messages : 1646 Inscrit le : 10/05/2009 Localisation : alger Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Jan - 19:34
Rappel du premier message :
pour illustrer ce nouveau fil de discussion et lancer le debat je vous invite a lire cet article HALLUCINANT sur la realité des filieres d emigrations clandestines au Mali
Citation :
Trafic d’Etres humains au Nord du Mali
Le voyage de la peur
Depuis plusieurs mois, TTU tente de comprendre l’évolution dans la bande du Sahel et dans la région Touarègue. A Gao, capitale de la 7e Région du Mali (au nord du pays), le quartier Château abrite depuis plusieurs années une antenne de transit d’immigrants clandestins qui viennent en général de nombreux pays d’Afrique francophone ou anglophone mais également du Sri-Lanka (le plus souvent des Tamouls), du Pakistan, etc à destination de l'Europe via les pays les pays méditerranéens. Les listes des « passagers » sont établies par ordre d’arrivée. Les passeurs, bien connus des services, sont également inscrits dans cet ordre. Comme on dit dans le milieu, « chacun attend son tour ».
Mais il ne suffit pas d’être premier sur la liste pour trouver son strapontin dans la première caravane pour la Méditerranée. Des négociations sont d’abord menées entre les passeurs, les chefs des groupes d’immigrants et les chefs d’antennes sur « les frais de transport et les risques ». Selon nos informations locales, les discussions peuvent souvent durer plusieurs jours avant d’aboutir à une entente entre les parties (immigrants et chefs des groupes d’immigrants, passeurs et chefs des groupes d’immigrants, et enfin entre les passeurs et les chefs d’antenne…). Les chefs des groupes d’immigrants rendent compte à leurs camarades et ensuite procèdent à la collecte de l’argent qui constitue, comme dans tout groupe mafieux, le butin. Les chefs des groupes des immigrants (ceux qui sont adoubés par les immigrants pour les représenter dans les négociations) prélèvent un pourcentage avant la remise de l’argent aux responsables de l’antenne de transit. Les chefs d’antenne prélèvent aussi leur pourcentage avant la remise de l’argent aux passeurs. Quant aux passeurs, ils remettent un autre pourcentage aux chefs d’antenne pour garantir le prochain voyage. L’argent généré est ensuite blanchi selon différents circuits encore mal connus.
Le voyage démarre sous l’œil bienveillant des agents des services de sécurité maliens qui touchent au passage, de la part des passeurs et de l’antenne, « le prix d’un thé… ». La caravane des immigrants traverse le Sahara touareg malien pour entrer en Algérie, Libye, Maroc… Ils sont des milliers à tenter chaque année la « traversée » du Sahara. Cette rotation d’immigrants est permanente et selon une interminable chaîne où chacun, ou presque, trouve son compte sur le dos des immigrants.
Pour rejoindre, depuis Gao, la ville de Tamanrasset (Sud Algérien), le voyage harassant dure de 5 à 7 jours. Les clandestins (hommes et femmes) sont entassés dans les véhicules comme du bétail. Ils font en général partie d’une caravane de plusieurs véhicules (2 à 6 véhicules). Ils traversent le territoire des Touaregs de l’Adrar des Iforas dans le Nord du Mali (région de Kidal) pour atteindre l’Algérie. Des droits de passage sont possibles. Quand ils réussissent à rejoindre Tamanrasset, le plus grand nombre des immigrants est raflé par la police des frontières algérienne (PAF). Ils sont regroupés dans l’enceinte de la PAF, dans des conditions plus que difficiles. Après plusieurs jours de détention, ils sont mis dans des camions algériens qui les déposent à Tinzawaten, village frontière algérien, situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Mali. Dans le cadre de Frontex, le dispositif surveillance de ses frontières extérieures de l’Union Européenne, l’Algérie touche des subventions pour toute reconduite de clandestins à ses frontières ; elle a donc tout intérêt à ce que cette situation perdure ; c’est donc devenu un cycle sans fin dans lequel l’Europe et les Etats Africains sont devenus les principaux piliers du système inhumain qui a cours dans le désert (et en mer).
Survivre et ne pas craindre l’échec
De Tinzawaten, certains immigrants tentent de revenir à Tamanrasset, d’autres cherchent des petits boulots sur place pour trouver l’argent pour rentrer au Mali. Les passeurs qui les suivent dans tous leurs déplacements leur font miroiter un avenir meilleur et leur promettent de réussir là où le premier voyage a échoué. Ceux qui réussissent à échapper à la police algérienne de Tinzawaten ou de Tamanrasset traversent le sud algérien en direction du Nord de l’Algérie, grâce à d’autres passeurs qui, à Tamanrasset, prennent le relais.
Un nombre important d’immigrants (ceux qui ne sont pas arrêtés en chemin) réussit à joindre les grandes Wilayas du Nord de l’Algérie et poursuivent leur route vers la frontière algéro-marocaine. Où ils seront pris en mains par d’autres passeurs, vers le Nord du Maroc, où d’autres passeurs tenteront de leur faire traverser la mer pour entrer en Europe. Le Maroc fera son maximum pour les arrêter, et toujours dans le cadre du dispositif Frontex, touchera des subsides pour les refouler vers l’Algérie.
Les immigrants qui tentent depuis l’Algérie d’aller vers la Libye seront accueillis par des passeurs libyens qui les attendent aux premiers postes frontaliers algéro-libyens (Ghat et Elbarkate). Les passeurs libyens entassent les immigrants les uns sur les autres dans des Peugeot 504 bâchées ou des Mazda et les couvrent d’une bâche pour les dissimuler aux contrôles de police libyens. Ces passeurs partent de Ghat et Elbarkate en passant par Oubari, Sabha (deux grandes régions du sud libyen (dont la majorité de la population est touareg) et arrivent avec leurs immigrants à Tripoli sans difficultés majeures. Sur la route qui mène à la capitale libyenne, chaque fois qu’ils tombent sur un contrôle de police, les passeurs disent « transporter des légumes et des fruits » et glissent quelques billets aux policiers, et cela marche toujours. Dès leur arrivée à Tripoli, certains immigrants cherchent et trouvent un travail journalier. D’autres campent près de la mer en attendant d’entrer en contact avec d’autres passeurs pour traverser la Méditerranée vers l’Europe. La police libyenne organise régulièrement des rafles et garde les immigrants en détention pendant souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. Périodiquement, des immigrants d’originaire malienne sont expulsés par dizaines et mis dans un avion pour Bamako, capitale du Mali (où ils ne recevront aucun accueil et aucune aide de l’Etat malien pour leur réinsertion au pays et seront donc tentés de repartir à nouveau). D’autres sont rapatriés vers leur pays d’origine en fonction d’accords passés avec ces pays. D’autres immigrants sont relâchés, et tentent leur chance pour quitter la Libye et rejoindre l’Europe par la mer.
Des passeurs sans scrupule : quelques exemples vécus
Certains passeurs prennent en otages leurs passagers après avoir quitté Gao (Nord Mali). On se souvient que fin 2006, près de la frontière algérienne à Insabouk (en territoire Malien), des passeurs ont pris en otages leurs passagers, en majorité des Sri-Lankais (Tamouls), Pakistanais, Camerounais, Gambiens et quelques Maliens. Ils étaient 157 immigrants. Les passeurs avaient réclamé au chef d’antenne de Gao, le nommé Alassane Maiga, la somme de 187 millions de francs CFA (285.000 euros) et fait savoir que « le non paiement de cette somme entrainerait la mort de tous les immigrants…». Les passeurs avaient empêché les immigrants pris en otages de se nourrir et les avaient obligés à boire de l’eau bouillante. Le chef d’antenne de Gao, Alassane Maiga, était alors entré en contact avec les parents de certains immigrants pour leur expliquer la situation et leur demander de contribuer au paiement de la rançon. Des éléments de la rébellion touareg avaient constaté des remue-ménage suspects dans la zone et pensaient qu’il s’agissait de patrouilles de l’armée malienne. Après avoir pris les renseignements nécessaires, ils avaient finalement compris de quoi il retournait.
