messages : 1646 Inscrit le : 10/05/2009 Localisation : alger Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Jan 2010 - 18:34
Rappel du premier message :
pour illustrer ce nouveau fil de discussion et lancer le debat je vous invite a lire cet article HALLUCINANT sur la realité des filieres d emigrations clandestines au Mali
Citation :
Trafic d’Etres humains au Nord du Mali
Le voyage de la peur
Depuis plusieurs mois, TTU tente de comprendre l’évolution dans la bande du Sahel et dans la région Touarègue. A Gao, capitale de la 7e Région du Mali (au nord du pays), le quartier Château abrite depuis plusieurs années une antenne de transit d’immigrants clandestins qui viennent en général de nombreux pays d’Afrique francophone ou anglophone mais également du Sri-Lanka (le plus souvent des Tamouls), du Pakistan, etc à destination de l'Europe via les pays les pays méditerranéens. Les listes des « passagers » sont établies par ordre d’arrivée. Les passeurs, bien connus des services, sont également inscrits dans cet ordre. Comme on dit dans le milieu, « chacun attend son tour ».
Mais il ne suffit pas d’être premier sur la liste pour trouver son strapontin dans la première caravane pour la Méditerranée. Des négociations sont d’abord menées entre les passeurs, les chefs des groupes d’immigrants et les chefs d’antennes sur « les frais de transport et les risques ». Selon nos informations locales, les discussions peuvent souvent durer plusieurs jours avant d’aboutir à une entente entre les parties (immigrants et chefs des groupes d’immigrants, passeurs et chefs des groupes d’immigrants, et enfin entre les passeurs et les chefs d’antenne…). Les chefs des groupes d’immigrants rendent compte à leurs camarades et ensuite procèdent à la collecte de l’argent qui constitue, comme dans tout groupe mafieux, le butin. Les chefs des groupes des immigrants (ceux qui sont adoubés par les immigrants pour les représenter dans les négociations) prélèvent un pourcentage avant la remise de l’argent aux responsables de l’antenne de transit. Les chefs d’antenne prélèvent aussi leur pourcentage avant la remise de l’argent aux passeurs. Quant aux passeurs, ils remettent un autre pourcentage aux chefs d’antenne pour garantir le prochain voyage. L’argent généré est ensuite blanchi selon différents circuits encore mal connus.
Le voyage démarre sous l’œil bienveillant des agents des services de sécurité maliens qui touchent au passage, de la part des passeurs et de l’antenne, « le prix d’un thé… ». La caravane des immigrants traverse le Sahara touareg malien pour entrer en Algérie, Libye, Maroc… Ils sont des milliers à tenter chaque année la « traversée » du Sahara. Cette rotation d’immigrants est permanente et selon une interminable chaîne où chacun, ou presque, trouve son compte sur le dos des immigrants.
Pour rejoindre, depuis Gao, la ville de Tamanrasset (Sud Algérien), le voyage harassant dure de 5 à 7 jours. Les clandestins (hommes et femmes) sont entassés dans les véhicules comme du bétail. Ils font en général partie d’une caravane de plusieurs véhicules (2 à 6 véhicules). Ils traversent le territoire des Touaregs de l’Adrar des Iforas dans le Nord du Mali (région de Kidal) pour atteindre l’Algérie. Des droits de passage sont possibles. Quand ils réussissent à rejoindre Tamanrasset, le plus grand nombre des immigrants est raflé par la police des frontières algérienne (PAF). Ils sont regroupés dans l’enceinte de la PAF, dans des conditions plus que difficiles. Après plusieurs jours de détention, ils sont mis dans des camions algériens qui les déposent à Tinzawaten, village frontière algérien, situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Mali. Dans le cadre de Frontex, le dispositif surveillance de ses frontières extérieures de l’Union Européenne, l’Algérie touche des subventions pour toute reconduite de clandestins à ses frontières ; elle a donc tout intérêt à ce que cette situation perdure ; c’est donc devenu un cycle sans fin dans lequel l’Europe et les Etats Africains sont devenus les principaux piliers du système inhumain qui a cours dans le désert (et en mer).
Survivre et ne pas craindre l’échec
De Tinzawaten, certains immigrants tentent de revenir à Tamanrasset, d’autres cherchent des petits boulots sur place pour trouver l’argent pour rentrer au Mali. Les passeurs qui les suivent dans tous leurs déplacements leur font miroiter un avenir meilleur et leur promettent de réussir là où le premier voyage a échoué. Ceux qui réussissent à échapper à la police algérienne de Tinzawaten ou de Tamanrasset traversent le sud algérien en direction du Nord de l’Algérie, grâce à d’autres passeurs qui, à Tamanrasset, prennent le relais.
Un nombre important d’immigrants (ceux qui ne sont pas arrêtés en chemin) réussit à joindre les grandes Wilayas du Nord de l’Algérie et poursuivent leur route vers la frontière algéro-marocaine. Où ils seront pris en mains par d’autres passeurs, vers le Nord du Maroc, où d’autres passeurs tenteront de leur faire traverser la mer pour entrer en Europe. Le Maroc fera son maximum pour les arrêter, et toujours dans le cadre du dispositif Frontex, touchera des subsides pour les refouler vers l’Algérie.
Les immigrants qui tentent depuis l’Algérie d’aller vers la Libye seront accueillis par des passeurs libyens qui les attendent aux premiers postes frontaliers algéro-libyens (Ghat et Elbarkate). Les passeurs libyens entassent les immigrants les uns sur les autres dans des Peugeot 504 bâchées ou des Mazda et les couvrent d’une bâche pour les dissimuler aux contrôles de police libyens. Ces passeurs partent de Ghat et Elbarkate en passant par Oubari, Sabha (deux grandes régions du sud libyen (dont la majorité de la population est touareg) et arrivent avec leurs immigrants à Tripoli sans difficultés majeures. Sur la route qui mène à la capitale libyenne, chaque fois qu’ils tombent sur un contrôle de police, les passeurs disent « transporter des légumes et des fruits » et glissent quelques billets aux policiers, et cela marche toujours. Dès leur arrivée à Tripoli, certains immigrants cherchent et trouvent un travail journalier. D’autres campent près de la mer en attendant d’entrer en contact avec d’autres passeurs pour traverser la Méditerranée vers l’Europe. La police libyenne organise régulièrement des rafles et garde les immigrants en détention pendant souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. Périodiquement, des immigrants d’originaire malienne sont expulsés par dizaines et mis dans un avion pour Bamako, capitale du Mali (où ils ne recevront aucun accueil et aucune aide de l’Etat malien pour leur réinsertion au pays et seront donc tentés de repartir à nouveau). D’autres sont rapatriés vers leur pays d’origine en fonction d’accords passés avec ces pays. D’autres immigrants sont relâchés, et tentent leur chance pour quitter la Libye et rejoindre l’Europe par la mer.
Des passeurs sans scrupule : quelques exemples vécus
Certains passeurs prennent en otages leurs passagers après avoir quitté Gao (Nord Mali). On se souvient que fin 2006, près de la frontière algérienne à Insabouk (en territoire Malien), des passeurs ont pris en otages leurs passagers, en majorité des Sri-Lankais (Tamouls), Pakistanais, Camerounais, Gambiens et quelques Maliens. Ils étaient 157 immigrants. Les passeurs avaient réclamé au chef d’antenne de Gao, le nommé Alassane Maiga, la somme de 187 millions de francs CFA (285.000 euros) et fait savoir que « le non paiement de cette somme entrainerait la mort de tous les immigrants…». Les passeurs avaient empêché les immigrants pris en otages de se nourrir et les avaient obligés à boire de l’eau bouillante. Le chef d’antenne de Gao, Alassane Maiga, était alors entré en contact avec les parents de certains immigrants pour leur expliquer la situation et leur demander de contribuer au paiement de la rançon. Des éléments de la rébellion touareg avaient constaté des remue-ménage suspects dans la zone et pensaient qu’il s’agissait de patrouilles de l’armée malienne. Après avoir pris les renseignements nécessaires, ils avaient finalement compris de quoi il retournait.
