l'ambassadeur de turiquie au maroc a commenter le tweet
Je présentes mes remerciements personnel et au nom des Turcs résidents ici au Maroc, au peuple Marocain de nous confirmer leur solidarité du à la séisme qui s'est survenue aujourd'hui dans la région. Allah nous protège de tous inattendues. https://t.co/kzWegskKnO
Si le Maroc peut se féliciter des conclusions de sa Réunion de haut niveau (RHN) avec l’Espagne, l’opinion publique ibérique a gardé une saveur aigre-douce de ce sommet exceptionnel mais sans réelle concession de la part du royaume chérifien. Décryptage En célébrant la Réunion de haut niveau (RHN), les 1er et 2 février, Rabat et Madrid consacrent une nouvelle ère dans leurs relations diplomatiques, huit ans après le sommet de 2015, censé être annuel. D’un côté, cette RHN aura été l’occasion pour le gouvernement de Pablo Sánchez de montrer pleinement l’adhésion à la nouvelle étape des relations bilatérales avec son voisin du Sud, en annonçant une ligne de crédit de 800 millions d’euros (M €) pour les investissements espagnol au Maroc. De l’autre, il s’agissait pour le Maroc de verrouiller le changement de position inédit de l’Espagne - responsable historique - sur le conflit au Sahara occidental. Une relation économique excellente, mais perfectible La coopération commerciale entre les deux royaumes a connu un nouvel élan depuis la ratification du Traité d’amitié de bon voisinage et de coopération au début des années 1990. Le volume commercial entre les deux pays a doublé sur les dix dernières années, affichant par moment des taux de croissance annuels supérieurs à 10 %. Cette effervescence a plutôt profité à l’Espagne, qui s’est placée il y a huit ans en pole position des fournisseurs et des clients du Maroc. Celui-ci figure en revanche à la troisième place des partenaires économiques de Madrid en dehors de l’Union européenne et du Royaume-Uni. Il faut reconnaître que Rabat a, ces dernières années, amélioré la gamme de son offre d’export. En 2021, celle-ci était principalement composée d’équipements électriques, d’automobiles et de produits vestimentaires et agroalimentaires. Le Maroc, lui, importe principalement des produits pétroliers, des automobiles et des fils de cuivre. Aux yeux de l’Espagne, le Maroc offre des opportunités d’investissement inégalables, mais aussi une porte d’entrée incontournable sur le continent africain. De l’autre côté, l’Espagne est considérée comme étant un soutien au sein des institutions européennes. La présence du Maroc dans plusieurs pays d’Afrique - de l’Ouest, essentiellement - représente une possibilité de liaison pour les entreprises espagnoles qui souhaitent s’implanter dans ces marchés à haut potentiel, et où la France et la Chine sont depuis longtemps établies et détiennent leurs porte-voix bien placés. Rabat a investi plus de 4 milliards d’euros sur les quinze dernières années, soit près de 60 % de ses investissements à l’étranger. Vu d’Espagne, un sommet « décevant » « Annoncée comme la consolidation de l’amélioration des relations bilatérales, la dernière RHN entre l’Espagne et le Maroc aura laissé un goût aigre-doux du côté espagnol. Le bras de fer avec le Maroc continue », commente le magazine diplomatique ibérique Política Exterior, qui qualifie les résultats du sommet d’« ordinaires » et sa mise en scène de « clairement terne ». PE estime que le statu quo persistant au niveau des passages frontaliers de Ceuta et Melilla, « censés avoir été rouverts avant la tenue de la RHN a baissé les attentes » avant le sommet. Nos confrères signalent que la Déclaration conjointe signée par les deux chefs de gouvernements espagnol et marocain ne mentionnent dans aucun de ses 74 points les mots « douanes » ni « frontières » et se contente de mentionner « la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises de manière ordonnée ». La télévision publique espagnole explique quant à elle que cette réconciliation entre les deux royaumes a été « très asymétrique et très inégale », tant la volonté d’harmoniser les relations « aura toujours émané de l’Espagne, y compris l’organisation de la réunion de haut niveau ». L’Espagne a donc endossé le rôle de « demandeur », alors que le Maroc « ne cultivait pas un intérêt si immédiat », après avoir obtenu ce qu’il désirait le plus de sa relation avec l’Espagne, à savoir l’adhésion de celle-ci à son plan pour le Sahara. « Le Maroc n’avait pas donc pas grand chose de plus à gagner de son