Dix jeunes combattants de la rébellion touareg avaient alors monté une opération de sauvetage des immigrants. L’assaut avait duré une demi-heure après des échanges des tirs nourris de part et d’autre. Les immigrants avaient été récupérés et les passeurs arrêtés par les Touaregs. L’un des passeurs avait fourni le nom et le numéro de téléphone du chef de l’antenne de Gao. Les combattants touaregs étaient entrés en contact avec ce chef d’antenne, Alassane Maiga, et son second Anara. Leur ayant expliqué le dénouement de la situation, ils leur avaient dit qu’ils étaient « responsables de ce commerce humain, que les passeurs allaient ramener les immigrants à Gao et que si un seul de leurs cheveux était touché », « ils sauraient où les joindre… ». Les Touaregs avaient récupéré les armes des passeurs et les avaient obligés à retourner à Gao avec l’ensemble des immigrants. Que s’est-il passé ensuite ? Ces immigrants sont-ils repartis de Gao pour une nouvelle traversée après ce qu’ils venaient de vivre ? Des centaines de situations comme celle-ci se sont produites et continuent de se produire.
Prenons un autre exemple : un véhicule bâché quitte Gao pour le Sud algérien, avec à bord 25 immigrants clandestins, hommes et femmes, tous entassés les uns sur les autres (véhicule généralement fait pour transporter au maximum 9 personnes). Il tombe en panne à 90 km du poste frontière algérien de Borj Baji Moctar (au Nord-Ouest de Tessalit, qui est le poste frontalier malien). Les provisions sont épuisées puisqu’il est prévu d’entrer en Algérie le même jour, jour de la panne. On est en pleine saison chaude, il fait près de 45° à l’ombre. Le chauffeur, c’est-à-dire le passeur, prend alors la décision de se rendre en Algérie pour chercher un mécanicien et la pièce qui manque. Il confie à son apprenti (d’origine touareg) qui assurait sa protection rapprochée, de veiller sur les immigrants et sur la voiture ; il prévoit d’être de retour dans une journée et de rapporter des provisions. Il part à pied vers Borj Baji Moctar, poste frontalier algérien, situé à 90 km de là. Deux jours passent, il n’est toujours pas de retour. Les immigrants croient qu’ils ont été abandonnés. Ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Il ne leur reste plus qu’à se dévorer entre eux. Ils s’emparent de l’apprenti d’origine touareg et le tuent. Il sert de repas pour l’ensemble des immigrants.
Le troisième jour, le passeur n’est toujours pas de retour, ils s’emparent d’une femme qui fait partie du groupe et lui font subir le même sort. D’autres s’en vont, sans aucune orientation, l’essentiel étant de partir quelque part. C’est seulement le quatrième jour que le passeur revient dans une voiture avec un mécanicien, la pièce et des provisions. En s’approchant du lieu de la panne, il constate des vautours qui survolent la zone. De plus près, les immigrants courent à sa rencontre. Il comprend ce qui s’est passé après son départ. Il revient sur ses traces et retourne à Borj Baji Moctar (poste frontalier algérien). Il revient un jour plus tard et trouve sur place seulement deux immigrants qui sont encore vivants. Ils lui racontent la tragédie. Les deux survivants font savoir que les autres sont partis. Le passeur répare sa voiture et entre en Algérie. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas dévorés entre eux ? Ils sont certainement morts et ensevelis quelque part dans les dunes de sable.
Bien évidemment, il n’y a aucun recours contre ces organisations criminelles dont les réseaux sont bien implantés et ne cessent de grandir et de se ramifier dans les pays du Sahel.
Quel impact pour les Touaregs qui peuplent le Sahara.
Les Touaregs qui peuplent le Sahara du Nord du Mali ne peuvent qu’assister impuissants à ce trafic d’être humains -qui traverse leurs territoires- dont l’issue pour ces immigrants est souvent la mort. Ils tentent quand ils le peuvent de porter secours à ces êtres humains en danger. Et restent stupéfait face à cette absence de réactions des autorités politiques des pays du Sahel et des pays africains. Ils observent la tragédie, le sacrifice de centaines, voire de milliers de jeunes, d’hommes, de femmes. On voit là l’échec des politiques des dirigeants africains. Car la responsabilité n’est pas seulement imputable aux pays qui organisent les reconduites des immigrants clandestins dans leurs pays d’origine. Malgré la situation de citoyens de seconde zone dans laquelle l’Etat malien maintient les Touaregs depuis l’indépendance du pays, on pourrait s’étonner que très peu d’entre eux cherchent à émigrer vers l’Europe et qu’on ne les retrouve pas dans ces cohortes d’immigrants clandestins.
http://www.ttu.fr/francais/Dossiers/index.html
Auteur
Message
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 9 Aoû - 0:10
Citation :
08.08.2022
ISR: un nouveau venu français et qui fait ses début au Tchad?
Repéré par Alain Le Bloa, un avion ISR appartenant à une société française baptisé LMO FLY Dynamics Development:
L'avion en question est récemment arrivé au Tchad, en provenance de Toulouse qu'il a quitté le 28 juillet; il est arrivé à N'Djamena le 30 du même mois:
Et du côté de la société? Un site web a été ouvert (en anglais): https://www.lmo-flydynamics.com/
La société immatriculée le 4 mars 2021, à Tarbes, est implantée à Souyeaux (Hautes-Pyrénées). La liste de ses activité précise: "l'achat et la vente de pièces détachées et de matériels aéronautiques. l'achat, la vente et la location d'aéronefs". Les documents officiels cite" Ludovic MARTINHO (Président), Christophe COSTES (Directeur Général)". Ce dernier est le président de Fly Dynamics fondée en 2014.
Selon le site web, elle propose des prestations de type "Intelligence, Surveillance and Reconnaissance" et des "charter services" (la page du site web est agrémentée d'une photo d'un avion de l'Esterel...).
Question encore sans réponse: de l'ISR, c'est bien mais au profit de qui?
ISR: un nouveau venu français et qui fait ses début au Tchad? : Lignes de défense (ouest-france.fr)
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 15 Aoû - 22:34
Citation :
14.08.2022
Niger, Burkina: des manifestations contre la présence militaire française
Une quinzaine d'organisations de la société civile nigérienne ont lancé, début août, un mouvement dénommé "M62: Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple", en vue de s'opposer à la présence militaire française au Niger. Elles ont appelé à "une journée de protestation à travers l'organisation d'une marche pacifique suivie de meeting le mercredi 17 août 2022 à partir de 9h sur l'ensemble du territoire national notamment dans tous les chefs-lieux de communes, de départements et de régions".
La mobilisation annoncée pour le 17 au Niger s'inscrit dans la dynamique observée au Burkina Faso voisin avec un rassemblement, vendredi dernier, dans la capitale. La police a dispersé vendredi à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui tentaient de se rassembler à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso.
Rassemblés par petits groupes au rond-point des Nations unies, au coeur de Ouagadougou, les manifestants dont certains brandissant des drapeaux russes (voir ci-dessus), ont tenté de marcher en direction de l'ambassade de France, avant d'être dispersés par la police. Ce rassemblement s'est tenu à l'appel d'une nouvelle coalition d'organisations rassemblées au sein du M30 Naaba Wobgo, du nom d'un ancien empereur mossi qui s'était opposé à la France au XIXe siècle. Le M30 demande "la rupture de tous les accords de coopération militaire et économique" et "la fin de l'expertise technique internationale".
Niger, Burkina: des manifestations contre la présence militaire française : Lignes de défense (ouest-france.fr)
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 17 Aoû - 23:40
Citation :
17.08.2022
Barkhane: le combat continue en BSS avec un nouveau dispositif
Les derniers militaires de la force Barkhane ont quitté le hub logistique de Gao, au Mali, lundi. Un "pion" de 150 militaires français a assuré la garde du camp avant de l'évacuer dans la nuit du 14 au 15 et de rejoindre le Niger vers 13h lundi (heure de Paris).
Ce "défi militaire logistique majeur, relevé en bon ordre et en sécurité et en transparence", a eu lieu dans un "contexte politique jugé incompatible", selon l'EMA.
