'Algérie est riche mais pas rassurée Le Point.fr - Publié le 15/04/2014
"L'Algérie a réalisé plus d'infrastructures, en 10 ans, entre 2003 et 2013, qu'en 40 ans, entre 1962 et 2002". Il ne s'agit pas là d'un slogan de la campagne électorale en cours mais d'une enquête publiée en novembre 2013 par l'Office nationale de la statistique sur le niveau de vie des ménages. Elle est venue confirmer ce que les nouveaux paysages urbains laissaient deviner : logements, barrages, usines de dessalement d'eau de mer, routes, autoroutes, générateurs électriques, métro, tramways, équipements publics divers, l'Algérie est devenue un immense chantier. "Les Algériens vivent mieux qu'il y a quinze ans, leurs dépenses ont été multipliées par 2,9 de 2000 à 2011 ", souligne l'enquête. Plusieurs raisons expliquent cette amélioration du niveau de vie. La première, la diminution du chômage qui a reculé de près de 20 points en onze ans pour passer officiellement sous la barre des 10%. La deuxième est l'accroissement de l'urbanisation, 69% des Algériens vivaient en ville en 2013 contre 58% en 2000. Troisième raison : la réduction des inégalités sociales en une décennie grâce à la hausse des salaires de la fonction publique et des transferts sociaux (28% du PIB en 2012), selon l'enquête.
Le niveau de vie s'est globalement amélioré
Cette amélioration du niveau de vie de l'Algérien moyen est visible dans les rues : en 2012, les Algériens ont acheté 443 000 voitures neuves, plus que les Polonais et les Portugais réunis. Et en février dernier, le Touring Club d'Algérie, un tour opérateur qui relève de l'Etat, a acheté 2500 séjours au Brésil pour la coupe du monde de football ou "les verts" (l'équipe algérienne des Fennecs) sont qualifiés. A 4000 euros le forfait le moins cher, TCA redoutait de ne pas les écouler. Ils ont été vendus en 10 jours. "Le rebond de la natalité en 2013, avec + 7,5% de nouvelles naissances sur 2012, est très probablement une autre conséquence du mieux vivre, mais aussi de l'accès plus facile au logement qui explique que l'âge moyen du mariage des jeunes femmes soit repassé sous la barre des 30 ans", souligne le sociologue Said Derrache. Cette performance algérienne est surtout et avant tout due à la manne pétrolière et à la hausse du prix du brut depuis près de dix ans. 550 milliards de dollars tirés du pétrole et du gaz ont été engrangés ces quinze dernières années. Rien d'étonnant à ce qu'Abdelmalek Sellal, ancien Premier ministre et actuel directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, insiste, dans tous ses meetings, sur les "réalisations économiques" du président malade.
Pallier une éventuelle baisse de livraison russe ne peut pas être promis
Pourtant, les Algériens perçoivent confusément que ce tableau idyllique "de la décennie du grand rattrapage" cache un arrière-plan précaire. Le miracle énergétique ne sera pas éternel. Lors de son récent passage à Alger, les 2 et 3 avril, John Kerry, le Secrétaire d'Etat américain, aurait souhaité que l'Algérie lui promette de pallier à une éventuelle baisse des livraisons de gaz russe en Europe dans les mois prochains. "Pas un de ses interlocuteurs algériens n'a pu le lui promettre devant une caméra", raconte un ancien responsable de la Sonatrach, la grande compagnie pétrolière du pays.C'est la hantise du gouvernement. La baisse de production des principaux gisements gaziers et pétroliers du Sahara a commencé depuis cinq ou six ans. Le volume d'hydrocarbures produits en 2012 est de 10% inférieur à celui de 2008. Avec cette réduction de la production, c'est le premier atout d'Abdelaziz Bouteflika qui s'évanouit. Le pétrole reste cher et les quantités exportées sont plus faibles. "Ceci explique que le pays n'arrive pas, depuis cinq ans, à enchaîner des taux de croissance supérieurs à une moyenne de 3%", explique l'ancien responsable de Sonatrach. Concrètement, l'Algérie a exporté à peine 47 milliards de m3 de gaz naturel en 2013 lorsqu'elle devait en écouler 65 milliards de m3 selon son planning d'exportation. Le ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi, tente d'attirer les "majors" sur l'amont algérien peu exploré depuis dix ans. On dit aussi que l'Algérie aurait les troisièmes réserves de gaz de schiste au monde. "Une coûteuse chimère", estime des spécialistes.
Le temps est compté face à l'effet de ciseau qui menace
"D'un côté, une croissance de 9% par an de la consommation domestique d'énergie électrique et donc de gaz naturel, de l'autre une production de gaz qui, au mieux, ne peut que se maintenir à l'horizon 2030. A cette échéance, pour générer les 42 000 mégawatts de gaz dont on aura besoin, il faudra mobiliser tout le gaz extrait en Algérie. Et il n'est pas certain que cela suffise", déclare Tewfik Hasni, consultant énergétique et père de la première centrale hybride "gaz-solaire" du pays. Avec une rente énergétique en diminution, comment l'Algérie va-t-elle payer des importations qui sont devenues monstrueusement élevées ? Elles ont atteint 60 milliards de dollars en 2013 ! Les 190 milliards de dollars de réserve de change placées sur les places financières occidentales - autre nouveauté mise à l'actif d'Abdelaziz Bouteflika - ont donné durant la campagne électorale l'illusion que le pays a encore de la marge pour infléchir sa politique économique. Un think tank informel, Nabni, a expliqué l'année dernière, qu'il était déjà presque trop tard. Son étude prospective sur l'"Algérie 2020" prévoit "un retournement" des finances publiques aux alentours de 2016. En clair, l'Algérie risque de se retrouver dans le rouge. Comme dans les années 90.
