Sujet: Re: Actualités nationales Jeu 17 Fév 2011 - 23:28
Rappel du premier message :
Ne vous laissez pas emporter par vos émotions les amis ...
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Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 8:50
http://www.hibapress.com/details-4472.html
marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 9:09
dinamic a écrit:
http://www.hibapress.com/details-4472.html
encore une fois, le Roi ne demande à personne de sortir manifester pour lui ou de faire des contre-manifestations , il observe, consulte et regarde tout çà d'un oeil très sérieux
ce genre d'appel est plutôt un acte polizarien , qui veut faire diviser les marocains en faisant croire qu'il y a la guerre au maroc entre 2 groupes : pro-Roi et anti-Roi ...
que des gens veulent manifester PACIFIQUEMENT et DEMOCRATIQUEMENT pour des évolutions constitutionnelles, c'est leur droit reconnu et il vaut mieux laisser des ultra-minoritaires manifester et se compter , que de leur donner un crédit supérieur en leur opposant le Roi ...
hier à rabat, il y avait une centaines de jeunes , très sympathiques, qui manifestaient , tous étaient très attachés à la monarchie marocaine et en même temps ils veulent des évolutions ....
de toute façon, toute évolution constitutionnelle devra être ratifié par le seul juge : Le PEUPLE ...et non la RUE ..
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 10:04
La seule question que je me pose et j'espère qu'elle ne sera pas mal comprise : Il y a des gens qui demandent, au nom du peuple marocain des réformes constitutionnelles. Très bien. Combien ont lu cette constitution? Et surtout de quel droit ils peuvent se prononcer au nom des marocains. À ma connaissance les seuls qui ont été désignés démocratiquement sont les élus parlementaires et le gouvernement.
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 12:47
bilar a écrit:
La seule question que je me pose et j'espère qu'elle ne sera pas mal comprise : Il y a des gens qui demandent, au nom du peuple marocain des réformes constitutionnelles. Très bien. Combien ont lu cette constitution? Et surtout de quel droit ils peuvent se prononcer au nom des marocains. À ma connaissance les seuls qui ont été désignés démocratiquement sont les élus parlementaires et le gouvernement.
Peu de gens certes, ont lu cette constitution, mais ce n'est pas nécessaire pour demander des réformes s'il s'agit du pays en question dans lequel tu as vécu toute ta vie. (Tu as la réalité devant toi, tu es dedans, tu lis le journal, tu sais ce qui se passe et comment les choses marchent, cela te donne la légitimité d'exprimer ton souhait d'une réforme constitutionnelle.) La liberté d'expression inclut en elle même, la liberté de mentir, de barratiner et de dire n'importe quoi, ils peuvent donc se prononcer au nom des marocains maintes fois, on s'en fout tant qu'ils seront minoritaires et ne représenteront pas "le peuple" ou que le peuple ne sera pas derriére eux, cela ne vaudra rien. Pour les élus, c'est clair, d'ailleurs le MP a demandé des réformes.
klan General de Brigade
messages : 3864 Inscrit le : 22/05/2010 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 13:17
Citation :
Droits de l'Homme au Maroc : Promotion par le sommet (journal mauritanien).
Spoiler:
Nouakchott, 06/03/11- ''Sous l'impulsion de Sa Majesté, le Maroc franchit une nouvelle étape dans la consolidation de ses acquis démocratiques pendant que bien de pays arabes sont traversés par des révolutions populaires'' souligne, dimanche, le ''quotidien de Nouakchott (indépendant).
Sous l'intitulé ''Droits de l'Homme au Maroc : Promotion par le sommet'', le journal mauritanien a consacré un long article à la création d'une nouvelle institution publique pour la défense et la promotion des droits de l'Homme, en remplacement du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) qui n'avait qu'une fonction consultative.
''La mise en place du CNDH n'est donc pas une surprise pour les observateurs de l'évolution politique et sociale du royaume, mais bien la confirmation d'un état d'esprit et d'une volonté politique de son roi'', a fait observer le journal.
''Le Maroc fait figure, comme l'un des rares pays arabes où les mouvements sociaux se sont exprimés dans une certaine accalmie et un sens aigu de la responsabilité. Nonobstant les dérapages d'El Hoceima, les manifestations sociales de la jeunesse du 20 février 2011, dans ce pays, tolérées par les autorités, n'ont pas donné lieu à la confrontation et à l'anarchie sécuritaires vécues dans certaines contrées arabes'' relève le quotidien
Le journal souligne en outre qu'il y a surtout ''des raisons qui tiennent à l'ambiance de tolérance et de libertés d'expression, retrouvées sous l'ère de Sa Majesté Mohammed VI. Ce dernier s'impose depuis son accession au Trône contre la vision machiavélique de l'exercice du Pouvoir comme un souverain bien respecté et bien-aimé de son Peuple''.
Et de poursuivre que ''La révérence se fait par respect et conviction et non plus par peur ou par asservissement. Et c'est là toute la différence. Le royaume du Maroc s'est doté jeudi d'une nouvelle institution publique pour la défense et la promotion des droits de l'Homme, en remplacement du conseil des droits de l'Homme qui n'avait qu'une fonction consultative''.
Le ''quotidien de Nouakchott" met en avant que ''Le secret du jeune monarque est qu'il est resté à l'écoute de son Peuple et sensible à ses espérances anticipant le vent de contestations qui se déchaine et emporte avec lui les dirigeants du monde arabe qui n'ont pas su jauger les demandes de changements de leurs compatriotes et leurs aspirations à plus de justice sociale et de développement''. http://www.map.ma/fr/sections/social/droits_de_l_homme_au/view
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Yakuza Administrateur
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Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 15:40
le rapatriement des Marocains par bateaux
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leadlord Colonel-Major
messages : 2787 Inscrit le : 10/07/2010 Localisation : montreal Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 17:08
pourquoi ne pas parlé au lieux de sortir dans la rue sortir dans la rue et essaie d'imposé des idées dites démocratique n'est pas démocratique en soit car il prend pas en compte l'autre parti .... c'est bien de s'exprime mais faut pas essayé d'imposé, pour cela il faut être élus .