Ce même EMA précise que le combat continue contre les GAT avec un nouveau dispositif sur quatre pays de la BSS où désormais quelque 3 000 soldats français de la force Barkhane sont encore présents:
Sur le plan logistique, cette réarticulation a été réalisée via 150 convois aériens impliquant plusieurs vols à chaque fois (l'EMA précise en particulier que 400 vols environs d'A-400M français ont été réalisés).
Les convois ont aussi terrestres (60) et maritimes (5).
Barkhane: le combat continue en BSS avec un nouveau dispositif : Lignes de défense (ouest-france.fr)
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 26 Sep - 22:01
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 22 Jan - 20:25
Citation :
22.01.2023
Sans surprise, le Burkina Faso dénonce l'accord de défense avec la France
La récente visite de la secrétaire d'Etat française, Chrysoula Zacharopoulou, à Ouagadougou pour tenter de décrisper les relations avec la junte tentée par un rapprochement avec la Russie, n'aura servi à rien. Elle a eu beau jouer l’apaisement, assurant que la France était « capable de faire différemment, dans l’écoute, le respect, l’humilité » et reconnaissant que « c’est une attente qui est exprimée, avec force ici », le Burkina Faso a demandé le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d'un mois.
"Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire", a indiqué samedi l'Agence d'information burkinabè (AIB).
"Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023 donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018 un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè", poursuit l'agence nationale.
Selon une source proche du gouvernement burkinabé, "ce n'est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire", a-t-elle précisé.
Quelque 400 soldats des forces spéciales de l’opération Sabre stationnent près de la capitale.
Sans surprise, le Burkina Faso dénonce l'accord de défense avec la France : Lignes de défense (ouest-france.fr)
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 29 Mai - 19:48
Shugan188 Modérateur
messages : 5674 Inscrit le : 12/05/2015 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 16 Juin - 20:58
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 19 Juin - 22:51
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 30 Juil - 18:15
Citation :
Paris promet une réponse « immédiate et intraitable » en cas d’attaque contre ses ressortissants au Niger
PAR LAURENT LAGNEAU · 30 JUILLET 2023
Le 29 juillet, à l’issue d’un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron, le ministère des Affaires étrangères a fait savoir que la France allait suspendre « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Niger après la prise du pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie [CNSP] dirigé par le général Abdourahamane Tchiani. Et d’exiger le « retour sans délai à l’ordre constitutionnel nigérien, autour du président Bazoum, élu par les Nigériens ».
Pour la France, le Niger est un partenaire clé dans la région du Sahel. Outre les considérations portant sur l’approvisionnement en uranium, via le site d’Arlit, exploité par Orano [ex-Areva], ce pays accueille environ 1500 militaires français engagé dans des missions de contre-terrorisme et de coopération avec les forces armées nigériennes.
Cela étant et même si sa position à l’égard du putsch mené par le général Tchiani est partagée par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, la France a été la cible d’une manifestation ayant réuni des « milliers » de personnes devant son ambassade, à Niamey, ce 30 juillet. Selon le correspondant du quotidien Le Figaro, la foule a scandé des slogans anti-français tout en exhibant des drapeaux russes.
« Nous voulons la Russie. Nous voulons de nous partenaires pour nous accompagner dans notre indépendance. Nous voulons suivre l’exemple de nos cousins du Mali et du Burkina », a dit un manifestant. Pour rappel, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, n’avait pas tardé à saluer le putsch du général Tchiani…
Quoi qu’il en soit, cette manifestation a été lancée à l’initiative du mouvement civil M62, lequel s’en était déjà pris à l’opération française Barkhane en 2021. Et elle a donné lieu à des actes hostiles à l’égard de la France, la plaque de l’ambassade ayant été arrachée et piétinée, avant d’être remplacée par des drapeaux nigériens et russes. Et des manifestants ont même tenté de pénétrer à l’intérieur du bâtiment, avant d’être dispersés par des grenades lacrymogènes lancées par les forces nigériennes.
Plus tard, le Quai d’Orsay a condamné « toute violence contre les emprises diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’État hôte ». Et d’ajouter : « Les forces nigériennes ont l’obligation d’assurer la sécurité de nos emprises diplomatiques et consulaires au titre des Convention de Vienne » et « nous les appelons instamment à remplir cette obligation que leur impose le droit international ».
Mais la réaction de l’Élysée a été plus explicite. « Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable. Le Président de la République ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêt », a averti la présidence française, avant de rappeler le soutien de Paris à toutes les initiatives régionales [à commencer par celles de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest – CEDEAO] visant à « la restauration de l’ordre constitutionnel ».
La CEDAO doit se réunir pour décider d’éventuelles sanctions contre le Niger… Seulement, la junte désormais au pouvoir à Niamey y avoir une menace d' »intervention militaire imminente ».
« L’objectif de cette rencontre est la validation d’un plan d’agression contre le Niger, à travers une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec les pays africains non-membres de l’organisation et certains pays occidentaux », a en effet estimé le CNSP, via un communiqué diffusé ce 30 juillet. « Nous rappellerons une fois de plus à la CEDEAO ou tout autre aventurier notre ferme détermination à défendre notre patrie », a-t-il insisté.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 30 Juil - 18:29
Citation :
Coup d'État au Niger: la Cédéao prend des sanctions, le président tchadien à Niamey pour une médiation
Après une réunion au Nigeria, les chefs d’État de la Cédéao ont lancé un ultimatum aux putschistes et ont décidé de sanctions financières. Mahamat Idriss Déby est à Niamey pour une médiation.
Publié le : 30/07/2023 - 14:56 Modifié le : 30/07/2023 - 15:44
Le président tchadien Mahamat Déby a été reçu à Niamey par l'ancien chef d'état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody ce dimanche 30 juillet 2023.
Le président tchadien Mahamat Déby a été reçu à Niamey par l'ancien chef d'état-major des armées du Niger, le général Salifou Mody ce dimanche 30 juillet 2023. Gouvernement tchadien
Le chef de l'État tchadien Mahamat Idriss Déby est arrivé ce dimanche 30 juillet à Niamey pour une médiation après avoir rencontré le président nigérian Bola Tinubu, également président en exercice de la Cédéao. Le président tchadien, dont le pays est voisin du Niger mais n'est pas membre de l'organisation ouest-africaine, « n'a pas un mandat spécial acté de la Cédéao », a précisé le porte-parole du gouvernement tchadien.
Un peu plus tôt, l’organisation ouest-africaine s’était rassemblée à huis clos à Abuja pour décider des mesures à prendre, quatre jours après le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum. À l’issue de cette réunion, les chefs d’État ont annoncé un ultimatum d’une semaine pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, rapporte notre correspondant à Abuja, Moïse Gomis. Ils n’excluent pas le « recours à la force » si nécessaire. En attendant, des sanctions ont été décidées avec effet immédiat : fermeture des frontières puis des vols en direction du Niger, plus de transactions commerciales avec le Niger, plus de transactions énergétiques avec le Niger, gel des avoirs bancaires.
Blocus économique La Cédéao veut ainsi imposer un véritable blocus économique pour faire plier les putschistes. Bola Ahmed Tinubu a donné la ligne, à savoir une tolérance zéro contre tout auteur de coup d'État dans la sous-région. Tous les chefs d'État et de gouvernement l'ont suivi. Une réunion des chefs d’état-major de la Cédéao doit se tenir en urgence pour soumettre rapidement un plan d'action.
Le président Mohamed Bazoum est considéré par ses pairs comme le seul président légitime. Seuls ses actes et ceux de ses représentants sont reconnus par l’organisation ouest-africaine. La Cédéao exige la libération et la restauration du pouvoir du chef de l’État, qu’elle considère d’ailleurs comme un otage, tout comme sa famille et les membres du gouvernement du Niger. Les chefs d’État de l’organisation régionale ont indiqué qu’ils tiendraient la junte pour responsable, si par malheur quelque chose arrivait à Mohamed Bazoum.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 31 Juil - 22:07
Citation :
Niger: les putschistes accusent la France de préparer une intervention militaire contre le palais présidentiel
Au Niger, ce 31 juillet, le Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) accuse les forces françaises de préparer une intervention militaire contre le palais présidentiel. Selon la junte, l'objectif visé est la libération du président Mohamed Bazoum.
