messages : 1646 Inscrit le : 10/05/2009 Localisation : alger Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Jan 2010 - 19:34
Rappel du premier message :
pour illustrer ce nouveau fil de discussion et lancer le debat je vous invite a lire cet article HALLUCINANT sur la realité des filieres d emigrations clandestines au Mali
Citation :
Trafic d’Etres humains au Nord du Mali
Le voyage de la peur
Depuis plusieurs mois, TTU tente de comprendre l’évolution dans la bande du Sahel et dans la région Touarègue. A Gao, capitale de la 7e Région du Mali (au nord du pays), le quartier Château abrite depuis plusieurs années une antenne de transit d’immigrants clandestins qui viennent en général de nombreux pays d’Afrique francophone ou anglophone mais également du Sri-Lanka (le plus souvent des Tamouls), du Pakistan, etc à destination de l'Europe via les pays les pays méditerranéens. Les listes des « passagers » sont établies par ordre d’arrivée. Les passeurs, bien connus des services, sont également inscrits dans cet ordre. Comme on dit dans le milieu, « chacun attend son tour ».
Mais il ne suffit pas d’être premier sur la liste pour trouver son strapontin dans la première caravane pour la Méditerranée. Des négociations sont d’abord menées entre les passeurs, les chefs des groupes d’immigrants et les chefs d’antennes sur « les frais de transport et les risques ». Selon nos informations locales, les discussions peuvent souvent durer plusieurs jours avant d’aboutir à une entente entre les parties (immigrants et chefs des groupes d’immigrants, passeurs et chefs des groupes d’immigrants, et enfin entre les passeurs et les chefs d’antenne…). Les chefs des groupes d’immigrants rendent compte à leurs camarades et ensuite procèdent à la collecte de l’argent qui constitue, comme dans tout groupe mafieux, le butin. Les chefs des groupes des immigrants (ceux qui sont adoubés par les immigrants pour les représenter dans les négociations) prélèvent un pourcentage avant la remise de l’argent aux responsables de l’antenne de transit. Les chefs d’antenne prélèvent aussi leur pourcentage avant la remise de l’argent aux passeurs. Quant aux passeurs, ils remettent un autre pourcentage aux chefs d’antenne pour garantir le prochain voyage. L’argent généré est ensuite blanchi selon différents circuits encore mal connus.
Le voyage démarre sous l’œil bienveillant des agents des services de sécurité maliens qui touchent au passage, de la part des passeurs et de l’antenne, « le prix d’un thé… ». La caravane des immigrants traverse le Sahara touareg malien pour entrer en Algérie, Libye, Maroc… Ils sont des milliers à tenter chaque année la « traversée » du Sahara. Cette rotation d’immigrants est permanente et selon une interminable chaîne où chacun, ou presque, trouve son compte sur le dos des immigrants.
Pour rejoindre, depuis Gao, la ville de Tamanrasset (Sud Algérien), le voyage harassant dure de 5 à 7 jours. Les clandestins (hommes et femmes) sont entassés dans les véhicules comme du bétail. Ils font en général partie d’une caravane de plusieurs véhicules (2 à 6 véhicules). Ils traversent le territoire des Touaregs de l’Adrar des Iforas dans le Nord du Mali (région de Kidal) pour atteindre l’Algérie. Des droits de passage sont possibles. Quand ils réussissent à rejoindre Tamanrasset, le plus grand nombre des immigrants est raflé par la police des frontières algérienne (PAF). Ils sont regroupés dans l’enceinte de la PAF, dans des conditions plus que difficiles. Après plusieurs jours de détention, ils sont mis dans des camions algériens qui les déposent à Tinzawaten, village frontière algérien, situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Mali. Dans le cadre de Frontex, le dispositif surveillance de ses frontières extérieures de l’Union Européenne, l’Algérie touche des subventions pour toute reconduite de clandestins à ses frontières ; elle a donc tout intérêt à ce que cette situation perdure ; c’est donc devenu un cycle sans fin dans lequel l’Europe et les Etats Africains sont devenus les principaux piliers du système inhumain qui a cours dans le désert (et en mer).
Survivre et ne pas craindre l’échec
De Tinzawaten, certains immigrants tentent de revenir à Tamanrasset, d’autres cherchent des petits boulots sur place pour trouver l’argent pour rentrer au Mali. Les passeurs qui les suivent dans tous leurs déplacements leur font miroiter un avenir meilleur et leur promettent de réussir là où le premier voyage a échoué. Ceux qui réussissent à échapper à la police algérienne de Tinzawaten ou de Tamanrasset traversent le sud algérien en direction du Nord de l’Algérie, grâce à d’autres passeurs qui, à Tamanrasset, prennent le relais.
Un nombre important d’immigrants (ceux qui ne sont pas arrêtés en chemin) réussit à joindre les grandes Wilayas du Nord de l’Algérie et poursuivent leur route vers la frontière algéro-marocaine. Où ils seront pris en mains par d’autres passeurs, vers le Nord du Maroc, où d’autres passeurs tenteront de leur faire traverser la mer pour entrer en Europe. Le Maroc fera son maximum pour les arrêter, et toujours dans le cadre du dispositif Frontex, touchera des subsides pour les refouler vers l’Algérie.
Les immigrants qui tentent depuis l’Algérie d’aller vers la Libye seront accueillis par des passeurs libyens qui les attendent aux premiers postes frontaliers algéro-libyens (Ghat et Elbarkate). Les passeurs libyens entassent les immigrants les uns sur les autres dans des Peugeot 504 bâchées ou des Mazda et les couvrent d’une bâche pour les dissimuler aux contrôles de police libyens. Ces passeurs partent de Ghat et Elbarkate en passant par Oubari, Sabha (deux grandes régions du sud libyen (dont la majorité de la population est touareg) et arrivent avec leurs immigrants à Tripoli sans difficultés majeures. Sur la route qui mène à la capitale libyenne, chaque fois qu’ils tombent sur un contrôle de police, les passeurs disent « transporter des légumes et des fruits » et glissent quelques billets aux policiers, et cela marche toujours. Dès leur arrivée à Tripoli, certains immigrants cherchent et trouvent un travail journalier. D’autres campent près de la mer en attendant d’entrer en contact avec d’autres passeurs pour traverser la Méditerranée vers l’Europe. La police libyenne organise régulièrement des rafles et garde les immigrants en détention pendant souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. Périodiquement, des immigrants d’originaire malienne sont expulsés par dizaines et mis dans un avion pour Bamako, capitale du Mali (où ils ne recevront aucun accueil et aucune aide de l’Etat malien pour leur réinsertion au pays et seront donc tentés de repartir à nouveau). D’autres sont rapatriés vers leur pays d’origine en fonction d’accords passés avec ces pays. D’autres immigrants sont relâchés, et tentent leur chance pour quitter la Libye et rejoindre l’Europe par la mer.
Des passeurs sans scrupule : quelques exemples vécus
Certains passeurs prennent en otages leurs passagers après avoir quitté Gao (Nord Mali). On se souvient que fin 2006, près de la frontière algérienne à Insabouk (en territoire Malien), des passeurs ont pris en otages leurs passagers, en majorité des Sri-Lankais (Tamouls), Pakistanais, Camerounais, Gambiens et quelques Maliens. Ils étaient 157 immigrants. Les passeurs avaient réclamé au chef d’antenne de Gao, le nommé Alassane Maiga, la somme de 187 millions de francs CFA (285.000 euros) et fait savoir que « le non paiement de cette somme entrainerait la mort de tous les immigrants…». Les passeurs avaient empêché les immigrants pris en otages de se nourrir et les avaient obligés à boire de l’eau bouillante. Le chef d’antenne de Gao, Alassane Maiga, était alors entré en contact avec les parents de certains immigrants pour leur expliquer la situation et leur demander de contribuer au paiement de la rançon. Des éléments de la rébellion touareg avaient constaté des remue-ménage suspects dans la zone et pensaient qu’il s’agissait de patrouilles de l’armée malienne. Après avoir pris les renseignements nécessaires, ils avaient finalement compris de quoi il retournait.
Dix jeunes combattants de la rébellion touareg avaient alors monté une opération de sauvetage des immigrants. L’assaut avait duré une demi-heure après des échanges des tirs nourris de part et d’autre. Les immigrants avaient été récupérés et les passeurs arrêtés par les Touaregs. L’un des passeurs avait fourni le nom et le numéro de téléphone du chef de l’antenne de Gao. Les combattants touaregs étaient entrés en contact avec ce chef d’antenne, Alassane Maiga, et son second Anara. Leur ayant expliqué le dénouement de la situation, ils leur avaient dit qu’ils étaient « responsables de ce commerce humain, que les passeurs allaient ramener les immigrants à Gao et que si un seul de leurs cheveux était touché », « ils sauraient où les joindre… ». Les Touaregs avaient récupéré les armes des passeurs et les avaient obligés à retourner à Gao avec l’ensemble des immigrants. Que s’est-il passé ensuite ? Ces immigrants sont-ils repartis de Gao pour une nouvelle traversée après ce qu’ils venaient de vivre ? Des centaines de situations comme celle-ci se sont produites et continuent de se produire.
Prenons un autre exemple : un véhicule bâché quitte Gao pour le Sud algérien, avec à bord 25 immigrants clandestins, hommes et femmes, tous entassés les uns sur les autres (véhicule généralement fait pour transporter au maximum 9 personnes). Il tombe en panne à 90 km du poste frontière algérien de Borj Baji Moctar (au Nord-Ouest de Tessalit, qui est le poste frontalier malien). Les provisions sont épuisées puisqu’il est prévu d’entrer en Algérie le même jour, jour de la panne. On est en pleine saison chaude, il fait près de 45° à l’ombre. Le chauffeur, c’est-à-dire le passeur, prend alors la décision de se rendre en Algérie pour chercher un mécanicien et la pièce qui manque. Il confie à son apprenti (d’origine touareg) qui assurait sa protection rapprochée, de veiller sur les immigrants et sur la voiture ; il prévoit d’être de retour dans une journée et de rapporter des provisions. Il part à pied vers Borj Baji Moctar, poste frontalier algérien, situé à 90 km de là. Deux jours passent, il n’est toujours pas de retour. Les immigrants croient qu’ils ont été abandonnés. Ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Il ne leur reste plus qu’à se dévorer entre eux. Ils s’emparent de l’apprenti d’origine touareg et le tuent. Il sert de repas pour l’ensemble des immigrants.
Le troisième jour, le passeur n’est toujours pas de retour, ils s’emparent d’une femme qui fait partie du groupe et lui font subir le même sort. D’autres s’en vont, sans aucune orientation, l’essentiel étant de partir quelque part. C’est seulement le quatrième jour que le passeur revient dans une voiture avec un mécanicien, la pièce et des provisions. En s’approchant du lieu de la panne, il constate des vautours qui survolent la zone. De plus près, les immigrants courent à sa rencontre. Il comprend ce qui s’est passé après son départ. Il revient sur ses traces et retourne à Borj Baji Moctar (poste frontalier algérien). Il revient un jour plus tard et trouve sur place seulement deux immigrants qui sont encore vivants. Ils lui racontent la tragédie. Les deux survivants font savoir que les autres sont partis. Le passeur répare sa voiture et entre en Algérie. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas dévorés entre eux ? Ils sont certainement morts et ensevelis quelque part dans les dunes de sable.
Bien évidemment, il n’y a aucun recours contre ces organisations criminelles dont les réseaux sont bien implantés et ne cessent de grandir et de se ramifier dans les pays du Sahel.
Quel impact pour les Touaregs qui peuplent le Sahara.