Il y a beaucoup à améliorer au niveau de la gouvernance
"Le plus grave est que le pays n'est pas gouverné comme il le faudrait pour sortir de "l'intoxication à la rente énergétique"", explique drôlement Abdelkrim Boudra, le porte-parole de Nabni. En fait, il ne lui manque pas seulement la "qualité dans la gouvernance" comme le note le responsable de Nabni, mais les longues années de dépense publique à haute dose ont provoqué des addictions en série. La plus répandue, la corruption, mine l'édifice. Ainsi, l'ancien ministre de l'Energie et des mines, Chakib Khelil, est en fuite aux Etats Unis. Des charges pèsent sur lui dans la passation de nombreux contrats de la Sonatrach entre 2004 et 2009. L'autoroute Est-Ouest a coûté presque un milliard de dollars en commissions distribuées par la compagnie chinoise CITIC. L'intermédiaire aurait été Pierre Falcone, a précisé l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction. C'est un scandale d'Etat sans procès en vue. Que ce soit dans le domaine de l'énergie ou celui des grands travaux, les pistes mènent au plus près de l'entourage présidentiel.
"Hors pétrole, l'Algérie a perdu toute compétitivité"
Abdelmalek Sellal, l'ancien Premier ministre avait commencé à parler de diversification de l'économie pour la soustraire à la seule puissance des hydrocarbures. Mais l'outil industriel - 5% du PIB en 2013 - doit repartir de très bas. Et surtout la défiance à l'égard des investisseurs étrangers depuis 2009, et l'obligation qu'ils ont de ne pas prendre plus de 49% du capital, retardent la modernisation de l'industrie. Total vient de renoncer à un méga-projet pétrochimique en partenariat avec la Sonatrach après cinq années de négociation. Renault a consenti un investissement a minima pour produire 50 000 voitures à bas prix par an à Oran, lorsqu'il en produit cinq fois plus à Tanger, au Maroc, dans le coeur de gamme. "Hors pétrole et gaz, l'Algérie a perdu toute compétitivité", explique Tewfik Hasni, partisan d'un plan Marshall pour l'électricité solaire exportable. En pourparlers pour rejoindre l'Organisation mondiale du commerce (OMC), probablement en 2015, l'Algérie a demandé un délai de trois ans à son partenaire de Bruxelles pour consentir à démanteler complètement les barrières tarifaires douanières. Elles ne le seront qu'en 2020.
"Après quinze années de gestion par Abdelaziz Bouteflika, le pays est certes reconstruit, mais il reste sans réponse face au déferlement, chez lui, du dynamisme et de l'ingéniosité du reste du monde. Si rien ne change, il est programmé pour une nouvelle banqueroute" conclut Abdelkrim Boudra.
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juba2 General de Division
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Présidentielle en Algérie : et si c'était Benflis ?
Par Fatiha Temmouri
Le "lièvre" n'est peut-être pas celui que l'on croit. Ali Benflis, principal opposant au président sortant Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est considéré par une majorité de spécialistes et d'observateurs comme un adversaire fantoche. Mais, contre toute attente, l'homme, âgé de 69 ans, mène une campagne électorale qui bénéficie d'un large soutien parmi la population. Cette mobilisation crée une polarisation sans précédent dans la société algérienne.
Ali Benflis pourrait-il passer du statut de "candidat virtuel" à celui de "roue de secours" ? Lui-même semble désormais y croire. Face à l'équipe de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, qui multiplie les couacs et les maladresses médiatiques, son adversaire gagne du terrain. Là où les partisans de "Boutef" sont hués et annulent les meetings les uns après les autres par crainte de troubles, les fidèles d'Ali Benflis, eux, sont acclamés aux sons des youyous. Dans les Aurès (est du pays), sa région natale, ainsi qu'en Kabylie, à l'est d'Alger - région berbère qui, dans l'histoire algérienne, a toujours été à l'avant-garde des mouvements protestataires -, Ali Benflis fait salle comble et galvanise les foules. Pour une élection prétendument "pliée d'avance", aux dires de l'opinion publique, il montre des signes de résistance.
Comme si lui-même, pourtant fin connaisseur des arcanes du système pour en avoir fait partie à une époque, croyait réellement en ses chances d'élection. Signe supplémentaire : le candidat Benflis a d'ores et déjà prévenu que son équipe de campagne déploierait 60 000 observateurs dans 60 000 bureaux de vote du pays afin de s'assurer du bon déroulement de l'élection et de pouvoir dévoiler ses chiffres avant les résultats "officiels".
