messages : 1646 Inscrit le : 10/05/2009 Localisation : alger Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Jan 2010 - 18:34
Rappel du premier message :
pour illustrer ce nouveau fil de discussion et lancer le debat je vous invite a lire cet article HALLUCINANT sur la realité des filieres d emigrations clandestines au Mali
Citation :
Trafic d’Etres humains au Nord du Mali
Le voyage de la peur
Depuis plusieurs mois, TTU tente de comprendre l’évolution dans la bande du Sahel et dans la région Touarègue. A Gao, capitale de la 7e Région du Mali (au nord du pays), le quartier Château abrite depuis plusieurs années une antenne de transit d’immigrants clandestins qui viennent en général de nombreux pays d’Afrique francophone ou anglophone mais également du Sri-Lanka (le plus souvent des Tamouls), du Pakistan, etc à destination de l'Europe via les pays les pays méditerranéens. Les listes des « passagers » sont établies par ordre d’arrivée. Les passeurs, bien connus des services, sont également inscrits dans cet ordre. Comme on dit dans le milieu, « chacun attend son tour ».
Mais il ne suffit pas d’être premier sur la liste pour trouver son strapontin dans la première caravane pour la Méditerranée. Des négociations sont d’abord menées entre les passeurs, les chefs des groupes d’immigrants et les chefs d’antennes sur « les frais de transport et les risques ». Selon nos informations locales, les discussions peuvent souvent durer plusieurs jours avant d’aboutir à une entente entre les parties (immigrants et chefs des groupes d’immigrants, passeurs et chefs des groupes d’immigrants, et enfin entre les passeurs et les chefs d’antenne…). Les chefs des groupes d’immigrants rendent compte à leurs camarades et ensuite procèdent à la collecte de l’argent qui constitue, comme dans tout groupe mafieux, le butin. Les chefs des groupes des immigrants (ceux qui sont adoubés par les immigrants pour les représenter dans les négociations) prélèvent un pourcentage avant la remise de l’argent aux responsables de l’antenne de transit. Les chefs d’antenne prélèvent aussi leur pourcentage avant la remise de l’argent aux passeurs. Quant aux passeurs, ils remettent un autre pourcentage aux chefs d’antenne pour garantir le prochain voyage. L’argent généré est ensuite blanchi selon différents circuits encore mal connus.
Le voyage démarre sous l’œil bienveillant des agents des services de sécurité maliens qui touchent au passage, de la part des passeurs et de l’antenne, « le prix d’un thé… ». La caravane des immigrants traverse le Sahara touareg malien pour entrer en Algérie, Libye, Maroc… Ils sont des milliers à tenter chaque année la « traversée » du Sahara. Cette rotation d’immigrants est permanente et selon une interminable chaîne où chacun, ou presque, trouve son compte sur le dos des immigrants.
Pour rejoindre, depuis Gao, la ville de Tamanrasset (Sud Algérien), le voyage harassant dure de 5 à 7 jours. Les clandestins (hommes et femmes) sont entassés dans les véhicules comme du bétail. Ils font en général partie d’une caravane de plusieurs véhicules (2 à 6 véhicules). Ils traversent le territoire des Touaregs de l’Adrar des Iforas dans le Nord du Mali (région de Kidal) pour atteindre l’Algérie. Des droits de passage sont possibles. Quand ils réussissent à rejoindre Tamanrasset, le plus grand nombre des immigrants est raflé par la police des frontières algérienne (PAF). Ils sont regroupés dans l’enceinte de la PAF, dans des conditions plus que difficiles. Après plusieurs jours de détention, ils sont mis dans des camions algériens qui les déposent à Tinzawaten, village frontière algérien, situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Mali. Dans le cadre de Frontex, le dispositif surveillance de ses frontières extérieures de l’Union Européenne, l’Algérie touche des subventions pour toute reconduite de clandestins à ses frontières ; elle a donc tout intérêt à ce que cette situation perdure ; c’est donc devenu un cycle sans fin dans lequel l’Europe et les Etats Africains sont devenus les principaux piliers du système inhumain qui a cours dans le désert (et en mer).
Survivre et ne pas craindre l’échec
De Tinzawaten, certains immigrants tentent de revenir à Tamanrasset, d’autres cherchent des petits boulots sur place pour trouver l’argent pour rentrer au Mali. Les passeurs qui les suivent dans tous leurs déplacements leur font miroiter un avenir meilleur et leur promettent de réussir là où le premier voyage a échoué. Ceux qui réussissent à échapper à la police algérienne de Tinzawaten ou de Tamanrasset traversent le sud algérien en direction du Nord de l’Algérie, grâce à d’autres passeurs qui, à Tamanrasset, prennent le relais.
Un nombre important d’immigrants (ceux qui ne sont pas arrêtés en chemin) réussit à joindre les grandes Wilayas du Nord de l’Algérie et poursuivent leur route vers la frontière algéro-marocaine. Où ils seront pris en mains par d’autres passeurs, vers le Nord du Maroc, où d’autres passeurs tenteront de leur faire traverser la mer pour entrer en Europe. Le Maroc fera son maximum pour les arrêter, et toujours dans le cadre du dispositif Frontex, touchera des subsides pour les refouler vers l’Algérie.
Les immigrants qui tentent depuis l’Algérie d’aller vers la Libye seront accueillis par des passeurs libyens qui les attendent aux premiers postes frontaliers algéro-libyens (Ghat et Elbarkate). Les passeurs libyens entassent les immigrants les uns sur les autres dans des Peugeot 504 bâchées ou des Mazda et les couvrent d’une bâche pour les dissimuler aux contrôles de police libyens. Ces passeurs partent de Ghat et Elbarkate en passant par Oubari, Sabha (deux grandes régions du sud libyen (dont la majorité de la population est touareg) et arrivent avec leurs immigrants à Tripoli sans difficultés majeures. Sur la route qui mène à la capitale libyenne, chaque fois qu’ils tombent sur un contrôle de police, les passeurs disent « transporter des légumes et des fruits » et glissent quelques billets aux policiers, et cela marche toujours. Dès leur arrivée à Tripoli, certains immigrants cherchent et trouvent un travail journalier. D’autres campent près de la mer en attendant d’entrer en contact avec d’autres passeurs pour traverser la Méditerranée vers l’Europe. La police libyenne organise régulièrement des rafles et garde les immigrants en détention pendant souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. Périodiquement, des immigrants d’originaire malienne sont expulsés par dizaines et mis dans un avion pour Bamako, capitale du Mali (où ils ne recevront aucun accueil et aucune aide de l’Etat malien pour leur réinsertion au pays et seront donc tentés de repartir à nouveau). D’autres sont rapatriés vers leur pays d’origine en fonction d’accords passés avec ces pays. D’autres immigrants sont relâchés, et tentent leur chance pour quitter la Libye et rejoindre l’Europe par la mer.
Des passeurs sans scrupule : quelques exemples vécus
Certains passeurs prennent en otages leurs passagers après avoir quitté Gao (Nord Mali). On se souvient que fin 2006, près de la frontière algérienne à Insabouk (en territoire Malien), des passeurs ont pris en otages leurs passagers, en majorité des Sri-Lankais (Tamouls), Pakistanais, Camerounais, Gambiens et quelques Maliens. Ils étaient 157 immigrants. Les passeurs avaient réclamé au chef d’antenne de Gao, le nommé Alassane Maiga, la somme de 187 millions de francs CFA (285.000 euros) et fait savoir que « le non paiement de cette somme entrainerait la mort de tous les immigrants…». Les passeurs avaient empêché les immigrants pris en otages de se nourrir et les avaient obligés à boire de l’eau bouillante. Le chef d’antenne de Gao, Alassane Maiga, était alors entré en contact avec les parents de certains immigrants pour leur expliquer la situation et leur demander de contribuer au paiement de la rançon. Des éléments de la rébellion touareg avaient constaté des remue-ménage suspects dans la zone et pensaient qu’il s’agissait de patrouilles de l’armée malienne. Après avoir pris les renseignements nécessaires, ils avaient finalement compris de quoi il retournait.
Dix jeunes combattants de la rébellion touareg avaient alors monté une opération de sauvetage des immigrants. L’assaut avait duré une demi-heure après des échanges des tirs nourris de part et d’autre. Les immigrants avaient été récupérés et les passeurs arrêtés par les Touaregs. L’un des passeurs avait fourni le nom et le numéro de téléphone du chef de l’antenne de Gao. Les combattants touaregs étaient entrés en contact avec ce chef d’antenne, Alassane Maiga, et son second Anara. Leur ayant expliqué le dénouement de la situation, ils leur avaient dit qu’ils étaient « responsables de ce commerce humain, que les passeurs allaient ramener les immigrants à Gao et que si un seul de leurs cheveux était touché », « ils sauraient où les joindre… ». Les Touaregs avaient récupéré les armes des passeurs et les avaient obligés à retourner à Gao avec l’ensemble des immigrants. Que s’est-il passé ensuite ? Ces immigrants sont-ils repartis de Gao pour une nouvelle traversée après ce qu’ils venaient de vivre ? Des centaines de situations comme celle-ci se sont produites et continuent de se produire.