Les Touaregs qui peuplent le Sahara du Nord du Mali ne peuvent qu’assister impuissants à ce trafic d’être humains -qui traverse leurs territoires- dont l’issue pour ces immigrants est souvent la mort. Ils tentent quand ils le peuvent de porter secours à ces êtres humains en danger. Et restent stupéfait face à cette absence de réactions des autorités politiques des pays du Sahel et des pays africains. Ils observent la tragédie, le sacrifice de centaines, voire de milliers de jeunes, d’hommes, de femmes. On voit là l’échec des politiques des dirigeants africains. Car la responsabilité n’est pas seulement imputable aux pays qui organisent les reconduites des immigrants clandestins dans leurs pays d’origine. Malgré la situation de citoyens de seconde zone dans laquelle l’Etat malien maintient les Touaregs depuis l’indépendance du pays, on pourrait s’étonner que très peu d’entre eux cherchent à émigrer vers l’Europe et qu’on ne les retrouve pas dans ces cohortes d’immigrants clandestins.
http://www.ttu.fr/francais/Dossiers/index.html
Auteur
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jf16 General de Division
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 1 Juin 2013 - 20:59
Citation :
Le Qatar finance les terroristes d’Aqmi et du Mujao
L’hebdomadaire français Le Canard Enchaîné a, dans son édition d’hier, jeté un vrai pavé dans la mare. Le journal qui cite la Direction du renseignement français (DRM) décrit comment le Qatar finance les terroristes d’Aqmi et le Mujao, auteur de l’enlèvement le 5 avril de l’année en cours de sept diplomates algériens à Gao, ville du nord du Mali), ainsi que Ançar Eddine.
«Selon les renseignements recueillis par la DRM, les insurgés touareg du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ançar Dine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et le Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar».«Les prises d’otages, les trafics de drogue ou de cigarettes ne peuvent donc suffire à ces islamistes très dépensiers» commente Le canard Enchaîné.
«Le tout nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’ignore aucune des mauvaises nouvelles arrivées d’Afrique subsaharienne ».Et rien de l’implication de «notre ami du Qatar», formule d’un officier d’état-major, dans la «capture» du Nord Mali par plusieurs mouvements djihadistes», écrit l’hebdomadaire qui avait déjà, le 26 mars, cité des accusations portées par la direction générale de la sécurité extérieure (services secrets français) contre «ce riche émirat pétrolier».
Dans son édition d’hier, Le Canard Enchaîné relève la confirmation des accusations par la DRM qui décrit le Sahel, immense territoire, comme «un nouveau sanctuaire terroriste» à cause de l’activité qatarie, notamment. «Personne ne devrait s’en étonner», estime Le canard Enchaîné, qui rappelle qu’en France, «depuis trois ans, politiques et militaires sont conscients du danger».
L’«ami et allié» qatari de Sarkozy
«Au début de cette année, plusieurs notes de la DGSE ont alerté l’Elysée sur les activités internationales, si l’on ose dire, de l’émirat du Qatar», ajoute l’hebdomadaire. Des notes restées lettre morte, selon le journal. «Et sans vraiment insister, diplomatie oblige, sur le patron de cet Etat minuscule, le cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, que Sarko a toujours traité en ami et allié», écrit Le Canard Enchaîné.
Le Qatar semble investir là où, il y a quelques années, on ne l’attendait pas. Des investissements malheureusement loin d’être faits dans un but de stabilité. «Les officiers de la DRM affirment, eux, que la générosité du Qatar est sans pareille et qu’il ne s’est pas contenté d’aider financièrement, parfois en leur livrant des armes, les révolutionnaires de Tunisie, d’Egypte ou de Libye», ajoute l’hebdomadaire.
«Seule l’armée algérienne est capable …»
Evoquant la situation actuelle au nord du Mali et l’instauration d’un Etat islamique tel que conçu par Ançar Eddine, le journal écrit que «leur petit Etat taliban connaît ses premières discordes entre touareg plus ou moins religieux et fanatiques de la chari’a». «Mais ces divers groupes sont désormais présents dans plusieurs agglomérations aux frontières du Niger, du Burkina Faso et de l’Algérie», ajoute le journal français.
«Autres touristes armés dont la présence est remarquée au Nord Mali : des Nigérians de la secte Boko Haram et des instructeurs pakistanais arrivés de Somalie avec une bonne expérience de la guérilla», note l’hebdomadaire qui met en doute la capacité militaire de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) de venir à bout des organisations terroristes sévissant au nord du Mali.«Et chacun, tels les Français qui se contentent de surveiller la zone, comme on dit, de se tourner vers l’Algérie dont l’armée est la seule capable de franchir les 1300 km de frontière du Nord Mali puis de ne faire qu’une bouchée de ces islamistes», selon Le Canard Enchaîné.
messages : 25526 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 1 Juin 2013 - 21:43
Citation :
«Seule l’armée algérienne est capable …»
Source: Reflexiondz
Mais la France a fait tout le boulot
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
arsenik General de Division
messages : 4636 Inscrit le : 19/05/2012 Localisation : juste a coté Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 2 Juin 2013 - 13:02
Fahed64 a écrit:
Citation :
«Seule l’armée algérienne est capable …»
Source: Reflexiondz
Mais la France a fait tout le boulot
et le tchad aussi eux on pourra pas dire qu'il sont riche en plus mais ils sont apparemment plus efficace que l'algérie
jf16 General de Division
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 5 Juil 2013 - 19:50
Citation :
Encore des bruits de botte au Nord du Mali : Le MAA menace de s’en prendre à Gao et Tombouctou si le Mali renonce à Kidal
Alors que toute l’attention au Mali est concentrée sur la présidentielle du 28 juillet prochain, après la signature de l’accord préliminaire de Ouaga, les groupes armés ne cessent de manifester leur mauvaise foi. C’est ainsi que non seulement, ils refusent de se cantonner conformément à l’esprit et à la lettre de ces négociations, mais aussi ils multiplient les provocations contre le gouvernement malien. Sans doute, une manière pour eux de montrer qu’ils possèdent encore une capacité de nuisance pour sévir.
Ainsi dans un entretien téléphonique accordé à un média mauritanien, le colonel Housseine Ould Ghoulam, chef des forces armées du mouvement arabe de l’Azawad (MAA), a menacé de s’attaquer aux villes de Tombouctou et Gao et de prendre leur contrôle si le gouvernement malien accordait une autonomie ou une indépendance à la région de Kidal.
Selon lui, les informations qui lui sont rapportées font état de pression exercée par la France sur le gouvernement malien pour le contraindre à faire des concessions au MNLA concernant la région de Kidal. Ceci afin que ce mouvement puisse contrôler cette dernière. Il a ajouté que si le gouvernement malien décide de renoncer à l’unité du pays, le MAA qui prétend détenir quelques unités stationnées près de la frontière mauritanienne, va à son tour contrôler des zones et les réclamer en commençant par Gao et Tombouctou ainsi que les localités et villes proches de la Mauritanie.
Il a ajouté que si le gouvernement malien acceptait de céder la région de Kidal au profit des indépendantistes touaregs, rien n’obligeait son mouvement à se cantonner. Il dit aussi qu’il incitera les autres tribus arabes à se soulever pour contrôler leurs régions et annoncer leur indépendance confirmant que cette opération se fera en moins de 24 heures.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 5 Juil 2013 - 19:56
Citation :
Entrée pacifique à Kidal de 150 soldats maliens
Quelque 150 soldats maliens sont entrés aujourd'hui de manière "pacifique" dans la ville de Kidal (nord-est du Mali) jusqu'alors occupée par la rébellion touareg, a annoncé le porte-parole de l'armée malienne.
"Notre armée est arrivée a Kidal. C'est une arrivée pacifique, coordonnée et tout se passe bien. Il y a plus de 150 éléments de l'armée" à Kidal, a déclaré le porte-parole, le lieutenant-colonel Souleymane Maiga.
L'arrivée des soldats maliens, qui ont rejoint à Kidal d'autres soldats africains de la Mission de stabilisation de l'ONU au Mali (Minusma) et des soldats français de l'opération Serval, fait suite à un accord sur le cantonnement dans la ville et sa périphérie des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Ce cantonnement, négocié ces derniers jours à Bamako, est coNforme à l'accord du 18 juin signé à Ouagadougou entre le gouvernement de transition malien et la rébellion touareg. "Le lieu du cantonnement des rebelles est connu, nous attendons qu'ils respectent les accords signés", a déclaré le lieutenant-colonel Maiga.
messages : 24818 Inscrit le : 14/02/2009 Localisation : 7Seas Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 15 Juil 2013 - 17:17
Citation :
EU, Morocco discuss peace in Sahel-Sahara region
The European Union (EU) and Morocco have started consultations aimed at making the North African country play a key role in efforts to stabilize the Sahel-Sahara region, according to an EU official communique release here Monday.
It said the EU Envoy to the Sahel, Michel Reveyrand-de-Menthon, is currently engaged in talks with Moroccan authorities in a move to study regional and international responses to the crisis in the Sahel, given the potential contribution of Morocco to restore peace and stability in that region.
Reveyrand-de-Menthon, a former French Ambassador to Mali, was named EU Envoy to Sahel in April.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 18 Juil 2013 - 15:04
Citation :
Exclusif: Philippe Verdon a bien été exécuté par AQMI
Le corps de l'otage français a été rapatrié mercredi à Paris
Publié le jeudi 18 juillet à 13h42 Par Jean-Dominique Merchet, Journaliste
Selon nos informations, l'otage français Philippe Verdon a bien été assassiné par les terroristes d'AQMI dans le nord du Mali. Son corps a été rapatrié hier à Paris et les examens effectués à l'Institut médico-légal ont montré qu'il avait reçu une balle dans la tête.
Son exécution avait été revendiquée par AQMI, le 19 mars dernier. L'état de santé de Philippe Verdon, qui souffrait de graves problèmes rénaux, était déja très précaire et ses ravisseurs l'auraient jugé intransportable lors de leur exfiltration devant l'avancée de troupes françaises, dans le massif des Ifoghas.
Philippe Verdon avait été enlevé le 24 novembre 2011, avec son associé Serge Lazarevic. Il était détenu par la katiba d'Abou Zeid, qui a été tué par un raid français.
Le corps de Philippe Verdon, 54 ans, a été retrouvé début juillet dans le nord du Mali et récupéré par les forces spéciales françaises. Il sera sans doute inhumé à Montferrand-du Périgord.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 30 Aoû 2013 - 23:59
Citation :
Les nouvelles méthodes d’action du MNLA
Cantonné en vertu de l’accord du 18 juin signé à Ouagadougou, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est censé être dépourvu de toute action agressive. Sauf que le groupe rebelle se manifeste régulièrement par des pillages et des attaques armés sur des populations favorables à l’unité du Mali.
La dernière « offensive » du groupe armé touareg a eu lieu, le 28 août, à Aguel Hok, au nord de Kidal. Des dizaines de personnes se sont attaquées à des populations arabes pour piller leurs biens. « Ce sont des éléments pro-Azawad qui se sont attaqués à la population d’Aguel Hok, notamment les pro-maliens », confirme un militaire malien à Kidal. La violente agression, selon nos sources, a occasionné l’intervention de la Mission intégrée des Nations Unies de stabilisation du Mali (Minusma).
L’incident a fait au moins un mort et deux blessés dans les rangs des assaillants. Loin de ces champs d’opération, l’armée malienne assiste impuissamment à la scène. « Je ne peux pas confirmer qu’il y a eu usage d’arme à feu mais s’il y a eu mort d’homme, c’est qu’il y a eu des affrontements », spécule un capitaine de l’armée malienne joint par nos soins.
« Le désarmement, ce n’est que de la poudre aux yeux des gens », s’indigne-t-il. Avant de s’interroger : « Comment est-ce qu’on peut dire qu’il y a cantonnement alors que le MNLA est en train de se balader partout avec des armes ? »
Au terme de l’accord préliminaire signé à Ouagadougou le 18 juin dernier, la Minusma et les forces françaises de l’opération Serval sont chargées de la supervision du processus de désarmement des groupes rebelles. Le premier volet de ce processus de désarmement reste le cantonnement des combattants. Plus de deux mois après la signature de cet accord, ce cantonnement laisse à désirer. D’où ces actions d’agression éclairs d’éléments « incontrôlés » de la rébellion.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 31 Aoû 2013 - 0:05
Citation :
Niger : arrestation de six bandits armés à Tilia, frontalier du nord Mali
Vue de l'armée Nigérienne.
