Projet phosphatier intégré : le chinois Citic jette l'éponge et Tebboune cherche un nouvel allié Malgré les effets d'annonce du président Abdelmadjid Tebboune, le méga-projet algéro-chinois d'exploitation des gisements de phosphates du sud du pays, annoncé pour 2022, n'a pas survécu au retrait du groupe Wengfu, suivi maintenant par Citic. Reste à trouver un nouveau partenaire. [...] (383 mots)
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@Winners Commandant
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Jeu 16 Sep 2021 - 3:29
Dans le passé, À chaque fois ou il y a une médiation arabe on sort politiquement perdant. J’espère qu’on a pris des leçons de l’histoire de nos conflits avec ces harkis.
@Winners Commandant
messages : 1006 Inscrit le : 22/03/2014 Localisation : Rabat Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Jeu 16 Sep 2021 - 3:42
Lors d’un rassemblement de militants du MAK. Depuis quelques mois, les autorités accusent de tous les maux le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), dont la radicalité en fait un bouc émissaire idéal.
Mandats d’arrêts internationaux, arrestations en série, convocations dans les commissariats et brigades de gendarmerie, perquisitions à domicile, mises sous mandat de dépôt… La chasse aux militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) est sans précédent depuis la décapitation des groupes islamiques armés qui ont semé la terreur dans les années 1990. Le MAK a ainsi été classé en mai comme une organisation terroriste, tout comme le mouvement Rachad, fondé par d’anciens dirigeants du FIS réfugiés à l’étranger.
Le ton est donné en août par le Haut Conseil de sécurité (HCS), qui se réunit régulièrement sous la présidence du chef de l’État. À l’issue d’un conclave entièrement consacré au MAK et à Rachad, ces derniers sont déclarés responsables des incendies qui ont ravagé la Kabylie début août faisant plus de 90 morts, dont 33 militaires.
LE COMMUNIQUÉ DU HAUT CONSEIL DE SÉCURITÉ PARLE D’« ÉRADICATION TOTALE » DU MOUVEMENT
Le MAK, que dirige l’ancien chanteur Ferhat Mehenni, est également accusé d’être impliqué dans l’assassinat barbare par une foulé hystérique de Djamel Bensmail, soupçonné d’avoir allumé le brasier, alors qu’il était venu prêter main forte pour lutter contre les flammes.
Les deux organisations sont en outre accusées d’être soutenues et financées par des entités étrangères, dont le Maroc et Israël. Une accusation qui, en Algérie, vaut presque condamnation. Le communiqué du HCS, qui parle d’« éradication totale », laisse d’ailleurs peu de place au doute sur le sort qui attend le mouvement séparatiste.
Détermination du pouvoir Depuis, les interpellations se multiplient. Trouble à l’ordre public, incitation au rassemblement, atteinte à l’unité nationale, appartenance à une organisation terroriste ou encore réactivation de cellules dormantes sur injonction de parties étrangères… Les chefs d’inculpation, pour lesquels les prévenus encourent des peines allant de dix ans de prison à la réclusion à perpétuité, donnent la mesure de la détermination du pouvoir à en finir avec ce mouvement indépendantiste dont l’ancrage est pourtant négligeable en Kabylie.
La traque des dirigeants du MAK s’étend au-delà des frontières. Le 26 août, le parquet d’Alger annonce le lancement d’un mandat d’arrêt international contre Ferhat Mehenni, exilé en France depuis une quinzaine d’années. Un rapport est transmis à la justice française pour tenter d’obtenir son extradition. Selon une source proche du dossier, le mandat a été diffusé par Interpol dans les aéroports de France.
JUSQU’EN MAI 2021, LES SEULES ACTIVITÉS DU MAK SE RÉSUMAIENT À LA COMMÉMORATION DU PRINTEMPS BERBÈRE DE 1980
Deux autres mandats visant un membre fondateur du MAK, Ahmed Aït Bachir, ainsi que son fils, ont également été émis. La justice française à deux options : convoquer Ferhat Mehenni pour qu’il soit entendu par un juge d’instruction dans le cadre de la demande d’extradition, ou renvoyer son dossier en Algérie pour un complément d’informations car il y a peu de chances que le chef du MAK soit extradé vers son pays en vertu de son statut de réfugié politique, que lui a accordé Paris en 2014.
Alors, le MAK, vrai danger ou épouvantail commode ? Jusqu’en mai 2021, les seules activités notables de ses militants se résumaient à l’organisation, chaque 20 avril, de marches à Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira (trois grandes villes rétives à l’autorité de l’État central) pour commémorer le printemps berbère de 1980. Le mouvement ne possède aucun local, à l’inverse du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du Front des forces socialistes (FFS), fortement implantés en Kabylie.
Complot contre complot Le MAK, c’est davantage une présence humaine qui se chiffre à quelques centaines de militants. Et le gros des troupes se trouve à l’étranger, notamment en France et au Canada, où l’on compte de fortes communautés kabyles. Tolérées par les autorités depuis la création du mouvement en 2001, les marches des « makistes » ont rarement donné lieu à des actes de violences.
MEHENNI CONSIDÈRE QUE L’ALGÉRIE EST UNE « CRÉATION FRANÇAISE EX-NIHILO »
D’après les autorités, le MAK serait pourtant une organisation terroriste capable de prendre les armes contre l’État et ses représentants, d’organiser des attentats et de déclencher des incendies géants. Autant d’accusations qui peinent à convaincre l’opinion publique.
Il n’empêche que le MAK se distingue par son discours agressif et radical. Avocat acharné de l’indépendance de la Kabylie, Mehenni n’y va pas avec le dos de la cuillère et considère que l’Algérie est une « création française ex-nihilo », qualifie l’État de régime « colonial » et ses services de sécurité de « forces coloniales ». Redoutable tribun, il pousse la diatribe jusqu’à comparer les arrestations de ses militants aux rafles des paras du tristement célèbre général Massu durant la Bataille d’Alger, en 1957. Pis. Il juge que les incendies qui ont touché la Kabylie sont le fait de l’État et visent à punir les populations à la manière, argue-t-il, d’un Saddam Hussein, qui avait fait gazer les Kurdes en 1988.