voisin du Nord », récapitule la RTVE. El Diario, site d’informations résolument marqué à gauche, considère que l’absence du Roi Mohammed VI lors de ce rendez-vous a transformé cette RHN en un « sommet de l’insolence ». « Il est certain que les RHN hispano-marocaines sont des réunions de gouvernements et qu’aucune des douze dernières éditions n’avaient été présidées par les monarques respectifs des pays. Mais, à la différence du roi espagnol, Mohammed VI ne fait pas seulement office de figure symbolique, sinon du titulaire personnel du pouvoir exécutif », peut-on lire dans une analyse titrée « Espagne-Maroc, un sommet décaféiné ». De son côté, le quotidien madrilène El País a également commenté l’absence du monarque. « Le Maroc a laissé planer la possibilité d’une rencontre [entre Sánchez et Mohammed VI, ndlr] et l’a par la suite désactivée. L’interprétation est libre et va du simple manque d’intérêt du monarque jusqu’à l’’humiliation’ et ‘la ridiculisation’, pour reprendre les mots du Partido Popular (PP). Ce qui est sûr, c’est que cette absence a été décevante et a, aux yeux des Espagnols, transmis un certain mépris envers Sánchez », analyse le journal dans son éditorial du 3 février. Pour le Maroc, une RHN du « tout bénéf » Cette RHN a conforté Rabat dans son siège de marionnettiste de ses relations avec Madrid. Ses coups de pression - suspension de la coopération sécuritaire et épisode migratoire à Ceuta de mai 2021, (voir frise temporelle) - ont fini par porter leurs fruits. Sa capacité à encaisser les chocs du scandale Pegasus, dans lequel il est accusé d’avoir mis sous écoute le président du gouvernement espagnol, mais aussi celui de la résolution de l’Europarlement, démontrent le caractère « asymétrique » qui marquent désormais ses rapports avec l’Espagne. En contraignant celle-ci à le soutenir dans sa thèse sur le Sahara occidental, le Maroc ne pouvait pas espérer mieux qu’une amélioration de ses relations commerciales déjà excellentes, l’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc et celui-ci, le 3ème vis-à-vis de l’Espagne hors pays de l’Union européenne. Rabat et Madrid ont convenu de doubler les ressources disponibles pour stimuler le commerce et les investissements, portant l’enveloppe du Protocole financier à 800 M €, un record. La Déclaration conjointe a souligné l’importance de la coopération dans des secteurs d’avenir tels que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Dans ces domaines, le Maroc veut se positionner comme leader régional et un partenaire de premier choix pour son voisinage européen, notamment en matière d’hydrogène vert, pour laquelle il ambitionne de créer une « Offre Maroc ». Mais au-delà de la coopération économique, le Maroc peut se féliciter d’avoir évité d’aborder les sujets qui fâchent et que son opinion publique interne ne considère pas comme particulièrement prioritaires, à la différence de l’autre rive du Détroit : la question de la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla et la délimitation des frontières maritimes entre les îles Canaries et le littoral du Sahara. Il faut cependant rappeler que le sort de cette nouvelle idylle entre Rabat et Madrid dépendra du résultat des prochaines élections générales en Espagne, prévues pour décembre prochain. Le Maroc va-t-il parier sur une continuité de la gauche socialiste au pouvoir, ou va-t-il porter son dévolu sur un retour du Partido Popular, avec lequel il cultive traditionnellement de meilleures relations ? A quel point la question du Sahara occidental influera-t-elle sur ces échéances ? Interrogé à ce sujet par Le Desk à quelques jours de la RHN, le spécialiste espagnol des relations hispano-marocaines Bernabé López García répondait que la question du Sahara « n’occupera pas tellement d’espaces dans les débats électoraux, même si les relations avec le Maroc seront bien présentes ». La montée de l’extrême-droite très hostile au Maroc et la radicalisation du PP depuis le changement de posture sur le Sahara risquent de bouleverser les alliances naturelles. Selon un dernier sondage publié ce lundi, le PP et Vox pourraient s’ouvrir les portes du Palais de la Moncloa si les élections générales devaient se tenir en ce moment…"
Il est incongru qu'un état ayant, par le passé, été mouillé jusqu'au cou dans des affaires de génocide et crimes contres l'humanité, s'octroyait le droit de juger les autres états du monde pour des affaires de droits de l'homme.
