Hostilités au Sahara marocain

achrafhilal a écrit:

Bonjour,

Je suis un nouveau membre au forum mais je suis depuis longtemps tout ce qui a affaire aux avions de combat surtout.

Je suis depuis assez longtemps un blog qui suit le domaine militaire, surtout la guerre en Syrie et en Ethiopie, et des acquisitions exotiques de certaines armées du monde, et ce blog parle dernièrement du Maroc surtout depuis l’acquisition des drones Bayraktar TB-2 .

Je vous invite à le visiter et à réagir aux articles concernant le Maroc.

https://www.oryxspioenkop.com/

☆ الحديث في المخيمات .. عن مقتل "الوزير" والقيادي "العسكري" حمد ولد محمد فاظل ولد أحمد يحي.. خلال صد القوات المسلحة الملكية محاولة مليشيات البوليساريو الاقتراب من الجدار الأمني المغربي..

— Mustapha Elasri المصطفى العسري (@MustaphaElasri9) December 17, 2021

mourad27 a écrit:

mourad27 a écrit:

trois mauritaniens mort dans la zone tampons hier soir
des chercheurs d'or  

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Alors que l’ONU tente de relancer le processus politique au Sahara avec une première tournée régionale de son envoyé spécial Staffan De Mistura, Rabat a opté depuis des mois pour une posture militaire sans concession face au Polisario, notamment par l’usage de drones armés. Une stratégie qui lui offre un avantage décisif dans l’éventualité d’un nouveau cycle de pourparlers. Explications

A la veille de la tournée régionale du nouvel envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Staffan De Mistura, qui devrait le mener à Rabat, dans les camps de Tindouf en Algérie et à Nouakchott au Mauritanie, la situation sur le terrain au Sahara Occidental a fondamentalement évolué depuis la rupture du cessez-le-feu actée par le Front Polisario suite à son éviction en novembre 2020 du no man’s land de Guerguerat et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble du territoire.

En réplique, depuis des mois, le Polisario tente de mener des escarmouches le long du mur de défense pour établir aux yeux de la communauté internationale une situation de guerre après une trêve qui aura duré trois décennies. Les milices menées par Brahim Ghali avec le soutien d’Alger ont choisi l’option du casus belli, mais leurs hostilités n’ont eu aucune incidence sur un rapport de force très largement en faveur des Forces armées royales (FAR). Restait une propagande largement diffusée par la presse internationale sur l’existence d’une portion de 20 % du Sahara Occidental, située à l’est du mur de défense marocain érigé dans les années 80 et 90, qualifiée de « territoires libérés ».

Démunie d’infrastructures, cette zone particulièrement aride qui compte néanmoins quelques localités comme Tifariti où le Polisario a tenté de fixer une population déplacée des camps de Tindouf, est devenue au fil du temps un enjeu pesant dans la balance diplomatique tant elle représentait un gain relatif pour les irrédentistes. Aussi, a-t-on vu fleurir des cartes concédant à la République arabe sahraoui démocratique (RASD) autoproclamée, Etat fantôme du Polisario, cette portion de territoire.

La diplomatie marocaine a longtemps contesté les velléités du Polisario à vouloir s’établir durablement à l’est du berm, expliquant aux Nations Unies que cette tentative de « fait accompli » n’était pas la conséquence d’un abandon de cette bande de territoire au Polisario, la ligne de démarcation établie par l’Accord militaire n°1 de 1997-98, épousant le tracé du mur, n’étant pas une frontière.

Depuis que le Polisario a violé l’accord de cessez-le-feu à Guerguerat en y envoyant des milices armées pour obstruer le corridor menant à la Mauritanie, le Maroc a décidé d’élargir sa suprématie militaire au-delà du mur, non pas seulement en invoquant son droit de « hot pursuit » comme il l’a fait pour déloger son ennemi de la zone tampon de « Kandahar », mais en instaurant dorénavant sur la fameuse portion des 20 % du territoire supposément contrôlée par le Polisario une zone d’exclusion totale.

C’est dans cette logique que dans la nuit du 7 au 8 avril 2021, le chef de la gendarmerie du Polisario, Dah Al-Bendir, a été tué par une frappe aérienne près de Tifariti. La frappe, qui a été menée par l’armée de l’air marocaine dans des conditions jamais révélées, a attiré l’attention de la communauté internationale en raison de l’utilisation offensive présumée pour la première fois d’un drone par Rabat, qui entreprend un important processus de modernisation et de restructuration de ses forces armées, y compris le développement de capacités avancées de ces engins sans pilotes (UAV).