Impact limité
Mais la virulence du discours semble inversement proportionnelle à son impact, très limité, sur les Kabyles. Lesquels, dans leur majorité, n’ont pas d’appétence particulière pour le projet séparatiste et son corolaire d’idées extrémistes, auxquels ils reprochent, au contraire, de nuire à la région et à ses habitants. Qu’en est-il des accusations de financement par le Maroc et Israël ? Ayant séjourné à plusieurs reprises au royaume chérifien, Ferhat Mehenni soutient la marocanité du Sahara occidental et se félicite que Rabat ait appuyé son idée d’autodétermination de la Kabylie par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Omar Hilale. Le MAK a-t-il pour autant perçu de l’argent de la part de Rabat ?
En 2011, un ancien militant du MAK prétendait, sans le moindre début de preuve, que Mehenni recevait 250 000 euros par mois de la part des services marocains. Là encore, difficile de croire que de telles sommes soient mensuellement versées sur les comptes du chef du MAK sans que cela n’éveille les soupçons des autorités françaises. Idem pour le soutien présumé d’Israël, où Ferhat Mehenni s’est rendu pour un séjour de quatre jours en mai 2012. Mais accuser le MAK de collusion avec Rabat et Tel-Aviv n’est-il pas en définitive une façon d’accorder à ce mouvement séparatiste plus d’importance que ne lui en prêtent les Algériens ?
VIRAGE RADICAL
Bien avant son hasardeuse aventure indépendantiste, Ferhat Mehenni a fait carrière dans la chanson engagée. Fils de chahid (martyr de la révolution de 1954), ce diplômé des sciences po Alger, promotion 1976, était l’un des porte-parole des revendications culturelles et identitaires berbères à l’époque où l’Algérie vivait sous le régime du parti unique. Ses chansons au vitriol contre le pouvoir et la sécurité militaire et pour la reconnaissance du berbère lui valent plusieurs séjours en prison. Elles ont néanmoins joué un rôle incontestable dans la lutte pour la reconnaissance de la berbérité, que les régimes des présidents Boumédiène et Chadli ont combattue.
Pour avoir cofondé en 1985 la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) avec des militants démocrates, Ferhat est condamné par la Cour de sûreté de l’État à trois ans de prison. Il purge vingt et un mois avant que lui et ses camarades ne bénéficient d’une grâce présidentielle. L’avènement du pluralisme en 1988 l’incite à arrêter la chanson pour embrasser une carrière politique au sein du parti laïc RCD. L’expérience tourne court. Il renoue avec la musique et sort en 1993 un double album. En décembre 1994, il échappe de peu à la mort lors du détournement d’un avion d’Air France par le GIA. En 1997, il quitte avec fracas le RCD sur fond de divergences politiques et personnelles. Son engagement prend un virage radical en 2001 avec la création du MAK au lendemain des émeutes sanglantes qui ont fait 126 victimes en Kabylie. Ferhat s’exile alors en France où il devient le chantre de l’indépendance de la Kabylie.
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simplet General de Brigade
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Jeu 16 Sep 2021 - 13:40
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'' Il a affirmé pour la première fois son envie d’ouvrir un comité au Maroc. «Nous avons envoyé une demande pour créer une antenne diplomatique kabyle au Maroc. Nous espérons que la société civile marocaine nous sera d’une grande aide dans ce sens.»''
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BOUBOU General de Division
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Ven 17 Sep 2021 - 15:09
Cette situation est révélatrice de l'impasse dans laquelle se trouve l'Algérie!
Ils ont écarté les anciens hommes du pouvoir, mais se rendent compte que les tentatcules du clan des Bouteflika sont actif même sans leur "cerveau".
Ils sont tous pareil. ils s'en foutent que le pays aille mal, du moment que leurs affaires continuent... Et les ennemis d'hier deviendront les amis de demain. Car ils ont un intéet commun, la soif d'argent et de pouvoir!
_________________ L'homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils dabord, des armes on en trouve partout.
feu Hassan II.
https://www.youtube.com/watch?v=AbjNQ_5QvgQ
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Ven 17 Sep 2021 - 18:51
La source vaut ce qu'elle vaut mais bon ....
Citation :
Le PIB de l’Algérie chute à 137 milliards de dollars en 2020 : appauvrissement alarmant du pays et avenir inquiétant
Aujourd'hui, 16h17 Dans son Plan d’Action qui a été présenté et voté hier jeudi 16 septembre par les députés de l’Assemblée Populaire et Nationale, le gouvernement algérien confirme dans ses indicateurs macroéconomiques que le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Algérie a dépassé à peine les 137 milliards de dollars US en 2020 marquant une inquiétante chute par rapport à 2019 où le PIB du pays était fixé à 171 milliards de dollars. Ce recul significatif reflète plus que jamais l’appauvrissement alarmant du pays et soulève des inquiétudes sur son avenir économique.
Il faut savoir que le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées et mesure la richesse d’un pays, c’est-à-dire la quantité de biens et de services produits dans un pays en une année. Le PIB permet de mesurer la croissance économique c’est-à-dire la hausse du PIB en volume sur une longue période. C’est la principale mesure utilisée par les économistes pour mesurer la création de richesses d’un pays. En effet, le produit intérieur brut (PIB) mesure la valeur de tous les biens et services produits dans un pays sur une année.
Il représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes dans le pays et indépendamment de leur nationalité. La variation du PIB d’une année sur l’autre permet de mesurer le taux de croissance économique d’un pays. À l’inverse, une diminution du PIB traduit une décroissance de l’économie.
La forte chute du PIB de l’Algérie en 2020 signifie qu’un recul net de la production des richesses nationales. Un pays de 45 millions d’habitants qui produit à peine 137 milliards de dollars US de richesses par an est une véritable anomalie surtout lorsqu’on connaît l’ensemble des atouts géostratégiques qui confèrent un potentiel hors norme à l’Algérie par rapport aux autres pays du monde.