Une patrouille des Forces de défense et de sécurité nigériennes a arrêté jeudi dans la zone de Tilia, localité du septentrion nigérien frontalière du nord Mali, 6 individus armés, et saisi 3 armes AK-47, 11 chargeurs, et une importante quantité de cartouches, apprend-on vendredi de source officielle à Niamey.
Selon le préfet de Tilia, le lieutenant Boureima Seyni, qui a coordonné l’opération, intervenant sur la radio nationale, ces individus ont été arrêtés à 130 km à l’ouest du chef-lieu de son entité administrative par une patrouille mixte dépêchée avec pour mission de procéder « à l’arrestation des malfrats par la surprise, et évitant le maximum de dégât ».
Ils ont été arrêtés sans effusion de sang et remis au détachement de la gendarmerie nationale à Tilia « pour identification approfondie et recherche d’informations ».
Pour le préfet de Tilia, les autorités de la 7ème République du Niger ont fait de leur priorité la sécurité des personnes et de leurs biens.
« Aujourd’hui, les résultats sont là et ne nous ne pouvons que nous féliciter davantage », a-t-il ajouté.
Il est à signaler que cette zone du Niger est frontalière du nord Mali est le théâtre depuis plus de deux années d’activités de terroristes, de trafiquants de drogues et de rebellions armées.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 2 Sep 2013 - 22:01
Citation :
Patrimoine culturel endommagé à Tombouctou : la réhabilitation en cours
La réfection des mausolées, des monuments redonnera à la Cité des 333 Saints son statut de ville historique et touristique. Les travaux de crépissage de la mosquée de Djingareyber, la plus grande mosquée de Tombouctou, ont été lancés à l’occasion d’une mission conjointe du ministère de la culture du Mali. La délégation sous l’égide du ministre, Bruno Maïga comprenait des experts du bureau de l’UNESCO à Bamako. Les visiteurs de marque se sont rendus sur place du 14 au 16 août dernier. La mosquée de Djingareyber, la plus grande de la ville fait partie des trois sites du patrimoine mondial de Tombouctou. Elle abrite deux des 14 mausolées qui ont été complètement détruits par les groupes armés rebelles. Elle n’a fait l’objet d’aucun entretien pendant la période d’occupation.
Ce désintérêt l’exposait à d’importants risques de dégradation. En marge du crépissage, un travail de relevés architecturaux et d’estimation des coûts de réhabilitation/reconstruction des édifices endommagés à Tombouctou dont les mausolées est en cours sur place. Ce travail est réalisé par des architectes et de techniciens maliens. Leur contrat avec le ministère de la Culture (Direction nationale du Patrimoine culturel) est financé par l’UNESCO. Ces travaux de crépissage marquent le démarrage des activités de réhabilitation. Elles vont s’étendre aux mausolées, au monument El Farouk, au Centre de manuscrits anciens Ahmed Baba, aux édifices et objets culturels majeurs. Le programme inclut le patrimoine culturel immatériel endommagé pendant le conflit armé.
Les communautés locales seront étroitement associées à toutes les étapes du processus. «Le Gouvernement du Mali et l’UNESCO œuvrent pour restaurer les monuments et les mausolées de Tombouctou. Cette mission nous met en confiance. Les promesses se concrétisent », a déclaré l’imam de la mosquée de Djingareyber, l’érudit Abderahamane Ben Essayouti. La mission s’inscrit dans la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe d’évaluation de l’UNESCO et du Mali dépêchée par la Directrice générale, Irina Bokova, en juin dernier à Tombouctou.
Cette équipe a révélé la dimension réelle des dommages causés au patrimoine culturel et aux manuscrits anciens. Le démarrage des actions de réhabilitation du patrimoine culturel et des manuscrits anciens représente un véritable symbole pour les populations de Tombouctou. Il marque la fin d’une période caractérisée par la destruction du patrimoine culturel et la privation des pratiques et expressions culturelles. un plan d’action. L’UNESCO a lancé ,il y a quelques jours, à Tombouctou les activités de réhabilitation et de rénovation du patrimoine culturel détruit à Tombouctou. Les travaux en question concernent la grande mosquée de Djiganrey ber (quartier de la ville de Tombouctou), le monument El Farouk, les mausolées de saints et des édifices culturels endommagés par les jihadistes. Le crépissage de la mosquée de Djiganrey ber a lancé les activités.
La cérémonie organisée a enregistré la présence des notabilités locales, d’une mission nationale du Bureau UNESCO de Bamako. L’architecte en chef Alpha Diop rappelle que « l’UNESCO, comme elle a promis, restaure les monuments, les mausolées qui ont été détruits. Cette mission met en confiance les populations. » Les habitants de la Cité des 333 saints peuvent nourrir l’espoir que la réfection des mausolées, des monuments redonnera à Tombouctou son statut de ville historique et touristique. Les destructions causées par les jihadistes ne seront plus qu’un triste souvenir.
Le conflit au Mali constitue une dangereuse menace pour le précieux patrimoine culturel du pays, notamment pour la collection unique de manuscrits islamiques de Tombouctou. Les mosquées et les mausolées anciens sont également concernés, beaucoup ayant déjà subi de graves dommages.
L’UNESCO a travaillé avec soin pour protéger les sites du patrimoine culturel du Mali et pour sensibiliser à l’importance de la sauvegarde des sites pour les générations futures. Le gouvernement malien et l’UNESCO ont établi un plan d’action, suite à la réunion internationale d’experts pour la sauvegarde du patrimoine culturel du Mali. Des mesures ont été définies sur la base des conclusions des experts qui se sont rendus sur le terrain. Elles résument toutes les informations connues sur l’état des sites du patrimoine. L’UNESCO s’engage indéfectiblement à protéger la culture en situation de conflit.
Un certain nombre de sites du patrimoine mondial ont été délibérément endommagés pendant le conflit, pour alimenter la haine et empêcher toute réconciliation. Le travail de réhabilitation de sites va au-delà des réparations matérielles. Il s’agit des valeurs, des identités et d’appartenance sociale. Protéger la culture c’est protéger les peuples en respectant leur mode de vie et en leur fournissant les ressources essentielles pour se reconstruire après la guerre. L’UNESCO mobilise des fonds pour restaurer la réconciliation et la paix au Mali.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 4 Sep 2013 - 21:17
Citation :
Le nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment (Vidéo)
Ibrahim Boubacar Keïta, ex-Premier ministre élu le 11 août, a prêté serment mercredi à Bamako comme président du Mali pour cinq ans devant la Cour suprême.
"Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l'intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national", a déclaré M. Keïta, 68 ans, au cours d'une cérémonie solennelle dans un centre de conférence de la capitale malienne arrosée depuis plusieurs heures par de fortes pluies.
"Je m'engage solennellement et sur l'honneur à mettre tout en oeuvre pour la réalisation de l'unité africaine", a-t-il ajouté, main droite levée.
Il s'exprimait en présence de Dioncounda Traoré, qui a dirigé le pays pendant une période de transition de 17 mois marquée par de nombreux soubresauts politico-militaires et de plus de 1.000 personnes, incluant des responsables politiques et militaires maliens, des diplomates accrédités au Mali.
Dans la salle, étaient présents son adversaire battu au second tour de la présidentielle, l'ex-ministre Soumaïla Cissé ainsi que l'ex-président Moussa Traoré, renversé en mars 1991 par un coup d'Etat militaire après 23 ans à la tête du Mali et qui a eu droit à des applaudissements nourris.
Etaient aussi présents Cheick Modibo Diarra, poussé à la démission du poste de Premier ministre de transition en décembre 2012 sous la pression de militaires qui ont renversé par un coup d'Etat en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré.
Avant la prestation de serment, une cérémonie de passation des pouvoirs s'est déroulée mercredi en début de matinée au siège de la présidence malienne, à Koulouba (près de Bamako). Dioncounda Traoré y a officiellement cédé le pouvoir à Ibrahim Boubacar Keïta, qui a eu droit aux honneurs militaires.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 4 Sep 2013 - 21:31
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Yamoussa Camara : "Sanogo ne veut plus jouer aucun rôle"
Ministre de la Défense de Dioncounda Traoré, ex-chef d’état-major de la Garde nationale, Yamoussa Camara est l’un des rares officiers de haut rang à avoir été favorable à la junte dès les premières heures du coup d’État du 22 mars 2012 au Mali. À quelques heures de la prestation de serment du nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ce général à deux ans de la retraite livre ses vérités sur la transition.
Jeune Afrique : Quelles sont les causes du coup d’État du 22 mars 2012 ?
Yamoussa Camara : Les officiers étaient au courant que de nombreuses plaintes émanaient des troupes. Le putsch était attendu… Même par le président Amadou Toumani Touré ! L’intégration des rebelles dans l’armée (environ 3 000) avaient eu des effets pervers : un manque de cohésion interne, une armée à deux vitesses… Il y avait les privilégiés de la gestion de carrière et les autres. Les autorités politiques intervenaient de façon intempestive à tous les niveaux, c’était le népotisme le plus total. Même pour les officiers, il n’y avait plus de promotion au mérite. Le sentiment d’injustice était général.
Et puis le manque de moyens était criant. À Kidal, en première ligne, il y avait un fusil pour deux hommes ! Quelques semaines avant le coup, ATT a déclaré dans une interview qu’il avait donné aux militaires tous les moyens, même ceux qu’ils n’avaient pas demandés : ces propos révoltants ne sont pas passés du tout… Le coup d’État a été vraiment spontané, même si après on a appris qu’une petite chose avait été organisée…
Laquelle ?
(Sourire)
Pourquoi Sanogo a-t-il été porté à la tête du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’État (junte) ?
Sanogo est arrivé au bon endroit au bon moment. C’était juste le plus gradé. Il n’était pas le plus populaire ni le plus charismatique.
La junte était-elle hostile à toute intervention extérieure, notamment de la Cedeao ?
Oui, au départ, celle-ci était mal vue car la junte n’avait pas une vision correcte de la situation. La défaite de Konna face aux djihadistes a été à l’origine d’une réelle prise de conscience… Le 9 janvier, les premiers affrontements ont tourné à notre avantage et l’euphorie a vite gagné nos rangs. Mais ce n’était qu’une sonde de l’ennemi pour tester notre dispositif. Le gros des troupes (environ 100 véhicules) nous a attaqué le lendemain et la panique s’est répandue même chez les civils à Bamako. L’appui aérien et le renseignement nous faisaient particulièrement défaut : nous n’avions que des ULM pour la reconnaissance…
Quel rôle a joué par la Côte d’Ivoire ?
Le président Alassane Ouattara a eu un grand rôle dans la gestion politique de la crise, l’élaboration et la signature d’un accord qui a permis rapidement de mettre en place l’opération Serval. Précédemment, il avait aussi permis que les 19 engins blindés commandés par ATT en Bulgarie et bloqués à Conakry par la Cedeao nous soient livrés, même un peu tardivement. Mais même si le MNLA sait où se trouvent les otages, il ne le dira jamais car trop lié aux terroristes.
Comment voyez-vous les prochaines négociations avec les rebelles touaregs ?
Je ne sais pas ce qu’il y a à négocier qui ne l’a déjà été. Nous serons toujours éternellement reconnaissants envers la France pour son intervention, mais elle a aussi permis au MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad] de renaître de ses cendres, en intégrant et en recyclant des éléments jihadistes… Le deal avec la France semble avoir été de l’aider à retrouver ses otages. Mais même si le MNLA sait où ils se trouvent, il ne le dira jamais car trop lié aux terroristes.
La France a-t-elle eu un rôle dans le déclenchement de la rébellion, au début de 2012 ?
Vous savez, nos moyens de renseignement sont faibles, mais ils ne sont pas inexistants. Nous sommes convaincus qu’une partie du matériel français livré en Libye a finalement atterri au Mali. Et qu’en échange du lâchage de Kaddafi, on a déroulé le tapis rouge à certains rebelles comme Ag Najem du MNLA.
Et en ce qui concerne l’Algérie ? Que pensez-vous de son rôle dans l’activation d’Ansar Eddine, par exemple ?