Cette situation est d'autant plus incompréhensible que cet état ne s'est pas encore véritablement repenti de ses propres crimes, n'ayant pas encore commencé à réparer les tords commis contre les populations et les autres nations.
Ainsi, il est inacceptable que ce même état, ayant laissé des traces sanglantes dans l'histoire, se permette de juger les autres états du monde pour leurs fautes.
A titre d'exemple, on peut citer l'affaire du génocide des Tutsis au Rwanda, la guerre en ex-Yougoslavie, les éssais nucléaires en Polynésie, les crimes de guerre en Afrique au 19ème et 20ème siècle, l'attaque de Libye et ses conséquences, ainsi que l'affaire de corruption y afférente.
Est ce que le Maroc va proposer une aide humanitaire ou intervention pour aider les turques, suite au tremblement de terre?
Pour rappel, la Turquie est à ce moment, le seul pays qui nous a pas poignardé sérieusement dans le dos.
La Syrie, ils ont les ONG humanitaire qui vont surement se sorcier de la situations la bas, comme ils se soucient des droits d'homme ailleurs....
1- La Turquie a critiqué les accords d'Abraham, malgré le fait qu'elle dispose d'une ambassade israélienne à Istanbul !
2- Le ministère des affaires étrangères turc a été critiqué pour ses déclarations concernant le Sahara occidental lors de sa participation aux réunions de la Coalition internationale contre « l'État islamique » qui se sont tenues à Marrakech.
3- La Turquie s'est engagée en tant que simple fournisseur en matière d'armement, sans entreprendre de projets communs ou de coproductions. On parle même de garanties données à l'Algérie afin de s'abstenir de fournir des armes stratégiques à Rabat.
Allah Y7ram les morts !!
Si nous souhaitons aider les syriens et turcs cela doit être sur une base humanitaire et religieuse, et en aucun cas politique.
Les Turcs à l'image des Français ne se positionnent pas et profitent des contrats économiques dans les pays d'Afrique du Nord.
_________________ لك الله ياوطني
Darkvador aime ce message
Fox-One General de Division
messages : 8005 Inscrit le : 20/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Est ce que le Maroc va proposer une aide humanitaire ou intervention pour aider les turques, suite au tremblement de terre?
Pour rappel, la Turquie est à ce moment, le seul pays qui nous a pas poignardé sérieusement dans le dos.
La Syrie, ils ont les ONG humanitaire qui vont surement se sorcier de la situations la bas, comme ils se soucient des droits d'homme ailleurs....
1- La Turquie a critiqué les accords d'Abraham, malgré le fait qu'elle dispose d'une ambassade israélienne à Istanbul !
2- Le ministère des affaires étrangères turc a été critiqué pour ses déclarations concernant le Sahara ?????????? lors de sa participation aux réunions de la Coalition internationale contre « l'État islamique » qui se sont tenues à Marrakech.
3- La Turquie s'est engagée en tant que simple fournisseur en matière d'armement, sans entreprendre de projets communs ou de coproductions. On parle même de garanties données à l'Algérie afin de s'abstenir de fournir des armes stratégiques à Rabat.
Allah Y7ram les morts !!
Si nous souhaitons aider les syriens et turcs cela doit être sur une base humanitaire et religieuse, et en aucun cas politique.
Les Turcs à l'image des Français ne se positionnent pas et profitent des contrats économiques dans les pays d'Afrique du Nord.
Nta m3ana wla m3a ghana?!!
Youben aime ce message
Socket-error General de Division
messages : 6691 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Je suis pour les intérêts de mon pays et non pas pour soutenir des agendas étrangères quelques soit le motif avancé !
I think in this case, this goes beyond political maneuvering, it's a critical humanitarian crisis, you just send help without having to think twice about the affected country's political leanings. You are there to help the population, not the government or its past decisions. I mean even Israel is wanting to go help out Syria
snassni et replaysat aiment ce message
simplet General de Brigade
messages : 3183 Inscrit le : 20/05/2012 Localisation : MONTREAL Nationalité : Médailles de mérite :
Est ce que le Maroc va proposer une aide humanitaire ou intervention pour aider les turques, suite au tremblement de terre?
Pour rappel, la Turquie est à ce moment, le seul pays qui nous a pas poignardé sérieusement dans le dos.
La Syrie, ils ont les ONG humanitaire qui vont surement se sorcier de la situations la bas, comme ils se soucient des droits d'homme ailleurs....