Il faut savoir également que la richesse nationale en Algérie marque un recul inquiétant ces dernières années. En 2014, le PIB de l’Algérie dépassait les 218 milliards de dollars. Il chute en 2017 jusqu’à 170 milliards de dollars avant de remonter en 2018 à 175 milliards de dollars. C’est dire que depuis le choc pétrolier de 2014, où la chute des prix du baril de pétrole a dépassé les 50 % pour baisser sous le seuil symbolique des 60 dollars, l’Algérie ne cesse de s’appauvrir et de perdre des richesses nationales. Pour rappel, entre novembre 2014 et janvier 2016, les prix du pétrole qui s’établissaient à une moyenne de 100 $ le baril recule de plus de 60%, atteignant en janvier 2016, leur plus bas niveau depuis de nombreuses années, 27 $.
L’appauvrissement de l’Algérie est donc une réalité amère que personne ne peut démentir. A ce rythme, notre pays pourrait être déclassé par plusieurs autres pays africains dont le PIB, à savoir la richesse nationale, ne cesse de croître d’une année à une autre. A titre d’exemple, le Maroc pourrait dépasser l’Algérie d’ici 2026 puisque son PIB sera de 162 milliards de dollars US et l’Algérie à peine 153 milliards de dollars, affirment à ce sujet les projections du Fonds Monétaire International (FMI) concernant les perspectives de la Croissance Economique Mondiale sur le continent africain.
L’Algérie sera également clairement dépassée par d’autres pays africains qui deviendront des géants économiques comme le Nigeria ou l’Egypte. Le Nigeria, première puissance économique en Afrique, va ainsi doubler sa richesse nationale au cours des 6 prochaines années en passant de 429 milliards dollars US en 2020 à 964 milliards de dollars en 2026. C’est dire enfin que beaucoup de pays progressent alors que l’Algérie recule et s’appauvrit de plus en plus. Il est plus que jamais urgent de remédier à cette situation pour permettre à l’Algérie d’exploiter son potentiel pour devenir une véritable nation riche dans le monde.
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@Winners Commandant
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Ven 17 Sep 2021 - 20:48
Adam a écrit:
Les affamés rappellent au pouvoir les cercles bouteflika .... ça tourne en rond ... rond .. rond ...
Algérie : Haddad, les frères Kouninef, Tahkout… Faut-il négocier avec les oligarques condamnés ?:
Saïd Bouteflika et Ali Haddad, alors président du Patronat algérien (FCE), en juillet 2017, à Alger
Pour récupérer les biens et les avoirs des hommes d’affaires et anciens dirigeants qui croupissent en prison, le gouvernement envisage des règlements à l’amiable. Grâce, amnistie, réduction de peines… Toutes les options sont à risque.
À l’époque où il dirigeait le ministère de la Justice, Belkacem Zeghmati répétait à l’envi la volonté des autorités de traquer les avoirs détenus à l’étranger par les hommes d’affaires et les dirigeants de l’ancien régime. Des commissions rogatoires ont ainsi été envoyées dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie et d’Amériques pour obtenir une assistance afin d’identifier les biens détournés ainsi que leurs propriétaires. Alors que le parquet d’Alger n’a pas encore communiqué sur les résultats de cette opération de restitution, les autorités comptent initier une démarche concomitante dans l’espoir de récupérer une partie de ces fortunes amassées au cours des vingt dernières années.
Pour sa rentrée politique devant le Parlement, où il a exposé son plan d’action, le gouvernement propose « l’adoption d’un mode de règlement à l’amiable garantissant la récupération des biens détournés ». Les autorités seraient ainsi prêtes à engager un dialogue avec les hommes d’affaires et les anciens responsables qui croupissent en prison, purgeant de lourdes peines pour des affaires de détournements et de blanchiment d’argent. Mais en ne fournissant de détails ni sur les mécanismes ni sur la mise en œuvre de ce plan, déjà accueilli avec réserve par certains parlementaires, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a ouvert la voie aux spéculations et aux conjectures.
Maigre chasse au trésor
Négociations directes avec les personnes définitivement condamnées ou discussions indirectes via leurs avocats ou leurs proches ? Ce mode de règlement met en tout cas en évidence les limites de la judiciarisation des affaires de corruption. C’est qu’au terme d’une longue série de procès marathoniens, les résultats de la chasse aux trésors sont plutôt maigres. Insignifiants même au regard des sommes colossales qui ont fait l’objet de détournement, de dilapidation et de transfert vers l’étranger, au vu des chiffres stratosphériques énumérés par les juges et les procureurs.
Sur 50 milliards de dollars d’aides, de subventions et de prêts, seuls 5 milliards ont été remboursés
Lors d’un entretien accordé en juin 2021 à la chaîne qatarie Al-Jazira, le président Tebboune expliquait que 30 % des 1 000 milliards investis entre 1999 et 2019 sous le régime de Bouteflika ont fait l’objet de surfacturations. Une estimation à la louche qui contraste avec le montant total des biens et des avoirs saisis et récupérés à l’issue de ces procès qui ont tenu en haleine l’opinion publique. Selon les chiffres du parquet d’Alger, l’équivalent de 247 millions d’euros a été saisi auprès des hommes d’affaires et anciens ministres qui ont fait l’objet de condamnations. À cette somme dérisoire s’ajoutent 4 693 véhicules, 6 bateaux de plaisance, 214 lots de terrain ainsi que 119 logements et 21 immeubles. Et les affaires étant définitivement jugées, les perspectives de récupérer davantage de biens et de fonds sont quasiment nulles.
À double tranchant
D’où ce plan de règlement à l’amiable ? Deux options peuvent être mises sur la table. La première consiste à négocier des réductions de peines en faveur notamment des hommes d’affaires qui ont obtenu des projets et des marchés se chiffrant à des dizaines de milliards de dollars. Durant son passage express à la chefferie du gouvernement de mai à août 2017, Abdelmadjid Tebboune avait révélé que l’État avait accordé plus de 50 milliards de dollars d’aides, de subventions et de prêts bancaires à des entreprises privées dont les dirigeants sont aujourd’hui en prison. Sur ce matelas gigantesque, les bénéficiaires n’ont remboursé que 5 milliards de dollars. Où sont passés les restes des fonds investis et des prêts consommés ? Une éventuelle réduction de leurs peines pourrait-elle inciter les condamnés à coopérer avec les autorités judiciaires ou politiques pour restituer leurs avoirs en Algérie et à l’étranger ? Possible.
