Sinon pour parler des choses sérieuses, le Liban s'apprête à élire un allié du Hezb et de Bachar à sa tête, combiné au cessez le feu au Yémen, l'Arabie saoudite vient de se faire sévèrement rappeler à l'ordre, à mon grand plaisir bien sur .
Le roi d'Arabie Saoudite, le roi Selman est en Turquie, invité d'honneur d'Erdogan, ce dernier a outre passé le protocole et allé venu devant l'avion du roi saoudien .
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mer 13 Avr 2016 - 7:56
Citation :
L’alliance turco-saoudienne est amenée à durer quelques années
Entretien express
Après une visite au Caire, le roi Salmane d'Arabie saoudite s'est rendu hier à Ankara où il a été reçu chaleureusement par le président turc Recep Tayyip Erdogan, signe d'un rapprochement manifeste entre les deux pays. Bayram Balci, chercheur au CNRS et spécialiste de la Turquie, décrypte, pour L'Orient-Le Jour, les raisons de ce réchauffement.
Dans quel contexte s'inscrit l'alliance entre Ankara et Riyad ? Il faut rappeler qu'il y a beaucoup de visites entre les deux pays en ce moment. En janvier dernier, le Premier ministre turc s'est rendu en Arabie saoudite. Il y a régulièrement des visites dans les deux sens, qui montrent à quel point les deux pays se rapprochent, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la question syrienne les rapproche considérablement, depuis le début du conflit. Les deux pays voudraient que le président syrien Bachar el-Assad tombe, et ils en ont fait un objectif. La deuxième raison de ce rapprochement est la montée en puissance de l'Iran. Si elle effraie l'Arabie saoudite, elle inquiète aussi Ankara. Troisièmement, il y a un contexte de rapprochement idéologique en quelque sorte entre les deux pays. Traditionnellement, depuis la fin de l'Empire ottoman, les relations bilatérales ont toujours été un peu tendues, mais on a le sentiment que la Turquie doit se rapprocher davantage de l'Arabie saoudite pour des raisons à la fois religieuses, politiques et stratégiques. Enfin, les deux pays sont très critiqués par les médias occidentaux à cause de leur politique de répression, de non-respect des droits de l'homme. Cela les rapproche d'une certaine manière.
Que garantit cette alliance ? C'est un jeu d'échecs au Moyen-Orient. Beaucoup de choses rapprochent ces deux pays, mais pour combien de temps ? Cette alliance a aussi une certaine fragilité dans le sens où il existe quelques points de divergence, notamment dans les questions régionales, et plus précisément vis-à-vis de l'Égypte. Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Égypte, avec le projet de construction d'un pont sur la mer Rouge reliant les deux pays, est fort. Alors qu'en Turquie on sait très bien que, depuis l'arrivée au pouvoir du maréchal Abdel Fattah al-Sissi, il existe des divergences avec Le Caire, à cause des affinités avec les Frères musulmans et l'ancien président Mohammad Morsi. Il semblerait que l'Arabie saoudite souhaite les rapprocher, mais ce n'est pas chose aisée, car le président Recep Tayyip Erdogan est assez déterminé à ne pas faire la paix avec M. Sissi tant que M. Morsi ne sera pas libéré.Si l'on pourrait penser qu'il y a aujourd'hui une sorte de lune de miel entre la Turquie et l'Arabie saoudite, en réalité elle est surtout entre la Turquie et le Qatar. C'est peut-être pour cette raison que Riyad souhaite un rapprochement avec Ankara : ce serait un moyen de réduire le poids de Doha, avec qui une certaine rivalité existe.
Cette alliance peut-elle s'inscrire dans le temps ? Les deux pays, qui cherchent tous deux à s'affirmer en tant que grandes puissances sunnites, sont-ils en concurrence ? Pour l'instant, il n'y a pas de véritable concurrence entre les deux. L'Arabie saoudite est obsédée par la montée en puissance de l'Iran. C'est pour cette raison qu'elle voudrait attirer, dans une espèce de coalition anti-iranienne, tous les pays sunnites de la région. C'est pourquoi Riyad essaye désespérément de réconcilier les deux puissances sunnites, l'Égypte et la Turquie. Traditionnellement, l'islam turc est très méfiant de l'islam saoudien. Il existe même une sorte de rancune chez les Turcs contre les Saoudiens, les premiers estimant que les seconds sont des traîtres ayant collaboré avec l'Occident, poignardant, en quelque sorte, les Turcs dans le dos. Malgré cela, il y a un rapprochement depuis quelques années qui montre à quel point le contexte géopolitique et sécuritaire force les deux pays à se rapprocher, alors que ce n'est pas tout à fait la même nature d'islam. Si demain, par miracle, la crise syrienne est réglée, je pense qu'il y aura de nouvelles rivalités ou moins de raisons d'être pour cette coalition turco-saoudienne. Cela dit, étant donné la situation actuelle, je pense qu'elle est amenée à durer quelques années.