1- La Turquie a critiqué les accords d'Abraham, malgré le fait qu'elle dispose d'une ambassade israélienne à Istanbul !
2- Le ministère des affaires étrangères turc a été critiqué pour ses déclarations concernant le Sahara occidental lors de sa participation aux réunions de la Coalition internationale contre « l'État islamique » qui se sont tenues à Marrakech.
3- La Turquie s'est engagée en tant que simple fournisseur en matière d'armement, sans entreprendre de projets communs ou de coproductions. On parle même de garanties données à l'Algérie afin de s'abstenir de fournir des armes stratégiques à Rabat.
Allah Y7ram les morts !!
Si nous souhaitons aider les syriens et turcs cela doit être sur une base humanitaire et religieuse, et en aucun cas politique.
Les Turcs à l'image des Français ne se positionnent pas et profitent des contrats économiques dans les pays d'Afrique du Nord.
faut qu'on apprennent a surfer sur les contradictions des intérêts des uns et des autres,
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"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort, jusqu'au jour où être fort reste ta seule option."Bob Marley.
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youssef_ma73 aime ce message
Socket-error General de Division
messages : 6691 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Je suis pour les intérêts de mon pays et non pas pour soutenir des agendas étrangères quelques soit le motif avancé !
I think in this case, this goes beyond political maneuvering, it's a critical humanitarian crisis, you just send help without having to think twice about the affected country's political leanings. You are there to help the population, not the government or its past decisions. I mean even Israel is wanting to go help out Syria
I agree with you, we should help on a humanitarian and religious basis and not on the alleged political rapprochement.
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youssef_ma73 General de Brigade
messages : 3005 Inscrit le : 03/08/2014 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
Vaste affaire de falsification des résultats d'analyse informatique de la part d'Amnesty... Après avoir lu le papier, on voit comment ils sont dans le business de la falsification. Quel intérêts sont derrière ces calomnies?
Moi perso j’espère qu’on a bien ce logiciel et qu’on l’utilise a fonds pour espionner tout ce qui bouge meme le pape si c’est dans nos intérêts Fait arrêter de jouer au bon élève, ca ne mène nul part Alors vive pegasus et tous systèmes/logiciels nous permettent de recolter de l’information sur nos ennemis extérieurs mais aussi INTERIEUR!!
darmi, Fox-One, Darkvador, Neox et fighter-jet aiment ce message
Anzarane Lt-colonel
messages : 1444 Inscrit le : 14/03/2019 Localisation : Fes Nationalité : Médailles de mérite :
Le gouvernement canarien travaille sur l'agenda du voyage de Torres au Maroc
Google Trad a écrit:
Le gouvernement des îles Canaries continue de travailler sur l'agenda du voyage au Maroc de son président, Ángel Víctor Torres , comme l'a confirmé le porte-parole de l'exécutif, Julio Pérez , qui a déclaré que la réunion de haut niveau organisée par les gouvernements espagnol et marocain « cela n'influence pas ou n'a pas changé » cette visite officielle.
Dans la conférence de presse qu'il a donnée après la réunion du Conseil des gouverneurs , Pérez a indiqué que ce voyage a été considérablement retardé en raison de diverses circonstances qui l'ont empêché d'avoir lieu plus tôt.
Il a également indiqué que la date exacte de la visite n'a pas encore été fixée, qui est envisagée entre le 16 et le 21 février , et a insisté sur le fait que la réunion de haut niveau qui s'est tenue la semaine dernière "n'est pas un obstacle".
Il a insisté sur le fait que la visite de Torres se concentrera sur l' aspect économique et commercial et que l'agenda institutionnel abordera les questions qui relèvent de la responsabilité de la communauté autonome.
source
_________________
« Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais. »
(Hassan II).