Un système à bout de souffle
Car, plus que la mobilisation inattendue qui se crée autour de sa candidature, Ali Benflis sait que les graves dissensions qui minent le pouvoir lui ouvrent une brèche dans laquelle il peut s'engouffrer. Le "triumvirat" DRS (renseignement et sécurité intérieure), armée et gouvernement qui dirige le pays souffre d'une crise ouverte sur la question du maintien au pouvoir de l'ancien président, ce qui paralyse toute prise de décision. Cette hydre à trois têtes jadis toute puissante, à l'image de son chef de vitrine, Abdelaziz Bouteflika, est aujourd'hui minée par le vieillissement.
Il n'est pas certain que cette assemblée de généraux presque tous octogénaires ait la force et l'entente nécessaires pour répondre aux violences qui s'annoncent en cas de victoire du raïs. D'autant que la situation politique, économique et sociale est tendue : aux conflits ethniques qui secouent depuis plusieurs mois la région de Ghardaïa, au sud d'Alger, et qui ont fait déjà plusieurs morts, s'ajoutent les manifestations incessantes des chômeurs dans le sud du pays, les immolations en série de jeunes en "désespérance" et l'émergence du mouvement "Barakat" ("ça suffit !") appelant à faire barrage à la réélection d'un chef de l'État jugé impotent. Un cocktail hautement abrasif !
Choisir de faire gagner Ali Benflis aux dépens d'Abdelaziz Bouteflika pour éviter l'incendie qui se profile au soir des résultats n'aurait rien de révolutionnaire. L'ancien Premier ministre de Bouteflika (de 2000 à 2003) est lui-même issu du FLN. Sous son air vaillant et débonnaire, il est un digne fils du sérail. Comme l'a avancé le journaliste algérien Saïd Djaafar lors d'une émission de web radio indépendante : "Si Benflis venait à être élu, l'Algérie avancerait d'un millimètre."
La conclusion a elle seule traduit bien l'ancrage du système de gouvernance en Algérie. Une seule école, un seul chemin, un seul avenir. Peu importe la couleur du costume, l'épouvantail est le même.
_________________ L'homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils dabord, des armes on en trouve partout.
feu Hassan II.
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MAATAWI Modérateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 1:40
Citation :
Liberté d’expression : Amnesty International épingle l’Algérie
Amnesty International a présenté jeudi à Alger son rapport annuel sur la situation des Droits de l’Homme dans le monde en 2013. Titré « Les droits de l’Homme sans frontières », ce rapport dresse un triste bilan de l’année écoulée, notamment en ce qui concerne la question des réfugiés et des immigrants. Si la situation reste « stable » en Algérie, encore beaucoup d’efforts restent à produire, notamment en matière de liberté d’expression et d’association.
En 2012, pas moins de 102 pays au monde ont brimé la liberté d’expression, avance Amnesty International dans son dernier rapport présenté jeudi à l’hôtel Hilton d’Alger. Une liste sur laquelle figure l’Algérie. Dans le collimateur de l’ONG : le nouveau code de l’information, entré en vigueur en 2012. Amnesty International considère ce dispositif comme «liberticide ». Pour ces ardents défenseurs des droits de l’Homme, le pouvoir algérien exerce encore aujourd’hui un trop fort contrôle sur la liberté de parole dans le pays, favorisant un journalisme d’allégeance. Régulièrement, les professionnels de l’information sont inquiétés dans le cadre de leur travail et poursuivi pour diffamation. A l’instar d’un journaliste de la Nouvelle République, qui a récemment écopé d’une peine de 2 mois de prison pour diffamation, indique Ali Yemloul, le Président du bureau algérien d’Amnesty International. Autre exemple récent en date : l’ouverture d’une enquête contre Hichem Aboud, directeur de la publication de deux quotidiens interdits de parution dimanche dernier, pour atteinte à la sûreté et l’intégrité du pays, le Parquet d’Alger n’ayant pas apprécié ses déclaration sur l’état de santé du Président Abdelaziz Bouteflika.
“Où sont les droits de l’Homme dans ce pays ?”
Les journalistes ne sont pas les seuls à faire les frais d’un contrôle étroit du régime sur l’expression. Militants, syndicalistes et chômeurs, rassemblés lors de protestations sociales, ont été à plusieurs reprises dispersés au cours de l’année passée, assure le Président d’Amnesty International Algérie. A l’image de la mésaventure vécue par un groupe de 96 activistes, emmenés par Hacène Ferhati, un responsable de l’association SOS Disparus, en mars dernier. En route pour le Forum social mondial à Tunis, ils ont été “refoulés” par les autorités algériennes à la frontière avec la Tunisie, « sans aucune explication ». « On a passé 4h dans le bus à attendre de pouvoir passer », raconte Hacène Ferhati, qui explique que son association a déposé plainte auprès du groupe de travail sur les disparus forces ou involontaires des Nation Unies. « Si on est des criminels ils n’avaient qu’à nous arrêter ! Où sont les droits de l’Homme dans ce pays ?”, s’est indigné Hacène Ferhati, en marge de la conférence de présentation du rapport du dossier annuel d’Amnesty International.
Sur la question de la pratique de la torture en Algérie, l’ONG a préféré prendre des pincettes. Prudent, le Président Ali Yemloul explique qu’Amnesty n’est pas en mesure de rendre public son rapport à ce sujet car les informations recueillies « n’ont pas encore été vérifiées ».