Sauf que tous les oligarques – dont Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Mourad Oulmi, les frères Kouninef et Ahmed Mazouz – ont juré n’avoir enfreint aucune loi, n’avoir jamais détourné ou blanchi de l’argent et n’avoir obtenu aucun privilège indu. Aujourd’hui encore, leurs avocats clament leur innocence, parlent d’enquêtes bâclées, de dossiers vides et de règlements de comptes. Accepter un potentiel deal reviendrait à admettre avoir commis les délits et crimes dont ces puissants d’hier se disent innocents. Mais la perspective de quitter plus tôt les petites cellules des prisons de Tazoult, Koléa ou Chlef pour retrouver la liberté vaut le parjure.
Un désaveu pour la justice ?
L’autre idée consiste à décréter une grâce ou une amnistie en faveur des condamnés qui accepteraient de coopérer avec la justice pour restituer une partie de leurs biens acquis en Algérie et à l’étranger. Là encore, l’option est doublement délicate. D’abord, il faudrait faire des audits et des expertises détaillés et pointus pour identifier les avoirs, établir des estimations exactes pour éventuellement les restituer au trésor public.
Une telle démarche donnerait du crédit à ceux qui dénoncent une justice du téléphone et des juges à la botte du pouvoir
Mais cette démarche remettrait en cause les investigations et les expertises menées par divers services de sécurité ainsi que les instructions conduites par les juges, lesquelles ont abouti aux condamnations de ces hommes d’affaires et ex-dirigeants. Non seulement cela donnerait raison aux avocats qui continuent de soutenir que les enquêtes ont été presque entièrement à charge, que les preuves ont été bidonnées et que les procès ont été des parodies de justice, mais cela donnerait du crédit à ceux qui dénoncent une justice du téléphone et des juges à la botte du pouvoir.
En attendant qu’il puisse voir le jour, ce plan de règlement à l’amiable est plutôt vu d’un bon œil par les avocats. « Cette idée nous a donné espoir pour les personnes ont été condamnées dans des affaires de corruption, confie un avocat qui a défendu les intérêts des frères Kouninef. On persiste à dire que ces procès n’ont pas été justes et équitables. » Un autre conseil estime que ce gentleman agreement pourrait contribuer à relancer la machine économique lourdement impactée par la pandémie de la Covid-19 ainsi que la chute des revenus pétroliers. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
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L'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika est décédé à l'âge de 84 ans.
Il est surement mort depuis longtemps et les caporaux l'ont gardé comme carte à jouer là il vont le décongeler pour essayer d'attirer l'attention de la populace le plus longtemps possible avec des images en boucles de ces obsèques.
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Adam Modérateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Ven 17 Sep 2021 - 23:41
Un petit shoot pour faire oublier les pénuries d'eau, lait, poulet, semoules et tout dernièrement lentilles et pois-chiches... un prétexte aussi pour faire sortir son frère Saïd afin de négocier avec lui les récupérations de certaines sommes .....
ça réchauffe ... ça tourne en rond ....
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Fahed64 Administrateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 0:52
Auras t’il les honneurs ?
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@Winners Commandant
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 1:25
Fahed64 a écrit:
Auras t’il les honneurs ?
Salat algha-ib dans la grande mosquée d’Alger. Son portrait à la place de sa dépouille, en guise des années ou c’est son portrait qui a gouverné.
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Adam Modérateur
messages : 6300 Inscrit le : 25/03/2009 Localisation : Royaume pour tous les Marocains Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 14:27
Prince Moulay Hicham a écrit:
En escale à Paris, je reçois un appel téléphonique du président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Voici sa phrase que je ne suis pas près d’oublier : « J’ai toujours dit que le makhzen marocain est plus cruel que les généraux algériens. »
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mbarki_49 Colonel-Major
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 14:28
Citation :
Ce que Abdelaziz Bouteflika a fait perdre à l’Algérie
Abdelaziz Bouteflika est mort vendredi soir à 84 ans, deux ans et demi après avoir quitté le pouvoir qu’il avait exercé pendant vingt ans.
Deux décennies pendant lesquelles l’homme avait tout pour changer le visage de l’Algérie et le mettre définitivement sur la voie de la modernité et du décollage économique : il avait l’argent, le temps, le pouvoir et les circonstances de son côté. Qu’il n’ait pas voulu ou pas su le faire, l’histoire le retiendra à sa charge, plus que tous les autres ratages de sa présidence.
Bouteflika a pris les rênes de l’État algérien en avril 2019, ramené par le pouvoir réel en « sauveur » après une décennie de terrorisme.
Dans les premiers mois, et même jusqu’à la fin de son premier mandat, en 2004, il avait fait forte impression par un discours direct qui tranchait avec la langue de bois de ses prédécesseurs, ses critiques envers « l’ancien régime », ses promesses de tout chambouler pour donner un nouvel essor au pays.
Le président fait vite oublier les circonstances de son élection, marquée par le retrait de tous les autres candidats pour des soupçons de fraude. Les Algériens sont séduits au moins par ce nouveau mode de communiquer.
Le projet de « concorde civile », qui deviendra plus tard la « réconciliation nationale », ne rencontre globalement pas de résistance. Bouteflika gagne encore en popularité en devenant l’homme qui a ramené la paix dans un pays ensanglanté et déchiré, même si, de son propre aveu, il n’a fait que donner « une couverture légale » à des accords informels conclus entre l’armée et une partie des groupes terroristes à partir de 1997.
Le nouveau président tient ses premiers atouts : une popularité grandissante, la paix et la sécurité retrouvées et une population qui ne demande qu’à ne pas revivre le cauchemar duquel elle venait de sortir.
Outre les traditionnels soutiens du pouvoir, une partie de l’opposition est séduite par les projets présidentiels (RCD, le PRA de Noureddine Boukerouh…).
Le président aura complètement les coudées franches à partir de 2004, année durant laquelle il réalise un coup double : il est réélu pour un deuxième mandat et dégomme peu de temps après ceux qui, au sein de la hiérarchie militaire, ne partageaient pas sa vision.
Il avait dit à son arrivée ne pas vouloir être un « trois quarts de président » et son vœu est désormais exaucé. Bouteflika devient le président tout puissant de la République algérienne, sans contre-pouvoirs ni opposition influente. Et la période de grâce ne fait que commencer.
