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Sujet: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Jan 2010 - 19:34
Rappel du premier message :
pour illustrer ce nouveau fil de discussion et lancer le debat je vous invite a lire cet article HALLUCINANT sur la realité des filieres d emigrations clandestines au Mali
Citation :
Trafic d’Etres humains au Nord du Mali
Le voyage de la peur
Depuis plusieurs mois, TTU tente de comprendre l’évolution dans la bande du Sahel et dans la région Touarègue. A Gao, capitale de la 7e Région du Mali (au nord du pays), le quartier Château abrite depuis plusieurs années une antenne de transit d’immigrants clandestins qui viennent en général de nombreux pays d’Afrique francophone ou anglophone mais également du Sri-Lanka (le plus souvent des Tamouls), du Pakistan, etc à destination de l'Europe via les pays les pays méditerranéens. Les listes des « passagers » sont établies par ordre d’arrivée. Les passeurs, bien connus des services, sont également inscrits dans cet ordre. Comme on dit dans le milieu, « chacun attend son tour ».
Mais il ne suffit pas d’être premier sur la liste pour trouver son strapontin dans la première caravane pour la Méditerranée. Des négociations sont d’abord menées entre les passeurs, les chefs des groupes d’immigrants et les chefs d’antennes sur « les frais de transport et les risques ». Selon nos informations locales, les discussions peuvent souvent durer plusieurs jours avant d’aboutir à une entente entre les parties (immigrants et chefs des groupes d’immigrants, passeurs et chefs des groupes d’immigrants, et enfin entre les passeurs et les chefs d’antenne…). Les chefs des groupes d’immigrants rendent compte à leurs camarades et ensuite procèdent à la collecte de l’argent qui constitue, comme dans tout groupe mafieux, le butin. Les chefs des groupes des immigrants (ceux qui sont adoubés par les immigrants pour les représenter dans les négociations) prélèvent un pourcentage avant la remise de l’argent aux responsables de l’antenne de transit. Les chefs d’antenne prélèvent aussi leur pourcentage avant la remise de l’argent aux passeurs. Quant aux passeurs, ils remettent un autre pourcentage aux chefs d’antenne pour garantir le prochain voyage. L’argent généré est ensuite blanchi selon différents circuits encore mal connus.
Le voyage démarre sous l’œil bienveillant des agents des services de sécurité maliens qui touchent au passage, de la part des passeurs et de l’antenne, « le prix d’un thé… ». La caravane des immigrants traverse le Sahara touareg malien pour entrer en Algérie, Libye, Maroc… Ils sont des milliers à tenter chaque année la « traversée » du Sahara. Cette rotation d’immigrants est permanente et selon une interminable chaîne où chacun, ou presque, trouve son compte sur le dos des immigrants.
Pour rejoindre, depuis Gao, la ville de Tamanrasset (Sud Algérien), le voyage harassant dure de 5 à 7 jours. Les clandestins (hommes et femmes) sont entassés dans les véhicules comme du bétail. Ils font en général partie d’une caravane de plusieurs véhicules (2 à 6 véhicules). Ils traversent le territoire des Touaregs de l’Adrar des Iforas dans le Nord du Mali (région de Kidal) pour atteindre l’Algérie. Des droits de passage sont possibles. Quand ils réussissent à rejoindre Tamanrasset, le plus grand nombre des immigrants est raflé par la police des frontières algérienne (PAF). Ils sont regroupés dans l’enceinte de la PAF, dans des conditions plus que difficiles. Après plusieurs jours de détention, ils sont mis dans des camions algériens qui les déposent à Tinzawaten, village frontière algérien, situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Mali. Dans le cadre de Frontex, le dispositif surveillance de ses frontières extérieures de l’Union Européenne, l’Algérie touche des subventions pour toute reconduite de clandestins à ses frontières ; elle a donc tout intérêt à ce que cette situation perdure ; c’est donc devenu un cycle sans fin dans lequel l’Europe et les Etats Africains sont devenus les principaux piliers du système inhumain qui a cours dans le désert (et en mer).
Survivre et ne pas craindre l’échec
De Tinzawaten, certains immigrants tentent de revenir à Tamanrasset, d’autres cherchent des petits boulots sur place pour trouver l’argent pour rentrer au Mali. Les passeurs qui les suivent dans tous leurs déplacements leur font miroiter un avenir meilleur et leur promettent de réussir là où le premier voyage a échoué. Ceux qui réussissent à échapper à la police algérienne de Tinzawaten ou de Tamanrasset traversent le sud algérien en direction du Nord de l’Algérie, grâce à d’autres passeurs qui, à Tamanrasset, prennent le relais.
Un nombre important d’immigrants (ceux qui ne sont pas arrêtés en chemin) réussit à joindre les grandes Wilayas du Nord de l’Algérie et poursuivent leur route vers la frontière algéro-marocaine. Où ils seront pris en mains par d’autres passeurs, vers le Nord du Maroc, où d’autres passeurs tenteront de leur faire traverser la mer pour entrer en Europe. Le Maroc fera son maximum pour les arrêter, et toujours dans le cadre du dispositif Frontex, touchera des subsides pour les refouler vers l’Algérie.
Les immigrants qui tentent depuis l’Algérie d’aller vers la Libye seront accueillis par des passeurs libyens qui les attendent aux premiers postes frontaliers algéro-libyens (Ghat et Elbarkate). Les passeurs libyens entassent les immigrants les uns sur les autres dans des Peugeot 504 bâchées ou des Mazda et les couvrent d’une bâche pour les dissimuler aux contrôles de police libyens. Ces passeurs partent de Ghat et Elbarkate en passant par Oubari, Sabha (deux grandes régions du sud libyen (dont la majorité de la population est touareg) et arrivent avec leurs immigrants à Tripoli sans difficultés majeures. Sur la route qui mène à la capitale libyenne, chaque fois qu’ils tombent sur un contrôle de police, les passeurs disent « transporter des légumes et des fruits » et glissent quelques billets aux policiers, et cela marche toujours. Dès leur arrivée à Tripoli, certains immigrants cherchent et trouvent un travail journalier. D’autres campent près de la mer en attendant d’entrer en contact avec d’autres passeurs pour traverser la Méditerranée vers l’Europe. La police libyenne organise régulièrement des rafles et garde les immigrants en détention pendant souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. Périodiquement, des immigrants d’originaire malienne sont expulsés par dizaines et mis dans un avion pour Bamako, capitale du Mali (où ils ne recevront aucun accueil et aucune aide de l’Etat malien pour leur réinsertion au pays et seront donc tentés de repartir à nouveau). D’autres sont rapatriés vers leur pays d’origine en fonction d’accords passés avec ces pays. D’autres immigrants sont relâchés, et tentent leur chance pour quitter la Libye et rejoindre l’Europe par la mer.
Des passeurs sans scrupule : quelques exemples vécus
Certains passeurs prennent en otages leurs passagers après avoir quitté Gao (Nord Mali). On se souvient que fin 2006, près de la frontière algérienne à Insabouk (en territoire Malien), des passeurs ont pris en otages leurs passagers, en majorité des Sri-Lankais (Tamouls), Pakistanais, Camerounais, Gambiens et quelques Maliens. Ils étaient 157 immigrants. Les passeurs avaient réclamé au chef d’antenne de Gao, le nommé Alassane Maiga, la somme de 187 millions de francs CFA (285.000 euros) et fait savoir que « le non paiement de cette somme entrainerait la mort de tous les immigrants…». Les passeurs avaient empêché les immigrants pris en otages de se nourrir et les avaient obligés à boire de l’eau bouillante. Le chef d’antenne de Gao, Alassane Maiga, était alors entré en contact avec les parents de certains immigrants pour leur expliquer la situation et leur demander de contribuer au paiement de la rançon. Des éléments de la rébellion touareg avaient constaté des remue-ménage suspects dans la zone et pensaient qu’il s’agissait de patrouilles de l’armée malienne. Après avoir pris les renseignements nécessaires, ils avaient finalement compris de quoi il retournait.
Dix jeunes combattants de la rébellion touareg avaient alors monté une opération de sauvetage des immigrants. L’assaut avait duré une demi-heure après des échanges des tirs nourris de part et d’autre. Les immigrants avaient été récupérés et les passeurs arrêtés par les Touaregs. L’un des passeurs avait fourni le nom et le numéro de téléphone du chef de l’antenne de Gao. Les combattants touaregs étaient entrés en contact avec ce chef d’antenne, Alassane Maiga, et son second Anara. Leur ayant expliqué le dénouement de la situation, ils leur avaient dit qu’ils étaient « responsables de ce commerce humain, que les passeurs allaient ramener les immigrants à Gao et que si un seul de leurs cheveux était touché », « ils sauraient où les joindre… ». Les Touaregs avaient récupéré les armes des passeurs et les avaient obligés à retourner à Gao avec l’ensemble des immigrants. Que s’est-il passé ensuite ? Ces immigrants sont-ils repartis de Gao pour une nouvelle traversée après ce qu’ils venaient de vivre ? Des centaines de situations comme celle-ci se sont produites et continuent de se produire.
Prenons un autre exemple : un véhicule bâché quitte Gao pour le Sud algérien, avec à bord 25 immigrants clandestins, hommes et femmes, tous entassés les uns sur les autres (véhicule généralement fait pour transporter au maximum 9 personnes). Il tombe en panne à 90 km du poste frontière algérien de Borj Baji Moctar (au Nord-Ouest de Tessalit, qui est le poste frontalier malien). Les provisions sont épuisées puisqu’il est prévu d’entrer en Algérie le même jour, jour de la panne. On est en pleine saison chaude, il fait près de 45° à l’ombre. Le chauffeur, c’est-à-dire le passeur, prend alors la décision de se rendre en Algérie pour chercher un mécanicien et la pièce qui manque. Il confie à son apprenti (d’origine touareg) qui assurait sa protection rapprochée, de veiller sur les immigrants et sur la voiture ; il prévoit d’être de retour dans une journée et de rapporter des provisions. Il part à pied vers Borj Baji Moctar, poste frontalier algérien, situé à 90 km de là. Deux jours passent, il n’est toujours pas de retour. Les immigrants croient qu’ils ont été abandonnés. Ils n’ont pas mangé depuis deux jours. Il ne leur reste plus qu’à se dévorer entre eux. Ils s’emparent de l’apprenti d’origine touareg et le tuent. Il sert de repas pour l’ensemble des immigrants.
Le troisième jour, le passeur n’est toujours pas de retour, ils s’emparent d’une femme qui fait partie du groupe et lui font subir le même sort. D’autres s’en vont, sans aucune orientation, l’essentiel étant de partir quelque part. C’est seulement le quatrième jour que le passeur revient dans une voiture avec un mécanicien, la pièce et des provisions. En s’approchant du lieu de la panne, il constate des vautours qui survolent la zone. De plus près, les immigrants courent à sa rencontre. Il comprend ce qui s’est passé après son départ. Il revient sur ses traces et retourne à Borj Baji Moctar (poste frontalier algérien). Il revient un jour plus tard et trouve sur place seulement deux immigrants qui sont encore vivants. Ils lui racontent la tragédie. Les deux survivants font savoir que les autres sont partis. Le passeur répare sa voiture et entre en Algérie. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas dévorés entre eux ? Ils sont certainement morts et ensevelis quelque part dans les dunes de sable.