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Fahed64 Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 2:19
juba2 a écrit:
Fahed it is always a pleasure to read your picks. Thanks Admin
Pleasure is mine
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 2:26
annabi a écrit:
le poids des algériens , franco-algériens , d'origine algérienne , pieds noirs ou harki ..est très grand et ce compte en millions d'où cette présence de l'actualité algérienne et en force. il suffit de voir et d'écouter leur presse sous toute ses formes ...donc pas panique c'est une chose tou à fait normale.....isreal avec le peu de juifs en france est présente aussi on voit même des pub affichées pour le tshal
Les Algériens sont peut être nombreux, mais ils ont aucun poids dans la politique en France.
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 2:39
en liberté d'expression meme si il reste beaucoup de progré a fair on est quand meme le pays arabe ou on est le plus libre de s'exprimer de manifester et de tout casser
Fahed64 Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 2:44
kabylius a écrit:
en liberté d'expression meme si il reste beaucoup de progré a fair on est quand meme le pays arabe ou on est le plus libre de s'exprimer de manifester et de tout casser
Faux c'est un mythe kabylius répété par le pouvoir pour se donner des air d'être en avance sur les autres. Y'a qu'à voir lorsque tu soutiens le Maroc sur le sahara comment tu te fais taper sur les doigts. Idem va demander à Khaled ce qu'il pense de la réaction de la presse lorsqu'il a pris la nationalité marocaine...
L'Algérie en matière de liberté tout court est loin derrière les pays de la régions... souviens toi comment on finit les premières manifestation d'opposition au 4ème mandat du malade imaginaire
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 2:51
kabylius a écrit:
en liberté d'expression meme si il reste beaucoup de progré a fair on est quand meme le pays arabe ou on est le plus libre de s'exprimer de manifester et de tout casser
Bof, bof, il y a le Liban, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie...
Canal+ : « La télé algérienne ENTV digne de la Corée du Nord »
Ils ont raison, lorsque je regarde la tv algérienne, ils me donnent une chance de ce que c'était le monde dans les années 70-80.
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 3:01
oui mais la c'est different, vous etes "l'ennemi" il y a aucune liberté a aller chez "l'ennemi" dans aucun pays du monde, dans ce cas snowden qui demande la nationalité russe prouve qu'il y a pas de liberté d'expression au USA ?
non non Fahed, la presse est libre de critiqué le president, de le caricaturé d'etre extremement critique contre lui, plusisuer personne se sont exprimé librement contre bouteflikatre c'est de ca que je parle, je dis pas qu'on a une liberté total, je compare juste l'Algerie au dernier de la classe qui sont les pays arabe. faut pas melanger le sahara et d'ailleur il arrive que la presse soit conciliante avec le sahara et c'est pas pour ca qu'elle est interdit
meme la nouvelle tunisie n'accorde pas autant de liberté a la presse, pareil pour la jordanie ou le maroc tu parle de ce que tu ignore. la chaine ENTV est une chaine qui apartient a l'etat donc ne t'attends pas qu'elle le critique d'ou l'ouverture au chaine privé qui fautle dire on pas le droit de siegé en algerie et emette de l'etranger.
Yakuza Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 3:19
kabylius a écrit:
en liberté d'expression meme si il reste beaucoup de progré a fair on est quand meme le pays arabe ou on est le plus libre de s'exprimer de manifester et de tout casser
de tout ccasser peut etre,mais pas manifester a peine 10 sortent que 1000 policiers les encerclent,franchement,faut pas en parler de liberté de manif chez vous...encore presse je peux le conceder,relativement,mais ca ne rapporte rien in fine donc somme null.
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Fahed64 Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 3:40
Oui mais Baybar, le présentateur de cette émission fait parti de "l'ennemi" aka haine anti algérie aka complot aka nif
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 3:53
Jai suivi l’intervention du représentant du mouvement BARAKAT sur France 24 en arabe Le débat était très riche.
klan General de Brigade
messages : 3864 Inscrit le : 21/05/2010 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 5:52
Citation :
ALGERIE. A l'approche du scrutin, la presse est priée de se taire
Fermetures de chaînes de télévision, arrêt des publicités des entreprises publiques, arrestations... le pouvoir algérien verrouille les médias. De notre envoyée spéciale.
Dans le centre d'Alger, les kiosques débordent de journaux francophones et arabophones. Il n'est pas rare de voir les Algérois les acheter par paquet de trois. Pourtant, la presse algérienne est loin d'aller bien. Avec ses habitudes de frondes, de critiques et de relative liberté d'expression, elle ne goûte guère l'offensive des autorités pour lui limiter la parole à quelques jours du scrutin présidentielle qui doit avoir lieu le 17 avril. Dernière attaque en date, le quotidien "Algérie News" a été privé par l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) de la publicité des administrations et des entreprises publiques, en représailles selon son rédacteur en chef, Massinissa Boudaoud, pour son opposition au quatrième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Dans un communiqué, le directeur du journal, H'mida Ayachi, affirme que "le pouvoir passe brutalement à l'action pour étouffer toute voix discordante qui ne chante pas les louanges d'un quatrième mandat au profit d'un président impotent".