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اقسم بالله العظيم ان اكون مخلصا لله و لملكي و ان اتفانى في خدمة وطني و دفع كل خطر يهدده و ان انفد اوامرقائدي الاعلى صاحب الجلالة
leadlord Colonel-Major
messages : 2787 Inscrit le : 10/07/2010 Localisation : montreal Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Lun 7 Mar 2011 - 20:48
les ministres sur facebook
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klan General de Brigade
messages : 3864 Inscrit le : 22/05/2010 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mar 8 Mar 2011 - 13:34
Citation :
Fatima Mernissi au Top 100 des militantes les plus influentes au monde, selon le Guardian. Londres- La sociologue marocaine Fatima Mernissi figure parmi le Top 100 des militantes les plus influentes au monde, élaboré par le quotidien The Guardian à l'occasion de la journée internationale de la femme.
Fatima Mernissi est une féministe musulmane qui n'éprouve aucune "crainte à évoquer les coutumes les plus controversées dans le monde musulman", c'est ainsi que la publication britannique a présenté cette activiste de renom.
Du voile à la polygamie, Fatima Mernissi a lancé dès son premier livre "Beyond the veil" un appel à se révolter contre une "vision égoïste, très subjective et médiocre de la culture" que la société "masculine" essayait de justifier par une prétendue base sacrée, indique le journal.
Née au Maroc en 1940, Fatima Mernissi qui a grandi dans un "harem domestique, physiquement prise au piège par les traditions en vigueur à cette époque aux côtés de sa grand-mère, mère et proches de sexe féminin", a fini par y échapper grâce à l'éducation.
La professeur de sociologie focalise à présent son travail sur la société civile, la démocratie et la révolution numérique, ajoute le Guardian.
Dans le classement élaboré par le journal, figurent d'autres personnalités ayant percé dans leur champ d'action.
Il s'agit notamment de Mme Margaret Thatcher, ancien Premier-ministre britannique, Mme Helen Bamber, fondatrice de l'organisation des droits de l'Homme Amnesty International, Mme Shami Chakrabarti, directrice du groupe Liberty pour la défense des droits de l'Homme, Mme Aung San Suu Kyiet, activiste brunienne, et Mme Oprah Winfrey, star de la télévision américaine.
Dans le monde arabe, le Top 100 comprend entre autres Mme Lubna Hussein, écrivaine soudanaise et activiste dans le domaine des droits de l'Homme, Mme Nawal Saadawi, féministe égyptienne et Mme Zainab Salbi, fondatrice de l'organisation internationale Women for Women. http://www.map.ma/fr/sections/social/fatima_mernissi_au_t/view
Citation :
Réunion jeudi du Conseil de gouvernement. Rabat, 08/03/11- Le conseil de gouvernement se réunira, jeudi, sous la présidence du Premier ministre, M. Abbas El Fassi.
Un communiqué de la Primature indique mardi que le Conseil examinera quatre projets de décret.
Le premier porte sur la définition des attributions et l'organisation du ministère de la Justice, tandis que le deuxième modifie le décret fixant la liste des établissements de l'enseignement supérieur ne relèvant pas des universités.
Le troisième projet de décret concerne la réorganisation de l'Institut national de Statistique et d'Economie Appliquée, alors que le dernier est relatif à la réorganisation de l'Ecole des sciences de l'information.
Le Conseil examinera, d'autre part, deux conventions internationales, à savoir la convention arabe de lutte contre la corruption et la Convention arabe de lutte contre le crime cybertic, signées au Caire le 21 décembre 2010. http://www.map.ma/fr/sections/lire_aussi/reunion_jeudi_du_con/view
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Fahed64 Administrateur
messages : 25545 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mar 8 Mar 2011 - 16:01
Série de témoignage du journal Lemonde.
Citation :
Maroc : la fin d'une époque ?
Les Marocains ont manifesté des deux côtés de la Méditerranée les 20 et et 21 février. Ils ont montré leur maturité civique et politique en suivant la voie pacifique. Au Maroc, il y a eu quelques incidents et débordements. Mais cela a été le fait de provocateurs aux motifs et commanditaires restant dans l'ombre. A Tanger, par exemple, les forces de police, efficaces en d'autres circonstances, auraient observé une attitude de spectateur, selon des témoignages concordants d'observateurs marocains et européens. Jeu dangereux s'il en est !
Certains milieux – les classes privilégiées en particulier – font valoir comme d'habitude les "risques d'aventure". Cela exprime plutôt leur peur face a ce peuple immense de jeunes, répandus dans tout le pays, qui est laissé à lui-même, privé de travail d'avenir, bref dans une situation sans issue. Au lieu de faire quelque chose de concret pour cette jeunesse, on se contente d'agiter un épouvantail auto-justificateur.
Quoi qu'en disent ceux qui cherchent à discréditer le mouvement, une chose est claire : les actions urgentes et les réformes incontournables ont été inscrites, et de façon décisive, dans l'agenda public ; et plus jamais aucune force ne pourra les effacer. Ces actions urgentes se résument, sans prétendre à l'exhaustivité, dans les points suivants, avec en préalable la libération des prisonniers politiques innocents quelles que soient leurs idéologies.
La mise en route d'un plan de sauvetage pratique, contenant des mesures palpables avec des échéances précises, et des engagements pris publiquement, pour venir au secours des chômeurs diplômés et de tous les jeunes privés de ressources et de travail. Pour être lancé sur une base solide, une mesure indispensable doit accompagner ce plan : punir ceux et celles qui réservent les postes aux enfants des privilégiés et en privent la jeunesse pauvre et sans appui, les livrant ainsi à eux-mêmes, aux manques et à l'humiliation. La justice consiste à ouvrir les opportunités de façon équitable à tous. Quant on dit qu'il n'y a pas de travail au Maroc, c'est, dans un sens, faux. Car en réalité, quand les postes et emplois sont disponibles, ils sont en fait cachés pour être réservés aux familles influentes, ou bien obtenus par les moyens d'une corruption rampante.