Publié le : 31/07/2023 - 12:48 Modifié le : 31/07/2023 - 13:23
Cette capture d'écran vidéo de l'ORTN - Télé Sahel le 31 juillet 2023 montre le colonel-major Amadou Abdramane lisant une déclaration à la télévision nationale. AFP -
Dans un communiqué, toujours lu par le colonel-major Amadou Abdramane, le CNSP déclare que « la France a tenu une réunion à l'état-major de la Garde nationale pour obtenir les autorisations politiques et militaire nécessaires ».
D'après la junte, ces autorisations ont été accordées par le Premier ministre par intérim Hassoumi Massaoudou et par le commandant de la Garde nationale, le colonel-major Midou Guirey.
Pour appuyer sa déclaration, le CNSP parle de documents signés par les autorités déchues et autorisant « le partenaire français à effectuer des frappes au sein du palais présidentiel, afin de libérer le président Mohamed Bazoum, pris en otage ».
Paris dément RFI n'a pu joindre l'ancien gouvernement nigérien, ni les autorités françaises pour vérifier l'authenticité de ces documents. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna à néanmoins a démenti ce lundi les accusations de la junte qui a pris le pouvoir au Niger, selon lesquelles la France voudrait « intervenir militairement » dans le pays. « C'est faux », a-t-elle déclaré sur la chaîne BFM. Elle a aussi estimé qu'il était « possible » de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement. « Et c'est nécessaire, car ces déstabilisations sont périlleuses pour le Niger et ses voisins », a-t-elle souligné.
Hier, le CNSP a aussi accusé « les services de sécurité d'une chancellerie occidentale » d'avoir « tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leurs armes » sur des manifestants et provoquant six blessés.
La France n'est pas citée, mais la déclaration faisait suite à un rassemblement de personnes qui ont tenté de fracturer une entrée de l'ambassade, ce dimanche.
En réaction, la diplomatie française a affirmé qu'elle n'a « pas d'autre objectif que la sécurité de ses ressortissants », tout en rappelant qu'elle ne reconnaît que l'autorité du président Bazoum et des institutions démocratiquement élues.
L’Allemagne sanctionne, la Russie appelle « à la retenue » Autre réaction internationale, sur le plan financier cette fois : après Paris samedi, l'Allemagne annonce la suspension de son aide au développement et de son appui budgétaire au Niger. Cela concerne tous les paiements directs et toutes les coopérations bilatérales pour le développement. Berlin se dit prête à « prendre d'autres mesures ».
L'Union européenne est sur la même ligne. Josep Borrell, le chef de sa diplomatie, dit que l'UE appuiera rapidement et résolument les décisions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et notamment le blocus économique ordonné ce 30 juillet.
De son côté, la Russie appelle « toutes les parties à la retenue afin d'éviter d'en arriver à des pertes humaines ». Son porte-parole explique que la situation au Niger « suscite une sérieuse préoccupation » et appelle « à un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays ».
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 31 Juil - 22:14
Citation :
Coup d’État au Niger: la Cédéao a-t-elle les moyens d’intervenir militairement?
Pour répondre au coup d’État au Niger, la Cédéao a indiqué qu’elle « prendra toutes les mesures nécessaires ». En plus des sanctions économiques décidées dimanche 30 juillet, cela « peut inclure l’usage de la force ». Mais si le sujet d’une force militaire commune de l’organisation économique d’Afrique de l’Ouest est régulièrement mis sur la table, les choses avancent lentement.
Publié le : 31/07/2023 - 20:30
Fin 2022, la Cédéao a une nouvelle fois décidé de renforcer les forces en attente de l’organisation (FAC). Le sujet a même été évoqué lors du sommet en Guinée-Bissau au début du mois de juillet. Selon le document de préparation de ce sommet que RFI avait pu consulter, les chefs d'État s'étaient mis d'accord pour réfléchir à la mise en place d'une force militaire commune.
Celle-ci pourrait intervenir dans deux cas, selon les observateurs et les participants aux discussions. Le premier serait lors de missions offensives, de recherche et de destruction pour lutter contre les groupes terroristes actifs : il s'agirait alors de la protection des civils en appui et en collaboration avec les armées régulières locales.
Le second cas de figure d'intervention, lors duquel ces effectifs sous bannière de la Cédéao pourraient intervenir, serait en cas de menace sur l'ordre constitutionnel. Par exemple, lorsque des personnes tentent de renverser le pouvoir en place dans l'un des pays membres. C'est sur ce dernier point que l'opération militaire au Niger, qui n'est pas exclue par la Cédéao, pourrait se reposer.
Peu de détails sur l’organisation Pour le moment, peu de détails ont émergé sur cette force conjointe, notamment sur son financement. Mais l'objectif évoqué à l'issue du sommet de Bissau serait d'attendre 5 000 hommes, issus des rangs des pays membres. Face à l'urgence de certaines situations sur le terrain - la plus récente étant le Niger -, la Cédéao aimerait toutefois atteindre rapidement une brigade de 1 650 soldats disponibles.
Depuis une dizaine d'années, l'organisation envisage de redonner du souffle aux FAC de la Cédéao. Cela n'a pas abouti jusqu'à présent, mais les discussions sur le sujet lors des dernières réunions pourraient faire avancer les choses.
Les problématiques autour du financement, de l’équipement et des effectifs même restent toutefois les principaux points de blocage. Une réunion autour de la situation au Niger devrait avoir lieu dans les prochains jours et permettre de discuter de ces sujets.
Pas le premier bras armé de la Cédéao Mûri depuis plusieurs années, ces FAC ne font que prendre le relais d’une force créée dans les années 1990 sous l’impulsion du Nigeria. Au début de la guerre civile au Liberia, l’Écomog entendait superviser des cessez-le-feu et maintenir la paix, à l'instar des Casques bleus de l’ONU. À l’image de ces derniers, les effectifs de l’Écomog sont appelés « casques blancs ».
Dès sa création, cette force est dirigée par le Nigeria qui lui fournit la plus grande partie des soldats, des équipements et des financements. Au début de l'opération au Libéria, l’Écomog compte environ 500 hommes, mais ses rangs gonflent rapidement pour atteindre plus de 20 000 soldats en 1994.
Cette première intervention ne se fait pas sans critiques. Les populations accusent les soldats, surtout nigérians, de pillage, de viol et de meurtre. Les Nations unies finiront par reconnaître implicitement l’Écomog comme une faction combattante et la soumettra à un embargo sur les armes.
Le souvenir laissé par cette première intervention de l’Écomog, qui durera jusqu'en 1999, est loin d'être encourageant. Mais cela n’empêche pas la Cédéao de mobiliser à d’autres reprises cette force mutualisée.
En 1997, des effectifs de l’Écomog sont également envoyés en Sierra Leone, arrivant avant même les troupes onusiennes. Deux ans plus tard, en 1999, c'est à la demande du président bissau-guinéen Bernardo Vieira que 600 soldats débarquent à Bissau : ils n'y resteront que quelques mois.
À la même année de 1999, la Cédéao installe l’Écomog de façon permanente dans ses statuts. Elle est ensuite déployée en Côte d'Ivoire.
En 2004, l’Écomog est remplacée par les FAC, composée de militaires, de policiers et de civils. Ses effectifs interviennent au Mali en 2012, puis en 2017 en Gambie.
Mais pour plusieurs observateurs, cette force opérationnelle est au point mort. Les prochains jours et une éventuelle réaction militaire pourraient donc donner au bras armé de la Cédéao un nouveau souffle.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 31 Juil - 22:24
Citation :
Coup d’État au Niger: comment expliquer la venue du président de transition du Tchad?
Mahamat Idriss Déby a rencontré, dimanche 30 juillet à Niamey, le président Mohamed Bazoum, toujours retenu au palais présidentiel, et l’ancien chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou. Le président de transition tchadien, dont le pays n'est pas membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) mais qui est voisin du Niger, s’est rendu sur place pour tenter de trouver une sortie de crise.
