se sont déjà engagés dans des accords de libre échange avec l’Union Européenne. Le rapport de force est complètement en leur défaveur, et leurs économies déjà aux prises avec de grands défis dont le chômage des jeunes et des cadres, risquent encore plus d’être mises à rude épreuve. En sont-ils conscients ? Certainement oui, c’est juste le courage qui semble faire défaut à certains d’entre eux. http://www.gnet.tn/temps-fort/pas-de-maghreb-economique-sans-un-maghreb-politique/id-menu-325.html
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Actualité Afrique : Maghreb : L'UMA lancera sa banque d'investissement en 2010 Le 29ème Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a pris fin mardi soir à Tripoli par la signature du procès verbal de la rencontre d'une journée qui a débouché, entre autres, sur l'accord pour le lancement en 2010 de la Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur.
Dans une déclaration faite à la presse à l'issue de la réunion, le secrétaire du comité populaire général libyen des Relations extérieurs et de la Coopération internationale, Moussa Koussa, a indiqué que le Conseil a réussi à régler, dans un cadre serein, l'épineux problème de la Banque maghrébine d'investissement qui a suscité depuis quatre ans des divergences entre certains pays maghrébins. Il a affirmé que cette future institution bancaire maghrébine, dont le siège se trouvera en Tunisie, sera lancée dans les prochaines semaines et que cette mesure représente un très grand pas sur la voie de la consolidation du processus de l'UMA, eu égard aux incidences économiques qu'elle aura sur les pays membres. Répondant à une question de la PANA sur la portée de la proposition de la Libye relative au transfert de certaines compétences du conseil des leaders au niveau du Sommet au conseil maghrébin des ministres des affaires étrangères, il a indiqué que cette mesure vise à alléger les charges sur les dirigeants et présidents des pays de l'Union, étant donné qu'il existe parfois des difficultés à les réunir pour un sommet, ce qui a nécessité de déléguer certaines tâches aux ministres pour promouvoir davantage le processus d'intégration des pays de l'Union. De son côté, le secrétaire libyen aux Affaires du monde arabe, Omran Boukraa, a indiqué que le Conseil s'est appesanti sur les consultations politiques relatives à des sujets déterminés qui préoccupent la nation arabe dans la phase actuelle, notamment la coordination des positions des ministres des affaires étrangères des pays de l'UMA sur le prochain sommet de la Ligue arabe qui se tiendra les 27 et 28 avril prochain en Libye. Il a indiqué aussi que les ministres maghrébins des Affaires étrangères ont débattu du problème de la piraterie en Méditerranée, de la position à l'égard du processus de paix arabo-israélien, de l'infiltration des Israéliens en Afrique et leur tentative d'étrangler les pays arabes, notamment ceux qui se trouvent sur le bassin du Nil à travers leurs efforts d'influer sur les quantités d'eau déversées en Egypte et au Soudan par le biais de certains pays africains en y construisant des barrages sur les sources du Nil. Selon lui, les concertations sur le voisinage européen et la position par rapport à la nouvelle Union pour la Méditerranée (UPM), ont figuré au menu de la réunion. Revenant à la question de la Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur, il a indiqué que les problèmes ont été résolus concernant sa direction (directeur général assuré par la Tunisie et président du Conseil d'administration par l'Algérie), son financement et son lancement. Il a affirmé que certains détails relatifs à la révision du statut préliminaire signé par les ministres maghrébins des Finances, seront présentés lors de la prochaine réunion des ministres des finances prévue le premier trimestre de 2010 en Algérie.
Lire la suite : Casafree Actualité Maghreb : L'UMA lancera sa banque d'investissement en 2010 - Actualité Afrique - Webzine http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=41712#ixzz0bDC43bK7
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PGM Administrateur
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Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Jeu 15 Mar 2012 - 10:23
Citation :
Alain Juppé : "L’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie en 2012"
14 mars 2012 Les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie seraient rouvertes avant fin 2012, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, en marge de sa visite officielle au Maroc la semaine dernière.
Alain Juppé a fait savoir que le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci, l’a récemment informé que l’ouverture de la frontière maroco-algérienne aurait lieu fin 2012, soit après les élections législatives en Algérie, prévues en mai prochain.