Dix jeunes combattants de la rébellion touareg avaient alors monté une opération de sauvetage des immigrants. L’assaut avait duré une demi-heure après des échanges des tirs nourris de part et d’autre. Les immigrants avaient été récupérés et les passeurs arrêtés par les Touaregs. L’un des passeurs avait fourni le nom et le numéro de téléphone du chef de l’antenne de Gao. Les combattants touaregs étaient entrés en contact avec ce chef d’antenne, Alassane Maiga, et son second Anara. Leur ayant expliqué le dénouement de la situation, ils leur avaient dit qu’ils étaient « responsables de ce commerce humain, que les passeurs allaient ramener les immigrants à Gao et que si un seul de leurs cheveux était touché », « ils sauraient où les joindre… ». Les Touaregs avaient récupéré les armes des passeurs et les avaient obligés à retourner à Gao avec l’ensemble des immigrants. Que s’est-il passé ensuite ? Ces immigrants sont-ils repartis de Gao pour une nouvelle traversée après ce qu’ils venaient de vivre ? Des centaines de situations comme celle-ci se sont produites et continuent de se produire.
Prenons un autre exemple : un véhicule bâché quitte Gao pour le Sud algérien, avec à bord 25 immigrants clandestins, hommes et femmes, tous entassés les uns sur les autres (véhicule généralement fait pour transporter au maximum 9 personnes). Il tombe en panne à 90 km du poste frontière algérien de Borj Baji Moctar (au Nord-Ouest de Tessalit, qui est le poste frontalier malien). Les provisions sont épuisées puisqu’il est prévu d’entrer en Algérie le même jour, jour de la panne. On est en pleine saison chaude, il fait près de 45° à l’ombre. Le chauffeur, c’est-à-dire le passeur, prend alors la décision de se rendre en Algérie pour chercher un mécanicien et la pièce qui manque. Il confie à son apprenti (d’origine touareg) qui assurait sa protection rapprochée, de veiller sur les immigrants et sur la voiture ; il prévoit d’être de retour dans une journée et de rapporter des provisions. Il part à pied vers Borj Baji Moctar, poste frontalier algérien, situé à 90 km de là. Deux jours passent, il n’est toujours pas de retour. Les immigrants croient qu’ils ont été abandonnés. Ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Il ne leur reste plus qu’à se dévorer entre eux. Ils s’emparent de l’apprenti d’origine touareg et le tuent. Il sert de repas pour l’ensemble des immigrants.
Le troisième jour, le passeur n’est toujours pas de retour, ils s’emparent d’une femme qui fait partie du groupe et lui font subir le même sort. D’autres s’en vont, sans aucune orientation, l’essentiel étant de partir quelque part. C’est seulement le quatrième jour que le passeur revient dans une voiture avec un mécanicien, la pièce et des provisions. En s’approchant du lieu de la panne, il constate des vautours qui survolent la zone. De plus près, les immigrants courent à sa rencontre. Il comprend ce qui s’est passé après son départ. Il revient sur ses traces et retourne à Borj Baji Moctar (poste frontalier algérien). Il revient un jour plus tard et trouve sur place seulement deux immigrants qui sont encore vivants. Ils lui racontent la tragédie. Les deux survivants font savoir que les autres sont partis. Le passeur répare sa voiture et entre en Algérie. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas dévorés entre eux ? Ils sont certainement morts et ensevelis quelque part dans les dunes de sable.
Bien évidemment, il n’y a aucun recours contre ces organisations criminelles dont les réseaux sont bien implantés et ne cessent de grandir et de se ramifier dans les pays du Sahel.
Quel impact pour les Touaregs qui peuplent le Sahara.
Les Touaregs qui peuplent le Sahara du Nord du Mali ne peuvent qu’assister impuissants à ce trafic d’être humains -qui traverse leurs territoires- dont l’issue pour ces immigrants est souvent la mort. Ils tentent quand ils le peuvent de porter secours à ces êtres humains en danger. Et restent stupéfait face à cette absence de réactions des autorités politiques des pays du Sahel et des pays africains. Ils observent la tragédie, le sacrifice de centaines, voire de milliers de jeunes, d’hommes, de femmes. On voit là l’échec des politiques des dirigeants africains. Car la responsabilité n’est pas seulement imputable aux pays qui organisent les reconduites des immigrants clandestins dans leurs pays d’origine. Malgré la situation de citoyens de seconde zone dans laquelle l’Etat malien maintient les Touaregs depuis l’indépendance du pays, on pourrait s’étonner que très peu d’entre eux cherchent à émigrer vers l’Europe et qu’on ne les retrouve pas dans ces cohortes d’immigrants clandestins.
http://www.ttu.fr/francais/Dossiers/index.html
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jf16 General de Division
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 3 Aoû 2023 - 22:33
Citation :
Partenaire commercial majeur, le Bénin ferme sa frontière avec le Niger
Les pays limitrophes du Niger, membres de la Cédéao, appliquent déjà les sanctions décidées dimanche par le sommet des chefs d’État de l’institution régionale. Par exemple, le Bénin a fermé sa frontière avec le Niger, la porte d’entrée de toutes les importations qui transitent par le port de Cotonou.
Publié le : 01/08/2023 - 03:00
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Le Bénin a fermé sa principale frontière avec le Niger dès dimanche, juste après le sommet. Selon nos informations, toutes les activités au port de Cotonou qui concernent le Niger sont suspendues. Plusieurs sources rapportent que de nombreux camions en route pour Niamey, transportant des conteneurs et du vrac chargé au port de Cotonou, sont actuellement bloqués à la frontière, côté Bénin. En revanche, les voyageurs sont autorisés à circuler rapportent des témoins.
Ce corridor Cotonou-Niamey est long de 1060 kilomètres.
Le Niger, principal partenaire du port béninois, fait passer la plupart de ses importations par Cotonou. Une fois déchargées des bateaux, elles prennent la route de Niamey.
Il y a des véhicules d’occasions, des produits alimentaires, pharmaceutiques, de l’essence et beaucoup d’autres produits. Ce corridor est le plus fréquenté de la région et des statistiques estiment à 1000 le nombre de véhicules qui franchissent cette frontière chaque jour.
En visite officielle au Bénin en mars dernier, le président Bazoum avait déclaré que ce corridor était vital pour son pays avant d’ajouter que le port de Cotonou était aussi le port du Niger.
Niger: un pays très dépendant de l'aide internationale Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du continent. Très dépendante de l'agriculture, son économie est donc soumise aux aléas climatiques qui touchent les récoltes. Alors, pour boucler son budget, Niamey compte beaucoup sur l'aide internationale. Rien que l'an dernier, la Banque Mondiale a engagé 1,5 milliard de dollars pour le Niger.
Le Fond monétaire international, l'Union européenne, l'Agence française de développement : tous contribuent au budget de Niamey à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année. Un soutien que le coup d’État pourrait menacer.
Dans un communiqué mercredi dernier, la Banque Mondiale « condamnait fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force » et « exhortait toutes les parties à maintenir la paix, la stabilité et la sécurité ».