Un alignement des planètes qui risque de ne pas se représenter En avril 1999, le prix du baril de pétrole, principale ressource du pays, était à 13 dollars. Il venait d’entamer une hausse qui ne s’estompera que 15 ans plus tard.
Le gain pour l’Algérie était providentiel : de 10 dollars en décembre 1998, le baril atteindra les 147 dollars en juillet 2008. Bouteflika lui-même évoquera dans l’un de ses discours une récompense de Dieu pour ses intentions sincères. La manne a servi pour rembourser quasiment l’intégralité de la dette qui a grevé la bourse du pays pendant les années 1990. Un État sans dette extérieure, c’est un autre atout non négligeable, mais ce n’était pas tout.
En 1999, la population algérienne était de 29 millions d’habitants et n’atteindra les 35 millions qu’en 2010. Le pays avait moins du tiers de la population actuelle à prendre en charge. Un tel alignement des planètes est rarissime et risque de ne plus se représenter.
Bouteflika avait tout entre les mains et les réformes, que le pays a maintes fois repoussées faute d’argent et par peur d’un soulèvement social, pouvaient être entamées dans la sérénité.
Mais il lui restait le plus important : faire le choix de l’orientation à donner au pays. La responsabilité du président était immense, historique. De sa décision dépendait l’avenir de générations entières.
Hélas, pour des raisons qu’il appartient à l’Histoire de déterminer, Abdelaziz Bouteflika n’a pas fait les bons choix. En 20 ans, il a dépensé près de 1500 milliards de dollars en infrastructures, certaines utiles, d’autres superflues, en projets d’un gigantisme délirant, et dans la quête perpétuelle de préserver la paix sociale. L’accumulation des erreurs stratégiques a plombé l’avenir du pays.
Il a mis la charrue avant les bœufs en ajournant les réformes structurelles qui devaient précéder de telles dépenses. Le résultat fut qu’une partie de la manne est détournée en surfacturation des projets, corruption et transferts illégaux vers l’étranger.
À son départ sous la pression de la rue et de l’armée en 2019, Bouteflika avait laissé le pays comme il l’avait trouvé en matière de fonctionnement de l’économie et des institutions, avec la même dépendance dangereuse aux hydrocarbures.
Aucune des réformes envisagées, dont certaines avaient même fait l’objet de commissions ad hoc, n’a été menée à terme : économie, système bancaire, investissement productif, justice, école…C’est le plus grand mal fait par Bouteflika à l’Algérie. L’ancien président avait les moyens de changer les choses, il ne l’a pas fait. Il a manqué de vision et d’ambition pour l’Algérie.
Ces réformes qui étaient possibles dans les années de vaches grasses sont très difficiles à mener quand les caisses de l’État sont vides, comme c’est le cas actuellement.
Même le pétrole, principale source en devises du pays, a perdu définitivement sa valeur stratégique, au profit des énergies renouvelables.
L’Algérie a raté l’opportunité de changer de visage pour de bon et il lui faudra sans doute des décennies voire plus pour avoir de nouveau une telle fenêtre de tir.
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 14:33
Oui maintenant qu’il n’est plus, ils vont lui imputer tous les échecs du pays. Il ne manque que la décennie noire. Tsa est un site géré par le fils de Khaled Nizar.
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@Winners Commandant
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 15:04
Article republie par JA, initialement paru le 11 février 2020, au lendemain de l’annonce du décès de l’ancien président algérien.
« Bouteflika. L’histoire secrète », deux décennies d’enquête dans les arcanes du pouvoir:
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
L’ancien président Algérien Abdelaziz Bouteflika est décédé à l’âge de 84 ans. Retour sur le parcours nimbé de mystère de l’ex-raïs.
Bouteflika. L’histoire secrète (Éditions du Rocher) est, tel un roman de John Le Carré, le type de livre qu’on ne peut lâcher une fois sa lecture entamée. Une passionnante biographie, qui fourmille de révélations et d’anecdotes, consacrées à un personnage hors norme de l’Algérie contemporaine. Et qui permet de mieux comprendre l’homme et ses ressorts intimes, mais aussi, en filigrane, l’évolution d’une nation à nulle autre pareille, des prémices de la guerre d’indépendance au Hirak qui se déroule sous nos yeux.
Son auteur, Farid Alilat, 55 ans, ne vous est pas inconnu. Il couvre l’Algérie pour Jeune Afrique depuis… octobre 2004. Licencié en lettres anglaises de l’Université d’Alger, il a enseigné la civilisation américaine au sein du même établissement, ainsi qu’à Béjaïa. Avant de se lancer dans le journalisme en mars 1991 et, partant, de mener une carrière pour le moins remplie, à la tête des rédactions du Matin ou de Liberté, notamment. Cet enfant de Boudjellil, particulièrement attaché à ses racines kabyles, marié et père d’un garçon de 15 ans, a publié, en janvier 2002, une enquête consacrée au printemps berbère – Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts ! L’Algérie embrasée (Calmann-Lévy, col. « Éditions 1 »).
L’ouvrage qu’il publie ce 19 février, et dont nous vous donnons à lire ici, en exclusivité, de larges extraits, est le fruit d’un long et minutieux travail de fourmi. Le résultat de deux décennies d’enquêtes et de reportages dans les arcanes du pouvoir, de dizaines d’entretiens menés avec de hauts responsables politiques et militaires, des diplomates ou des intimes de l’ex-raïs. Une œuvre salutaire sur le dernier représentant, encore au pouvoir il y a quelques mois, d’une période révolue.
• Une enfance marocaine
La maison où Boutefilka est né et a grandi, à Oujda.
Bouteflika est le souffre-douleur de ses camarades qui l’affublent du sobriquet de « Wlid El Biyâ »
Abdelaziz Bouteflika a les yeux bleu délavé de son père et le cheveu noir corbeau de sa mère, une belle femme au nez aquilin et au port altier. Mansouriah a 20 ans, son mari dix-neuf ans de plus. La famille s’agrandit avec les naissances de deux autres garçons, Abdelghani en 1940 et Mustapha en 1953. Quand elle n’est pas à la maison pour s’occuper des tâches ménagères et élever ses enfants, Mansouriah se rend régulièrement au hammam Boucif pour tenir compagnie à Mamma, la fille unique de Hadj Boucif.