La France travaille à sa manière à la réouverture des frontières entre les deux pays d’après le ministre français, selon qui tout laisse présager que ces frontières seront ouvertes vers la fin de l’année en cours.
Un rapport officiel des autorités algériennes diffusé mardi par le quotidien Achourouk, révèle que la contrebande de carburant en 2011 est estimée entre 3,7 à 4,8 millions de dollars par mois.
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Dim 28 Oct 2012 - 3:16
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mourad27 Modérateur
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Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Sam 24 Nov 2012 - 14:28
24 novembre 2012
leadlord Colonel-Major
messages : 2787 Inscrit le : 11/07/2010 Localisation : montreal Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Sam 24 Nov 2012 - 16:37
pouvons-nous changé le nom du topic UMA c'est du passé tout cas pour le maroc le maroc appelle au une union magbrébienne non exclusivement et forcement arabe .
si non c'est bien dommage quand je vois que des pays comme la lybie et la tunisie parle d'une seul voix de sagesse , alors que nous les grands frêres maroc et algérie on s'entretue , c'est eux qui on un esperie de leadership pour l'instant malgré leurs taille et leurs problème .
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mourad27 Modérateur
messages : 8008 Inscrit le : 19/02/2012 Localisation : Kech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Dim 13 Jan 2013 - 23:08
OAA est arrivé a tunis
juba2 General de Division
messages : 6954 Inscrit le : 02/04/2008 Localisation : USA Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Jeu 7 Fév 2013 - 6:50
Article tres intéressant sur le wahabism au maghreb,il ne passers pas
Citation :
Maghreb : pourquoi le salafisme ne passe pas | Jeuneafrique.com
En Tunisie, on a fêté le Mouled (l'anniversaire de la naissance du Prophète, le 24 janvier) comme on prépare une bataille. Les imams salafistes s'opposaient à cette célébration et sont allés jusqu'à prohiber la traditionnelle assida, sorte de porridge à la farine ou aux grains de pin d'Alep, équivalent de la tamina algérienne et marocaine. Tout cela n'a rien de fortuit. Pour les Tunisiens, il s'agissait d'affirmer une identité... que leur dénient les intégristes. L'assida est même devenue un symbole pour certains hommes politiques qui se sont fait les porte-parole de ceux qui estiment que « trop, c'est trop ».
En moins de un an, pas moins de dix-sept mausolées ont été profanés, saccagés et brûlés, tandis que les Tunisiens perdaient leurs repères cultuels et culturels. « J'avais mes habitudes à la mosquée d'El-Fath, explique un septuagénaire, mais les prêches sont si radicaux que je ne m'y retrouve pas, ce ne sont pas mes valeurs. Pour certains, même notre gestuelle de la prière ne correspond pas à leur canon. À mon âge, ils veulent m'apprendre comment prier ! » Comme lui, de nombreux Tunisiens ont changé de lieu de prière. « Si la prière collective hebdomadaire n'unit pas les croyants et n'est pas source d'apaisement et de recueillement, autant rester chez soi », ajoute Mourad, un pharmacien, qui effectue désormais le rite du vendredi dans son officine.
L'apparition de barbus vêtus à l'afghane avait suscité la perplexité chez les Tunisiens, mais la tentative d'installation d'un islam ultra-rigoriste, d'obédience wahhabite heurte une population pourtant largement conservatrice et pieuse. « Le discours salafiste m'est étranger. Comme s'il s'agissait d'une autre religion. Le comble, c'est qu'ils nous traitent de mécréants. Devons-nous démontrer que nous sommes autant musulmans qu'eux ? Comment peuvent-ils se permettre de diviser les musulmans, alors que le Coran réprouve cela ? » s'exclame Sayda, employée aux affaires sociales.