Bien évidemment, il n’y a aucun recours contre ces organisations criminelles dont les réseaux sont bien implantés et ne cessent de grandir et de se ramifier dans les pays du Sahel.
Quel impact pour les Touaregs qui peuplent le Sahara.
Les Touaregs qui peuplent le Sahara du Nord du Mali ne peuvent qu’assister impuissants à ce trafic d’être humains -qui traverse leurs territoires- dont l’issue pour ces immigrants est souvent la mort. Ils tentent quand ils le peuvent de porter secours à ces êtres humains en danger. Et restent stupéfait face à cette absence de réactions des autorités politiques des pays du Sahel et des pays africains. Ils observent la tragédie, le sacrifice de centaines, voire de milliers de jeunes, d’hommes, de femmes. On voit là l’échec des politiques des dirigeants africains. Car la responsabilité n’est pas seulement imputable aux pays qui organisent les reconduites des immigrants clandestins dans leurs pays d’origine. Malgré la situation de citoyens de seconde zone dans laquelle l’Etat malien maintient les Touaregs depuis l’indépendance du pays, on pourrait s’étonner que très peu d’entre eux cherchent à émigrer vers l’Europe et qu’on ne les retrouve pas dans ces cohortes d’immigrants clandestins.
http://www.ttu.fr/francais/Dossiers/index.html
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jf16 General de Division
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 19 Aoû 2019 - 17:39
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L'US Air Force a lancé ses premières opérations aériennes depuis la base d’Agadez, au Niger
par Laurent Lagneau · 19 août 2019
En 2014, le Niger donna son accord à une demande américaine visant à établir une base de l’US Air Force à Agadez, un ancien carrefour caravanier idéalement situé pour surveiller les groupes armés terroristes présents dans une région allant du sud de la Libye au Lac Tchad.
Seulement, il fallut consentir d’importants investissements – plus de 110 millions de dollars – afin de réhabiliter cette base [qui porte le numéro 201, ndlr] et la mettre aux normes américaines. C’est à dire pour y construire les infrastructures pour les opérations aériennes… et pour le confort des aviateurs américains [cafétaria, bibliothèque, accès Wi-Fi, salles de sport, etc…].
Éloigné de tout, le chantier prit du retard, notamment à cause de problèmes logistiques et des conditions climatiques. Initialement, il était prévu de déclarer la capacité opérationnelle initiale de cette base 201 en 2016… Il aura finalement fallu attendre trois ans de plus.
En effet, via un communiqué publié le 15 août, l’US Air Force Europe [USAFE] a indiqué que la base d’Agadez était désormais prête pour des opérations « limitées », c’est à dire pour des vols de type VFR [Visual Flight Rules – vol à vue] d’avions de transport C-130 Hercules.
Ces vols VFR font partie d’une évaluation des installations aériennes et contribuent à l’élaboration des procédures qui entreront en vigueur quand la base sera déclarée pleinement opérationnelle. Ce qui devrait être le cas, selon l’USAFE, d’ici la fin de cette année.
« Je suis fier du travail formidable accompli […]. La base aérienne 201 offre au Niger et aux États-Unis des capacités incroyables dans une des régions les plus difficiles du monde. Cette piste à utilisation commune permet de mieux répondre aux exigences de sécurité régionales et offre un accès stratégique et de la flexibilité. Nos aviateurs sont créatifs, souples et capables de prendre des décisions rapidement, et il n’y a pas de meilleur exemple que celui de l’aérodrome qu’ils ont construit à la base aérienne nigérienne 201 »; s’est félicité le général Jeff Harrigian, commandant de l’US Air Force pour l’Afrique.
La base 201 d’Agadez doit accueillir au moins un escadron de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de type MQ-9 Reaper ainsi que des avions légers ISR [Intelligence, Surveillance, Reconnaissance].
Actuellement, l’US Air Force – via le 323rd Expeditionary Reconnaissance Squadron – met en oeuvre des MQ-9 Reaper depuis la base 101 de Niamey. Il est donc question de redéployer ces appareils vers Agadez.
Mais d’après le blog « The War Zone », d’autres travaux en cours sur la base 201 suggèrent qu’un second escadron de MQ-9 Reaper y serait attendu. Il pourrait s’agir du 324th Expeditionary Reconnaissance Squadron, qui est actuellement basé à Sigonella, en Sicile. Voire des drones utilisés par la CIA depuis la base de Dirkou, dans le nord du Niger.
Pour rappel, Niamey a demandé aux États-Unis à déployer des drones armés sur son territoire en novembre 2017. La présence de tels appareils au Niger a été confirmée en août 2018.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 20 Aoû 2019 - 17:05
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Une attaque jihadiste inflige de lourdes pertes aux Forces armées du Burkina Faso
par Laurent Lagneau · 20 août 2019
Les tensions interethniques dont profitent les groupes armés terroristes, la faiblesses de ses forces armées ainsi que l’influence de prédicateurs radicaux auprès des populations estimant avoir été délaissées par le pouvoir central font que le Burkina Faso est considéré comme étant le maillon faible de la lutte contre la mouvance jihadiste au Sahel.
Ces derniers mois, les attaques jihadistes se sont multipliées, notamment dans l’est et le nord du pays. Et la dernière en date, commise le 19 août contre le détachement militaire de Koutougou, localité située dans parte orientale de la province du Soum, a infligé de lourdes pertes aux Forces armées du Burkina Faso [FANBF].
« Au petit matin, le détachement militaire de Koutougou, province du Soum, a été la cible d’une attaque d’envergure perpétrée par des groupes armés terroristes. Dans les rangs des forces nationales, un bilan provisoire fait état de plus d’une dizaine de militaires tombés et plusieurs blessés », a ainsi annoncé l’État-major général des armées du Burkina Faso, le 19 août au soir.
« En réaction à cette attaque barbare, une vaste opération aérienne et terrestre de ratissage a permis de neutraliser de nombreux assaillants », a continué l’état-major, sans donne plus de détails sur les moyens engagés. Sans doute que la force française Barkhane a été sollicitée, comme le permet un accord signé par Paris et Ouagadougou en décembre 2018.
Selon des sources sécuritaires, le bilan de l’attaque de Koutougou pourrait être encore plus lourd, étant donné que plusieurs soldats sont « portés disparus ». Ce qui en ferait l’attaque la plus meurtrière commise dans la province du Soum.
En décembre 2016, un groupe fort d’une quarantaine de jihadistes avait attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Mali. Douze militaires et gendarmes burkinabè y avaient laissé la vie. Depuis, l’état d’urgence a été instaurée dans cette région.
Les auteurs de cette attaque contre le détachement de Koutougou pourraient appartenir au groupe Ansarul Islam, fondé par le prédicateur Malam Dicko, tué lors d’un raid mené par force Barkhane dans la forêt de Foulsaré, au Mali, en mai 2017 [opération Bayard]. Cette organisation est en effet très active dans la province du Soum, où les prêches de son ex-chef trouvèrent un terrain favorable parmi la population.
Bien qu’indépendant, Ansarul Islam cultive des liens étroits avec des formations ayant rejoint le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] d’Iyad Ag Ghali, comme la Katiba Serma et la Katiba Macina, dirigée par Amadou Koufa.
L’est du Burkina Faso est surtout le terrain du groupe État islamique dans le grand Sahara [EIGS], lui même affilié à l’ISWAP, c’est à dire la branche de Boko Haram reconnue par l’EI.
« Le Parc national du W, situé à cheval sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, est en train de devenir un nouveau bastion pour les groupes terroristes de la région, notamment l’État islamique du Grand Sahara, qui continue de coopérer avec JNIM au Mali et au Niger », expliquait un récent rapport des Nations unies, pour qui les « groupes terroristes implantés au Sahel empiètent de plus en plus sur les frontières du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo. »
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 23 Aoû 2019 - 19:43
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Des camions Arquus pour la Force Conjointe du G5 Sahel
Actualités Nathan Gain 23 août, 2019
(Crédit photo: FC-G5S)
Arquus a décroché un contrat de 11M€ pour la fourniture de camions au profit de la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), révèle un communiqué publié mercredi par le Secrétariat permanent de l’organisme africain.
Ce contrat, signé par « le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, SEM. Maman Sambo Sidikou, et M. Antoine Cuny, représentant de la compagnie privée Arquus, » prévoit la livraison de « 42 camions d’allègement (logistiques) de 7 tonnes; et 42 camions citernes de 6 m3. » Les 84 camions acquis seront livrés d’ici 2021, précise le communiqué.
Cette transaction se matérialise grâce aux financement versés par les Émirats arabes unis au profit du fonds fiduciaire créé à Nouakchott, en Mauritanie, où est basé le secrétariat du G5 Sahel. Ce fonds est constitué de deux organes, un comité de soutien et un comité de contrôle, le premier étant responsable de l’organisation des transactions.
Le G5S ne mentionne par ailleurs pas le ou les modèles sélectionnés. Seront-ce encore des VLRA ? Robuste et déjà en service dans de nombreuses pays d’Afrique, le VLRA possède un PTAC bien supérieur à celui annoncé dans le communiqué, de l’ordre de 12 tonnes. Il repose cependant sur un châssis identique à celui du Bastion, véhicule 4×4 blindé qu’Arquus a déjà fourni aux pays du G5 Sahel, ce qui faciliterait sensiblement le MCO des deux parcs.
Ce marché intervient à l’heure où les pays du G5 Sahel peinent à rassembler les fonds promis par les bailleurs. Selon les différents scénarios évoqués dans la presse, seuls 5 à 20% des 414M€ garantis en février 2018 lors de la Conférence de Bruxelles auraient été versés jusqu’à présent, dont l’extrême majorité provient de l’Union européenne. Ainsi, les EAU, par exemple, n’auraient versé que 10 des 30M€ attendus. De nouveaux décaissements seraient néanmoins intervenus il y a peu, permettant à la FC-G5S d’entériner des commandes de matériel militaire. Une nouvelle trajectoire qui, si elle se confirme, pourrait encore bénéficier à Arquus, l’industriel versaillais espérant décrocher une nouvelle commande pour des véhicules Bastion dès cette année.
*Composé du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie
Par RFI Publié le 25-08-2019 • Modifié le 25-08-2019 à 08:08
Nouvelle attaque de Boko Haram au Niger : c'est le village de Lamana (commune de Gueskérou) qui a été visé. Douze villageois ont été tués par des éléments du groupe terroriste qui ont réussi à traverser la rivière qui sépare le Nigeria du Niger au niveau du lac Tchad.
Le retour des eaux de la rivière Komadougou Yobé n’a pas empêché les éléments de Boko Haram de sévir une fois de plus contre les populations riveraines du lac Tchad dans sa partie nigérienne. En effet, c’est à la nage et de nuit, le vendredi 23 août, qu’ils ont traversé les flots pour attaquer le village de Lamana, dans la commune de Gueskérou.