L’Algérie a la position d’un pays souverain, mais elle a mis en place avec les pays du champ le comité conjoint des chefs d’état-major de Tamanrasset qui ne sert à rien depuis 5 ans. Quand nous voulons intervenir avec elle dans la zone, l’Algérie prétexte que sa Constitution lui interdit d’intervenir hors de ses frontières. Pourquoi alors mettre en place des organes opérationnels avec ses voisins ? Je n’appelle pas ça jouer franc-jeu…Il faut une réelle volonté des pays du champ pour résoudre le problème du terrorisme. Il n’y aura qu’un seul capitaine, IBK.
La junte a d’ailleurs légitimé son coup d’État en condamnant la gestion de la guerre au Nord par ATT. Quel sera le rôle de l’armée à l’avenir ?
Une chose est sûre : l’armée malienne ne se mêlera plus des affaires politiques. Le pendule est remis à zéro. Les nouvelles autorités auront toute l’autorité qui leur revient. Il n’y aura qu’un seul capitaine, IBK. Le général Sanogo ne veut plus jouer aucun rôle, et le cas échéant il refusera même les postes qu’on lui proposera. D’ailleurs, un officier général sans emploi pendant six mois doit être mis en disponibilité exceptionnelle, c’est le règlement.
Sanogo a eu une belle promotion "à titre exceptionnel" : de capitaine il est devenu général quatre étoiles. Ce n’est pas un peu trop rapide quand même ?
Non, je ne pense pas : il fallait du cran pour aller au bout du coup d’État. Alors, pourquoi général de corps d’armée et pas de division ? La réponse est simple : pour le mettre à l’abri, le protéger. S’il est rappelé pour quelque raison que ce soit, il ne sera pas sous les ordres d’un autre général. Vous savez, une nomination de général est toujours un peu politique. Même le général Patton a fini par être chapeauté par son ancien adjoint car il avait déplu au pouvoir politique !
Depuis l’indépendance, tous les gouvernements maliens font une place aux militaires. N’est-ce pas anormal ?
Non, les militaires sont des citoyens comme les autres. Ils peuvent participer à un gouvernement si on leur demande. Ce qui serait choquant, c’est qu’ils aient une prépondérance dans le gouvernement.
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Propos recueillis à Bamako par Pierre François Naudé, envoyé spécial
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 7 Sep 2013 - 0:08
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Sortie de crise au Mali et paix définitive dans le Sahel : Une rencontre de haut niveau ce lundi à Tunis
Tunis accueille les 9 et 10 septembre 2013 une réunion de haut niveau entre les responsables du dossier malien et les spécialistes ouest-africains et internationaux des évolutions politiques et sécuritaires dans le Sahel-Sahara. L’objectif de la rencontre est de faire un examen critique des réalités et des réponses régionales et internationales à la crise du Mali et du Sahel-Sahara, prendre la mesure des défis à venir et identifier les réponses nécessaires. La réunion est co-organisée par le Centre 4S, le Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) et l’Institut International pour la Paix (IPI).
Après une élection présidentielle paisible en présence de nombreux observateurs, Ibrahim Boubacar Keita a été élu et sa victoire reconnue par tous les protagonistes. Après la prise de fonctions du nouveau président, experts et observateurs avertis, mais aussi rebelles, trafiquants et jihadistes peuvent se demander : et après?
« Les crises de la région sahélienne ont été et restent profondes. Elles ont précédé l’effondrement du Mali en 2012 et ne finiront pas automatiquement avec le retour de la légitimité par les urnes dans ce pays » rappellent les organisateurs qui ajoutent : « les défis pour le Mali demeurent énormes, tandis que l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb vivent sous la menace permanente d’attaques terroristes pour lesquelles leurs Etats sont peu préparés « .
« Les causes et les interconnexions des problèmes (violences armées, trafics divers, chômage des jeunes, crise de la démocratie représentative et retribalisation des États) doivent être explicitées comme doit être reconnue la nécessité d’une mutualisation des moyens sécuritaires des États de la CEDEAO et du Maghreb « .
Les organisateurs rappellent que «l’effondrement du Mali a révélé les déficits des arrangements de sécurité régionaux et confirmé la nécessité d’ouvrir ceux-ci à de nouveaux partenaires. L’établissement de ces partenariats doit être envisagé avec des États, à même d’aider à protéger l’intégrité territoriale des États menacés, y compris hors zone, voire à l’extérieur du continent».
Comment consolider les acquis de l’élection présidentielle, les résultats de l’opération Serval, les accords de Ouagadougou et le déploiement de la Minusma ? La réunion de Tunis permettra une discussion libre et franche sur les moyens à mettre en œuvre pour : aider le nouveau gouvernement et la communauté internationale à gérer les sujets structurels sans céder aux seules exigences de l’urgence ; faire respecter par les parties l’ensemble des engagements pris lors des accords de Ouagadougou et rebâtir de nouvelles relations de confiance entre Maliens, y compris au travers des travaux de la Commission Dialogue et Réconciliation ; assurer la mobilisation et les déboursements effectifs et responsables des contributions de 3.4 milliards d’euros annoncés par les « amis du Mali « le 15 mai dernier lors de la conférence de Bruxelles ; éviter que le retrait partiel ou total des troupes françaises de l’opération Serval ne laisse un vacuum sécuritaire et donc assurer une bonne coordination entre ce retrait et le déploiement des forces onusiennes de la MINUSMA et la restructuration des forces maliennes.
« Les crises de la région du Sahel-Sahara ne commencent ni ne finissent au Mali « .Plusieurs stratégies régionales et internationales ont tenté de traiter ces problèmes d’une façon intégrée. La réunion de Tunis portera un regard critique sur ces stratégies, y compris la nouvelle stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.
De nombreuses personnalités sont attendues à Tunis pour un débat libre et ouvert. Il s’agit de Tiéman Coulibaly, ministre des Affaires étrangères du Mali, Marou Amadou, Ministre de la Justice du Niger, Albert Koenders, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Mali, Robert Piper, Coordinateur humanitaire pour le Sahel, le Général Makoko, adjoint de la Mission de la Commission de l’Union Africaine au Mali, Michel Reveyrand de Menthon, Envoyé Spécial de l’Union Européenne pour le Sahel, Najim el Hadj Mohamed, Secrétaire Exécutif de la Stratégie Nationale Sécurité Développement du Niger, Christophe Guilhou, Directeur de la Paix, de la Sécurité et des Droits de l’Homme de l’Organisation Internationale de la Francophonie. D’autres experts en géopolitique seront présents à Tunis.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 10 Sep 2013 - 22:45
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Mali : jihadistes sur le retour
Par Jeune Afrique - Date: 09 Septembre 2013
Sans doute les jihadistes du nord du Mali n'attendent-ils qu'une seule chose pour revenir : le départ des troupes françaises, contre lesquelles ils ne peuvent rien. Ils sont désorganisés, éparpillés, mais la menace n'a pas été éradiquée.
Ils sont de retour ! À Gao, dans ce qui fut, jusqu'à l'intervention de l'armée française fin janvier, le fief du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), on observe avec inquiétude la réapparition de ceux qui sont soupçonnés d'avoir collaboré avec les salafistes. Le 25 août, les habitants d'un quartier de la ville ont manifesté pour dénoncer le péril islamiste. "Certains ont porté des armes sous le Mujao, et ils reviennent comme si de rien n'était", s'emporte Moussa, un jeune chômeur qui a participé à la marche.
En fait de jihadistes, il s'agit pour la plupart de commerçants arabes qui, certes, ont coopéré avec le Mujao, voire prospéré sous son joug, mais plus par intérêt ou par instinct de survie que par complicité idéologique. Les combattants "réguliers" et les chefs de ce mouvement présenté, lors de sa naissance en 2011, comme une scission au sein d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), se font discrets. Hamada Ould Mohamed Kheirou (le fondateur),Omar Ould Hamaha ("Barbe rouge") ou encore Abou Ahamed (le redouté chef de la police islamique de Gao) sont dans la nature et "bien vivants", selon un émissaire ouest-africain qui s'est récemment rendu dans la région. Les services de renseignements les situent dans les environs. "Quelques-uns sont peut-être en Algérie ou en Libye, mais la plupart se cachent encore au Mali", indique un diplomate français. L'information est confirmée par des sources nigérienne et burkinabè.
Pas de moyens de communication moderne mais des capacités de nuisance
Selon l'émissaire ouest-africain cité plus haut, ils n'attendent qu'une chose pour réapparaître : le départ des troupes françaises, contre lesquelles ils ne peuvent rien. "Ils s'adaptent comme les talibans en Afghanistan lors du bombardement de Tora Bora. Ils se terrent, se réorganisent en n'utilisant aucun moyen de communication moderne, ni GSM ni Thuraya. Ils se déplacent à dos de chameau et d'âne... Ils ne possèdent plus les moyens d'une armée conventionnelle, mais ils conservent une très forte capacité de nuisance. Et ils continuent de recruter via la Libye." Leurs futures cibles pourraient être les Casques bleus au Mali, mais aussi le Niger et le Tchad, deux pays qu'ils ont à l'oeil et où ils pourraient tenter de s'installer. En juillet, des éléments des forces spéciales françaises ont été envoyés dans le nord du Tchad.
D'Ansar Eddine, il ne reste plus grand-chose. La grande majorité de ses hommes, des Touaregs, s'est refait une virginité en se fondant dans le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), une entité créée il y a quatre mois par la tribu des Ifoghas et considérée comme un interlocuteur respectable par la communauté internationale. Quant à Iyad Ag Ghaly, le chef d'Ansar Eddine, il ne serait plus entouré que de quelques hommes et se terre quelque part (au Mali ou ailleurs, chacun a sa petite idée). Mais nombreux sont ceux qui pensent qu'il continue de jouer un rôle à Kidal.
Aqmi (ou du moins sa branche malienne) a été le groupe le plus touché par l'offensive franco-tchadienne dans le Nord. "On leur a cassé les reins", souffle un officier français, qui estime à plusieurs centaines le nombre de tués au combat. Il reste toutefois des combattants disséminés dans le pays. "On les voit passer à dos de chameau dans le massif des Ifoghas. On se doute qu'ils sont d'Aqmi, mais on ne peut plus taper dans le tas. Ce sont les nouvelles consignes", glisse l'officier. Quant aux chefs, hormis Abou Zeid, tous ont échappé aux bombardements français. Ils auraient filé vers l'Algérie et le sud de la Libye. "Ils semblent se réorienter vers le Maghreb, souligne un diplomate français. La Tunisie, la Libye et l'Égypte."
Reste le Mujao. De loin le groupe le plus menaçant aujourd'hui, et, du coup, la nouvelle cible des patrouilles françaises. "C'est le plus actif depuis des mois, et aussi le mieux implanté au Mali", rappelle Jean-Hervé Jezequel, analyste à International Crisis Group.
Le Mujao a revendiqué plusieurs attaques sur Gao et sur Kidal. Dans ses rangs, on trouve de tout : des Arabes, des Touaregs, des Songhaïs, des Peuls. Des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens, des Sénégalais, des Nigérians... Même si nombre de ses hommes ont fui les frappes et sont rentrés chez eux, le Mujao compte encore des combattants près de Gao, d'Ansongo et de Ménaka, et peut-être plus au nord, à la frontière algérienne, mais aussi au Niger, où les autorités en arrêtent chaque semaine.
Fusion entre la Mujao et Belmokhtar
Combien sont-ils ? Quelques centaines selon un officiel français, qui reconnaît que les estimations varient du simple au double entre les différents services. "Ils n'ont plus d'argent, ils sont désorganisés et ils ont des problèmes de communication, poursuit-il. Mais ils restent redoutables." Surtout depuis qu'ils ont annoncé leur fusion avec la katiba de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier a un temps été localisé dans le Sud-Ouest libyen. Aujourd'hui, il effectuerait des va-et-vient entre le Mali et la Libye.