Spécificités
Apparus au lendemain des révolutions et issus, en grande partie, des banlieues européennes ou des pays du Moyen-Orient, les salafistes représentent moins de 1 % des Tunisiens et prônent un retour à une religion des origines qui gommerait les spécificités d'un islam maghrébin. Le Maghreb est devenu un champ de confrontation entre l'ultraorthodoxie wahhabite et un islam sunnite ouvert sur le présent. Mais le problème n'est pas tant le salafisme que l'absence de réflexion et de débat autour d'un islam modéré et tolérant porté par une large majorité. La difficulté d'une approche de l'islam maghrébin tient au flou qui entoure les concepts de modération et de tolérance. Ils sonnent comme des termes génériques qui engloberaient aussi bien des fondements véhiculés par le Coran que leur transcription au quotidien par une société hétérogène devenue plus permissive au contact de l'Occident.
En Tunisie, l'avancée des salafistes s'opère surtout, comme en Algérie, à travers des mutations sociales.
« On s'agite autour de la condition des femmes et de la consommation d'alcool, on parle de la problématique de l'héritage et on s'interroge sur l'application de la charia. Rien de tout cela ne nous avait jamais effleuré l'esprit, nos acquis faisaient partie de nos fondamentaux au même titre que la religion, et ce sont aussi nos oulémas qui les ont édifiés », lâche, excédée, une universitaire. « Comment réconcilier le musulman contemporain avec sa religion, combler le fossé entre l'exercice du culte et les conditions d'une vie sécularisée ? se demande l'islamologue Abdelmajid Charfi, qui soutient que si la dictée est divine, l'expression est humaine », et qui souligne que l'islam est à l'épreuve de l'interprétation. Depuis quatorze siècles.
Si 60 % des Maghrébins ignorent leurs origines ethniques, tous se savent musulmans. « Nous avons assimilé notre islam au fil des siècles, il a façonné notre société, il nous imprègne, il est inscrit dans nos gènes », estime leur écrasante majorité, qui se réclame d'un islam sunnite malékite, où la pratique soufie est largement répandue, une culture cultuelle en totale opposition avec le courant wahhabite. Pour l'intellectuel tunisien Hamadi Redissi, jamais Mohamed Ibn Abd al-Wahhab, fondateur du mouvement, n'aurait pu imposer un islam radical, fanatique, sectaire, austère, puritain, réactionnaire, longtemps considéré comme une secte, sinon comme une hérésie (ses adeptes ont profané La Mecque au XIXe siècle), sans le concours des Saoud. Grâce à la manne pétrolière, ces derniers ont fait en sorte que le wahhabisme, qui « nivelle et aplatit la pensée », selon les mots de l'anthropologue et philosophe tunisien Youssef Seddik, s'installe dans le monde musulman au détriment des courants traditionnels, beaucoup plus ouverts. Car on est ici en présence de deux visions opposées du divin et de la foi. Pour les sunnites malékites, l'identité divine est transcendantale, omniprésente et omnisciente, tandis que les wahhabites, tout en installant Allah dans les cieux, opèrent un anthropomorphisme en l'assimilant à Ses créatures, rejettent toute intercession et bannissent la moindre innovation en matière de religion. Mais le grand point de discorde est dans l'approche de la foi ; chez les malékites, elle intègre une dimension humaine et ne fait aucun distinguo entre musulmans, qu'ils soient pratiquants assidus ou non. L'islamologue marocain Rachid Benzine soutient ainsi que « le Coran est une métaphore, non une loi ». Du côté wahhabite, seule une pratique scrupuleuse est la condition de la réalisation de la foi. Deux approches fondamentalement opposées qui se livrent bataille en Tunisie et, dans une moindre mesure, en Libye.
Au Maroc, le statut de Commandeur des croyants du Roi et son ascendance chérifienne ont freiné l'émergence de l'extrêmisme.