Cette décision intervient alors que l'ONG Amnesty International a dénoncé dimanche 14 avril de graves atteintes à la liberté d'expression dans un pays qui figure au 121ème rang sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse en 2014. "Les restrictions croissantes à la liberté d'expression imposées en cette période préélectorale en Algérie font apparaître des failles choquantes dans le bilan global des droits humains dans le pays", souligne l'ONG qui rappelle que l'état d'urgence a pourtant été levé en 2011. Pressions financières
Quelques jours avant, Hocine Lamriben, journaliste au quotidien "El Watan", interrogé à Alger affirmait : "Il y a plus de 100 quotidiens algériens, la plupart vivent de la publicité qu'autorise l'Anep. Celle-ci est un instrument de chantage pour les nombreux journaux qui sont critiques." La publicité privée quant à elle, provient souvent d'entreprises proches des cercles politiques du pays, selon Reporter sans frontières (RSF).
Les sites internet sont pour le moment épargnés, et pour cause : ils ne peuvent tout simplement pas obtenir de publicités provenant d'entreprises publiques. "Les méthodes de pression ont changé ces dernières années. Cela ne passe plus par des menaces ou des poursuites judiciaire mais par la loi", explique Lounès Guemache, rédacteur en chef du site "TSA"."L'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a fait adopter il y a deux ans une circulaire qui interdit aux entreprises publiques de faire de la publicité sur les sites internet. Nous sommes directement ciblés, alors que certaines entreprise publiques, dans les télécommunications notamment, aimeraient investir le numérique. Cela nous prive d'une manne financière importante. C'est fait exprès pour freiner notre développement." Fermeture de chaînes privées
Les chaînes de télévision privées ont été parmi les premières cibles à être violemment mises à l'écart. Le mois dernier, les forces de sécurité ont effectué une perquisition à Al Atlas TV après qu'elle a couvert les manifestations de la société civile, notamment celles du mouvement Barakat, montrant les méthodes répressives des autorités, et l'arrestation brutale des manifestants. Elle avait également donné la parole à des citoyens critiques. La chaîne a été forcée de suspendre ses activités et a été interdite d'antenne le 12 mars. Les autorités n'ont donné aucune explication. Dans sa dernière enquête RSF, précise que la campagne électorale a été couverte par "quatre chaînes d'Etat et certaines chaînes de droit étrangers à la soldes des services de renseignements".
L'affaire Djamel Ghanem avait également suscité l'indignation. Caricaturiste au quotidien "La Voix de l'Oranie", il a été accusé "d'outrage au président de la République" pour une caricature jamais publiée. Par ailleurs, de nombreux journalistes étrangers ont eu d'énormes difficultés à obtenir leurs visas. Quant aux journalistes algériens couvrant les manifestations anti-Bouteflika, ils ont été chahutés à plusieurs reprises par les forces de l'ordre.
"On ne sait pas sur quoi se basent les autorités pour fermer une chaîne ou pour attaquer un journaliste car d'un côté ils font dans la répression pour pas grand-chose et de l'autre nous avons des caricaturistes, comme Dilem, qui sortent des dessins tous les jours sans être inquiétés", s'étonne Lounès Guemache. "Des journaux publient des informations gênantes pour le pouvoir sans qu'il ne se passe rien. TSA a publié l'interview du secrétaire général du FLN qui s'attaquait au général Toufik, puissant directeur des services de renseignements. C'était inimaginable, il y a un an". Un pluralisme en trompe-l'oeil
Le gouvernement avait pourtant voulu se donner une figure de bonne élève. En 2011, l'Algérie ouvre le champ audiovisuel et autorise les entrepreneurs à créer leur propre média. "Ce fût une ouverture en trompe-l'œil", affirme Mohamed Chafik Mesbah, ancien officier des services de renseignements. "Par exemple, la chaîne Dzaïr TV appartient à Ali Haddad, la figure emblématique de ce que j'appelle un baltagui, un prédateur de l'économie et un arriviste proche du cercle présidentiel. Selon moi, même la presse écrite dite indépendante, a des lignes rouges qu'elles ne dépassent jamais. Aucun titre n'a à ce jour véritablement enquêté sur les affaires de corruption qui rôdent autour du frère du chef de l'Etat, Saïd Bouteflika." Selon un rapport des Nations unies publié en juin 2012, moins de six journaux sont réellement indépendants en Algérie. Et là encore, ils sont tributaires des imprimeries et des réseaux de diffusion contrôlés par l'Etat. Difficultés d'accès à l'information
Mais si les enquêtes sont difficiles à mener, la difficulté rencontrée par les journalistes pour accéder à l'information n'y est pas pour rien. Si les services de communication se sont légèrement améliorés, ils restent limités. "Des efforts ont été faits dans certains ministères", nuance Lounès Guemache. "Auparavant, par exemple, nous avions accès à aucune information concernant la lutte contre le terrorisme. Nous avions des chiffres sur le nombre de terroristes tués, mais jamais confirmés, jamais démentis par le ministère de la Défense. Depuis deux mois, nous recevons des communiqués. L'information arrive pour tout le monde et aucun journal n'est privilégié au détriment des autres."
Lounès Guemache évoque surtout l'impossibilité de se procurer des documents probants notamment dans les affaires de corruption. "Soit on accepte des informations qui ne sont pas vérifiables car nous n'avons pas de documents, soit nous avons accès qu'aux enquêtes préliminaires. Or pour l'instant aucune enquête sur la corruption n'a abouti en Algérie."