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Ven 15 Avr 2016 - 18:48
Erdogan accueil le roi Selman d'Arabie Saoudite à son palais à Ankara..
Les leaders Musulmans ont mangé le soir dans un bateau en faisant le tour du Bosphore..
moro Colonel
messages : 1507 Inscrit le : 17/04/2008 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Sam 16 Avr 2016 - 14:40
Citation :
« Le printemps arabe, prolongement d’une décolonisation ratée »
ENTRETIEN Bertrand Badie, professeur des universités à Sciences-Po Paris et auteur de plusieurs ouvrages, dont « Nous ne sommes plus seuls au monde » (La Découverte, mars 2016), est à Beyrouth à l'occasion du colloque « Repenser les relations internationales après les révolutions arabes » à l'USJ. Il commente pour « L'Orient-Le Jour » un nouvel ordre géopolitique mondial, qui s'oppose à une gouvernance occidentale périmée.
Commençons par votre dernier livre, « Nous ne sommes plus seuls au monde », qui décrit un nouvel ordre international. Quel est-il ? Plusieurs siècles d'histoire de relations internationales limitaient celles-ci au seul continent européen, avec parfois quelques prolongements vers l'Amérique du Nord ou vers le bassin méditerranéen. Et lorsque l'Amérique du Nord est entrée dans le système international, c'était davantage comme puissance européenne que véritablement comme puissance nord-américaine. Tout ceci, à l'époque de la mondialisation, est porteur d'une grave contradiction : comment peut-on continuer à penser le monde à travers l'Europe et l'Amérique du Nord alors que la mondialisation donne naissance à de nouveaux acteurs, de nouveaux partenaires, de nouveaux enjeux ? Comment peut-on penser la conflictualité internationale quand on sait que l'Europe n'est plus le champ de bataille du monde et que l'essentiel des guerres se développent au Moyen-Orient et en Afrique ? Comment peut-on penser la gouvernance mondiale en la soumettant à un P5, à un G7, qui sont presque intégralement constitués d'anciennes puissances colonisatrices et qui ne sont pas en crise directe avec les parties du monde les plus déstabilisées ? Comment peut-on, enfin, concevoir les relations internationales en donnant la priorité aux grands enjeux stratégiques qui ont fait l'histoire de la vie internationale depuis plusieurs siècles, et en négligeant les grands enjeux sociaux mondiaux, comme l'alimentation, ou les problèmes de santé, et qui sont aujourd'hui déterminants ? Déterminants parce que les guerres nouvelles sont directement liées à la faiblesse du développement humain, parce que la faim dans le monde, par exemple, fait 6 millions de victimes, ce qui est infiniment plus que le terrorisme, et qui montrent bien que ce sont les grandes questions internationales qui sont à la base de la déstabilisation du monde.
Quels sont les événements qui ont permis à ce nouvel ordre d'émerger ? Le printemps arabe en fait-il partie ? Je pense que le grand événement qui a marqué la rupture de notre histoire classique des relations internationales a été la décolonisation, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec des moments forts, notamment les années 1960 qui ont marqué la décolonisation de l'Afrique. Je pense que c'est cet échec de la décolonisation qui est à l'origine des déstabilisations les plus remarquables que nous constatons aujourd'hui. C'est un triple échec de la décolonisation : tout d'abord, elle s'est traduite par la construction d'États qui, la plupart du temps, n'étaient pas adaptés aux sociétés nouvellement indépendantes. D'autre part, un second effet de cet échec a été l'incapacité d'associer ces nouveaux États à la conduite de la gouvernance mondiale. Le troisième facteur a été l'embrasement conflictuel qui a marqué durement tout cet espace nouvellement acquis aux indépendances. Si vous prenez le printemps arabe, qui est effectivement un événement majeur, il est dans le prolongement de cette décolonisation ratée, puisqu'il peut être imputé, d'une part, à la faiblesse des institutions politiques dans le monde arabe qui se sont construites au lendemain des indépendances ; et, d'autre part, aussi, à l'incapacité d'intégrer le monde arabe au sein de la gouvernance mondiale. Ces deux événements majeurs, ces deux échecs profonds dans l'histoire particulière du monde arabe, rejoignent en fait les malaises et les échecs qui ont dérivé d'une décolonisation ratée.
À quelles conflictualités l'Occident fait-il face aujourd'hui dans ce cas ? L'Occident a beaucoup de mal à l'idée que les principaux conflits ne se produisent plus chez lui. L'histoire des relations internationales produites par le monde européen et le monde occidental est liée au fait que les principaux foyers guerriers étaient situés en Europe. Donc les Européens géraient leurs propres guerres avec des succès inégaux, mais toujours dans le respect d'une certaine logique. Après tout, les deux dernières guerres mondiales étaient des guerres d'Européens, menées par les Européens sur des enjeux européens. Si maintenant les Européens ont tellement de difficultés dans la conduite de la diplomatie mondiale, c'est qu'ils sont amenés à faire face à des conflits qui ne sont plus les leurs, mais ceux des autres, et que personne ne s'est sérieusement demandé s'il est possible de s'approprier, et surtout d'éteindre, le conflit des autres.