Si, en Tunisie, quelques affrontements ont semblé spectaculaires, l'avancée des salafistes s'opère surtout, comme en Algérie, à travers des mutations sociales. Le cheikh Abdelfattah Mourou, cofondateur du parti islamiste Ennahdha, dénonce ainsi les formations rémunérées de jeunes oulémas wahhabites, alors que Kamel Sakri, chercheur en civilisation musulmane, souligne que cette tendance projette la Tunisie dans « une guerre de courants ». Cette confrontation avait été préparée et nourrie par le prosélytisme des chaînes satellitaires, quand les médias locaux ne se préoccupaient guère de religion. L'Algérie, elle, a payé un lourd tribut à l'islamisme radical, dont elle ne veut plus entendre parler. Parallèlement, l'État a su tirer parti de l'amalgame entre citoyenneté et religiosité, se posant comme le protecteur de la société contre les dérives fondamentalistes. Mais il donne aussi des gages d'islamité à la population, d'où le chantier de la Grande Mosquée d'Alger. Pour sa part, le Maroc s'est prémuni contre le mal. Le statut de Commandeur des croyants du roi, son ascendance chérifienne et sa prise en main des affaires religieuses depuis les attentats de 2003 ont freiné l'émergence de l'extrémisme.
La Tunisie n'a en revanche rien vu venir. Beaucoup pensaient qu'une tradition séculaire bien établie ne pouvait être source de discorde et qu'un courant malékite, organisé autour d'un volet fixe, celui des préceptes de la religion, et d'un volet d'ijtihad (« effort de réflexion »), était garant d'un islam modéré et ouvert. Mais cette question de la religion est devenue une tour de Babel. « Tous parlent au nom de l'islam, mais ce n'est assurément pas le même ; chacun le réinvente au présent, analyse Hamadi Redissi. En fait, la divergence est plus profonde : il est aujourd'hui quasi impossible de s'accorder sur ce que l'islam ordonne sans discussion possible ou sur ce qu'il prohibe absolument, sur ce qu'il désapprouve ou recommande, sur ce qu'il affirme licite et ce qu'il laisse à la discrétion de chacun. Cette équivoque le rend méconnaissable, y compris et d'abord aux yeux de ses adeptes, qui se déchirent à longueur de journée. » En d'autres termes, l'islam est pris entre les lézardes de sa tradition et l'impact des temps modernes. C'est ce qu'exprime finalement le désarroi des Tunisiens face au mouvement salafiste. « Depuis le XIXe siècle, à tous les niveaux de l'existence, le monde musulman vit un dualisme fondamental entre le patrimoine historique, turathi, et les phénomènes sociaux, culturels ou politiques qui, de l'extérieur, ont investi ce patrimoine, le hadathi [le "moderne"], explique Yadh Ben Achour, spécialiste des théories politiques islamiques. Depuis, le monde musulman s'inscrit dans une dialectique d'opposition entre le turathi et le hadathi, l'"ancien" et le "nouveau". »
Sous le signe du malékisme
Au début était le Coran. La parole révélée emprunta les voies commerciales pour se répandre rapidement en Orient. Mais les conquérants arabes se heurteront, au Maghreb, à la résistance des autochtones berbères. Il fallut près d'un demi-siècle et pas moins de trois campagnes pour planter l'étendard de l'islam en terre amazigh. La conquête fut d'abord l'oeuvre d'Okba Ibn Nafaa, qui fonda Kairouan en 670, première ville sainte du Maghreb, et atteignit l'Atlantique où, prenant Dieu à témoin, il jura « qu'il n'y avait plus d'ennemis de la religion à combattre ni d'infidèles à tuer ». Avec la sédition de Koceila, un chef berbère, et celle de la Kahena, les Arabes se replièrent en Cyrénaïque, avant que le général Moussa Ibn Noussair, émir de l'Afrique du Nord, s'implante au Maroc et confie l'expédition contre la péninsule Ibérique, en 711, à un Berbère converti, Tariq Ibn Ziyad. Dans la seconde moitié du VIIIe siècle, une dîme imposée par les califes de Bagdad aux musulmans non arabes est à l'origine de la discorde avec les Berbères. Cette discrimination, alors que le Coran prône l'égalité entre croyants, provoqua un rejet du sunnisme et l'émergence, pendant un temps, des schismes kharijite et chiite. L'islamisation du Maghreb sera définitive après les invasions, au XIe siècle, des Banu Hilal et des Banu Souleim, nomades pillards originaires d'Arabie, envoyés par les Fatimides du Caire, rivaux du califat de Bagdad, pour punir les Maghrébins de leur indépendance à leur égard. Les deux tribus dévastèrent la région, qui s'en relèvera difficilement.