Boko Haram, toujours en capacité de nuire
Leur irruption dans le village a coïncidé avec la prière, aux environs de 20 heures, heure locale. Après avoir trié les bras valides, ils les ont ensuite entraînés de force à la sortie du village où onze furent tués à bout portant et le douzième égorgé. Cette descente meurtrière en dit long sur la capacité de résilience de Boko Haram qu’on croyait affaibli, mais qui garde toujours sa capacité de nuisance.
Les douze victimes de Boko Haram ont été enterrées hier, samedi, par les villageois en présence d’une délégation des autorités régionales. Cette attaque intervient à quelques jours seulement de l’arrivée d’un nouveau gouverneur à Diffa en la personne d’Issa Lamine, un ancien député, ancien chef rebelle toubou du Front pour la défense de la République (FDR), et natif de la région.
Plusieurs attaques meurtrières
Ce n’est pas la première fois que la commune de Gueskérou et ses villages environnants font l’objet d’attaques meurtrières. C’est une commune située au bord de la Komadougou Yobé et qui tire toute sa richesse du lac Tchad. Il y a deux semaines, le 10 août, quatre soldats de la Force multinationale mixte (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) ont été tués près de Bosso des suites de l’explosion de leur véhicule qui a sauté sur des mines.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 26 Aoû 2019 - 18:28
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La France et l’Allemagne vont lancer un « Partenariat pour la sécurité et la stabilité » au Sahel
par Laurent Lagneau · 26 août 2019
Lancée en juillet 2017 par la France, l’Allemagne et l’Union européenne, avec le concours de la Banque Mondiale, de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations Unies pour le développement, l’Alliance Sahel finance des projets visant à aider les pays du G5 Sahel [Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger] dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la gouvernance et de la sécurité intérieure.
Dans le même temps, la France a apporté son soutien à une Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S]. Devant compter 5.000 soldats [soit 7 bataillons] déployés selon trois fuseaux [ouest, centre, est], cette force fit l’objet d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui « salua » sa création sans pour autant lui accorder le moindre financement. Et, évidemment, son déploiement ne s’en trouva que plus compliqué.
Malgré des promesses de financement obtenues lors de conférences de donateurs et l’activité du secrétaire général des Nations unies, la FC-G5S, souffrant de lacunes capacitaires importantes, n’a jamais pu être totalement opérationnelle, les fonds promis n’ayant pas tous été débloqués.
En outre, en dépit des efforts de la France, via la force Barkhane, de l’ONU, avec la MINUSMA, de l’Union européenne [UE], via sa mission EUTM Mali et les aides financières qu’elle a consenties, voire de la présence militaire américaine au Niger, l’emprise des groupes jihadistes, comme le GSIM [Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans] et les branches locales de l’État islamique [EIGS, ISWAP], « continue de croître » dans la région du Sahel, au point d’inquiéter les pays voisins.
D’où la nouvelle initiative lancée par le président français, Emmanuel Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel, lors du sommet du G7, à Biarritz. Ainsi, il s’agit de renforcer et d’élargir le soutien apporté aux pays du G5 Sahel.
« Face à l’extension du phénomène terroriste, nous avons décidé […] d’élargir ce soutien, de le renforcer et de lancer une nouvelle initiative avec le Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel. Tous les efforts [jusqu’ici consentis, ndlr] sont évidemment très utiles mais notre objectif est de changer d’échelle, de méthode », a affirmé M. Macron, lors d’une conférence de presse donnée le 25 août.
Rappelant qu’il n’y a « pas de développement sans sécurité », Mme Merkel a expliqué que l’objectif est aussi de « répondre aux besoins du G5 Sahel ». Soulignant que le partenariat proposé serait ouvert à d’autres pays [et on en saura plus lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain], la chancelière a estimé qu’il est « urgent d’agir ». Et d’assurer que l’Allemagne « consentira tous les efforts possibles » pour faire aboutir cette initiative car elle « considère cela comme une initiative prioritaire ».
Ce « pacte » va « élargir le périmètre de sécurité compte tenu de l’évolution terroriste », a ensuite repris le président Macron. Il « permettra de réengager dans l’aspect sécurité les membres de la CEDEAO [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest], c’est à dire en particulier tous les pays du golfe de Guinée, qui sont aujourd’hui hors du G5 Sahel » et il « permettra de réengager du financement international en soutien de ces derniers », a-t-il ajouté.
En clair, il s’agira d’encourager les coopérations et donc d’avoir « une action beaucoup plus importante », a précisé M. Macron. « Grâce à ce pacte, on créé un cadre, on va pouvoir, avec les armées, les services de douanes et les services de ces pays voisins, […] financer des opérations conjointes et aussi à des bailleurs internationaux de venir financer ces actions », a-t-il développé.
Présent à Biarritz, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, actuellement à la tête du G5 Sahel, a salué ce nouveau « pacte » défendu par la France et l’Allemagne. Cela étant, il a aussi rappelé qu’il est important, avant tout, de trouver une solution à la question libyenne.
« C’est une gangrène qui se propage et nous avons estimé qu’il était important que l’ensemble des partenaires trouvent une solution à la question libyenne qui nous permette de freiner la progression du terrorisme non seulement dans le Sahel mais aussi dans les pays côtiers qui nous environnent », a ainsi fait valoir M. Kaboré.
Élargir le G5 Sahel aux pays de la CEDEAO permettrait sans doute d’obtenir plus facilement le financement nécessaire à la planification d’opérations conjointes [ainsi qu’une résolution de l’ONU sous chapitre VII].
D’ailleurs, en 2012, quand l’influence de la mouvance jihadiste ne cessait de prendre de l’ampleur dans le nord du Mali, en 2012, la CEDEAO avait envisagé de former une force d’intervention au Mali [Micema]. Mais la lenteur pour en fixer les modalités firent qu’elle n’eut guère le temps de se concrétiser… Et il ne fut plus question de cette initiative après les débuts de l’opération française Serval.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 27 Aoû 2019 - 23:14
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Tchad: les rebelles stoppés sur la route de Ndjamena lourdement condamnés
Vue aérienne de N'Djamena, la capitale tchadienne. SIA KAMBOU / AFP
Par RFI Publié le 27-08-2019 • Modifié le 27-08-2019 à 17:56
Le verdict est tombé ce mardi 27 août pour plus de 200 membres d'une colonne rebelle stoppée par une intervention de l'aviation française, alors qu'ils faisaient route vers la capitale Ndjamena, début février. Le ministre de la Justice a annoncé la décision de la cour : le chef des rebelles, en exil, écope de la perpétuité, les commandants et les soldats de peines allant de 20 ans à 10 ans de prison, et plusieurs mineurs ont été relaxés.
La plus lourde peine prononcée condamne le chef des rebelles, Timan Erdimi. Dirigeant de l'Union des forces de la résistance (UFR), c'est ce neveu du président Idriss Déby qui, depuis la Libye, avait lancé une colonne armée en direction de Ndjamena. Lui écope de la prison à perpétuité par contumace.
Parmi les 267 rebelles arrêtés après l'échec de l'attaque, 12 ont été condamnés à 20 ans de prison, 231 autres à des peines allant de 10 à 15 ans de prison. 24 mineurs, capturés avec les autres, ont été simplement relaxés par la Cour criminelle spéciale siégeant depuis une semaine à Koro Toro, une prison installée dans le désert au nord du pays.
Les condamnés ont tous été capturés après l'arrêt soudain de leur colonne de pick-up qui se dirigeaient vers la capitale. Ils ont été stoppés par trois frappes distinctes des Mirages 2000 de l'aviation française, effectuées à la demande du Tchad.
Ces frappes avaient à l'époque provoqué une levée de boucliers des oppositions tchadienne comme française, au nom du refus de « l'ingérence ». Un argument rejeté par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui avait justifié la légalité de l'intervention contre une « menace de coup d’État ».
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 9 Sep 2019 - 21:01
Citation :
lundi 9 septembre 2019
Des drones pour Barkhane
C'était prévu, les premiers minidrones durcis destinés à l'opération Barkhane ont été déployés la semaine dernière au Sahel. Ces engins sont des Novadem NX70 dont les cinq premiers systèmes avaient été livrés à la fin du printemps à l'armée de terre, pour réaliser les formations des télépilotes.
27 systèmes ont été commandés, soit 54 drones.
Le NX70 dispose de capteurs jour/nuit, et peut voler une quarantaine de minutes. Son faible poids (un kilo) le rend facile à déployer sur un combattant. La station-sol est aussi ultra-compacte : une tablette durcie. Il succède aux drones DJI acquis en crash opérations par Barkhane
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 10 Sep 2019 - 19:07
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Mauritanie: des officiers de la force G5 Sahel en formation à Nouakchott
«Nous avons convenu que la Minusma et le G5 Sahel ne suffisent pas», a déclaré le président ivoirien. AFP/Sebastien Rieussec
Par RFI Publié le 10-09-2019 • Modifié le 10-09-2019 à 02:10
Lundi matin, trente-six officiers de la force conjointe du G5 Sahel ont commencé une session de formation au Collège de défense de Nouakchott. L’objectif est de pouvoir mutualiser les manières de travailler entre les pays concernés.
Durant les trois semaines que va durer cette première session de formation, les officiers vont devoir réaliser un exercice opérationnel, en conditions réelles. Pour le général Brahim Vall, le directeur du collège de défense, c’est une nécessité.
« Ces deux dernières années, on a senti que les différents officiers qui viennent au PC sont des gens qui ont fait de la planification opérationnelle depuis quelques années dans les écoles et qui ont besoin qu’on leur rafraîchisse la mémoire. »
A l’Union européenne, le principal bailleur du G5 Sahel, on estime que la coordination des troupes est le plus important. « Les officiers ont différentes formations, dans différents pays et ici, il faut trouver des procédures communes pour lesquels ils peuvent travailler ensemble », explique Joachim Santana, le conseiller régional défense de l’institution.
Lors de cette formation, les officiers vont également se mettre à jour sur le droit international. « Dans un contexte asymétrique comme au Sahel, on a pour les officiers beaucoup de difficultés de distinguer les civils des combattants », souligne Baptiste Martin, du Haut-commissariat au droit de l’homme pour le G5.
« Un autre défi c’est pour toutes les sources de renseignement qui peuvent être au sein de la population civile de ne pas exposer les sources. Beaucoup de personnes ont été tuées dans certains pays du G5 Sahel pour avoir fourni des informations aux forces de défense et de sécurité. »
Au terme de ces trois semaines, les officiers prendront leurs quartiers pour affronter directement la menace terroriste.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Ven 13 Sep 2019 - 19:46
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BARKHANE : Nouveau déploiement de l’ATLANTIQUE 2 sur la base aérienne projetée de Niamey
Mise à jour :13/09/2019
Le mardi 3 septembre, un ATLANTIQUE 2 (ATL2) a atterri sur la piste de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey pour une mission au profit de la force Barkhane. Cet aéronef de la marine nationale est régulièrement déployé au-dessus de la bande sahélo-saharienne (BSS).