Publié le : 31/07/2023 - 10:34 Modifié le : 31/07/2023 - 10:37
Le président de la transition du Tchad (en blanc), Mahamat Idriss Déby, avec Mohamed Bazoum, le 30 juillet 2023 à Niamey. Présidence du Tchad
Ce dimanche 30 juillet 2023, le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby, avait été invité au sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao, dont son pays ne fait pas partie. Un sommet consacré au coup d’État au Niger. Il a ensuite quitté le sommet pour Niamey afin d'y mener des « échanges approfondis ». Officiellement, il n’a donc pas été désigné médiateur. Mais il y va à titre privé pour aider à la résolution de cette crise, avec la bénédiction des chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest.
Le Tchad a une grande communauté d’intérêts avec le Niger et le Nigeria Même si, officiellement, le Tchad appartient à la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), Ndjamena a opéré un virage sahélien depuis une dizaine d’années, en projetant une partie de son armée vers l’Afrique de l’Ouest où ses qualités guerrières sont très appréciées. Des soldats tchadiens sont notamment déployés à Tera, au Niger justement.
Son invitation à participer au sommet de la Cédéao, dimanche à Abuja, n’est donc pas une surprise pour Seidik Abba, un spécialiste du Sahel, qui rappelle que ce pays a une grande communauté d’intérêts avec le Niger et le Nigeria, et surtout dispose d’un statut de membre associé de la Cédéao. Et ce n’est pas la première fois qu’un chef d’État tchadien est invité aux conclaves de cette organisation, rappelle-t-il.
Officiellement, son départ pour Niamey est une initiative « personnelle » : Mahamat Idriss Déby y est allé pour essayer de contribuer « au règlement de la crise au Niger », selon le porte-parole du gouvernement tchadien. Mais c’est un déplacement qu’il a fait avec le consentement de la Cédéao et de la junte militaire du Niger, qui lui a ouvert son espace aérien, souligne un responsable tchadien.
Coup d'État au Niger: les mesures annoncées par la Cédéao se distinguent par leur «rapidité» et leur «fermeté»
Le président de transition du Tchad est un soldat de métier. Il a été le commandant en second du contingent tchadien basé au Mali en 2013 et connaît personnellement tous les chefs militaires de la région. « Les chefs d’État de la Cédéao ont sans doute estimé qu’il est à même de parler aux putschistes nigériens qui parlent le même langage que lui », analyse Seidik Abba.
« Un peu étonnant de le présenter comme un parangon de démocratie dans la région » Même analyse de la part d'Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique, qui était l'invité de Philippe Lecaplain sur RFI : « Mahamat Idriss Déby a crapahuté avec eux dans le massif des Ifoghas au Mali, avec des militaires français. Et c’est vrai que c’est un peu pour parler de général à général et aussi entre militaires. Et c’est vrai que les autres présidents de la Cédéao, de la région, sont des civils. Et là, on voit que, alors que le Tchad n’appartient pas à la Cédéao, c’est l’émissaire de la Cédéao pour parler au général, parce qu’ils se connaissent. »
Antoine Glaser souligne par ailleurs : « C’est sûr que ça paraît un peu étonnant de voir qu’il soit choisi contre un putschiste. Lui n’est pas issu d’un putsch, mais il est issu d’une dynastie et il y a eu quand même des manifestations de l’opposition extrêmement violentes à Ndjamena qui ont été réprimées d’une façon très violente. C’est vrai que ça paraît un peu étonnant de le présenter comme un parangon de vertu et de démocratie dans la région. »
Comment s’est déroulée la visite de Mahamat Idriss Déby à Niamey Le président tchadien n’a pas obtenu d’engagement ferme de la junte pour un retour à l’ordre constitutionnel avant une semaine, comme l’exige la Cédéao, d’après les informations de notre correspondant régional, Serge Daniel.
Mahamat Idriss Déby a rencontré le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tchiani. Bon accueil, a-t-on dit à RFI.
Mais il a également rencontré le président Mohamed Bazoum, qu’on revoyait pour la première fois sur des images depuis son arrestation.
Il a rencontré également Mahamadou Issoufou, le prédécesseur de Mohamed Bazoum, mais rien de concret n’a découlé de cette visite.
Et dans les couloirs de la présidence de la commission de la Cédéao, on confie qu’il n’est pas exclu qu’une nouvelle délégation se rende encore une fois à Niamey pour transmettre le même message, ferme : libération du président Bazoum et réinstallation des institutions de la République.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 1 Aoû - 22:09
Citation :
Coup d’État au Niger: l’Algérie «met en garde» la Cédéao contre une intervention militaire
La situation au Niger continue de secouer la sous-région, et l'Algérie a réagi mardi 1er août aux décisions prises lors du sommet de la Cédéao dimanche. Alors que l'institution ouest-africaine a donné un ultimatum d'une semaine aux putschistes nigériens pour rétablir à son poste le président Mohamed Bazoum, la diplomatie algérienne lance une « mise en garde » par crainte d'une escalade dans l'ensemble de la région.
Publié le : 01/08/2023 - 19:03
Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères juge l'implication militaire envisagée par la Cédéao comme une option « malheureuse ». Sans jamais citer l'organisation ouest-africaine, la diplomatie « met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d'interventions militaires étrangères (...), qui ne sont que des facteurs de complication et d'aggravation de la crise actuelle ».
Le gouvernement algérien estime que « le retour à l'ordre constitutionnel doit impérativement s'accomplir par des moyens pacifiques », afin d'éviter au Niger et à l'ensemble de la région « un surcroit d'insécurité et d'instabilité ».
L'Algérie fait partie des états ayant condamné le coup d'État dès ses premières heures. Elle profite de ce nouveau communiqué pour « réaffirmer son soutien au président légitime du Niger », Mohamed Bazoum.
Cette déclaration intervient alors que la France commence ce mardi l'évacuation de ses ressortissants, et que la junte du CNSP a accusé l'armée française de vouloir intervenir militairement pour libérer le président déchu. Des accusations que Paris a démenties.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 1 Aoû - 22:15
Citation :
Coup d’État au Niger: une délégation de la Cédéao avec le sultan de Sokoto, leader religieux influent, attendue à Niamey
Une délégation mandatée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est attendue ce 2 août 2023 à Niamey dans le cadre de la crise nigérienne consécutive à un coup d’État. Le sultan de Sokoto, l’un des chefs religieux les plus influents du nord du Nigeria, frontalier du Niger, en fait partie. Mercredi, les chefs d'état-major des pays membres de la Cédéao se réunissent à Abuja pour discuter d'une éventuelle intervention militaire.
Publié le : 01/08/2023 - 17:30
Selon la rédaction de RFI en hausa, une première délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) va se rendre ce 2 août 2023 à Niamey. Une première délégation qui sera menée par un ancien président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar.
Selon une source au sein de la Cédéao, le sultan de Sokoto au Nigeria, Muhammadu Sa'adu Abubakar, fera également partie de cette délégation, comme l'annonçait le site Africa Intelligence ce 1er août.
Une délégation qui s’entretiendra donc avec les militaires putschistes qui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier.
Ce sera la première médiation menée par l’organisation régionale au Niger depuis le coup d’État.
Le 30 juillet, Mahamat Déby Itno s’était rendu dans le pays pour tenter une première médiation. C’était là une initiative uniquement tchadienne. Le président de la transition du Tchad s’était alors entretenu avec le président Mohamed Bazoum, avec le chef de la junte le général Abdourahamane Tchiani ainsi qu’avec l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou.
L'option militaire plus que jamais sur la table Cette délégation sera à Niamey trois jours après la réunion des chefs d’État de la Cédéao. Ces derniers ont décidé dimanche de taper du poing sur la table en sanctionnant durement le Niger et en fixant un ultimatum d’une semaine pour un retour à l’ordre constitutionnel.