Publié par l'Agence Nouakchott d'information (ANI) le 22 août, le communiqué faisant état de leur union dans une seule organisation baptisée Al-Mourabitoune a été authentifié par les services français. Il n'y a dans ce rapprochement rien de surprenant : les liens entre Kheirou, le fondateur du Mujao, et Belmokhtar sont anciens (en 2009, le premier avait été arrêté au Mali pour avoir aidé à ravitailler la katiba du second). C'est ensemble qu'ils ont chassé de la ville de Gao les éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en 2012. Ensemble aussi qu'ils ont organisé les attentats d'Agadez et d'Arlit en mai dernier (35 morts, dont une majorité de soldats nigériens).
À l'époque, le gouvernement nigérien était persuadé que l'attaque avait été menée depuis le sud de la Libye. Mais aujourd'hui, l'on n'écarte plus à Niamey l'hypothèse d'une opération planifiée au Mali.
Unité de façade pour les autonomistes
Les groupes considérés comme terroristes par la communauté internationale ne sont pas les seuls à se réorganiser. En vue des prochaines négociations avec le nouveau gouvernement malien, qui devront aboutir à un accord de paix et au décaissement d'importantes sommes d'argent, trois groupes autonomistes, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) - deux entités à dominante touarègue - et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ont entrepris de se rapprocher. Le 9 août, ils ont signé à Nouakchott leur première déclaration commune, dans laquelle ils affirment vouloir ouvrir "une nouvelle page de l'histoire de l'Azawad". Mais l'union est loin d'être acquise : voilà six mois que le MNLA et le MAA s'affrontent dans le désert et que les conflits opposant Arabes et Touaregs se multiplient.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 11 Sep 2013 - 23:51
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Gouvernement TATAM : pourquoi les militaires sont-ils restés ?
Ils sont 3 officiers supérieurs à se mettre au garde-à-vous devant le Premier ministre Oumar LY, alors que le principe démocratique et républicain commande de renvoyer les soldats dans le camp pour « se soumettre à l’autorité civile » comme cela se doit dans un Etat de droit digne de ce nom.
Le colonel Sada SAMAKE, 6è en termes de préséance dans le gouvernement Oumar Tatam LY, est chargé de la Sécurité, un portefeuille ministériel qu’il avait déjà occupé sous le règne du président Alpha Oumar KONARE pendant que le nouveau locataire de Koulouba, Ibrahim Boubacar KEITA alias IBK, était Premier ministre en plus d’être le Roi des Abeilles, l’ADEMA-PASJ, le parti majoritaire à l’époque (1994-2000).
Le ministre de l’Administration territoriale, lui, échoit à Moussa Sinko COULIBALY, fraîchement promu général, même s’il est rétrogradé à la 8è position dans l’équipe Tatam.
Le 3è militaire dans le gouvernement OTL n’est autre que le colonel Abdoulaye KOUMARE, catapulté à la 14è position au ministère de l’Equipement et des transports.
Mais, contrairement au colonel SAMAKE, les deux derniers, à savoir le général Moussa Sinko COULIBALY et le colonel Abdoulaye KOUMARE, étaient membres de l’équipe de transition, sous Cheick Modibo DIARRA (avril 2012 à décembre 2012) comme avec Diango CISSOKO (décembre 2012 à septembre 2013), au même poste respectif.
La fin de la transition et l’élection du nouveau président de la république marquent, à coup sûr, le retour effectif à l’ordre républicain et constitutionnel, synonyme de retour de l’armée dans le camp, loin des projeteurs politiques, et de soumission subséquente de l’autorité militaire à celle civile comme c’est la norme dans toutes les démocraties réelles et non factices.
Aussi, le retour du colonel SAMAKE et le maintien du général COUIBALY et du colonel KOUMARE ont-ils intrigué plus d’un dans l’opinion publique nationale comme internationale.
Mais, comme nécessité, « opportunité fait souvent loi », en tout cas pour ce qui concerne le colonel SAMAKE et le général COULIBALY, au regard de l’agenda politique du président IBK.
« Je veillerai désormais à sauvegarder notre peuple, en ses personnes et ses biens. La vie du Malien vaudra désormais son prix inestimable. Aussi, voudrais-je ici, solennellement, engager tous ceux qui ont mission et vocation à protéger et sauvegarder notre peuple, à s’acquitter très consciencieusement de leurs missions », avait-il balisé dans son discours d’investiture, le 4 septembre 2013, au CICB, c’est-à-dire 24j avant la nomination du Premier ministre Oumar Tatal LY.
Cette profession de foi politique vaut son pesant d’or programmatique dans la balance sécuritaire après le cauchemar vécu par le peuple malien, neuf mois durant, avec l’occupation des 2/3 du territoire par des groupes armés non étatiques qui alliés aux djihadistes et autres trafiquants en tous genres.
« Un pays de gloire, de lumière, d’humanisme fécond au long des siècles, soudain plongé dans les ténèbres d’une nuit, d’une longue nuit noire peuplée des pires cauchemars, voilà ce dont nous émergeons », commentait IBK, à la faveur de son investiture, rendant grâce et louanges à Dieu sans Lequel, est-il convaincu, « aujourd’hui ne serait pas ».
D’autre part, même si la transition a atteint les deux objectifs qui lui avaient été fixés par la communauté nationale et internationale, avec la présence symbolique de l’armée nationale à Kidal et l’élection du nouveau président en la personne de IBK, il n’en demeure pas moins que le processus n’est pas arrivé à son terme à 100% parce que les députés, dont le mandat est fini depuis août 2012, ne sont pas encore remplacés par des élus « en bonne et due forme ».
Donc, ce n’est pas mal indiqué, encore moins superflu, si le général « achève » le travail qu’il a commencé sous la transition et grâce auquel, selon toute vraisemblance, il a même monté en grade puisqu’il était auparavant « colonel ».
En effet, tous les observateurs, nationaux comme internationaux, ont salué la bonne tenue de l’élection présidentiel en dépit de quelques couacs et dysfonctionnements qui ne sont pas de nature, ont-ils insisté, à ne entacher la régularité ni la sincérité des deux scrutins (le 28 juillet pour le 1er tour et le 11 août 2013 pour le 2è).
Mieux, comme le dit l’adage : «On ne change pas une équipe qui gagne ».
Comme quoi, le pays ne pourra renouer à 100% avec les normes démocratiques et républicaines qu’après les législatives initialement fixées à la fin de l’année 2013 même si tout indique cette date sera repoussée pour donner du temps au temps, mais aussi apporter des correctifs aux dysfonctionnements qui ont été signalés dans l’organisation des scrutins évoqués ci-dessus.
Mais, les USA ont été très clairs sur la reprise de leur coopération militaire avec notre pays, dans une déclaration rendue publique, la semaine dernière, pour annoncer la levée de l’embargo contre le Mali après le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 ayant renversé le régime « démocratique » du général ATT pour « incapacité à juguler » la grave crise sécuritaire au Nord du pays.
« Toute éventuelle reprise de l’aide à l’armée malienne accordera la priorité à la réforme du secteur de la sécurité, aux normes professionnelles, à la réaffirmation de l’autorité civile, aux mécanismes de responsabilité et à l’état de droit », énumère le communiqué diffusé à cet effet.
« Nous espérons travailler avec le Président KEITA alors qu’il commence à s’attaquer aux défis les plus pressants du Mali, notamment la réconciliation nationale, la réforme du secteur de la sécurité et le renforcement des institutions démocratiques du Mali », a souligné Marie HARF, porte-parole du département d’Etat, félicitant, a passage, au nom des Etats-Unis d’Amérique, Ibrahim Boubacar KEITA « à l’occasion de son investiture comme président de la République du Mali ».
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 11 Sep 2013 - 23:59
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Accrochages entre l’armée malienne et des touaregs
Des incidents ont eu lieu entre l'armée malienne et des touaregs, ce mercredi 11 septembre, à Fooïta, non loin de Léré, près de la frontière mauritanienne. L'armée malienne affirme qu’il s’agit d'une opération de sécurisation, entamée depuis plusieurs jours et destinée à lutter contre le banditisme qui gangrène cette zone frontalière. Plusieurs responsables du MNLA, joints par RFI, dénoncent, eux, une violation des accords de Ouagadougou.
Les accrochages ont démarré un peu à avant 9 heures, ce mercredi matin. Selon, un porte-parole du MNLA contacté par RFI, une vingtaine de 4x4 et huit blindés de l'armée malienne auraient encerclé et tiré sur un campement à Fooïta où se sont regroupés des combattants des deux groupes touaregs MNLA et du HCUA.
Le porte-parole de l'armée confirme des « escarmouches » sans toutefois donner de bilan et affirme que cette intervention s'inscrit dans le cadre d'une opération de sécurisation entamée en fin de semaine dernière et menée depuis aux environs de Léré, et Nyafunke, notamment. Une opération destinée à lutter contre le banditisme armée dans la région.
L'armée évoque un problème de « banditisme »
« Nous avons constaté qu’il y a eu des vols de bétails. Des forains sont attaqués, dépossédés de leurs biens. La population elle-même se plaint de ce banditisme », explique le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, porte-parole de l'armée malienne. « Si des individus sèment la terreur au sein de la population en se faisant passer pour des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad, je pense qu’il y a vraiment un problème », estime-t-il.
Il affirme également qu’« il ne s’agit pas de créer des situations conflictuelles avec les groupes armés », mais de « remplir ses missions régaliennes : sécuriser les populations, en vue du retour de la paix sur l’ensemble du territoire national ».
Le MNLA dénonce une violation des accords de Ouagadougou
Ag Ibrahim Mohamed Assaleh, cadre du MNLA et membre du Comité de suivi des accords de Ouagadougou, dénonce pour sa part une violation de ces accords. Il assure que cette zone de Fooïta, près de Léré, où ont eu lieu les affrontements d’aujourd'hui, a été décrétée « zone de regroupement » en vue d'un cantonnement, en accord avec les autorités maliennes, il y a quelques jours. C'est à la suite de cette décision que le MNLA a demandé à ses hommes présents dans la zone de s'y rassembler.
Une affirmation que dément le porte-parole de l’armée, qui assure n'avoir pas été informé d'une telle décision. Ce mercredi soir, le calme semble revenu. Aucune perte humaine n'est à déplorer pour le moment.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 16 Sep 2013 - 20:14
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Aqmi aurait transmis une preuve de vie filmée des otages détenus au Sahel
Le site mauritanien ANI affirme avoir reçu une vidéo d'Aqmi dans laquelle apparaissent les sept otages européens – dont quatre Français – détenus par l'organisation terroriste.
Le timing est finement calculé. Trois ans jour pour jour après leur enlèvement sur le site d'Arlit, dans le nord du Niger, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) aurait envoyé une preuve de vie des quatre otages Français – et des trois Européens – actuellement détenus au Sahel. Lundi 16 septembre, le site mauritanien Agence Nouakchott Information (ANI), proche des réseaux jihadistes de la région, a affirmé avoir reçu une vidéo des sept otages européens.
Les Français Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe, le Néerlandais Sjaak Rijke, le Suédois Johan Gustafsson et le britannique Stephan Malcolm, seraient visiblement en bonne santé. Selon l'ANI, ils apparaissent "barbes soignées, drapés dans des caftans touaregs" et "exhortent leurs peuples et leurs gouvernements respectifs à négocier leur libération".
Les otages français précisent qu'ils parlent le 27 juin 2013. Daniel Larribe, 61 ans, est le premier à prendre la parole. "Je suis en bonne santé mais menacé de mort. (…) Je vous tiens responsables, vous, autorités françaises, de tout ce qui peut m’arriver de mal à compter de ce jour", affirme-t-il. Il ajoute que sa vie a été "mise en danger par les bombardements de l’armée française" avant de demander une mobilisation massive en faveur de sa libération.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 16 Sep 2013 - 20:27
Citation :
Il est nécessaire de parvenir à un climat apaisé dans la région de Kidal, selon le chef de la MINUSMA
Suite à l'attaque d'un convoi de hauts responsables du gouvernement malien à Kidal dimanche, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la MINUSMA, Bert Koenders, a évoqué lundi la nécessité de parvenir à un climat apaisé dans la région de Kidal en particulier, et sur l'ensemble du territoire malien, a-t-on appris ce jour de sources onusiennes à Bamako, la capitale malienne.