mourad27 Modérateur
messages : 8006 Inscrit le : 19/02/2012 Localisation : Kech Nationalité : Médailles de mérite :
"je veux pour le Maroc de dirigeants intelligeants , une jeunesse intelligente, apte a saisir les occasions a comprendre le siècle ou elle vie, a ne pas vivre a l'ombre du politisme, mais guidée par le perfectionnisme et surtout pas la réalisation et le réalisme " Hassan II 1996
En diplomatie, comme dans un couple, il n’y a pas d’amour sans preuves. “Il n’y a jamais eu autant d’accords signés. Nous ne sommes pas allés à Rabat à la recherche de photos ou d’actes formels, nous sommes allés à la recherche de résultats et le résultat principal est un nouveau modèle de relation”, a affirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares au journal La Vanguardia, au lendemain de la 12e Réunion de Haut Niveau entre les deux pays, tenue à Rabat les 1er et 2 février. Dix-huit accords signés et le doublement des investissements publics au Maroc sont venus solder cette rencontre très attendue, après un gel de huit ans. Ces deux dernières années, des frictions ont à nouveau émaillé les relations entre les deux voisins du détroit. Après avoir scellé une réconciliation, Rabat et Madrid sont-ils pour autant prémunis contre les crises ? Une source diplomatique marocaine se veut optimiste: “L’objectif est de construire une relation irréversiblement bonne. Cela veut dire que nous ne voulons pas tomber dans des crises. Le cadre juridique aide l’ensemble des acteurs, étatiques et privés, à avoir une sécurité et l’aisance pour travailler et produire. Je dirai que cette relation est bien multiforme parce qu’elle repose sur une relation économique et commerciale solide”. Accords cruciaux, partenariat d’exception Le sommet de Rabat, un nouvel élan pour la relation entre les deux pays ? En tout cas, “une manifestation de la volonté politique des deux parties de consolider la réconciliation”, d’après Irene Fernandez-Molina, spécialiste des relations Maghreb-Espagne à l’université d’Exeter, en Grande-Bretagne. C’est que les enjeux de ce sommet étaient, eux aussi, de haut niveau. Notamment sur le plan économique où le bilan est positif pour le Maroc. Le moment a été l’occasion pour la délégation espagnole de réitérer la volonté de Madrid de se positionner en tant “qu’investisseur de référence” sur le marché marocain. Une volonté qui devrait se traduire, selon la déclaration commune publiée à l’issue de la rencontre, par le doublement des budgets d’investissement espagnols au Maroc, passant à 800 millions d’euros. Cette enveloppe devrait cibler, via des instruments financiers remboursables et non remboursables, des “projets d’intérêts prioritaires”, notamment dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables, de l’eau et de l’assainissement, des équipements d’éducation, de santé et des secteurs productifs. “L’Espagne a besoin du marché africain occidental. Lorsque les deux pays étaient en crise, Madrid a été confrontée à la colère du patronat qui avait peur d’être isolé” Mohamed Badine El Yattioui Une impulsion dont s’est réjoui le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, affirmant que “les relations économiques entre nous (Maroc/Espagne. ndlr) connaissent un développement qualitatif (…) pour inclure des projets communs à dimension stratégique”. C’est que ces accords commerciaux entre les deux pays sont cruciaux, comme le confirme Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l’Université américaine de Dubaï : “L’Espagne a besoin du marché africain occidental. Lorsque les deux pays étaient en crise, Madrid a été confrontée à la colère du patronat qui avait peur d’être isolé et de perdre sa capacité d’influence si la brouille diplomatique perdurait”.Crispations ibériques Cette embellie est pourtant loin d’avoir fait l’unanimité à l’autre bord de la Méditerranée, tant au sein de l’opinion publique qu’auprès des partis opposés au PSOE, à l’instar du PP et de Podemos. Pour la RTVE, télévision publique espagnole, la Réunion de Haut Niveau a été “très asymétrique et inégale” Pour la RTVE, télévision publique espagnole, la Réunion de Haut Niveau a été “très asymétrique et inégale”, rappelant que “c’est de l’Espagne qu’a toujours émané la volonté d’harmonisation, lui faisant endosser le rôle de demandeur alors que le Maroc ne semblait pas avoir un intérêt immédiat”. Le quotidien El Pais allait, lui, plus loin au lendemain de la rencontre: “Le Maroc a laissé planer la possibilité d’une rencontre et l’a par la suite désactivée. L’interprétation est libre et va du simple manque d’intérêt du monarque jusqu’à l’humiliation et la