L’Algérie, entre fin du monde et renouveau Boualem Sansal (Ecrivain) On me demande un avis sur la société algérienne sous l’éclairage de l’élection présidentielle en cours et ce qu’il faut penser des récentes manifestations de rue à travers le pays. La réponse est simple : il n’y a pas de société algérienne, pas de pays, pas davantage d’élection présidentielle et, pour finir, je dirais que lesdites manifestations n’existent pas. L’Algérie est une fiction vivante, tout est virtuel ici.
Les Algériens le savent et agissent en rapport : ils vivent entre eux, la famille, le quartier, fermement agrippés au quotidien, et ne regardent pas ailleurs. Le quartier d’à-côté est un autre monde, mystérieux et stressant, la rue médiane est une frontière intangible. Trois pas dans la mauvaise direction et on change de tribu, de langue, de religion, de façon d’être. Expliquer sa présence peut prendre du temps.
Quand on sait cela, on sait tout sur l’Algérie et les Algériens. Le reste est de la propagande, des enfumages d’imams. Le discours « un pays, une nation, une langue, une religion, un président » ne prend plus. Les Algériens ont décroché de ces histoires, ils ont assez donné. Ils n’entendent même pas ce qui leur vient de ces mondes lointains qui furent pour eux des rêves éveillés, l’Europe et l’Amérique pour les uns, l’Iran et l’Afghanistan pour les autres. La vie, c’est chez soi au présent.
EXTINCTION DES DINOSAURES
Quand un pays se réduit à une rue et la vie à sa plus simple expression, la désintégration est proche, et, en effet, l’ancien monde est bel et bien en train de mourir. Les Algériens se tiennent à distance pour tout bien voir, la chose ne se produira qu’une fois. C’est fascinant, regarder mourir M. Bouteflika, c’est assister à l’extinction des dinosaures. C’était il y a soixante-cinq millions d’années, sous un ciel de feu. Tout doit disparaître, il n’y aura ni deuil ni tombe, il n’y a rien à retenir de ces mondes de violence et de cruauté. Manifester contre les dinosaures et leur dire « Assez ! Barakat ! » a-t-il du sens ? La nature avait trouvé la méthode, merveilleusement intelligente, elle les a éteints sans attendre leur avis.
Les Algériens vivent dans cette attente, une vraie fin du monde, totale, définitive, ils se disent qu’après, il sera temps d’aviser. Morte la bête, mort le venin, ils ne s’inquiètent pas trop, en véritables Méditerranéens ils n’envisagent l’avenir que dans le bonheur et le bonheur ne peut être que familial, dans la chaleur de son quartier. Il y a un signe qui ne trompe pas, qui annonce des temps nouveaux : la courbe des mariages et des naissances prend de la hauteur, c’est vertigineux, la fête bat son plein, les rues débordent. Il y a bien un processus de vie à l’œuvre, quelque chose a échappé à l’œuvre de mort et pousse ses racines dans toutes les directions.
Autre signe de renouveau, le crédit bancaire a explosé, l’argent du pétrole coule à flots, impossible d’échapper à l’abondance, les chômeurs n’ont plus besoin de travailler, l’Algérien consomme comme un Américain et fait le bonheur de la Chine. Telle est la situation. Il semble que l’histoire soit arrivée à un carrefour et qu’elle ne puisse s’y maintenir plus longtemps. Mais bon, le 17 avril, c’est pour tout bientôt. A 20 heures, ce jour, nous saurons si le temps de l’homme est venu ou si le règne des dinosaures se fait une petite rallonge de quelques millions d’années.
Mais c’est de la théorie, dans ma ville, Boumerdès, personne ne sait ce que nous allons voter le 17, les gens sont trop occupés à dépenser l’argent qu’on leur donne.
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 6:11
Franchement je comprend pas le pouvoir Algérien, de toutes les manières ils ont décidé que ce soit Bouteflika le vainqueur de ces élections alors pourquoi ils recourent à ce genre de méthodes, autant faire un semblant de démocratie et de liberté d'expression pour se donner un minimum de crédibilité!! Au lieu de ça, non walou on change pas d'un iota et on continue la mascarade jusqu'au bout
Mieux encore l'armée rassure les citoyens en cas de troubles^^ (vote et rentre chez toi )
Citation :
Gaid Salah : l’Algérie “ne concédera pas sa sécurité et sa stabilité” lors du scrutin du 17 avril
messages : 6954 Inscrit le : 02/04/2008 Localisation : USA Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 6:31
kabylius a écrit:
oui mais la c'est different, vous etes "l'ennemi" il y a aucune liberté a aller chez "l'ennemi" dans aucun pays du monde, dans ce cas snowden qui demande la nationalité russe prouve qu'il y a pas de liberté d'expression au USA ?
non non Fahed, la presse est libre de critiqué le president, de le caricaturé d'etre extremement critique contre lui, plusisuer personne se sont exprimé librement contre bouteflikatre c'est de ca que je parle, je dis pas qu'on a une liberté total, je compare juste l'Algerie au dernier de la classe qui sont les pays arabe. faut pas melanger le sahara et d'ailleur il arrive que la presse soit conciliante avec le sahara et c'est pas pour ca qu'elle est interdit
meme la nouvelle tunisie n'accorde pas autant de liberté a la presse, pareil pour la jordanie ou le maroc tu parle de ce que tu ignore. la chaine ENTV est une chaine qui apartient a l'etat donc ne t'attends pas qu'elle le critique d'ou l'ouverture au chaine privé qui fautle dire on pas le droit de siegé en algerie et emette de l'etranger.