Quid du monde arabe ? Hélas, le monde arabe est l'un des deux pôles majeurs de la conflictualité mondiale. Le premier est un pôle africain, qui va des côtes atlantiques de la Mauritanie jusqu'à la Corne de l'Afrique, et qui descend aussi vers le Congo et l'Afrique centrale. De son côté, le monde arabe, à travers les conflits libyen, syrien, irakien et yéménite, vit cette autre grosse part de la conflictualité. Si on observe ces conflits qui se développent dans le monde arabe, on remarque qu'ils sont imputables à trois faiblesses. La faiblesse des États, qui généralement s'effondrent, et c'est le cas de la Libye, du Yémen, et c'était le cas d'un certain point de vue de l'Irak suite à l'invasion américaine (en 2003). La destruction et l'affaiblissement des nations, et c'était le cas de la Syrie qui vit une sévère crise d'identité nationale. Ou encore, la faiblesse de la société, du développement économique et social, ce qui est le cas plus spécifique du Yémen. Le monde arabe a donc à faire face à des conflits qui ne sont plus tellement des conflits de puissance que des conflits de décomposition et de faiblesse. Tout ceci, dynamisé bien sûr et il ne faut pas l'oublier, par cette matrice qu'a constitué le conflit israélo-palestinien dès 1948, et qui vient en quelque sorte entretenir un climat de violence récurrente dans le monde arabe.
Justement, toute la configuration régionale a beaucoup évolué ces dernières années, en très peu de temps, mais un conflit semble figé depuis des décennies : le conflit israélo-palestinien... Ce conflit a une double caractéristique. D'abord, sa durée. Cela fait quand même deux tiers de siècle que ce conflit est installé et qu'il n'évolue pas. Non seulement il n'évolue pas vers une solution, mais chaque jour on voit des possibilités de solution reculer. La seconde caractéristique de ce conflit vient du fait qu'il s'est transformé en un conflit entre l'Occident et le Moyen-Orient. Le renforcement incessant de l'alliance entre les États-Unis et Israël, même si elle est quelque peu affaiblie aujourd'hui sous la présidence de Barack Obama, a peu à peu présenté Israël comme étant la pointe avancée de la puissance occidentale au sein du Moyen-Orient. D'un certain point de vue, ce conflit, alimenté aussi par une logique coloniale, vient reproduire les formes classiques et anciennes de conflictualité, et hélas, de ce fait, entretenir un modèle de conflit que l'on aurait pensé périmé.
On a vu la France intervenir militairement dans plusieurs pays (Mali, Syrie, Libye, Centrafrique,...). Peut-on parler d'une spécificité française de l'interventionnisme militaire ? On peut constater effectivement que depuis la fin de la présidence de Jacques Chirac, la France adopte une politique étrangère de plus en plus interventionniste, qui évoquerait une sorte de néoconservatisme soft. Au moment où le pays qui a inventé le néoconservatisme, les États-Unis en l'occurrence, s'en détache, et même devient critique contre ses formes d'intervention, on voit la France la développer de manière assez substantielle et grave. Il y a donc une sorte de néoconservatisme à la française qui fait aujourd'hui figure d'exception devant d'une part les réticences américaines de plus en plus prononcées, et celles à peine voilées de la plupart nos partenaires européens.
Quel défi pose une organisation comme l'État islamique (EI), avec toutes ses ramifications, au monde occidental ? Un parallélisme peut-il être établi avec el-Qaëda ? Je dirais qu'il y a deux défis majeurs. Le premier, c'est que Daech (acronyme arabe de l'EI) n'est pas un État au sens classique du terme. Je le qualifierais tout simplement d'entrepreneur de violence, mais un entrepreneur privé en fait. Les puissances occidentales, nourries depuis des siècles de guerres interétatiques, ont du mal à se définir par rapport à cette forme tout à fait inédite d'acteur international. Le deuxième défi, c'est celui de la territorialisation. Ces guerres qui affectent aujourd'hui le nord de la Mésopotamie sont des guerres qui ne se limitent pas à un champ de bataille, mais ont tendance à essaimer, à se répandre sous forme de réseau jusque dans les profondeurs des sociétés européennes, comme on l'a vu récemment avec les tragiques attentats. Dès lors, les puissances occidentales font face à une sorte de contradiction insoluble : ces conflits dérivent de la déstabilisation du Moyen-Orient, de facteurs qui n'ont rien à voir avec l'histoire occidentale (effondrement de l'État irakien, guerre civile en Syrie,...) ; d'autre part, ces entrepreneurs de violence font tout leur possible pour attirer l'Occident dans ces batailles pour donner à leurs actions un sens nouveau de défense d'un monde musulman face à un Occident attaqué. Cette mutation stratégique est une chose très difficile à gérer, et que peut-être certaines puissances occidentales ne savent pas bien prendre en compte, et marquer face à de tels développements le minimum de prudence nécessaire. El-Qaëda comme Daech sont deux entrepreneurs de violence. Simplement on peut constater au jour le jour que les méthodes ne sont pas les mêmes. El-Qaëda s'est toujours défendue d'une stratégie territoriale, alors qu'on voit bien que Daech joue la carte de la territorialité, probablement pour des raisons d'opportunité et de conjoncture : Daech a pu bénéficier en quelque sorte de l'effondrement de deux États-nations qui étaient la Syrie et l'Irak, et donc gérer des portions de territoires de ces deux États qui échappaient à leur contrôle. En revanche, el-Qaëda a joué davantage la carte des réseaux et de la transnationalité, parce que s'affichant dans un contexte qui était différent.
