Maroc : Grande bretagne ( Une Alliance ressuscitée )

Citation :

Alliance anglo-marocaine



L'alliance anglo-marocaine a été établie à la fin du xvie siècle et le début du xviie siècle entre les royaumes de l'Angleterre et du Maroc. Les accords commerciaux avaient été établis par la reine Élisabeth Ire d'Angleterre et le sultan marocain Ahmed al-Mansour sur la base d'une hostilité mutuelle au roi espagnol Philippe II. Le commerce des armes a dominé les échanges et les nombreuses tentatives de la collaboration militaire directe ont été aussi faites.


l'ambassadeur marocain, Abd el-Ouahed ben Messaoud, en 1600.

Fox-One a écrit:

C quoi ça, le tweet est off!!!!?

| Sahara marocain: Nasser Bourita salue la position «positive» du Royaume-Uni pic.twitter.com/u8nmpbYpAj

— Le360 (@Le360fr) May 9, 2023

Citation :

Fourth session of the Moroccan-UK Strategic Dialogue and second session of the Association Council of the UK-Morocco Association Agreement: joint declaration (Rabat, May 9, 2023)

A qui le tour ? Depuis la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara, la question revient avec insistance lorsque l’on fait le bilan des pays qui ont franchi le pas de la reconnaissance ou infléchi leur position sur ce dossier charnière de la diplomatie marocaine. Désormais, tous les yeux se tournent vers le Royaume-Uni pour franchir le pas. Entre Londres et Rabat, les relations se sont accélérées depuis le Brexit. À l’été 2020, les deux capitales ont signé un accord d’association afin d’approfondir la fluidité des échanges bilatéraux, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, du commerce, de l’industrie ou encore des investissements directs. Un partenaire de substitution post-Brexit Depuis qu’elle a quitté l’Union européenne (UE), Londres a trouvé en Rabat un partenaire de substitution extracontinental, notamment pour l’importation des produits de l’agriculture et de la pêche. Cette coopération renforcée se ressent directement sur les flux commerciaux entre les deux pays. Selon des chiffres du département britannique du commerce et de l’investissement, les échanges commerciaux entre les deux royaumes ont augmenté de 50%, passant de 15,3 milliards de dirhams en 2019 à 22,9 milliards de dirhams en 2022. Ces chiffres confirment un commerce maroco-britannique qui est allé crescendo, comme le montrent les chiffres de 2020 (12,9 millards de dirhams) et de 2021 (22,3 milliards de dirhams).L’accent est aussi mis sur la coopération en matières d’énergies propres. “J’espère pouvoir annoncer dans un futur proche la conclusion de grands chantiers de collaboration entre les secteurs privés des deux pays dans le domaine énergétique”, avait prédit en février dernier Simon Martin, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc. Une annonce très vite suivie d’effets puisque deux mois plus tard, le gouvernement britannique apportait son soutien attendu au projet Xlinks, une start-up britannique qui envisage de déployer le plus long câble électrique sous-marin au monde. Ce projet estimé à 22 milliards de livres entend exporter, à l’horizon 2025, de l’électricité solaire et éolienne produite au Maroc vers le Royaume-Uni. Plus récemment, le groupe Oblin, spécialisé dans les centrales hybrides à base d’énergies renouvelables, a annoncé son intention de réaliser un vaste projet d’hydrogène vert dans la région de Dakhla-Oued Eddahab. Relations séculaires avant tout Entre les deux capitales, les liens ne sont pas seulement économiques, ils sont aussi historiques. En 2022, Rabat et Londres ont célébré les 300 ans de l’établissement formel de leurs relations britanniques. Mais ces relations semblent plus anciennes, plus profondes, et une percée sur le dossier du Sahara pourrait même venir couronner cette coopération revigorée entre Rabat et Londres. “Nul autre pays que le Royaume-Uni ne connaît mieux l’étendue de la souveraineté du Maroc durant le règne des différentes dynasties marocaines depuis 879” Mohamed Maelainin, ex-ambassadeur “Les relations séculaires basées sur des accords entre les États souverains du Maroc et le Royaume-Uni ont marqué l’histoire des deux peuples depuis le XIIIe siècle. Plusieurs échanges d’ambassadeurs au long de cette longue histoire ont serti des siècles et des siècles. L’enracinement de ces relations plaide en faveur de leur relance par des actes hautement politiques qui viendraient rehausser cette belle histoire. Nul autre pays que le Royaume-Uni ne connaît mieux l’étendue de la souveraineté du Maroc durant le règne des différentes dynasties marocaines depuis 879”, analyse l’ex-ambassadeur Mohamed Maelainin. Et le diplomate d’ajouter : “Le Royaume-Uni est appelé à honorer son histoire par un acte politique tant attendu qui est l’annonce solennelle et souveraine de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son territoire national, de Tanger à Lagouira, ne laissant aucun doute sur