L’option de l’intervention militaire de la Cédéao est plus que d’actualité. Les chefs d’état-major doivent se réunir ce mercredi à Abuja au Nigeria pour y réfléchir et travailler. Une source très impliquée dans les discussions a confié à RFI que la décision d’intervenir militairement au Niger est prise au nom du rétablissement de la souveraineté du pays, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan. Elle explique par ailleurs que les chefs d’état-major des pays de la Cédéao ont une feuille de route bien précise : élaborer le plan d’intervention au Niger, sa stratégie, ses aspects logistiques et son calendrier.
Cette même source indique que si les putschistes ne respectent pas l’ultimatum, il n’y aurait même pas besoin d’un autre sommet pour agir.
Patrice Talon et Bola Tinubu, le président en exercice de la Cédéao arrivé à Cotonou ce mardi pour la fête de l’indépendance du Bénin, ont évoqué la situation au Niger, selon des confidences que RFI a pu recueillir. Plusieurs chefs d’État membre et même non membre de la Cédéao sont mobilisés et très engagés dans le dossier nigérien et sont favorables au retour à l’ordre constitutionnel rapportent une personnalité de premier plan. Elle nous a révélé que certains d’État parlent régulièrement au téléphone avec le président Bazoum.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 1 Aoû - 22:25
Citation :
Niger: l'évacuation des militaires français «pas à l'ordre du jour» selon l'état-major des armées
Publié le : 01/08/2023 - 18:03
L'évacuation des militaires français postés au Niger «n'est pas à l'ordre du jour», a indiqué ce mardi l'état-major des armées, alors que la France a commencé ses opérations pour l'évacuation de ses ressortissants du pays quelques jours après un coup d'État militaire. «L'opération d'évacuation concerne les civils, ressortissants français et européens, pour garantir leur sécurité après le coup d'État de la semaine dernière», a-t-il indiqué à des journalistes, précisant que trois avions - des Airbus A330 et A330 MRTT - étaient déjà partis du sud de la France, pour l'aérodrome civil de Niamey.
Coup d'État au Niger: la France a commencé l'opération d'évacuation de ses ressortissants
La France a annoncé, ce 1er août 2023, le début de l'opération « d’évacuation de ses ressortissants et des ressortissants européens qui souhaiteraient quitter le » Niger, pays où un coup d'État a eu lieu le 26 juillet 2023. Trois avions - des Airbus A330 et A330 MRTT - sont partis d'une base aérienne du sud de la France, pour l'aérodrome civil de Niamey.
Publié le : 01/08/2023 - 08:35 Modifié le : 01/08/2023 - 08:40
La France va évacuer ses ressortissants du Niger, selon un message adressé par l’ambassade de France à Niamey aux ressortissants français ce 1er août 2023. Information appuyée dans la foulée par le ministère français des Affaires étrangères : « La France prépare l'évacuation de ses ressortissants et des ressortissants européens qui souhaiteraient quitter le pays. » Le Quai d'Orsay précise que « cette évacuation débutera dès aujourd'hui ».
Un premier avion s'est posé à Niamey vers 14h30, heure locale, le second, deux heures plus tard, et un troisième est attendu dans la soirée. Tous ces appareils sont partis d'une base de sud de la France ce mardi.
Un premier avion a décollé pour la France Vers 18h30 heure locale, les premiers ressortissants - essentiellement des Français, mais aussi quelques européens - ont embarqué à bord d'un Airbus A330 d'une capacité de plus de 200 places. Ils doivent atterrir en France « tard dans la nuit », indique l'état-major des armées, sans préciser d'horaire ni d'aéroport précis.
Dans les prochaines heures, ces opérations vont se poursuivre. En tout, sur les 1 200 Français vivant au Niger, 600 ont demandé à quitter le pays. En plus, des ressortissants européens doivent être évacués par Paris. Côté Français, on espère pouvoir achever l'opération dans les 24 prochaines heures À noter que seuls les civils sont concernés par cette opération. L'évacuation des militaires français n'est en revanche pas "à l'ordre du jour" prévient l'état-major des armées. Le témoignage d'un ressortissant français en mission de travail au Niger, «soulagé» de cette communication de l'ambassade de France
Liza Fabbian L'Allemagne a recommandé « à tous ses ressortissants à Niamey d'accepter l'offre » de la France de les évacuer à bord des avions qu'elle a affrétés.
Ce mardi, l'Italie a annoncé se tenir prête à rapatrier par avion ses ressortissants qui le souhaiteraient. « Le gouvernement italien a décidé d'offrir à nos compatriotes présents à Niamey la possibilité de quitter la ville avec un vol spécial pour l'Italie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani sur Twitter.
Elle a « fait l’objet d'une coordination avec les forces nigériennes » La France, de son côté, justifie sa décision par les « violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier et la fermeture de l'espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens ».
L'ambassade avait indiqué, dans son message adressé directement à ses ressortissants sur place, que cette opération fait l'objet « d'une coordination avec les forces nigériennes ».
Le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, joint par RFI, explique : « Il va falloir utiliser les installations aéroportuaires de Niamey. Donc il est préférable d'avoir un accord avec les autorités locales – même si, bien sûr, derrière, il y a le contexte du putsch – pour que cette évacuation se fasse en toute sécurité. Il appartient aux autorités nigériennes de garantir la sécurité de l'évacuation des ressortissants français et également européens. Et, bien sûr, la France, elle, se charge de l'évacuation par voie aérienne vers un pays tiers, un pays où ils seront en sécurité avant de rentrer éventuellement vers la métropole. »
Le directeur de cabinet du ministre français des Affaires étrangères et européennes Luis Vassy prononçant un discours lors d'une réunion sur la situation actuelle au Niger après le coup d'État, au ministère français des Affaires étrangères et européennes, à Paris le 1er août 2023. Le directeur de cabinet du ministre français des Affaires étrangères et européennes Luis Vassy prononçant un discours lors d'une réunion sur la situation actuelle au Niger après le coup d'État, au ministère français des Affaires étrangères et européennes, à Paris le 1er août 2023. AFP - STEFANO RELLANDINI
Toujours sur nos antennes, le Général Christophe Gomart, qui a été commandant des Forces spéciales, rappelle, lui, que « l’aéroport est en partie tenu par les Français puisque ce qu’il reste de la force Barkhane, c’est-à-dire environ 1500 soldats, sont installés sur l’aéroport de Niamey, donc sont en mesure effectivement d’accueillir cet avion et de protéger les ressortissants qui seront évacués ».
Jérôme Pellistrandi prévient toutefois : « Cette opération, elle est complexe parce qu'il faut bien sûr garantir la sécurité des ressortissants. Mais surtout, il faut évacuer les ressortissants des différents lieux où ils vivent dans Niamey. Et c'est pour ça qu'il est indispensable d'avoir le feu vert des autorités nigériennes pour que cette partie, qui est la plus délicate puisse se faire en toute sécurité. »
Il conclut, au sujet de cette opération : « Ça peut prendre en fait quand même 2 ou 3 jours en fonction du nombre d'avions disponibles et surtout de la capacité des ressortissants à évacue de rejoindre des lieux sécurisés, notamment l'aéroport. Normalement, cela a déjà été préparé, anticipé. Et maintenant, tout va dépendre de l'exécution et surtout de l'attitude des autorités nigériennes, et puis aussi bien sûr de la population de Niamey. »
« Préférable d’évacuer les ressortissants de façon à éviter qu'ils deviennent des cibles »
Le 31 juillet 2023, les putschistes du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie ont accusé la France de vouloir « intervenir militairement », ce qu'a démenti la cheffe de la diplomatie française. « C'est faux », a déclaré Catherine Colonna sur la chaîne française BFMTV. « Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau », a-t-elle également ajouté au sujet de slogans anti-français lancés lors d'une manifestation devant l'ambassade de France à Niamey, le 30 juillet.