Les deux femmes nouent des liens d’amitié si solides que Mansouriah devient plus qu’une amie, plus qu’une confidente. Elle sera la seconde maman de Mustapha Berri, fils de Mamma et petit-fils de Hadj Boucif. Mansouriah donnera à Mustapha le même sein qu’à son fils chéri Abdelaziz. Ces deux garçons sont inséparables pendant des décennies jusqu’à ce que leur amitié se brise au milieu des années 1990. Abdelaziz Bouteflika entre en classe à Sidi Ziane, premier établissement moderne d’Oujda, fondé en 1907, peu de temps après que la ville fut tombée aux mains des troupes du général Hubert Lyautey. […]
Timide et réservé, ses compagnons de classe le chambrent pour sa corpulence de moineau et ses camarades de jeu le raillent pour sa propension à être dans les jupons de sa mère. Au collège comme au lycée Abdelmoumene d’Oujda, Bouteflika est le souffre-douleur de ses camarades qui l’affublent du sobriquet de « Wlid El Biyâ », « le fils de l’indicateur, de l’espion, du mouchard ». Pour ce chétif plutôt timide et qui nourrit des complexes à cause de sa petite taille, ce surnom qu’on lui lance toujours dans le dos est une humiliation, un déshonneur, une infamie.
Fils d’un indicateur de l’administration française et du Makhzen ? Il en gardera un profond ressentiment toute sa vie. Cette fâcheuse réputation auprès de ses camarades ne l’empêche pas d’être doué. Aussi à l’aise en langue arabe qu’en français, le jeune homme termine plutôt brillamment sa première année de lycée à l’été 1955. Son père, Ahmed Bouteflika, reçoit même un coup de téléphone du palais royal pour le féliciter de la réussite de son fils.
• Boumédiène, le père qu’il n’a pas eu
Avec Houari Boumédiène, en mars 1975.
Abdelaziz était un jeune homme sans expérience et qui avait besoin d’un mentor. J’ai été pour lui le père qu’il n’a pas eu
Le séjour de Boumédiène à Moscou s’éternise. Si les Russes écartent l’hypothèse d’un cancer de la vessie, ils ne réussissent pas à déterminer le mal dont souffre leur célèbre patient. Au cours d’une soirée d’octobre, il reçoit longuement Ahmed Taleb Ibrahimi dont il apprécie la compagnie. Boumédiène se confie comme jamais auparavant à propos des hommes avec lesquels il a « travaillé » le coup d’État de 1965.
Ahmed Medeghri, membre du Conseil de la révolution né après ce putsch, son ministre de l’Intérieur qui s’est suicidé en 1974 ? Travailleur. Chérif Belkacem, également membre du Conseil de la révolution et ami de longue date avec lequel il est brouillé depuis 1974 ? Intelligent. Bouteflika ? Beau parleur. Le colonel Chadli Bendjedid, chef de la 2e région militaire chez qui Boumédiène s’évade pour fuir les pressions d’Alger ? « Le seul qui ne m’a pas fait de mal », confesse-t-il.
Quand il avait le moral au plus bas, Chadli lui prêtait sa voiture pour qu’on le conduise le long du littoral oranais. Boumédiène s’attarde sur ses relations avec Bouteflika qu’il connaît depuis vingt ans et que d’aucuns présentent comme son successeur naturel au cas où il disparaîtrait prématurément. « Abdelaziz était un jeune homme sans expérience et qui avait besoin d’un mentor. J’ai été pour lui le père qu’il n’a pas eu. »
Boumédiène pense que son protégé lui en veut depuis qu’il a refusé de le désigner comme « prince héritier » au moment où il a fait adopter la Constitution de 1976. Il se gausse même des airs que prend Bouteflika lorsqu’il s’exprime. « Tu n’as pas remarqué qu’il s’exprime comme Hassan II ? », demande Boumédiène qui n’ignore rien du respect, de la déférence et de l’admiration que voue son ministre des Affaires étrangères au souverain marocain. Comme il n’ignore pas que Bouteflika ne manque jamais d’envoyer chaque année un cadeau, une montre, un stylo de luxe, à Hassan II à l’occasion de son anniversaire.
• À Damas avec son ami Carlos
Bouteflika s’installe à Damas en 1983, peu après son inculpation par la Cour des comptes. Dans la capitale syrienne, il retrouve une vieille connaissance : Ilich Ramirez Sanchez, dit « Carlos ». Les deux hommes s’étaient connus en décembre 1975 lors de la prise d’otages des ministres de l’Opep en Autriche que Carlos avait orchestrée avec cinq de ses acolytes.
Chef des ravisseurs, il avait négocié à Alger la libération des otages avec Bouteflika qui était à l’époque ministre des Affaires étrangères. […] Ce sont donc de vieilles connaissances qui se croisent à nouveau grâce à la bienveillance du régime de Hafez al-Assad. Bouteflika s’installe au rez-de-chaussée d’une villa de trois étages, située dans une impasse sécurisée du quartier huppé de Mazzeh, à l’ouest de Damas. […]
Bouteflika noue des liens avec la famille du secrétaire particulier de Saddam avec laquelle il prend son café le matin et avec qui il déjeune
Un professeur de français de l’université de Damas est chargé d’accompagner Bouteflika régulièrement en ville et de l’inviter à déjeuner ou à dîner aux frais de la présidence syrienne. L’ancien ministre algérien se plaît bien dans cette ville qu’il a visitée à maintes reprises. Presque tous les soirs, il dîne en compagnie de Carlos qui lui fait don de son pistolet. C’est en quelque sorte un renvoi d’ascenseur. Peu après la fin de la prise d’otages de décembre 1975, les Algériens s’étaient montrés généreux avec Carlos et son complice à qui ils avaient offert temporairement l’asile politique. Logés dans une belle résidence avec garde rapprochée, les deux terroristes avaient été choyés par le gouvernement algérien.
Dans cette villa des exilés, Bouteflika noue des liens avec la famille du secrétaire particulier de Saddam avec laquelle il prend son café le matin et avec qui il déjeune. Les occupants de la villa organisent régulièrement des barbecues sur la terrasse, au-dessus du troisième étage avec vue sur Damas.