Les sanctions pourraient toucher un autre pan de l'économie nigérienne : les exportations d'uranium et de pétrole. Car pour exporter son or noir, Niamey compte sur la mise en service, d’ici la fin de l’année, d’un oléoduc entre les régions pétrolifères de l’est et les ports du Bénin. Or, les pays de la Cédéao, dont fait partie le Benin, ont décidé d’un blocus temporaire sur les exportations
Niger: manifestations de soutien à la junte pour la fête nationale
Ce 3 août, c'est le jour de fête nationale au Niger. Le pays célèbre le 63e anniversaire de son indépendance. Mais cette année, pas de défilé militaire. Ce matin, des rassemblements ont eu lieu à Niamey où des centaines de manifestants ont affiché leur soutien aux militaires putschistes.
Publié le : 03/08/2023 - 13:37 Modifié le : 03/08/2023 - 14:00
À Niamey, la manifestation s'est achevée en fin de matinée, ce 3 août 2023. Un rassemblement était prévu ce jeudi après-midi à 15 heures, au stade Général Seyni Kountché, mais il a été très peu suivi, avec quelques dizaines de personnes seulement sur place.
Ce matin, en revanche, ce sont des milliers de personnes, essentiellement des hommes et des jeunes, qui se sont retrouvées pacifiquement place de la Concertation pour deux heures de meeting pendant lesquelles plusieurs discours ont été prononcés, notamment par des membres de la société civile issus de la coalition M62, connue pour ses positions contre la présence militaire française.
Dans la foule, des vêtements aux couleurs du Niger ou à l'effigie du général Abdourahamane Tchiani commandant de la Garde présidentielle à l'origine du coup d'État et président de la junte du Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) – et quelques drapeaux russes.
Beaucoup de slogans contre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont également été entendus. Cette dernière a lancé un ultimatum d'une semaine aux putschistes pour déposer les armes. D'autres slogans ont aussi été scandés contre la présence militaire française. Des manifestants ont d'ailleurs défilé pacifiquement devant l'ambassade de France, sans heurts.
Des éléments de la Garde nationale du Niger avaient assuré un cordon de sécurité entre la représentation française et les manifestants.
Concernant l'intérieur du pays, à Agadez, là aussi des centaines de personnes sont sorties en soutien à la junte. C'est une première dans cette ville emblématique du centre du pays qui n'avait pas pris parti depuis le début de la crise.
La situation très calme pour l'instant à Maradi, capitale économique située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec le Nigeria. Elle subit de plein fouet les sanctions de la Cédéao.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 4 Aoû 2023 - 21:59
Citation :
Niger: seules «les autorités nigériennes légitimes» peuvent dénoncer les accords militaires, estime la France
La France a réagi ce 4 août 2023 à la dénonciation, la veille, des accords de coopération militaire par les putschistes au Niger, en soulignant que « seules les autorités nigériennes légitimes » sont en mesure de les rompre. Explications.
Publié le : 04/08/2023 - 14:28 Modifié le : 04/08/2023 - 14:30
Au Niger, les militaires putschistes ont annoncé, jeudi 3 août, qu’ils dénonçaient plusieurs accords militaires conclus avec la France. Message diffusé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). La France, elle, rejette cette décision.
Paris estime en effet que « le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords conclus avec les autorités nigériennes légitimes ».
« Celles-ci sont les seules que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, reconnaît », explique-t-on du côté du ministère des Affaires étrangères.
Paris n’accorde donc aucun crédit aux décisions annoncées la veille par la junte. Le CNSP avait dénoncé cinq accords militaires conclus avec la France. Des accords qui concernent notamment le stationnement du détachement français et le statut des militaires présents dans le cadre de la lutte anti-jihadiste.
Les putschistes ont justifié leur décision par « l’attitude désinvolte » de la France et sa réaction face au coup d’֤État.
Environ 1 500 soldats français sont actuellement présents dans le pays, et ce, en appui des forces nigériennes.
Le ministère français des Affaires étrangères juge par ailleurs que la coopération militaire avec le Niger a jusque-là donné des résultats positifs. « Ailleurs dans la région, nous constatons que le départ des partenaires internationaux a conduit à l’accroissement de la violence », ajoute-t-on de source diplomatique.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 4 Aoû 2023 - 22:05
Citation :
Niger: les chefs d'état-major de la Cédéao ont défini les contours d'une «éventuelle intervention militaire»
Après trois de travaux, les chefs d'état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont planché pendant trois à Abuja pour définir les contours d'une « éventuelle intervention militaire » contre les putschistes qui contrôlent le pouvoir au Niger depuis plus d'une semaine. Ils ont achevé leurs travaux ce vendredi après-midi 4 août à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. La planification est terminée et la force qui va être engagée va disposer d’un mandat robuste.
Publié le : 04/08/2023 - 21:01
Les chefs d'état-major des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à l'exception du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, de la Guinée et du Niger, posent pour une photo de groupe lors de leur réunion extraordinaire à Abuja, au Nigeria, le vendredi 4 août 2023, pour discuter la situation au Niger. AP - Chinedu Asadu
Avec notre correspondant régional, Jean-Luc Aplogan
C'est un mandat robuste qui est donné à la force qui va être engagée en cas d'intervention militaire au Niger. Cela inclut l'usage de la force avec des actions offensives autorisées.
De bonnes sources, on apprend que le Nigeria aura un rôle de leader avec le plus important dispositif, un dispositif terre, air et mer. La plus grosse contribution sera nigériane. Quant aux autres pays contributeurs, il y aurait la Côte d'Ivoire, le Bénin, avec une promesse du Sénégal. Peut-être que la liste n'est pas encore close.
En revanche, on ne dispose d'aucune indication sur les effectifs. Il reste encore deux jours pour la fin de l'ultimatum. La force est prête en tout cas, selon une source proche des discussions, elle entrera seulement en scène dès le top action des chefs de l’État.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 4 Aoû 2023 - 22:15
Citation :
Niger: la délégation de la Cédéao quitte Niamey sans rencontrer le général Tchiani, l'appel de Bazoum dans le «Washington Post»
La délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), arrivée jeudi dans la nuit à Niamey, a écourté son séjour au Niger. Dépêchée par le président du Nigeria, Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation sous-régionale, cette délégation venue pour obtenir, par le dialogue, le retour à l’ordre constitutionnel, n'a finalement pas rencontré le chef de la junte. De son côté, le président Bazoum se déclare « otage » dans une tribune au Washington Post.
Publié le : 04/08/2023 - 06:35 Modifié le : 04/08/2023 - 06:49
Le général Abdourahamane Tchiani (à gauche) et le président nigérien Mohamed Bazoum (à droite). AP / AP - Ludovic Marin / Montage RFI
La mission de la Cédéao a écourté son séjour. Elle est repartie ce vendredi peu avant une heure du matin sans avoir quitté l'aéroport, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel.
Avant de remonter dans le vol spécial affrété par la présidence nigériane, un membre de la délégation a eu le temps de nous confier : « Passer une nuit à Niamey n’était plus nécessaire. »
Les émissaires de la Cédéao, parmi lesquels figurent l’ancien chef d’État du Nigeria Abdulsalami Abubakar et le sultan de Sokoto, n’ont finalement même pas quitté l’aéroport où ils ont rencontré une délégation de la junte conduite par le responsable des opérations spéciales.
Les rendez-vous avec le chef de la junte, le général Tchiani, et le président Bazoum ont été annulés. L’objectif de cette visite était d’obtenir de la junte, par le dialogue, le rétablissement des institutions de la République dissoutes et le retour au pouvoir du président renversé. Mais la mission n’a pas été une réussite, d'autant que la junte nigérienne a, de son côté, durci le ton.