Prenons un autre exemple : un véhicule bâché quitte Gao pour le Sud algérien, avec à bord 25 immigrants clandestins, hommes et femmes, tous entassés les uns sur les autres (véhicule généralement fait pour transporter au maximum 9 personnes). Il tombe en panne à 90 km du poste frontière algérien de Borj Baji Moctar (au Nord-Ouest de Tessalit, qui est le poste frontalier malien). Les provisions sont épuisées puisqu’il est prévu d’entrer en Algérie le même jour, jour de la panne. On est en pleine saison chaude, il fait près de 45° à l’ombre. Le chauffeur, c’est-à-dire le passeur, prend alors la décision de se rendre en Algérie pour chercher un mécanicien et la pièce qui manque. Il confie à son apprenti (d’origine touareg) qui assurait sa protection rapprochée, de veiller sur les immigrants et sur la voiture ; il prévoit d’être de retour dans une journée et de rapporter des provisions. Il part à pied vers Borj Baji Moctar, poste frontalier algérien, situé à 90 km de là. Deux jours passent, il n’est toujours pas de retour. Les immigrants croient qu’ils ont été abandonnés. Ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Il ne leur reste plus qu’à se dévorer entre eux. Ils s’emparent de l’apprenti d’origine touareg et le tuent. Il sert de repas pour l’ensemble des immigrants.
Le troisième jour, le passeur n’est toujours pas de retour, ils s’emparent d’une femme qui fait partie du groupe et lui font subir le même sort. D’autres s’en vont, sans aucune orientation, l’essentiel étant de partir quelque part. C’est seulement le quatrième jour que le passeur revient dans une voiture avec un mécanicien, la pièce et des provisions. En s’approchant du lieu de la panne, il constate des vautours qui survolent la zone. De plus près, les immigrants courent à sa rencontre. Il comprend ce qui s’est passé après son départ. Il revient sur ses traces et retourne à Borj Baji Moctar (poste frontalier algérien). Il revient un jour plus tard et trouve sur place seulement deux immigrants qui sont encore vivants. Ils lui racontent la tragédie. Les deux survivants font savoir que les autres sont partis. Le passeur répare sa voiture et entre en Algérie. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas dévorés entre eux ? Ils sont certainement morts et ensevelis quelque part dans les dunes de sable.
Bien évidemment, il n’y a aucun recours contre ces organisations criminelles dont les réseaux sont bien implantés et ne cessent de grandir et de se ramifier dans les pays du Sahel.
Quel impact pour les Touaregs qui peuplent le Sahara.
Les Touaregs qui peuplent le Sahara du Nord du Mali ne peuvent qu’assister impuissants à ce trafic d’être humains -qui traverse leurs territoires- dont l’issue pour ces immigrants est souvent la mort. Ils tentent quand ils le peuvent de porter secours à ces êtres humains en danger. Et restent stupéfait face à cette absence de réactions des autorités politiques des pays du Sahel et des pays africains. Ils observent la tragédie, le sacrifice de centaines, voire de milliers de jeunes, d’hommes, de femmes. On voit là l’échec des politiques des dirigeants africains. Car la responsabilité n’est pas seulement imputable aux pays qui organisent les reconduites des immigrants clandestins dans leurs pays d’origine. Malgré la situation de citoyens de seconde zone dans laquelle l’Etat malien maintient les Touaregs depuis l’indépendance du pays, on pourrait s’étonner que très peu d’entre eux cherchent à émigrer vers l’Europe et qu’on ne les retrouve pas dans ces cohortes d’immigrants clandestins.
http://www.ttu.fr/francais/Dossiers/index.html
Auteur
Message
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 5 Déc 2015 - 18:38
Citation :
Les groupes jihadistes se réorganisent dans la bande sahélo-saharienne
Posté dans Afrique, Opérations par Laurent Lagneau Le 05-12-2015
En 2012, l’on comptait au moins quatre groupes importants dans le nord du Mali, à savoir al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dirigé par l’Algérien Abdelmalek Droukdel, les Signataires par le sang, de Mokhtar Belmokhtar, en délicatesse avec les responsables du premier, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine, du Touareg indépendantiste Iyad Ag Ghaly.
Suite à l’opération française Serval, qui a chassé ces groupes des bastions qu’ils occupaient alors dans le nord du Mali, une partie du Mujao et les Signataires par le sang ont opéré un rapprochement pour créer une nouvelle organisation, appelée al-Mourabitoune tandis qu’AQMI a opté pour des attaques ponctuelles contre la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), tout comme Ansar Dine.
Par ailleurs, al-Mourabitoune a été traversé par quelques tensions, une partie de cette organisation ayant exprimé, selon un de ses chefs, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, la volonté de faire allégeance à l’État islamique (EI ou Daesh) tandis qu’une autre, incarnée par Mokthar Belmokthar, a réaffirmé son allégeance à Ayman al-Zawahiri, le successeur d’Oussama ben Laden à la tête d’al-Qaïda « canal historique ».
Alors que l’opération Barkhane continue de mettre la pression sur ces groupes armés et qu’un accord a été signé par Bamako et les mouvements indépendantistes de l’Azawad (région du nord du Mali), al-Mourabitoune s’est rapproché d’AQMI, ces deux organisations ayant revendiqué conjointement, par la voix d’Abdelmalek Droukdel, la prise d’otages de l’hôtel Radisson Blu, à Bamako, le 20 novembre dernier (20 tués) dans un message diffusé le 4 décembre.
D’après Droukdel, l’attaque contre cet hôtel de la capitale malienne n’était pas seulement une action conjointe de circonstance car il a aussi annoncé le « ralliement des lions d’Al-Mourabitoune à l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour faire alliance contre la France croisée. »
« Cette alliance s’est concrétisée lorsque deux martyrs ont signé par le sang cette unité en attaquant l’hôtel Radisson en plein coeur de la capitale de l’ennemi à Bamako », a indiqué Droukdel, en évoquant la prise d’otages du 20 novembre.
De son côté, al-Mourabitoune a confirmé ce ralliement dans un enregistrement repéré par SITE, un centre américain qui surveille les activités jihadistes sur Internet. Pour ce groupe, ce rapprochement était nécessaire pour « unifier les rangs » jihadistes.
Ce rapprochement entre AQMI et al-Mourabitoune est sans doute la conséquence des coups portés dans la bande sahélo-saharienne par les forces françaises de l’opération Barkhane. Au cours de ces derniers mois, ces deux groupes, mis sous pression, ont perdu de nombreux cadres et leur logistique a été sérieusement amoindrie.
Par ailleurs, deux nouveaux groupes ont récemment fait leur apparition au Mali. Le premier, appelé katiba Khalid Ibn Walid, ou Ansar Dine Sud, est dirigé par Souleymane Keïta. Il mené quelques actions meutrières dans le sud du pays, notamment contre les localités de Fakola et de Misseni, en juin dernier. Le second est le Front de Libération du Macina (FLM), qui, plutôt implanté dans le centre et commandé par Amadou Koufa, a aussi revendiqué l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu.
Comptant surtout des combattants d’origine peule dans leurs rangs, ces deux groupes auraient des liens étroits. Et cela d’autant plus qu’ils partagent un point commun : leurs chefs sont liés à Iyad Ag Ghaly, l’ »émir » d’Ansar Dine.
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 5 Déc 2015 - 20:06
jf16 a écrit:
Citation :
Un triple attentat-suicide fait 27 morts sur un marché tchadien
5 décembre 2015
Un triple attentat-suicide sur un marché tchadien a fait au moins 27 morts samedi dans une île du lac Tchad, démontrant une nouvelle fois la capacité des islamistes nigérians de Boko Haram à mener des actions concertées malgré les offensives militaires contre leurs bastions.
« Trois kamikazes se sont fait exploser dans trois endroits différents au marché hebdomadaire de Loulou Fou dans une île du lac Tchad », a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat une source sécuritaire, ajoutant que ces explosions ont « fait 30 morts, dont les trois kamikazes, parmi la population civile et plus de 80 blessés ».
Cette région avait été placée le 9 novembre par le gouvernement tchadien sous le régime de l’état d’urgence, à la suite de précédents attentats-suicides perpétrés par les islamistes nigérians de Boko Haram, groupe qui a rallié l’organisation de l’Etat islamique (EI).
Depuis des mois, le groupe Boko Haram multiplie les attaques et les attentats-suicides sur les villages tchadiens du lac, situés à quelques kilomètres de la frontière avec le Nigeria.
L’attaque la plus meurtrière sur les rives tchadiennes du lac s’est produite le 10 octobre. Un triple attentat à l’explosif commis par des kamikazes à la sous-préfecture de Baga Sola s’était soldé par 41 morts et 48 blessés, selon le gouvernement tchadien.
– Les marchés, cibles privilégiées –
Le lac Tchad est partagé entre le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad. Même si sa superficie se réduit d’année en année en raison du réchauffement climatique, il abrite une multitude d’îles et îlots peuplés de pêcheurs, et ses abords sont rendus difficiles par une végétation dense, ce qui facilite les infiltrations des islamistes de Boko Haram en territoire tchadien pour y mener des attaques.
Depuis le début de l’année, l’armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale contre Boko Haram dont les raids et attentats se sont étendus au-delà du nord-est du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes : Tchad, Niger et Cameroun.
Cette offensive a infligé de sérieux revers au groupe, mais les insurgés mènent toujours des attaques dans la région et se servent du lac Tchad comme lieu de repli.
Les deux autres principaux sanctuaires de Boko Haram se trouvent dans des lieux difficiles d’accès, la forêt de Sambisa et les monts Mandara, à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, lui aussi durement éprouvé par des attentats.
Ces attentats souvent menés par de jeunes femmes ou des adolescentes visent régulièrement les marchés, particulièrement animés en Afrique et lieux de vie par excellence sur le continent.