Sans garde du corps ni voiture personnelle à sa disposition, l’ex-chef de la diplomatie algérienne se fait souvent accompagner dans ses déplacements par les voisins du quartier. Habitué aux hôtels de prestige ou aux résidences de luxe, il fait la fine bouche. Il est déçu. Il s’attendait à plus d’égards de la part des autorités syriennes. Qu’à cela ne tienne. Contre mauvaise fortune, il fait bon cœur. Après plus de six mois passés à Damas, Bouteflika largue les amarres. Les Syriens ne garderont pas de bons souvenirs de son passage.
• Président du téléphone
Quand Bouteflika dort bien la nuit, il est de bonne humeur, enjoué, facétieux, facile. Ses collaborateurs respirent et peuvent même sentir la forte odeur du cigare qu’il fume dans son bureau. Ces jours-là, il reçoit un ou deux de ses conseillers, passe d’interminables coups de fil et peut jeter un coup d’œil sur un ou deux dossiers. Après un déjeuner copieux, il retourne à son bureau, lit des télégrammes diplomatiques, converse au téléphone avant de passer dîner ou prendre le thé chez sa mère.
Même quand le président dort – il ne se couche presque jamais sans avoir pris des somnifères –, il est capable d’être d’une humeur massacrante. Il ronchonne, appelle ses ministres pour les houspiller pour des futilités et peut passer des heures, là encore, accroché au combiné de son téléphone.
Bouteflika n’aime pas consulter les dossiers, ne lit ni les notes ni les fiches que lui préparent conseillers, ministres ou diplomates. Toutefois, il a une capacité de mémorisation phénoménale. Les seuls rapports auxquels il porte un intérêt particulier sont les notes diplomatiques du ministère des Affaires étrangères qui arrivent chaque matin sur son bureau. Président, il est resté chef de la diplomatie dans l’âme. […] La lecture des dossiers ennuie Bouteflika et l’apposition de paraphes le fatigue. « Débarrassez-moi de ça », a-t-il coutume de dire en désignant la pile sur son bureau.
« Parfois, les dossiers déposés devant lui ne sont même pas ouverts, raconte un de ses collaborateurs. Il arbitre au pifomètre. » […] Quand il se lance dans une conversation, il est intarissable. Il laisse peu d’espace à ses interlocuteurs pour placer un mot. Les audiences qu’il accorde aux invités et aux émissaires étrangers peuvent durer des heures, bousculant le protocole souvent minuté. Président, il a gardé le même style de gouvernance qui rendait dingues les étrangers, à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères.
• Une convalescence sous haute surveillance
Samedi 27 avril. Il est 12 h 30 quand Zhor Bouteflika, cette sœur qui le materne comme si elle était sa propre mère, entre dans la chambre où il se repose. Allongé sur son lit, immobile, le visage déformé par un rictus, il a perdu connaissance. Paniquée, elle appelle au secours. Quelques minutes plus tard, la garde présidentielle, Saïd et le médecin personnel de Bouteflika arrivent. Alerté à son tour, le général Mediène, dit « Toufik », accompagné d’un médecin de l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, rejoint la résidence.
Premier diagnostic : le président est victime d’un accident ischémique transitoire (AIT), une variante d’accident vasculaire cérébral (AVC). Il est évacué peu de temps après vers l’hôpital d’Aïn Naâdja, sur les hauteurs d’Alger.
Comme en novembre 2005 quand il a été victime d’un ulcère hémorragique, les autorités françaises sont prévenues pour autoriser son admission à l’hôpital du Val-de-Grâce, où il arrive dans la soirée. Paris pose une seule condition aux Algériens : pouvoir communiquer officiellement sur cette hospitalisation sans pour autant violer le secret médical. Dans cet hôpital militaire français qu’il connaît pour y avoir séjourné à plusieurs reprises, Bouteflika est pris en charge par l’équipe du cardiologue Jacques Monségur. […] Du 27 avril au 12 juin 2013, les Algériens sont sans nouvelles du chef de l’État.
Installée à l’hôtel George V, un palace près de l’avenue des Champs-Élysées, la famille du président lui rend visite chaque jour. Sa santé s’améliore peu à peu. Il téléphone, se promène avec un déambulateur et évoque une liste de personnes qu’il souhaite recevoir. […] Mais l’amélioration des premières semaines s’avère éphémère. Bouteflika est victime d’un deuxième AVC aux conséquences plus graves. Il perd l’usage de la parole et ses membres supérieurs et inférieurs sont frappés de paralysie. Un miracle que le cerveau et la mémoire ne soient pas touchés par les séquelles de ce nouvel accident vasculaire…
Après vingt-six jours passés au Val-de-Grâce, le président algérien est transféré aux Invalides pour y suivre un programme de soins et de rééducation. Sa chambre est installée au-dessus du Groupement interministériel de contrôle (GIC), l’organisme qui centralise l’ensemble des écoutes administratives en France et qui est placé sous l’autorité du Premier ministre.
En clair, toutes les communications reçues et envoyées font l’objet d’une attention particulière des services secrets français. La décision d’installer Bouteflika dans cette aile des Invalides, à la merci des oreilles des services de renseignements de la France, a été prise contre l’avis du général Mohamed Mediène dit « Toufik ». Le patron du DRS s’y est opposé au motif qu’elle porte atteinte à la sécurité nationale et aux intérêts de l’Algérie.
• Lâché par Zéroual
Samedi 30 mars 2019, « Toufik » arrive à la villa de Liamine Zéroual, lequel a rejoint Alger la veille. Première surprise de l’ancien chef de l’État : son hôte débarque seul alors qu’il était question d’une entrevue avec les « anciens compagnons ». « Toufik » évoque la situation du pays, la révolution et des tentatives de manipulation des manifestants quand le téléphone sonne dans le vestibule. Le fils de Zéroual, qui se trouve dans une autre pièce, décroche.
Au bout du fil, Saïd Bouteflika demande à parler à « Toufik ». Impatient, il attend la conclusion de cette rencontre. L’intrusion du frère du président met Zéroual mal à l’aise. Il subodore un coup tordu, d’autant plus qu’il entend « Toufik » lui dire qu’il n’y « aura pas de communiqué commun pour le moment ». De retour dans le salon, l’ancien chef des services secrets explique à Zéroual qu’il a été mandaté par Saïd Bouteflika pour lui proposer d’organiser une période de transition. Liamine Zéroual (à dr.) et Abdelaziz Bouteflika, le lendemain de son investiture le 28 avril 1999.