La junte a dénoncé des accords militaires conclus avec la France, retiré les ambassadeurs de quatre pays et annoncé qu'elle ripostera à « toute agression » de la Cédéao.
La tribune de Mohamed Bazoum dans le Washington Post « J’écris ceci en tant qu’otage. » C’est un président nigérien toujours aux mains des putschistes qui fait parvenir un texte à l’un des principaux journaux américains, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Dans cette tribune, Mohamed Bazoum commence par réfuter tous les arguments des militaires pour le déposer. Non, la situation sécuritaire n’est pas dégradée depuis son élection, au contraire, que ce soit dans le nord ou dans le sud. Il défend également son bilan économique. Ces succès revendiqués, il les explique principalement par les partenariats avec l’étranger et notamment les États-Unis.
Il souligne qu’en mars, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait du Niger un exemple de résilience, de démocratie et de coopération. Les deux hommes se sont d’ailleurs parlé depuis le coup d’État militaire. Il est vrai que le partenariat entre le Niger et les États-Unis est particulièrement fort.
En décembre dernier, lors du sommet des leaders africains à Washington, Mohamed Bazoum avait tenu une place éminente parmi les chefs d’État présents. Il en appelle donc à la communauté internationale et en particulier aux États-Unis pour rétablir l’ordre constitutionnel dans son pays, qualifié de dernier bastion du respect des droits humains dans la région. Faute de quoi, c’est tout le Sahel qui basculerait dans le giron de la Russie, du groupe Wagner, mais aussi des groupes armés jihadistes.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 4 Aoû 2023 - 22:22
Citation :
L'ambassadrice du Niger en France «compte continuer à exercer» ses fonctions, malgré la décision des putschistes
« Je compte continuer à exercer mes fonctions à l'ambassade du Niger à Paris. » Aïchatou Boulama Kané, ex-ministre dans son pays, rejette l'annonce du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l'organe qui a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet dernier. Le CNSP lui a ordonné de quitter son poste.
Publié le : 04/08/2023 - 22:42
[Image d'illustration] Aïchatou Boulama Kané, lorsqu'elle était ministre du Plan du Niger, au siège de la Banque mondiale à Washington, le 16 octobre 2019. AFP - ERIC BARADAT
L'ambassadrice du Niger en France juge nulle et non avenue la notification des putschistes de mettre fin à ses fonctions. Ce 3 août 2023, les militaires auteurs du coup d'État ont annoncé qu'ils mettaient fin aux fonctions des ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo, dans un communiqué lu à la télévision nationale, à Niamey.
Mais à Paris, Aïchatou Boulama Kané estime qu'il s'agit de la décision d'un pouvoir illégitime et qu'elle est toujours l'ambassadrice du président Mohamed Bazoum, retenu depuis le 26 juillet dernier.
« C'est une décision qui, de mon point de vue n'est pas légale, puisqu'elle n'est pas prise par le président de la République légitime, Mohamed Bazoum, lance-t-elle au micro de Claire Fages. Et C'est pourquoi je la rejette et je l'ai rejetée et je compte continuer à exercer mes fonctions à l'ambassade du Niger à Paris ».
Interrogée sur ses liens avec les putschistes, cette ex-ministre sous la présidence de Mahamadou Issoufou ajoute : « Chacun d'eux, personnellement, je les connais. Mais je ne sais pas pourquoi ils ont pris cette décision de me rappeler. Je vais continuer à exercer mes fonctions, conformément à ce que le président Bazoum m'a donné comme instruction de faire. C’est lui que je reconnais légitimement et c’est auprès de lui que je réponds de mes actes, comme ambassadrice à Paris. »
Elle ajoute : « L'ambassadeur du Niger aux États-Unis [Mamadou Kiari Liman-Tinguiri, NDLR] est du même avis que moi. Nous avons tous les deux décidé de ne pas accepter cette décision et nous la rejetons tous les deux. »
Aïchatou Boulama Kané conclut : « Le Niger n'a pas besoin de cette situation. Surtout, le peuple nigérien n'a pas besoin qu'on lui fasse traverser cette épreuve, lui qui faisait déjà face à des défis. Tout allait bien, comme l'a dit le président Bazoum, dans sa tribune dans le Washington Post. Nous n'avons aucune raison de nous retrouver dans cette situation. »
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 5 Aoû 2023 - 20:26
Citation :
Niger: le général Tchiani, chef de la junte, procède à de nouvelles nominations au sein de l'armée
Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahame Tchiani, a procédé vendredi 4 août à de nouvelles nominations au sein de l’armée. Quasiment tous les chefs d’état-major qui pourtant ont finalement rallié les putschistes ont été remplacés. Des proches et des alliés ont été promus.
Publié le : 05/08/2023 - 20:42
Le général Abdourahamane Tchiani lors de son allocution sur Télé Sahel, le 28 juillet 2023. RTN
Avec notre correspondant régional, Serge Daniel
Le nouveau chef d’état-major des armées nigériennes est le général Moussa Salaou Barmou. Il dirigeait jusque-là les Forces spéciales du Niger, en pointe dans la lutte contre le terrorisme.
Le général Barmou a suivi plusieurs formations aux États-Unis. Il a été un allié de taille au chef de la junte lors du dernier coup d'État de Niamey. Son adjoint est le colonel-major Amirou Abdoul Kader. Sa nomination signe la fin d’une disgrâce qui aura duré plusieurs mois. À la tête de l’armée de terre, on retrouve un autre officier, ancien élément des Forces spéciales chargées de la lutte contre le terrorisme.
En procédant à ces changements à la tête des FDS, le général Abdourahame Tchiani, veut d’abord montrer qu’il est maître à bord, mais surtout consolider des alliances au sein de la « grande muette ». Il a aussi probablement voulu compter sur des hommes de confiance. C’est le cas du nouveau Haut Commandant de la gendarmerie, le colonel-major Karim Hima, son condisciple dans une école militaire de Thiès, au Sénégal.
messages : 41481 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 5 Aoû 2023 - 20:35
Citation :
Ultimatum de la Cédéao au Niger: «Le Tchad n'interviendra jamais militairement»
Le Niger est toujours plongé dans l’inconnu. L’ultimatum de la Cédéao expire demain, dimanche 6 août. Les États-membres se préparent à une éventuelle intervention militaire dans le pays. Pendant trois jours et jusqu’à hier, vendredi, les chefs d’état-major étaient réunis à Abuja, au Nigeria, pour définir le profil d’une « éventuelle intervention » armée.
Publié le : 05/08/2023 - 16:01
Il semble que la force soit prête. Il s’agit en fait de la force d’attente, validée en décembre dernier, à la conférence des chefs d’État de la Cédéao. Un contingent d’abord pensé pour le maintien de la paix et pour la lutte contre le terrorisme, mais dans le cas du Niger, ces soldats devraient avoir un mandat robuste, incluant donc l’usage de la force, avec des actions offensives autorisées.
Le dispositif doit passer par terre, par mer et par air, même si, selon un participant, les opérations de terrain pourraient être plutôt ciblées dans un premier temps.
Ce samedi 5 août, chaque chef d’état-major présent à Abuja doit présenter le plan d’intervention au président de son pays car, rappelons-le, ce sont les chefs d’État qui décideront, au final, de déclencher l’opération.
Rôle majeur du Nigeria Concernant les moyens militaires et le nombre de soldats qui pourraient être envoyés, c’est du domaine du secret défense, pour l’instant. Cependant, le Nigeria devrait avoir un rôle majeur dans l’opération et pourrait en prendre le commandement.
La Côte d’Ivoire serait aussi une force essentielle même si, selon une bonne source, « Abidjan espère jusqu’à la dernière minute une solution à l’amiable » avec les putschistes nigériens.