Pour combattre Boko Haram, les quatre pays riverains du lac Tchad et le Bénin ont mis sur pied une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8.700 militaires, policiers et civils.
– Le Tchad, pivot de la guerre contre les jihadistes africains –
Son quartier général se trouve à N’Djamena au Tchad, pays pivot de la lutte contre les jihadistes en Afrique sub-saharienne qui abrite également l’état-major de l’opération française Barkhane qui lutte contre ces groupes au Sahel.
Mais la force régionale africaine n’est pas encore pleinement opérationnelle. La coalition « a sans conteste affaibli la nébuleuse » islamiste mais « pour autant, elle ne s’avoue pas vaincue », a récemment reconnu le président tchadien Idriss Déby Itno.
Même si mercredi encore, le ministère camerounais de la Défense a assuré que son armée avait tué en trois jours « une centaine » d’islamistes de Boko Haram, libéré 900 otages et saisi des drapeaux de l’Etat islamique au cours d’une opération dans l’Extrême-Nord du pays.
Cela a été réalisé lors d’une opération spéciale de ratissage menée du 26 au 28 novembre contre les combattants » de Boko Haram dans les localités frontalières avec le Nigeria, selon le ministre camerounais de la Défense Joseph Beti Assomo.
Les Etats-Unis ont de leur côté déployé 300 militaires au Cameroun pour mener des opérations de reconnaissance et de renseignement contre les islamistes nigérians.
L’insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.
Par RFI Publié le 06-12-2015 • Modifié le 06-12-2015 à 18:07
Au Tchad, au lendemain d'un triple attentat meurtrier, le gouvernement s'attend à de nouvelles opérations kamikazes dans la région du Lac Tchad. L'opération suicide qui a visé, samedi 5 décembre, un marché à Kelfoua, une des plus importantes îles du Lac Tchad, a fait quinze tués et une centaine de blessés, selon les chiffres officiels. Joint par RFI, Hassan Sylla, ministre tchadien de la Communication, redoute la continuation de ces opérations kamikazes dans cette zone fréquemment visée par l’ex-Boko Haram, rebaptisé groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest.
Les députés tchadiens ont reconduit l'état d'urgence dans cette zone vulnérable le mois dernier. Le recours de plus en plus fréquent à des opérations de type asymétriques « est un signe de désespoir » de la part de la secte, mais elles risquent de continuer à faire couler le sang, assure le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla.
« La secte Boko Haram est actuellement repoussée dans ses derniers retranchements. Elle ne peut qu’utiliser des femmes et des enfants pour commettre ces actes barbares. Et donc, sentant l’étau qui se resserre autour d’elle, ce sont des actes désespérés qui malheureusement vont encore endeuiller certainement le peuple de la région du Lac Tchad, que ce soit du côté du Cameroun, du Nigeria, du Niger ou du Tchad », a déclaré le ministre tchadien de la Communication.
« Mais nous sommes sûrs que nous arriverons à bout de cette secte. La plus grande partie de la population de cette région coopère déjà avec les forces de défense et de sécurité, mais les îles sont souvent sujettes aux attaques. Il va falloir certainement interdire, ou du moins limiter, les marchés hebdomadaires qui sont loin des zones protégées. Mais la solution sera une solution globale qui verra impliqués tous les pays de la région du Lac Tchad. Et nous, nous sommes convaincus qu’étant défaits sur le terrain militaire, ils ne pourront pas faire grand-chose. Ils vont utiliser encore des enfants et des femmes pour des actes désespérés, mais ce seraient leurs dernières cartouches », a ajouté Hassan Sylla
Par RFI Publié le 06-12-2015 • Modifié le 06-12-2015 à 20:26
Au Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’état-major particulier de la présidence et homme de confiance de l'ancien président Blaise Compaoré, vient d'être inculpé pour « complicité » dans l’assassinat du capitaine Thomas Sankara lors du putsch du 15 octobre 1987.
Selon plusieurs sources, le général Gilbert Diendéré a été inculpé de complicité dans l’assassinat du président Thomas Sankara. Le général Gilbert Diendéré devra donc s’expliquer sur le rôle qu’il aurait joué dans la préparation et l’exécution du coup d’Etat du 15 octobre 1987 qui a coûté la vie au capitaine Sankara et à douze autres personnes présentes à ses côtés. Tout en confirmant l’inculpation de son client, Me Mathieu Somé souligne qu’il prépare déjà la défense du général Gilbert Diendéré
Au cours d’une conférence de presse en octobre dernier, le directeur de la justice militaire avait déclaré qu’il n’était pas exclu que l’ancien président Blaise Compaoré et son bras droit, le général Gilbert Diendéré, soient poursuivis dans l’affaire du capitaine Sankara.
Les avocats et la famille de Thomas Sankara attendent toujours les résultats du test ADN effectué dans la supposée tombe du père de la révolution burkinabè. Les rapports d’autopsie et balistiques avaient fait état de plusieurs impacts de balles sur le corps de Thomas Sankara. Selon l’un des avocats de sa famille, le président a été criblé de balles durant le putsch du 15 octobre 1987.
Une dizaine de personnes, dont plusieurs soldats de l’ex-régiment de sécurité présidentielle, ont été inculpées pour leur implication présumée dans cette affaire. Concernant le général Gilbert Diendéré, tous les chefs d’inculpation n’ont pas été officiellement annoncés.
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 15 Déc 2015 - 19:52
Citation :
Boko Haram: les jeunes filles kamikazes « ne savent pas » qu’elles portent des bombes
15 décembre 2015
Bon nombre des jeunes filles utilisées par le groupe islamiste Boko Haram pour mener des attentats-suicides au Nigeria et dans les pays voisins ne savent probablement pas qu’elles portent des explosifs, a affirmé mardi une experte de l’ONU.
Les islamistes de Boko Haram ont de plus en plus recours depuis quelques mois à des kamikazes, en majorité des femmes ou des filles – parfois très jeunes -, dans le nord-est du Nigeria, fief du groupe, au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins.
« Bon nombre d’entre elles ne savent pas qu’on va les faire exploser », a déclaré à la presse Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, précisant que les explosifs étaient déclenchés à distance, selon les services de sécurité des pays touchés.
« Personnellement, je doute que les enfants savent », a affirmé Mme Zerrougui, soulignant que ces kamikazes n’ont souvent qu’11 ou 12 ans. « Cela veut dire qu’elles ne font pas (exploser les bombes) elles-mêmes. »
Pour Mme Zerrougui, le recours à des enfants pour perpétrer des attentats-suicides est l’une des pires manifestations du mépris croissant pour la sécurité des enfants dans des situations de conflit dans le monde, citant également l’exemple des enfants soldats ou utilisés comme boucliers humains par des groupes armés tels que l’organisation État islamique ou les anti-Balaka en Centrafrique.
« Tous les ans », la situation des enfants dans les zones de conflits « empire », indique Mme Zerrougui, qualifiant 2015 d' »année très difficile »: six conflits majeurs ont lieu dans le monde actuellement, contre un ou deux normalement, selon elle.
« Des milliers d’enfants sont tués, mutilés, les écoles attaquées et les enfants recrutés par milliers dans de nombreux endroits, » a-t-elle regretté. « Les enfants ne sont pas seulement touchés, ils sont particulièrement ciblés. »
messages : 12296 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 21 Déc 2015 - 13:35
Interview musclé de J-Y Le Drian a Jeune Afrique...
Citation :
Jean-Yves Le Drian : « Le rapprochement entre Daesh et Boko Haram est un risque majeur »
Par François Soudan et Laurent De Saint Perier
Jeune Afrique
Alors que la France intensifie ses frappes en Syrie, le ministre dresse le bilan des opérations militaires au Mali et en Centrafrique, alerte sur la présence de l'État islamique en Libye et appelle les pays de la région à redoubler d'efforts pour le combattre.
Jeune Afrique : En septembre 2013, François Hollande déclarait, en parlant du Mali : « Nous avons gagné cette guerre. » N’était-ce pas un peu prématuré ?
Jean-Yves Le Drian : Non. Et d’ailleurs, la situation au Mali n’est plus la même qu’au moment du déclenchement de l’opération Serval, début 2013. À l’époque, le pays était directement menacé par des groupes terroristes qui voulaient en faire un sanctuaire fondamentaliste, d’où ils auraient ensuite pu menacer d’autres pays en Afrique et même en Europe. Ils étaient à Gao, à Tombouctou, et ils descendaient vers Mopti. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette configuration : les principaux groupes terroristes ont été démantelés, des élections ont eu lieu, la démocratie fait son retour… Tout n’est pas réglé, bien sûr il reste ici ou là des cellules terroristes, mais le Mali a repris confiance.
Pourtant, Kidal a vécu de nouveaux soubresauts dramatiques, tandis que d’autres groupes ont fait leur apparition, dont le Front de libération du Macina et Al-Mourabitoune, qui ont tous les deux revendiqué l’attentat de l’hôtel Radisson Blu du 20 novembre à Bamako…
Certains s’acharnent à empêcher l’aboutissement de nos efforts. Les noms sont nouveaux, mais les groupes dont vous parlez le sont-ils vraiment ? Prenons l’exemple d’Al-Mourabitoune : il est né de l’union de factions qui existaient déjà et a les mêmes chefs [dont Mokhtar Belmokhtar] qui s’obstinent à refuser la paix. L’opération Barkhane donne des résultats, et l’armée malienne, en pleine reconstruction, est en train de redevenir digne de confiance, tandis que les Casques bleus de la Minusma sont désormais déployés sur l’ensemble du territoire. Nous viendrons à bout de tous ces groupes.
Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Eddine, court toujours. Est-il protégé ?
Il se protège lui-même. Quant au lieu où il se trouve, si vous le connaissez, dites-le-moi et nous en ferons bon usage !
On le dit quelque part entre le nord du Mali et le sud de l’Algérie…
J’ai récemment rencontré Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, et il n’y a aucune ambiguïté : Alger est déterminé à combattre Ag Ghaly et ce qu’il représente.
Peut-on encore négocier avec lui ?
Non. Il a démontré dans le passé qu’il n’était pas un homme de parole.
Et Mokhtar Belmokhtar ?
C’est un homme extrêmement dangereux, qui est recherché aussi bien par la France que par le Niger, le Mali, le Tchad ou l’Algérie. Mais lui aussi se cache et se déplace beaucoup.
Donc vous pensez qu’il est toujours en vie ?
Rien ne nous permet d’affirmer le contraire.
Y a-t-il des liens avérés entre les différents groupes terroristes que sont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Al-Mourabitoune, Boko Haram et L’État islamique (EI ou Daesh) ?
Il faut être très attentif aux revendications d’appartenance ou d’allégeance : certains y voient surtout un moyen de faire parler d’eux. D’une manière générale, je me méfie de la valse des étiquettes : on parle de terroristes qui doivent être combattus. Qu’ils appartiennent ou non à Daesh.
La France a une politique de neutralisation ciblée de certains chefs jihadistes au Mali. Il n’est pas question de les capturer pour les juger ; il s’agit de les éliminer.
Nous sommes sur un théâtre de guerre : il y a des groupes terroristes qui veulent remettre en cause la sécurité du Mali et celle de notre pays, et nous les combattons par tous les moyens. Nous parvenons parfois à capturer certains de leurs membres et nous les transmettons à la justice malienne. Cela a été le cas courant novembre avec un logisticien d’Aqmi que nous avons pu appréhender.
Bamako et les groupes rebelles du Nord-Mali ont signé l’accord d’Alger le 20 juin. Diriez-vous qu’il fonctionne ?
C’est un bon accord, et nous sommes sur la bonne voie pour le faire respecter.
Sur ce point, la coopération avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est-elle efficace ?
Ibrahim Boubacar Keïta est conscient de la nécessité de faire appliquer l’accord, et je pense qu’il fait tout pour y parvenir. Nos relations sont d’une grande fluidité. Il peut y avoir de temps en temps une irritation ici ou là, mais, sur le fond, je n’ai pas observé d’incompréhension entre nous.
Il y a un an, vous souteniez l’idée d’une intervention militaire en Libye. N’est-ce pas aujourd’hui une nécessité, alors que le pays tout entier est devenu un véritable hub jihadiste ?
J’alerte depuis longtemps sur la situation en Libye. J’avais dit, en 2014, que le risque d’une implantation de Daesh en Libye était réel. C’est fait. Ses membres sont maintenant dans la région de Syrte, ils occupent 250 kilomètres de côte et s’étendent vers le sud : ils veulent conquérir de nouvelles sources de revenus en s’emparant de puits de pétrole et nouer de nouvelles alliances. Il y a un risque majeur que le lien s’effectue avec Boko Haram. Et l’on voit arriver dans la région de Syrte des jihadistes étrangers qui, si nos opérations en Syrie et en Irak parviennent à réduire la base territoriale de Daesh, pourraient être demain plus nombreux, et tout cela à 350 km des côtes européennes.
Combien seraient les combattants de l’EI en Libye ?
Autour de 3 000.
Votre crainte est-elle que les jihadistes européens, en particulier français, qui allaient jusqu’à présent en Syrie et en Irak rejoignent désormais la Libye ?
C’est un risque majeur, et c’est pour cela qu’il faut absolument que les Libyens s’entendent entre eux.
Deux gouvernements s’affrontent : l’un est basé à Tripoli et l’autre, reconnu par la communauté internationale, est à Tobrouk. Comment les réconcilier ?
Il n’y aura pas de victoire militaire d’un clan sur un autre. Il ne peut y avoir qu’une solution politique, et elle est urgente. Je souhaite donc que les pays de la zone poursuivent leurs efforts et exercent les pressions nécessaires pour que l’on parvienne à avoir un gouvernement d’union nationale. Je souhaite aussi que nos amis égyptiens et algériens se concertent pour que l’on trouve une solution. Leur propre sécurité en dépend. Si l’on additionne les forces de Tripoli et les milices de Tobrouk, Daesh ne fait pas le poids. C’est le moment d’agir !
Et si les deux clans ne parvenaient pas à s’entendre, une intervention militaire serait-elle envisageable ?
Ce n’est pas d’actualité. Il ne faut pas dégager les Libyens de leurs responsabilités en laissant entendre qu’un jour une intervention pourrait avoir lieu. Ils doivent eux-mêmes trouver les solutions qui s’imposent, et ils en connaissent le chemin.
Pendant ce temps, Daesh avance vers le sud et menace le Tchad et le Niger. La France ne pourra pas rester les bras croisés…
Qui pourrait rester les bras croisés ? Tout le monde est concerné ! Mais ne commençons pas à dire tout de suite « la France ! »
L’aviation française survole-t-elle le Sud libyen ?
Beaucoup de monde observe cette zone.
Au Nigeria, le président Buhari, élu en mars, est-il parvenu à mettre Boko Haram en difficulté ?
Après avoir été présenté comme une sorte d’armée terroriste, Boko Haram est aujourd’hui sur la défensive. Le groupe en est réduit à envoyer des jeunes filles avec des ceintures d’explosifs sur les marchés du Cameroun ou du Tchad. Pourquoi ? Parce que l’initiative a changé de bord. Il est vrai que le président Buhari a pris la mesure de la menace et réorganisé son dispositif pour que l’armée nigériane soit plus efficace.
Par ailleurs, les États riverains du lac Tchad ont pris conscience de la nécessité d’agir ensemble : le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun ont, avec le soutien du Bénin, créé une force multinationale mixte qui est en train d’être mise en place. Je suis aujourd’hui plus optimiste que je ne l’ai jamais été à propos de la détermination, de la volonté et de l’organisation de tous les acteurs de la région.
Le Cameroun a souvent été accusé d’être le maillon faible de la lutte contre Boko Haram…
Non. Le maillon faible, c’était avant tout le Nigeria. Cela s’est passé chez eux et ils n’étaient pas au rendez-vous. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Maintenant que les volontés sont affirmées, il faut aller vite.
En Centrafrique, 900 hommes ont été déployés dans le cadre de l’opération Sangaris, mais Bangui est encore le théâtre de pics de violence. Comment l’expliquer ?
Sur ce pays, mon sentiment est partagé. Il y a des éléments positifs, notamment l’élection présidentielle qui doit se tenir le 27 décembre. Il y a des candidats, un recensement a été effectué, des cartes d’électeur ont été imprimées. Rien ne peut, me semble-t-il, empêcher le processus électoral de se dérouler et nous allons enfin avoir un gouvernement légitime.
Toutefois, à Bangui, des criminels, plus ou moins manipulés, entretiennent l’insécurité et provoquent en permanence des situations conflictuelles, qui vont à rebours des aspirations de la population. C’est pour cela que nous avons décidé de ne pas réduire nos effectifs avant que le nouveau président élu soit en mesure d’affirmer son autorité.
Diriez-vous qu’il y a, en Centrafrique comme au Mali, des chefs de guerre qu’il convient de neutraliser ? On pense notamment à Noureddine Adam, l’ancien numéro deux de la Séléka, la rébellion qui a renversé le président Bozizé.
Comme toujours dans ce genre de situations, il y a des éléments nocifs. Mais ils doivent renoncer à cette logique d’agression permanente. S’ils ne le comprennent pas tout seuls, il faudra le leur faire comprendre.
Est-ce le cas de François Bozizé, qui a annoncé qu’il serait candidat ?
Je répète : s’ils ne le comprennent pas tout seuls, il faut le leur faire comprendre.
Êtes-vous satisfait du niveau de coopération militaire entre la France et l’Algérie sur le problème du Sahel ?
Nos analyses sont proches. Les relations qui nous unissent au président Bouteflika et à son gouvernement sont des relations de confiance qui, à mon sens, sont destinées à durer.
En diriez-vous autant au sujet du Maroc ?
Il y a eu quelques péripéties, mais je considère qu’elles sont derrière nous.
La Tunisie est-elle à la hauteur des enjeux sécuritaires de la région ?
La Tunisie est un pays qui pâtit directement de sa proximité avec la Libye. Il est évident que le premier objectif des mouvements terroristes qui profitent du chaos libyen est de chercher à décrédibiliser le jeu politique démocratique et à s’imposer par la force. J’ai déjà attiré l’attention de la communauté internationale sur ce point. Lorsque je me suis rendu en Tunisie, le 5 octobre, j’ai rappelé l’appui que nous voulions apporter aux forces de sécurité tunisiennes dans leur lutte contre le terrorisme et j’ai appelé mes interlocuteurs à un engagement ferme dans ce domaine.
Le 26 novembre, la Chine a confirmé qu’elle allait se doter d’une facilité militaire à Djibouti. Les Russes ont fait la même démarche… La présence française n’est-elle pas de trop ?