Pesant plus de 40 tonnes, cet aéronef est initialement conçu pour des missions de patrouilles maritimes et de lutte anti sous-marine. Polyvalent, il est un excellent vecteur pour sonder la profondeur d’une zone désertique comme la BSS.
Aux côtés des drone REAPER et des MIRAGE 2000, cet aéronef vient compléter les capacités de renseignement et de surveillance de la force Barkhane. Le lieutenant de vaisseau Laurent, coordinateur tactique à bord de l’ATL2 témoigne de ses capacités opérationnelles: « La force de cet aéronef, c’est sa polyvalence. Il est doté d’un très grand rayon d’action, permet de voler en moyenne 9h au-dessus de la BSS. Grâce à ses multiples capteurs, il est un vecteur très efficace pour le recueil de renseignements, de jour comme de nuit. »
Cet avion de patrouille maritime peut également conduire des missions d’appui. Pour lui permettre de mener à bien ces missions, il dispose d’une capacité offensive de bombardement et peut tirer en autonome des armements guidés laser, lui permettant d’appuyer les troupes au sol et neutraliser l’ennemi.
L’équipage au complet comprend douze spécialistes, aux ordres du commandant de bord. À l’intérieur, ces spécialistes s’affairent sur leurs consoles de bord pour mettre en œuvre les différents capteurs de l’aéronef, sous la supervision du coordinateur tactique, le lieutenant de vaisseau Laurent : « L’ATL2 est un véritable poste de commandement volant, nous pouvons communiquer avec les troupes au sol, les chasseurs, mais aussi avec les structures de commandement et de conduite tel que le PCIAT (Poste de commandement interarmées sur le théâtre) situé à N’Djaména. ».
L’enseigne de vaisseau Fréderic, pilote à bord de l’ATL2 ajoute : « L’ATL 2 est un avion polyvalent, endurant, mais il a aussi une capacité à fédérer l’équipage au sein duquel nous travaillons en symbiose, chaque fonction à bord est importante, nous sommes tous très soudés, c’est une réelle force qui contribue à la réussite de nos missions. »
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 15 Sep 2019 - 16:03
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15.09.2019
A Agadez, l'USAF pose ses Hercules mais s'interroge encore sur les missions qui y seront menées
Le 3 août, un C-130J Super Hercules appartenant au 37th Airlift Squadron basé à Ramstein Air Base, en Allemagne, s'est posé sur la base 201 d'Agadez, au Niger. C'était le premier posé d'un avion de ce type sur la base que se partagent désormais Nigériens et Américains (photo USAF).
Ce vol à vue (VFR pour Visual Flight Rule) s'inscrivait dans une série de mouvements aériens préliminaires décidés par la direction générale de l'aviation civile du Niger, l'armée de l'air du Niger et l'USAF. Ces opérations vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année avec d'autres vols de C-130 qui vont effectuer des missions logistiques.
Selon un porte-parole de l'US Air Forces Europe – Air Forces Africa, d'autres vols sont prévus "pour déterminer exactement quelles missions pourront à long terme être effectuées à partir d'Agadez". On se souviendra que la piste est capable d'accueillir des C-17 et qu'elle est supposé accueillir des drones armés.
Actuellement AF Africa dispose de quatre emprises sur le continent: outre Agadez, elle est présente à Niamey (AFB 101), Manda Bay au Kenya et Chabelley Air Station à Djibouti.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 15 Sep 2019 - 16:41
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Les dirigeants des États de l’Afrique de l’Ouest adoptent un plan d’un milliard de dollars contre le terrorisme
par Laurent Lagneau · 15 septembre 2019
Publié cet été, le 24e rapport de l’Équipe d’appui de surveillance des sanctions prises par les Nations unies à l’égard d’al-Qaïda et de l’État islamique [EI ou Daesh] a prévenu que l’emprise des groupes jihadistes au Sahel et en Afrique de l’Ouest ne cessait de croître. Et de souligner que la « porosité des frontières et le manque de moyens des autorités pour faire face à la menace grandissante aggravent la situation. »
Pourtant, beaucoup d’efforts sont consentis pour contrer cette menace jihadiste, avec la force française Barkhane, le rôle de l’Union européenne [EUTM Mali, aide au développement], l’engagement des États-Unis au Niger, l’implication de la communauté internationale avec la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA], la mise sur pied de la Force conjointe du G5 Sahel [Tchad, Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso] et de la Force multinationale mixte [FMM] du bassin du Lac Tchad, pour lutter contre Boko Haram et la filiale locale de l’État islamique.
Malgré cela, selon les chiffres que vient d’avancer le Center for Strategic and International Studies [CSIS], le nombre d’attaques liées aux jihadistes au Sahel et en Afrique de l’Ouest a « doublé tous les ans depuis 2016 pour atteindre 465 en 2018 », soit plus d’un par jour. Pour rappel, plusieurs organisations sont actives selon les aires géographiques, dont le Groupe de Soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda], Ansarul Islam, l’État islamique au grand Sahara [EIGS], Boko Haram, ISWAP, etc.
Cela étant, certaines initiatives peinent à se concrétiser. Tel est le cas de la Force conjointe du G5 Sahel, devant mobiliser 5.000 soldats. Soutenue par la France, et plus largement par l’UE et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, elle n’a pas encore reçu la totalité des fonds qui lui avaient été promis pour assurer sa montée en puissance et remédier à ses importants déficits capacitaires.
Ce qui lui vaut d’être vivement critiquée par des observateurs locaux, comme Mahamadou Savadogo, chercheur au Carrefour d’études et de recherche d’action pour la démocratie et le développement, de l’université Gaston-Berger au Sénégal, cité par l’AFP. « Quel est le résultat opérationnel du G5? Qu’est-ce qu’il a apporté? Le peu qui a été décaissé [en sa faveur] a servi en frais de réunion, d’hôtel, de fonctionnement… Le G5 est presque à genoux », a-t-il critiqué.
Aussi, certains ne donnaient pas cher de la peau de la Force conjointe du G5 Sahel lors du sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] dédié à « la lutte contre le terrorisme », organisé le 14 septembre à Ouagadougou [Burkina Faso]. Le Tchad et la Mauritanie avaient été conviés à y participer.
Finalement, ceux qui prédisaient la fin du G5 Sahel en auront été pour leur frais.
« Les débats nous ont permis d’adopter des décisions très fortes […] La conférence a adopté un plan d’action et de mobilisation de ressources à hauteur d’un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme », s’est en effet félicité Mahamadou Issoufou, le président du Niger.
Ce milliard de dollars, qui sera réuni grâce à des « ressources internes », servira à renforcer les capacités opérationnelles des armées nationales et des forces multinationales, dont celle du G5 Sahel.
« Le G5 est loin d’être mort. Le communiqué final [du sommet] montre bien le soutien de la Cédéao au G5 Sahel et à la force mixte du Bassin du Lac Tchad », a souligné M. Issoufou. » Dans l’immédiat, ce sont elles [les forces G5 Sahel et bassin du Lac Tchad] qui sont sur le terrain », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la Cédéao espère que le recours à des ressources internes pour trouver le milliard de dollars annoncé encouragera les dons d’autres bailleurs de fonds… étant donné que cette somme [soit 250 millions par an] reste insuffisante pour faire face aux défis posée par la menace jihadiste.
« Un financement interne aurait pour conséquence la claire indication de la fermeté de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme et cela pourrait contribuer à mobiliser les ressources externes », a fait valoir Jean-Claude Brou, le président de la commission de la Cédéao, cité par RFI.
En outre, la Cédéao a fait part de son intention de demander à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international [FMI] de considérer les dépenses de sécurité comme des « investissements ». Rétablir la sécurité est un préalable pour faire repartir l’activité économique.
Quoi qu’il en soit, les orientations données par la Cédéao vont dans le sens du « pacte » proposé par le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, pour le Sahel et, plus largement, l’Afrique de l’Ouest.
Ce « pacte va élargir le périmètre de sécurité compte tenu de l’évolution terroriste. Il permettra de réengager dans l’aspect sécurité les membres de la Cédéao, c’est à dire en particulier tous les pays du golfe de Guinée, qui sont aujourd’hui hors du G5 Sahel » et il « permettra de réengager du financement international en soutien de ces derniers », avait expliqué M. Macron, lors du dernier sommet du G7.
« Grâce à ce pacte, on créé un cadre, on va pouvoir, avec les armées, les services de douanes et les services de ces pays voisins, […] financer des opérations conjointes et aussi à des bailleurs internationaux de venir financer ces actions », avait ensuite précisé le président français.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 19 Sep 2019 - 21:28
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Mali: le Niger accuse des membres du HCUA de complicité avec les terroristes
Le HCUA est notamment basé à Kidal dans le nord du Mali. Wikimédia
Par RFI Publié le 19-09-2019 • Modifié le 19-09-2019 à 16:05
Selon des informations recueillies par RFI, des personnalités de Kidal, dans le nord du Mali, seraient impliquées directement ou indirectement dans plusieurs attaques perpétrées au Niger. C'est ce qui expliquerait les récentes critiques du président nigérien Mahamadou Issoufou sur le statut de Kidal.
L'armée nigérienne a perdu plusieurs dizaines de ses hommes sur les 800 kilomètres de frontière entre le Mali et le Niger. Les véhicules et les armes emportés et vendus au Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) lors des attaques de Midal, Tongo Tongo et tout récemment contre la garnison d'Inates sont l'illustration parfaite, selon Niamey, de ces complicités.
Les noms de personnalités du HCUA sont cités dans un document officiel nigérien consulté par RFI. Il y a Bohada Ag Hamzata, chef de la sécurité de l’actuel gouverneur de Kidal. Ce dernier est impliqué, selon Niamey, dans l’attaque terroriste de Midal, en juillet 2017,dans la région de Tassara, à Taoua. Grièvement blessé, il a été évacué à Tinzawaten à la frontière algérienne pour des soins.
Des personnes impliquées dans l’attaque de Tongo Tongo
Toujours selon Niamey, l’officier du HCUA Alhousseini Ag Ahmedou, alias Goumey, a participé à l’attaque de mai dernier près de Tongo Tongo, où 27 soldats nigériens ont été tués. Le matériel pris à l’armée nigérienne a été réceptionné dans la vallée d’Inadar par Achafghi Ag Bohada, chef d’état-major du HCUA. On apprend par ailleurs que le matériel pris lors de l'attaque d'Inates, en juillet dernier, a été acheminé sur le site de cantonnement des mouvements armés à Tin Fadimata, dans la région de Menaka. Cité aussi dans le document comme un de ses proches, on retrouve Alghabass Ag Intalla, frère de l’actuel Amenokal de Kidal.