Mais le malékisme, diffusé par l'imam Sahnoun dès le IXe siècle, s'était solidement enraciné. Avec la conquête de la Sicile et de l'Andalousie, le Maghreb était devenu un pôle de rayonnement de la civilisation arabo-musulmane. Pieuses, doctes et savantes, les universités de Kairouan, Fez et Tunis formèrent les élites de la région. Kairouan, centre d'enseignement de la jurisprudence malékite, adopta le contrat de mariage kairouanais, qui conditionne la polygamie à l'accord de la première épouse. À partir de la tradition et en privilégiant l'ijtihad (« effort de réflexion »), le Maghreb façonna son propre islam et rejeta les courants extrémistes, aussi bien le théocratisme des Rostémides en 758 que la tentative d'introduction du wahhabisme en 1810, vigoureusement dénoncée par les oulémas. F.D.
De fait, depuis l'accession de la Tunisie à l'indépendance, les fondements de la tradition ont été sapés. L'enseignement zitounien a été marginalisé, et les imams des mosquées ont été assujettis à la propagande du pouvoir. La religion était réduite à une pratique sans être sous-tendue, en l'absence d'élite intellectuelle, par un débat. « Il y a une pédagogie à mettre en place, une politique de transmission, car l'islam est autrement viable et explicable », affirme Youssef Seddik, tandis que l'historien Mohamed Talbi appelle à se regrouper pour lutter contre cette nouvelle inquisition. La relance de l'enseignement zitounien et un recentrage sur l'école et le rite malékites sont prônés par le cheikh Abdelfattah Mourou, qui demande au pouvoir de créer une instance de régulation du fait religieux et de provoquer un débat national autour de l'islam, l'identité et la foi. Les premiers à vouloir engager la réflexion sont les cheikhs de la Zitouna, qui veulent renouer avec la tradition de réformisme propre à leur université, tentent de retrouver une place usurpée par les extrémistes, alors que de nouveaux théologiens convergent pour démontrer que la pensée religieuse moderne rompt avec la doctrine traditionnelle par sa méthodologie, son caractère scientifique et sa finalité.
Paradoxe
Chez les modernistes, la réflexion aboutit à un paradoxe : « Le combat contre l'invasion pernicieuse d'un islam rétrograde est le plus difficile. Nous devons faire un devoir de mémoire et agir pour défendre notre tunisianité. Or la défense du progressisme passe par la défense de notre islam, car il est fondé sur le progressisme religieux de nos ancêtres. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons convaincre nos concitoyens que ceux qui prétendent défendre notre identité arabo-musulmane sont en réalité en train de la détruire », explique Sami Bahri, du parti Ettakatol.
L'islam est aujourd'hui à un moment charnière de son histoire. Certains veulent retourner aux sources et s'y arrêter. D'autres considèrent qu'elles ne sont qu'un point de départ pour s'inscrire dans la modernité. « Il ne fait pas de doute que l'âge d'or pour les générations musulmanes à venir n'est pas un idéal se situant dans le passé. L'âge d'or est une construction permanente et future qu'on crée au niveau de la vie et par la pensée », écrit le théologien Hmida Ennaifer. Les intentions nées dans l'urgence du moment sont là. La réflexion s'amorce, mais tout mouvement a besoin de symbole. Est-ce la raison pour laquelle le président Moncef Marzouki a donné le nom de Malek Ibn Anas à la mosquée de Carthage, qui portait celui de l'ex-dictateur ?
Maghreb : pourquoi le salafisme ne passe pas | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2716p060_063.xml0/tunisie-abdelmajid-charfi-islam-hamadi-redissimaghreb-pourquoi-le-salafisme-ne-pass
marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Jeu 7 Fév 2013 - 9:50
l'article parle du Maghreb et quand on lit l'article, çà ne parle que de la Tunisie
mourad27 Modérateur
messages : 8008 Inscrit le : 19/02/2012 Localisation : Kech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Dim 16 Fév 2014 - 10:44
hier s est réuni le conseil des MAE de l'UMA a tripoli
le mot du 1er ministre libyen
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: UMA : l'espoir ou l'utopie Dim 16 Fév 2014 - 10:58