Interrogé sur cet événement, le Général Christophe Gomart décrypte, au micro de Magali Homo : « Au départ, c’était le PNDS, le parti d’opposition du président Mohamed Bazoum qui était ciblé. Puis ensuite, l’ambassade de France. Mais derrière, ça peut très vite déraper. Et je pense qu’en mesure de protection, il est préférable d’évacuer les ressortissants de façon à éviter que ceux-ci deviennent des cibles. Pour l’instant, je ne pense pas qu’ils le soient. Il est préférable de le faire en avance de phase plutôt qu’après. »
Le groupe nucléaire Orano compte poursuivre ses activités opérationnelles sur place De son côté, l'entreprise Orano (ex-Areva), qui exploite plusieurs gisements d'uranium au nord-ouest du Niger, indique à RFI qu’à ce stade ses activités opérationnelles sur place se poursuivent. Le groupe nucléaire évoque une dizaine de collaborateurs étrangers qui pourraient être concernés et évacués s'ils le souhaitent mais rappelle que « 99% de collaborateurs sont nigériens » et que la « présence des expatriés ne conditionne pas la continuité des activités ».
Le Niger n'est plus, depuis 2021, le premier fournisseur d'uranium du continent européen mais il représente tout de même encore près du quart des importations européennes de ce combustible indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 1 Aoû - 22:32
Citation :
01.08.2023
Trois avions tricolores de transport stratégique déjà déployés pour évacuer les Européens du Niger
L'opération n'a pas (encore) de nom mais elle est en cours selon l'EMA.
Trois avions de transport français (A330 et MRTT), ont rejoint l'aéroport international de Niamey ce mardi pour convoyer vers la métropole des ressortissants français et européens qui ont souhaité quitter le Niger.
Ces avions ont décollé "d'une base du sud de la France" (Istres, on imagine) et, en vertu d'un accord passé avec les autorités du Niger qui ont fermé l'espace aérien aux vols civils, ils ont pu se poser sur l'aéroport international de la capitale.
Ces avions français avaient été mis en alerte dans la nuit de lundi et mardi et le premier a décollé au "petit matin".
Sur place, une présence française réduite (MAE et ministère des Armées) assurent la coordination de cette opération; des moyens au Tchad assurent le commandement côte militaire français.
Un C130J aurait aussi pris la route du Niger mais l'EMA n'a pas souhaité commenter cette information.
Les avions français sont attendus dans la nuit de ce mardi à mercredi. Le nombre des évacués n'étaient pas encore connu en cette fin d'après-midi.
https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/
Bruce Wayne aime ce message
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 2 Aoû - 20:06
Citation :
Coup d’État au Niger: les chefs d’état-major de la Cédéao se penchent sur l'option militaire
Les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunissent à partir de ce mercredi à Abuja pour étudier la situation au Niger, pays où un coup d’État a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. « L'option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a déclaré en ouverture le commissaire de la Cédéao chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.
Publié le : 02/08/2023 - 14:54
Avec notre correspondant régional, Serge Daniel
La réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) commence ce mercredi 2 août à Abuja, capitale du Nigeria. Pendant trois jours, ils vont plancher sur un plan pour une éventuelle intervention militaire au Niger après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.
Pour ne pas rater la réunion, certains chefs d’état-major sont arrivés à Abuja par vol spécial. Peu avant le début des travaux, un témoin a entendu le chef d’état-major des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, dire : « Si on peut finir la réunion avant même vendredi, on le fera. »
De source proche de la rencontre, les experts militaires vont trouver sur la table un document : les études lancées il y a bientôt un mois pour mettre sur pied la composante antiterroriste de la force d’attente de la Cédéao. Ils vont y puiser des précieuses informations et dégager la stratégie à adopter sur le terrain pour une éventuelle intervention.
Aucune option n'a été arrêtée pour le moment, mais une source proche de la rencontre explique que, en cas d'intervention, on ne parlerait pas forcément d’un déploiement de grande envergure. Ce pourrait être dans un premier temps des interventions ciblées.
Ensuite, il faudrait dégager les moyens. À ce stade, on parle d’une grande partie du financement qui sera interne. Quant aux hommes mobilisés, le Nigeria serait prêt à fournir la plus grande partie des troupes. Pour le moment, on n'évoque pas de troupes étrangères à la Cédéao, mais une possible coopération internationale en matière de renseignements. Reste la date de l’éventuelle intervention. « Ce sont les politiques qui décideront », confie une source officielle dans l’organisation sous-régionale.
Niger: les effets des sanctions de la Cédéao et de l'Uemoa commencent à se faire sentir Les premières coupures d'électricité ont été observées ce 2 août 2023 à Niamey et dans les principales villes du pays. Le grand voisin, le Nigeria, qui fournit au Niger près de 70 % de son électricité a suspendu le courant. La société nigérienne d'électricité, la Nigelec, s'est vue obliger de faire tourner à plein régime toutes ses centrales thermiques. Le pays est en délestage. Les 1 500 km de frontières entre le Niger et le Nigeria sont en outre fermés depuis hier après midi également. Plusieurs camions transportant des marchandises sont visibles sur la frontière. Il en est de même du côté du Benin où des centaines de camions sont bloqués à Mallanville.
Selon les informations de RFI, une note du ministère ivoirien du commerce suspend par ailleurs toutes les importations en exportations en provenance et à destination du Niger.
Dans ce contexte, les prix des denrées de première nécessité sont en hausse. Le sac de 26 kg de riz qui se vendait à 11 500 francs CFA est monté à 13 500 voire 14 000 francs CFA. Le sac de maïs de 100 kg se vend à 32 000 francs CFA.
La junte militaire nigérienne a par ailleurs demandé aux différents directeurs des établissements publics de ne plus engager de dépenses en dehors de celles de fonctionnement.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 2 Aoû - 20:11
Citation :
Niger: la Russie appelle au «dialogue» pour éviter une «dégradation de la situation»
Publié le : 02/08/2023 - 17:38
La Russie a appelé mercredi au «dialogue» pour éviter une «dégradation de la situation» au Niger, pays sahélien déstabilisé par un coup d'État militaire survenu la semaine dernière, mettant en garde contre toute intervention armée étrangère. «Nous considérons qu'il est extrêmement important de ne pas permettre une nouvelle dégradation de la situation dans le pays, nous pensons qu'il est urgent d'organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l'ordre», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 2 Aoû - 20:27
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 2 Aoû - 20:33
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 2 Aoû - 20:39
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 3 Aoû - 23:13
Citation :
Le numéro 2 de la junte nigérienne à Bamako pour s'entretenir avec les autorités maliennes
Alors que la Cédéao réfléchit à une éventuelle intervention militaire contre les putschistes au Niger, une délégation de l'organisation régionale, conduite par le général nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour « négocier » avec la junte. Dans le même temps le numéro 2 de la junte nigérienne, le général Salifou Mody, est depuis ce mercredi matin à Bamako, pour s'entretenir notamment avec les autorités maliennes.
Publié le : 02/08/2023 - 22:28 Modifié le : 03/08/2023 - 03:11
Le général Salifou Mody, à Niamey, dimanche 30 juillet 2023. Gouvernement tchadien
Le bimoteur en provenance de Niamey s'est posé sur le tarmac de l'aéroport de Bamako dans la matinée, avec le général Salifou Mody et une petite délégation à son bord. Le général Salifou Mody a rencontré les autorités maliennes dont le président de la Transition le colonel Assimi Goïta. Il a été notamment question de renforcement de relations entre les deux juntes.
Porteur d’un message de remerciement du chef de la junte du Niger à celui du Mali pour son soutien, le général Salifou Mody, s’est félicité de la bonne coopération actuelle entre les deux pays, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel.
Mais Niamey entend renforcer ses relations sécuritaires avec le Mali, au moment où certains pays envisagent d’intervenir militairement au Niger, a poursuivi le numéro 2 de la junte nigérienne. Pas de détails sur ce volet des entretiens. Mais il n’est pas exclu que Bamako a profité de l’occasion pour vanter auprès de son hôte sa coopération avec d’autres partenaires notamment russes.
Pendant son séjour, le général Salifou Mody affirme également, sans détails, avoir eu des consultations politiques. Après le Mali, la délégation nigérienne va se rendre à Ouagadougou, autre pays dirigé par un putschiste.