La diplomatie occidentale est-elle encore effective aujourd'hui ? La diplomatie occidentale est face aux défis que j'ai décrits plus haut et qui se traduisent par une présente difficulté de s'adapter à ces années nouvelles. Je pense que la diplomatie occidentale doit absolument revivre là où elle a été atteinte et peut-être quelque peu paralysée. L'intérêt de l'année 2015 est qu'elle a relancé la diplomatie en direction de l'Iran, et même sur le dossier syrien avec des succès encore incertains. Malheureusement, c'était davantage les États-Unis qui étaient en première ligne. C'est maintenant à l'Europe aussi de montrer qu'elle est capable de faire revivre la diplomatie comme Barack Obama et John Kerry ont su le faire côté américain.
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Jeu 21 Avr 2016 - 8:49
Socket-error General de Division
messages : 6821 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Jeu 21 Avr 2016 - 15:16
L'Arabie Saoudite inflige un camouflet protocolaire à Obama.
Le gouverneur de Riyad, et le ministre des Affaires étrangères étaient à l’accueil d'Obama au lieu du roi Salman
La veille c'est le Roi qui a accueillie les pays CCG et M6.
Un Message à bon entendeur
_________________ لك الله ياوطني
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Jeu 21 Avr 2016 - 15:48
former Saudi Intelligence Chief Prince Turki Al-Faisal told CNN's Christiane Amanpour. \"How far we can go with our dependence on America, how much can we rely on steadfastness from American leadership, what is it that makes for our joint benefits to come together," Turki said in a significant departure from usual Saudi rhetoric. "These are things that we have to recalibrate." a écrit:
The prince made his "unprecedented" in the words of CNN,
Fox-One General de Division
messages : 8040 Inscrit le : 20/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Jeu 21 Avr 2016 - 16:28
Ameqran a écrit:
former Saudi Intelligence Chief Prince Turki Al-Faisal told CNN's Christiane Amanpour. \"How far we can go with our dependence on America, how much can we rely on steadfastness from American leadership, what is it that makes for our joint benefits to come together," Turki said in a significant departure from usual Saudi rhetoric. "These are things that we have to recalibrate." a écrit:
The prince made his "unprecedented" in the words of CNN,
Sbah Al Khir, coucou, vous venez juste de vous réveillez ou quoi?
Shugan188 Modérateur
messages : 5674 Inscrit le : 12/05/2015 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
L’Arabie saoudite va se doter du plus grand fonds souverain au monde Par AFP — 25 avril 2016 à 12:53 (mis à jour à 16:17)
L’Arabie saoudite a annoncé lundi son intention de vendre en Bourse moins de 5% du géant pétrolier Aramco et de se doter d’un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars, le plus grand du monde, dans le cadre d’un vaste plan de transformation de son économie.
Ces annonces ont été faites par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane qui a souligné la nécessité pour le royaume -première économie du monde arabe et premier exportateur de brut- d’en finir avec la dépendance vis-à-vis du pétrole.
«Nous pourrons vivre sans le pétrole dès 2020», a assuré le fils du roi Salmane.
Le plan, présenté comme «une feuille de route» pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années, est destiné à diversifier l’économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.
«Nous envisageons de vendre moins de 5% d’Aramco. La taille d’Aramco est très grande», a souligné le prince Mohammed, en référence à la première compagnie pétrolière au monde. Cela constituerait la plus grosse capitalisation boursière au monde.
«Même en vendant 1% d’Aramco, ce sera la plus grande introduction en bourse au monde», a-t-il souligné.
Par ailleurs, a ajouté le prince, «nous envisageons de créer un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars (1.777 milliards d’euros)», dont «les actifs proviendront de la vente d’une petite partie d’Aramco».
Mohammed ben Salmane a affirmé qu’il s’agirait du «plus grand fonds d’investissement au monde, et de loin».
- 'Vision à l’horizon 2030' -
Il détrônera le Fonds souverain norvégien qui pesait lundi matin 866 milliards de dollars, soit près de 2,5 fois moins que le fonds saoudien envisagé.
«Ce fonds va contrôler plus de 10% de la capacité d’investissement dans le monde (...) et le volume de ses avoirs représentera plus de 3% des actifs existants», a dit le prince saoudien, également ministre de la Défense.
«Aucun projet d’investissement ou de développement dans n’importe quelle région du monde ne se fera qu’en passant par le fonds souverain saoudien», a-t-il prédit.