Le Bénin et le Sénégal participeraient également et la liste pourrait s’allonger. Ceci étant, cette opération ne fait pas forcément l’unanimité. Même s’il n’appartient pas à l’organisation sous-régionale, le Tchad affirme qu’il n’enverra aucun soldat au Niger.
Le Tchad, importante puissance militaire africaine et pays voisin du Niger, a indiqué qu'il ne participerait à aucune intervention. « Le Tchad n'interviendra jamais militairement. Nous avons toujours prôné le dialogue. Le Tchad est un facilitateur », a déclaré, vendredi 4 août, Daoud Yaya Brahim, le ministre des Armées du Tchad, pays qui n'est pas membre de la Cédéao.
« Non, le Tchad n’interviendra jamais militairement, pour beaucoup de raisons. Notre président a été désigné par ses frères de la Cédéao pour rapprocher le président Bazoum et les putschistes, et il y est allé, évidemment, et nous avons toujours prôné le dialogue entre eux. Le Tchad n’a jamais cherché à aller intervenir au Niger et nous n’interviendrons jamais par la voie militaire. Nous privilégions le dialogue. Que la stabilité revienne au Niger, que les Nigériens eux-mêmes sentent que le danger est imminent, et c’est à eux de trouver le problème. Le Tchad est un facilitateur », a déclaré Daoud Yaya Brahim, ministre tchadien des Armées.
L’Algérie, elle aussi, s’oppose à toute opération armée. Son ministère des Affaires étrangères estime que ce serait une option « malheureuse ». Alger met en garde et appelle « à la prudence et la retenue », car cette intervention pourrait en fait compliquer et aggraver la crise actuelle.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 8 Aoû 2023 - 17:43
Citation :
Burkina Faso: au moins 22 morts après une attaque dans la région Centre-Est
Au Burkina Faso, une attaque dans la région du centre-Est, frontalière au Togo, a fait au moins 22 morts, selon des sources sécuritaires. L’attaque a visé des commerçants sur l’axe Cinkansé-Bittou, dans la soirée du dimanche 6 aout. Plusieurs véhicules ont été également incendiés avec toutes leurs marchandises.
Publié le : 08/08/2023 - 06:18
Ils revenaient du marché de Cinkansé, à la frontière avec le Togo, quand les commerçants ont été interceptés par des hommes armés, au niveau de la localité de Noaho à proximité de la commune de Bittou. « Nous déplorons des pertes en vie humaine » suite à des attaques « terroristes », a indiqué, dans un communiqué, Sami Bérenger Pooda, un responsable local.
Il a ajouté que les corps ont été transportés à la morgue du centre hospitalier régional de Tenkodogo et a invité les jeunes à se mobiliser pour donner des sépultures dignes aux victimes de ce qu’il qualifie « d’acte barbare ». Durant l'attaque, plusieurs blessés ont également été enregistrés. Ils ont été transportés à Bittou et à Cinkansé pour des soins.
Une dizaine de véhicules, des bus et des camions transportant des marchandises ont été incendiés avec leurs marchandises, selon une source sécuritaire. Ces hommes armés ont également emporté deux barriques contenant de l’essence.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 9 Aoû 2023 - 17:12
Citation :
La France se range derrière la CEDEAO pour résoudre la crise au Niger
La France s'était montrée "intransigeante" face aux militaires qui ont pris le pouvoir au Niger, elle apparaît désormais "en retrait" au moment où le spectre d'une intervention militaire des pays d'Afrique de l'Ouest s'éloigne, soulignent des experts.
"Nous soutenons pleinement (...) les efforts des pays de la région pour restaurer la démocratie au Niger", a déclaré mardi à l'AFP une source diplomatique française, près de deux jours après l'expiration de l'ultimatum lancé par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Les dirigeants ouest-africains avaient donné jusqu'à dimanche soir aux militaires nigériens pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le 26 juillet.
Les chefs d'état-major de la région avaient même dessiné les "contours" d'une éventuelle intervention armée. Paris avait appuyé "avec fermeté et détermination" les efforts de la CEDEAO pour faire pression sur Niamey.
Mais l'intervention n'a pas eu lieu. Mardi soir, Ajuri Ngelale, porte-parole du président du Nigeria Bola Tinubu, actuellement à la tête de la CEDEAO, a indiqué que la diplomatie était la solution privilégiée pour résoudre la crise au Niger, sans écarter "aucune option".
"C'est à la CEDEAO de prendre une décision sur la manière de restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, quelle qu'elle soit", avait souligné plus tôt la source diplomatique, ajoutant que le sommet de la CEDEAO, jeudi, "permettra d'aborder ce sujet".
Pour Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po Paris, la déclaration française est "très pesée et très prudente (...) en retrait par rapport à ce qui était annoncé au départ". "Il n'est plus question d'intervention militaire, il n'est plus question de dénier toute base réelle à ce gouvernement, il est question de diplomatie", dit-il.
Cette déclaration arrive aussi après celles de l'Allemagne, de l'Italie et des Etats-Unis qui prônent le dialogue. La diplomatie est le "moyen préférable" pour résoudre la crise au Niger, a affirmé le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Radio France Internationale.
"Incontestablement, la France perd la main diplomatique dans cette affaire", estime Bertrand Badie. "L'attitude de la France a été anormalement confiante et offensive", poursuit-il, relevant l'imprudence du gouvernement qui a misé sur une action militaire malgré les divisions au sein de la CEDEAO.
Paris peine "à se repositionner sur l'échiquier", observe de son côté Jean-Hervé Jézéquel, directeur du projet Sahel à l'International Crisis Group, même si "le silence ou le retrait n'est pas nécessairement une mauvaise chose" car la France "n'est pas la mieux placée pour mener ce dialogue".
La fermeté dont elle a fait preuve, en rejetant notamment la semaine dernière la dénonciation des accords militaires entre Paris et Niamey, a en effet été contreproductive.
"En étant intransigeante, la France a tendu encore plus les positions des militaires et a permis au CNSP (qui a pris le pouvoir à Niamey) de se constituer une base populaire assez impressionnante en quelques jours", note l'expert.
Dimanche, 30 000 personnes soutenant les militaires au pouvoir se sont rassemblées au stade à Niamey.
François Gaulme, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales, relève, lui, "l'embarras" de Paris et "la contradiction" intenable : comment continuer à nier la dénonciation des accords militaires avec le Niger quand Paris a accepté la dénonciation d’accords similaires par les militaires au Burkina Faso et au Mali ?
"Je trouve la diplomatie française un peu improvisée", dit-il. C'est "le coup d'État de trop", avait argué la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna. Jean-Hervé Jézéquel reconnaît qu'il est "facile de pointer les erreurs a posteriori" et que si l'option militaire "n'est pas la plus probable", elle n'est pas totalement exclue.
Reste que la France a contribué à polariser le débat sur l'intervention militaire. "En se focalisant sur cette question d'intervention, on a oublié que l'essentiel était de discuter des compromis", ajoute le spécialiste.
Bertrand Badie souligne lui aussi les incertitudes sur les décisions qui seront prises au sommet jeudi à Abuja. "Mais si véritablement on arrive à une solution diplomatique (...) la diplomatie française se retrouvera très humiliée", estime-t-il.
Et d'expliquer que "cela témoigne de quelque chose de beaucoup plus profond : l'incapacité structurelle des gouvernements français - pas seulement celui-là - de sortir d'une attitude post-coloniale". "C'est la diplomatie du maître d'école qui consiste à donner des leçons et à distribuer des sanctions", dit-il, en référence à la suspension de l'aide au développement.