ridiculisation, pour reprendre les mots du PP. Ce qui est sûr c’est que cette absence (du roi) a été décevante et a, aux yeux des Espagnols, transmis un certain mépris envers Sánchez”. Un manque d’engouement qui s’explique en partie par une volonté d’affaiblir politiquement l’administration Sánchez à l’approche des élections générales espagnoles prévues pour décembre prochain, en jouant notamment sur les concessions accordées à Rabat par Madrid sur le plan diplomatique. “Le changement de posture du gouvernement espagnol en ce qui concerne le Sahara occidental a été très mal perçu par une bonne partie des forces politiques” Irene Fernandez-Molina, spécialiste des relations Maghreb-Espagne “Le changement de posture du gouvernement espagnol en ce qui concerne le Sahara occidental a été très mal perçu par une bonne partie des forces politiques, et le sommet de la semaine dernière est perçu comme une culmination de ce processus par lequel on a donné la priorité au fait d’entretenir la meilleure relation possible avec le Maroc, tout en sacrifiant la position traditionnelle espagnole sur ce conflit”, explique Irene Fernandez-Molina. Et d’ajouter : “Il y a aussi le fait que le gouvernement espagnol a annoncé la Réunion de Haut Niveau plusieurs fois, et il semblait toujours que c’était la partie marocaine qui avait le moins d’intérêt dans cela”. Même son de cloche chez Mohamed Badine El Yattioui : “La droite espagnole pense que c’est une humiliation, que le Maroc est devenu plus puissant que l’Espagne. Tandis que pour le parti Podemos, Pedro Sánchez se fiche de la question des droits de l’homme. C’est intéressant parce que ce sont là deux lectures dans le même pays d’un seul et même problème”. “Négliger les relations de l’Espagne avec le Maroc rend (…) incapable de gouverner” Des critiques balayées par José Manuel Albares : “Négliger les relations de l’Espagne avec le Maroc rend (…) incapable de gouverner”. Une source diplomatique nous le confirme : “C’est une relation, bien sûr d’exception, excellente et une relation stratégique… Loin de dire que le voisinage nous l’impose, on s’est choisi l’un l’autre”.Un long chemin vers la réparation Ce sommet à Rabat vient célébrer la fin d’une énième phase d’incompréhension, de tensions et de fâcheries. L’une des premières lignes d’accroche s’était déjà écrite en décembre 2020 avec le report “sine die” de cette douzième RHN. Mais c’est véritablement quelques mois plus tard, en avril 2021, qu’une crise d’une rare intensité dans l’histoire des deux royaumes éclate. Le Maroc se montre alors inflexible face à son voisin après qu’il a accueilli, en catimini et sous une fausse identité, le leader du Front Polisario, Brahim Ghali. Rabat s’estime trahi autant que trompé : le séparatiste a pu fouler le sol espagnol à bord d’un vol et d’un passeport algériens. En représailles, Rabat décidait de fermer les yeux sur le contrôle migratoire, point-clé de la coopération entre les deux pays et au-delà. Conséquence, quelque 8000 candidats à l’exil ont pu rallier Sebta. L’Espagne est mise sous pression et, derrière elle, l’Union européenne. Mais Nasser Bourita tempère, la crise est davantage “politique” que “migratoire” : “Évoquer la migration ne doit pas être un prétexte pour détourner l’attention des véritables causes de la crise bilatérale”. Au fond, le ministre des Affaires étrangères exprimait, le 31 mai 2021, une crainte : “Comment savoir que l’Espagne ne complotera pas à nouveau avec les ennemis du royaume ?”. Le spectre de fond, une reformation d’un axe Madrid – Alger qui a longtemps troublé la construction nationale du royaume. Ce même jour, Nasser Bourita évoquait une crise qui “ne commence pas avec l’arrivée de Brahim Ghali, pas plus qu’elle ne s’achève avec son départ”. Entre-temps, Brahim Ghali quittait l’Espagne aussi discrètement qu’il était arrivé, 43 jours plus tôt. Le séparatiste étant devenu un invité un peu trop encombrant pour Madrid. Derrière lui, il laissait alors deux plaintes pour “torture” et “génocide” et une situation politique espagnole fragilisée par la crise avec le Maroc. Pedro Sánchez est alors contraint à un remaniement gouvernemental dont fait principalement les frais la ministre Arancha Gonzàlez Laya, visage de la crise hispano-marocaine.Son successeur, José Manuel Albares, ne tarde pas à renouer le contact avec son homologue. Mais c’est Mohammed VI, en premier, qui envoie le premier signal d’apaisement lors de son discours du 20 août 2021 dans lequel il dit vouloir “inaugurer” une nouvelle “étape inédite” dans les relations maroco-espagnoles. Un message repris de volée par Pedro Sánchez, quelques semaines