Par ailleurs ces actions ne réussiront que si des mesures d'assainissement du secteur économique, politique et de la justice sont prises et appliquées. Cela concerne en tout premier lieu les trafics d'influence et pratiques de monopole. De ce point de vue, l'une des priorités doit consister à limiter l'engagement de l'institution monarchique dans le secteur économique et ses monopoles. Une première action serait le démantèlement de l'ONA (Omnium Nord Africain), et la fin de la gestion discrétionnaire de la première entreprise du pays : celle des phosphates. Cela libérera à coup sûr l'initiative de l'entreprise privée, saine et novatrice. Cela stimulera et élargira le marché du travail.
Justice sociale et politique, securité des personnes, du travail et du capital, cela signifie la nécessité de purger les hauts trafiquants du régime, mais également les hauts responsables impliqués dans les violations de la loi et des droits humains. UNE RÉFORME DE LA CONSTITUTION
Venons-en maintenant à la revendication la plus fondamentale, qui va garantir la poursuite et le succèss de toutes les autres actions réformatrices : c'est la réforme sérieuse de la constitution. La mesure immédiate qui doit être prise par le régime, en gage de volonté d'agir, est la dissolution du parlement qui est sans pouvoir, en attendant la définition exacte des pouvoirs du roi, et des pouvoirs qui doivent revenir à un parlement et gouvernement issus du suffrage populaire.
Contrairement à certaines vues, le mouvement, pour une fois, ne manque pas d'idéologie. Elle est là, dans les revendications. Les sociétés civiles en Tunisie, Egypte et au Maroc sont anciennes et ancrées. Malgré les répressions longues, elles renaissent vite. Elles vont s'organiser pour une lutte pacifique qui va durer. Enfin le sécularisme, l'islamisme etc., c'est l'arbre qui cache la forêt. La masse des jeunes saura trouver les formules de conciliation entre démocratie et piété, et de l'intérieur, car il s'agit partout d'un mouvement né du fond intérieur de nos sociétés.
A en juger par l'expérience et premières réactions du régime, on nous servira encore les réponses habituelles et discréditées. Le mouvement ne manque pas de talents juridiques et autres, il ferait bien de constituer immédiatement sa commission d'étude et révision de la constitution sous la forme d'un groupe de réflexion, et de rendre publiques ses idées parallèlement aux autres actions. Les jeunes veulent mettre fin aux monopoles, et une révision de la constitution décidée exclusivement en haut lieu est un autre monopole qu'il s'agit précisément de dépasser par la participation démocratique. L'heure sonne la fin d'une époque.
Abdellah Hammoudi, professeur d'anthropologie à l'Universite de Princeton http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/08/maroc-la-fin-d-une-epoque_1490208_3232.html
Citation :
Les marocains attendent que le roi soit l'artisan d'un véritable renouveau
En 1999, l'avènement de Mohammed VI augurait l'entrée dans une ère qui semblait résolument nouvelle puisqu'elle fut ponctuée de réformes de fond incontestables (à l'instar du nouveau code la famille ou des travaux de l'Instance équité et réconciliation) maintes fois saluées par la communauté internationale. D'aucuns de penser au début du nouveau XXIe siècle que le régime marocain évoluerait irrémédiablement vers une monarchie profondément rénovée. Quelques années plus tard, le constat est amer et sans appel, le palais n'a pas cédé une once de pouvoir.
L'institution monarchique est ainsi toujours prééminente, elle se situe aux antipodes d'une monarchie constitutionnelle classique. Le gouvernement dépourvu de toute autonomie apparaît comme une instance consultative à compétence technique destinée à la préparation des décisions royales. Quant au parlement, il fonctionne comme une chambre d'enregistrement et s'avère ainsi un simple instrument de la volonté du roi. Les décisions royales ne peuvent faire l'objet de poursuites en justice et s'imposent à toutes les normes juridiques produites par l'Etat ; toute déclaration du souverain quel que soit son support à force de loi.
Si les scrutins sont désormais transparents, ils n'expriment néanmoins aucunement un choix d'avenir, c'est le roi qui trace le sillon, les programmes des partis politiques ne s'écartent pas de la matrice arrêtée par ce dernier dans chaque discours du trône. La prise de décision économique est également phagocytée par le Makhzen, WikiLeaks révélait dernièrement que celle-ci est concentrée entre les mains de quelques personnes proches du souverain. Depuis l'alternance politique de 1998, les traditionnels opposants (les socialistes) longtemps réfractaires à toute participation gouvernementale laquelle eût impliquée la pleine approbation des prérogatives du monarque se sont laissés allégrement apprivoisés et sont devenus de fidèles et ardents serviteurs de la monarchie chérifienne qu'ils avaient tant combattue.
Nadia Yassine du mouvement islamiste Justice et Bienfaisance (interdit mais toléré) est l'une des rares voix depuis plusieurs années qui s'est élevée pour plaider sans ambages pour une assemblée constituante et une limitation du pouvoir absolu du roi, opinion qui est depuis peu, ce qui est inédit, relayée et amplifiée par la rue. Le 20 septembre des milliers de manifestants ont revendiqué en autres, de nouvelles règles du jeu politique. Il s'agit d'un événement majeur dans le royaume lequel n'a cependant pas échappé ses dernières années à l'émergence de mouvements protestataires mais fragmentaires (tel, celui atypique des diplômés chômeurs sans omettre les luttes pour dénoncer le surenchérissement des denrées alimentaires, de l'électricité et de l'eau ou celles des habitants de régions marginalisée et précarisées) néanmoins sans jamais prôner aussi ostensiblement une nouvelle répartition des pouvoirs.
"LÉGITIMES REQUÊTES"
En septembre 2001, dans une interview qu'il avait accordé à un organe de presse français, Mohammed VI déclarait : "Les marocains veulent une monarchie forte, démocratique et exécutive…, chez nous le roi ne se contente pas de régner. Je règne et je travaille avec mon gouvernement." C'est ce modèle qui est aujourd'hui stigmatisé et ainsi rejeté. Par ailleurs, le Maroc n'est aucunement préservé des maux qui affectent les autres pays du monde arabe : jeunesse privée d'avenir et de dignité, corruption endémique laquelle mine le quotidien des plus démunis, népotisme, territoires ruraux en déshérence, système éducatif sinistré, mépris des élites, silence complice et complaisance des chancelleries européennes, autant d'ingrédients qui constituent des sources de frustrations croissantes.