Sur le front défense, la crise au Niger révèle à son tour que "le temps de la forte présence militaire française au Sahel est révolu", estime Jean-Hervé Jézéquel. "En Afrique de l'Ouest, celle-ci doit être questionnée".
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 9 Aoû 2023 - 18:15
Citation :
09.08.2023
Libération de Iulian Ghergut, l'otage roumain détenu au Sahel depuis 2015
La Roumanie a annoncé, ce mercredi, la libération du plus ancien otage occidental encore en captivité au Sahel, le Roumain Iulian Ghergut, enlevé au Burkina Faso en 2015 par un groupe jihadiste rallié à Al-Qaïda.
Officier de sécurité d'une mine de manganèse dans le nord du Burkina Faso, près des frontières du Mali et du Niger, Iulian Ghergut avait été enlevé le 4 avril 2015 par cinq hommes armés. Son enlèvement avait été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune, qui s'est peu après rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
"Il est actuellement en sécurité sur le territoire de la Roumanie" où il est rentré aujourd'hui, a indiqué le ministère roumain des Affaires étrangères, qui a salué dans un communiqué le Maroc pour son "soutien important".
Sur le réseau social X (ex-Twitter), le président Klaus Iohannis a remercié les "partenaires extérieurs qui ont soutenu" la Roumanie "dans cette entreprise difficile".
Au moins trois Italiens et un Allemand sont encore détenus au Sahel, ainsi qu'un Sud-Africain enlevé en 2017.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 10 Aoû 2023 - 10:12
Citation :
Coup d'État au Niger: un nouveau sommet de la Cédéao alors que le dialogue avec les putschistes est au point mort
Les chefs d’État ouest-africains sont attendus ce jeudi pour un sommet de la Cédéao extraordinaire. Un seul sujet sera à l’ordre du jour : la situation au Niger. Les dirigeants vont devoir faire le choix, dix jours après le coup d’État, entre le dialogue ou l’opération militaire.
Publié le : 10/08/2023 - 01:56
Un soldat nigérian devant des locaux de la Cédéao à Abuja, au Nigéria. AFP - KOLA SULAIMON
Les chefs d'État ouest-africains vont-ils annoncer une opération militaire ? Ou bien dévoiler des avancées significatives dans leurs prises de contact avec la junte nigérienne ? La perspective d'une opération militaire semble bel et bien s'éloigner, mais les militaires postés à Niamey affichent toujours une attitude intraitable.
Quoi qu'il en soit, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) vit un moment crucial alors que ses tentatives répétées pour esquisser une sortie de crise ont semblé bien vaines jusque-là. L'existence même de la Cédéao est en jeu, selon le président de Guinée-Bissau.
Allen Yero Embalo La situation est difficile pour l’organisation, car la pression monte clairement entre la Cédéao et les putschistes depuis le coup d’État qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum.
« Aucune option n'a été écartée » Aux sanctions économiques, les militaires au pouvoir à Niamey ont opposé leur refus d'établir un dialogue. Une première délégation nigériane a dû faire demi-tour la semaine dernière, puis c'est une mission conjointe de la Cédéao, de l'Union africaine et de l'ONU qui a été éconduite lundi soir.
Pourtant, les liens ne semblent pas totalement rompus. Ce mercredi, l'ancien émir de Kano et ex-gouverneur de la banque centrale nigériane, le très respecté Lamido Sanusi, a finalement pu rencontrer le général Abdourahamane Tiani à Niamey. « Je suis venu en espérant que ma visite puisse ouvrir la voie au dialogue. J’ai eu des échanges francs et constructifs avec le général Tiani et je retourne rencontrer le président nigérian pour lui faire le compte rendu », a déclaré Lamido Sanusi, qui a précisé ne pas être un émissaire du gouvernement de son pays.
Le sommet s'ouvrira et se fermera avec une prise de parole du président nigérian Bola Ahmed Tinubu, l'actuel patron de la Cédéao, dont l'avenir est plus que jamais sur la selette. L’homme d’État a réaffirmé que le dialogue restait la « meilleure voie à suivre » mais « aucune option n'a été écartée », précise son porte-parole.
Une ambiguité partagée par la délégation ivoirienne menée par Alassane Ouattara accompagné par son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro, et la secrétaire générale adjointe de la présidence, Masséré Touré. Les ministres des Affaires étrangères et des Finances ainsi que le chef d'état-major des armées seront aussi présents. Et selon une source proche du gouvernement, la position de la Côte d’Ivoire devrait rester ferme pour resserrer l’étau sur la junte nigérienne.
Mais pour le moment, la Côte d’Ivoire entend jouer la pondération afin de mobiliser l’opinion internationale pour l’étape suivante, qui pourrait être militaire. L’objectif principal étant de faire des putschistes au Niger un exemple pour la sous-région, explique notre source, même si le rôle de la Côte d’Ivoire dans une éventuelle intervention armée de la Cédéao n’a pas encore été précisé par les autorités.
Appels au dialogue Et plus le sommet se rapproche, plus les voix se font entendre contre une opération militaire qui déstabiliserait fortement la région. Par exemple, dans une lettre adressée à Bola Tinubu, plusieurs anciens Premiers ministres et présidents de l'Assemblée nationale du Niger ont appelé au dialogue avec les putschistes.
Ils se disent « préoccupés » par l'avenir du Niger. L'ex-président Ousmane, les anciens premiers ministres Rafini, Oumarou ou encore Amadou dénoncent la « menace d'intervention militaire » de la Cédéao. « Nous vous demandons d'user des voies diplomatiques et politiques pour trouver avec l'armée des solutions pacifiques et constructives ». Au total, ils sont 14 anciens dirigeants nigériens à avoir signé ce courrier adressé à Bola Tinubu demandant également « la levée de toutes les sanctions » de la Cédéao. « Elles sont de notre point de vue insupportables, inefficaces et inappropriées et auront des conséquences catastrophiques et inimaginables », concluent-ils.
« Il n'y a que quand il n'y a pas de dialogue qu'on ne trouve pas de solution. Les militaires qui ont pris le pouvoir savent qu'ils jouent leur vie et leur survie. Ceux qui ont perdu le pouvoir savent qu'ils sont dans une situation difficile. Il faudrait que chacun mette un peu d'eau dans son vin et le compromis pourra être trouvé », a réagi de son côté Ablasse Ouedraogo, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et ancien médiateur dans la crise touareg de 94 au Niger.
Les appels au dialogue émanent également du pays. Devant les échecs répétés de la diplomatie, Diallo Cheikh Louindou, secrétaire général du MCDDH, appelle les putschistes à s'asseoir à la table des négociations. Il craint que le comportement du putschiste Tiani ne pousse les dirigeants ouest-africains à opter pour l’intervention militaire.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 11 Aoû 2023 - 18:11
Citation :
[Info RFI] Coup d’État au Niger: une réunion des chefs d'état-major des pays de la Cédéao prévue ce 12 août
RFI apprend de bonnes sources qu'une réunion des chefs d'état-major des armées de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est programmée ce samedi 12 août à Accra au Ghana après « l'activation et le déploiement de la force en attente » qui doit restaurer l'ordre constitutionnel au Niger. Elle fait suite aux recommandations des chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao rassemblés en Sommet à Abuja, ce 11 août.
Publié le : 11/08/2023 - 13:08 Modifié le : 11/08/2023 - 14:25
Les chefs d’état-major des armées des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent se réunir ce 12 août 2023 à Accra, suite à la demande d’activation de la force d’attente qui doit intervenir au Niger, en cas d’échec de la diplomatie, a appris notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan.