Il y a un monde fou à Djibouti, et c’est très bien que nous y soyons aussi ! Quand je m’y suis rendu en juillet, j’ai exprimé au président Guelleh notre volonté de nous y maintenir de manière stable, avec tous les moyens nécessaires à la pérennité de notre implantation.
La France entretient de bonnes relations avec des pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite. Or le premier paraît jouer un double jeu dans le nord de la Libye et le second finance depuis longtemps le wahhabisme en Afrique… N’est-ce pas un problème ?
Je n’ai aucun élément qui me permette de penser que le Qatar ou l’Arabie saoudite seraient, au plus haut niveau, à l’origine d’actions visant à stimuler le fondamentalisme à l’extérieur de leur territoire. Si d’aventure ces accusations étaient avérées, nos relations changeraient. Qu’il y ait des familles, des groupes qui s’y prêtent, c’est possible. Mais nous tenons avec ces États un langage de vérité : on en parle !
Vous êtes considéré comme un « faucon » au sein du gouvernement…
Face à des ennemis qui veulent remettre en cause notre intégrité, exécuter des actes de barbarie sur notre territoire, je n’ai pas d’état d’âme. Vous appelez cela être un faucon. Moi, j’appelle cela défendre mon pays.
Vous assumez aussi une politique réaliste à l’égard de certains chefs d’État que votre parti ne se prive pas de critiquer. C’est le cas vis-à-vis du Tchadien Idriss Déby Itno ou du Congolais Denis Sassou Nguesso. L’un est nécessaire pour Barkhane, l’autre pour Sangaris…
Je considère que ma mission est d’assurer la sécurité du pays à la demande du président de la République et j’en tire toutes les conséquences. Vous me connaissez, je suis un pragmatique.
Lorsque le président m’a nommé, il m’a dit : « Tu te désengages le mieux possible d’Afghanistan et après tout ira bien. » Vous attendiez-vous à tout cela lorsque vous êtes devenu ministre, en 2012 ?
Pas vraiment, non ! Lorsque le président m’a nommé, il m’a dit : « Tu te désengages le mieux possible d’Afghanistan et après tout ira bien. » C’est ce que j’ai fait, mais après il y a eu tout ce que vous savez…
Et cela ne rentre pas dans le budget, entend-on à Paris. L’armée française serait-elle à l’extrême limite de ses moyens matériels, financiers et humains ?
Au Mali, en Centrafrique, en Syrie ou en Irak, nous avons répondu présent. Nous sommes une grande puissance et nous avons les capacités militaires et financières de nos missions. Nous sommes capables de tenir notre rôle. Certes, il vaut mieux ne pas le faire seul et nous avons besoin d’alliés, mais l’armée française est une armée performante, reconnue par le monde entier.
QUAND BOKO HARAM S’EN MÊLE
C ‘ est le cauchemar de Déby, de Buhari et d’Issoufou : une alliance entre l’EI et Boko Haram, l’un des rares groupes jihadistes subsahariens à avoir publiquement prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi. De fait, elle est déjà effective. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk, Mohamed Dayri, expliquait mi-novembre que « les liens étroits entre Boko Haram et d’autres mouvements terroristes au Sahel d’une part, et Daesh de l’autre, sont déjà établis ».
Selon une source sécuritaire sahélienne, une soixantaine d’éléments de Boko Haram se seraient infiltrés en Libye ces dernières semaines et auraient rejoint Syrte, le fief de l’EI, pour lui prêter main-forte. Un soutien qui reste pour l’heure à sens unique : rien ne prouve que l’EI a envoyé des hommes dans la région du lac Tchad pour appuyer les opérations de Boko Haram.
Jeune Afrique
_________________
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 22 Déc 2015 - 17:40
Citation :
Barkhane : Engagement d’un Atlantique 2 en renfort dans l’opération Vignemale
Mise à jour : 22/12/2015
À partir de mi-octobre 2015, un avion de patrouille maritime Atlantique 2(ATL2) a renforcé pendant un mois le dispositif Barkhanedans le cadre de l’opération Vignemale. Son action est venue compléter les moyens ISR déployés à Niamey (Niger) et engagés dans le cadre d’une large opération couvrant le Nord de la Bande sahélo-saharienne (BSS).
Le détachement aérien de Niamey dispose habituellement de trois drones Reaper, deux drones Harfanget quatre Mirage 2000. Mi-octobre, un ATL2 de la Marine nationale a été déployé dans le cadre de l’opération Vignemale, en vue d’acquérir du renseignement sur les activités des groupes armés terroristes dans la BSS.
« La plus-value de l’ATL2, outre le fait de multiplier les missions et donc les informations récoltées, c’est sa capacité multi-capteurs » explique le capitaine de corvette Fabrice, chef du détachement ATL2 au Niger. En effet, l’ATL2 permet de collecter du renseignement avec différents capteurs au profit du Poste de commandement (PC) de l’opération à Ndjamena (Tchad), mais également directement au profit des troupes déployées. Ses capacités de détection 360° sur de grandes distances permettent de couvrir des zones d’action importantes et constituent un véritable atout, particulièrement sur un théâtre aussi vaste que la BSS.
La présence d’analystes à bord a permis de diffuser en temps réel vers le PC, le renseignement acquis et l’évaluation de la situation tactique. Autre capacité, le contrôleur aérien avancé embarqué dans l’ATL2 est capable de coordonner les vols de plusieurs avions, et de guider les avions de chasse de Barkhanesur des cibles identifiées ou d’opportunité. Enfin, les hélicoptères engagés dans l’opération ont bénéficié des moyens optroniques de l’ATL2, permettant de désigner des zones de poser.
Au total, 140 heures de vol ont été effectuées par cet ATL2 durant l’opération Vignemale.
L’opération Barkhaneregroupe 3 500 militaires dont la mission, avec les pays du G5 Sahel, consiste à lutter contre les groupes armés terroristes pouvant agir dans la bande sahélo-saharienne.
Sources : Ministère de la Défense Droits : État-major des armées
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 22 Déc 2015 - 20:24
Citation :
Deux « terroristes » tués fin novembre par les forces françaises dans le Sahel
21 décembre 2015
Deux « terroristes » ont été tués fin novembre lors d’un « accrochage » avec les forces françaises, engagées alors dans une série d’opérations au Mali et au Niger, selon des sources militaires françaises.
Au cours d’une série d’opérations baptisée Vignemale, qui s’est déroulée de fin octobre à fin novembre, « deux terroristes ont été mis hors de combat, au cours d’un accrochage et plusieurs individus ont été appréhendés par les autorités locales », c’est-à-dire maliennes et nigériennes, selon l’état-major de l’armée française à Paris.
L’identité des deux hommes tués n’a pas été divulguée.
L’objectif de ces opérations était de revenir dans des lieux déjà soumis dans le passé à des patrouilles, afin de s’assurer notamment que des axes n’aient pas été minés, selon une source militaire.
A cette occasion, « une vingtaine de caches ont été découvertes, et six pick-up ont été interceptés », a précisé l’état-major, qui a ajouté que ces opérations avaient mobilisé un total de 1.000 soldats français, dans l’Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali.
“ Ces opérations se sont notamment concentrées sur une « passe désert », un carrefour emprunté par les jihadistes, a-t-on précisé de même source.
En vigueur depuis le 1er août 2014, l’opération militaire française Barkhane mobilise environ 3.500 hommes dotés de chasseurs-bombardiers, d’hélicoptères de combat et de blindés, pour lutter « contre le terrorisme » dans cinq pays : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Elle est dirigée par un état-major installé à N’Djamena.
Par Gaëlle Laleix Publié le 23-12-2015 • Modifié le 23-12-2015 à 18:37
Le trafic de drogue, notamment de cocaïne, dans le Sahel, a généré 900 millions de dollars de profits entre 2013 et 2014 selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Quelque 21 tonnes ont transité par le désert sahélien qui est devenu la route privilégiée en direction de l’Europe. Une manne colossale que les trafiquants réinjectent dans l’économie locale en achetant des troupeaux entiers.
Pour blanchir leur argent, les narcotrafiquants ont longtemps acheté des voitures et autres véhicules en Algérie pour leur faire traverser les frontières et les vendre au Mali ou au Niger. D’autres ont construit des villas luxueuses au milieu du désert. Mais la route algérienne est devenue trop dangereuse et les villas trop voyantes. Alors les trafiquants investissent désormais dans le bétail.
« Il y a des gens qui ont beaucoup de moyens et qui achètent beaucoup d’animaux, surtout le gros bétail : les chamelles, les vaches », témoigne un éleveur de Gao, dans le nord du Mali, qui préfère garder l’anonymat. « On raconte que ce sont des narcotrafiquants. Ils étaient éleveurs avant, mais gagnaient trop peu d’argent. Si vous venez à Gao vous verrez des choses extraordinaires. Il y a des gens qui se sont enrichis de manière extraordinaire ! »
Pas de Pablo Escobar sahélien, juste des éleveurs, reconvertis en trafiquants le temps d’amasser suffisamment d’argent pour relancer une activité d’élevage rentable, avec des animaux à forte valeur. Une chamelle vaut 250 000 francs CFA (environ 400 euros). Les petits ruminants eux, notamment les chèvres, se vendent bien moins cher, autour de 50 000 francs CFA (75 euros). Grâce à l’argent de la drogue, les anciens trafiquants montent en gamme. « Ils vivent mieux, et en plus, cela leur permet de se blanchir religieusement aussi. Ils retournent dans le droit chemin », ajoute l’éleveur.