Selon lui, le nouveau fonds inclura les quelque 600 milliards de dollars d’actifs dont dispose actuellement le royaume, ainsi que les dividendes de la vente partielle d’Aramco et des compagnies immobilières et industrielles de l’Etat.
Ce vaste plan de réformes et de restructuration de l’économie saoudienne a été approuvé lundi par le Conseil des ministres lors de sa réunion hebdomadaire présidée par le roi Salmane.
Agé de 30 ans, son fils préside aussi le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, pilier économique du royaume qui contrôle des réserves prouvées de plus de 261 milliards de barils et emploie plus de 61.000 personnes.
Initiateur du plan baptisé «Vision saoudienne à l’horizon 2030», le jeune prince a défendu l’ouverture d’Aramco au capital local et étranger qui, selon lui, va assurer «la transparence» dans la gestion du géant pétrolier.
- 'Dépendance maladive' -
«Nous avons tous une dépendance maladive vis-à-vis du pétrole en Arabie saoudite, ce qui est dangereux. Cela a entravé le développement de plusieurs secteurs ces dernières années», a-t-il martelé, dans une allusion apparente aux critiques concernant la privatisation partielle d’Aramco.
Après Aramco, «ce sera au tour des filiales d’être introduites en Bourse», a encore dit le prince, en tablant sur une économie qui ne dépend «plus du pétrole mais (qui tire) ses revenus des investissements».
L’économie saoudienne en crise devrait croître au rythme de 1,2% cette année, contre 3,4% en 2015.
L’effondrement des cours pétroliers a obligé les monarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, à prendre des mesures sans précédent portant sur la réduction des subventions sur les carburants et l’imposition de nouvelles taxes indirectes.
Le royaume, qui prévoit un déficit de 87 milliards de dollars cette année après un déficit de 98 mds en 2015, a gelé d’importants projets économiques.
Dans ce pays, où ses quelque 21 millions de citoyens étaient habitués à l’Etat-providence, la réduction des subventions sur l’eau et l’électricité a suscité des remous et conduit au limogeage du ministre en charge de ces deux secteurs.
«Les subventions doivent bénéficier à la classe moyenne et aux moins nantis» alors que «70% de ces subventions vont aux riches», a expliqué le prince Mohammed en dénonçant au passage «la corruption» dans le royaume.
Ce que je retiens de ce grand bouleversement de leur modele economique est que vu l'urgence avec laquelle ils veulent effectuer cette transition c'est qu'ils ne se font plus aucune illusion sur le niveau que les cours du brut sont susceptibles d'atteindre a courte et meme moyenne echeance.
Ils n'auraient pas fait des choix aussi drastiques si il y avait le moindre espoir d'avoir une hausse significative des prix dans les 5 voire 10ans.
(PS; je sais que l'on va me dire que je "met" l'algerie a toutes les sauces, mais quand on voit la brutalité des mesures prises par les seouds pour faire face a la chute de leurs rentrées en devises ( alors qu'ils sont bien plus riches moins nombreux etc etc ) on se dit que les mesurettes en trompe l'oeil du pouvoir algerien confinent au suicide!!)
_________________
""Qu'importe que je sois de mauvaise foi puisque je lutte pour une cause juste. Qu'importe que je lutte pour une cause injuste puisque je suis de bonne foi""
“L'histoire n'est que la géographie dans le temps, comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace.”
Dernière édition par WRANGEL le Mar 26 Avr 2016 - 11:21, édité 2 fois
juba2 General de Division
messages : 6954 Inscrit le : 02/04/2008 Localisation : USA Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mar 26 Avr 2016 - 3:19
Avec amour pour KSA si cela est vrais je les respectent maintenant un pays Musulman qui prend le lead.Congrats!
WRANGEL General de Division
messages : 4496 Inscrit le : 28/11/2009 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mar 26 Avr 2016 - 11:22
WRANGEL a écrit:
Ce que je retiens de ce grand bouleversement de leur modele economique est que vu l'urgence avec laquelle ils veulent effectuer cette transition c'est qu'ils ne se font plus aucune illusion sur le niveau que les cours du brut sont susceptibles d'atteindre a courte et meme moyenne echeance.
Ils n'auraient pas fait des choix aussi drastiques si il y avait le moindre espoir d'avoir une hausse significative des prix dans les 5 voire 10ans.
(PS; je sais que l'on va me dire que je "met" l'algerie a toutes les sauces, mais quand on voit la brutalité des mesures prises par les seouds pour faire face a la chute de leurs rentrées en devises ( alors qu'ils sont bien plus riches moins nombreux etc etc ) on se dit que les mesurettes en trompe l'oeil du pouvoir algerien confinent au suicide!!)