La suprématie par les drones armés

Le Maroc qui a commandé quatre drones avancés MQ-9B SeaGuardian de General Atomic aux Etats-Unis, dont la livraison est cependant bloquée par le Congrès américain , s’est tourné vers la Turquie pour l’obtention de treize Bayraktar TB2 d’une valeur de 70 millions de dollars comprenant trois stations de contrôle au sol ainsi qu’un soutien technique et de formation. Les premiers exemplaires de cette redoutable arme qui a fait ses preuves dans le conflit du Caucase opposant l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont déjà été réceptionnés par les forces marocainesLe royaume possède par ailleurs un certain nombre de drones MALE utilisés à des fins de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) comme le montrent des images satellites compilées par le chercheur italien Federico Borsari de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI) de Milan, ainsi que des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Celles-ci révèlent que les forces armées du Royaume utilisent des Heron 1 de conception israélienne, trois Harfang d’EADS désarmés par la France (une version modifiée du Heron) et des Predator XP de General Atomics acquis aux États-Unis ces dernières années..Un drone Heron dans son hangar au Maroc. Credit: @obretix via Twitter/ Federico Borsari/ISPI
Des preuves satisfaisantes qui suggèrent que le Royaume détient une flotte d’UAV plus grande que ce que la plupart des analystes supposent, y compris des plates-formes pouvant être équipées de munitions cinétiques telles que le Wing Loong de construction chinoise, exploités à partir des aéroports de Laâyoune et de Dakhla. Selon diverses sources spécialisées, les Wing Loong chinois ont été acquis via les Emirats arabes unis, qui envisagent aussi une seconde fournée d’engins de seconde génération.Le Royaume a une longue expérience des drones pour ses besoins de renseignement, de surveillance et de reconnaissance depuis le des années 90 et, au cours de la dernière année, l’a amené au niveau supérieur grâce à l’achat de modèles capables de frapper, y compris avec des appareils kamikazes comme le Harop israélien.« À l’instar d’Israël ou de la Chine, il est clair que Rabat tient à maintenir le secret entourant à la fois sa flotte de drones et ses opérations, en particulier dans le contexte d’une rivalité croissante avec l’Algérie voisine », relève Borsari. Combinés aux deux satellites de surveillance du Maroc (Mohammed VI-A et B), « ces moyens de drones feraient du parc de drones de Rabat l’un des plus puissants de la région, impactant profondément la dynamique militaire et sécuritaire de ce dernier », note le chercheur. De plus, « la décision d’acquérir le système de contre-UAV Bukovel-AD de fabrication ukrainienne en 2019 s’inscrit également dans une stratégie militaire plus large qui prévoit une augmentation de l’utilisation des drones dans les conflits futurs », ajoute-t-il.

Une approche plus agressive sur le terrain

La maîtrise du ciel saharien par le Maroc par l’utilisation des drones de combat contre le Polisario l’a manifestement poussé à « une approche plus agressive » envers le groupe séparatiste, « inaugurant ainsi une saison de frappes ciblées » visant à dégrader ses dernières capacités d’engagement. Preuve en est l’épisode des camions algériens détruits près de Bir Lahlou et des autres frappes signalées par le Polisario contre ses colonnes armées.

La « guerre des drones » va-t-elle alors pousser Rabat à se montrer moins collaboratif à la reprise du processus politique sous l’égide de Staffan De Mistura ? Rien n’est moins sûr, Washington, sous le mandat du président Biden, presse les belligérants à se retrouver autour de la table des négociations. De plus, comme le souligne Borsari, « les effets déstabilisants des drones n’ont pas toujours le résultat escompté ». En Libye, par exemple, le recours aux Bayraktar turcs a paradoxalement favorisé un retour à la table des négociations en renversant le cours militaire en faveur du GNA et en forçant les troupes de Haftar à choisir un mauvais cessez-le-feu qu’une défaite militaire encore plus humiliante, incitant certains observateurs à forger l’expression : « Diplomatie Bayraktar ». C’est peut-être le but recherché par le Maroc : annihiler par la dissuasion toute capacité belliciste du Polisario, réduire à néant son discours sur les « territoires libérés » afin de l’amener à des pourparlers à ses conditions, c’est-à-dire autour de la seule option encore sur la table, celle d’une autonomie sous souveraineté marocaine.