Enfin, il y a Hamad Ali, chef de poste de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Selon Niamey, il a eu à diriger une réunion avec des émissaires d'Abou Walid al-Sahraoui pour instaurer la charia à Menaka, affaiblir le MSA et le Gatia, et créer ainsi une zone tampon pour mener des attaques d’envergure en direction du Niger et de ses partenaires.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mar 24 Sep 2019 - 20:17
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Burkina: les policiers se plaignent du détournement d'armes par les militaires
Des officiers de police burkinabè durant les funérailles de trois de leurs collègues, en 2016 à Ouagadougou. AHMED OUOBA / AFP
Par RFI Publié le 24-09-2019 • Modifié le 24-09-2019 à 09:44
Au Burkina Faso, le syndicat des fonctionnaires de police est en colère et demande l’intégration de la police dans les forces de lutte contre le terrorisme, conformément aux recommandations du G5 Sahel.
Au Burkina Faso, les policiers sont très mécontents de leur situation sur le terrain face aux menaces terroristes, surtout dans la région du Sahel. Ils se disent victimes du comportement de certains responsables militaires qu’ils accusent de détenir des armes destinées aux unités d’élite de la police dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Selon les fonctionnaires de police, aucun texte juridique n’interdit la dotation de la police en armement nécessaire à cette lutte.
À Djibo, dans le nord du pays, suite au repli quasi-total des détachements militaires, les policiers doivent éviter que la ville ne tombe entre les mains des groupes armés terroristes, selon Bonsdawendé Zongo, le secrétaire général de l’Union police nationale (Unapol). « L'essentiel aujourd'hui est de trouver les moyens pour empêcher que Djibo ne tombe, déclare-t-il. C'est pourquoi nous demandons les armes que nous avons réclamées pour permettre aux forces de police de se déployer convenablement dans la ville de Djibo et dans toute la région. »
L’Union police nationale demande l’intégration de la police dans le plan de lutte contre le terrorisme, comme prévu par le G5 Sahel. Les responsables syndicaux exigent une augmentation de la puissance de feu de la police, sinon les agents se sentiront obligés d’abandonner certaines positions.
« L'Unapol est scandalisée et indignée que dans un contexte sécuritaire en déliquescence, il y ait encore des velléités de détournement des armes d'un corps par un autre corps, poursuit Bonsdawendé Zongo. C'est pourquoi l'Unapol, à l'unanimité de ses délégués à l'issue de la rencontre du 15 septembre, a voté la résolution suivante : la restitution immédiate des armes détournées dans un bref délai. À défaut de cette restitution, les policiers quitteront de leur propre initiative les zones où l'utilisation de ces armes allait leur permettre une meilleure efficacité. »
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 29 Sep 2019 - 22:28
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Mauritanie: première promotion d'officiers d'état-major du G5 Sahel
Un soldat de l'armée malienne garde l'entrée du G5 Sahel le 30 mai 2018. AFP/Sebastien Rieussec
Par RFI Publié le 29-09-2019 • Modifié le 29-09-2019 à 10:42
En Mauritanie, la force conjointe du G5 Sahel sera renforcée par une nouvelle promotion d’officiers supérieurs des armées de la région sortis le 27 septembre d’une formation de trois semaines au collège de défense du G5 Sahel à Nouakchott, la capitale. La formation a été axée sur les techniques de commandement des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Une fois formés, ils doivent regagner le PC central de la force conjointe du G5 Sahel à Bamako.
Les 36 officiers sont issus des armées des cinq pays-membres du G5 Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Durant trois semaines, ils ont été formés à la collecte et à l’échange de renseignements pour renforcer l'efficacité des opérations de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Des exercices militaires en situation de combat étaient également au menu de la session de formation.
« Les officiers ont réalisé des exercices opérationnels en condition réelle, explique Mikailou Sidibé, représentant du secrétaire permanent du G5 Sahel. La révision au niveau de la planification opérationnelle, apprise depuis des années dans des écoles, a permis sans doute un rafraîchissement de mémoire fort utile ».
« Acquisition des savoir-faire »
Le général Brahim Vall Cheibany, directeur du collège de défense du G5 Sahel, justifie cette approche. « L’accent a été mis sur l’acquisition des savoir-faire opératifs, tactiques et techniques, complémentaires, pour permettre de pouvoir obtenir avec efficacité différentes fonctions au sein de l’état-major opératif et tactique engagé dans une opération d’élite contre le terrorisme et le crime organisé », déclare-t-il.
Cette session de formation a été réalisée au sein du collège de défense à Nouakchott. Cet établissement a été créé en 2016 avec un budget annuel de 900 000 dollars pris en charge par les États-membres du G5 avec l’appui de certains partenaires, dont l’Allemagne, la France et l’Égypte
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 17 Oct 2019 - 19:02
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17.10.2019
Le bataillon nigérien du G5 Sahel saisit de l'armement près de Madama
La Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S) a annoncé ce jeudi avoir mené du 1er au 10 octobre, une opération à la frontière entre le Niger et le Tchad. Elle a été conduite sur le terrain par les militaires du bataillon de Madama.
Selon la Force conjointe du G5 Sahel, le 3 octobre, au cours d’une de leurs patrouilles, les éléments du bataillon nigérien ont découvert une cache d’armes dans une grotte au pied d’un mouvement de terrain. Des fusils mitrailleurs, des armes de poing, des roquettes antichars, des grenades et plusieurs caisses à munitions de petits calibres, ainsi que des appareils d’observation, ont été trouvés à l’intérieur de la grotte.
Le lendemain matin vers dix heures, un véhicule suspect de marque Toyota (modèle Hilux) a été appréhendé par une patrouille à trois kilomètres du poste de sécurité du bataillon de la Force conjointe.
Ce véhicule 4X4 en provenance de la Libye transportait cinq occupants. La fouille du véhicule a permis de saisir des armes de guerre munies de lunette de tir de précision avec laser et des munitions en quantité.
Durant cette opération de dix jours menée par le bataillon nigérien de la Force conjointe du G5 Sahel, un soutien aérien a été assuré par les forces aériennes du Niger et celles de l’opération Barkhane.
Des aéronefs de ces deux forces ont ainsi assuré un soutien transport du PC tactique et effectués des missions de reconnaissance aériennes au profit des troupes au sol.
Un largage de rations alimentaires de combat destinées au troupe en opération au sol a également été effectué.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Sam 26 Oct 2019 - 18:00
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Mali : Le Danemark confirme la participation à l’opération française Barkhane
par Laurent Lagneau · 26 octobre 2019
Après l’Estonie et le Royaume-Uni, le Danemark sera le troisième pays européen à engager des moyens militaires au sein de la force française Barkhane, au Sahel. En effet, le 25 octobre, le Parlement danois [Folketing] a donné son feu vert à l’envoi de deux hélicoptères lourds de transport AgustaWestland AW101 « Merlin » à Gao [Mali], avec un détachement de 70 militaires.
« Les hélicoptères de manœuvre tels que les Merlin constituent une capacité critique pour l’opération Barkhane, qui se déploie sur un territoire vaste comme l’Europe », a souligné Florence Parly, la ministre française des Armées, dans un communiqué qu’elle a publié pour se féliciter de cette contribution danoise.
L’AW101 « Merlin » est un hélicoptère lourd de transport. La force aérienne danoise en a acquis 14 exemplaires, mis en oeuvre au sein de l’Escadrille 722, basée à Karup [Jutland]. Doté de trois turbines Rolls-Royce Turbomeca RTM322, cet appareil est en mesure de transporter jusqu’à 30 fantassins ou 5 tonnes de fret, à une vitesse de croisière de 278 km/h. Plusieurs ont été engagés en Afghanistan.
Ces deux AW101 « Merlin » devraient arriver à Gao d’ici la fin de cette année, pour une durée de 12 mois. Ils rejoindront ainsi les trois CH-47D Chinook déployés au Mali par la Royal Air Force en soutien à la force Barkhane.
« Les Danois, qui font partie de l’Initiative européenne d’Intervention [IEI], comptent parmi nos partenaires les plus proches et les plus engagés en faveur de la sécurité des Européens », a par ailleurs fait observer Mme Parly.
En outre, le Danemark va également renforcer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] avec l’engagement d’un avion de transport C-130J Hercules, qui sera mis en oeuvre par un détachement de 65 aviateurs. Enfin, dix officiers danois, spécialistes du renseignement, rejoindront l’état-major de cette mission.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 30 Oct 2019 - 21:20
RIP
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Attaque meurtrière de Boko Haram contre un camp militaire au Niger
Des soldats nigériens patrouillent dans le nord du Nigeria, sur les traces de Boko Haram (Illustration). AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES
Par RFI Publié le 30-10-2019 • Modifié le 30-10-2019 à 14:43
L'attaque, qui s'est produite dans la nuit de mardi à mercredi à Blabrine, près de la frontière tchadienne, a causé la mort de douze soldats, selon un premier bilan.
Ce sont des éléments de Boko Haram qui ont attaqué mardi, dans la nuit, le camp militaire de Blabrine, une position avancée de l’armée nigérienne située à 45 kilomètres à l’est de la préfecture de N’Guigmi, en direction du Tchad.
Un premier bilan provisoire fait état de douze soldats tués et cinq autres blessés. Les combats avec les éléments d’Abubakar Shekau ont été acharnés, selon une source sécuritaire. L’attaque n'a été repoussée que tard dans la nuit.
Les enlèvements contre rançon se multiplient
D’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Deux véhicules de l’armée nigérienne ont été brûlés et six autres emportés. Dans la poursuite engagée, quatre véhicules de l’armée ont été récupérés.
Avec la montée des eaux de la rivière Komadougou Yobé, on se demande comment ces jihadistes ont pu aisément attaquer cette position militaire sur la rive droite. Selon des sources proches du dossier, les éléments d’Abubakar Shekau étaient depuis quelques semaines dans les îles nigériennes du lac Tchad.
Dans cette région de Diffa en plein état d’urgence, les enlèvements contre rançon se multiplient. Les derniers en date sont ceux du maire de la commune de Kabléwa et de son épouse.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 4 Nov 2019 - 18:28
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Mme Parly prévient : « Nous mettrons du temps à vaincre » les groupes terroristes au Sahel
par Laurent Lagneau · 4 novembre 2019
En l’espace d’un mois, les Forces armées maliennes [FAMa] ont subi deux importants revers avec l’attaque de l’une de ses unités mises à la disposition de la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S] menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM pour Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimi] à Boulikessi [au moins 39 tués] et l’assaut lancé par l’État islamique au Grand Sahara [EIGS] contre le camp militaire d’In Delimane, dans le Gourma [au moins 49 tués].
La situation n’est guère meilleure dans les pays voisins. En août, l’armée burkinabè a également subi de lourdes pertes dans le secteur de Koutougou [24 tués et 7 blessés]. Et, sur fond de tensions interethniques, les violences attribuées au jihadistes sont devenues monnaie courante dans le nord et l’est du pays, au point de menacer le Bénin et le Ghana.
Le Niger est quant à lui pris dans un étau. Ses forces armées étant régulièrement prises pour cible, ce pays doit faire face aux groupes jihadistes implantés au Sahel mais aussi, au sud, aux factions de Boko Haram, l’organisation jihadiste d’origine nigériane dont est issue l’ISWAP, c’est à dire la « Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique « . Cette dernière a en outre resserré ses liens avec l’EIGS.