Dans un communiqué rendu public lundi, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Bert Koenders, ''déplore l' incident survenu à Kidal le dimanche 15 septembre, où une délégation de haut niveau du gouvernement malien a été prise à partie par des manifestants''.
Cette délégation était dirigée par le ministre malien de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, accompagné de ses homologues de l' Administration Territoriale, de la Sécurité et du gouverneur de Kidal.
M. Koenders rappelle la ''nécessité de parvenir à un climat apaisé dans la région de Kidal en particulier, et sur l'ensemble du territoire malien''.
Celui-ci invite toutes les parties et toutes les communautés du pays à travailler de concert au succès des pourparlers pour aboutir à l'établissement d'une paix globale et définitive, et ce, conformément à la Résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et à l'Accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin dernier, conclut le texte. Fin
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 26 Sep 2013 - 22:50
Citation :
Insécurité : le nord du Mali face aux coupeurs de routes
Alors qu'il avait presque disparu pendant l’occupation islamiste, le brigandage a repris de plus belle au Nord du Mali. Les attaques de bus et de camions de transport se multiplient, paralysant la libre circulation des hommes et des biens dans une région déjà très fragile.
Le 15 septembre, à 70 km au nord de la ville de Gao. Un camion transportant des marchandises pour le marché de Kidal est attaqué par des hommes en armes. Des caisses contenant des téléphones portables, des produits pharmaceutiques et d'autres produits onéreux sont emportées. L’armée malienne est dépêchée sur place, mais trop tard : elle ne peut que conduire le camion vide à Gao.
Depuis le départ des islamistes liés à Al-Qaïda, chassés par l’opération Serval au début de 2013, les braquages de camions se multiplient au nord du Mali. "Le phénomène est fréquent sur les axes Anéfis-Kidal, Anéfis-Djebok et Kidal-Gao, témoigne le capitaine Banfa Ballo, chef de la gendarmerie à Gao. Au début de septembre, une femme est venue déposer plainte suite à un braquage de véhicule de transport. On lui a volé 4 millions de F CFA alors qu’elle allait accoucher à l’hôpital de Gao. Il peut même y avoir des morts quand cela tourne mal", explique-t-il.
Mauvais souvenirs
Sur l’axe Gao-Kidal, nombre de chauffeurs de camions ont en tête de mauvais souvenirs. "À l’Oued Ibtakaw, à 60 km au nord d'Anéfis, au mois d’août, alors que nous revenions de Tessalit après avoir livré le ravitaillement des soldats tchadiens de la Minusma, des hommes armés juchés sur deux motos sont brusquement sortis de la forêt, explique Moussa Youssoussa, un camionneur de 56 ans. Ils ont pris nos téléphones portables et tout ce qu’on avait comme argent sur nous, puis nous ont gardés pendant 45 minutes. Ils nous ont laissé partir seulement lorsque d’autres camions sont arrivés, pour aller les braquer à leur tour", explique-t-il.
Le phénomène n'est pas nouveau mais en 2012, malgré le chaos dans le nord du Mali, les camions de transport n’étaient pas inquiétés. "Lorsque les islamistes étaient là, les brigandages avaient disparu. À l’époque, les voleurs vivaient sous la menace de voir leurs mains et leurs pieds amputés, et les islamistes les traquaient jusque dans leurs nids pour les arrêter", explique Akala Ag Hattoum, maire adjoint de Almoustarate, entre Bourem et Anéfis.
L'armée malienne au pied du mur
Une situation qui agace les forces de sécurité malienne car elle relève à 100% de leur compétence : ni la force Serval ni celle de la Minusma n’ont de mandat pour intervenir dans les cas de vols. "Pour le moment, nous n’avons pas fait de recherches pour arrêter ces bandits, on se concentre sur les villes. Chaque chose en son temps", grince le capitaine Banfa Ballo.
En attendant, les chauffeurs ont désormais peur de se rendre à Kidal, à tel point qu’il a fallu récemment l’intervention du syndicat des transporteurs de Gao pour convaincre 10 camionneurs de transporter le ravitaillement de la Minusma de Gao à Kidal.
"J’ai des amis qui ont été attaqués, et à chaque fois que je prends cette route, l’angoisse ne me quitte pas jusqu'à l'arrivée", raconte Mohamed Ibrahim, un apprenti chauffeur. Conclusion : l'État doit prendre au plus vite ses responsabilités en matière de sécurité... s'il ne veut pas que les populations du Nord ne regrettent un jour, d'une manière ou d'une autre, le départ des islamistes.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 27 Sep 2013 - 14:08
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Accord de Ouaga : le MNLA, le HCUA et le MAA se retirent du processus de négociations avec Bamako.
Les indépendantistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ainsi que deux autres groupes rebelles du Nord du Mali, le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), ont annoncé, jeudi 26 septembre dans la soirée, qu’ils suspendaient leur participation au processus de négociations avec l’Etat malien.
Dans un communiqué, ils déclarent informer « l’opinion nationale et internationale que suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou, causées notamment par le non respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements », la coordination qui rassemble ces trois groupes « a décidé de suspendre sa participation aux structures de mise en œuvre du dit accord. »
Les accords de Ouagadougou, conclus en juin dernier entre Bamako et les rebelles sous l’égide de la communauté internationale, jetaient les bases d’une future négociation entre les deux belligérants. Mais les groupes rebelles ne cessent depuis d’accuser l’Etat malien de s’être rendu coupable de multiples violations de cet accord, signé dans la précipitation, sous la pression internationale, afin de permettre la tenue de l’élection présidentielle les 28 juillet et 11 août.
Réunion d’urgence
Contacté par « le Nouvel Observateur », Moussa ag Acharatouman, l’un des fondateurs du MNLA (qui nous avait déjà déclaré, la semaine dernière, que les rebelles faisaient pression sur leur chef pour se retirer des négociations), assure que la décision de « remettre en cause le processus de paix » a été prise « à l’unanimité » par les trois groupes rebelles. En cause : « le non respect par Bamako de ses engagements », explique-t-il. « Il faut maintenant qu’on remette tout à plat, que le fond même de ces accords soit rediscuté », poursuit-il.
Dans leur communiqué signé par Mossa Ag Attaher pour le MNLA, Ahmada ag Bibi pour le HCUA et Boubacar Taleb pour le MAA, les trois mouvements rebelles précisent que « cette suspension est intervenue depuis le 18 septembre 2013 à l’occasion de la deuxième réunion du Comité de suivi et d’évaluation du dit accord. » Mais ce n’est que ce soir qu’elle est rendue publique.
Les insurgés prennent cependant soin de garder la porte entrouverte à une reprise des discussions : ils annoncent dans leur communiqué avoir envoyé « une correspondance à la Médiation pour la tenue, à Ouagadougou, dans l’urgence, d’une réunion extraordinaire de toutes les parties impliquées dans l’accompagnement de l’accord de Ouagadougou en vue d’évaluer la mise en œuvre de cet accord. »
Le procureur général Daniel Tessougué, exaspéré après la libération des prisonniers MNLA à Bamako : » On tue, on viole et on recouvre sa liberté, ce n’est pas bon pour le Mali… «
Joint hier par téléphone par nos soins en début de soirée, l’intransigeant homme de droit a, d’entrée de jeu, écarté toute responsabilité dans la libération des détenus. » Je n’ai pas été consulté, mon institution encore moins. Ce sont les politiques qui ont pris la décision à leur niveau. Je pense que dans un Etat démocratique chacun à son niveau doit s’assumer. Mais des petits couacs comme ce que nous venons de constater ne peuvent que rendre la mission de la justice difficile » a-t-il martelé.
Avant d’ajouter : » Voyez-vous-même, on tue, on viole et après les mêmes personnes recouvrent leur liberté, ce n’est pas bon pour le Mali « . En effet, lors de la deuxième réunion, le mercredi 18 septembre, du Comité de suivi et d’évaluation de l’accord de Ouagadougou entre le gouvernement et les groupes armés signataires de cet accord, les autorités maliennes pour marquer leur engagement à respecter ledit accord, ont procédé à la libération d’une dizaine de personnes détenues en présence des membres du Comité de suivi et d’évaluation ainsi que des représentants de la CEDEAO, de l’UA, de l’Algérie, de la France, de la Mauritanie, du Niger, de la Suisse et du Tchad.
Très à cheval sur les textes qui régissent la justice, le procureur général près la Cour d’appel n’en est pas à sa première sortie pour mettre en garde les autorités contre toute interférence dans les décisions de justice.
Pour rappel, le 21 juillet 2013, Daniel Tessougué avait dénoncé la présence à Koulouba des responsables du MNLA et du HCUA, parmi lesquels des personnes poursuivies par la justice malienne pour sédition, terrorisme, narcotrafic. Le procureur général avait même déclaré en son temps dans la presse que « si le président Dioncounda Traoré annule les mandats d’arrêt contre les leaders du MNLA, il sera coupable de haute trahison « .
C’est dire que la libération des détenus MNLA le mercredi 18 septembre, veille de l’investiture du président IBK, même s’ils ne seraient que de seconds couteaux, compromet les poursuites judiciaires lancées contre des responsables et meneurs du MNLA et du HCUA.
Abdoulaye Diarra
Libération des prisonniers : ce qu’en dit l’accord de Ouaga
L’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 stipule en son article 18 alinéa 2 que « les parties s’engagent en outre à prendre les mesures de confiance appropriées pour faciliter la mise en œuvre du présent accord. A cet égard, elles s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu « .
C’est sans doute en vertu de cette disposition que le gouvernement malien a procédé à la libération de certains des prisonniers MNLA qu’il détenait à la maison d’arrêt de Bamako. Toutefois, le premier alinéa du même article est sans ambiguïté aucune. Il dispose, en effet, que » les parties conviennent de la mise en place, dans les meilleurs délais, d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle, le trafic de drogue et les autres violations graves du droit international, des droits de l’homme et du droit international sur tout le territoire du Mali « .
Pour autant que nous sachions, une telle commission n’a pas été constituée pour statuer sur la situation des prisonniers qui viennent d’être libérés, en catimini par le gouvernement, il faut le préciser. Plus grave, la justice malienne, qui devait connaitre de leur situation, n’a pas été consultée. A la limite, on pourrait évoquer un mépris à son égard. D’autant plus qu’il y a eu un précédent dans un passé relativement récent. A la faveur de la cérémonie de réconciliation et de pardon entre les bérets rouges et les bérets verts, organisée à Koulouba, le 26 juin 2013, le président de la transition Dioncounda Traoré avait annoncé la libération des militaires poursuivis pour divers crimes et délits lors des affrontements sanglants du 30 avril au 1er mai 2012. Ce qui avait suscité l’ire et une mise en garde ferme d’une partie de la famille judiciaire. Toutes choses qui n’ont pas empêché l’effectivité de la mesure annoncée par le président de la transition en faveur des militaires concernés et plus tard des policiers.
A une certaine époque, il avait été reproché au président ATT d’avoir libéré quatre terroristes d’AQMI (deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé) en échange de la vie et de la libération de l’otage français, Pierre Camatte, en usant d’un simulacre de procès dont votre serviteur L’Indépendant a été l’unique témoin. IBK, dont on dit qu’il est un homme attaché au respect des valeurs républicaines et de justice, ne se sera pas donné cette peine.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 29 Sep 2013 - 22:22
Citation :
Mali : deux civils tués, six soldats blessés dans une attaque à Tombouctou
Deux civils ont été tués et six soldats blessés samedi à Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, dans une attaque suicide contre un camp de l'armée, signe d'un regain de violences dans le pays qui a mené, avec l'appui de troupes franco-africaines, une guerre contre des jihadistes.
C'est la troisième attaque suicide de l'histoire de Tombouctou, ville mythique à 900 km au nord de Bamako, qui avait été secouée par deux fois en mars 2013 par des attaques kamikazes. La cité avait été occupée plusieurs fois en 2012 par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier par des soldats français et africains.