Bouleversement social
La bande sahélo-saharienne est composée de régions pastorales. L’élevage y fait vivre près de 20 millions de pasteurs. Toute l’économie de la zone est liée au bétail ainsi que l’organisation sociale qui tourne autour de la propriété d’animaux. Le blanchiment d’argent dans ce secteur provoque une véritable révolution.
« Cela entraîne une importante paupérisation des éleveurs, a expliqué le docteur Noumou Diakité, vétérinaire à Sévaré au Mali. Si vous avez votre troupeau, le lait, la viande, permettent de faire vivre votre famille. Mais à partir du moment où ce troupeau change de mains, vous vous retrouvez sans rien. Il y a des propriétaires absents qui confient leurs troupeaux aux petits éleveurs à qui ils les ont achetés, et ces éleveurs deviennent des ouvriers. »
La perte de propriété entraîne une rétrogradation dans l’échelle sociale. « Les petits éleveurs se retrouvent avec beaucoup d’argent d’un coup, mais ils n’en font rien, se désole le pasteur de Gao. Ils n’ont pas l’habitude de manipuler autant d’argent. Ils ne l’investissent pas dans d’autres activités. Et après ils se retrouvent à garder les troupeaux des autres. C’est un travail de seconde main. On les paie presque rien. Ils ont le même lait qu’avant sauf qu’il ne leur appartient plus, et qu’on les fait travailler. »
D’un côté des grands propriétaires, de l’autre des gardiens de troupeaux appauvris. Cette concentration des têtes de bétail dans les mains d’une poignée de personnes provoque un accroissement des inégalités sociales. Aujourd’hui, le bétail sahélien est estimé à 25 milliards de dollars, une manne que pourraient bientôt se partager quelques privilégiés seulement.
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 29 Déc 2015 - 14:39
Citation :
Embarquez à bord d'un raid blindé dans l'opération Barkhane
Ajoutée le 29 déc. 2015
Du 8 au 22 décembre 2015, au Nord de la frontière nigéro-tchadienne, la Force Barkhane a appuyé une opération conjointe transfrontalières de lutte contre les groupes armés terroristes, planifiée et conduite par les forces armées des pays du G5 Sahel.
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 29 Déc 2015 - 15:06
Citation :
Burkina: une vingtaine de soldats arrêtés pour avoir planifié de libérer Diendéré
par AFP le 29 décembre 2015 à 00:01 Monde Afrique
Le général Gilbert Diendéré, à la tête des putschistes, au palais présidentiel, le 17 septembre 2015 à Ouagadougou, au Burkina Faso. (Ahmed Ouoba/AFP)
Une vingtaine de soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de l’ex-président burkinabè déchu Blaise Compaoré, ont été arrêtés pour leur implication présumée dans un projet de libération du général putschiste Gilbert Diendéré, a-t-on appris lundi.
Les soldats, dont un « ressortissant étranger » ont été arrêtés au cours d’une réunion alors qu’ils « (planifiaient) l’attaque de plusieurs casernes de la capitale pour semer la panique dans la ville et en profiter pour faire libérer leurs camarades et les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé », a expliqué une source sécuritaire à l’AFP.
Ils sont « actuellement incarcérés au camp Guillaume Ouédraogo (centre de Ouagadougou) », a précisé cette source sous couvert d’anonymat.
Depuis la semaine dernière, des rumeurs ont fait état d’une tentative d’évasion de Diendéré et de Bassolé, emprisonnés pour leur implication présumée dans le putsch manqué du 16 septembre.
« Nous avons procédé à des interpellations » d’une « vingtaine » de soldats et « ils devront répondre devant la justice pour le simple fait d’avoir pensé que c’était possible », a confirmé le Premier ministre Isaac Zida.
« Il n’y a pas eu véritablement une tentative d’évasion à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées). Il y a eu des informations selon lesquelles de jeunes soldats (…) pensent qu’ils peuvent se lever aller sortir le général Gilbert Diendéré et remettre en place le RSP. C’est absurde! », a déploré le M. Zida à la presse à Ouagadougou, dimanche.
Ancien bras droit de Compaoré, le général Diendéré, considéré comme le cerveau du putsch manqué fait l’objet de onze chefs d’inculpation dont « crimes contre l’humanité ».
Le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ex-chef de la diplomatie de M. Compaoré a été écroué suite à des enregistrements téléphoniques présumés entre lui et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, en lien avec le putsch.
Au moins 57 personnes parmi lesquelles une vingtaine d’officiers du RSP ont été interpellés dans le cadre du putsch et incarcérés à la MACA.
La justice militaire a mis également sous mandat de dépôt deux journalistes burkinabé, poursuivis pour « complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat », « complicité de destruction aggravée de biens, de meurtre, de coups et blessures volontaires » et « association de malfaiteurs ».
La quasi-totalité des inculpés risquent la peine capitale.
Le nouveau président élu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré qui sera investi mardi, a affirmé que « la justice suivra son cours jusqu’au bout ».
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 3 Jan 2016 - 9:51
Citation :
Jihadists Deepen Collaboration in North Africa
SAHARA DESERT, Niger — A group of light armored vehicles skated over the moonscape of the Sahara, part of one of the largest detachments the French military has deployed here since colonial times. Its mission is growing ever more urgent: to cut smuggling routes used by jihadists who have turned this inhospitable terrain into a sprawling security challenge for African and international forces alike.
Many of the extremist groups are affiliates of Al Qaeda, which has had roots in North Africa since the 1990s. With the recent introduction of Islamic State franchises, the jihadist push has been marked by increasing, sometimes heated, competition.
But, analysts and military officials say, there is also deepening collaboration among groups using modern communications and a sophisticated system of roving trainers to share military tactics, media strategies and ways of transferring money.
Their threat has grown as Libya — with its ungoverned spaces, oil, ports, and proximity to Europe and the Middle East — becomes a budding hub of operations for both Al Qaeda and the Islamic State to reach deeper into Africa.
And as Africa’s jihadists come under the wing of distant and more powerful patrons, officials fear that they are extending their reach and stitching together their ambitions, turning once-local actors into pan-national threats.
The Nov. 20 assault on the Radisson Blu hotel, which killed at least 19 people in Bamako, Mali’s capital, was just one of the more spectacular recent examples of the ability of these groups to sow deadly mayhem. Across the region, hundreds of people have been killed in terrorist attacks in the past year.
Gen. David M. Rodriguez, who heads the United States Africa Command, warned in a congressional statement in March of an “increasingly cohesive network of Al Qaeda affiliates and adherents” that “continues to exploit Africa’s undergoverned regions and porous borders to train and conduct attacks.”
“Terrorists with allegiances to multiple groups are expanding their collaboration in recruitment, financing, training and operations, both within Africa and transregionally,” General Rodriguez warned months before the Mali attack. http://www.nytimes.com/2016/01/02/world/africa/jihadists-deepen-collaboration-in-north-africa.html?&moduleDetail=section-news-0&action=click&contentCollection=Africa®ion=Footer&module=MoreInSection&version=WhatsNext&contentID=WhatsNext&pgtype=article&_r&_r=0
_________________ “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” Albert Einstein.
youssef_ma73 General de Brigade
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 28 Jan 2016 - 19:07
Même les réfugiés qui abandonnent tout derrière eux pour sauver leur peau sont poursuivis jusqu'au cameroun ....
Citation :
Cameroun: au moins 6 morts dans un attentat dans une école
Au moins six personnes, dont deux kamikazes présumés ont été tuées dans un attentat perpétré, jeudi matin, dans une école de la localité camerounaise de Kerawa (Extrême-Nord), a-t-on indiqué de sources concordantes.
L'attentat-suicide attribué à la secte terroriste Boko Haram, a eu lieu quand les kamikazes ont fait exploser leurs charges dans l'établissement scolaire abritant des réfugiés nigérians, selon les mêmes sources relayées par les médias.
L'explosion a également fait une vingtaine de blessés.
La localité de Kerawa, théâtre de ce drame, a déjà été, en septembre dernier, la cible d'un autre attentat-suicide qui avait coûté la vie à une vingtaine de personnes.
Les forces armées camerounaises repoussent régulièrement dans la région de l'Extrême-Nord les attaques des insurgés nigérians de Boko Haram, particulièrement actifs dans ces zones frontalières avec le Nigeria.
L'insurrection de Boko Haram ensanglante depuis 2009 le Nigeria, et de plus en plus les pays alentours. Plus de 10.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées en cinq ans au Nigeria dans les attaques des insurgés et leur répression féroce par les forces de sécurité nigérianes. http://www.atlasinfo.fr/Cameroun-au-moins-6-morts-dans-un-attentat-dans-une-ecole_a68419.html
_________________ “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” Albert Einstein.
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 31 Jan 2016 - 15:14
RIP
Citation :
Tchad : 3 morts, 56 blessés dans deux attentats-suicide
AFP 31/01/2016
Deux attentats-suicide ont fait dimanche trois morts et 56 blessés dans deux localités tchadiennes de la région du lac Tchad, cible régulière d'attaques des islamistes nigérians de Boko Haram, a-t-on appris dimanche de source sécuritaire.
La première attaque a visé la localité de Guié, où un kamikaze circulant à moto s'est fait exploser, tuant une personne et en blessant 32, a indiqué à l'AFP sous couvert d'aonnymat un officier des services de sécurité. Un deuxième attentat suicide a fait deux morts et 24 blessés dans le village de Miterine, a ajouté cette source.