Selon un rapport des Nations unies publié durant l’été, ces deux organisations ayant fait allégeance à l’EI sont soupçonnées d’avoir établi des coopérations opérationnelles au Niger, comme lors d’une embuscade tendue en mai dernier dans la région de Tongo Tongo [une vingtaine de soldats nigériens y avaient laissé la vie, ndlr], ainsi qu’un partenariat logistique, avec l’installation d’une base de soutien dans la région de Sokoto, au Nigéria.
« L’ambition et l’emprise croissantes de groupes terroristes au Sahel et en Afrique de l’Ouest, où les combattants se réclamant d’al-Qaida et de l’EI collaborent afin de saper l’autorité de juridictions nationales fragiles, comptent parmi les faits les plus marquants survenus à l’échelle internationale au cours de la période considérée. Le nombre d’États de la région susceptibles de voir les mouvements insurrectionnels du Sahel et du Nigéria franchir leurs frontières a augmenté », avait avance le rapport de l’ONU.
Et cela, malgré l’activité de la force française Barkhane [qui, avec 4.500 soldats, fait le maximum qu’elle peut dans une région grande comme l’Europe], la présence des Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] et la mission européenne EUTM Mali, destinée à former l’armée malienne.
« Je considère que nous avons été exagérément optimistes en imaginant en 2013 que tout serait résolu et que la victoire éclair remportée contre les jihadistes se traduirait immédiatement en un succès politique. Force est de constater que tel n’a pas été le cas », avait reconnu, en juillet, le général François Lecointre, le chef d’état-major des Armées [CEMA], en faisant référence à l’opération Serval, lors d’une audition parlementaire.
La stratégie française consiste à affaiblir les groupes jihadistes afin de les mettre à la portée des armées locales ainsi que de la Force conjointe du G5 Sahel [Tchad, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, ndlr]. Dans le même temps, il s’agit de faire progresser ces dernières, afin qu’elles puissent mener leurs propres opérations avec le plus d’autonomie possible.
Seulement, les financements internationaux pourtant promis à cette force conjointe du G5 Sahel peinent à être débloqués, ce qui ne permet pas de remédier aux lacunes les plus criantes… alors que la situation matérielle des armées locales n’est guère plus reluisante. Du moins, pour certaines d’entre-elles.
Ayant entamé, ce 4 novembre, une série de déplacements dans les pays du Sahel, en commençant par le Tchad, la ministre des Armées, Florence Parly, a appelé à faire preuve de « patience », après avoir rendu hommage au brigadier Ronan Pointeau, du 1er Spahis, tués par un engin explosif improvisé dans le secteur de Menaka [Mali], le 2 novembre.
Le combat contre les groupes terroristes est « indispensable », a dit Mme Parly. « C’est un combat difficile. C’est un combat que vous menez avec abnégation et un grand professionnalisme. C’est un combat dans lequel il faut faire preuve de patience. Car les attaques menées par les groupes armés terroristes perdurent », a-t-elle ajouté, en s’adressant aux militaires français de Centre opérationnel interarmées de l’opération Barkhane, à N’Djamena.
« Nous mettrons du temps à vaincre ces groupes qui prospèrent sur les difficultés sociales et économiques des pays sahéliens. Ce long chemin, difficile et sinueux vers le retour de l’Etat de droit et la sécurité, c’est grâce à vous [les militaires français, ndlr] que nous le parcourons depuis 2014. Nous le parcourons, avec intelligence, tactique et réactivité », a enchaîné la ministre, pour qui la force Barkhane « ne s’enlise pas » étant donné qu’elle « s’adapte en permanence et qu’elle « se transforme pour avancer plus loin, pour être plus efficace, pour mieux accompagner les forces africaines dans leurs opérations. »
À ce titre, a continué Mme Parly, « nous planifions désormais des opérations avec les forces partenaires, guidés par une seule conviction : la véritable victoire sera celle des armées sahéliennes. » Et, « plus que jamais, nous devons concentrer nos efforts sur l’accompagnement des forces sahéliennes, épauler nos frères d’armes jusqu’à la résilience de leurs armées », a-t-elle insisté. D’où les entretiens qu’elle aura avec les présidents du Tchad, du Mali et du Burkina Faso. « Notre engagement au Sahel est et reste une priorité pour la France », a-t-elle assuré.
Cependant, a prévenu la ministre, il « faudra encore du temps pour construire cette résilience des forces locales » et « encore des efforts, de la détermination et de la constance. » Et sans doute l’apport de partenaires européens, comme l’avait évoqué Mme Parly, lors d’une allocution prononcée lors d’un déplacement au 4e Régiment d’hélicoptères des forces spéciales [RHFS], en juin dernier.
« Il faut accompagner les forces armées sahéliennes après les avoir formées, y compris lorsqu’elles vont au combat, et pas seulement dans les états-majors. Ce n’est pas un sport de masse, j’en conviens. […] Si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui, alors, le fera? », avait affirmé la ministre.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 6 Nov 2019 - 19:38
Citation :
L’unité de forces spéciales européennes « Takuba » viendra épauler la force Barkhane en 2020
par Laurent Lagneau · 6 novembre 2019
Au cours de ces derniers mois, et que ce soit au Burkina Faso, au Niger ou encore au Mali, les groupes jihadistes ont infligé de lourdes pertes aux forces armées locales. La dernière attaque en date, commise le 1er novembre contre le camp militaire d’In Delimane et revendiquée par l’État islamique, a fait au moins 49 tués parmi les soldats maliens.
Et c’est pourquoi la ministre des Armées, Florence Parly, a évoqué un « contexte sécuritaire dégradé » dans son communiqué relatif au décès, au combat, du brigadier Ronan Pointeau [1er régiment de Spahis], le 2 novembre, dans la région de Ménaka, près d’In Delimane.
Pour autant, s’adressant aux militaires de la force Barkhane déployés à Gao [Mali] dans le cadre d’un déplacement au Sahel, Mme Parly veut voir quelques signes « encourageants », en dépit des « nombreuses attaques et violentes attaques qui perdurent. »
« Le Mali est aujourd’hui endeuillé. Mais l’attaque d’Indelimane ne doit pas nous faire oublier la résilience dont ont fait preuve les forces armées maliennes face aux groupes armés terroristes à Boulikessi [au moins 39 soldats tués lors d’une attaque commise le 1er octobre ndlr] », a ainsi souligné la ministre française. « Au Niger, a-t-elle continué, les « forces armées nigériennes ont résisté à l’attaque d’une centaine de membres de Boko Haram dans la nuit du 29 au 30 octobre », à Bilabrim, dans la région de Diffa.
Lors de cette attaque, Niamey a indiqué que 12 soldats nigériens y ont laissé la vie et que « plusieurs morts et blessés blessés ont été enregistrés dans les rangs des assaillants. » Des opérations de « ratissage et de poursuite » ont ensuite été lancées par la Force multinationale mixte [FMM], formée par des unites fournies par les pays riverains du Lac Tchad.
Enfin, Mme Parly a également évoqué l’opération Amane 2 qui, conduite à la frontière du Niger et du Tchad par la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S], « s’est soldé par un succès » avec la « découverte d’une cache de terroristes et la saisie de leurs armes. »
En outre, a aussi indiqué la ministre, la FC-G5S, qui compte 5.000 soldats fournis par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, conduit l’opération « Pagnani 2 » qui, d’une « ampleur sans précedent », n’aurait « pas pu être planifiée il y a encore quelques mois. » Et pour Mme Parly, il s’agit là de « progrès réels et tangibles qui témoignent de la valeur et du courage des armées du Sahel » et qui sont la « preuve » que l’engagement de la force Barkhane est « payant. »
Pour autant, il apparaît nécessaire d’en faire davantage au niveau de l’accompagnement des forces armées locales. « Plus que jamais, nous devons continuer à renforcer la coopération des différents partenaires sahéliens et européens. Nous devons former, entraîner et accompagner les forces sahéliennes, épauler nos frères d’armes pour qu’un jour, ils puissent faire face avec leurs armes, leurs forces morales et leur pays tout entier derrière eux », a fait valoir la ministre.
Pour rappel, la stratégie mise en place à partir de 2017 par l’état-major français consiste à affaiblir les groupes armés terroristes [GAT] afin de les mettre à la portée des forces locales, tout en accompagnant la montée en puissance de ces dernières.
« Ce que Barkhane construit ici, main dans la main avec les forces armées des pays du Sahel, c’est une solution de long terme. Ce sont les fondations mêmes de tout l’édifice de sécurité que nos militaires français et européens aident à reconstruire et à consolider. C’est la résilience de toute une armée, la sûreté de toute une région, aussi étendue que l’Europe », a assuré Mme Parly, pour qui il faut faire preuve de « patience », de « détermination » et de « constance » pour vaincre « la folie destructrice de l’idéologie » jihadiste.
Le terrorisme étant un « fléau mondial », la ministre avait évoqué, en juin, l’idée d’impliquer les forces spéciales de pays européens pour accompagner les armées sahéliennes, y compris au combat. « Mais si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui, alors, le fera? », avait-elle demandé.
Visiblement, ce projet avance. Du moins, on connaît désormais le nom qu’il portera quand il se concrétisera.
« Nous avons décidé de créer une unité de forces spéciales européenne. Dès 2020, les forces spéciales françaises aux côtés des forces spéciales de nos partenaires européens seront déployées au Mali pour transmettre leur savoir-faire d’exception aux militaires maliens », a annoncé Mme Parly. « Cette unité de forces spéciales européennes se nommera Takuba, qui signifie ‘sabre’ en tamachek. Ce sera le sabre qui armera les forces armées maliennes sur le chemin de l’autonomie et de la résilience », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, les forces spéciales françaises déployées au Burkina Faso portent le nom de « Task Force Sabre ».
« La force Takuba complète Barkhane et dessine le nouveau visage de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Tout en poursuivant notre combat contre les groupes terroristes, nous concentrons nos efforts vers la montée en puissance de nos forces partenaires », a expliqué la ministre française.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Jeu 7 Nov 2019 - 18:33
RIP
Citation :
07.11.2019
Massacre au Burkina: le convoi d'une société minière canadienne tombe dans une embuscade
Mercredi après-midi, un convoi transportant des employés d'une société minière canadienne dans l'est du Burkina Faso a fait au moins 37 morts et 60 blessés. D'autres sources font état d'une soixantaine de morts.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière enregistrée dans le pays depuis le début des violences djihadistes il y a près de cinq ans.
"Le bilan provisoire de cette embuscade fait état de 37 décès civils et 60 blessés", a déclaré le gouverneur de la région de l'Est, le colonel Saidou Sanou:
L'attaque, menée dans la matinée par "des individus armés non identifiés", a visé un convoi de cinq autobus transportant des travailleurs de la société canadienne Semafo qui exploite deux mines d'or à Boungou et Mana qui ont produit 244 600 onces d'or en 2018).
L'embuscade a été tendue sur la route Ouragou-Boungou, dans la province de la Tapoa.PHOTO-2019-11-06-22-01-59.jpg
Les cinq bus, accompagnés par des pick-ups, transportaient du personnel, des entrepreneurs et des fournisseurs liés à la compagnie minière. Ils étaient escortés par des militaires; une source locale fait état d'un blindé de type Bastion qui aurait sauté sur une mine avant la fusillade.
