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Donald Trump marque un point crucial devant la Cour suprême

Favori du Super Tuesday, dans lequel quinze États votent, le candidat républicain a vu sa disqualification dans le Colorado annulée par la plus haute juridiction américaine.

Trump a remporté sa première victoire la veille du Super Tuesday. Annoncée lundi matin, la décision de la Cour suprême d'annuler la disqualification prononcée contre lui dans le Colorado et le Maine en vertu du 14e amendement de la Constitution a levé l'une des hypothèques qui pesaient sur sa campagne. En validant sa candidature, la Cour suprême lui offre une victoire symbolique sur ses adversaires, en attendant sa victoire probable dans les primaires qui se tiennent dans une quinzaine d'États ce mardi.

La décision sans précédent de la Cour suprême, publiée lundi matin sur son site, lève aussi le dernier suspense du Super Tuesday. Cette journée où votent simultanément le plus grand nombre d'États aux primaires, dont le Colorado, devrait confirmer la domination de Trump sur le Parti républicain, et celle de son adversaire Joe Biden sur le Parti démocrate.

La Cour suprême est intervenue dans le processus électoral vingt-quatre ans après l'affaire Bush vs Gore, qui avait donné la présidence à George W. Bush et profondément divisé le pays. Elle a décidé à l'unanimité d'annuler la disqualification de Trump par la cour suprême du Colorado dans l'affaire Trump vs Anderson, qui invoquait le 14e amendement de la Constitution interdisant à quiconque ayant conduit ou soutenu une insurrection d'occuper une fonction fédérale. Les juges ont soigneusement évité de se prononcer sur les faits reprochés à l'ancien président. Ils ont simplement estimé qu'un État de l'Union n'était pas habilité à décider de l'application de la Constitution au niveau fédéral.

Selon leur décision, la section III du 14e amendement peut être invoquée par un État pour « disqualifier les personnes qui occupent ou tentent d'occuper un poste dans cet État » . Mais « les États n'ont pas le pouvoir d'appliquer l'article 3 concernant des fonctions fédérales, en particulier la présidence », ont estimé les neuf juges à l'unanimité. Si une majorité de cinq juges estime que ce pouvoir est exclusivement dévolu au Congrès, une opinion minoritaire considère qu'une telle précision est superflue et préjuge d'autres cas futurs.

Éviter le chaos

La Cour a expliqué que laisser chaque État libre d'interpréter la Constitution risquait de susciter le chaos. « Le résultat pourrait bien être qu'un même candidat serait déclaré inéligible dans certains États et pas dans d'autres. Le patchwork qui en résulterait vraisemblablement aurait pour effet de rompre le lien direct entre le gouvernement national et le peuple des États-Unis dans son ensemble. » « Si l'article 3 était appliqué après que la nation a voté, la perturbation serait d'autant plus grave et pourrait conduire à annuler les votes de millions de personnes (…). Rien dans la Constitution n'exige que nous endurions un tel chaos », ont estimé les juges.

Le chaos est donc évité, au moins pour le moment. Trump, déjà le grand favori de l'investiture républicaine, voit sa candidature validée par la plus haute juridiction américaine et son rôle dans les événements du 6 janvier 2021 de facto minimisé. Le Super Tuesday peut ainsi se dérouler normalement dans le Colorado, où le nom de Trump était déjà imprimé sur les bulletins, et dans la quinzaine d'États qui tiennent simultanément leurs primaires. Mais cette normalité n'est qu'une apparence.

Le premier mardi de mars a longtemps été un moment majeur du calendrier électoral américain, attribuant plus d'un tiers des délégués aux conventions de chaque parti. Ses résultats sont souvent déterminants, mais pas cette année.

Comme le reste de la campagne des primaires, le Super Tuesday 2024 est pratiquement dépourvu de suspense. Sans surprise, deux candidats dominent leurs camps. Joe Biden, président sortant, a imposé au Parti démocrate sa nouvelle candidature. Mais les sondages très préoccupants pour sa campagne suscitent un sentiment de panique dans son camp. Plus de 70 % des électeurs le trouvent trop vieux, en particulier chez les démocrates. Des pans entiers de son électorat de 2020 se détournent de lui, notamment les femmes, les jeunes et les minorités, catégories cruciales pour les démocrates. Une enquête récente lui donne 43 % des intentions de vote, contre 48 % pour Trump au scrutin de novembre. Mais en l'absence d'alternative, le parti mise tout sur cet homme impopulaire qui, à 81 ans, montre des signes de plus en plus évidents de déclin physique.

Envers et contre tout

Du côté républicain, pratiquement aucun suspense ne subsiste non plus. Après avoir fait carton plein dans les primaires et caucus depuis le début de l'année, Donald Trump devrait confirmer sa domination sur le Parti républicain. Sa candidature est favorisée par les règles du parti, qui donnent l'ensemble des délégués au prétendant arrivés en tête. Sa campagne prévoit qu'il remportera au moins 773 délégués lors du Super Tuesday et qu'il décrochera l'investiture dans les semaines qui suivent.

Sa dernière rivale, Nikki Haley, poursuit sa campagne envers et contre tout. Elle n'a mathématiquement plus aucune chance de remporter l'investiture. Sa seule victoire a été le petit district fédéral de Columbia (Washington DC) dimanche.

Mais sa candidature, qui rassemble autour d'un quart de l'électorat républicain, signale l'un des handicaps de Trump dans l'élection générale. Au lieu de rassembler l'électorat républicain, la rhétorique agressive de Trump contre ce qu'il appelle les Rino (« Republicans in name only »), sa personnalité clivante, et surtout la façon dont il foule aux pieds règles et normes continuent de lui valoir le rejet d'une part de l'électorat conservateur. Les résultats du Super Tuesday, notamment dans les États comme la Caroline du Nord, l'un des États clés qui pourraient décider de l'élection générale, devraient être un indicateur de l'ampleur de ce désaveu.

#Japon

Le Japon et les USA vont accroître la coopération militaire. Pour les USA, le Japon est la pierre angulaire de son dispositif militaire dans la région dans un contexte de hausse des tensions avec la Chine.https://t.co/NVmP093wO8

— Cartes du Monde (@CartesDuMonde) April 10, 2024

BREAKING | The US vetoes a resolution calling for the State of Palestine to be granted full membership status with the United Nations, causing the resolution to fail during the UN Security Council's session.

Britain and Switzerland abstained from the vote. pic.twitter.com/qwonK8D1GP

— TIMES OF GAZA (@Timesofgaza) April 18, 2024