« La consigne qu’on nous a donné est claire », explique un haut-gradé d’une armée ouest-africaine : « activer et déployer sans délai », résume notre interlocuteur pour justifier la tenue de cette réunion.
Elle doit se tenir à Accra, ce samedi. Le Ghana a l’habitude d'accueillir des réunions de chef d’état-major pour les projets d’opération commune. Plusieurs réunions sur l’Initiative d’Accra, un forum sécuritaire qui a lieu chaque année depuis 2017, y ont été organisées.
Selon les informations de RFI, le chef d’état-major général de l’armée béninoise se rend à Abidjan ce 11 août. Certainement pour parler de pré-positionnement, croit savoir une source bien informée.
Le Président ivoirien Alassane Ouattara a confirmé hier à Abuja la participation de l’armée ivoirienne à la force d’attente avec un bataillon.
Selon le scénario envisagé, la force sera de 25 000 hommes. En plus des soldats ivoiriens, la force sera composée de troupes du Nigeria, du Bénin et du Sénégal. Le gros de la troupe sera nigérian.
Lors du Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao, le 10 août à Abuja, la Guinée-Bissau aurait par ailleurs confirmé sa participation. Le Cap-Vert et la Sierra-Leone ont exprimé leur soutien à la force rapporte un participant au sommet.
Coup d'État au Niger: qu’est-ce que la «Force en attente» de la Cédéao?
Cette force en attente désigne un ensemble de soldats des armées des pays membres, « en attente », c'est-à-dire prêts à être mobilisés en cas de crises dans la région.
Historiquement, elle a été pensée pour répondre aux seuls conflits armés. Son ancêtre, l’Ecomog, s'est d'ailleurs déployée dans les années 1990 au Liberia et en Sierra Leone, alors plongés dans une guerre civile.
Mais, depuis une dizaine d'année, l'idée d'une intervention armée de la Cédéao en cas de menace à l'ordre constitutionnel s'est imposée.
Dans ce cadre, la force en attente a été déployée en Gambie, en 2017.
Il y a un an, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló, alors président de l'organisation ouest-africaine, a concrétisé cette idée en annonçant la création d'une force dite « anti-putsch », dédiée au rétablissement de l'ordre démocratique.
Cette même motivation a été affichée le 10 août 2023 à l'issue du sommet d'Abuja sur la crise au Niger. Le président de la commission de la Cédéao, Omar Touray a annoncé « l'activation » et le « déploiement » de cette force.
D'abord, « l'activation » consiste à mettre en alerte les troupes conjointes de la Cédéao. Selon les experts, cette étape est en fait un outil de dissuasion, par lequel les présidents ouest-africains entendent faire pression sur les putschistes de Niamey.
Puis, lors de la phase de déploiement, les soldats doivent se mettre en ordre de marche vers le Niger, selon le plan élaboré par les chefs d'état-major des armées.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 11 Aoû 2023 - 18:16
Citation :
Niger: l'Union Africaine exprime son «ferme soutien» à la Cédéao
Le président de la Commission de l'Union africaine a exprimé ce 11 août 2023 « ses vives préoccupations » concernant « la détérioration des conditions de détention » du président nigérien Mohamed Bazoum, jugeant « inadmissible » son traitement par les autorités militaires qui l'ont renversé le 26 juillet. Dans ce même communiqué, Moussa Faki Mahamat « exprime son ferme soutien aux décisions de la Cédéao », la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest qui a décidé le 10 août 2023 d’activer et de déployer une « force en attente » pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger.
Publié le : 11/08/2023 - 12:27
L'Union africaine (UA) soutient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) concernant la situation au Niger.
Le 10 août 2023, au terme d'un sommet de l'organisation sous-régionale, les chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao ont haussé le ton contre la junte qui a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet. Ils ont décidé d'activer la force militaire d'attente.
Les sanctions mises en place ont par ailleurs été maintenues et devraient être renforcées.
« Urgence de stopper l'escalade » L'organisation a néanmoins affirmé qu'elle gardait sur la table toutes les options pour « la résolution pacifique » de la crise. Position appuyée au niveau continental, par l'UA donc.
Le Tchadien Moussa Faki Mahamat, à travers un communiqué, interpelle les putschistes sur « l'urgence de stopper l'escalade » avec la Cédéao, et sur leur « défiance » à l'égard de l'organisation.
Communiqué de soutien du Président de la commission de l’Union africaine @AUC_MoussaFaki aux décisions de la #CEDEAO du 10 Août 2023 sur le #Nigerhttps://t.co/xnh0YuCljX pic.twitter.com/nAPQtNqEk7
— African Union (@_AfricanUnion) August 11, 2023 Les présidents ouest-africains ont maintenu les sanctions et précisé qu'ils souhaitaient une résolution pacifique par le dialogue. Mais ils ont dans le même temps ordonné « d'activer » les forces militaires et de les déployer « en vue de restaurer l'ordre démocratique au Niger ».
Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, les États membres ont donné leur feu vert pour que l'opération « démarre dans les plus brefs délais », précisant que la Côte d’Ivoire fournirait un bataillon de 850 à 1 100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment.
« Vives préoccupations » sur l'état de santé de Bazoum La Cédéao avait demandé que l'Union africaine approuve ces démarches. C'est chose faite à présent, ce qui va donner plus de poids et de légitimité à l'instance sous-régionale.
Dans le même temps, l'UA dénonce « le traitement inadmissible » infligé au président Mohamed Bazoum. Le chef de l'État nigérien est toujours séquestré dans sa résidence avec sa famille. L'UA exprime ses « vives préoccupations » quant à ses conditions de détention qui « se dégradent sérieusement », dit-elle...
Moussa Faki demande la « libération immédiate » de Mohamed Bazoum et appelle la communauté internationale à rassembler ses efforts pour « sauver la vie » du président.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 11 Aoû 2023 - 18:23
Citation :
Coup d'État au Niger: la Russie se dit opposée à une intervention armée, qui conduirait à une «forte déstabilisation»
Publié le : 11/08/2023 - 17:31
La Russie s'est une nouvelle fois prononcée vendredi contre toute intervention armée au Niger, estimant que l'usage de la force provoquera une «forte déstabilisation» de ce pays sahélien, où s'est produit un coup d'État il y a plus de deux semaines. «Nous pensons qu'une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu'à une forte déstabilisation de la situation dans l'ensemble de la région du Sahara et du Sahel», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 12 Aoû 2023 - 19:50
Citation :
Niger: le président Mohamed Bazoum reçoit la visite de son médecin personnel
« Le président a le moral haut », a annoncé le médecin personnel du chef de l'État nigérien à sa famille. Pour la première fois, depuis le putsch du 26 juillet, Mohamed Bazoum, séquestré dans le sous-sol de la résidence présidentielle à Niamey, a pu consulter son médecin, ce samedi 12 août en fin de matinée.
Publié le : 12/08/2023 - 18:09
Cette visite, la première depuis celle du Tchadien Mahamat Idriss Déby, le 31 juillet dernier, a été acceptée par la junte, à la suite des multiples appels de ses proches et des instances régionales et internationales.
Le médecin a ainsi pu s'entretenir avec le chef de l'État mais également avec son épouse et son fils. « Tous vont bien », a indiqué le docteur qui a également pu acheminer des vivres et des médicaments.
À la suite de cette visite, la famille du président Bazoum s'est dite « soulagée ».
Dans un communiqué, publié vendredi 11 août, l'organisation Human Rights Watch a indiqué s'être entretenue, jeudi et vendredi, avec Mohamed Bazoum, avant donc la visite du médecin personnel du chef de l'État.