Décontenancé, Zéroual se braque : « Chaque fois qu’il y a une crise, vous m’appelez. Ceux qui ont déclenché la révolution de 1954 avaient le même âge que ceux qui manifestent aujourd’hui dans la rue. » Sa colère est froide. Il comprend que le clan présidentiel veut l’impliquer dans une opération destinée à maintenir Bouteflika et les siens au pouvoir.
« Toufik » a l’outrecuidance de venir lui proposer de conclure un pacte avec ce président qui a violé la Constitution que Zéroual a fait adopter en 1996 ? Constitution qui consacrait l’alternance au pouvoir ? « Toufik » a-t-il oublié que Zéroual ne prononce jamais le nom de Bouteflika et qu’il s’était opposé au troisième et au quatrième mandat ?
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Shugan188 Modérateur
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Sujet: Re: Actualités Algeriennes Sam 18 Sep 2021 - 21:38
Message de condoléances et de compassion de SM le Roi aux membres de la famille de l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika
2 minutes
samedi, 18 septembre, 2021 à 21:26
Rabat – SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de l’ancien président de la République algérienne démocratique populaire, Abdelaziz Bouteflika.
Dans ce message, le Souverain affirme avoir appris avec une profonde émotion la nouvelle du décès de l’ancien président algérien.
En cette triste circonstance, SM le Roi exprime aux membres de la famille du défunt et, à travers eux, à l’ensemble de leurs proches et amis, Ses vives condoléances et Sa sincère compassion suite à cette perte douloureuse, la volonté divine étant imparable.
Affirmant partager la peine des membres de la famille du disparu, SM le Roi implore le Tout-Puissant de leur accorder patience et consolation, de rétribuer amplement le défunt et de l’accueillir dans Son vaste paradis parmi les vertueux. “Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons”. Véridique est la parole de Dieu.
Adam Modérateur
messages : 6300 Inscrit le : 25/03/2009 Localisation : Royaume pour tous les Marocains Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Dim 19 Sep 2021 - 14:03
MAP a écrit:
Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au chef de l’Etat algérien suite au décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika
samedi, 18 septembre, 2021 à 21:24
Rabat – Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion au Président de la République algérienne démocratique populaire, M. Abdelmajid Tebboune, suite au décès de l’ancien chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika.
Dans ce message, le Souverain affirme avoir appris avec une profonde affliction et une vive émotion, la nouvelle du décès de l’ancien président algérien.
En cette douloureuse circonstance, SM le Roi exprime au Président algérien et, à travers lui, à la famille du défunt et au peuple algérien frère, Ses vives condoléances et Sa sincère compassion.
Le Souverain dit se remémorer les attaches particulières qui liaient le défunt au Maroc, que ce soit lors des périodes de l’enfance et des études dans la ville d’Oujda ou encore au temps du militantisme pour l’indépendance de l’Algérie sœur, ajoutant que l’histoire retient que feu Bouteflika a marqué une importante phase de l’histoire moderne de l’Algérie.
Réitérant Ses profonds sentiments de compassion, SM le Roi implore le Très Haut d’accorder patience et consolation au Président algérien et aux membres de la famille du défunt, d’entourer le grand disparu de Sa sainte miséricorde et de l’accueillir dans Son vaste Paradis.
_________________ Les peuples ne meurent jamais de faim mais de honte.
Fahed64 Administrateur
messages : 25528 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Dim 19 Sep 2021 - 14:23
Enterrement avec minimum syndical .... direction poubelle de l'histoire !
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
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rmaf Administrateur
messages : 15601 Inscrit le : 18/03/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Dim 19 Sep 2021 - 16:36
BTR-60 qui tracte affut du M1938 92mm
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و كان حقا علينا نصر المؤمنين - حب الأوطان من الإيمان
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RED BISHOP Modérateur
messages : 12296 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités Algeriennes Dim 19 Sep 2021 - 17:11
Boutef était accrocher tous le long du parcour, au cercueil du Roi Hassan II. Des funérailles qui ont fait venir plus de la moitié des chef d'Etat de la planete. Je pense qu'il revais de faire mieux comme le montre la demesure de sa Mosquée a Alger. Malheuresement, la Grandeur qui se fait par le mensonge, la fitna et la nuissance vis a vis de son voisin et frere, ne peut amener qu'a une sortie par la petite porte et de finir dans les poubelles de l'histoire. La meme chose est arrivé a Marrakchi Mashot El Walidine, mort et enterrer quelque part dans le desert loin de sa famille... Leurs succeseur malheuresement n'ont tirer aucune lecon de cela Mais comme je le dis souvent a mes mauvais élèves, les meme operations donnent les meme resultats...
Il aurait pu faire de l'Algerie la locomotive du Maghreb, en s'unisant au Maroc, a la Tunisie et au autre. Avec nos 100 millions d'habitant, on aurait était un bloc puissant, avec un taux de croissance égale a la Chine. Mais Boutef a preferer les methodes Boukharoubienne, qui ont failli amener l'Algérie a sa perte dans les années 90...la encore les meme operations donne les meme resultats....
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En même temps, le dernier président algérien à avoir essayé de résoudre définitivement les différents algéro-marocain pour entamer une nouvelle page dans l'histoire des deux pays a fini assassiné par la mafia des généraux (RIP Boudiaf).
Ceci ne dédouane en aucun cas l'hostilité maladive que Bouteflika avait envers notre pays, loin de là, mais il connaissait les lignes rouges qu'il ne devait en aucun cas franchir s'il voulait garder l'appui de l'ANP, et celle qui se trouvait en tête de liste, c'était de ne jamais se réconcilier avec le Maroc.
_________________ «Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable», Nikita Khrouchtchev
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Vous vous rappelez de ''La RAM ne transporte pas que des passagers ''... ...J'ai envie de dire apparement c'est pluôt ''air'' algérie qui ne transporte pas que des passagers, mais bon vu que le fils de hachakoum est sorti de prison c'est normal maintenant
_________________ Le courage croît en osant et la peur en hésitant.
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