Snowden a signe un contrat avec les renseignements NSA,il l'a viole cela n'a rien de liberte d'expression mais divulger secret defense,ne melangeons pas les pasteques et les olives SVP. Ce qui se passe en algerie aujourdhui c'est une honte et la degradation du peuple algerien qui a ete avant un peuple brave,boutef et vos caporaux vous ont mis dans une emprise ou il n'y a pas de sorties,il a achete le calme en construisant des immenses project qu'ils ont oublie d'ajouter le cout operationelle de maintenance annuelle. on verra en 2016.
BOUBOU General de Division
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 7:21
Citation :
Citation :
Gaid Salah : l’Algérie “ne concédera pas sa sécurité et sa stabilité” lors du scrutin du 17 avril
C'est carrément du chantage! Votez Bouteflika sinon on va vous le faire regretter.
_________________ L'homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils dabord, des armes on en trouve partout.
feu Hassan II.
https://www.youtube.com/watch?v=AbjNQ_5QvgQ
PGM Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Mar 15 Avr - 8:12
Les chiffres donnent le tournis. Ils relèguent loin derrière la rapine habituelle des potentats orientaux. De quoi s'offrir une monarchie toute options tout les 6 mois.
Citation :
Algérie: la corruption et l'achat de la paix sociale assèchent le pactole gazier
Par Catherine Gouëset, publié le 15/04/2014 à 15:24. Mis à jour à 15:47
A deux jours de la présidentielle, le bilan économique et social d'Abdelaziz Bouteflika est indigent. La rente des hydrocarbures est dilapidée dans de dispendieuses infrastructures, la prévarication, et un saupoudrage destiné à calmer la population.
L'Algérie est régulièrement secouée par des manifestations de jeunes, chômeurs ou non, de fonctionnaires, d'ouvriers, de retraités qui manifestent contre leurs conditions de travail, le coût de la vie, la "hogra" -le mépris dans lequel les tiennent les élites- ou simplement l'absence de perspectives
"Les dieux ont été favorables à Bouteflika", ironise Omar Benderra. Lors de l'arrivée au palais d'El Mouradia, en 1999, du président algérien appelé au pouvoir par le régime pour restaurer une image extérieure dévastée après la guerre civile, les caisses de l'Etat étaient vides. Mais son avènement a coïncidé avec la hausse vertigineuse du prix du pétrole. "L'Algérie est passée en quelques mois de la précarité financière à l'aisance, puis à l'opulence", explique à L'Express l'ancien président de banque publique qui fut chargé de la négociation de la dette extérieure par le gouvernement réformateur de Mouloud Hamrouche. Le PIB par habitant est en effet passé de 1630 dollars par an en 1999 à 5448 dollars en 2012.
Corruption débridée Mais cette manne, gérée en toute opacité, n'a guère été profitable aux Algériens. "Des milliards de dollars ont alimenté les circuits de la corruption au lieu de résoudre les problèmes économiques", soulignait Luis Martinez, chercheur au Ceri, dans Les illusions de la richesse pétrolière, une étude parue en 2010.
Toute une série d'ouvrages d'art ruineux ont été mis en chantier. "Le coût final de l'hôpital militaire d'Oran, par exemple, dépasse les 900 millions de dollars -contre environ 160 millions de dollars pour cette catégorie d'infrastructures", estime Omar Benderra. Construite par un consortium chinois et japonais, l'autoroute Est-Ouest, qui traverse l'Algérie de la frontière avec le Maroc à celle avec la Tunisie, est le chantier le plus cher du continent africain (11 milliards de dollars, voire beaucoup plus selon certaines estimations); il a donné lieu au "plus gros pot de vin connu de son histoire: quelque 200 millions d'euros", d'après Luis Martinez.
La prévarication généralisée frappe aussi le secteur des hydrocarbures. "Au minimum, 5 à 6 milliards de dollars -certains parlent même de 10- vont annuellement dans les poches des membres de la nomenklatura; et ce pour le secteur de l'énergie uniquement", évalue Hocine Malti, ancien vice-président de Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale.
Le dernier en date des scandales touchant le géant pétrolier vaut à l'ancien ministre de l'énergie Chakib Khelil un mandat d'arrêt international: la compagnie italienne Saipem aurait versé 197 millions de dollars de pots-de-vin de 2007 à 2009 pour l'obtention de contrats en Algérie, selon la justice italienne. Et ce n'est là que la part émergée de l'iceberg...
Exaspération de la population La rente gazière sert également au "système" à arroser une "clientèle" restreinte et bien lotie. Mais l'ampleur des sommes en jeu a permis, ces dernières années, d'en redistribuer aussi une partie pour calmer les exigences de la population.