Les marocains attendent désormais que le roi qui jouit d'un aura et d'un capital sympathie considérable que doivent d'ailleurs lui envier nombre de dirigeants arabes soit l'artisan d'un véritable renouveau. Ceci suppose un gouvernement issu des urnes qui détermine la politique de la nation sous le contrôle du parlement conjugué à une indispensable redistribution des richesses. Le repli du roi sur un rôle symbolique (domaines religieux, sécuritaires ainsi que questions d'intérêt national) aurait le mérite de moins exposer ce dernier aux aléas de la gestion directe des affaires.
Il est patent que le monarque ne saurait rester sourd aux légitimes requêtes de son peuple sous peine à plus ou moins long terme de voir s'embraser le royaume, le temps des demi mesures est révolu. Il y va de la pérennité de la monarchie et de l'unité du pays dont Mohammed VI a été jusqu'à présent le précieux garant.
Laurent Beurdeley, maître de conférences en droit public à l'Université de Reims
Le Maroc partage les mêmes maux que les autres régimes arabes
Intervenus à la suite des révoltes populaires, la chute du régime Ben Ali en Tunisie et la fin de l'ère Moubarak en Egypte ont jeté la lumière sur deux maux des despotes du monde arabe : la cupidité et l'autoritarisme. Le calme relatif dans lequel se sont déroulées les manifestations pacifiques du 20 février et la stabilité qui prévaut au Maroc semblent accréditer la thèse d'une "exception" marocaine. En réalité, la monarchie marocaine partage les mêmes maux que les autres régimes arabes.
Sous Hassan II comme sous Mohammed VI, la fortune de la famille royale a été accumulée dans des conditions loin d'être irréprochables. Présente dans les principaux secteurs (banque, industrie, télécommunications, immobilier), la holding royale ne fait l'objet d'aucun contrôle, et joue de son inscription au cœur du pouvoir pour bénéficier de passe-droits et d'un accès douteux aux marchés publics. Est-il concevable que l'actuel ministre de la justice du gouvernement marocain soit aussi l'avocat personnel du roi, en charge de ses litiges financiers et commerciaux ? Comme l'ont noté les câbles diplomatiques révélés par le site Internet WikiLeaks, le palais et ses serviteurs utilisent les institutions étatiques pour exiger des "rétributions" auprès des milieux d'affaires nationaux et étrangers.
Sur le plan politique, Mohammed VI a maintenu le régime de concentration des pouvoirs dont il a hérité de Hassan II. Alors que le roi règne et gouverne, il n'existe aucun contre-pouvoir institutionnel en mesure de limiter les décisions arbitraires. En s'appuyant sur une légitimité religieuse dévoyée, la monarchie neutralise toute critique dirigée contre l'action du roi. En interdisant toute critique du roi alors qu'il détient le pouvoir suprême, et en refusant toute redistribution des pouvoirs au profit du gouvernement issu des urnes et responsable devant les citoyens-électeurs, le système monarchique accroît les contraintes qui pèsent sur lui.
UN NOUVEAU CONTRAT POLITIQUE
Pourtant, la monarchie ne peut pas continuer à engranger indéfiniment les bénéfices de la sacralité et du patrimonialisme. Si le roi Mohammed VI entend être "moderne", c'est en acceptant de renoncer à l'exercice réel du pouvoir exécutif. Il n'est pas trop tard pour que la monarchie accompagne la transition démocratique en amorçant son propre dessaisissement du pouvoir temporel. Dans le cadre d'une future démocratie représentative, il est tout à fait concevable que la monarchie se consacre à sa fonction religieuse, à l'exclusion de toute intervention dans les décisions gouvernementales. Pour assurer sa survie dans le monde moderne, la monarchie doit se tenir à l'écart des soubresauts des affaires profanes.
Afin que la démocratie représentative puisse voir le jour au Maroc, il est impératif que l'ensemble des acteurs politiques, en relation avec la société civile (syndicats, mouvements représentant les jeunes, les femmes, les Amazighs…), se mettent d'accord sur les perspectives d'avenir en formulant un nouveau contrat politique. La gauche (Parti du progrès et du socialisme, Union socialiste des forces populaires, Parti socialiste unifié), le mouvement islamique (Parti de la justice et du développement, organisation Justice et Bienfaisance), mais aussi les Sahraouis indépendantistes ouverts à des négociations avec un gouvernement marocain démocratique doivent assumer leur responsabilité politique envers les générations présentes et futures.
Youssef Belal, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et professeur des universités http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/08/le-maroc-partage-les-memes-maux-que-les-autres-regimes-arabes_1490146_3232.html
Citation :
La monarchie marocaine à l'épreuve du temps révolutionnaire
Une révolution populaire est également une "révolution mentale". Qui imaginait avant 1979 l'avènement d'une révolution "islamique" ? Qui envisageait que des révolutions puissent se produire en Tunisie ou en Egypte à trois semaines d'intervalle ? Qui parmi les spécialistes des mouvements sociaux se serait aventuré à parier sur la force de mobilisation révolutionnaire de Facebook ? Qui aurait cru possible qu'une armée arabe ose refuser de tirer sur le peuple en révolution ?
Certes, on était nombreux à le clamer : il n'y a pas d'exceptionnalité culturelle du monde "arabe" ou "musulman" ; si exceptionnalité il y avait (osons l'imparfait), elle se déployait d'abord dans le traitement des affaires de la région par les diplomaties occidentales, animées par la peur des classes dangereuses, "islamistes" ou "terroristes". On s'est focalisé jusqu'à l'aveuglement sur les acteurs les plus visibles, sur les mécanismes les plus évidents. Or les révolutions surgissent de manière imprévisible des espaces sociaux les moins touchés par la répression et la cooptation. Dans un processus d'accélération et d'inventivité, elles se déclenchent à la marge des sites déclarés du politique. Bien plus, la marge devient centre, le centre devient marge, bousculant les certitudes et les lectures formatées. Dans un tel contexte, le Maroc pourrait-il rester une "exception" ?