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 7 Fév 2016 - 18:58
Citation :
Burkina: libération d'une Australienne enlevée mi-janvier par des jihadistes (officiel)
AFP 07/02/2016
Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé dimanche la libération de l'Australienne Jocelyn Elliott, kidnappée avec son mari médecin mi-janvier au Burkina Faso par des jihadistes liés à el-Qaëda.
"Je confirme que notre ministre des Affaires étrangères Julie Bishop (...) a parlé à Mme Elliott il y a peu de temps", a déclaré M. Turnbull sur la Australian Broadcasting Corporation dimanche matin. Le Premier ministre australien a "remercié le gouvernement du Niger et le gouvernement du Burkina Faso, où les Elliott vivaient lorsqu'ils ont été enlevés".
Au même moment à Ouagadougou le chef de la diplomatie burkinabè Alpha Barry a indiqué à l'AFP que Mme Elliott "a été libérée aujourd'hui (samedi), elle est arrivée sans problème au Niger. Elle a été reçue par le président nigérien Mahamoudou Issoufou". "Pour l'instant on sait que son époux (Arthur Kenneth Elliott) est en vie et se porte bien", a précisé M. Bary, ajoutant que d'autres négociations vont être menées en vue de sa libération. "Nous ferons tout pour le sortir", a-t-il promis. Le ministre a indiqué qu'"aucune rançon n'a été payée ni de conditions posées" par les ravisseurs avant la libération de cette otage.
Originaire de Perth, Arthur Kenneth Elliott (82 ans) et son épouse Jocelyn (84 ans) vivaient au Burkina depuis 1972 et étaient engagés dans des opérations humanitaire en faveur des populations de la province du Soum et celles des pays voisins du Mali et du Niger. L'enlèvement a été revendiqué par Ansar Dine, un groupe jihadiste de l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, allié d'el-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi).
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 11 Fév 2016 - 14:11
Citation :
Attaque de présumés jihadistes dans le nord du Mali : un douanier et deux civils tués
AFP 11/02/2016
Un douanier et deux civils ont été tués jeudi à Hombory, dans le nord du Mali, lors d'une attaque attribuée à de présumés jihadistes, a appris l'AFP de sources douanière et militaires.
"Des jihadistes sont venus tôt ce jeudi à Hombory à bord de deux véhicules pick-up. Ils ont ouvert le feu sur le poste de douane et tué notre collègue Mody Ndiaye qui est arrivé seulement mercredi pour prendre ses fonctions à Hombory. Deux autres civils ont été tués aussi", a affirmé à l'AFP un responsable de la douane locale. Selon la même source, les assaillants ont également brûlé un véhicule, avant de saccager "à l'arme lourde" le bâtiment des douanes.
"Les terroristes sont venus du nord avec des véhicules. Ils avaient des armes de guerre. Ils ont commencé par tirer en l'air, avant d'attaquer la douane", a précisé cette source militaire. "Depuis avant-hier, la police a signalé des mouvements suspects dans la ville", a déclaré de son côté, une source militaire malienne contactée sur place.
L'attaque a créé un vif émoi au sein des habitants de Hombory qui se sont rassemblés jeudi matin non loin de la douane locale, réclamant davantage de sécurité. Un civil au chômage a affirmé à l'AFP avoir vu de loin "trois des terroristes descendre d'un véhicule. Ils étaient enturbannés. On ne voyait pas leur visage. Ils ont pris position à terre avant de tirer sur la douane".
Pour un autre habitant, l'état doit "renforcer la sécurité" pour protéger les civils de la ville. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à el-Qaëda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en en grande partie chassés du Nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et l'ex-rébellion.
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 12 Fév 2016 - 17:31
Citation :
La nébuleuse EIAO
Stratégie et politique 12 février 2016
Les évolutions de la nébuleuse Boko Haram inquiètent les pays africains. Depuis son allégeance à l’organisation d’Al-Baghdadi en mars 2015, la secte, rebaptisée Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), déploie une stratégie à plusieurs vitesses.
Selon des sources sécuritaires basées au Cameroun, l’EIAO regroupe désormais trois factions distinctes. La première, le “noyau dur”, dirigée par Abu Baker Shekau, s’inscrit dans le djihad global, avec pour objectif de s’emparer de l’Etat nigérian. La deuxième est représentée par le groupe “Khalid Al-Barnawi”, précédemment connu sous l’appellation d’Ansaru, dissous en 2013 et qui dispose de cellules à Lagos et opère avec d’autres éléments de l’EIAO au Tchad, au Niger et au Cameroun. Ce groupe se serait rapproché d’anciens membres d’AQMI ayant rejoint l’EI et «ouvert un canal de contacts entre Shekau et des cadres de l’EI en Libye, via des militants islamistes basés en Tunisie». Enfin, la “branche de Borno”, dirigée par Mohammad Daoud, vise l’instauration de la charia dans l’Etat de Borno (nord-est du Nigeria).
Selon ces sources, l’EIAO et les trois factions qui la composent obéissent aux directives d’un émir basé en Libye, un vétéran d’Al-Qaida connu sous le nom d’“Al-Libbi”. Des éléments maliens du MUJAO en feraient partie. Des membres de l’EIAO auraient rejoint les fronts libyen et syrien aux côtés de l’EI, qui aurait par ailleurs envoyé une demi-douzaine de ses formateurs au Nigeria. Les experts sécuritaires craignent des actions d’ampleur au sud du Nigeria contre des installations pétrolières, des cafés ou des hôtels, et plus globalement dans la région du Lac Tchad pour marquer ce ralliement à l’EI.
http://www.ttu.fr/la-nebuleuse-eiao/
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 21 Fév 2016 - 12:22
Citation :
M. Valls promet un renforcement de la coopération militaire avec les pays du Sahel
Posté dans Afrique, Opérations par Laurent Lagneau Le 21-02-2016
Le chef du groupe jihadiste Ansar Dine, même s’il devait s’en douter, est prévenu. « Iyad Ag Ghali est un ennemi de la paix, c’est la cible numéro 2 de l’opération Barkhane, juste derrière la cible Mokhtar Belmokhtar [ndlr, le chef d'al-Mourabitoune]« , a fait savoir, rapporte RFI, l’entourage du Premier ministre, Manuel Valls, lors d’un déplacement à Gao, où ce dernier a rencontré les forces françaises de l’opération Barkhane et rendu hommage aux 7 Casque bleus guinéens tués lors d’une attaque de leur base, à Kidal, la semaine passée.
« Nous sommes en guerre contre un ennemi global. (…) C’est une guerre à mener dans la durée » qui « peut prendre des années. C’est peut-être même l’affaire d’une génération », a affirmé M. Valls.
Le lendemain, soit le 20 février, le Premier ministre français a de nouveau évoqué la menace terroriste à Ouagadougou, théâtre d’une attaque meurtière en janvier, qui, revendiquée par al-Mourabitoune et al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait contraint les forces spéciales françaises à intervenir.
« Le terrorisme s’attaque lâchement aux démocraties et nous partageons les même valeurs. Et c’est pour cela que nous devons renforcer notre coopération en matière de renseignement, de formation des forces de sécurité et des forces armées », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec Roch Marc Christian Kaboré le nouveau président burkinabé.
« Sécurité et coopération que nous devons renforcer dans le cadre du G5 et de l’engagement de la Minusma [Mission multidimentionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali, ndlr] avec le soutien de l’Union européenne », a ajouté le chef du gouvernement français, qui était accompagné de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.
Pour rappel, le G5 Sahel a été crée en février 2014, avec le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, afin de coordonner les actions dans la bande sahélo-saharienne et de renforcer les coopérations en matière de sécurité. L’opération française Barkhane, lancée en août de la même année, s’appuie sur ce dispositif. Quant à l’Union européenne, elle mène une mission de formation au profit des Forces armées maliennes (EUTM Mali).
Quelle forme aura le « renforcement » promis de cette coopération dans le cadre du G5 Sahel? En tout cas, pour le président Burkinabé, la priorité est d’empêcher l’infiltration de jihadistes depuis le Mali voisin, ce qui passerait par des moyens aériens (avions de surveillance, hélicoptères) supplémentaires.
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 29 Fév 2016 - 17:00
Citation :
Barkhane : Il n’y a plus d’avion de chasse français au Niger
Posté dans Afrique, Forces aériennes, Opérations par Laurent Lagneau Le 29-02-2016
Encore récemment, dans le cadre de l’opération Barkhane, l’armée de l’Air comptait 2 Mirage 2000D et 2 Mirage 2000C à Niamey, où sont également basés les drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper et Harfang de l’escadron Belfort.
Mais, afin de renforcer le dispositif de l’opération Chammal – nom de la contribution française à la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis – il a été décidé de transférer les deux Mirage 2000D de la 3e Escadre de Chasse du Niger à la Jordanie. Ne restait donc plus, à Niamey, que les deux Mirage 2000C de l’escadron 2/5 « Île de France. »
Du moins était-ce encore le cas jusqu’à ces derniers jours. En effet, la page Facebook administrée par l’État-major des armées pour rendre compte des opérations en cours a annoncé, le 27 février, le retour à Orange de ces deux Mirage 2000C. « La force Barkhane reste appuyée par 4 Rafale basés à N’Djamena (Tchad) », est-il seulement précisé.