Samedi, des kamikazes à bord d'un véhicule ont ciblé le camp de l'armée malienne situé dans le centre-ville, selon un soldat malien et une source militaire africaine au sein de la Minusma, la mission de l'ONU au Mali, jointes sur place et qui ont parlé de deux assaillants. L'attentat suicide a eu lieu "aux environs de 13H00 (locales et GMT)" et il a été commis "par quatre terroristes", faisant six morts: "deux civils et les quatre terroristes qui ont été tués sur le coup", a affirmé le gouvernement dans un communiqué samedi soir. Il a également annoncé "six soldats blessés" et indiqué que "la déflagration a entraîné d'importants dégâts matériels".
"Je condamne fermement ce type d'attaques, elles sont inacceptables", a réagi dans un communiqué Bert Koenders, représentant du secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma, en réitérant le soutien de sa mission aux autorités maliennes pour la restauration de la paix et de la stabilité sur tout le territoire. Le gouvernement malien a rappelé que cet attentat est survenu au lendemain d'une attaque ayant visé des militaires maliens dans une autre ville du Nord, Kidal, chef-lieu de la région du même nom.
Des hommes armés non identifiés ont jeté deux grenades en direction de militaires maliens qui sécurisaient une banque de la ville avant de prendre la fuite. Deux militaires maliens ont été légèrement blessés, et étaient samedi hors de danger, a-t-on indiqué au gouvernorat de la région. "Des dispositions sont prises pour renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire national. Les investigations sont en cours pour rechercher les responsables de ces actes", a déclaré le gouvernement. "La multiplication de ces attentats démontre que la guerre contre le terrorisme n'est pas terminée et que la situation sécuritaire demeure fragile dans toute la zone sahélo-saharienne", a-t-il estimé.
Nouveaux chefs d'Aqmi dans le nord du Mali
Samedi soir, aucun élément ne permettait de dire s'il y avait un lien entre ces violences et l'annonce récente de la nomination par Aqmi de deux nouveaux chefs de ses unités combattantes dans le nord du Mali. Parmi ces nouveaux dirigeants, figure l'Algérien Saïd Abou Moughatil, qui remplace son compatriote Abdelhamid Abou Zeïd, un de ses chefs les plus radicaux, tué lors de l'intervention militaire franco-africaine. Samedi, deux hauts responsables de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de la Minusma, se sont rendus à Kidal "pour une mission de paix", prévoyant des rencontres avec des notabilités locales, d'après la source au gouvernorat.
Ces dernières attaques marquent un regain de violences au Mali, qui a connu en 2012 et 2013 la plus grave crise de son histoire, marquée notamment par l'occupation du Nord par les groupes armés et l'intervention militaire franco-africaine contre eux. La crise a duré 18 mois, jusqu'à l'élection présidentielle de juillet-août remportée par Ibrahim Boubacar Keïta, qui a pris ses fonctions le 4 septembre, suscitant l'espoir d'un nouveau départ pour le Mali.
Mais jeudi, trois groupes armés - deux touareg et un arabe - ayant leurs bases dans le Nord, notamment à Kidal, ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien dans le cadre d'un accord signé avec Bamako en juin à Ouagadougou. Ils ont accusé le gouvernement malien de ne pas respecter ses engagements et de causer de "multiples difficultés" dans la mise en oeuvre de l'accord. "Nous sommes en train de faire ce qu'il faut", avait réagi le président Keïta vendredi depuis New York, en prônant la confiance, tandis qu'à Bamako, le gouvernement s'était dit toujours "disposé au dialogue".
Les deux précédentes attaques suicides à Tombouctou, cité au patrimoine culturel inestimable, s'étaient déroulées les 21 et 30 mars. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012, avait affirmé avoir commis la première, la deuxième n'avait pas été revendiquée.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 30 Sep 2013 - 16:56
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Mali : Aqmi au Sahara revendique l'attentat suicide de Tombouctou
Un porte-parole non identifié d'Aqmi au Sahara a affirmé, lundi, que l'organisation terroriste était à l'origine de l'attaque suicide de samedi à Tombouctou. Toujours selon cette source, 16 personnes aurait perdu la vie après l'explosion.
Un homme se présentant comme membre de l'Emirat du Grand Sahara, qui relève de l'autorité d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé, lundi 30 septembre, que l'organisation terroriste était responsable de l'attaque suicide de samedi à Tombouctou.
Selon le site d'information privé mauritanien Alakhbar, qui cite ce porte-parole non identifié d'Aqmi au Sahara, deux kamikazes à bord "d'un véhicule transportant plus d'une tonne d'explosifs" ont réussi à atteindre le camp de l'armée malienne à Tombouctou samedi. "Cette explosion a fait 16 morts parmi les militaires maliens et plusieurs blessés", poursuit le porte-parole d'Aqmi, alors que le bilan officiel fait état de deux civils tués, en plus des quatre kamikazes eux-mêmes, et six soldats maliens blessés, dont les jours ne sont pas en danger.
L'opération a également conduit à la destruction de plusieurs engins militaires et soufflé une partie des bâtiments de la caserne, a dit le porte-parole, présenté comme d'Aqmi.
L'attaque suicide de samedi est la troisième de l'histoire de Tombouctou, ville située à 900 km au nord de Bamako, qui avait été secouée par deux fois en mars 2013 par des attaques kamikazes. La cité avait été occupée plusieurs fois en 2012 par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier par des soldats français et africains.
"Défaillances"
Le ministre malien de la Sécurité intérieure, le général Sada Samaké, s'est rendu dimanche sur le terrain pour rassurer les populations et les soldats "de la ferme volonté du gouvernement de rechercher et punir les responsables de ces actes", selon sa déclaration diffusée par la télévision publique ORTM.
"Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître mais (...) nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit maîtrisée", a affirmé le général Samaké.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 3 Oct 2013 - 23:20
Citation :
Rencontre secrète avec AQMI : jeu trouble du Mnla
C’est la suite logique de la rencontre secrète que le Mnla a eue, il y a quelques jours, avec des éléments d’AQMI : le nord-Mali s’embrase avec attentats suicides meurtriers et agressions physiques se multiplient. Comme à son habitude, le Mnla veut s’acoquiner avec les groupes terroristes pour le contrôle du grand désert.
Ce qui n’est pas sans conséquence fâcheuse sur le processus de dialogue en cours.
Prompt d’ordinaire à s’égosiller sur les ondes des télévisions nationales, pour s’en prendre aux autorités nationales, le Mnla n’a pas osé mettre sur la place publique la rencontre secrète que certains de ses hauts dignitaires ont eue récemment avec des groupes terroristes.
Eh bien ! C’est pourtant le cas : dans le secret des dunes de sable, loin non de la frontière algérienne, dans la localité malienne d’Infara, à seulement 30 km de là, une forte délégation du Mnla, comprenant certains de ses hauts dignitaires, a rencontré des membres influents d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
La rencontre, qui a eu lieu le 3 septembre dernier, tenue au secret, n’a été révélée qu’en ce moment du fait de la résistance de certains groupes armés, favorables au processus de dialogue, et qui ne partagent pas cette nouvelle accointance du Mnla avec les réseaux terroristes dont, on le sait, il s’était emparé de plusieurs villes des régions nord-Mali avant qu’il ne soit chassé, défait et pourchassé par ces mêmes terroriste qui seront vaincus, à leur tour, par les troupes françaises, en appui à l’armée malienne et les forces africaines.
Voilà donc que le Mnla, qui multiplie, ces derniers temps, les actes de violence à l’encontre des forces maliennes et des populations civiles, récidive encore en allant nouer, quelque part dans le désert, des accords secrets avec les mêmes groupes terroristes.
Dans le but de déstabiliser le pays et au même moment où le pays, conformément à l’accord d’Ouagadougou, s’apprête, avec le soutien de la communauté internationale, à organiser les discussions inclusives avec toutes les composantes du nord pour un retour définitif de la paix.
De cette rencontre secrète avec les groupes terroristes, dont le but était de jeter les bases d’éventuelles négociations pour la gestion concertée du nord-Mali, le Mnla a obtenu de son allié, les terroristes d’AQMI, le contrôle des réseaux du trafic de toutes sortes (cigarettes, armes, logistique de ravitaillement...). AQMI, selon des sources crédibles, en a décidé ainsi à charge, pour lui, de faire bande commune avec le Mnla qui lui sert comme une base d’infiltration, lui permettant de se fondre parmi les populations.
Dans cette nouvelle alliance avec le Mnla, les terroristes d’AQMI envisagent même de se servir de certaines possessions du Mnla comme des camps d’entraînement.
C’est donc dans cette perspective de remise en cause de l’accord d’Ouagadougou que la branche radiale du Mnla s’emploie actuellement à multiplier les actions de violence dans les régions nord du pays. Et cela, avec la main tendue des terroristes d’AQMI, lesquels ont d’ailleurs revendiqué l’attentat suicide perpétré à Tombouctou, le dimanche dernier.
Même si, selon toujours les mêmes sources, un tel rapprochement fâcheux avec AQMI n’est pas le goût de tous les mouvements armés, y compris une franche du Mnla (favorable au dialogue avec les autorités maliennes), il n’empêche que c’est désormais une nouvelle donne à prendre très sérieux.
Un véritable jeu trouble des radicaux du Mnla qui interpelle aujourd’hui tous les acteurs impliqués dans le processus de paix au Mali et dont le leitmotiv, on ne l’oublie pas, est que tous les groupes armés, qui s’acoquinent avec les forces rétrogrades et terroristes d’AQMI, s’excluent d’office du processus politique, car non crédibles pour une telle initiative de paix, incluant la communauté internationale.
Dans sa volonté d’obstruer le processus en cours, le Mnla, du moins sa franche radicale qui cherche à s’allier avec les djihadistes, ne manque pas de culot, allant jusqu’à formuler de nouvelles exigences qui s’apparentent, dans bien de cas, à de nouvelles provocations à l’encontre des autorités gouvernementales.
Ainsi, pour l’entremise de son porte-parole, Mossa Ag Attacher, le Mnla, contre toute attente, demande une rencontre d’urgence afin d’exposer ses doléances, comme il le soutient. Cette rencontre qui réunirait, selon lui, les groupes armés, la médiation burkinabé, la Minusma et la force Serval, le Mnla en écarte les autorités maliennes.
Comme quoi le Mnla s’enracine davantage dans la surenchère propagandiste, destinée, à coup sûr, à masquer l’alliance secrète qu’il a nouée avec les djihadistes terroristes et qui ne manquera pas, si on n’y prend garde, à entrainer une nouvelle escalade de violence dans le nord-Mali en un moment particulier où l’espoir de paix n’a jamais été une réalité, comme il l’est présentement.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 6 Oct 2013 - 22:48
Citation :
Exclusif: les dessous de l'accord entre Aqmi et les mouvements armés du Nord
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est basé dans les régions frontalières de l'Algérie, du Niger, du Mali et de la Mauritanie. RFI/Latifa Mouaoued
Gao. Avril-mai 2012. Les cadres du MNLA et d’Ansar Dine se retrouvent dans la grande ville du nord du Mali pour engager des négociations. Leur but : allier ces deux mouvements qui défendent pourtant des objectifs radicalement opposés et organiser la gestion de l’Etat de l’Azawad. Le document, écrit par l’émir d’Aqmi Abdelmalek Droukdel, découvert à Tombouctou permet de comprendre les coulisses de ces discussions qui n’ont finalement pas abouti et de découvrir l’influence du groupe terroriste dans le nord du Mali.
« Nous tenons à exprimer notre désolation quant à l'échec de l'accord ». Ces propos prononcés par Abdelmalek Droukdel font référence au « protocole d'entente » signé le 26 mai 2012 à Gao par les leaders du Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA) et d'Ansar Dine. Accord qui « explose» 24 heures plus tard en raison des dissensions au sein du MNLA et de la volonté des émirs d’Aqmi, notamment d’Abou Zeid à Tombouctou, d’imposer immédiatement la charia. Mais malgré cet échec, l’émir d’Aqmi va tout faire pour que son projet aboutisse.