TSA fait le meme constat
http://www.tsa-algerie.com/20160426/algerie-et-arabie-saoudite-constat-similaire-strategies-opposees/ a écrit:
DÉCRYPTAGE
Algérie et Arabie saoudite : constat similaire, stratégies opposées
L’Algérie et l’Arabie saoudite, deux pays pétroliers, font face aux mêmes défis avec le contre-choc pétrolier et l’effondrement de leurs revenus. Tous deux sont confrontés à l’urgente nécessité de diversifier leurs économies respectives. Seulement, ces deux pays n’ont pas les mêmes armes ni les mêmes méthodes…
L’Arabie saoudite est assise sur les plus importantes réserves pétrolières du monde, accompagnées d’un fonds souverain, de réserves de change et d’actifs à l’étranger d’une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars. En face, l’Algérie parait bien modeste avec ses 140 milliards de dollars de réserves de change et son Fonds de régulation des recettes (FRR) déjà pratiquement vide.
Mais surtout, la grande différence réside dans la réaction à la crise, la stratégie mise en place pour en sortir et les moyens, politiques et économiques, que se donnent les décideurs des deux pays. Le fossé entre l’Algérie et l’Arabie saoudite est encore plus flagrant. TSA a établi un comparatif entre les deux stratégies face à la crise.
Anticipation contre déni de la réalité
La crise pétrolière a commencé à l’été de 2014. À ce moment-là, les dirigeants algériens refusaient la moindre mention des termes « crise », « rigueur » ou encore « stratégie ». Sans doute trop occupés à espérer un retour à la « normale » et à surveiller les cours du baril du côté de la bourse de Londres. Il aura fallu attendre fin août 2015 pour voir une prise de conscience et un changement de ton. La crise était là pour durer mais malgré les avis d’experts et les données implacables du marché, l’on refusait toujours de se rendre à l’évidence.
En face, l’Arabie Saoudite est en partie à l’origine de la durée des faibles prix du pétrole, à travers sa volonté d’inonder le marché pour conserver les parts au sein l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cela dit, le royaume wahhabite l’assumait publiquement, refusait de soutenir les cours et reconnaissait volontiers les conséquences de la baisse des prix sur ses propres finances. Mais les Saoudiens avaient un plan établi, un objectif clair et avaient déjà entamé une réflexion sur la mise en œuvre d’une stratégie.
En effet, l’on apprend aujourd’hui que le prince Mohammed ben Salmane initiait, dès 2014, un plan titanesque de 2 000 milliards de dollars pour sortir l’économie de son pays de la dépendance aux hydrocarbures. Ministre de la Défense, le prince ben Salmane est aussi à la tête d’un Conseil national, spécialement créé pour gérer l’économie du pays. Son père, l’actuel roi Salmane, lui donne également le contrôle du géant pétrolier public, Saudi Aramco.
La réflexion contre l’improvisation
La préparation de ce plan saoudien baptisé « Vision 2030 » mérite que l’on s’y attarde. Deux longues années de préparation, en coulisse, sans aucune déclaration médiatique grandiloquente sans lendemain. Entouré de spécialistes, le prince ben Salmane a patiemment planché sur une stratégie détaillée, pragmatique. Lui qui avait été écarté de toute responsabilité par feu le roi Abdallah, a su regagner le respect du Vieux souverain, de 59 ans son aîné, et s’est vu confier ni plus ni moins que l’avenir du Royaume.
En Algérie, le constat est tristement amer. Le premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé, en mars dernier, un « nouveau programme économique » pour le mois d’avril courant, en réaction à la crise. Nous sommes le 26 avril et Sellal n’a toujours pas soufflé un mot sur cette « nouvelle stratégie ». Mais plus que cela, le gouvernement annonce la formulation d’un nouveau programme en l’espace de… deux mois, après avoir nié l’existence même de la crise. Est-il raisonnable qu’une refonte crédible de la stratégie économique puisse être élaborée en si peu de temps ?
Sans préjuger de la réussite des uns et des autres, le prince ben Salmane a le mérite d’avoir pris le temps de la réflexion, d’avoir imposé sa méthode et d’avoir réussi à faire taire tous ses détracteurs, non par la force mais part les résultats obtenus, que nous détaillerons plus bas.
Mesures courageuses contre bricolage conjoncturel
En Algérie, l’emprunt obligataire est présenté comme « la panacée », une mesure révolutionnaire qui suffirait presque, à elle seule, à sortir l’Algérie de sa dépendance et diversifier son économie, si on croit le gouvernement. Pourtant un emprunt obligataire est, ailleurs, un exercice courant d’une banalité sans nom. Hormis les cas où ces emprunts d’État de large envergure sont adossés à de grands projets structurants – comme l’agrandissement du canal de Suez en Égypte – ces levées de fonds servent à financer la dette et « faire tourner la machine » économique. En somme, l’emprunt est une solution de facilité pour combler le déficit budgétaire colossal qui s’annonce pour 2016.