plus tard lors d’un déplacement à New York. “Ce qu’il s’est passé ces derniers mois, en particulier en août, montre que nous avons une grande opportunité de rétablir, non seulement de bonnes relations avec le Maroc, mais aussi de le faire de manière beaucoup plus solide, avec de nouveaux fondamentaux”. Dès lors, le Maroc exige des garanties en coulisses pour reprendre le dialogue avec l’Espagne. À TelQuel, une source diplomatique confiera en janvier 2022: “Des choses se font. Bien évidemment, on ne peut pas tout vous dévoiler, mais des process sont en cours. Cela nécessite du temps. Beaucoup ont l’impression que le Maroc a agi de la mauvaise manière, mais vous verrez bien que ce que nous tirerons de cette crise nous sera favorable”. Le dénouement arrive finalement un peu moins d’un an après le déclenchement de la crise. Après 47 années de neutralité, l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale, cède et déclare que le plan d’autonomie marocain est “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend”, selon les termes d’un courrier du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, adressé le 18 mars à Mohammed VI et repris dans un communiqué du cabinet royal. Un “virage à 180 degrés” pour l’ensemble de la classe politique espagnole. Cas d’école Désormais réconciliés, Madrid et Rabat ? On peut y croire tant les élites politiques et économiques semblent avoir accordé leurs violons sur de nombreuses questions d’avenir. Certaines restent néanmoins en suspens. Le contrôle de l’espace aérien au-dessus du Sahara n’a pas été tranché tout comme l’autre sujet épineux, notamment depuis 2020, de la délimitation des eaux territoriales et notamment des Zones Economiques Exclusives (ZEE). Quid également de l’ouverture des douanes commerciales à Sebta et Melilia ? Sur ce dernier point, en marge de la réunion, les deux gouvernements avaient fait part de leur intention d’en finir avec “la contrebande”, symbolisée avant-Covid-19 par les allers et venues des “femmes mules”. Le point 42 de la déclaration évoque “l’engagement des deux parties d’avancer de façon ordonnée vers la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises”. Le 27 janvier, des tests pilotes avaient eu lieu près du passage de Tarajal, frontière de Sebta, et de Beni Ansar, frontière de Melilia. Deux camionnettes y franchissaient le contrôle douanier en guise de galop d’essai. Des tests qui se sont “bien passés”, nous informe une source autorisée, avouant “quelques contraintes qui nécessitent un besoin d’échange auquel nous allons nous atteler dans la sérénité”, notamment autour des énergies renouvelables.Les deux voisins ambitionnent également d’aller vers un changement de paradigme, s’appuyant sur ce nouveau partenariat d’exception. Une source diplomatique confirme la spécificité et la portée de cette impulsion : “L’échange entre les deux ministres en charge de cette question est continu, le partenariat vert vient conforter la dynamique des deux pays pour honorer les engagements à l’international, comme le réchauffement climatique, et moderniser le partenariat dans ce sens”.
Et de conclure : “C’est important dans notre relation d’énergie et c’est un cas d’école. C’est l’énergie qui vient du Nord vers le Sud et qui va du Sud vers le Nord. C’est une particularité qui n’existe pas ailleurs, un échange important, qui donne de la sécurité à la relation entre deux pays sérieux”.
Tunnel de Gibraltar : un projet remis sur les rails
“Nous allons accélérer les études du projet de liaison fixe du détroit de Gibraltar qui a été lancé par les deux pays il y a quarante ans. Un projet stratégique pour l’Espagne et le Maroc, mais aussi pour l’Europe et l’Afrique”, a déclaré Raquel Sánchez, la ministre espagnole des Transports, de la mobilité et de l’agenda urbain, lors du sommet Maroc-Espagne.
Elle a ainsi annoncé la reprise des réunions du comité regroupant la Sned et la Secegsa, les deux sociétés d’État mises sur pied en 1979 pour étudier la faisabilité du projet et le mettre en place.
Lancé en 1979 par Hassan II et Juan Carlos Ier, l’ambitieux projet de tunnel sous la Méditerranée reliant l’Afrique à l’Europe s’était enlisé suite à la succession de crises diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne.
Cette infrastructure permettrait à moyen terme le transit de plus de 13 millions de tonnes de marchandises et 12,8 millions de passagers par an, selon les prévisions de la Secegsa.
Un projet qui devrait néanmoins se heurter à des problèmes techniques, le détroit de Gibraltar se situant dans une zone à la limite de deux plaques tectoniques et avec de forts courants marins.