Ce choix peut paraître surprenant. Comme l’avait expliqué l’an passé un navigateur officier système d’armes (NOSA) au mensuel Air Fan, la proximité entre les drones MALE du 1/33 Belfort et les Mirage 2000 créait en effet une forte plus-value dans la mesure où cela permet d’accélérer les échanges d’informations.
« Lorsque nous sommes scramblés pour porter assistance à des troupes au sol, nous prenons 5 minutes pour étudier les images en temps réel du drone s’il est également engagé au profit des TIC [ndlr, Troops in Contact, troupes au contact avec l'ennemi]. Nous pouvons nous imprégner de la situation en regardant un écran de 102×75 cm. Ces 5 minutes (…) restent très productives car, à notre arrivée sur zone, nous avons déjà pris connaissance des caractéristiques géographiques des lieux », avait expliqué ce NOSA, pour qui la « colocalisation des chasseurs et des drones devrait être systématiquement recherchée à l’avenir. »
Par ailleurs, le 21 février dernier, les 3 MQ-9 Reaper et les 2 Harfang de l’escadron 1/33 Belfort ont dépassé le cap des 15.000 heures de vol au-dessus de la bande sahélo-saharienne depuis janvier 2013, date du début de l’opération Serval.
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 13 Mar 2016 - 17:57
Citation :
Côte d'Ivoire : fusillade sur une plage près d'Abidjan, de nombreux morts
Des hommes armés de kalachnikovs ont déclenché une attaque meurtière dimanche à Grand-Bassam, à environ 40 km de la capitale économique du pays. Une source policière parle de 12 morts. http://www.lefigaro.fr/international/2016/03/13/01003-20160313ARTFIG00131-cote-d-ivoire-fusillade-meurtriere-dans-une-station-balneaire-proche-d-abidjan.php
_________________ “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” Albert Einstein.
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 14 Mar 2016 - 12:57
Lors d'un entretien téléphonique entre SM et Ouatarra , M6 à proposé d'envoyer une équipe du BCIJ pour épauler nos amis et frères Ivoiriens.
Source : JT 2M
youssef_ma73 General de Brigade
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 14 Mar 2016 - 13:02
Oui c'est sur le topic BCIJ
_________________ “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.” Albert Einstein.
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 15 Mar 2016 - 17:33
Citation :
Une équipe du GIGN sera déployée au Burkina Faso
Posté dans Forces spéciales, Gendarmerie, Opérations par Laurent Lagneau Le 15-03-2016
À l’occasion d’un déplacement à Abidjan en compagnie de son collègue des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé le déploiement prochain d’une équipe du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) au Burkina Faso.
Cette annonce a été faite deux jours après l’attentat de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et commis probablement avec des recrues locales. Les deux ministres français ont ainsi fait le voyage à Abidjan pour « témoigner » de la solidarité de la France.
« Dans le cadre de l’opération Barkhane, et suite aux contacts que j’ai pris avec le directeur général de la Gendarmerie nationale, nous avons décidé de positionner à Ouagadougou des éléments du GIGN », a ainsi déclaré M. Cazeneuve.
Cette équipe du GIGN pourra « dans la région, en cas d’attaque, intervenir rapidement, apporter des formations, apporter un concours dans des circonstances de crise de terrorisme », a expliqué le ministre de l’Intérieur.
L’attentat contre le complexe hôtelier de Grand-Bassam est le troisième du genre revendiqué par AQMI en Afrique de l’Ouest, après ceux de Bamako et de Ouagadougou.
Pour rappel, dans le cadre de l’opération Barkhane, le Burkina Faso accueille déjà des unités des forces spéciales françaises (opération Sabre).
messages : 4496 Inscrit le : 28/11/2009 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 19 Mar 2016 - 9:44
youssef_ma73 a écrit:
Citation :
Côte d'Ivoire : fusillade sur une plage près d'Abidjan, de nombreux morts
Des hommes armés de kalachnikovs ont déclenché une attaque meurtière dimanche à Grand-Bassam, à environ 40 km de la capitale économique du pays. Une source policière parle de 12 morts. http://www.lefigaro.fr/international/2016/03/13/01003-20160313ARTFIG00131-cote-d-ivoire-fusillade-meurtriere-dans-une-station-balneaire-proche-d-abidjan.php
http://www.yawatani.com/index.php/politique/10911-le-maroc-aurait-alerte-la-cote-d-ivoire-sur-le-risque-d-attentats-quelques-semaines-avant-l-attaque-a-grand-bassam-selon-cnn a écrit:
Le Maroc aurait alerté la Côte d'Ivoire sur le risque d'attentats quelques semaines avant l'attaque à Grand-Bassam selon CNN
Quelques semaines avant l'attaque terroriste survenue le 13 mars dans la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire, les services de sécurité marocains auraient alerté le gouvernement ivoirien des risques d'attentats sur les côtes du pays.
C'est ce que rapporte CNN ce vendredi 18 mars dans un reportage sur la fusilladeperpétrée par des membres de l'organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a provoqué la mort d'au moins seize civils et trois militaires.
"Une source militaire ivoirienne a indiqué que les services de sécurité marocains ont mis en garde le gouvernement ivoirien il y a plusieurs semaines sur une possible attaque dans les stations balnéaires de Côte-d'Ivoire", écrit CNN, qui rappelle que ces derniers mois, "AQMI et ses branches affiliées, dont Al-Mourabitoun, ont frappé des hôtels au Mali et au Burkina Faso voisin".
"Mais en dépit de l'avertissement présumé et de la résurgence d'AQMI dans la région, les forces de sécurité ivoiriennes ont pris beaucoup de temps pour arriver sur les lieux selon plusieurs témoins oculaires", ajoute le site d'information américain.
On est decidement sur tous les points chauds
_________________
""Qu'importe que je sois de mauvaise foi puisque je lutte pour une cause juste. Qu'importe que je lutte pour une cause injuste puisque je suis de bonne foi""
“L'histoire n'est que la géographie dans le temps, comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace.”
@Winners Commandant
messages : 1006 Inscrit le : 22/03/2014 Localisation : Rabat Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 25 Mar 2016 - 14:58
Reunion a Charam cheikh en Egypt entre 23 ministres de defense de 23 pays dont les pays du Sahel, en plus de 5 pays de l'europe ( France, Espagne, Italie, Grece et Chypre), en plus du Maroc.
Parmis les resolutions sortie de cette reunion, le respect de l'integrité territoriale des pays, et ne pas encourrager les separatistes.
http://www.alquds.co.uk/?p=505677
Drole notre voisin de l'Est n'est pas la. est ce par choix ou il a été ecarté?
jf16 General de Division
messages : 41440 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 14 Avr 2016 - 17:23
Citation :
La stratégie peule d’AQMI
14 avril 2016/Actualité Stratégie et politique
Prenant le contre-pied de Daech, AQMI a opéré un tournant stratégique en Afrique depuis 2012, en intégrant le fait que les appartenances communautaires constitueraient un frein à son expansion s’il tentait, comme par le passé, de les nier au profit de l’internationale salafiste.
L’organisation a donc laissé jouer les solidarités ethniques et tribales afin de pouvoir mieux les instrumentaliser. Touarègues, Berbères, Arabes, Peuls, Songhaïs, plusieurs groupes islamistes se sont cristallisés autour de l’appartenance ethnique, avant de prêter allégeance à AQMI. Une stratégie gagnante, puisque, au cours des derniers mois, nous assistons dans la BSS aux prémices de ce qui pourrait constituer une véritable insurrection islamiste.
Avec 35 millions de pasteurs nomades répartis sur toute la bande sahélienne depuis le Tchad jusqu’au Sénégal, en passant par la Centre Afrique, le Nigeria et le Mali, la communauté peule est une cible de choix pour répandre le djihad. Si un groupe malien, le Front de libération du Macina, actif entre Mopti et Ségou, s’est constitué en janvier 2015 pour mener des attaques au sud du Mali, le groupe Ansaru, également à domination peule, né au Nigeria et autrement plus puissant, serait une pièce maîtresse dans le jeu d’AQMI.
Revendiquant l’héritage d’un imam peul, Usman dan Fodio, ayant proclamé le djihad et créé le califat de Sokoto au XIXe siècle (à cheval entre le Cameroun, le Niger et le Nigeria), les Peuls de la secte Boko Haram, dominée par l’ethnie Kanuri, ont prêté allégeance à AQMI, suite à plusieurs dénonciations de leurs membres à l’armée nigériane lors de l’hiver 2012.
Les leaders de ce groupe, comme Abu Usmatul al-Ansari, le fondateur, Khalid al-Barnawi, le chef militaire (ancien du GSPC et proche de Mokhtar Belmokhtar) et ses lieutenants, Abu Mohammed et Abubakar Adam Kambar, ont tous été entraînés dans le désert algérien, comme ceux du Mujao, par AQMI, qui leur déléguera son intermédiaire mauritanien pour monnayer la libération de leurs otages allemand, français, italien et britannique.
Opérant au nord du Nigeria comme au sud du Niger, et vraisemblablement pilotés depuis le Mali, les membres d’Ansaru seraient désormais utilisés pour servir la nouvelle stratégie d’AQMI, visant à impacter l’économie de la région en ciblant au sein des sites hôteliers les expatriés occidentaux. En effet, selon plusieurs témoignages consécutifs des attaques à Bamako, Ouagadougou et en Côte d’Ivoire, les assaillants en seraient issus. Les services sénégalais seraient, en raison de la paupérisation croissante de la communauté peule et de son ressenti, déjà en état d’alerte.