L’emprunt obligataire de l’État algérien a fait l’objet de dissensions au sein même du gouvernement. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a fini par exaspérer le Premier ministère qui a dû intervenir à maintes reprises pour corriger les « aberrations » du plan initial. Du montant de l’emprunt dérisoire à des taux d’intérêt inférieurs à l’inflation, les idées initiales auraient conduit vers « un flop assuré ». Dernières « correction » en date, l’émission d’obligations d’une valeur de 10 000 dinars, contre 50 000 dinars, « trop chers », initialement prévus. Ce qui en dit long sur le sérieux et la rigueur de la démarche.
Par ailleurs, le projet de loi sur la promotion de l’investissement constitue certes un pas dans la bonne direction, mais il reste enfermé dans un carcan et dans une logique de contrôle quasi-obsessif. Certaines mesures sont purement cosmétiques, en déplaçant certaines dispositions d’un texte réglementaire à un autre. D’autres consistent à supprimer des mesures surannées et jamais appliquées.
De l’autre côté, dans le lointain royaume saoudien, les autorités opèrent une révolution. Au-delà de la libéralisation et des investissements tous azimuts, c’est tout le fonctionnement de l’administration qui est revu. Dans le même ordre d’idée, l’Arabie saoudite compte céder 5% de sa compagnie pétrolière Aramco. Sans doute l’entreprise la plus stratégique (et la plus chère ?) du monde, assise sur les plus grandes réserves d’or noir de la planète. En tout, en ajoutant la cession d’actifs saoudiens à l’étranger, ce sont 2000 milliards de dollars qui seront mis à la disposition des autorités pour diversifier l’économie. Un cap est déjà fixé : à partir de 2020, l’Arabie saoudite n’aura plus besoin de pétrole pour vivre.
La méthodologie et la mentalité
Pour pouvoir mener une telle politique, le prince ben Salmane a dû affronter les conservateurs de son pays, révolutionner les mentalités et aller à contre-courant des idées établies. Le ministre de la Défense a notamment « effacé la bureaucratie », un mal qui gangrène tant l’Arabie saoudite que l’Algérie. Des procédures qui prenaient 2 mois ont été réduites à un seul jour.
De plus, l’Arabie saoudite, 4e acheteur d’armes dans le monde, a mis en place une équipe d’experts techniques et renforcé le département légal du ministère. Le but ? S’assurer de la conformité et la qualité des achats, ainsi que supprimer la corruption tentaculaire en analysant tous les aspects des contrats d’armement. Le tout, avec l’assistance de deux cabinets de consulting spécialisés, Booz Allen Hamilton et le Boston consulting group, qui conseillent aussi le gouvernement américain par exemple.
L’Arabie saoudite est pourtant un pays qui subventionne à tour de bras, dominé par la logique rentière, où l’essentiel des emplois est assuré par le secteur public et où le budget de l’État ainsi que la quasi-totalité des exportations sont tirées des hydrocarbures. Cette description ressemble, à s’y méprendre, à la situation algérienne. Cela n’a pas empêché le gouvernement de réduire drastiquement ses dépenses (25%), réduire fortement l’essentiel des subventions à travers une hausse de 1 000% des prix de l’eau et de 50% des prix du carburant par exemple. Pourtant, rien n’empêchait l’Arabie saoudite de puiser dans ses gigantesques réserves financières et continuer à vivre au-dessus de ses moyens, comme est en train de le faire l’Algérie.
Autre exemple, plus symbolique mais révélateur de la détermination du personnage, le prince ben Salmane affirme vouloir donner plus de droits à la gente féminine dans son pays. Il affirme vouloir, enfin, autoriser les femmes à conduire. Selon ses propos, il attend seulement le moment opportun pour affronter la « vieille garde » conservatrice, quitte à remettre en cause le « pacte » scellé entre la monarchie et les tenants du wahhabisme. Il n’est pas question ici de se réjouir d’une « avancée » qui devrait être un droit fondamental, mais il s’agit de saluer une volonté de surmonter les blocages et de changer les mentalités.
D’ailleurs, cette ouverture sur les droits des femmes en Arabie saoudite est d’abord stratégique : le prince ben Salmane dit comprendre que le développement de nombreux secteurs de l’économie (ceux du tourisme et de la finance par exemple) est impossible sans un changement des mentalités, notamment à l’égard des femmes.
Là aussi, il s’agit pour les dirigeants de l’Algérie de s’inspirer de cette détermination à surmonter les blocages, la logique rentière et renverser des tabous, quitte à bousculer des intérêts obscurs et les diverses forces de blocage.
Ils vont finir par devenir monarchistes si ca continue
_________________
""Qu'importe que je sois de mauvaise foi puisque je lutte pour une cause juste. Qu'importe que je lutte pour une cause injuste puisque je suis de bonne foi""
“L'histoire n'est que la géographie dans le temps, comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace.”
KapMajid Aspirant
messages : 517 Inscrit le : 03/08/2013 Localisation : Canada Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mar 26 Avr 2016 - 13:03
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Ven 29 Avr 2016 - 21:36
vinseeld a écrit:
Vous voulez encore un dessin plus explicite ?
