Armée Hollandaise/Armed forces of the Netherlands/Nederlandse krijgsmacht

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Les Pays-Bas vont commander des missiles antichars Spike LR 2 auprès de Rafael

par Laurent Lagneau · 3 septembre 2024


Au début des années 2000, les Pays-Bas ont remplacé leurs missiles antichars M47 Dragon et TOW [de facture américaine] par un seul système, à savoir le Spike, conçu par le groupe israélien Rafael. Au total, 297 postes de tir et plus de 2400 missiles ont été acquis pour répondre aux besoins de l’armée et de l’infanterie de marine.

Seulement, avec le temps, ces missiles Spike sont désormais périmés ou pas loin de le devenir. C’est en effet ce qu’a souligné Gijs Tuinman, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense, dans une lettre adressée à la Chambre des représentants, le 2 septembre.

« Le système actuel atteint la fin de sa durée de vie technique et opérationnelle après 25 ans. En conséquence, il connaît de plus en plus de pannes techniques et sa maintenance est difficile. Surtout, les moyens optiques de détection des cibles et de guidage des missiles sont obsolètes », a en effet expliqué le responsable néerlandais.

Aussi, a-t-il ajouté, le remplacement de cette capacité est « urgente, en partie en raison de la détérioration de la situation sécuritaire en Europe ». Mais pas seulement puisqu’il faut aussi tenir compte des délais de livraison. « Commander plus tard entraîne des retards et engendre des prix plus élevés », a poursuivi M. Tuinman. D’où la nécessité, selon lui, de passer une commande avant le 31 octobre prochain au plus tard.

L’argument de la date limite pour passer une commande avait été avancé par le ministère danois de la Défense pour remplacer les CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] cédés à l’Ukraine par des obusiers automoteurs ATMOS 2000 auprès d’Elbit Systems. D’ailleurs, c’est auprès d’un groupe israélien que les Pays-Bas entendent se procurer de nouveaux missiles antichars, en l’occurrence des Spike LR 2.

Ces missiles « permettent de neutraliser les véhicules de combat ennemis jusqu’à une distance de 5000 mètres. De plus, ils sont capables de tirer sur des cibles sans ligne de vue directe. […] Ces armes antichars modernisées sont uniquement fournies par […] Rafael », a fait valoir le ministère néerlandais de la Défense, via un communiqué.

Au passage, de tels missiles sont également disponibles sur le marché européen, avec notamment l’Akeron MP, proposé par MBDA. C’est d’ailleurs sur lui que repose le projet européen MARSEUS [Modular Architecture Solutions for EU States], qui consiste à développer une capacité de tir au-delà de la vue directe [TAVD], dans le cadre d’une coopération entre la France, la Suède, la Belgique et la République de Chypre.

Cela étant, le choix des Pays-Bas n’est pas surprenant dans la mesure où le Spike LR 2 a déjà été retenu pour la modernisation à mi-vie [MLU] d’une partie des véhicules de combat d’infanterie de l’armée néerlandaise. En outre, M. Tuinman a mis en avant l’interopérabilité avec d’autres pays de l’Otan qui en sont dotés, à commencer par l’Allemagne, qui a également choisi le missile développé par Rafael pour son projet MELLS.

Quant aux aspects financiers, le montant du contrat qu’entend signer le ministère néerlandais de la Défense ne devrait pas dépasser les 250 millions d’euros. Si la commande est notifiée avant la fin octobre, les livraisons pourraient être terminées en 2028.


https://www.opex360.com/2024/09/03/les-pays-bas-vont-commander-des-missiles-antichars-spike-lr-2-aupres-de-rafael/  

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Pour la première fois depuis 2011, l’armée néerlandaise disposera d’un bataillon de chars de combat

par Laurent Lagneau · 4 septembre 2024


Au début des années 2010, à cause de fortes contraintes budgétaires, les Pays-Bas durent dissoudre leurs deux derniers bataillons dotés de chars Leopard 2. Cependant, grâce à un accord conclu avec l’Allemagne en 2016, ils louent actuellement dix-huit Leopard 2A6 mis à la disposition d’un escadron intégré au Panzerbataillon 414 de la Bundeswehr, lui-même subordonné à la 43e Brigade mécanisée de l’armée royale néerlandaise [Koninklijke Landmacht].

Seulement, cette situation n’est pas satisfaisante, comme l’a souligné une note de l’Otan. En effet, selon ce document, et en dépit d’une hausse significative de leurs crédits au cours de ces dernières années, les forces néerlandaises présentent encore des « lacune importantes en termes de qualité et de quantité ». Ce constat concerne au premier chef la Koninklijke Landmacht, laquelle est sous-dimensionnée [il lui manque au moins trois bataillons] et sous-entraînée. En outre, le soutien présente également des lacunes.

« Les Pays-Bas sont actuellement limités dans leur capacité à combattre en milieu terrestre, notamment dans un contexte de défense collective, même s’il existe des plans nationaux pour atténuer leurs déficits [capacitaires] », en a conclu l’Otan.

Aussi, la remontée en puissance de la Koninklijke Landmacht sera l’une des priorité du prochain Livre blanc sur la défense que dévoilera très bientôt Ruben Brekelmans, le ministre néerlandais de la Défense. Du moins, c’est ce qu’avance le quotidien NRC Handelsblad, qui a eu accès à un avant-projet.

Conformément à l’accord entre les quatre partis formant la nouvelle majorité à Chambre des représentants, les Pays-Bas porteront leur effort de défense à 2 % du PIB [contre 1,95 % actuellement], ce qui supposera une hausse de leurs dépenses militaires de 2,4 milliards d’euros. Ces crédits supplémentaires permettront ainsi de doter à nouveau la Koninklijke Landmacht d’un bataillon de chars de combat.

Un tel projet est évoqué depuis maintenant plusieurs mois. Mais, faute de budget, l’ex-ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, avait expliqué que la décision de le lancer relèverait du gouvernement issu des élections législatives de novembre dernier. Cela étant, elle avait pris le soin de « défricher » le terrain, en estimant qu’il faudrait un financement annuel de 260 à 315 millions d’euros sur une période de quinze ans, en tenant compte de l’achat des chars et des coûts d’exploitation [frais de personnel, maintien en condition opérationnelle, infrastructures, etc.].

Selon NRC Handelsblad, le nouveau ministre a repris à son compte les évaluations de Mme Ollongren. Cependant, il s’est gardé de préciser le modèle de char qui sera acquis. Mais il ne fait guère de doute qu’il s’agira du Leopard 2A8.

« L’armée a plus de quarante ans d’expérience avec le Leopard 2 et a désormais pratiquement fusionné avec la Heer [force terrestre allemande]. L’année dernière, Berlin a invité les Pays-Bas à rejoindre une initiative sur l’achat mutualisé de chars Leopard 2A8 . L’objectif est de regrouper autant que possible la demande des différents pays de l’Otan, afin de maintenir les coûts aussi bas que possible », rappelle le quotidien néerlandais.


https://www.opex360.com/2024/09/04/pour-la-premiere-depuis-2011-larmee-neerlandaise-disposera-dun-bataillon-de-chars-de-combat/  

#KoninklijkeMarine
Programme ???????????????? (2 + 2 + 2)

« Twee extra fregatten » (deux frégates supplémentaires) a déclaré Ruben BREKELMANS, Minister van Defensie (02 juillet 2024).

Pas de changement pour les sous-marins .

Déclaration : https://t.co/Ul3OCWP6im pic.twitter.com/sUzsSxnMyk

— Jean-Baptiste Antoine Colbert Marquis de Seignelay (@FauteuilColbert) September 5, 2024

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 Les Pays-Bas vont acquérir des hélicoptères NH-90 et des avions de combat F-35A supplémentaires

par Laurent Lagneau · 6 septembre 2024


Au début des années 2010, les forces armées néerlandaises durent composer avec d’importantes coupes budgétaires, ce qui se traduisit par des réductions de format, voire par des abandons capacitaires. S’il fut estimé, notamment par le Conseil consultatif [AIV] du gouvernement des Pays-Bas, que ces renoncements étaient allés au-delà du raisonnable, ce cap fut peu ou prou maintenu durant les années suivantes, avec un niveau de dépenses militaires équivalent, en moyenne, à seulement 1,3 % du PIB entre 2018 et 2021. Soit un seuil bien en deçà de l’objectif des 2 % du PIB fixé par l’Otan.

Cependant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fut un électrochoc pour le gouvernement néerlandais, qui alloua à ses forces armées un budget de 13,2 milliards d’euros en 2022 [soit + 1,4 milliard par rapport à l’exercice précédent]. Cette hausse se confirma par la suite, avec des dépenses militaires portées à 15,5 milliards en 2023, puis à environ 20 milliards d’euros en 2024.

Pour autant, se réapproprier des capacités prend du temps, d’autant plus que des savoir-faire ont été perdus avec la déflation des effectifs décidée en 2010. Et, malgré les budgets qui leur ont été accordés au cours de ces deux dernières années, les forces néerlandaises présentent encore des « lacunes importantes en termes de qualité et de quantité », selon une récente évaluation de l’Otan.

Ainsi, outre les lacunes capacitaires qui restent à combler, ce document a insisté sur le manque de préparation opérationnelle ainsi que sur les déficiences en matière de soutien, les taux de disponibilité de certains équipements insuffisants et le manque de personnel.

Le « mémorandum 2024 » que vient de publier le ministère néerlandais de la Défense vise ainsi à corriger certaines lacunes identifiées par l’Otan. Pour cela, il prévoit une hausse des dépenses militaires de 2,4 milliards d’euros, afin de les porter « structurellement » à 24 milliards d’euros.

« La meilleure façon de prévenir la guerre est de tenir à distance les adversaires potentiels. Cela nécessite des forces armées crédibles, fortes et innovantes », a fait valoir Ruben Brekelmans, le ministre néerlandais de la Défense, le 5 septembre.

Et d’ajouter : « Investir dans ce domaine est donc une nécessité absolue, car nous devons activement assurer notre sécurité » d’autant plus que « l’agression impitoyable de la Russie en Ukraine montre qu’une attaque contre l’alliance de l’Otan n’est plus impensable » et que « cela aurait des conséquences considérables sur la sécurité et la prospérité des Pays-Bas ».

Sans surprise car cette annonce avait déjà « fuité » dans la presse, l’armée royale néerlandaise disposera à nouveau d’un bataillon de chars de combat. Pour le reste, ce « mémorandum de défense 2024 » fixe plus les grandes orientations qu’il n’entre dans les détails.

Outre les chars, le ministère néerlandais de la Défense envisage l’achat de chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires. Actuellement, 52 appareils de ce type ont été commandés auprès de Lockheed-Martin [dont 6 en juin 2022], ce qui doit permettre à la Force aérienne royale néerlandaise [Koninklijke Luchtmacht, KLu] d’aligner trois escadrons. D’après la presse locale, il serait question d’acquérir six autres exemplaires.

Toujours dans le domaine aérien, le mémorandum évoque un renforcement de la flotte des drones mis en œuvre par la KLu, alors que 4 MQ-9 Reaper supplémentaires avaient déjà été commandés en 2022. « La priorité est de créer un écosystème pour les drones et autres systèmes sans pilote », indique-t-il.

Quant à la marine royale néerlandaise [Koninklijke Marine], elle devrait pouvoir compter sur des hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] supplémentaires, alors qu’elle en possède 19 [sur les 20 acquis, un a été perdu en 2020, ndlr]. Mais là encore, le mémorandum n’est guère précis sur le nombre d’appareils devant être commandés.

Comme il ne l’est pas davantage sur celui des « frégates de lutte anti-sous-marine » supplémentaires que le ministère néerlandais de la Défense entend commander. Pour rappel, un programme a déjà été lancé avec la Belgique, afin d’acquérir quatre navires de type ASWF auprès de Damen. L’objectif est de remplacer les deux frégates de la classe Karel Doorman, en service depuis près de trente ans au sein de la Koninklijke Marine.

« Ce gouvernement alloue 2,4 milliards supplémentaires à la Défense. L’argent supplémentaire est destiné à accélérer le renforcement des forces armées. C’est pourquoi nous investirons environ 1,5 milliard d’euros par an dans le développement de leur puissance de combat. Nous sommes également pleinement engagés à stimuler l’innovation et notre industrie, car pour gagner la guerre de demain, nous devons innover aujourd’hui », a détaillé M. Brekelmans.

Par ailleurs, deux autres priorités devront être financées. Ainsi, il s’agira d’allouer « structurellement » 260 millions d’euros supplémentaires pour le recrutement et la fidélisation du personnel militaire. L’accent sera mis sur le développement de la réserve, l’idée étant de mettre en place une « force armée évolutive », c’est à dire que ses effectifs évolueront en fonction des menaces.

Enfin, le soutien n’a pas été oublié. « La guerre en Ukraine montre à quel point cela est important », a souligné M. Brekelmans. « Nous investirons par conséquent beaucoup d’argent dans l’extension de notre soutien, notamment en matière de capacités médicales et de logistique. Les stocks de pièces de rechange et de munitions augmenteront également de manière significative. C’est une nécessité pour notre sécurité », a-t-il conclu.



https://www.opex360.com/2024/09/06/les-pays-bas-vont-acquerir-des-helicopteres-nh-90-et-des-avions-de-combat-f-35a-supplementaires/  

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  Les États-Unis autorisent les Pays-Bas à acquérir des missiles air-air Sidewinder pour 620 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 7 septembre 2024


Depuis le début de cette année, la DSCA, c’est-à-dire l’agence de coopération en matière de sécurité et de défense chargé des exportations d’équipements militaires américains va la procédure dite FMS [Foreign Military] a donné son vert à pas moins de sept ventes potentielles concernant les Pays-Bas.

Parmi ces avis, cinq portent sur l’achat de munitions « complexes », pour un total estimé à 3,127 milliards de dollars [soit environ 2,8 milliards d’euros]. Hormis un contrat potentiel portant sur l’acquisition de 386 missiles AGM-114R2 Hellfire, tous intéressent la Force aérienne royale néerlandaise [KLu, Koninklijke Luchtmacht], qui est en train de remplacer progressivement ses F-16 par des chasseurs-bombardiers F-35A.

En février, la DSCA a ainsi autorisé les Pays-Bas à se procurer 120 missiles de croisière AGM-158B/B-2 JASSM-ER [Joint air-to-surface standoff missile – Extended Range] auprès de Lockheed Martin Missiles and Fire Control, pour un coût estimé à 908 millions de dollars. Même chose, en avril, pour 265 missiles AGM-88G AARGM-ER [Advanced Anti-Radiation Guided Missiles – Extended Range], utilisés pour les missions dites SEAD [suppression des défenses aériennes adverses], à un prix évalué à 700 millions de dollars.

Puis, en juin, la DSCA a publié un nouvel avis pour recommander au Congrès d’accepter la vente de 174 missiles air-air AMRAAM-ER [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missiles – Extended Range] pour 678 millions de dollars. Selon les explications qu’elle a données, ces munitions sont destinées au système de défense aérienne NASAMS.

Enfin, le septième et dernier [pour le moment] avis de la DSCA autorise la KLu à acquérir 246 missiles air-air AIM-9X Block II Sidewinder pour un coût évalué à 691 millions de dollars. Il s’agit de la seconde demande adressée aux États-Unis par les Pays-Bas pour ce type de munition en un plus de deux ans.

En effet, en mai 2022, la DSCA avait envoyé une notification au Congrès au sujet de la vente potentielle d’un total de 95 AIM-9X Block II et de 43 AIM-9X Block II+ pour un montant estimé à 117 millions de dollars. À l’époque, elle avait expliqué qu’il s’agissait d’améliorer la « capacité de la force aérienne royale néerlandaise à mener des missions d’autodéfense et de sécurité régionale », tout en améliorant son interopérabilité » avec les forces américaines.

Cela étant, il n’est pas exclu que les Pays-Bas ait puisé dans leur stock actuel de missiles AIM-9X pour équiper les F-16 qu’ils ont cédés à l’Ukraine. À ce propos, le ministère néerlandais de la Défense a annoncé, le 6 septembre, le déblocage d’une aide de 80 millions d’euros pour fournir à la force aérienne ukrainienne des pièces de rechange ainsi qu’un lot de missiles air-air, dont la nature n’a pas été précisée « pour des raisons de sécurité opérationnelle ».

Pour rappel, conçu par RTX [ex-Raytheon], l’AIM-9X est doté d’une ogive à fragmentation à souffle annulaire [ABF – Blast Fragmentation warhead] WDU-17/B. À guidage infrarouge et supersonique, il peut atteindre une cible à 40 km de distance.


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This agreement lays out the industrial cooperation strategy of Naval Group with the ​ defense and maritime sector, involving industries and knowledge centers, with the aim of maximizing strategic autonomy. pic.twitter.com/oHPDmSL0N1

— Naval Group (@navalgroup) September 10, 2024