A l'inverse de l'histoire contemporaine de l'Egypte, un révélateur privilégié des mouvements de fonds qui travaillent les sociétés arabes, la monarchie marocaine donne le sentiment d'échapper aux vicissitudes du temps régional. Ne cessant de se réinventer, elle s'érige en "experte en survie". A l'heure des partis uniques nationalistes et socialistes, elle prône le pluripartisme. Elle échappe miraculeusement aux tentatives de coups d'état militaires au début des années 1970. Elle mate les aspirations révolutionnaires de gauche, d'extrême-gauche, pendant les années 1970 et 1980. Elle réprime dans le sang les révoltes urbaines (1965, 1981, 1984, 1990). Depuis trois décennies, elle s'efforce de quadriller les mouvements islamistes.
La mobilisation du registre nationaliste, à travers l'affaire du Sahara (1975), amorce la stabilisation du régime et le processus dit démocratique. La reconnaissance de l'hégémonie du roi, de la marocanité du Sahara et de l'islam comme domaine réservé du commandeur des croyants trace les frontières entre "l'opposition de sa Majesté" et "l'opposition à Sa Majesté".
Avec l'effondrement du mur de Berlin et les promesses de démocratisation du côté de la Tunisie (1987) et de l'Algérie (1988), la monarchie est à nouveau sous pression. La guerre du Golfe (1991) marque un moment intense de défi au roi. Depuis les tentatives putschistes des années 1970, jamais Hassan II n'a été aussi isolé. Cependant, à l'heure des désenchantements, les déboires du voisin algérien revalorisent la trajectoire marocaine. D'une conception du changement comme nécessairement positif, se diffuse une image du changement comme source potentielle d'instabilité, incitant les acteurs politiques marocains à l'autolimitation. Hassan II oppose sa démarche "modérée" et "évolutive" aux "doses de cheval" brutales, puis ouvre les négociations avec l'opposition légale.
AJUSTEMENTS
Comparativement aux régimes de Ben Ali et de Moubarak, la monarchie marocaine semble donc s'ajuster aux transformations de son environnement, observer ses voisins pour mieux anticiper, jouer de la répression sélective et de la cooptation.
En effet, au Maroc, de notoires "opposants à Sa Majesté" ont été promus "opposants de Sa Majesté", mais aussi ministres, conseillers, voire "amis de Sa Majesté". L'"alternance consensuelle" gouvernementale (1998) et la succession monarchique (1999) sont annonciatrices d'un printemps marocain : intégration partielle des islamistes au sein du parlement (1998), relative liberté de ton dans la presse, création de l'Instance équité et réconciliation (2004-2006) ayant pour objet de tourner la page des "années de plomb". Cependant, les attentats du 16 mai 2003 donnent un nouvel élan aux pratiques répressives et au recadrage du champ médiatique. Les espérances éveillées ne tardent pas à s'évanouir.
Le jeu politique devient illisible. La prolifération assistée des partis politiques élargit les frontières de la scène politique légale, renouvelle les clientèles du régime, mais plus que jamais la classe politique est fragmentée. L'ingénierie électorale prend le relais du bourrage des urnes : aucun parti politique n'obtient plus de 11 % des voix pendant les législatives de 2007 et le taux d'abstention atteint le record de 63 %. Le principal perdant de ce scrutin est l'Union socialiste des forces populaires (USFP), ancien grand parti d'opposition de gauche, locomotive du gouvernement "d'alternance" de 1998. Tout en étant passé du 1er au 5e rang, il reste au gouvernement… à l'encontre de sa propre base militante. En effet, selon l'enquête que nous avons menée auprès des participants au congrès national de l'USFP de 2008, 74 % des répondants étaient contre l'entrée au gouvernement en 2007 ; ils étaient 60 % à être défavorables à cette participation en 2002, alors que 78 % d'entre eux avaient salué le gouvernement dit d'alternance en 1998… Ces chiffres ne prennent pas en compte tous les jeunes, les intellectuels et les syndicalistes qui ont claqué la porte du parti. Pour les uns et les autres, le compromis historique s'est mué en compromission, provoquant la "crise cardiaque" du ci-devant grand parti de gauche.
Au terme de ce processus, le bilan est le suivant. D'un côté, des gouvernements hétéroclites aux prérogatives floues, un parlement discrédité, des partis politiques brisés par la répression et/ou par la cooptation, des syndicats qui ont perdu leur capacité de mobilisation. De l'autre, un monarque aux domaines réservés extensibles, un affairisme royal qui entrave le dynamisme des entrepreneurs marocains, et un nouveau parti du roi perçu comme une menace y compris par les plus fidèles.
Les révolutions tunisienne et égyptienne ouvrent une nouvelle fenêtre d'opportunité. Le 20 février, des manifestations se déclenchent simultanément dans plusieurs villes du Maroc. Elles préfigurent des développements à suivre.
Premièrement, elles reflètent les accumulations réalisées ces deux dernières décennies. Protéiforme, l'espace marocain de la protestation a innové tout en se routinisant, tout en s'étendant à l'ensemble du pays : manifestations, sit-in, coordinations de lutte contre la vie chère, mises en réseaux ponctuelles, "camp de la révolte", sans compter les diplômés-chômeurs qui manifestent devant le parlement depuis 1991. En dépit de quelques foyers émeutiers, le caractère pacifique et discipliné des mobilisations du mouvement du 20 février laisse transparaître un apprentissage de la manifestation par les protestataires, de même que la volonté des pouvoirs publics d'éviter de faire couler le sang.