Le président a indiqué que le traitement de sa famille en détention est « inhumain et cruel », que l'électricité était coupée depuis le 2 août. Conséquence, Mohamed Bazoum et ses proches sont contraints de s'alimenter avec de la nourriture sèche.
S'il a pu amener des vivres, ce samedi matin, le médecin personnel du président Bazoum n'a pas pu, par contre, apporter des produits frais.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 14 Aoû 2023 - 17:14
Citation :
Coup d’État au Niger: qu’impliquent les accusations de la junte contre le président Mohamed Bazoum? Les auteurs du coup d'État au Niger ont annoncé, ce 13 août 2023, leur intention de « poursuivre » le président renversé pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays, alors que plane toujours une menace d'intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour y rétablir l'ordre constitutionnel. Qu’impliquent ces accusations de la junte contre Mohamed Bazoum ? Premiers éléments de réponse.
Publié le : 14/08/2023 - 14:41 Modifié le : 14/08/2023 - 14:44
Au Niger, le président déchu Mohamed Bazoum a vécu 48 heures très contrastées. Samedi 12 août, en fin de matinée, le chef de l’État, séquestré dans le sous-sol de la résidence présidentielle à Niamey, a été autorisé à consulter son médecin. Mais le dimanche 13 août, le porte-parole de la junte a annoncé dans un communiqué lu à la télévision nationale vouloir le poursuivre.
Il est accusé de « haute trahison » et d’« atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger ». Dans une allocution, lue par le colonel-major Abdramane, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’organe au pouvoir au Niger depuis le 26 juillet, dit avoir les « preuves d'échanges » que Mohamed Bazoum aurait eu avec des « nationaux », des « chefs d’État étrangers », ou encore des « responsables d’organisations internationales ».
Pas de détails sur les contenus desdits échanges. On sait que depuis le début du putsch, le président renversé s'est entretenu par téléphone avec des membres de son gouvernement en exil et des responsables étrangers, impliqués dans l'option d'une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Le CNSP doit désormais clarifier ce que peut impliquer ces accusations. D'un côté, le Code pénal nigérien prévoit pour tout citoyen nigérien un crime de trahison passible de la peine de mort. En est reconnu coupable celui qui « entretiendra des intelligences avec une puissance étrangère, en vue de l’engager à entreprendre des hostilités contre le Niger, ou en facilitant sa pénétration sur le territoire nigérien ».
Selon la loi suprême, en cas de condamnation, il pourrait être déchu de ses fonctions Mohamed Bazoum entre a priori, lui, dans un autre cas de figure. En tant que président renversé, mais non démissionnaire, c'est le crime de « haute trahison » prévu par la Constitution qui est censé s'appliquer à lui. Selon la loi suprême, en cas de condamnation, il pourrait être déchu de ses fonctions.
Un débat juridique pourrait donc s'engager. Mais ce flou est, de l'avis d'un expert du droit nigérien, entretenu par les putschistes pour faire monter la pression à la fois sur la communauté internationale et sur le président Mohamed Bazoum, qui refuse toujours de signer une lettre de démission.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 16 Aoû 2023 - 18:56
Citation :
16.08.2023
Niger: selon le Pentagone, pas question de terminer le partenariat militaire et de tirer un trait sur les investissements
Lu dans le compte-rendu du point presse du DoD du 15 août:
"As you know, Niger is quite a critical partner to us in the region. And so we are hopeful that we can resolve this in a diplomatic way (...). Niger is a partner and we don't want to see that partnership go. We've invested, you know, hundreds of millions of dollars into bases there, trained with the military there. So we really want to see a peaceful resolution to Niger's hard-earned democracy, and we're hopeful that we can come to that."
Ces déclarations de la porte-parole Sabrina Singh ont l'avantage d'être plus éclairantes que celle d'Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine qui a assuré mardi qu'il était encore possible de mettre fin au coup d'Etat au Niger via la diplomatie: "Nous restons concentrés sur la voie diplomatique pour obtenir les résultats que nous voulons, à savoir le retour à l'ordre constitutionnel, et je crois qu'il continue d'exister une marge pour obtenir ce résultat par la diplomatie".
Il est clair que Washington ne tient pas à devoir quitter Niamey et surtout Agadez où il a lourdement investi comme en témoignent tous les posts que j'ai consacrés à cette base depuis 2016 (le premier date du 9 mai et le second du 2 novembre de cette année-là).
Sur ce sujet, j'en profite pour signaler cet article paru le mardi 15 août dans Ouest-France:
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 21 Aoû 2023 - 21:40
A-29 “Super Tucano” Light-Attack Aircraft with the Burkina Faso and Mali Air Force are reported to have arrived in Niger this weekend to assist in the Defense of the Country in case of an ECOWAS Military Intervention. pic.twitter.com/MjgVdd0sQq
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 2 Sep 2023 - 20:10
Niger: Tension Mounts Between Niger Authorities And France
The regime's spokesman, Major Colonel Amadou Abdramane, denounced the remarks made on Monday by French President Emmanuel Macron, saying they constituted a "blatant additional interference in Niger's internal affairs".… pic.twitter.com/3hdaV0HYSy
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 7 Sep 2023 - 21:50
#Mali | Le #JNIM confirme avoir tendu une embuscade contre le groupe #Wagner à #Pogo dans la région de #Segou. Le bilan serait de 11 morts côté Wagner. Le bilan côté terroriste n'a pas été communiqué, en attente d'un bilan officiel des autorités. pic.twitter.com/PBEruw6fJE
#Mali | 07/09 Attaque terroriste sur le fleuve #Niger (cercle de #Rarhous - #Tombouctou / territoire Katiba Gourma). Un bateau de la Compagnie malienne de Navigation (#COMANAV) a été ciblé. Bilan provisoire de plusieurs morts. : Dégâts matériels importants avec incendie… pic.twitter.com/nTmey8ENQw
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 8 Sep 2023 - 20:10
Citation :
08.09.2023
Les forces US au Niger quittent Niamey pour la base 201 d'Agadez
"Simple mesure de précaution", assure le Pentagone.
Jeudi soir, le DoD a annoncé que les moyens américains déployés sur la base aérienne 101 de Niamey allaient être relocalisés sur la base aérienne 201 d'Agadez, près de 1000 km au nord. C'est sur cette base que sont stationnés des drones Reaper (photo USAF).
"Il n'y a pas de menace contre les forces américaines", a assuré Sabrina Singh pendant un briefing à Washington.
Les forces US comptent environ 1100 hommes (principalement de l'USAF) au Niger.
A Niamey, sont aussi basés des contractors américains de plusieurs ESSD (en particulier chargées du transport aérien, des médévacs et de l'ISR). Ils devraient logiquement eux aussi gagner Agadez.
La base 201 a fait l'objet de gigantesques travaux effectués par les sapeurs du 31st Expeditionary Rapid Engineer Deployable Heavy Operational Repair Squadron, le RED HORSE (l'équivalent des Seabees). Les travaux ont été décidés en 2013, suite à une demandes autorités du Niger, mais ils n'ont commencé qu'à l'été 2016.
Depuis la fin de ces travaux (d'un coût de plus de 100 millions de $) sur la piste et la construction des infrastructures sont stationnés à Agadez des personnels du 724th Expeditionary Air Base Squadron. La nouvelle base accueille des drones armés, des avions ISR et des gros porteurs.
#Mali | 08/09 Plusieurs explosions ont été entendues à 07h00 près du camp 1 à #Gao non loin de l’aéroport. 2 véhicules suicide auraient explosé, dont 1 à l’intérieur du camp et plusieurs roquettes ont été tirées. La #KatibaMacina est soupçonnée de l'attaque #terroriste… pic.twitter.com/F4G4i45Qle