18 HIMARS + ATACMS pour les FAR

https://www.export.gov/apex/article2?id=Morocco-Safety-and-Security&fbclid=IwAR0M0G_s7Yv-plz7y-OaddGuBYnJ7bQN3A7xlcAocCsdgl4S13P-lNlOMHQ

Dans sa volonté de muscler ses capacités de riposte contre des pièces d’artillerie comme celles utilisées par le Polisario pour harceler les positions des FAR au Sahara, Rabat a, selon nos sources, exprimé son intérêt pour doter son armée de terre des redoutables HIMARS dont les performances ont été confirmées en Ukraine et lors des exercices African Lion à Tan Tan et Grier Labouihi

Les lance-roquettes HIMARS livrés par les États-Unis à l’Ukraine ont changé quelque peu la donne sur le front du Donbass. Ils ont servi à détruire des dépôts de munitions ennemis provoquant une pénurie d’obus d’artillerie, arme essentielle à la tactique russe.

De leur nom complet M142 High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS), ces lance-roquettes américains montés sur des blindés légers – donc très mobiles – tirent 6 projectiles à la fois guidées par GPS jusqu’à leur cible, qui peut se trouver à 80 km. Ce sont des armes aussi redoutables qu’extrêmement précises.

Conçus par Lockheed Martin, ces vecteurs multiples peuvent faire énormément de dégâts du fait de leur mobilité : il leur suffit d’une dizaine de minutes pour recharger leurs munitions et se mouvoir rendant toute riposte aléatoire.

Des armes testées aux confins du Sahara

Leur succès en Russie et la démonstration qui a été faite de leurs capacités durant les deux derniers exercices African Lion organisés en 2021 et 2022 au Maroc, où ils ont été déployés et testés dans la région de Tan Tan et dans le secteur de Grier Labouihi, ont suscité un intérêt grandissant de plusieurs pays alliés des Etats-Unis.

La Lettonie par exemple a envoyé une « lettre de demande » au département de la Défense américain pour acheter un nombre non divulgué de systèmes HIMARS aux États-Unis, l'acquisition potentielle devant être réalisée dans le cadre d'une initiative conjointe des trois États baltes, qui comprennent également l'Estonie et la Lituanie voisines.Selon nos informations, les Forces armées royales (FAR) qui viennent par ailleurs d’être livrés des premiers canons Caesar sur les 36 commandés à la firme française Nexter cherchent à muscler leurs capacités de destruction de pièces d’artillerie de fabrication chinoise et russe placées par le Polisario au-delà du mur de défense au Sahara et servant à harceler les postes-avancés de l’armée de terre marocaine. Les HIMARS constituent dans ce sens « une option qualitative », explique-t-on, d’autant que le Maroc a décrété que la section du territoire du Sahara occidental située à l’est du berm de défense est désormais une « no go zone », où d’autres moyens, tels que des drones armés turcs Bayraktar TB2 assurent déjà la plénitude de cette stratégie à l’encontre des « cibles mouvantes ».Si le Maroc n’a pas encore formulé explicitement sa requête à Washington, la question a été notamment évoquée, selon nos sources, lors de la visite effectuée le 21 et 22 août au Maroc – et la première en Afrique - par le major général Todd R. Wasmund, commandant la Force opérationnelle de l’Europe du Sud des forces armées américaines en Afrique (SETAF-AF). Celui-ci, lors des discussions menées avec le général de corps d’Armée Belkhir El Farouk, inspecteur général des FAR et commandant la Zone Sud, a acquiescé au fait que ce type d’armement est de nature à renforcer l’interopérabilité des moyens militaires américains avec ceux de ses alliés, que ce soit pour sécuriser la région ou d’assurer en cas de besoin des opérations de contingence communes, assure-t-on.Pour sa part, Bill LaPlante, sous-secrétaire du département américain chargé des acquisitions a déclaré que le Pentagone travaillait avec l'industrie de la défense pour augmenter les lignes de production afin de répondre aux demandes américaines et internationales pour certaines armes. Et il a ajouté que certains pays avaient déjà commencé à poser des questions sur l'achat des HIMARS.

En conséquence, a-t-il déclaré, les États-Unis doivent à la fois remplacer les systèmes HIMARS qu'ils ont expédiés en Ukraine – pour un coût prévu jusqu'à présent d'environ 40 millions de dollars – mais également prévoir les futures demandes de ventes à l'étranger.