UN SEUIL A ÉTÉ FRANCHI
Deuxièmement, la formule politique marocaine semble avoir atteint ses limites. L'appel lancé sur Facebook par de jeunes cybermilitants entraîne dans son sillage des militants associatifs et des droits humains, des journalistes, des entrepreneurs "citoyens", des membres d'organisations d'extrême gauche et de gauche, des islamistes de tout bord. Justice et bienfaisance, un mouvement islamiste à peine toléré, participe sans déployer toute sa force de mobilisation. Malgré les résistances de leurs décideurs, des militants de la gauche gouvernementale et de l'opposition islamiste parlementaire sortent dans la rue, montrant à quel point les collectifs sont hétérogènes et susceptibles d'abriter des réseaux dormants, prompts à se dissocier de leur hiérarchie. Elément inédit : par delà les causes arabes, nationales, sectorielles, ces mobilisations se focalisent sur une revendication politique en particulier, la monarchie parlementaire. Les slogans ont conspué la "mascarade politique", la corruption, mais également les "amis du roi" et la mainmise monarchique sur l'économie. Le mouvement du 20 février ne réclame pas la chute du régime marocain. Pourtant, un seuil a été franchi : la revendication d'une monarchie parlementaire, loin des "affaires", n'est plus reléguée aux coulisses. De plus en plus, le respect de l'étiquette royale cède la place à l'admonestation publique du roi.
La scène politique marocaine serait-elle en train de se réorganiser à partir de ses marges ? Un défi de taille persiste. Par-delà les sentiments de frustration et d'indignation, un mouvement social a besoin d'une identité – un "nous" –, d'une cible – un "eux" – et du sentiment de pouvoir agir sur la situation. Or au Maroc, le "nous" et le "eux" se sont dilués, la figure de l'adversité est diffuse, l'"ennemi" est souvent intérieur. Le sens commun dissout la "classe politique" dans un magma informe de "corrompus". Et rares sont les organisations partisanes, syndicales qui échappent aux divisions internes entre "dinosaures" et "jeunes", "opportunistes" et "radicaux", etc. A tel point que certains s'imaginent que l'élan du changement ne peut être propulsé que par une jeunesse non "souillée", "vierge" politiquement. C'est ignorer que les révolutions tunisienne et égyptienne ne sont par le fruit d'une "immaculée conception", mais bien le résultat d'un large processus de ralliement autour d'une même cause : ne serait-ce que momentanément, leurs acteurs sont parvenus à surmonter méfiances mutuelles et luttes intestines. Rappelons une évidence : les ruptures historiques ne sont l'œuvre ni d'une seule génération ni d'un seul courant protestataire.
Tout en ayant une portée différenciée d'un pays à l'autre de la région, l'onde de choc des révolutions arabes n'en bouleverse pas moins les horizons du pensable et du faisable. Au Maroc, la dynamique protestataire peut observer des accélérations, des retournements de situation et/ou des prolongations. Des questions demeurent en suspens : Le mouvement de protestation parviendra-t-il à transcender la segmentation politique, sociale et régionaliste qui caractérise le Maroc ? Une nouvelle dynamique pourra-t-elle être impulsée au sein des partis politiques ? Par delà les mesures au coup par coup, la monarchie sera-t-elle capable encore une fois de s'ajuster à temps à son nouvel environnement, mais cette fois-ci en s'engageant dans une réforme politique de fond ?
Mounia Bennani-Chraïbi, professeure à l'Institut d'études politiques et internationales, Université de Lausanne
Le Maroc traverse, au même titre que ses voisins, des difficultés socio-économiques indéniables qui pourraient l'exposer, à terme, à une montée en puissance des protestations et des manifestations. La rue marocaine pourrait gronder dans les semaines à venir. Le régime, dans sa configuration actuelle, est-il pour autant menacé ? Nous ne le pensons pas. Pour ce faire, il faut s'inscrire dans une perspective historique critique si nous voulons comprendre quelles sont les raisons qui nous poussent à aller dans ce sens.
Sans vouloir nous enfermer dans un schéma culturaliste et faire de la prospective à la petite semaine, il est possible néanmoins de rapporter la stabilité, réelle ou supposée, du régime marocain à des spécificités aussi fondamentales que solidaires. Celles-ci permettent d'expliquer comment le roi est parvenu à construire sa légitimité et conserver jusqu'à présent le monopole du pouvoir en jouant habilement sur la cooptation d'une grande partie de ses opposants d'hier en leur donnant certains gages et surtout, l'illusion de l'autonomie. Ces spécificités sont au moins de l'ordre de deux : des spécificités historiques et des spécificités politiques que nous ne trouvons certainement nulle part ailleurs dans le monde arabe.
Premièrement, les ressorts culturels séculaires de la société marocaine n'ont pas été dissous, contrairement à l'Algérie voisine par exemple, par les effets de démantèlement des solidarités traditionnelles (asabiyyat) successifs au travail de sape de l'administration coloniale. Le protectorat ne les a jamais mis en cause dans le cadre du Maroc. Cela a au contraire renforcé, à l'indépendance, la concentration du pouvoir par le roi (Mohamed V) qui a passé pour un des vecteurs principaux de stabilité et de résistance contre les ennemis intérieurs et extérieurs qu'ils soient réels ou supposés.
Deuxièmement, le sultan hier, le roi aujourd'hui, au moyen de récits hagiographiques cousus sur mesure qui se sont greffés sur ces spécificités historiques bel et bien réalistes, sont depuis toujours considérés, de façon quasi unanime dans la société marocaine, comme les héritiers de la dynastie idrisside qui a fait du Maroc un pays musulman à compter de 788. Ce qui explique le fait que le roi ait été auréolé, quelques siècles plus tard, de la couronne de Commandeur des croyants en 1962 sans opposition frontale de la classe politique et de la population.
Enfin, les spécificités politiques, sans doute les plus intéressantes, ont été de loin celles qui ont permis le plus à la monarchie de survivre sans trop de heurts dans le rapport aux administrés, aux représentants des partis politiques et de naviguer, de la sorte, en eaux troubles grâce à des réformes élaborées au bon moment.