L'attaque s'est produite à 40 kilomètres de la mine d'or de Boungou. Elle intervient en plein "boom aurifère" qui suscite la convoitise croissante de divers groupes armés, comme l'explique un rapport de l'ICG qui sera rendu public la semaine prochaine.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 11 Nov 2019 - 18:28
Citation :
Pourquoi le terrorisme vise l'or du Burkina Faso ?
Par Didier Julienne | 11/11/2019, 17:27 | 325 mots
Au siège de la compagnie minière canadienne Semafo à Ouagadougou (Burkina Faso), le panneau de présentation est barré en noir en signe de deuil, à la mémoire des victimes de l'attaque perpétrée contre des employés sur la route menant à la mine de Boungou. (Crédits : Reuters)
ANALYSE. L'attentat perpétré contre des employés du site aurifère de la Semafo vise à dissuader les investisseurs et à réduire la production, ce qui aurait des conséquences pour les Etats de la région et influencerait les cours du métal jaune. Par Didier Julienne, spécialiste des marchés des matières premières (*).
Les mines du Burkina Faso produisent environ 60 tonnes d'or par an, les producteurs artisanaux environnent une dizaine de tonnes. Au cours actuel, c'est une assiette fiscale de près de 3,2 milliards d'euros qui participe aux rentrées fiscales du pays dont le budget est d'environ 3,37 milliards d'euros.
L'attentat de la Semafo, qui dispose sur la mine de Boungou en réserves et de ressources un minerai à haute teneur contenant environ 60 tonnes d'or, a probablement pour but de désorganiser l'activité minière puisque ce n'est pas la mine elle-même qui était attaquée, mais le convoi amenant un équipage de mineurs sur le site lui-même. Ce n'est donc ni les explosifs employés par la mine qui étaient visés ni la production pour autant qu'elle soit atteignable au cours d'un assaut, mais la durée de vie de la mine elle-même.
Revenus faciles
Si l'investisseur était en effet amené a réévalué son engagement sur zone, il fait peu de doute qu'un tel site abandonné se transformerait une zone d'artisanat minier, elle-même vassale de forces rebelles soucieuses de trouver des revenus faciles. Ces forces ont donc intérêt à conserver le site dans un relatif en bon état.
Mais nous n'en sommes pas encore là. L'Afrique de l'Ouest reste un nouveau Pérou pour les mineurs d'or. Ils y investissent largement. Les gisements ne sont pas profonds et la teneur du minerai est élevée. Le Ghana produit 130 tonnes d'or par an, le Mali 61 tonnes, le Burkina Faso 60 tonnes, la Côte-d'Ivoire 41 tonnes, la Guinée 27 tonnes et le Sénégal 18 tonnes. Au total, ce sont près de 340 tonnes d'or, à comparer aux 3.500 tonnes produites dans le monde en 2018 et 274 tonnes achetées par la Banque Centrale de Russie en 2018.
En d'autres termes la désorganisation de cette production ouest-africaine, 10 % de la production mondiale, aurait des conséquences importantes sur les prix de l'or.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Mer 13 Nov 2019 - 18:32
Citation :
Sahel : M. Macron va « repréciser le rôle » de la force Barkhane
par Laurent Lagneau · 13 novembre 2019
Même si les forces armées maliennes, nigériennes et burkinabè ont récemment subi de lourds revers face aux groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent dans le Sahel, le commandant de la force française Barkhane, le général Pascal Facon, n’a pas remis en cause la stratégie suivie jusqu’alors, dans un entretien diffusé par l’AFP, le 8 novembre.
« L’influence djihadiste n’est pas massive, mais il y a des vides qui sont liés au fait que ce sont des pays en guerre, avec des crises, des situations qui préexistaient, il ne faut jamais l’oublier. Les pays du Sahel doivent simultanément traiter des questions structurelles sur lesquelles se greffe une situation terroriste conjoncturelle. C’est une maladie opportuniste », a d’abord souligné le général Facon.
Et, selon lui, les terroristes ne sont pas « forcément plus puissants » qu’avant. Cependant, ils ont une « capacité de reconfiguration » et profitent des lacunes des États. En outre, si les « terroristes n’ont pas grandi en nombre », en revanche, « ce qui peut avoir augmenté est le nombre de gens qui profitent d’une situation détériorée pour s’adonner à des actes de banditisme, quitte à endosser l’habit du terroriste. »
Pour rappel, la stratégie actuelle vise à affaiblir les groupes jihadistes afin de les mettre à la portée des forces armées locales [notamment maliennes] et, dans le même temps, à faire monter en puissance des dernières. La Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S], forte de 5.000 hommes déployés selon trois fuseaux [Ouest – Centre – Ouest] en est l’une des clés. Seulement, les fonds promis pour assurer son fonctionnement tardent toujours à être débloqués.
« La stratégie militaire n’est pas en cause. On peut essayer de chercher des responsabilités, ok, et après? Quelles sont les stratégies alternatives? Il faut avoir de la patience stratégique, de la persévérance, c’est fondamental. Mais on comprend aisément que cela puisse être questionné, c’est normal », a affirmé le général Facon.
Cela étant, la France est à la manoeuvre pour déployer l’unité « Takuba » [« Sabre » en tamachek], qui réunira des forces spéciales européennes pour accompagner les armée locales, y compris au combat. « Ce sera le sabre qui armera les forces armées maliennes sur le chemin de l’autonomie et de la résilience », a déclaré, la semaine passée, Florence Parly, la ministre française des Armées, lors d’une tournée au Sahel.
Cette unité de forces spéciales européennes viendra en complément de la force Barkhane d’ici le second semestre 2020. Mais elle ne constituera pas la seule évolution du dispositif actuellement déployé au Sahel. Recevant, le 12 novembre, ses homologues Idriss Déby Itno [Tchad], Mahamadou Issoufou [Niger] et Ibrahim Boubacar Keita [Mali], le président Macron a en effet indiqué que des décisions seraient prochainement prises dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes dont l’emprise, en Afrique de l’Ouest, « continue de croître », selon un récent rapport des Nations unies.
« Nous avons avancé sur la situation sécuritaire » et sur « les décisions » qui seront annoncées « dans les prochaines semaines pour reconcentrer la force conjointe » [du G5 Sahel] « sur le fuseau central », a en effet déclaré M. Macron. Et il a également indiqué qu’il aura bientôt à « repréciser le rôle de Barkhane » et à « confirmer et conforter l’engagement » de la France dans la région.
Par ailleurs, le président français a assuré qu’il rappellerait « à l’ordre » les pays partenaires qui « s’étaient engagés dans l’Alliance pour le Sahel et qui tardent parfois à livrer leur aide. » Et de préciser que des livraisons d’équipements militaires aux forces locales sont attendues « en fin d’année et au début de l’année prochaines. »
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Dim 17 Nov 2019 - 20:34
Citation :
Burkina Faso: trente-deux «terroristes» tués dans le nord
Le Burkina Faso compte, à l'heure actuelle, 300 000 déplacés à cause des attaques jihadistes dans le nord du pays. (Septembre 2019) AFP Photos/ISSOUF SANOGO
Par RFI Publié le 17-11-2019 • Modifié le 17-11-2019 à 14:20
Au Burkina Faso, au moins trente-deux « terroristes » ont été tués par les forces armées, au cours de deux opérations dans les régions du centre-nord et du nord, entre vendredi 15 et samedi 16 novembre, indiquent celles-ci. Ces opérations ont eu lieu suite à des attaques contre les forces armées. D’importants lots d’armements et de munitions ont été saisis. Un soldat burkinabè a trouvé la mort.
Tout est parti d’une embuscade contre une patrouille du groupement de forces de sécurisation du nord, vendredi dernier. Cette embuscade a eu lieu dans les environs de Yorsala, dans le département de Titao, à une quarantaine de kilomètres de la ville de Ouahigougouya. Un soldat a été tué, selon des sources RFI.
Ratissage
Après la riposte de l’unité prise à partie, une vaste opération de ratissage s’est déroulée dans la forêt de Yorsala. Selon l’état-major général des armées, d’intenses combats ont duré plusieurs heures. Au cours de ces affrontements, 24 « terroristes » ont été neutralisés, selon les forces armées burkinabè. Divers matériels ont été également récupérés.
Cette opération a permis, toujours selon l’état-major, de libérer plusieurs femmes qui étaient retenues et utilisées comme des esclaves sexuelles par ces terroristes. Encore selon des sources RFI, deux soldats burkinabè ont été blessés au cours de l’opération.
Offensive
Après ces affrontements, et suite à des renseignements bien précis, les unités du groupement des forces de sécurisation du nord ont mené une action offensive dans les environs de Bourzanga, une commune visée par de nombreuses attaques des groupes armés, durant ces derniers mois.
Cette nouvelle opération a permis de neutraliser huit « terroristes », déclarent les militaires. L’état-major précise également que là, un important lot d’armement, de munitions et de matériel divers a été saisi.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 18 Nov 2019 - 17:59
Citation :
18.11.2019
BOURGOU IV: l'EMA publie le bilan de l'opération conjointe
Communiqué de l'EMA.
Du 1er au 17 novembre, la force conjointe du G5 Sahel, les forces armées du Burkina Faso (FABF) et les forces armées maliennes (FAMa), appuyées par le groupement tactique désert Acier, ont mené l’opération BOURGOU IV, dans les régions de Déou au Burkina Faso et de Boulikessi au Mali.
Un peu plus de 1 400 soldats burkinabè, maliens, nigériens et français ont participé à cette opération.
Plus de la moitié des effectifs impliqués étaient des militaires des forces partenaires, ce qui représente une participation inédite pour une opération de cette ampleur.
Au total, l’opération BOURGOU IV a permis de mettre hors de combat 24 individus, ainsi que la saisie de 64 véhicules, d’une centaine de téléphones et de munitions. L’opération, menée simultanément au Mali et au Burkina Faso en coopération avec les forces partenaires et la force conjointe G5 Sahel, avait pour but de perturber la logistique des groupes armés terroristes et d’entraver leur activité dans la région.
Au Burkina Faso, les forces armées burkinabè ont coopéré avec les militaires de la force Barkhane dans la reconnaissance de la forêt de Tofagala, au nord-est du pays. Ils y ont contrôlé des dizaines de campements. Cette reconnaissance a permis de confirmer la présence de groupes armés terroristes, notamment grâce à la découverte de treillis de combat abandonnés et des traces suspectes de pick-up.
C’est en lisière de cette même forêt que, dans la nuit du 7 au 8 novembre, les bases des forces burkinabè et de la force Barkhane ont été la cible de harcèlement de groupes armés terroristes. Après avoir repéré des combattants ennemis à quelques centaines de mètres des bases, des tirs de sommation au canon de 25 mm et aux obus éclairants ont été effectués afin de les dissuader d’entreprendre toute attaque. Plus tard dans la nuit, une colonne de pick-up ayant débuté sa progression vers les bases a essuyé des tirs de destruction au canon de 25 mm, à la mitrailleuse, au mortier et à l’arme légère d’infanterie, la forçant à stopper son assaut et à s’exfiltrer.