Pas de secret la dessus , le PKK à profité continuellement de formation militaire de la part instructeur israéliens , avec armes livrés etc . Israël a toujours utilisé la carte kurde pour mettre la pression quand il faut à la Turquie . Je pense même que dans les cartons israéliens, un état kurde indépendant serait une bonne chose pour eux, laïc et ayant profité d'une aide israélienne , un très bon allié en perspective.
Invité Invité
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Dim 1 Mai 2016 - 18:44
Pour ceux qui voudrait comprendre le chiisme et sa pratique en Iraq, sa doctrine et ses oulémas, dans un cadre plein d'humour, regarder ce blog d'un Saoudien ملالي, surtout les vidéos avec plus de vue et sur le chiisme.
La KSA commence à se réveillé au niveau de communication, il faut qu'on s'inspire de plein de ses Blogger politique.
pyromane Colonel-Major
messages : 2380 Inscrit le : 22/06/2011 Localisation : Ailleurs Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mar 3 Mai 2016 - 16:33
FAR SOLDIER a écrit:
Enfin ils se réveillent. C'est bon signe
Se réveiller est un gros mot, ils vont détenir 2000 Milliards $ en billets de banque US, c'est à dire qu'ils ne font que financer encore plus l'économie et la dette américaine, et pour cela ils vendent les bijoux de la couronne (ARAMCO), donc ceux qui parlent d'indépendance vis à vis des US devraient un peu réviser leur cours d'économie.
_________________
jf16 General de Division
messages : 41820 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Mer 4 Mai 2016 - 18:29
Citation :
Proche-Orient : le Pentagone contre le commerce
4 mai 2016/ Actualité des forces
Si la récente tournée de Barack Obama au Proche-Orient a pour but d’entériner auprès du GCC la réduction de l’implication militaire américaine dans la région, celle-ci est en contradiction avec la politique de rente commerciale sur les contrats d’armements.
Jusqu’à présent, Washington rassurait ses alliés arabes, face aux craintes suscitées par Téhéran, en renouvelant régulièrement ses autorisations d’exportations de matériels de dernières générations, conduisant, par exemple, entre 2008 et 2011 à la sécurisation pour l’industrie américaine de 15 milliards de dollars de contrats.
Mais surtout, ces matériels étaient un puissant moyen de contrôle des politiques de défense de ses alliés. Dans la mesure où, sans l’assistance américaine, ces équipements (tant pour des raisons de maintenance, de paramétrages, que d’intégration C4I) étaient inutilisables de manière autonome. Ainsi, les systèmes d’armes et d’autoprotection installés sur les avions de combat, les hélicoptères et les bâtiments de surface étaient livrés scellés… Difficile donc d’expliquer désormais aux alliés arabes qu’ils ne pourront plus compter sur une implication directe des forces américaines !
A contrario, les matériels français suscitent de nouveau l’intérêt, dans la mesure où l’Hexagone a toujours cherché à se démarquer en permettant aux pays clients d’utiliser et de faire évoluer leur matériel selon leurs propres besoins opérationnels en leur donnant accès aux codes sources et aux bases de menaces. Une relation de partenariat donc plutôt que de vassalisation. C’est cette approche qui a permis aux EAU et à l’Egypte de mener des opérations aériennes autonomes contre Daech au-dessus de la Libye grâce à leurs Mirage 2000.
De plus, depuis 2011, le Proche-Orient doit faire face à une menace asymétrique face à laquelle les armements conventionnels les plus coûteux et compatibles avec la doctrine de « Network Centric Warfare » semblent inadaptés. Non seulement à l’égard du terrorisme djihadiste, mais aussi de la « soft power » déployée par Téhéran, via l’implication militaire des Gardiens de la Révolution, pour étendre sa zone d’influence en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen.
Même si en cumulé, la supériorité militaire et sécuritaire du GCC est écrasante face aux menaces asymétriques, de fait ses membres sont incapables de l’exercer collectivement sans l’aide de Washington, comme l’ont démontré les opérations de Riyad au Yémen, contre les Houthis, et du Caire dans le Sinaï, face aux djihadistes. Programmées pour assurer un rôle de forces supplétives et conventionnelles, les forces militaires du GCC doivent désormais renouer avec leurs traditions militaires pour faire face au nouveau contexte géostratégique. Et ce, à l’image des EAU et de la Jordanie qui se sont largement investis, et avec succès, dans les opérations spéciales.
Sujet: Re: Actualités au Moyen Orient Sam 7 Mai 2016 - 19:54
http://www.rtbf.be/info/monde/moyen-orient/detail_remaniement-en-arabie-saoudite-le-ministre-du-petrole-limoge-par-decret-royal?id=9291706 a écrit:
Remaniement en Arabie saoudite: le ministre du Pétrole limogé par décret royal
Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, l'homme le plus influent au sein de l'Opep, a été limogé ce samedi par un décret royal, a annoncé la télévision d'Etat El-Ikhbariya.
Nouaïmi a été remplacé par Khaled al-Faleh, nommé ministre de l'Energie, de l'Indutrie et des Ressources minières, selon le décret du roi Salmane qui a procédé à un large remaniement de son gouvernement