UN PLURIPARTISME "CONTRÔLÉ"
En effet, dès l'indépendance, Mohamed V puis Hassan II ont instauré et approfondi un pluripartisme "contrôlé" qui existe toujours au demeurant, pour contrecarrer les velléités hégémoniques des nationalistes de l'Istiqlal (Parti de l'indépendance) d'abord puis d'un parti politique en particulier ensuite. Puis, confrontée à la montée en puissance de l'Union nationale des forces populaires (UNFP) produit d'une scission d'avec l'Istiqlal en 1959, la monarchie s'appuiera sur les islamistes de la Jeunesse islamique pour faire pièce à la gauche en général et aux marxistes-léninistes en particulier qui remettaient en cause à l'époque les pouvoirs temporels étendus du roi.
Au début des années 1990, alors que la Tunisie de Ben Ali réprime sévèrement ses islamistes en verrouillant par ailleurs le champ politique, que l'Algérie des généraux invalide les élections législatives de 1991 remportées alors par le Front islamique du salut (FIS) plongeant le pays dans la guerre civile, Hassan II entreprend, a contrario, d'ouvrir le système politique afin d'éviter de connaître potentiellement le même sort. Prenant le pari d'intégrer les opposants d'autrefois au premier rang desquels les islamistes, Hassan II a contribué, de cette façon, à désamorcer la crise politique majeure qui couvait notamment après les longues "années de plomb". Celles-ci furent, on le rappelle, marquées par une forte restriction des libertés publiques, des emprisonnements arbitraires, la torture et la disparition physique des opposants exposant de plus en plus le régime à un retour du bâton.
Contrôlant étroitement les ressources symboliques de l'islam qui lui permettent de couper l'herbe sous le pied des islamistes, conservant, par ailleurs, le monopole sur les sources de production de l'autorité et du pouvoir politiques en émiettant le champ politique en plusieurs courants, la monarchie a su jouer, avec maestria, des illusions de la démocratisation en maintenant pourtant des dispositifs autoritaires redoutables.
C'est pourquoi les manifestants du 20 février réclamaient moins la mise à bas du régime, la tête du monarque que plus de considération sociale et aussi, parfois, une réforme institutionnelle qui donne encore davantage de marges de manœuvre aux partis politiques. Nul doute que cette stratégie continue de demeurer payante. Jusqu'à quand ? Seuls l'ampleur, la teneur et le contenu des prochaines mobilisations nous permettront de le savoir. A moins que le trône ait un nouveau tour dans son sac pour éviter le pire.
Haoues Seniguer, chercheur au Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo)
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
PGM Administrateur
messages : 11677 Inscrit le : 12/12/2008 Localisation : paris Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mar 8 Mar 2011 - 16:29
Moi, j'aime bien ce type de poncif applicable a peu près partout :
Citation :
La mise en route d'un plan de sauvetage pratique, contenant des mesures palpables avec des échéances précises, et des engagements pris publiquement, pour venir au secours des chômeurs diplômés et de tous les jeunes privés de ressources et de travail. Pour être lancé sur une base solide, une mesure indispensable doit accompagner ce plan : punir ceux et celles qui réservent les postes aux enfants des privilégiés et en privent la jeunesse pauvre et sans appui, les livrant ainsi à eux-mêmes, aux manques et à l'humiliation. La justice consiste à ouvrir les opportunités de façon équitable à tous. Quant on dit qu'il n'y a pas de travail au Maroc, c'est, dans un sens, faux. Car en réalité, quand les postes et emplois sont disponibles, ils sont en fait cachés pour être réservés aux familles influentes, ou bien obtenus par les moyens d'une corruption rampante.
Est-ce qu'en France (ou d'ailleurs du reste), quelqu'un est capable d'organiser un plan de sauvetage pour les 4 millions de chomeurs, s'engager publiquement, avec des échéances précises et s'y tenir ???
Ca ne coute rien de le dire, ça mange pas de pain. Ce type de démagogie, hélas ne fait pas avancer le débat. Crier halte à la corruption, non au chomage, oui à une meilleur gouvernance ne peut pas faire de mal, mais ce que l'on attend, se sont les solutions, des pistes, pas le constat que tout le monde peut faire.
Tous les articles du moment tournent autour de 2/3 idées force, triturés dans tous les sens et qui accouchent de centaines d'analyses de pseudos experts ou militants des droits de l'homme (que nous sommes tous du reste)
Qui pense réellement que démenteler l'ONA va renforcé le capitalisme marocain ? ne serais-ce pas plutot les grands groupes etrangers qui rafleront la mise ? et l'OCP, qu'est-ce qu'elle vient faire la dedans ?
Ce que j'ai aimé :
Citation :
La scène politique marocaine serait-elle en train de se réorganiser à partir de ses marges ? Un défi de taille persiste. Par-delà les sentiments de frustration et d'indignation, un mouvement social a besoin d'une identité – un "nous" –, d'une cible – un "eux" – et du sentiment de pouvoir agir sur la situation. Or au Maroc, le "nous" et le "eux" se sont dilués, la figure de l'adversité est diffuse, l'"ennemi" est souvent intérieur. Le sens commun dissout la "classe politique" dans un magma informe de "corrompus". Et rares sont les organisations partisanes, syndicales qui échappent aux divisions internes entre "dinosaures" et "jeunes", "opportunistes" et "radicaux", etc. A tel point que certains s'imaginent que l'élan du changement ne peut être propulsé que par une jeunesse non "souillée", "vierge" politiquement. C'est ignorer que les révolutions tunisienne et égyptienne ne sont par le fruit d'une "immaculée conception", mais bien le résultat d'un large processus de ralliement autour d'une même cause : ne serait-ce que momentanément, leurs acteurs sont parvenus à surmonter méfiances mutuelles et luttes intestines. Rappelons une évidence : les ruptures historiques ne sont l'œuvre ni d'une seule génération ni d'un seul courant protestataire.
PGM
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:04
Citation :
SM le Roi Mohammed VI adressera mercredi soir un discours à la Nation
Rabat- SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi soir un discours à son peuple fidèle, annonce le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie dans un communiqué.
Voici la traduction de ce communiqué :
"Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi un discours à Son peuple fidèle.
Le Discours royal sera diffusé sur les ondes de la radio et à la télévision, ce mercredi 04 rabii II 1432 de l'Hégire, correspondant au 09 mars 2011, à 20H00".