Au Mali, par la suite, les forces partenaires, appuyée par Barkhane, ont contribué au renforcement des défenses du poste de Boulikessi, notamment grâce au stationnement d’éléments de la force conjointe du G5 Sahel. Les forêts du secteur de Boulikessi ont été fouillées, ce qui a permis de mettre à mal la logistique des groupes armés terroristes et d’entraver leur chaîne d’approvisionnement. Les forces armées partenaires et Barkhane ont ainsi pu récupérer d’importantes ressources des terroristes.
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Sujet: Re: le Sahel zone de non-droit Lun 18 Nov 2019 - 20:20
Citation :
Sahel: causes et enjeux d’un «désastre» annoncé
Alain Antil est directeur du Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français de recherches internationales(IFRI). IFRI
Par Tirthankar Chanda et Franck Alexandre Publié le 18-11-2019 • Modifié le 18-11-2019 à 18:05
La flambée de violences au Mali et au Burkina Faso est au cœur des débats de la sixième édition du Forum de Dakar, qui s’est ouverte ce 18 novembre dans la capitale sénégalaise. La crise sécuritaire que ces pays sahéliens connaissent est symptomatique d’une déroute plus étendue et plus fondamentale, selon le chercheur Alain Antil (1). Entretien.
RFI : Alain Antil, vous avez une formation de géographie politique et vous êtes spécialiste du Sahel. Vous avez publié cette année dans la revue Politique étrangère une étude très remarquée sur les pays du Sahel, intitulé « Sahel : soubassements d’un désastre ». Vous êtes plutôt pessimiste sur le devenir de ces pays. Pourquoi ?
Alain Antil : Mon étude porte sur une partie des Etats sahéliens, à savoir les Etats-membres du G5 : la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Dans ces pays, on assiste à ce que j’appelle une « déprise » de l’Etat sur son propre territoire, phénomène particulièrement prononcé au Burkina Faso et au Mali. Face à la flambée de violences terroristes que ces pays connaissent, les représentants des Etats ont parfois abandonné les zones de conflit. Ils n’assurent plus ni leurs tâches régaliennes de défense et de sécurité du territoire ni leurs attributions sociales en matière notamment d’éducation et de santé. Dans mon étude, je fais référence à cette incapacité des Etats sahéliens à régler les problèmes de leurs populations, à laquelle s’ajoutent les fondamentaux démographiques et économiques qui sont particulièrement préoccupants, laissant craindre une dégradation de la situation. Voilà pourquoi je suis plutôt pessimiste sur le devenir de ces pays au cours de la prochaine décennie.
Selon les dirigeants des pays incriminés, la détérioration de leur situation sécuritaire est la conséquence de l’effondrement du régime libyen et la dissémination de ses armes et ses arsenaux à travers tout le Sahel. Qu’en pensez-vous ?
Il y a une conjonction de raisons qui, depuis 2012, ont contribué à cette accentuation de violences dans les pays du Sahel. Au Mali, par exemple, le gouvernement a un problème avec la partie nord du pays depuis l’indépendance. Dès 1963-64, ce pays a connu les premières rébellions, suivies des revendications plus ou moins violentes par des mouvements autonomistes. Bien évidemment, le pays a aussi subi le contrecoup de l’effondrement du régime libyen, avec une circulation accrue des armes venues des arsenaux libyens dans les espaces sahéliens, tout comme d’ailleurs les armes libyennes ont pu pénétrer d’autres espaces. La dissémination des armes libyennes ainsi que le retour au bercail à partir de la fin de l’année 2011 de militaires d’origine malienne de l’armée de Kadhafi, ont accentué les tensions et les déséquilibres pré-existants. Dans ces conditions, expliquer ce qui se passe aujourd’hui au Sahel par le seul facteur libyen, est exagéré, à mon avis. D’autant que l’extension de violences que connaissent ces pays s’accompagne d’une hybridation de conflits et une diversification de la palette de violences. Certes, la terreur perpétrée par les jihadistes est une réalité, mais force est de reconnaître que les attaques jihadistes ne sont pas responsables de 100% des victimes qu’on déplore dans les pays sahéliens. Il y a de plus en plus de luttes intercommunautaires dont les acteurs sont les groupes armés non-jihadistes et les milices communautaires. Certaines victimes résultent d’exactions commises par les forces de sécurité nationale elles-mêmes sur leurs propres populations.
Peut-on parler aujourd’hui d’un terrorisme endogène ?
Historiquement, le terrorisme est arrivé au Sahel depuis l’Algérie. C’est évidemment l’histoire du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui s’est installé au Sahel - notamment au nord du Mali - au début des années 2000. Et puis, à partir de 2006-2007, le GSPC est devenu AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et ce faisant se dotait non plus d’un agenda strictement algérien mais d’une vraie ambition régionale. AQMI a commencé à recruter de plus en plus de combattants sahéliens, ce qui a modifié progressivement la sociologie de ce groupe. Comme il y avait de moins en moins d’Algériens et de plus en plus de Sahéliens, la question s’est posée de savoir pourquoi un mouvement composé en grande partie de combattants maliens, mauritaniens ou de nigériens devraient être commandés exclusivement par des Algériens. C’est le moment où AQMI éclate en plusieurs mouvements avec l’émergence du groupe Ansar Dine et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). C’est le début de l’endogénisation de ces mouvements. Nous sommes alors en 2011-2012. On compte aujourd’hui une dizaine de katibats opérant dans le Sahel, à cheval sur la frontière du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Certains de ces katibats ont des ancrages communautaires indéniables.
Vous écrivez face à ces groupes, les appareils sécuritaires des Etats sont débordés…
Il faut voir l’évolution de certaines régions sahéliennes comme une véritable déprise de l’Etat. L’Etat partage la gouvernance avec d’autres acteurs : des acteurs jihadistes, mais pas seulement. Il y a aussi des milices communautaires, des vigilantes, comme les groupes d’autodéfense burkinabè koglwego qui se sont créés depuis 2013 et dont les miliciens assurent la sécurité au quotidien des populations dans de nombreuses zones. Ce sont des groupes de ce genre, organisés sur la base du volontariat populaire, qui assurent désormais la lutte contre le banditisme ou la criminalité dans de nombreuses localités rurales, qui font régner l’ordre et voire parfois arrêtent les gens et les traduisent en justice. C’est la faillite des forces de défense et de sécurité étatiques.
Cette déprise de l’Etat ne concerne pas seulement le secteur sécuritaire...
Le système judiciaire est un très bon exemple de ce phénomène à l’œuvre dans un certain nombre de pays du Sahel, certes de manière variable d’un pays à l’autre. Cette déprise, qu’elle soit sécuritaire ou qu’elle concerne d’autres aspects de l’intervention de l’Etat ne frappe pas les pays du G5 de la même manière. La Mauritanie est pour l’instant relativement épargnée. Néanmoins, prenez le cas du Mali. Notamment dans le Nord ou le Centre du pays, les populations ne font vraiment plus confiance à la justice de l’Etat, qui est perçue comme corrompue ou illisible. C’est particulièrement vrai pour les zones rurales où face à la corruption des agents judiciaires et l’illisibilité du droit, les populations font parfois plus confiance aux salafistes-jihadistes qui se sont infiltrés profitant des béances du système judicaire. Ils ont installé un système de justice alternatif à celui de justice étatique malienne. Les échos que l’on a des gens qui reviennent du terrain, c’est que cette justice, appliquée souvent durement, est néanmoins perçue comme moins corrompue et plus lisible que la justice nationale. C’est un phénomène inquiétant parce qu’il implique la remise en cause finalement de la gouvernance même de l’Etat.
Qu’en est-il du système éducatif, apparemment en perdition, comme vous l’indiquez dans votre étude ?
C’est un sujet encore plus tragique que la justice parce que depuis les années 1980, les pays sahéliens ont fait beaucoup d’efforts en matière d’éducation pour la démocratiser. Avec l’aide de la Banque mondiale notamment, ils ont augmenté le budget de l’éducation. Or, la croissance démographique est tellement importante dans ces pays que les systèmes éducatifs n’ont pas résisté à cette massification de l’enseignement. Le système a réellement explosé, avec la détérioration de la qualité de l’enseignement, notamment dans le primaire et le secondaire. Il y a deux ans, l’Etat nigérien a évalué ses enseignants contractuels pour constater que 2/3 de ses enseignants n’ont pas réussi à avoir la moyenne à des examens qui étaient pourtant assez simples. Parallèlement, les jihadistes et les islamistes tentent de faire fermer les écoles qui, disent-ils, transmettent les idées occidentales nocives.
Ces faillites multidimensionnelles constituent à vos yeux le soubassement du désastre sahélien. Comment ces pays peuvent-ils encore s’en sortir ?
Au centre de tous les problèmes qu’on vient d’évoquer, il y a l’exaspération des populations vis-à-vis des élites étatiques qu’elles considèrent comme corrompues et ne travaillant pas pour l’intérêt général. J’ai fait mention dans mon étude de l’histoire de cet ambassadeur allemand au Mali qui, interrogé par les médias locaux en juillet 2019, a affirmé qu’en raison de la corruption du système judiciaire, il ne pouvait conseiller à des entreprises de son pays à investir au Mali. La corruption, la mauvaise gouvernance sont les problèmes centraux dans les pays du Sahel. Les partenaires internationaux peuvent les dénoncer, les pointer du doigt, mais l’initiative des réformes revient aux forces politiques nationales. Tant qu’il n’y aura pas de sursaut des élites de ces pays, les efforts seront vains. Les partenaires internationaux peuvent accompagner ce sursaut, mais ne peuvent le susciter.
La crise du Sahel mais aussi sa possible contagion dans toute la sous-région sont au coeur de la réflexion que conduit cette sixième édition du Forum de Dakar. Cette menace vous paraît-elle réelle ?
Certains pensent en effet que le jihadisme sahélien pourrait s'étendre à de nouveaux pays. Quels seront ces pays ? La sécurité a été renforcée aux frontières nord du Bénin et de la Côte d'ivoire. Le Sénégal est en alerte depuis plusieurs années car il craint, lui aussi, des attaques jihadistes sur son sol. Les pays voisins du G5 sont très inquiets de la possibilité de glissement et d'évolution du jihadisme vers leurs propres pays. L'inquiétude est dans toutes les têtes, comme on a pu le constater lors de la récente réunion au Ghana des différents pays du Golfe de Guinée, baptisée « l’initiative d’Accra ». Ces pays veulent se prémunir contre l'arrivée chez eux du jihadisme venu du Sahel. Il y a un questionnement sur comment coopérer avec les pays du Sahel pour éviter que cela arrive.
Alain Antil est chercheur, responsable du Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri. Ses domaines de spécialisation sont : questions politiques et sociales, sécurité/terrorisme, trafics dans les pays du Sahel, et plus généralement en Afrique de l’Ouest.