Comment comprendre ce déplacement ? Le choix du numéro 2 de la junte nigérienne pour ce déplacement ne doit rien au hasard. Salifou Mody s'était déjà rendu au Mali en mars dernier pour rencontrer le colonel Assimi Goïta, le président malien, peu de temps avant d'être limogé de ses fonctions de chef d'état-major par le président Mohamed Bazoum. Au sein de l'armée nigérienne, il incarne la tendance favorable à un rapprochement avec les juntes au Mali et au Burkina Faso pour lutter contre les jihadistes.
Ce rapprochement est il en train de se concrétiser ? Les juntes malienne et burkinabè ont en tout cas apporté leur soutien aux putschistes nigériens par un communiqué commun affirmant que toute intervention armée serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays et qu'elle entraînerait leur retrait de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest. Ils ont aussi déclaré refuser d'appliquer le blocus économique décidé par la Cédéao. La junte nigérienne semble dpnc vouloir se rapprocher des autres régimes putschistes ouest-africains.
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 3 Aoû - 23:19
Citation :
Niger: Bazoum va «bien» mais est séquestré dans des conditions difficiles, selon le PNDS
Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au pouvoir jusqu'au coup d'État du 26 juillet qui a vu des putschistes militaires renverser Mohamed Bazoum, a donné des nouvelles du président jeudi 3 août. Le secrétaire général adjoint du parti se veut rassurant quant à l'état de santé du chef d'État déchu, mais s'inquiète des conditions dans lesquelles il est toujours retenu par les putschistes de la Garde présidentielle.
Publié le : 03/08/2023 - 22:53
Le président nigérien Mohamed Bazoum est, le 3 août 2023, toujours retenu par les putschistes de la Garde présidentielle. (image d'illustration) AFP - ISSOUF SANOGO
Voilà plus d'une semaine que Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d'État. Et en ce 3 août 2023, jour de fête nationale de l'indépendance du Niger, les informations à propos du président élu en 2021 sont toujours aussi parcellaires. Le PNDS, par la voix de son secrétaire général adjoint du parti, Boubacar Sabo, a toutefois donné quelques indications nouvelles : Mohamed Bazoum va « bien », en dépit des conditions difficiles dans lesquelles il est retenu en « otage » par les putschistes de la Garde présidentielle. Ceux-ci ont notamment coupé l'électricité :
« Le président de la République se porte bien, sauf qu'hier (mercredi 2 août), les preneurs d'otages ont sciemment déconnecté la résidence principale de fourniture d'électricité. Sinon, le moral du président est au beau fixe. Ils savent très bien que ce n'est pas une coupure d'électricité qui va faire fléchir le président de la République. »
Boubacar Sabo s'alarme malgré tout des conditions de détention de Mohamed Bazoum et de tous ses proches et alliés arrêtés ces derniers jours : « Il n'y a eu aucune libération. Toutes les personnalités qui ont été arrêtées (...) sont toujours en détention, prises en otages, séquestrées. »
Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, a également fait part de son inquiétude et appelé à la libération du président nigérien, dans un message posté sur Twitter :
« En ce jour de fête nationale, nos pensées vont au peuple du Niger. L’Union européenne s’associe aux mots du président Mohamed Bazoum : ''Les acquis obtenus de haute lutte seront sauvegardés. Tous les Nigériens épris de démocratie et de liberté y veilleront.'' L’Union européenne appelle à la libération immédiate du président, dont les conditions de détention sont de plus en plus préoccupantes. »
Plus tôt ce 3 août, c'est le président américain en personne, Joe Biden, qui a émis publiquement le même souhait, soulignant au passage que le partenariat entre Washington et Niamey « dépend de la défense des valeurs démocratiques fondamentales, de l'ordre constitutionnel, de la justice et du droit à se rassembler pacifiquement ».
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 3 Aoû - 23:26
Citation :
Niger: Paris «condamne très fermement» la suspension de la diffusion de France 24 et RFI
Publié le : 03/08/2023 - 19:44
« La France condamne très fermement la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Niger », écrit le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. « La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde », ajoute le Quai d'Orsay.
« Au Niger, les mesures prises contre la presse s’inscrivent dans un contexte de répression autoritaire conduite par les auteurs de la tentative du coup d’État », peut-on lire dans le communiqué. « Après avoir pris en otage le président élu de la République du Niger, ils se livrent à une campagne d’arrestations arbitraires contre les représentants démocratiques. La France condamne ces violations graves des libertés fondamentales. », conclut le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Coup d’֤État au Niger: les sanctions internationales se multiplient et se font ressentir dans le pays
Plus d’une semaine après le coup d’État au Niger, les sanctions internationales se multiplient, notamment celles de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont le pays est membre, ou celles de la Banque mondiale. Sur place, la population nigérienne commence déjà à en ressentir les conséquences.
Publié le : 03/08/2023 - 15:39
Au Niger, les sanctions de la Cédéao sont entrées en vigueur le 30 juillet 2023. Et, au-delà des coupures de courant en raison des délestages, les conséquences concernent même les produits de première nécessité.
Face au blocus imposé sur les exportations et les importations, la population observe les prix des denrées alimentaires augmenter, quand elles ne sont parfois même plus disponibles du tout.
Pour de nombreux Nigériens interrogés par RFI, la situation est ainsi un peu plus inquiétante chaque jour. La crainte de ne plus pouvoir payer certains aliments à cause de la hausse des prix est réelle.
À Maradi, par exemple, capitale économique du pays, on rapporte des habitants qui font des stocks de riz ou de pâtes. Partout, les prix de ces féculents augmentent. Niamey n’est pas épargnée, comme le raconte un consommateur : « Aujourd’hui, le sac de riz de 25 kilos se vend à 13 500 francs CFA [20,58 euros environ, NDLR], alors qu’il y a une semaine, il se vendait à 11 000, 11 500 francs ou 11 750 francs CFA, selon les endroits. »
Une augmentation de près de 2 000 francs CFA en quelques jours pour le prix du riz dans la capitale, donc. Mais, ailleurs dans le pays, il y a des produits qui disparaissent purement et simplement. Ce 2 août, c’était jour de marché à Tillabéri, dans l’ouest du Niger. Et un client joint par RFI rapporte que les étals étaient parfois bien vides : « Ça manque de pommes de terre, de tomates, de persil et autres, puisque tout cela vient généralement du Nigeria et du Bénin. Et vraiment, ça nous manque. »
Cette forte dépendance aux pays voisins est aujourd'hui une source d'inquiétudes. Et les habitants confient d'ailleurs se préparer à des semaines difficiles.
La Banque mondiale cesse ses versements D’autant que la Banque mondiale a cessé ses versements au Niger. Annonce la veille de l'organisation internationale, qui vaut pour « toutes ses opérations et jusqu'à nouvel ordre ».
Depuis le 26 juillet, plusieurs pays européens suspendent tour à tour leurs programmes d'aide au développement. Mais celui de la Banque mondiale représente un manque à gagner considérable pour Niamey. Car, depuis le début de l'année, l'organisme a déjà déboursé 730 millions de dollars au Niger. Au total, l'an dernier, c'était 1,5 milliard de dollars.
Une suspension d'aide qui s'ajoute donc à celles d'autres pays. La semaine dernière, c'est la France qui a annoncé la première qu'elle cessait son aide au développement : 120 millions d'euros l'an dernier. L'Allemagne lui a emboité le pas le 31 juillet, avant la Grande-Bretagne puis l'Union européenne. Une UE qui suspend l'appui budgétaire, mais aussi toutes les « actions de coopération dans le domaine sécuritaire » avec Niamey.
Deux exceptions notables : les États-Unis et le Fonds monétaire international (FMI) n'ont pas suspendu leurs aides.
Ces sanctions risquent de peser lourd pour le Niger. Car Niamey dépend beaucoup de l'aide internationale. En 2021, le montant des aides bilatérales s'élevait à 1,8 milliard de dollars, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), faisant du Niger le pays d'Afrique de l'Ouest le plus soutenu après le Nigeria.
Au total, selon l'Agence France-Presse, les dons extérieurs et les soutiens internationaux représentent un quart des dépenses publiques nigériennes.