Dernière modification 09/03/2011 10:21 MAP
_________________
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:12
Yakuza a écrit:
Citation :
SM le Roi Mohammed VI adressera mercredi soir un discours à la Nation
Rabat- SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi soir un discours à son peuple fidèle, annonce le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie dans un communiqué.
Voici la traduction de ce communiqué :
"Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi un discours à Son peuple fidèle.
Le Discours royal sera diffusé sur les ondes de la radio et à la télévision, ce mercredi 04 rabii II 1432 de l'Hégire, correspondant au 09 mars 2011, à 20H00".
Dernière modification 09/03/2011 10:21 MAP
Excusez mon ignorance , mais est ce que je peux savoir c'est pour qu'elle occasion ?
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:18
aucune fetes,rien en fait,ca m´intrigue aussi
_________________
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:20
et ca ne fait meme pas 15 jours qu il a fait un discours
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:35
Des agents travaillant a la mutuelle de la RAM on volé beaucoup d'argent ! Ceux qui bosse pour Atlas Blue font grève la RAM se charge de ses voles Source :
marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 11:46
le discours sera peut-être lié au projet de regionalisation ??!!
ce dossier devait être prêt en fin d'année , peut-être que le moment est arrivé de le présenter et de donner rendez-vous à son application après referendum ..
dans 1 mois, se réunit le CS sur l'affaire du Sahara et c'est peut-être le moment de frapper fort et d'indiquer que le Maroc a sa solution et qu'il l'appliquera ... pour moi c'est le moment idéal au niveau international de taper fort !!
c'est égelement un moyen de souder le front intérieur et d'ouvrir des perspectives politiques
au final ; çà ne reste que ma supposition à moi !!!
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 12:59
exact marques,et c´ets ce que j´ai prevu aussi y´a quelques semaines
Yakuza a écrit:
serait mauvaise chose,apres chacun sait quoi faire pour chantager...si c´est pour annoncer globalement reformes de regionalisation comme theme principal,OK,et on parle a coté des "quelques reformes" constitutionnelles pour l´occasion. mais faut pas s´adresser a une minorité par un discours majeur comme reponse,ca serait la porte ouverte aux surencheres,et surtout un signe de panique qui n´a pas lieu d´etre. mon avis
Citation :
Le cabinet royal et Omar Azzimane planchent sur la réforme de la constitution de 1996 Posté le : 9 mars, 2011
La monarchie alaouite ne semble pas sourde aux mouvements de la jeunesse qui secouent la rue marocaine, même si les manifestations organisées depuis le 20 février dernier n’ont jamais atteint l’ampleur de ce qui se passe dans les autres pays arabes. En effet, les demandes de la jeunesse marocaine se sont concentrées sur une réforme constitutionnelle qui devrait déboucher sur une monarchie parlementaire et sur l’assainissement d’une partie de l’entourage royal, fortement critiqué ces derniers temps. Une demande reprise en chœur par les socialistes de l’USFP et du PPS et par une partie des islamistes du PJD et même par le très docile Mouvement Populaire, auparavant très lié au Makhzen. D’après les informations dont dispose Maghreb-intelligence, des réunions intensives se tiendraient entre Mohamed Moatassim, conseiller politique de Mohammed VI, Omar Azzimane en charge du projet de la régionalisation et un collège de constitutionnalistes. Le sujet principal serait l’amendement du texte de la constitution marocaine en vigueur depuis 1996. En effet, le roi du Maroc avait annoncé il y a moins d’une année la mise en place d’un vaste programme de régionalisation, dont l’élaboration a été confiée dans la foulée à une commission ad hoc. Selon des diplomates européens, le rapport de cette commission serait l’occasion de remodeler la constitution sans que cela ne ressemble à une concession aux différents mouvements qui traversent la rue marocaine. Le pouvoir marocain peut ainsi à travers l’inscription d’une large régionalisation dans la constitution et le rééquilibrage des pouvoirs, accéder à la demande de certains partis politiques. La monarchie serait alors toujours perçue à la fois comme un facteur de modernisation politique et une source de changement. Rôle qu’elle a réussi jusqu’ici à jouer sans faire beaucoup de concessions. D’ailleurs, selon des sources fiables, le roi devrait annoncer sous peu dans un discours télévisé une batterie de nouvelles réformes.
messages : 1139 Inscrit le : 18/11/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 14:22
inchallah que de bonnes nouvelles
RED BISHOP Modérateur
messages : 12305 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 16:55
L'Heure des Grand Changement est arriver..
_________________
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 17:20
Yakuza a écrit:
Citation :
SM le Roi Mohammed VI adressera mercredi soir un discours à la Nation
Rabat- SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi soir un discours à son peuple fidèle, annonce le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie dans un communiqué.
Voici la traduction de ce communiqué :
"Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, adressera mercredi un discours à Son peuple fidèle.
Le Discours royal sera diffusé sur les ondes de la radio et à la télévision, ce mercredi 04 rabii II 1432 de l'Hégire, correspondant au 09 mars 2011, à 20H00".
Dernière modification 09/03/2011 10:21 MAP
bonne nouvelle on aime tous notre roi.
lemay Lt-colonel
messages : 1285 Inscrit le : 02/05/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 17:21
allah insar sidna lahla ikhatih 3lalmaghrib
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 20:02
Révision de la constitution, et régionalisation !!
winner78 Caporal chef
messages : 169 Inscrit le : 09/06/2010 Localisation : PARIS Nationalité :
Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 20:09
Avec tout le respect que j'ai pour notre Roi, il n'a pas un petit tic ou toc quand il parle. Il devrait desserrer sa cravate, elle m'a l'air bien serrée.
Sinon son fils est beau Allah y hafdo.
Quelqu'un traduira svp, je ne comprend pas le littéraire. Chokrane
Dernière édition par winner78 le Jeu 10 Mar 2011 - 6:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: Actualités nationales Mer 9 Mar 2011 - 20:12
http://www.fraja-maroc.com/consulterTV-11.html un lien pour ceux qui sont loin de chez eux ...