A l’ouverture des discussions de Gao, le nord du Mali est occupé depuis 5 mois, l'armée malienne, impuissante, s'est retirée sur Mopti. Après la période des combats, s'engage la phase politique. Au sein des groupes du Nord, le mot indépendance est sur toutes les lèvres. Si le MNLA et Ansar Dine sont puissants militairement et communiquent à outrance, le leader d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel et ses émirs dans la région, Abou Zeid, Mokthar Belmokhtar et Oumar Ould Hamaha travaillent dans l’ombre pour manipuler les groupes armés.
L’art de la manipulation
L'objectif du chef d’Aqmi est clair : son organisation doit décider, diriger mais ne jamais apparaître officiellement. Pour le mouvement terroriste, les rebelles maliens du MNLA qui se disent laïcs et ont des connexions dans le monde entier, doivent ainsi servir de façade, de vitrine. Dans le document découvert à Tombouctou par RFI et Libération, Droukdel s'interroge : « Quelle est la meilleure conception pour la formation du gouvernement, qui nous assure d'une part, un Etat islamique sans qu'il soit étiqueté comme un gouvernement jihadiste ? »
Les discussions entre le MNLA et Ansar Dine débutent donc à Gao le 27 avril 2012. La pièce centrale du dispositif politique imaginé par Droukdel, c'est son allié dans la région, Iyad ag Ghali. Figure des rebellions du nord du Mali depuis les années 90, ag Ghali a aidé le mouvement terroriste à prendre pied dans le massif de l’Adrar du Tigharghar au nord du Mali au début des années 2000. L'homme est respecté, puissant. Critiqué, rejeté par une frange du MNLA, ag Ghali nomme un émissaire pour négocier en son nom. Il choisi Alghabass ag Intalla, le fils du chef coutumier de Kidal. Au sein du Mouvement national de libération de l'Azawad, ils sont alors une poignée, pour des raisons familiales ou des questions de pouvoir, à vouloir un ralliement avec Ansar Dine, notamment le président Bilal ag Acherif et l'un des porte-parole du mouvement Hama ag Sid Ahmed.
Appliquer une législation islamique
Dès les premières discussions, la ligne dure souhaitée par Aqmi et défendue par Iyad ag Ghali apparaît. L'ensemble des articles qui sont écrits jour après jour, s'articulent en effet autour de l'instauration de la charia même si le terme n'est jamais employé. Dans l'article 2 du protocole, il est indiqué: « Il faut appliquer la législation islamique basée sur le Coran et la Sunna ». L'article 9 est également très précis : « Tout désaccord avec l'un des principes fondamentaux de la religion abroge le présent accord ». Cette volonté de créer un émirat islamique dans l'Azawad est rejetée par la frange laïque du MNLA. « Nous savions que les populations pratiquaient, ou non, un islam tolérant, qu'il était impossible d'obliger les gens à vivre sous le régime de la charia », explique un cadre du MNLA.
Depuis son fief en Kabylie ou il vit caché, Droukdel critique d’ailleurs les méthodes de ses combattants sur le terrain qui amputent ou flagellent les populations. Il appelle ses hommes à prendre le temps pour éduquer les habitants du nord du Mali aux principes de l’islam radical et conseille aux négociateurs qui sont à Gao de revoir leur position si le MNLA se braque : « Si l'application de la législation islamique est susceptible d'empêcher la signature de l'accord, il vaut mieux s'en séparer ». En fin stratège, Droukdel a déjà sa théorie pour soumettre dans le futur toutes les parties à ses idéaux. Il prévoit ainsi de mettre en place, après la signature du protocole, « un haut conseil islamique indépendant qui veille à protéger la charia et s'assurer qu'aucune violation n'en est faite à tout les niveaux de l'Etat ». Ce conseil religieux n’est évidemment jamais abordé lors des discussions avec les cadres du MNLA.
Abdel Malek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, numéro un d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), le 24 mai 2012. AFP PHOTO / AL-ANDALUS
Armée du jihad
Le quatrième article de ce protocole d'accord a également provoqué un débat au sein du MNLA. Il porte sur la création d’une armée commune. Article 4 : « Les deux parties s'engagent pour la fusion de leurs forces respectives pour constituer une armée unifiée de l'Etat de l'Azawad ». «Ce qui nous posait problème, explique un cadre du MNLA, c'est que derrière cette fusion, on sentait que la priorité des leaders d'Ansar Dine, c'était de créer une armée pour défendre la cause d'Aqmi, à savoir mener le jihad, et non pour protéger nos populations et notre territoire.»
Depuis sa base algérienne, l’émir Droukdel dénonce une fois encore le manque de réflexion de ses éléments qui gèrent les discussions : « Est-ce que nous cherchons à ce que les membres du MNLA deviennent salafistes et jihadistes du jour au lendemain? Cette idée est loin d'être réaliste et aura l'effet inverse sur eux conduisant à leur éloignement. Les éléments du MNLA se sont ligués avec nous contre l'ennemi, que vouloir de plus ? »
Rassembler pour mieux diriger
A Gao, si les membres d’Ansar Dine négocient avec le MNLA, ils approchent dans le même temps les responsables de toutes les communautés, les leaders religieux, les grands commerçants, les responsables des différentes milices peul et songhaï. Ce n’est pas un hasard si, lorsqu'il écrit son texte en juillet 2012, Abdelmalek Droukdel sait qu’il doit chercher du soutien dans toutes les composantes de la zone en cas d’intervention militaire internationale : « L'ennemi aura plus de difficulté à recourir à cette intervention tant que le gouvernement comprend la majorité de la population de l'Azawad avec toutes ces composantes, ses mouvements et ses tribus et non un gouvernement d'al-Qaïda ou de tendance salafiste ».
Le rôle d’Abdelkrim le Touareg
Aujourd'hui, ces écrits de Droukdel agacent les anciens cadres d'Ansar Dine, désormais à la tête d'un nouveau mouvement touareg, le HCUA, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad. « Il n'y avait aucun lien entre Iyad ag Ghali et Aqmi, nous n'avions pas les mêmes objectifs » s'énerve l'un d'eux. « Iyad c'est Iyad, Droukdel c'est Droukdel, je suis certain que ce document est un faux », ajoute un autre.
Pourtant, tous les éléments décrits avec précision par le numéro un d'Aqmi ne laissent aucun doute. « Droukdel avait des émissaires chargés de lui faire remonter des informations », affirme un responsable du MNLA présent à Gao. Il poursuit : « Abdelkrim le Touareg était en ville, il a participé à certaines discussions. Et même si c'est un taiseux, il était très attentif ». Abdelkrim le Touareg ou encore Abdelkrim Taleb, ou Targui, autant de surnoms pour cet émir d'Aqmi, Hamada ag Hama à l'état civil, touareg natif de Kidal.
A la tête de sa brigade Al Ansar, il est responsable, entre autre, de l'enlèvement des français Philippe Verdon, Serge Lazarevic et Michel Germaneau. « Abdelkrim a joué un rôle important dans les négociations », explique un expert de la zone. « C'est un cousin d'Iyad ag Ghali, on sait qu'il a tenté d'approcher directement les cadres du MNLA mais l'opération séduction a échoué ». Un journaliste de Gao raconte : « Iyad et Abdelkrim étaient toujours ensemble durant la période des discussions. Les négociations se tenaient à l'assemblée régionale mais dès qu'il y avait un problème, tout le monde se rendait dans le QG d'Iyad qui vivait dans la maison d'un notable. Et à chaque fois, Abdelkrim participait aux réunions ». Un combattant touareg, un temps membre d’Ansar Dine qui est ensuite passé au MNLA est lui aussi formel : « Il avait l'étiquette Ansar Dine mais Abdelkrim travaillait directement pour Aqmi, il a été de toutes les stratégies pour que les idées de Droukdel se retrouvent dans l'accord ».
Le gouvernement Droukdel
Gao, fin mai 2012. Le protocole d'entente est, malgré toutes les difficultés, quasiment terminé. Les dix points, très condensés, tiennent sur deux pages. Mais Droukdel et ses hommes voient déjà plus loin. Des cadres du MNLA travaillent depuis des semaines sur un second document, de vingt pages cette fois. Son nom : Cadre institutionnel provisoire des instances de l'Etat islamique de l'Azawad.
Ce document, très complet, prévoit et décrit, article par article, l'organisation de l'Etat islamique prévu dans le protocole d'accord, notamment le nombre de ministres, leurs fonctions. Il est précisé que le CTEIA, le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad comprendra quarante membres : vingt désignés par le MNLA, vingt désignés par Ansar Dine. Droukdel connait l'existence de ce document. Et si aucun nom n'est inscrit au moment des discussions, l'émir d'Aqmi a déjà tout prévu. Il écrit dans son long rapport : « Il conviendrait de confier la présidence au Cheick Abou Al-Fadl car il est un symbole ». Al Fadl est le nom de guerre d'Iyad ag Ghali. Droukdel prévoit aussi une répartition des postes du futur gouvernement entre le MNLA et Ansardine qu'il assimile ici à Aqmi : « Les ministères que nous devons garder pour nous concernent l'Armée, les Médias, la Justice, la Prédication et les affaires islamiques. Les ministères qui peuvent être laissés au MNLA sont les Affaires étrangères, les Finances, les Travaux publics ».
26 mai 2012
Alghabass ag Intalla, signe le protocole d'entente au nom d'Iyad ag Ghali. Bilal ag Achérif au nom du MNLA. Le lendemain, des cadres du MNLA s'opposent et rejettent le texte. « On a mis du temps à comprendre le rôle central d'Aqmi dans toutes ces négociations. Si on avait accepté et participé à son application, l'Azawad serait devenu l'émirat d'Aqmi en Afrique sub-saharienne», analyse un doyen des rébellions. La rupture est alors consommée. Quelques semaines plus tard, mi-juin, après des combats très durs, le MNLA est chassé de Gao mais aussi de Tombouctou par les combattants du Mujao et d'Aqmi. Le groupe terroriste d’Abdelmalek Droukdel sort de l’ombre et prend officiellement le contrôle du territoire de l'Azawad. L’occupation, très dure pour la population, prend fin au moment de l'intervention militaire française en janvier 2013.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 6 Oct 2013 - 22:55
Citation :
Mali: un document secret interne d'Aqmi révélé
Selon un document exclusif révélé dimanche 6 octobre par "Libération" et "RFI", Aqmi voulait, pendant que ses hommes contrôlaient en 2012 le Nord du Mali, instituer une administration de façade composée de Touaregs.
Ce texte, feuille de route pour le Mali signée par Abdelmalek Droukdel, chef d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été découvert en février 2013 à Tombouctou par deux journalistes de la radio RFI et du quotidien Libération, qui en ont publié dimanche soir en exclusivité l'intégralité sur leurs sites internet.
Cette lettre en six chapitres, rédigée en juillet 2012 et intitulée "Directives générales relatives au projet islamique djihadiste dans l'Azawad" (Azawad est le terme utilisé par les Touaregs pour désigner le Nord Mali) suggère de ne pas faire apparaître Aqmi dans les instances gouvernant la région, afin de ne pas provoquer une réaction de la communauté internationale.
Renoncement dans un premier temps à la charia
"L'intervention étrangère sera imminente et rapide si nous avons la main sur le gouvernement et si notre influence s'affirme clairement", écrit Abdelmalek Droukdel. "L'ennemi aura plus de difficulté à recourir à cette intervention si le gouvernement comprend la majorité de la population de l'Azawad, que dans le cas d'un gouvernement d'al-Qaïda ou de tendance salafiste jihadiste".
Il suggère même de renoncer dans un premier temps à appliquer une version stricte de la chariah afin de gagner les coeurs et les esprits des populations et suggère de gouverner "avec douceur et sagesse".
Ce document démontre à contrario le manque de contrôle de l'émir d'Aqmi sur certains éléments de la mouvance jihadiste au Sahel : pendant les dix mois où ils ont contrôlé la région, les islamistes radicaux se sont aliéné une majorité de la population locale, notamment en détruisant des mausolées et en appliquant une version rigoureuse de la chariah.
Par La rédaction de RTL.fr | Publié le 06/10/2013 à 22h09