Le pays est régulièrement secoué par des manifestations de jeunes, chômeurs ou non, de fonctionnaires, d'ouvriers, de retraités qui manifestent contre leurs conditions de travail, le coût de la vie, la hogra -le mépris dans lequel les tiennent les élites- ou simplement l'absence de perspectives. En 2011, le mécontentement s'est étendu à l'ensemble de la population: les premiers soulèvements du "Printemps arabe" ont en effet commencé parallèlement en Tunisie et en Algérie.
L'achat de la paix sociale Les efforts financiers ont alors été multipliés afin d'apaiser ce mécontentement. L'Etat a déployé toute une panoplie de mesures dispendieuses: aides au logement, hausses des retraites, des salaires des enseignants, des indemnités versées aux chômeurs, agriculteurs... Une large panoplie de produits de produits de première nécessité, comme les céréales, l'eau et le lait, l'électricité et le carburant, bénéficient de subventions, mais sans cibler la population qui en a réellement besoin.
Les fonctionnaires et parmi eux, les forces de polices sont particulièrement cajolés. Ils bénéficient d'augmentations régulières et d'une ribambelle de primes aux motifs les plus improbables. Telles ces gratifications de 10 000 à 40 000 dinars (90 à 320 €) pour les policiers "dont les enfants ont obtenu le baccalauréat", ou les 150 000 dinars offerts à ceux qui se marient, comme le rapportait le Quotidien d'Algérie en juillet dernier. "Il s'agit bien souvent d'une distribution de crédit gratuit", observe Omar Benderra.
Le régime ne se contente pas de récompenser ceux dont il a besoin pour maintenir l'ordre. Il tente également d'acheter les contestataires. Ainsi du mouvement des chômeurs ou de celui des jeunes diplômés embauchés en contrat à durée déterminé, les "pré-emploi". En plus des manoeuvres habituelles de noyautage destiné à décrédibiliser ces associations, des avantages sont offerts à certains de leurs leaders - emplois, logement, rétributions diverses, afin de les "retourner". Exemple parmi d'autres, ce jeune contestataire qu'un montage vidéo montre haranguant la foule dans la rue et que l'on retrouve, quelques mois plus tard, faisant la promotion de la campagne d'Abdelaziz Bouteflika dans un hôtel de luxe d'Alger.
Gaspillage et "barons de l'import-import" Ces dépenses "sociales" et d'infrastructures ont dépassé les 600 milliards de dollars entre le début de mandat de Bouteflika, en 1999, et les années 2012/2013. Au total, elles correspondent à un peu plus de 30% du PIB de l'Algérie. "Les transferts sociaux budgétisés s'élèvent à 28.3 milliards de dollars (par an), mais les subventions implicites sont presque aussi élevées, avec 26.6 milliards de dollars", explique le consultant Ali Aïssaoui au site économique Maghreb émergent.
Le problème est que cette manne est gérée dans la plus parfaite opacité, sans aucune rationalité économique. Par ces dépenses redistributives, les autorités puisent dans les réserves sans préparer l'avenir; le pays ne crée pas d'emplois productifs. L'économie algérienne n'a pas su se diversifier -les hydrocarbures représentent 97% des exportations; elle est de plus en plus soumise aux barons de l'"import-import", selon la formule des détracteurs des dirigeants actuels.
"Pour l'essentiel, la moitié des 38 millions d'Algériens sont mal logés, dans des cités dortoirs bâties à la va-vite au milieu de nulle part; ils sont mal soignés et vivent dans la précarité. Comme le système de santé, le système éducatif, du primaire au supérieur, est complétement sinistré", assène Omar Benderra. Quelque 500 000 jeunes quittent prématurément chaque année le système scolaire sans aucune formation, constate de son côté Luis Martinez. Environ 4 millions de personnes, la moitié de la population active, ne disposent d'aucune protection sociale et travaillent dans l'économie informelle (entre 16 et 17% du PIB), selon le chercheur.
Des réserves fragiles Combien de temps l'Algérie pourra-t-elle ainsi dilapider ses ressources sans résultat? Aujourd'hui, le pays détient plus de 200 milliards de dollars de réserves de change. Mais la production des hydrocarbures diminue. Selon des experts algériens, ce recul n'est pas seulement lié à l'assaut terroriste contre le site gazier de Tiguentourine en janvier 2013. La moitié des réserves prouvées en pétrole et en gaz a déjà été exploitée. La production d'hydrocarbures "n'a eu de cesse de décliner" depuis 2005, relève Sidi Mohamed Baghdadli, ancien cadre de Sonatrach, cité par El Watan. "Les efforts d'exploration n'aboutissent qu'à des gisements de plus en plus petits", prévient-il. "Les nouvelles découvertes vont permettre d'amortir la chute et de maintenir pendant quelques temps encore le potentiel [de protection de gaz] de 85 à 90 milliards de mètres cubes par an, mais le déclin est bien là", nuance Hocine Malti.
Parallèlement, la consommation interne est en hausse permanente, les autorités n'osant pas relever les prix de l'électricité et des carburants, par crainte d'une explosion sociale.
Nombre d'économistes doutent que l'Algérie puisse fournir les 7 milliards de mètres cubes supplémentaires par an que l'UE souhaiterait lui acheter afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie, après la crise ukrainienne.
L'Algérie a un besoin urgent d'une nouvelle gouvernance. Mais rares sont ceux qui voient dans l'élection présidentielle du 17 avril une issue à l'impasse actuelle.