l’appartenance des provinces du Sahara au Royaume du Maroc. Un tel acte au début du règne du roi Charles renouera l’histoire de son pays avec le règne de la Reine Élisabeth I qui avait reçu les lettres de créances de l’ambassadeur du roi du Maroc Abdelouahed Benmessaoud en 1600.”Au-delà de l’aspect historique, une convergence au niveau diplomatique plaide aussi en faveur d’une reconnaissance de Londres de la souveraineté du Maroc. Les États-Unis, sous l’administration Trump, qui ont franchi le pas en décembre 2020, ont entraîné dans leur sillage le soutien au plan d’autonomie marocain par de nombreux pays comme l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Serbie, la Hongrie, Chypre et la Roumanie. Entre-temps, le discours royal de Mohammed VI à l’occasion du 69e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple avait rappelé ce dogme diplomatique : reconnaissance, ou pas de partenariat. Une fermeté diplomatique qui a fini par porter ses fruits puisqu’Israël a emboîté le pas de son grand allié. Du côté de Rabat, on en espérait autant du Royaume-Uni. Marocophilie britannique entravée Il faut dire que ces dernières années, Londres a montré une marocophilie qui est loin d’être désintéressée. Elle profite des relations dégradées entre le Maroc et la France pour occuper un espace diplomatique laissé vacant par l’ancienne puissance coloniale, lui faisant même une queue de poisson au dernier Salon de l’agriculture de Meknès (SIAM) dont elle a été le grand invité. Désormais débarrassé d’une affiliation idéologique et juridique à l’UE, le Royaume-Uni semble désormais avoir adopté des éléments de langage plus favorables au Maroc. Preuve en est ce verdict rendu par la plus haute juridiction londonienne : la Cour d’appel de Londres a récusé, de manière irrévocable, la requête de l’ONG pro-Polisario Western Sahara Campaign UK (WSCUK) qui tentait de remettre en cause l’accord d’association entre le Maroc et le Royaume-Uni. Suite à cette victoire judiciaire, les indices sont-ils suffisants pour accréditer l’idée d’une reconnaissance imminente de la marocanité du Sahara ? Rien n’est moins sûr. Joint par TelQuel, Ali Moutaïb, expert en intelligence stratégique, se veut moins péremptoire. “Au-delà du multilatéral, il y a la question des relations bilatérales. Le Maroc et le Royaume-Uni ont des relations d’abord historiques qui remontent au sultan Ahmed Mansour et à la reine Élisabeth I, ou encore au sultan Hassan Ier et la reine Victoria. Il existe aussi et surtout une alliance historique entre les deux monarchies avec des accords commerciaux de coopération, mais aussi des accords militaires en termes de formation et d’alliance militaire. D’un point de vue diplomatique, les deux pays présentent beaucoup de complémentarités : l’aspect insulaire, même si le Maroc n’est pas une île, mais il est parfois considéré comme tel sur le plan des relations géopolitiques et diplomatiques”, rappelle celui qui est également directeur des programmes de l’École de guerre économique au Maroc. Également directeur du cabinet d’intelligence stratégique Hyperborée Advisors, ce dernier rappelle l’accélération des relations bilatérales entre les deux royaumes au détriment de l’Union européenne, qui se ressent particulièrement au niveau de l’accord de pêche, mais aussi et surtout des produits agricoles : la tomate marocaine est aujourd’hui un des produits les plus visibles sur les étals britanniques. Ali Moutaïb explique la lenteur dans la prise de position claire et formelle de Londres par une convergence d’intérêts géopolitiques. “La question de la reconnaissance est une question d’intérêts que chaque pays aborde selon ses enjeux politiques. Les États-Unis sous Trump – mais validé par Biden – ont lancé le train de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara puis appuyé les autres pays. D’un autre côté, la question d’être ou pas dans l’UE ne se pose pas pour Londres car on a vu des pays comme l’Allemagne ou la Hongrie évoluer dans leur position sur le plan d’autonomie. Au vu des projets qu’il déploie au Maroc, le Royaume-Uni devrait suivre ces pays. De manière pragmatique, Londres devrait leur emboîter le pas, mais le fera en fonction de ses intérêts et de plusieurs aspects géopolitiques propres au Royaume-Uni”, analyse Ali Moutaïb, citant notamment la question de Gibraltar et les tensions avec l’Espagne, la question des îles Malouines, la gestion post-Brexit ou encore son engagement auprès de l’Ukraine. Et de conclure : “En termes de priorités, je ne crois pas que sa reconnaissance, pour emboîter le pas aux autres pays qui ne sont pas soumis à ces contraintes géopolitiques, soit en haut de sa liste. Je crois que le meilleur moyen pour le Maroc de voir le Royaume-Uni arriver à la reconnaissance ou à une évolution sur le plan d’autonomie est de renforcer les échanges économiques, diplomatiques et culturels entre les deux pays.” a écrit: