messages : 3370 Inscrit le : 11/02/2008 Localisation : far-maroc Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mer 9 Mai - 8:02
Rappel du premier message :
nouveau topic sur l'actualité européenne dans tous les domaine (économique, politique scientifique etc ...)
Citation :
Merkel travaille sa contre-offensive face à Hollande
Des ministres du gouvernement allemand reprochent au président français de ne pas avoir les moyens de sa politique. Angela Merkel peaufine sa contre-offensive face à François Hollande. La chancelière allemande, qui continue de dominer la politique européenne, où elle a imposé sa stratégie fondée sur la discipline budgétaire dans la lutte contre la crise de la dette, n'a aucune intention de céder aux pressions du président français. Plusieurs ministres de son gouvernement sont montés au créneau pour rappeler la France à ses engagements et tacler le nouveau président socialiste, lui reprochant de ne pas avoir les moyens de sa politique.
Lundi, Merkel avait fermement réitéré son refus de renégocier le pacte de stabilité budgétaire, comme le souhaite son nouveau partenaire. La chancelière, qui a adressé mardi un message de félicitations au nouveau président français, a laissé entrevoir clairement à Hollande quelles concessions il pourrait obtenir de Berlin: la formulation d'un nouveau pacte de croissance et l'augmentation des moyens de la Banque européenne d'investissement en font partie. Mais elle rejette catégoriquement tout programme de stimulation de la conjoncture qui creuserait la dette.
«L'Allemagne n'est pas là pour financer les promesses électorales des socialistes, a lancé plus brutalement son lieutenant, le ministre de l'Écologie et vice-président de la CDU, Norbert Röttgen. Le gouvernement fédéral défend clairement la poursuite de la politique de discipline budgétaire.» Au bout du compte, si la croissance est financée par de nouvelles dettes, ce sera à l'Allemagne de payer pour «la victoire des socialistes français», tranche-t-on à Berlin, où l'on rappelle qui tient les cordons de la bourse en Europe.
Réduction des déficits budgétaires Merkel mise sur une double stratégie. «L'économie de la France et les finances du pays demeurent dans un état précaire, décrypte Peter Altmaier, dirigeant du groupe parlementaire CDU au Bundestag et fidèle de la chancelière. Tout pays qui essaierait de mener une politique de l'offre en accroissant ses déficits se mettrait très vite les marchés à dos et verrait ses taux d'intérêt augmenter. La France n'a aucune marge de manœuvre.»
Berlin déplore notamment qu'Hollande ait promis pendant sa campagne d'augmenter le salaire minimum, de créer des postes de fonctionnaires et de revenir sur le recul de l'âge de la retraite. Altmaier juge qu'une fois les élections législatives françaises terminées, il sera possible pour Berlin de parvenir à un compromis avec Paris pour réaffirmer «une fois pour toutes» que la réduction des déficits budgétaires est la seule voie possible pour l'Europe.
Berlin juge crucial pour Hollande de prendre à bras-le-corps les réformes nécessaires pour que la France retrouve sa compétitivité. Si Hollande s'entête dans la voie tracée pendant sa campagne, Merkel entend désamorcer le soutien dont il jouit auprès des sociaux-démocrates et des Verts, qui se sentent portés par la victoire des socialistes français, en faisant d'eux un épouvantail en Allemagne. Elle n'hésitera pas à dénoncer les «recettes archaïques» d'un François Hollande accusé d'aller dans le mur, pour laisser entendre que les sociaux-démocrates veulent expérimenter la même politique en Allemagne s'ils remportaient les législatives de septembre 2013. La stratégie de Merkel a ses limites. Si Hollande parvient à inverser le rapport de force dans la zone euro en mobilisant contre la politique d'austérité allemande, la chancelière ira au compromis avant de plonger dans l'isolement.
Lefigaro
Citation :
Europe: les Bourses demeurent angoissées par Athènes.
Les Bourses européennes ne parviennent pas à se remettre de leur séance déprimante de la veille, les graves incertitudes liées au blocage politique de la Grèce continuant d'angoisser les investisseurs.
Francfort grappille certes 0,1%, mais Londres perd 0,3%, Milan 0,6%, Zurich 0,7% et Madrid dévisse de 2,5%. Sur Euronext, Amsterdam recule de 0,4%, Paris et Lisbonne de 0,6%, et Bruxelles de 0,8%. Wall Street a cédé 0,6% mardi.
'Le résultat indécis des élections grecques ce week-end a conduit à une incertitude renouvelée sur les perspectives du plan de sauvetage grec à court terme et, plus généralement, sur l'appartenance du pays à la zone euro', indique un économiste de Crédit Suisse.
Ce dernier considère cependant que l'échec vraisemblable de la formation d'un gouvernement conduira à de nouvelles élections le mois prochain, probablement le 17 juin, qui pourraient déboucher sur un gouvernement d'unité nationale destiné à renégocier le plan de sauvetage.
'La situation demeure volatile et cela devrait rendre les investisseurs prudents et nerveux après la relative période de stabilité que nous avons connue depuis le début de l'année, comparativement à 2011', estime pour sa part Cameron Peacock, chez IG Markets.
Sur le plan des données économiques, l'Allemagne a dégagé un excédent commercial stable à 13,7 milliards d'euros en mars, tandis que la France a vu son déficit baisser à 5,7 milliards contre 6,3 milliards en février.
En hausse de 2,5% à 5,1 euros, ING Group prend la tête de l'AEX à Amsterdam, l'établissement financier néerlandais ayant observé une certaine amélioration de ses résultats au premier trimestre 2012 par rapport aux trois derniers mois de 2011.
De même, Commerzbank figure dans le haut de classement sur le DAX, prenant 3,1% à près de 1,6 euro, grâce à des résultats illustrant une amélioration de sa solidité financière malgré un contexte de marché pénalisant pour son segment BFI.
E.On recule par contre de 1,4% à 15,4 euros à Francfort, bien que les résultats trimestriels du groupe énergétique aient pu résister à la baisse des prix électriques européens et de la production nucléaire allemande.
Carlsberg s'adjuge 3,3% à 488 couronnes danoises sur l'OMX, malgré des résultats en baisse au premier trimestre pour le brasseur, du fait du déstockage opéré en Russie et de ses investissements en marketing.
Lefigaro
Citation :
L'Europe sous la pression des extrêmes
Le contraste entre le dénouement du scrutin présidentiel français, dimanche 6 mai, ouvrant la voie à une alternance ordonnée et incontestée à la tête de l'Etat, et le chaos créé par le résultat des élections législatives en Grèce, où, trois jours plus tard, aucune perspective de gouvernement ne se dessine encore, ne doit pas faire oublier la tendance commune révélée par ces deux scrutins : la montée de mouvements minoritaires, mais de plus en plus vocaux, contestant l'ordre établi par les partis traditionnels. Cette tendance est de plus en plus sensible à travers l'Europe.
En France, 18 % des électeurs ont choisi d'exprimer, au premier tour de l'élection présidentielle, leur rejet de l'Europe et de l'immigration en votant pour Marine Le Pen. En Grèce, le 6 mai, 7 % des électeurs ont envoyé au Parlement 21 députés du parti néonazi Aube dorée, dont le programme prévoit de miner la frontière avec la Turquie pour bloquer l'immigration. En Italie, les "antipolitiques" du mouvement "5 étoiles" du comique Beppe Grillo ont réalisé une percée aux élections municipales, en dénonçant la corruption et l'austérité.
Dans un autre genre, le Parti pirate, militant du téléchargement gratuit sur Internet, a fait une irruption spectaculaire dans la politique allemande et parvient à inquiéter les grands partis à la veille d'une importante élection partielle, le 13 mai.
Ces mouvements ont peu de chose en commun. Il est difficile, par exemple, de rapprocher la vague des jeunes indignados espagnols, née il y a un an à Madrid, des mouvements xénophobes et anti-islam que l'on voit monter depuis des années dans le nord de l'Europe ou en Autriche.
Pourtant, qu'ils soient d'extrême droite, d'une gauche radicale qui conteste l'orientation actuelle de la politique européenne ou totalement à la marge du système, ces mouvements bousculent les formations traditionnelles, et en particulier les grands courants politiques qui ont pris en charge le projet européen depuis des décennies. Ils les bousculent d'autant plus que la crise économique et la question de la dette ont créé une problématique commune à l'ensemble du paysage politique européen.
L'Europe politique existe, et chaque élection nationale résonne beaucoup plus que par le passé dans les autres pays de l'UE.
La tentation est grande, pour les partis traditionnels, de réagir en incorporant certains des thèmes des contestataires. L'inflexion donnée par Nicolas Sarkozy à sa campagne présidentielle sous la pression de l'ascension du Front national, par exemple sur la question des frontières, a parfaitement illustré les risques de cette dynamique.
De toute évidence, ce n'était pas la bonne stratégie. Le défi, pourtant, reste à relever : aucune institution, aucun mouvement à l'échelle européenne ne paraît en mesure aujourd'hui de répondre aux questions posées par ce front du refus. C'est un chantier auquel doivent s'atteler d'urgence les grands partis, sous peine de se voir déborder.
Lemonde
Citation :
Barroso : "Il n'y aura pas de renégociation du pacte budgétaire"
Renégocier le pacte de discipline budgétaire : voila qui figure dans le programme du président élu François Hollande. Mais le président de la Commission ne l'entend pas de cette oreille. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé mercredi qu'il n'y aurait pas de renégociation du pacte de discipline budgétaire qui a été signé en mars par 25 pays de l'UE, contrairement au souhait du nouveau président français, François Hollande.
Interrogé lors d'un colloque au Parlement européen à Bruxelles pour savoir s'il y aurait renégociation du pacte budgétaire, M. Barroso a simplement répondu "non", sans étayer sa réponse. Egalement présent, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a apporté la même réponse à cette question.
Les deux responsables politiques se sont en revanche montrés ouverts à la mise en place d'un autre pacte économique européen qui ne soit pas uniquement consacré à la discipline budgétaire. Interrogé sur un tel scénario, ils ont répondu positivement. "Parlez-vous de nouveau traité ou de contrat politique ? Si vous me dites un contrat politique, je vous dis oui", a affirmé M. Barroso. Il n'a pas donné de précision sur le format que pourrait prendre ce contrat et s'est contenté de dire qu'il ne serait pas financé par de nouvelles dettes ou par l'inflation, en réponse à une question lors de ce colloque sur l'avenir de l'Europe au Parlement européen.
Le socialiste François Hollande, qui a été élu dimanche président de la république française, souhaite "renégocier" ou "compléter" le pacte budgétaire par des mesures censées doper la croissance, mais se heurte au non catégorique de la chancelière allemande Angela Merkel sur ce point.
Mardi, un membre du directoire de la Banque centrale européenne, Jörg Asmussen, a également affirmé que la France devait appliquer le pacte "tel quel". M. Hollande et Mme Merkel doivent se rencontrer le 16 mai, au lendemain de la prise de fonction de du nouveau président français, et ce sujet sera au coeur d'âpres discussions avant un dîner informel des dirigeants européens le 23 mai, consacré à la croissance et à l'emploi.
lalibre.be
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ralek1 Colonel-Major
messages : 2062 Inscrit le : 27/04/2016 Localisation : Lyon Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Ven 27 Jan - 9:47
Alloudi a écrit:
Citation :
Venise: un migrant se noie, des passants filment la scène et l'insultent
Actualité Monde Europe Par LEXPRESS.fr , publié le 27/01/2017 à 12:08
Dimanche, un jeune de 22 ans est mort noyé, dans le Grand Canal de Venise. Des centaines de personnes ont assisté à la scène, mais aucune n'a essayé de lui porter secours.
La scène est abjecte. Dimanche dernier, alors que de nombreux touristes et habitants se promenaient le long du Grand Canal, à Venise, un jeune homme s'est jeté à l'eau, rapporte France 24. Certains médias italiens, comme Le Corriere del Veneto, affirment qu'il voulait mettre fin à ses jours.
Identifié plus tard comme un migrant originaire de Gambie, l'homme de 22 ans peine à garder la tête hors de l'eau, comme l'attestent plusieurs vidéos. Car au lieu de lui venir en aide, alors que la température de l'eau ne dépassait pas les 5°C, plusieurs témoins ont sorti leur téléphone portable et ont filmé la scène... avant de la diffuser sur les réseaux sociaux.
Pire, certains passagers des bateaux de tourisme qui circulaient à ce moment-là sur le Grand Canal ont insulté le jeune homme. "Afrique! Afrique!", raille un Italien que l'on entend dans l'une des vidéos. "Laissez-le mourir", "Rentre chez toi", "C'est une merde", s'égosillent d'autres témoins.
"Une femme a affirmé que l'homme faisait 'semblant'"
Personne, ni ces passagers, pourtant tout proches de lui, ni les passants qui longeaient le canal, n'ont daigné se jeter à l'eau pour lui porter secours.A la demande d'un passager toutefois, deux bouées de sauvetage sont lancées au jeune homme et les bateaux arrêtent leurs moteurs, pour ne pas le blesser avec leurs hélices. Sur la vidéo, il essaye de s'en approcher, mais ne saisit aucune bouée -un geste dont on ne sait pas s'il était résolu ou non- et disparaît sous un bateau, emporté par le courant.
A leur arrivée quelques minutes plus tard, les secours ont dépêché des plongeurs, qui ont trouvé le corps de l'homme, sans vie. Interrogé par le Corriere del Veneto, le directeur des sauveteurs de Venise relate qu'un maître nageur présent sur place "était sur le point de sauter". "Il a enlevé sa veste, (...) mais il a été distrait par les cris d'une femme, présente dans un bateau, qui lui a affirmé que l'homme faisait 'semblant'. Le temps de tourner la tête et l'homme avait disparu", poursuit-il.
"Peut-être que quelque chose aurait pu être fait"
Selon le professionnel du sauvetage, "si vous jetez une bouée à quelqu'un qui se trouve dans une eau glacée, il ne l'attrapera pas. Il vaut mieux essayer de saisir la personne en s'approchant par bateau". Il précise que "plonger seul dans cette eau glacée signifie risquer votre vie". "Je ne blâme personne, conclut le directeur des sauveteurs, mais peut-être que quelque chose aurait pu être fait pour tenter de le sauver."
Le journal local La nuova di Venezia affirme que la victime a été identifiée comme étant un migrant du nom de Pateh Sally. Il aurait fui la Gambie pour l'Italie, en rejoignant la Sicile en bateau et disposait d'un titre de séjour depuis deux ans. Le jeune homme serait arrivé la veille de sa noyade à Venise, depuis Milan.
La police essaye encore de reconstituer son itinéraire et de déterminer les raisons qui l'ont poussé à se jeter à l'eau, si son geste était effectivement volontaire. Un sac à dos lui appartenant a été trouvé sur les marches près du canal. Un rassemblement en hommage au Gambien aura lieu ce vendredi dans la ville italienne. Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a annoncé dans la matinée que la ville allait financer l'enterrement du jeune homme, en puisant dans son "fonds de solidarité", a annonce le Corriere del Veneto.
Tensions Kosovo/Serbie: l'Otan demande aux deux pays de "se calmer"
AFP 03/02/2017
Le secrétaire-général de l'Otan a demandé vendredi aux responsables kosovars et serbes de "se calmer", après un regain de tensions entre Belgrade et Pristina.
"Mon message principal à tous est de se calmer, de ne pas user d'une rhétorique susceptible d'accroître les tensions", a déclaré aux journalistes Jens Stoltenberg lors d'une visite à Pristina.
Depuis l'ouverture en 2011 d'un dialogue pour normaliser leurs relations, les tensions n'ont jamais été aussi fortes entre la Serbie et le Kosovo, ex-région yougoslave qui a déclaré son indépendance en 2008. En cause notamment, un train de propagande marqué du slogan "Le Kosovo c'est la Serbie", envoyé par Belgrade en direction du Kosovo avant d'être arrêté avant la frontière sur décision du premier ministre Aleksandar Vucic.
Jens Stoltenberg a également soutenu "le dialogue sous égide de l'Union européenne et le processus de normalisation" entre Kosovars et Serbes. Il a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue et à participer au dialogue dans un esprit constructif".
Belgrade n'a pas reconnu l'indépendance du Kosovo, déclarée en 2008. Elle intervenait une dizaine d'années après le conflit entre ses forces et des rebelles indépendantistes kosovars albanais, qui a fait 13.000 morts.
L'arrestation en France de l'ancien rebelle et ex-Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, a également empoisonné l'atmosphère. La justice serbe veut juger pour crimes de guerre l'ex-guérillero, considéré comme un héros par nombre de Kosovars. Responsables serbes et kosovars se sont récemment rencontrés à Bruxelles pour tenter d'apaiser les tensions.
Erdogan chief aide Yigit Bulut says on TV #Turkey has developed own missiles with the capability of striking every country within the EU.
Le conseiller d'Erdogan affirme que la Turquie a gagnée une capacité de frappe de missile qui peut frapper chaque pays au sein de l'UE (projet BORA qui veut dire vent catabatique en turc).
Je met ça, distance des villes étrangères de la Turquie qui sont ou seront à portée des missiles de la République de Turquie:
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Italie : les deux policiers ayant abattu Anis Amri ont bénéficié d'une mutation
AFP 05/02/2017
Les deux policiers qui avaient arrêté et abattu fin décembre près de Milan Anis Amri, l'auteur présumé de l'attentat de Berlin, ont bénéficié d'un transfert dans d'autres villes, ont indiqué dimanche les médias italiens.
Décidée par le ministère de l'Intérieur, la mutation des deux policiers jusqu'ici en fonction au commissariat de Sesto San Giovanni, commune du nord de Milan, est une "reconnaissance pour un acte extraordinaire", rapporte le site d'information de RaiNews, citant des sources policières. Le site précise que "les aspirations légitimes des deux policiers ont été facilitées".
Luca Scatà, 29 ans, policier d'origine sicilienne encore en formation, et son partenaire Christian Movio, 36 ans, avaient interpellé le 23 décembre pour un contrôle d'identité Anis Amri, alors qu'il marchait de façon suspecte devant la gare de Sesto San Giovanni. Un échange de tirs avait suivi, au cours duquel Luca Scatà avait tiré à deux reprises sur Anis Amri, le touchant mortellement, après que celui-ci eut ouvert le feu dans sa direction. Christian Movio avait lui reçu une balle à l'épaule.
Aussitôt célébrés en héros par toute l'Italie, les deux agents avaient été encensés sur les réseaux sociaux, et certains internautes avaient réclamé qu'ils soient décorés par le gouvernement. Ils avaient été publiquement remerciés par le chef du gouvernement Paolo Gentiloni et le ministre de l'Intérieur Marco Minniti.
Mais rapidement après les louanges avait suivi une polémique avec la découverte d'embarrassants messages à caractère raciste ou nostalgique de la période fasciste postés par les deux policiers sur internet. Luca Scatà avait notamment publié sur Instagram des photos de Benito Mussolini et un selfie avec le salut romain, main tendue. Les profils des deux hommes avaient été occultés et une surveillance policière mise en place pour leur protection et celle de leurs proches.
PAR JACQUES SAPIR · PUBLICATION 4 FÉVRIER 2017 · MIS À JOUR 5 FÉVRIER 2017 Recension de l’ouvrage d’Hubert Védrine par M. Thibault Laurentjoye, doctorat au CEMI-EHESS. Védrine H., Sauver l’Europe !, Editions Liana Levi, Collection Opinion, Paris, 2016.
Hubert Védrine est assurément l’une des personnalités françaises les plus connues, voire reconnues, en matière de politique étrangère. Collaborateur de François Mitterrand durant ses deux septennats (de 1981 à 1995), puis ministre des affaires étrangères dans le gouvernement dirigé par Lionel Jospin de 1997 à 2002, Hubert Védrine a été aux premières loges, voire au cœur de l’action de maints évènements et décisions à l’origine de la situation actuelle de l’Europe. Ceci donne une coloration toute particulière aux propos tenus dans ce livre. La petite taille de l’ouvrage l’empêche de se livrer à une accumulation encyclopédique et exhaustive de détails, mais lui permet en revanche de conserver un caractère concis rempli de formules et de bons mots pour décrire l’état de l’Union Européenne. Car c’est bien de l’UE dont il s’agit, et non uniquement de la zone euro, dans l’après-coup du Brexit et en prévision d’une avalanche de défis posés par le regain des partis nationalistes dans de nombreux pays. Le titre pose le décor : Hubert Védrine entend sauver l’Europe institutionnelle – y compris d’elle-même. Et dans son diagnostic comme dans ses propositions, on peut reconnaître qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Diagnostic
Pour Védrine, l’UE est en déréliction (p.9), en crise existentielle (p.25), affaiblie et minée de l’intérieur (p.23). Elle est en décalage avec la réalité, et a fait reposer ses « aspirations touchantes » sur une vision fantasmée de la réalité, un « monde anhistorique » (p.13) qu’elle a pensé pouvoir faire advenir de façon auto-réalisatrice grâce à l’emploi d’une propagande basée sur des formules creuses, éléments de « narration à l’eau de rose » (p.12) et autres « mythes rétroactivement fondateurs mais inopérants » (p. 31). Hubert Védrine liste plusieurs de ces affirmations péremptoires : « l’Europe c’est la paix » (p.31), « Etats et nations sont dépassés » (p.32), ou encore « l’Europe ce n’est pas le problème mais la solution » (p.35). L’idée qu’il faudrait « nous en remettre à l’Europe » est attribuée à une combinaison de fatigue historique, de lâcheté et dogmatisme (p.69), et Védrine pointe le caractère téléologique de l’« Union sans cesse plus étroite » (p.79).
Le culte de la divinité européenne est allé de pair avec la destruction des idoles nationales. L’Europe institutionnelle s’est bâtie sur le refoulement du patriotisme, des souverainetés et identités nationales, et finalement sur le déni de la démocratie. Hubert Védrine souligne que les souverainetés nationales sont une conquête démocratique, et qualifie ironiquement d’exploit le fait d’en avoir fait une tare (p.12). Il fustige l’« acharnement à ridiculiser tout sentiment patriotique » (p.17) et insiste sur la « légitimité de l’attachement des peuples à la souveraineté » (p.51). Parallèlement à la construction de la mythologie européenne, Védrine reproche à l’UE d’avoir fait fausse route sur le plan de sa philosophie de politique économique. Loin de protéger les citoyens européens de la « concurrence économique débridée, issue de la dérégulation excessive de l’économie globale de marché, qui nous oblige à être compétitifs sans que nous ayons rien demandé » (p.13), l’UE a au contraire adopté une « interprétation maximaliste du marché unique » (p.58-9).
La concurrence libre et non faussée, Graal de l’organisation économique voulue par l’UE, a servi de « prétexte à tout niveler, tout réglementer de façon ubuesque » (p.76). Il s’agit d’une critique récurrente de Védrine à l’encontre de l’UE : celle-ci est atteinte de « furie normalisatrice » (p.37), d’ « autisme réglementaire hypertrophié » (p.43), elle a une « façon bureaucratique de niveler le marché » (p.15), elle s’est « mêlée trop de tout » (p.21), ce qui a abouti à un « abus de décisions détaillées » (p.22). Et l’auteur de pointer la liste « interminable de ces réglementations abusives, intrusives, trop détaillées ou inopportunes » sur des sujets aussi variés – et dont on saisit mal le caractère stratégique à l’échelle européenne – que « la chasse, les fromages, les étals en plein air, la contenance des chasses d’eau, la forme des pommeaux de douche, la taille des concombres ou des bananes, la définition du chocolat », allant jusqu’à qualifier – à nouveau ironiquement – la directive chocolat de « bijou » (p38). A force de déployer une énergie considérable en s’immisçant dans des détails, l’Europe semble ne plus en avoir pour s’attaquer aux grands enjeux. Pour cette raison notamment, Védrine écrit que « l’Europe a été bâtie à l’envers » (p.43). En se construisant dans le désordre, l’UE s’est condamnée à une stratégie permanente de « fuite en avant institutionnelle » (p.33), basée sur la « théorie du vélo, selon laquelle si l’Europe n’avance pas, elle tombe » (p.31). Hubert Védrine attribue la responsabilité de cette situation à la pensée européiste qui a gangrené la construction européenne, la rendant exclusive et à sens unique. D’après lui, la part des européistes ‘ultra’, les fédéralistes, au sein de la démographie électorale totale est relativement restreinte, mais surreprésentée au sein des élites et des faiseurs d’opinion. Védrine évalue le pourcentage de pro-européens ‘modérés’ à 15-20% du total des électeurs suivant les pays, celui des anti-européens véritables à 15-25%, celui des eurosceptiques (au sens large et étymologique, ni pour ni contre idéologiquement, mais qui s’interrogent) à 60%, et les fédéralistes à 1% (p.23). C’est cette minorité qui propage le « mythe fédéral » (p.77), ou celui des Etats-Unis d’Europe, qu’Hubert Védrine qualifie d’« analogie trompeuse » (p.79).
Le dernier paragraphe de la seconde partie de l’ouvrage exprime résume bien, et sans besoin d’interprétation, le diagnostic d’Hubert Védrine sur l’Europe : « La priorité n’est donc pas de « relancer » l’Europe sur des bases inchangées mais, au préalable, de rétablir le lien entre élites et populations. Les élites et les dirigeants européistes, qui n’ont jusqu’ici jamais envisagé un quelconque droit d’inventaire sur leur bilan et réagissent sur un ton outragé à la moindre critique, doivent s’y résoudre enfin : l’utopie européiste fédéraliste, au départ sincère, et que les horreurs du nationalisme semblaient justifier, a fini par entraîner un profond rejet. Les gouvernements doivent admettre un compromis historique avec les peuples, d’autant que, répétons-le, il n’y a pas de chemin démocratique vers le fédéralisme, ni par le référendum ni par les Parlements. Plus que jamais il faut, pour sauver le projet européen, le libérer du dogme européiste et le repenser » (pp.39-40).
Le plan Védrine En réponse à la situation dont il a livré le diagnostic, Hubert Védrine propose de « recentrer l’Europe » sur des « projets concrets », insistant en particulier sur la nécessité de rendre « Schengen viable » (p.35-36), et d’élargir les objectifs de politique monétaire à la croissance, l’emploi et le développement durable. Pour mener à bien cette tâche, il préconise de remettre au centre de l’Europe institutionnelle le principe de subsidiarité (p.37), de pratiquer une « harmonisation par objectifs » (p.38), de « tenir compte des peuples » (p.43), de suivre une « diète normative » (ibid), et de faire de la maîtrise des flux financiers et migratoires une priorité (p.46).
Sur la forme du processus à suivre, Védrine propose un plan d’action en trois volets : « pause, conférence, refondation » (p.51) de « rebâtir l’ensemble du système » (p.51)). La pause concerne essentiellement le processus d’élargissement de l’UE, ainsi que l’expansion incessante du domaine des prérogatives de la Commission. La conférence se tiendrait de préférence « dans une vieille ville non capitale », et serait l’occasion pour la France et l’Allemagne de « mettre entre parenthèses leurs différences » (p.54). Cette conférence aurait pour but une « clarification du rôle de la Commission » (p.56), qui serait ramenée « à sa véritable mission d’origine », pensée comme «‘extranationale‘ […] et non ‘supranationale’ […] dans l’intérêt général européen » (p.58), après un « inventaire à la hache » (ibid). Un processus de refondation s’ensuivrait sur les nouvelles bases, afin de rééquilibrer le processus politique européen. La réflexion sur le concept de subsidiarité sous-tend implicitement tout l’argumentaire de Védrine. Notons qu’il fait partie des principes centraux de l’Union Européenne, et l’article 5 du TFUE lui est d’ailleurs dédié. La définition habituelle qui en est donné est la suivante : dans un système de décision et d’organisation à plusieurs échelons, le principe de subsidiarité consiste à réserver à l’échelon supérieur uniquement ce que les échelons ne peuvent pas effectuer aussi efficacement. La définition ‘védrinienne’ de la subsidiarité est un peu moins systématique, mais plus pragmatique : elle consiste en la situation actuelle des choses, en une « retenue dans l’usage du pouvoir des institutions européennes » (p.56).
Pour ce qui est de l’identification des échelons pertinents de gouvernance, Hubert Védrine propose de distinguer trois types de missions : 1) les missions pour lesquelles l’Europe est l’échelon de gouvernance le plus adapté, 2) les missions pour lesquelles les Etats nationaux sont plus pertinents, 3) les missions dont la nature requiert une coopération entre échelons nationaux et européen. D’après lui, trop de missions ont été indûment confiées à la Commission Européenne (qui se les est en réalité auto-confiées), ce qui a abouti à un « complexe juridico-bureaucratique » (p.38). Il incombe donc prioritairement à la mission de reformation de retirer à l’échelon européenne les prérogatives qui n’auraient jamais dû lui revenir. Parmi les missions dont le cadre pertinent est l’Etat-Nation, et dont il n’y a d’après Hubert Védrine rien à attendre de l’Europe, figure la gestion des systèmes sociaux. Védrine considère que l’Europe sociale n’est rien d’autre qu’un « beau slogan » (p.19), un mythe qui a servi à justifier à la aussi bien le vote en faveur du TCE que son rejet. Pour Védrine, l’Europe n’a en l’état actuel des choses vocation à être ni sociale ni anti-sociale. Idéalement elle pourrait sociale, mais il n’existe « aucune majorité » allant en ce sens (p.19). En conséquence, la gestion des systèmes sociaux devrait redevenir une prérogative absolue des Etats nationaux, sans aucune intrusion de l’Europe sur cette question.
Hubert Védrine reconnaît que si sur un plan purement logique, certains problèmes actuellement gérés par les Etats pourraient mieux l’être à l’échelon européen, il met toutefois en garde contre le ras-le-bol actuel vis-à-vis de l’Europe institutionnelle, et insiste pour se limiter à des thèmes pour lesquels il existe une « valeur ajoutée européenne évidente » (p.56). Védrine prône le recentrage sur les missions essentielles de l’Europe institutionnelle, à commence par un « Schengen crédible » (p.59), basé sur un juste équilibre entre droit d’asile et intégration (p.62).
Dans le domaine économique, Hubert Védrine souhaite dépasser l’opposition entre vues française et allemande. Son jugement du modèle économique français est sévère, doté selon lui d’une « incapacité enkystée à créer des emplois non subventionnés » (p.19), mais il n’en reconnaît pas moins qu’un assouplissement des positions allemandes est nécessaire, sans quoi plusieurs pays sortiront de la zone euro (p.72). Il suggère en particulier de mener de « vraies réformes structurelles en France » (sans préciser ce que cela signifie) pour obtenir en échange un « élargissement des missions de la BCE », laquelle aurait désormais pour mission de rechercher une « croissance durable, non inflationniste et créatrice d’emplois » (pp.71-72). Plus généralement, Védrine juge nécessaire de parvenir à une « synthèse entre assainissement des finances publiques et croissance durable » (p.72). En ce qui concerne de la défense et de la politique étrangère, Védrine aspire à une Europe-puissance « pacifique – et non pas pacifiste » (p.66), notant au passage que l’Europe semble avoir abdiqué depuis 1945 de l’idée de puissance (ibid). Dans les faits, cela passe par des coopérations militaires ou industrielles, et non par une illusoire Europe de la défense (p.70). Il faut d’après Védrine « rassembler collectivement nos forces » afin de mener une politique étrangère commune à 27 (p.67). Au lieu « d’empiler traités et procédures », il serait « plus efficient de charger les Etats les plus opposés entre eux, de proposer des synthèses acceptables par tous » (pp.68-69).
Dans le cas où les mesures proposées ne pourraient pas être mises en œuvre, par absence de consensus entre les pays européens ; si le retour à la « fédération d’Etats-Nations » souhaitée par Védrine n’était pas possible, alors il faudrait tirer les conséquences de cette impasse, et – le livre se termine sur ces mots – « la France devrait avancer ses propres propositions » (p.95).
Commentaires
Le livre d’Hubert Védrine met le doigt sur plusieurs problèmes fondamentaux de l’Union Européenne, sans chercher à minimiser l’ampleur ni à en éluder les causes. Il faut saluer l’effort de l’auteur de reconnaître la gravité de la situation, et de proposer un plan plus réaliste que nombre de propositions fédéralistes naïves.
On peut cependant se demander à quel point l’engagement d’Hubert Védrine dans le processus historique de la construction affecte dans son jugement. En effet, le doute est permis quant à la capacité de l’UE à s’auto-réformer, devenir plus démocratique et limiter ses pouvoirs, même si cela était justifié par le principe de subsidiarité censé être au centre de sa philosophie de construction. L’analyse d’Hubert Védrine nous semble faire l’impasse sur deux points en particulier, dont la prise en compte aurait abouti à un diagnostic plus pessimiste – et à notre avis plus réaliste – sur l’avenir de l’UE et de la zone euro. Le premier point a trait à l’incohérence de la philosophie économique de l’Union Européenne, prônant à la fois la circulation des capitaux et la maîtrise des déficits, mélange explosif aboutissant à la dégradation des économies européennes dans leur ensemble. Le second point concerne la question des conditions de viabilité des zones économiques, et en particulier la nécessité de se doter de mécanismes de redistribution entre pays partageant une même monnaie. On ne peut donc pas, ainsi que le fait Hubert Védrine, adopter des objectifs économiques communs à l’échelle européenne et accepter la relégation intégrale des questions de protection sociale au niveau national – à moins de se doter d’un pouvoir de relance significatif à l’échelle de la zone euro.
La philosophie économique de l’UE, basée sur la liberté parfaite de circulation des facteurs de production et des capitaux financiers entre pays européens(1), présente des inconvénients importants, ce que reconnaît Hubert Védrine. Des pays comme l’Irlande ou les Pays-Bas vivent notoirement de la concurrence fiscale, qui est une forme typique de comportement non coopératif. Si l’on ajoute à cela un autre pilier de la philosophie de l’UE, à savoir les règles de maîtrise des déficits budgétaires nationaux, on aboutit logiquement à une situation dans laquelle les Etats nationaux, globalement perdants à l’issue du processus d’optimisation fiscale, se trouvent forcés à mettre en place de néfastes politiques d’austérité. Il y a là un vice fondamental de l’UE, qui provoque une atrophie progressive des budgets nationaux, et un accroissement plus que proportionnel du poids des intérêts sur la dette publique – actuellement artificiellement compensée par les politiques de très faible taux d’intérêt des banques centrales. L’UE, telle le dieu grec Chronos, est donc en train de manger ses ‘petits’ – ou ses parents, suivant comment on se place(2). Or, toute décision concernant l’harmonisation de la fiscalité au sein de l’UE est soumise à la règle de l’unanimité. En d’autres termes, elle devrait faire l’objet d’une approbation ou d’une abstention de tous les Etats-membres, y compris des pays profitant de la situation actuelle. Il est absolument clair qu’une telle unanimité ne pourrait pas être atteinte, et que dans les faits les pays pratiquant des politiques non-coopératives ont un pouvoir de veto(3). Deux options s’offrent alors : la désobéissance ou la sortie. La première option est prônée par l’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis(4). Sans nier sa pertinence, il nous semble toutefois que les problèmes de l’UE sont à présent tellement profonds que l’on ne peut pas y répondre sans une réponse également plus profonde.
Il est devenu progressivement évident que l’UE n’est pas la forme institutionnelle adaptée aux pays européens, caractérisées par une hétérogénéité culturelle qui les distingue foncièrement des Etats-Unis d’Amérique, trop souvent pris pour référence. Cela ne remet pas en cause en soi la possibilité de construire une Europe institutionnelle viable – tout comme la déroute économique de l’euro ne condamne pas toute possibilité de monnaie commune ou unique à l’échelle de plusieurs pays, pour peu que ceux-ci aient des cultures et des préférences de politique économique compatibles. Une communauté de nations avec davantage de latitude à divers niveaux (nationaux, mais aussi régionaux, voire communaux) serait une forme institutionnelle plus adaptée aux caractéristiques européennes, que l’actuelle union d’Etats rigide et vampirisante comme le souligne Hubert Védrine.
L’autre point concerne plus spécifiquement la zone euro en tant que zone monétaire nécessitant des institutions adaptées. La méthodologie suivie par Hubert Védrine, consistant à laisser les questions sociales dans le giron national, tout en suggérant de rechercher davantage de convergence entre pays sur le plan économique, nous semble relever de la quadrature du cercle. L’économique et le social sont souvent les deux faces d’une même pièce. Ainsi, lorsqu’un pays entre en crise, et que son déficit budgétaire augmente, c’est à la fois du fait des moindres rentrées fiscales (TVA, IR, etc) et de la hausse des dépenses sociales (allocations chômage, RSA en France, etc). Demander à un pays de réduire son déficit en considérant le versant économique ‘pur’ des choses est proprement insensé. Par ailleurs, la frontière entre économique et social est souvent artificielle. Les lois Hartz en Allemagne, que Védrine qualifie de courageuses (p.84) relèvent-elles de l’économique ou du social ? Les deux à la fois, puisqu’elles concernent aussi bien des aspects de la politique sociale tels que les conditions d’indemnisation des chômeurs, que les circonstances économiques de formation des coûts dans les secteurs ou les emplois à (très) bas salaires sont créés. On ne peut pas donc dissocier l’économique et le social, et les considérer comme deux domaines distincts, auxquels on pourrait appliquer des méthodes de gouvernance indépendantes. Cela rejoint les apports de la théorie des zones monétaires optimales (TZMO) issue des travaux de Robert Mundell, raffinés depuis, qui ont identifié plusieurs critères de viabilité des zones monétaires. Le critère essentiel est la capacité à absorber des chocs asymétriques au sein de la zone, ce qui peut être réalisé soit à travers un mécanisme de redistribution, soit à travers des procédures de relance systématiques de l’activité dans les zones touchées par des chocs.
Le premier type d’arrangement institutionnel, le mécanisme de redistribution, renvoie aux questions fiscales déjà évoquées, point d’impasse de l’UE, mais aussi à la question des systèmes sociaux(5). Or, si comme le souligne Hubert Védrine l’Europe sociale est un leurre, c’est avant tout parce que le fossé entre pays européens est trop important, ils ne sont pas au même point de la courbe de développement et n’ont pas les mêmes aspirations, ni les mêmes préférences de politique économique. Il faudrait alors se tourner vers la seconde forme d’arrangement institutionnel : un mécanisme de soutien automatique de la demande.
C’est pour cette raison que nous ne partageons pas l’opinion d’Hubert Védrine dénonçant l’inutilité des politiques de relance keynésiennes et leur propension systématique à générer un endettement relatif au PIB supérieur à la situation avant relance – notons que le plan Juncker échappe curieusement à cette critique. Nous considérons au contraire que l’une des grandes erreurs de la construction de l’Europe institutionnelle, et monétaire en particulier, a été son biais anti-keynésien qui a abouti à une dégradation lente mais in fine significative de l’économie européenne. Au lieu de pratiquer des politiques ponctuelles de déficit actif visant à soutenir l’économie, la non-relance permanente a provoqué un déficit passif dû à la hausse des recettes moins rapide que celle des dépenses sociales issue de la dégradation de la situation de nombreuses personnes. Et l’argument consistant à dire que certains pays s’en sortent et qu’il faut suivre leur modèle n’a aucune valeur, dès lors que leur succès se fait intrinsèquement aux dépens des autres pays.
La conclusion de cette recension portera sur la dernière phrase du livre, comme quoi en cas d’échec du plan Védrine la France devra avancer ses propres propositions. Cela nous semble mériter plus qu’une ligne, dans la mesure où l’UE, pour les raisons évoquées, a peu de chance de se maintenir à flot dans sa forme actuelle, trop large, hétérogène, et désunie(6). L’UE est irréformable en l’Etat, du fait de la nécessité de statuer à l’unanimité sur les questions les plus importantes. Il n’apparaît pas d’autre solution que de renoncer à aller plus loin dans cette voie, mais cela n’exclut pas de former des partenariats privilégiés avec d’autres pays européens, sur des sujets où il existe de réelles convergences.
Les Allemands c'est des grands bosseurs , peuple serieux et discipliné. Ça m'étonne pas. Et tout ça ils le font sans vagues tu verras jamais un allemand fanfaronner de ses exploits.
Bref grand pays, grand peuple. Il y a moins de 30 a le pays été divisé en deux, regarde aujourd'hui ou ils sont. Bravo . Les Allemands me rapellent les Sud-Coréens eux aussi un grand peuple qui a vécu tant de guerre mais qui s'est relevé.
Les Allemands c'est des grands bosseurs , peuple serieux et discipliné. Ça m'étonne pas. Et tout ça ils le font sans vagues tu verras jamais un allemand fanfaronner de ses exploits. s'est relevé.
oui les allemands ont toujours était des bosseurs, ils on marqué l'histoire de l'industrie (automobile, militaire, avion a réction,missiles balistique, sniper vision infrarouge)sa fait partis de leurs gênes espérons que notre pays devienne aussi performenent
mourad27 Modérateur
messages : 8008 Inscrit le : 19/02/2012 Localisation : Kech Nationalité : Médailles de mérite :
"je veux pour le Maroc de dirigeants intelligeants , une jeunesse intelligente, apte a saisir les occasions a comprendre le siècle ou elle vie, a ne pas vivre a l'ombre du politisme, mais guidée par le perfectionnisme et surtout pas la réalisation et le réalisme " Hassan II 1996
L’Union européenne se dote d’un « embryon » de quartier général
Posté dans Défense européenne par Laurent Lagneau Le 06-03-2017
Ce n’est pas le quartier général européen tel que l’imaginent de nombreux responsables politiques (hormis en Grande-Bretagne) mais c’est un début.
Ce 6 mars, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne ont décidé de « mettre en place, à court terme, une capacité militaire de planification et de conduite au sein de l’état-major de l’Union européenne à Bruxelles, qui sera chargée, au niveau stratégique, de la planification et de la conduite opérationnelles de missions militaires à mandat non exécutif », selon le texte qu’ils ont adopté.
Ce quartier général embryonnaire (ou « capacité militaire de planification et de conduite » – MPCC – en jargon européen) doit permettre aux chefs des missions « non exécutives » actuellement conduites par l’UE de « se concentrer sur les activités propres à leur mission, avec un meilleur soutien fourni par Bruxelles. » Il sera commandé par le général finlandais Esa Pulkkinen, qui est l’actuel chef d’état-major européen.
En clair, seules sont concernées les missions actuellement en cours en Centrafrique (EUTM RCA), au Mali (EUTM Mali) et en Somalie. Les opérations « exécutives », comme Sophia (Méditerranée centrale), Atalanta (Corne de l’Afrique) et Althea (Bosnie-Herzégovine) continueront d’être commandées depuis des QG distincts installés dans les États membres.
En outre, cette MPCC travaillera « sous le contrôle politique et la direction stratégique du Comité politique et de sécurité (COPS) », c’est à dire des ambassadeurs des États membres de l’UE, et devra coopérer « étroitement » avec la capacité civile de planification et de conduite (CPCC), grâce à une cellule commune de coordination en matière de soutien. »
Cette cellule, explique le communiqué du Conseil européen, « pourra partager expertise, connaissances et meilleures pratiques sur des questions pertinentes pour les missions tant militaires que civiles, ainsi que des capacités lors du déploiement simultané de missions civiles et militaires dans la même zone, y compris une aide médicale ou des mesures de protection. »
« Depuis les années 1950 on a du mal à avancer dans le domaine de la défense, où l’UE a une histoire plutôt marquée par la division », a commenté Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ce QG embryonnaire sera « opérationnel dans les semaines à venir » et comptera « environ 30 personnes », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Mme Mogherini a fait valoir qu’il « ne s’agit pas » de mettre sur pied « une armée européenne » mais que l’objectif est de chercher « une façon plus efficace de faire notre travail militaire. »
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mer 8 Mar - 10:34
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Kosovo: un projet d'armée suscite l'inquiétude
AFP 08/03/2017
Les Occidentaux ont condamné mercredi le projet du président du Kosovo Hashim Thaçi de créer unilatéralement une armée, une décision vouée à susciter la colère de la minorité serbe et de la Serbie.
Le Kosovo a proclamé en 2008 son indépendance de la Serbie, que celle-ci n'a jamais reconnue. Une force multinationale menée par l'Otan a été déployée. Le Kosovo est dépourvu d'armée en vertu d'une résolution de l'Onu, même s'il s'est doté d'une force de sécurité (KSF) et que sa police dispose de forces d'élites.
Au grand dam de Belgrade, celles-ci avaient été déployées en janvier à la frontière, quand la Serbie avait envoyé en direction de son ancienne province un train de propagande marqué du slogan "Le Kosovo c'est la Serbie". Comme à intervalles réguliers, les relations entre Belgrade et Pristina s'étaient alors singulièrement tendues, jusqu'à ce que les dirigeants des deux camps reprennent langue, sous égide de l'Union européenne.
Mais depuis, le président Hashim Thaçi a relancé le débat sur la création d'une armée sans passer par une modification de la Constitution, c'est à dire en se passant dans les faits de l'accord des élus de la minorité serbe (environ 120.000 habitants sur environ deux millions).
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a mis en garde contre "des mesures unilatérales (...) contreproductives" et a appelé "les autorités du Kosovo à maintenir un contact étroit avec Belgrade". Il a rappelé le soutien de son organisation à la création "d'une force professionnelle et de plus en plus multi-ethnique".
Si Pristina allait plus avant dans son projet, "l'Otan serait amenée à reconsidérer son niveau d'engagement" au Kosovo. Une menace également formulée mercredi par l'ambassade américaine à Pristina, qui a appelé de ses vœux "un processus politique représentatif qui reflète la démocratie multiethnique du Kosovo".
La KSF est composée de 2.500 hommes. L'armée envisagée par Hashim Thaçi, forte de 5.000 soldats et de 2.500 réservistes, "aura pour mission de protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale du Kosovo, ses citoyens, ainsi que les biens et les intérêts de la République du Kosovo", a-t-il énuméré mardi.
Les Serbes du Kosovo sont très hostiles à cette armée. Le Premier ministre de Serbie Aleksandar Vucic a indiqué s'être entretenu mardi du sujet avec Hashim Thaçi. "Je m'attends à recevoir l'aide de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie", a-t-il dit.
La crise politique en Macédoine fait resurgir le spectre de tensions inter-ethniques
Posté dans Balkans par Laurent Lagneau Le 13-03-2017
Suite à l’intervention de l’Otan au Kosovo, en 1999, des militants de l’UCK [Armée de libération du Kosovo] lancèrent une insurrection en Macédoine pour exiger plus d’autonomie pour la minorité albanaise, qui représente 25% de la population de ce pays.
En juillet 2001, un accord de cessez-le-feu fut obtenu sous l’égide des Nations unies et de l’Alliance atlantique. Puis vinrent les accord d’Ohrid, qui accordèrent davantage de droits et de reconnaissance à la minorité albanaise, en échange du désarmement des rebelles, lequel se fit dans le cadre de l’opération « Moisson essentielle », conduite par l’Otan. L’on croyait alors que la Macédoine avait évité un conflit intercommunautaire du même type de ceux qui endeuillèrent l’ex-Yougoslavie, même si quelques incidents, parfois sérieux, furent signalés par la suite.
En réalité, il y a tout lieu de penser qu’un couvercle a été mis sur ces tensions et que ces dernières ne demandent qu’une étincelle pour repartir de plus belle. Et la situation politique du pays pourrait en provoquer une…
Le ton entre la droite nationaliste (VMRO-DPMNE), arrivée au pouvoir en 2006, et l’opposition sociale-démocrate (SDSM), s’est durci depuis deux ans, sur fond d’accusations de corruption et d’écoutes téléphoniques illégales.
Trouvé en juillet 2015 grâce à la médiation de l’Union européenne, l’accord de Przino devait permettre d’organiser une transition politique avec la tenue de nouvelles élections législatives en avril 2016. Mais ces dernières furent reportées en raison notamment d’un appel au boycott lancé par l’opposition et du climat délétère à Skopje. Finalement, elles furent organisées en décembre dernier… Et leur résultat a encore aggravé la situation étant donné qu’aucun des deux camps n’a pu remporter une victoire nette.
En effet, le VMRO-DPMNE conduit par Nikola Gruevski a obtenu 51 sièges, soir deux de plus, seulement, que les sociaux-démocrates. Du coup, les partis albanais, qui ont remporté une dizaine de sièges, ont les clés du prochain gouvernement. Aussi, ils en ont profité pour avancer leurs revendications, formulées, dit-on, dans le bureau d’Edi Rama, le Premier ministre albanais. Et, voyant une opportunité de gagner le pouvoir, le SDSM les a acceptées.
Seulement, le président macédonien, Gjorge Ivanov, a refusé de nommer Zoran Zaev, le chef de file des sociaux-démocrates, à la tête du gouvernement, en invoquant une « atteinte à la souveraineté, l’intégrité territoriale et à l’indépendance de la Macédoine. » Cette décision a été condamnée par les Occidentaux, qui en ont appelé au respect de « l’ordre constitutionnel ».
Depuis, Skopje est le théâtre de manifestations, organisées en soutien à la décision de M. Ivanov. « Il n’y a pas de fin aux exigences des Albanais. Etape par étape, on va vers une Grande Albanie et plus de Macédoine », a résumé une manifestante, citée par l’AFP. Par ailleurs, Moscou va dans le sens du président macédonien, accusant Tirana d’avoir en tête « le plan d’une grande Albanie. »
Toutefois, l’Albanie, par ailleurs membre d’une Otan que la Macédoine souhaite intégrer, se défend de toute ingérence dans les affaires de son voisin… Sauf que le ministre albanais des Affaires étrangères, Ditmir Bushati, a expliqué, rapporte l’AFP; que « se préoccuper de la situation des Albanais au-delà des frontières (était) une obligation constitutionnelle. » Quant à Edi Rama, il a fait valoir que « sans les Albanais, il n’y a pas de Macédoine. »
Pour rappel, le chef du gouvernement albanais avait fait polémique en 2015, quand il avait évoqué l’éventuelle « unification de l’Albanie avec le Kosovo ». À l’époque, l’Union européenne avait dénoncé une provocation.
Plus généralement, les Balkans occidentaux sont la proie de tensions qui tendent à s’affirmer de plus en plus. Et la Macédoine n’est pas un cas isolé : le Montenegro est le théâtre de troubles et les relations de la Serbie avec ses principaux voisins ont connu des jours meilleurs. À cela vient s’ajouter la menace jihadiste, notamment au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine.
GB: Les députés votent la loi de déclenchement du Brexit
AFP 13/03/2017
Les députés britanniques ont approuvé lundi la loi autorisant le gouvernement britannique à activer l'article 50 du Traité de Lisbonne qui déclenchera le divorce d'avec l'Union européenne.
La chambre des Communes a rejeté les deux amendements introduits par la chambre des Lords, la chambre haute du parlement britannique, qui doit maintenant donner à son tour son accord final à la loi.
messages : 2062 Inscrit le : 27/04/2016 Localisation : Lyon Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mar 14 Mar - 8:02
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PORT DU VOILE DANS LES ENTREPRISES : LA COUR DE JUSTICE EUROPÉENNE ESTIME QUE LES EMPLOYEURS PEUVENT L'INTERDIRE
La Cour de justice européenne a estimé ce mardi que les employeurs pouvaient interdire les signes religieux visibles au sein des entreprises.
C’est une décision potentiellement lourde de conséquences. Dans un avis rendu ce mardi, la Cour de justice européenne (CJUE) a estimé que les employeurs pouvaient interdire le port de signes religieux, politiques et philosophiques visibles au sein des entreprises et que cela ne constituait pas "une discrimination directe". Une manière, selon la Cour, de permettre aux sociétés de préserver leur neutralité.
La CJUE, basée à Luxembourg, ajoute néanmoins que l'obligation de neutralité ne doit pas entraîner de désavantage pour les personnes adhérant à une religion ou à des convictions et doit être justifiée par un "objectif légitime", au travers de moyens "appropriés et nécessaires". L’interdiction ne peut viser aucune religion ou appartenance en particulier.
Des affaires similaires en France et en Belgique
La Cour répondait là aux interrogations des plus hautes autorités judiciaires de France et de Belgique, saisies chacune dans leur pays des situations - sensiblement différentes bien qu'elles aient toutes deux conduit à un licenciement - de femmes musulmanes qui soutenaient avoir été discriminées sur leur lieu de travail en raison de leur religion. Dans le cas belge, celui d’une femme employée par une entreprise fournissant des services d’accueil, les juges européens relèvent que "la volonté d’un employeur d’afficher une image de neutralité vis-à-vis de ses clients tant publics que privés est légitime, notamment lorsque seuls sont impliqués les travailleurs qui entrent en contact avec les clients".
Le cas français concerne lui une ingénieure, à laquelle l’entreprise a demandé d’ôter son voile après avoir reçu une plainte d’un client. Les juges invitent la Cour de cassation à vérifier si l’interdiction était "objectivement justifiée par la poursuite d’une politique de neutralité". En revanche, affirment-ils, "la volonté d’un employeur de tenir compte des souhaits du client de ne plus voir ses services assurés par une travailleuse portant un foulard islamique ne saurait être considérée comme une exigence professionnelle essentielle et déterminante au sens de la directive".
Les juges français et belges devront quand même trancher
La problématique du port du foulard islamique reste complexe dans l'UE, où les opinions et les pratiques sont très variées. Un constat fait par les deux avocates générales dans ces dossiers qui sont parvenues à des conclusions pouvant paraître en contradiction. L'une, en France, évoquait clairement une discrimination illicite tandis que l'autre, en Belgique, laissait la porte ouverte à ce que la restriction soit liée à une "politique de neutralité" mise en place par l'entreprise.
In fine, et malgré la décision de la CJUE, il appartiendra aux juges français et belges de trancher légalement les litiges en question.
L’intention de la république autoproclamée du Kosovo de créer une armée pose un risque pour la stabilité dans les Balkans et va à l’encontre de la résolution de l’Onu, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Depuis que les autorités de la république autoproclamée du Kosovo ont annoncé leur intention de créer une armée nationale, de nombreux pays, y compris la Russie, ont fait part de leur inquiétude.
« Nous estimons que l'intention des autorités de Pristina de transformer les forces de l'ordre du pays en une armée à part entière malgré la position de Belgrade est un pas absolument irresponsable et dangereux pour la stabilité dans les Balkans et sur le continent européen », a déclaré Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Elle a également fait remarquer que cette décision contredisait la résolution de l'Onu.
La semaine dernière, Hashim Thaçi, dirigeant de la république autoproclamée du Kosovo, a transmis au parlement un projet de loi portant sur la transformation des forces de l'ordre kosovares en armée régulière, et ce, contrairement aux exigences de l'Onu.
Auparavant, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, s'était formellement opposé à cette initiative des autorités kosovares en soulignant que les fonctions des forces de l'ordre étaient déterminées par la constitution du Kosovo et que si des modifications y étaient apportées, l'Otan se garderait le droit de revoir le niveau de l'aide accordée à Pristina, capitale de la république autoproclamée.
Actuellement, les missions des forces de l'ordre kosovares sont limitées aux opérations de recherche et de sauvetage, à la lutte contre les incendies, au déminage et à la désintoxication des produits chimiques. Elles ne possèdent également qu'un armement léger.
A la fin des années 1980 nous vivons dans ce que l’on appelle le « Système Monétaire Européen » ou SME. Ce SME a connu des crises. Mais l’histoire de ces crises a été réécrite par les partisans de la monnaie unique. En particulier, on a systématiquement omis de préciser ou de rappeler que les pays parties prenantes du SME avaient tout fait pour laisser le champ libre à la spéculation. L’euro aurait-il donc été fondé dès le départ sur un mensonge ?
Aux origines de l’Euro…
Le SME fut précédé du « Serpent monétaire européen », lui-même résultant du « rapport Werner » remis en 1970[2]. On le voit, les tentatives de constitution d’une zone monétaire européenne sont anciennes. le 27 octobre 1977 le président de la Commission européenne, le Britannique Roy Jenkins, proposa la création d’une monnaie unique pour les neuf pays qui composaient alors la Communauté économique européenne. Mais il assortit sa proposition de l’idée d’un budget communautaire se montant à 10 % du produit intérieur brut (PIB) des pays membres. L’idée d’un budget communautaire important comme garantie d’une monnaie unique allait techniquement dans une direction qui était logique, mais elle fut politiquement rejetée par la totalité des pays concernés.
La création du SME fut annoncée en mars 1979 après plus d’un an de laborieuses négociations. Ce système encadrait les fluctuations des monnaies autour d’un cours pivot de référence calculé à partir d’un « panier » de monnaies des pays membres, l’ECU ou European Currency Unit[3]. Il réussit au début à stabiliser les cours des monnaies européennes les unes par rapport aux autres. Une légère réévaluation du deutschemark le 23 septembre 1979 ne provoqua aucun remous. Il commença à connaître ses premières difficultés avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir et les trois dévaluations successives du franc. Cependant, après le virage « pro-Europe » en 1982-1983 des socialistes français sous la houlette de Jacques Delors, la situation se stabilisa jusqu’en 1992. On a ainsi « oublié » que le SME avait pu fonctionner, en dépit de ses défauts et de l’ouverture progressive des économies aux mouvements de capitaux, pendant près de neuf ans.
En 1992, une violente spéculation déclenchée à la suite de l’échec du référendum danois sur l’Europe provoqua la dévaluation de la lire italienne et de la peseta espagnole. Puis, la livre sterling fut obligée de quitter le SME. En 1993, une nouvelle vague de spéculation épuisa les réserves de la Banque de France. Les marges de fluctuations furent portées de 2,5 % à 15 % et le SME disparut de fait à l’été 1993[4].
Cet échec fut largement perçu comme le produit d’une spéculation que l’on ne pouvait empêcher et traduisant l’inanité de « demi-mesures ». Le meilleur moyen de supprimer la spéculation n’était-il pas de n’avoir qu’une seule monnaie ? Seule, l’adoption d’une monnaie unique pouvait permettre de produire un système stable, du moins l’affirmait-on à l’époque. Nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien. La spéculation s’est en fait reportée des taux de change aux taux d’intérêt de la dette souveraine entre chaque pays.
Les origines « allemandes » de l’Euro et la question de la démographie
Le Système monétaire européen ne satisfaisait nullement l’Allemagne. Il laissait trop de possibilités aux autres pays de rééquilibrer leur position par des dévaluations successives. Il fallait, pour les dirigeants allemands, sécuriser l’accès des produits de leur industrie aux marchés de leurs voisins. Mais, d’un autre côté, il fallait aussi pour l’Allemagne éviter à tout prix la solution proposée par Roy Jenkins en 1977, soit l’union de transfert. Les gouvernants allemands percevaient clairement dès cette époque que toute union budgétaire, ne serait-ce que partielle, conduirait leur pays à devoir subventionner les autres pays membres. C’est pourquoi l’acte fondateur de la monnaie unique insiste-t-il sur la notion de responsabilité budgétaire individuelle de chaque pays.
On peut comprendre la position des gouvernants allemands. Pour eux, il ne pouvait être question d’une union de transfert. L’effondrement de la démographie allemande indiquait que ce pays ne renouvellerait plus ses générations. Le taux de fécondité[5], qui était encore de 2,03 à l’orée des années 1970, était tombé en 1990 à 1,45[6]. Le versement des retraites futures allait, de plus en plus, dépendre de la richesse accumulée et capitalisée. Ceci avait deux conséquences importantes. Tout d’abord, il fallait à tout prix éviter tout prélèvement extérieur sur la richesse nationale. La thésaurisation de cette dernière devait servir à payer les retraites futures des Allemands. De là vient l’opposition au principe même de l’union de transfert. Ensuite, il fallait sécuriser la valeur patrimoniale de ce que les Allemands allaient devoir épargner. Ces revenus du présent étaient censés dégager une rente dans le futur. Ils devaient donc être placés de la manière la plus judicieuse. À cette fin, les dirigeants de l’Allemagne ne virent pas de moyen plus efficace qu’une soumission accrue à la logique des marchés financiers.
De cette prise de conscience de la crise démographique en Allemagne découle un tournant vers une financiarisation accélérée de l’économie allemande. Quand on regarde attentivement les statistiques économiques de ces vingt dernières années, on constate que l’Allemagne s’est progressivement désindustrialisée au profit de son secteur financier. Mais cette prise de conscience va peser aussi sur la définition du cadre de l’Union économique et monétaire qu’Helmut Kohl va proposer à ses partenaires, et en premier lieu à la France.
Comment Kohl manoeuvrant Mitterrand…
Nous sommes alors au début de l’année 1990 ; l’Allemagne vient de réaliser son rêve, la réunification. Elle sait que cette dernière a pris par surprise les dirigeants français, François Mitterrand en premier[7]. Elle connaît aussi la sensibilité française aux problèmes géostratégiques résultant de la disparition de la sphère soviétique en Europe. Helmut Kohl va donc proposer à François Mitterrand un traité, le futur traité de Maastricht, qui entérine à la fois le principe de la réunification allemande sous la forme d’une extension légale de la République fédérale d’Allemagne et le principe de l’union monétaire. Ce dernier est présenté alors comme un « sacrifice » de l’Allemagne alors qu’il s’agit en réalité de ce qu’elle veut obtenir[8]. François Mitterrand s’est bercé d’illusions s’il a cru, comme on le dit, clouer la main de l’Allemagne sur la table.
Le traité, une fois dûment signé, fut finalement adopté en France d’une très courte tête après une campagne référendaire agitée dont émergèrent les figures de Jean-Pierre Chevènement et de Philippe Séguin. L’Allemagne proposait ce qu’elle faisait habilement passer pour un compromis : la monnaie unique. On a beaucoup glosé alors en France sur les déchirements d’une Allemagne, soi-disant contrainte d’abandonner « son » deutschemark. Mais, en réalité, cet abandon était largement bordé par des précautions constitutionnelles multiples. Le tribunal constitutionnel de Karlsruhe devait en effet préciser, dans l’arrêt qu’il rendit le 12 octobre 1993 à l’occasion de la ratification du traité de Maastricht, que le passage à la monnaie unique devait se faire dans le cadre d’une communauté de stabilité monétaire : « Cette conception de l’union monétaire, communauté de stabilité monétaire, est le fondement de la loi allemande[9]. » Ceci a des conséquences directes sur la situation actuelle. Le principe d’une mutualisation de la dette est ainsi anticonstitutionnel pour la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Elle l’a réaffirmé dans l’arrêt qu’elle a rendu au début de septembre 2011 en réponse à une question portant sur la constitutionnalité de l’accord du 21 juillet 2011 sur le sauvetage de la Grèce. Mais, de plus, ceci exclut toute solution à la crise de la dette souveraine passant par des avances directes de la BCE aux différents États de la zone euro. En effet, une telle mesure contredirait la « communauté de stabilité monétaire ». Les femmes et hommes politiques peuvent ainsi se gargariser tout à loisir en France sur les « eurobonds », voire sur une monétisation directe de la dette qui serait réalisée par des avances de la BCE. La porte a été fermée par la Cour de Karlsruhe.
L’Euro, un projet allemand ?
La volonté de l’Allemagne était ainsi de faire de la monnaie unique un cadre contraignant mais sans la moindre compensation du point de vue budgétaire. Le statut de la BCE et son objectif unique, la « stabilité monétaire », en découlent. On présente souvent comme une erreur de ne pas avoir donné pour objectif à la BCE la croissance dans la zone euro. On oppose alors le statut de la Réserve fédérale américaine à celui de la BCE, car celle-là a aussi pour objectif la croissance. Mais l’alignement du statut de la BCE sur celui de la Réserve fédérale était impossible. Tout d’abord parce que cette dernière est la banque centrale d’un État (les États-Unis). Ensuite parce que les termes mêmes du statut de la BCE sont le produit de cette volonté allemande.
Que cette volonté puisse servir de base à un fonctionnement réel et efficace d’un système de monnaie unique est une autre chose. Depuis l’automne 2007, on a vu à de multiples reprises que la BCE a été obligée d’enfreindre son statut. Mais si elle a été dans les faits contrainte d’admettre que la liquidité des banques était bien un objectif au même titre que la stabilité monétaire, elle n’a rien cédé sur la croissance. Et l’on en voit bien la raison. Dans une Allemagne largement financiarisée, la stabilité des banques est bien devenue un objectif légitime. Le gouvernement allemand n’a pas hésité à sauver ses banques en 2008. Mais il n’est toujours pas question de faire de la croissance un objectif au même titre que la stabilité monétaire (ou financière), car cela impliquerait de ne plus faire de la stabilité des prix l’objectif principal. Et cela, pour les raisons que l’on a présentées plus haut, l’Allemagne n’en veut sous aucun prétexte. La BCE continue donc aujourd’hui de jouer la partition qui lui fut écrite par l’Allemagne.
Pour en revenir au compromis fondateur, il était le suivant. L’Allemagne obtenait un droit d’accès sans restrictions, qu’elles soient tarifaires (principe du Marché unique) ou monétaires (impossibilité désormais de dévaluer), aux principaux marchés de ses voisins (la France, l’Italie et l’Espagne). Mais l’Allemagne apportait aussi une contribution à l’Union. Ses économistes savaient que la monnaie unique permettrait aux différents pays membres de la future zone euro de profiter des taux d’intérêt très bas dont l’Allemagne bénéficiait. C’est cet avantage que l’on fit miroiter aux pays de la zone euro. En d’autres termes, si l’Allemagne obtenait un accès libre aux marchés de ses voisins, elle leur offrait la possibilité de s’endetter à bon compte pour… acheter des produits allemands !
Ce fut bien ce qui se passa au départ. Les écarts entre les taux d’intérêt payés par les différents pays sur leur dette et les taux allemands (ce que l’on appelle les « spreads ») se réduisirent de manière spectaculaire avec la mise en œuvre de l’euro. On parla ainsi de l’unification du marché des dettes comme d’un grand succès. Mais l’on ne remarqua pas, ou l’on ne voulut pas remarquer, que cette unification était bien la seule à laquelle on assistait alors. Les prix des produits dans les différents pays de la zone euro restaient très différents, la valeur des actions sur les marchés des valeurs mobilières ne convergeait nullement. Plus grave encore, les divergences des dynamiques économiques entre les pays de la zone euro allaient en s’accroissant.
Le compromis fonctionna donc en apparence jusqu’en 2008 et l’on a pu parler d’un moment historique ; mais ce bel équilibre ne résista pas au grand vent de la crise. Dès que la situation économique internationale se tendit, même le marché des dettes connut des soubresauts allant croissants. Les spreads sur les taux d’intérêt qui étaient effectivement réduits jusqu’en mars 2008 se mirent bientôt à augmenter. La faillite de la banque Bear Stearns aux États-Unis provoqua une première crise de liquidité ; celle-ci engendra une première divergence notable. Puis la crise de liquidité généralisée provoquée par la faillite de Lehmann Brothers amorça un mouvement d’ouverture des spreads qui connurent une première flambée entre janvier et février 2009 puis à nouveau à la fin de 2009 avec l’irruption de la crise grecque. Le mouvement de divergence des taux s’est alors amplifié de manière considérable.
http://russeurope.hypotheses.org/5829#_ftnref7
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Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Ven 24 Mar - 3:49
bens.othman a écrit:
Citation :
Les origines de l’Euro
PAR JACQUES SAPIR · 16 MARS 2017
Spoiler:
A la fin des années 1980 nous vivons dans ce que l’on appelle le « Système Monétaire Européen » ou SME. Ce SME a connu des crises. Mais l’histoire de ces crises a été réécrite par les partisans de la monnaie unique. En particulier, on a systématiquement omis de préciser ou de rappeler que les pays parties prenantes du SME avaient tout fait pour laisser le champ libre à la spéculation. L’euro aurait-il donc été fondé dès le départ sur un mensonge ?
Aux origines de l’Euro…
Le SME fut précédé du « Serpent monétaire européen », lui-même résultant du « rapport Werner » remis en 1970[2]. On le voit, les tentatives de constitution d’une zone monétaire européenne sont anciennes. le 27 octobre 1977 le président de la Commission européenne, le Britannique Roy Jenkins, proposa la création d’une monnaie unique pour les neuf pays qui composaient alors la Communauté économique européenne. Mais il assortit sa proposition de l’idée d’un budget communautaire se montant à 10 % du produit intérieur brut (PIB) des pays membres. L’idée d’un budget communautaire important comme garantie d’une monnaie unique allait techniquement dans une direction qui était logique, mais elle fut politiquement rejetée par la totalité des pays concernés.
La création du SME fut annoncée en mars 1979 après plus d’un an de laborieuses négociations. Ce système encadrait les fluctuations des monnaies autour d’un cours pivot de référence calculé à partir d’un « panier » de monnaies des pays membres, l’ECU ou European Currency Unit[3]. Il réussit au début à stabiliser les cours des monnaies européennes les unes par rapport aux autres. Une légère réévaluation du deutschemark le 23 septembre 1979 ne provoqua aucun remous. Il commença à connaître ses premières difficultés avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir et les trois dévaluations successives du franc. Cependant, après le virage « pro-Europe » en 1982-1983 des socialistes français sous la houlette de Jacques Delors, la situation se stabilisa jusqu’en 1992. On a ainsi « oublié » que le SME avait pu fonctionner, en dépit de ses défauts et de l’ouverture progressive des économies aux mouvements de capitaux, pendant près de neuf ans.
En 1992, une violente spéculation déclenchée à la suite de l’échec du référendum danois sur l’Europe provoqua la dévaluation de la lire italienne et de la peseta espagnole. Puis, la livre sterling fut obligée de quitter le SME. En 1993, une nouvelle vague de spéculation épuisa les réserves de la Banque de France. Les marges de fluctuations furent portées de 2,5 % à 15 % et le SME disparut de fait à l’été 1993[4].
Cet échec fut largement perçu comme le produit d’une spéculation que l’on ne pouvait empêcher et traduisant l’inanité de « demi-mesures ». Le meilleur moyen de supprimer la spéculation n’était-il pas de n’avoir qu’une seule monnaie ? Seule, l’adoption d’une monnaie unique pouvait permettre de produire un système stable, du moins l’affirmait-on à l’époque. Nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien. La spéculation s’est en fait reportée des taux de change aux taux d’intérêt de la dette souveraine entre chaque pays.
Les origines « allemandes » de l’Euro et la question de la démographie
Le Système monétaire européen ne satisfaisait nullement l’Allemagne. Il laissait trop de possibilités aux autres pays de rééquilibrer leur position par des dévaluations successives. Il fallait, pour les dirigeants allemands, sécuriser l’accès des produits de leur industrie aux marchés de leurs voisins. Mais, d’un autre côté, il fallait aussi pour l’Allemagne éviter à tout prix la solution proposée par Roy Jenkins en 1977, soit l’union de transfert. Les gouvernants allemands percevaient clairement dès cette époque que toute union budgétaire, ne serait-ce que partielle, conduirait leur pays à devoir subventionner les autres pays membres. C’est pourquoi l’acte fondateur de la monnaie unique insiste-t-il sur la notion de responsabilité budgétaire individuelle de chaque pays.
On peut comprendre la position des gouvernants allemands. Pour eux, il ne pouvait être question d’une union de transfert. L’effondrement de la démographie allemande indiquait que ce pays ne renouvellerait plus ses générations. Le taux de fécondité[5], qui était encore de 2,03 à l’orée des années 1970, était tombé en 1990 à 1,45[6]. Le versement des retraites futures allait, de plus en plus, dépendre de la richesse accumulée et capitalisée. Ceci avait deux conséquences importantes. Tout d’abord, il fallait à tout prix éviter tout prélèvement extérieur sur la richesse nationale. La thésaurisation de cette dernière devait servir à payer les retraites futures des Allemands. De là vient l’opposition au principe même de l’union de transfert. Ensuite, il fallait sécuriser la valeur patrimoniale de ce que les Allemands allaient devoir épargner. Ces revenus du présent étaient censés dégager une rente dans le futur. Ils devaient donc être placés de la manière la plus judicieuse. À cette fin, les dirigeants de l’Allemagne ne virent pas de moyen plus efficace qu’une soumission accrue à la logique des marchés financiers.
De cette prise de conscience de la crise démographique en Allemagne découle un tournant vers une financiarisation accélérée de l’économie allemande. Quand on regarde attentivement les statistiques économiques de ces vingt dernières années, on constate que l’Allemagne s’est progressivement désindustrialisée au profit de son secteur financier. Mais cette prise de conscience va peser aussi sur la définition du cadre de l’Union économique et monétaire qu’Helmut Kohl va proposer à ses partenaires, et en premier lieu à la France.
Comment Kohl manoeuvrant Mitterrand…
Nous sommes alors au début de l’année 1990 ; l’Allemagne vient de réaliser son rêve, la réunification. Elle sait que cette dernière a pris par surprise les dirigeants français, François Mitterrand en premier[7]. Elle connaît aussi la sensibilité française aux problèmes géostratégiques résultant de la disparition de la sphère soviétique en Europe. Helmut Kohl va donc proposer à François Mitterrand un traité, le futur traité de Maastricht, qui entérine à la fois le principe de la réunification allemande sous la forme d’une extension légale de la République fédérale d’Allemagne et le principe de l’union monétaire. Ce dernier est présenté alors comme un « sacrifice » de l’Allemagne alors qu’il s’agit en réalité de ce qu’elle veut obtenir[8]. François Mitterrand s’est bercé d’illusions s’il a cru, comme on le dit, clouer la main de l’Allemagne sur la table.
Le traité, une fois dûment signé, fut finalement adopté en France d’une très courte tête après une campagne référendaire agitée dont émergèrent les figures de Jean-Pierre Chevènement et de Philippe Séguin. L’Allemagne proposait ce qu’elle faisait habilement passer pour un compromis : la monnaie unique. On a beaucoup glosé alors en France sur les déchirements d’une Allemagne, soi-disant contrainte d’abandonner « son » deutschemark. Mais, en réalité, cet abandon était largement bordé par des précautions constitutionnelles multiples. Le tribunal constitutionnel de Karlsruhe devait en effet préciser, dans l’arrêt qu’il rendit le 12 octobre 1993 à l’occasion de la ratification du traité de Maastricht, que le passage à la monnaie unique devait se faire dans le cadre d’une communauté de stabilité monétaire : « Cette conception de l’union monétaire, communauté de stabilité monétaire, est le fondement de la loi allemande[9]. » Ceci a des conséquences directes sur la situation actuelle. Le principe d’une mutualisation de la dette est ainsi anticonstitutionnel pour la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Elle l’a réaffirmé dans l’arrêt qu’elle a rendu au début de septembre 2011 en réponse à une question portant sur la constitutionnalité de l’accord du 21 juillet 2011 sur le sauvetage de la Grèce. Mais, de plus, ceci exclut toute solution à la crise de la dette souveraine passant par des avances directes de la BCE aux différents États de la zone euro. En effet, une telle mesure contredirait la « communauté de stabilité monétaire ». Les femmes et hommes politiques peuvent ainsi se gargariser tout à loisir en France sur les « eurobonds », voire sur une monétisation directe de la dette qui serait réalisée par des avances de la BCE. La porte a été fermée par la Cour de Karlsruhe.
L’Euro, un projet allemand ?
La volonté de l’Allemagne était ainsi de faire de la monnaie unique un cadre contraignant mais sans la moindre compensation du point de vue budgétaire. Le statut de la BCE et son objectif unique, la « stabilité monétaire », en découlent. On présente souvent comme une erreur de ne pas avoir donné pour objectif à la BCE la croissance dans la zone euro. On oppose alors le statut de la Réserve fédérale américaine à celui de la BCE, car celle-là a aussi pour objectif la croissance. Mais l’alignement du statut de la BCE sur celui de la Réserve fédérale était impossible. Tout d’abord parce que cette dernière est la banque centrale d’un État (les États-Unis). Ensuite parce que les termes mêmes du statut de la BCE sont le produit de cette volonté allemande.
Que cette volonté puisse servir de base à un fonctionnement réel et efficace d’un système de monnaie unique est une autre chose. Depuis l’automne 2007, on a vu à de multiples reprises que la BCE a été obligée d’enfreindre son statut. Mais si elle a été dans les faits contrainte d’admettre que la liquidité des banques était bien un objectif au même titre que la stabilité monétaire, elle n’a rien cédé sur la croissance. Et l’on en voit bien la raison. Dans une Allemagne largement financiarisée, la stabilité des banques est bien devenue un objectif légitime. Le gouvernement allemand n’a pas hésité à sauver ses banques en 2008. Mais il n’est toujours pas question de faire de la croissance un objectif au même titre que la stabilité monétaire (ou financière), car cela impliquerait de ne plus faire de la stabilité des prix l’objectif principal. Et cela, pour les raisons que l’on a présentées plus haut, l’Allemagne n’en veut sous aucun prétexte. La BCE continue donc aujourd’hui de jouer la partition qui lui fut écrite par l’Allemagne.
Pour en revenir au compromis fondateur, il était le suivant. L’Allemagne obtenait un droit d’accès sans restrictions, qu’elles soient tarifaires (principe du Marché unique) ou monétaires (impossibilité désormais de dévaluer), aux principaux marchés de ses voisins (la France, l’Italie et l’Espagne). Mais l’Allemagne apportait aussi une contribution à l’Union. Ses économistes savaient que la monnaie unique permettrait aux différents pays membres de la future zone euro de profiter des taux d’intérêt très bas dont l’Allemagne bénéficiait. C’est cet avantage que l’on fit miroiter aux pays de la zone euro. En d’autres termes, si l’Allemagne obtenait un accès libre aux marchés de ses voisins, elle leur offrait la possibilité de s’endetter à bon compte pour… acheter des produits allemands !
Ce fut bien ce qui se passa au départ. Les écarts entre les taux d’intérêt payés par les différents pays sur leur dette et les taux allemands (ce que l’on appelle les « spreads ») se réduisirent de manière spectaculaire avec la mise en œuvre de l’euro. On parla ainsi de l’unification du marché des dettes comme d’un grand succès. Mais l’on ne remarqua pas, ou l’on ne voulut pas remarquer, que cette unification était bien la seule à laquelle on assistait alors. Les prix des produits dans les différents pays de la zone euro restaient très différents, la valeur des actions sur les marchés des valeurs mobilières ne convergeait nullement. Plus grave encore, les divergences des dynamiques économiques entre les pays de la zone euro allaient en s’accroissant.
Le compromis fonctionna donc en apparence jusqu’en 2008 et l’on a pu parler d’un moment historique ; mais ce bel équilibre ne résista pas au grand vent de la crise. Dès que la situation économique internationale se tendit, même le marché des dettes connut des soubresauts allant croissants. Les spreads sur les taux d’intérêt qui étaient effectivement réduits jusqu’en mars 2008 se mirent bientôt à augmenter. La faillite de la banque Bear Stearns aux États-Unis provoqua une première crise de liquidité ; celle-ci engendra une première divergence notable. Puis la crise de liquidité généralisée provoquée par la faillite de Lehmann Brothers amorça un mouvement d’ouverture des spreads qui connurent une première flambée entre janvier et février 2009 puis à nouveau à la fin de 2009 avec l’irruption de la crise grecque. Le mouvement de divergence des taux s’est alors amplifié de manière considérable.
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Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Dim 26 Mar - 9:18
Citation :
Le Brexit plonge les pêcheurs de l'UE en eaux troubles
Bruxelles, 26 mars 2017 (AFP) -
Le Royaume-Uni se félicite de retrouver le contrôle de ses eaux poissonneuses avec sa sortie de l'UE, mais les pêcheurs européens redoutent de perdre leur accès à cette zone qui remplit le tiers de leurs filets.
Une semaine exactement avant le 29 mars, date annoncée du déclenchement de la procédure de divorce, les pêcheurs européens ont tiré la sonnette d'alarme mercredi au Parlement européen, regroupés au sein d'une nouvelle coalition, l'European Fisheries Alliance.
Les flottes de pêche en provenance d'Allemagne, de Belgique, du Danemark, d'Espagne, de France, d'Irlande, des Pays-Bas, de Pologne et de Suède, les neuf Etats membres les plus concernés, tirent le tiers de leurs prises au sein de la zone économique exclusive qui entoure les îles britanniques.
A court terme, la fin de la pêche dans les eaux britanniques pourrait réduire de 50% les profits des pêcheurs. A long terme, jusqu'à 3.000 emplois à plein temps pourraient être menacés sur les bateaux, avertit l'Alliance.
"Les bateaux de pêche européens (hors Royaume-Uni) ont débarqué presque huit fois plus de poissons et de fruits de mer, en poids, des eaux britanniques que les bateaux britanniques du reste des eaux de l'UE", observe de son côté Ian Napier, conseiller pour le Centre de la mer NAFC, basé dans les Shetlands.
- Exportations britanniques -
Son rapport publié en janvier met en évidence une disproportion flagrante: en moyenne, entre 2011 et 2015, les bateaux européens ont pêché 700.000 tonnes de poissons et fruits de mer par an dans les eaux britanniques (pour une valeur de 530 millions de livres). A l'inverse, les navires britanniques ont débarqué 92.000 tonnes (pour environ 110 millions de livres) depuis les eaux du reste de l'UE chaque année.
Dans son livre blanc de 77 pages présenté en février, le gouvernement britannique estime qu'il est dans l'intérêt des deux parties de trouver un accord "mutuellement avantageux" qui réponde aux attentes des communautés de pêcheurs de tous les pays.
Car le Royaume-Uni, qui ne mange pas ce qu'il pêche, exporte principalement vers le reste de l'UE. Saumon, homard, noix de Saint-Jacques, crabe... le marché de plus d'un milliard d'euros est dépendant à près de 70% de ses partenaires européens, selon l'European Fisheries Alliance.
L'industrie halieutique n'est pas l'une des plus importantes ni au Royaume-Uni, ni dans aucun pays de l'UE, mais elle est vitale pour la survie de certaines communautés, de Concarneau à Rostock, en passant par Zeebrugge, Gdansk ou Galway.
Le Royaume-Uni n'a pas la capacité de pêcher la totalité des limites de captures autorisées dans ses eaux -- un quota mis en place par l'UE pour assurer la viabilité des zones de pêches et éviter la surpêche.
Dans quelle mesure les Britanniques donneront-ils accès aux navires de l'UE? "Tout dépendra du type de Brexit, +soft+ ou +hard+", analyse le Français Alain Cadec, président de la commission Pêche du Parlement européen.
- Variable d'ajustement -
"Il est clair que les deux enjeux (le libre accès des navires européens aux eaux britanniques et l'accès des produits de la pêche britannique au marché européen, ndlr) sont étroitement liés et ne peuvent être dissociés", estime-t-il.
En aucun cas le secteur ne doit servir de "variable d'ajustement" dans les négociations sur le Brexit, martèle l'eurodéputé du PPE (droite).
L'UE s'est dotée depuis les années 1970 d'une Politique commune de la pêche (PCP) visant à gérer durablement son capital halieutique. Et comme le souligne le député européen socialiste Richard Corbett, "le poisson a cette la fâcheuse habitude de nager des eaux d'un pays à l'autre".
"Le Brexit est l'opportunité pour le Royaume-Uni de revitaliser son industrie de la pêche, de stabiliser les écosystèmes menacés et de créer des milliers de nouveaux emplois", affirme Lasse Gustavsson, directeur exécutif européen de l'ONG de défense des océans Oceana.
"Mais seulement si on met un terme à la surpêche", ajoute-t-il, alors qu'Oceana critique régulièrement des quotas européens trop élevés.
messages : 4496 Inscrit le : 28/11/2009 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Dim 26 Mar - 11:40
Fahed64 a écrit:
Le fascisme continue d'avancer en Europe. Ce continent est perdu !
Le tout est de savoir pour qui...
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""Qu'importe que je sois de mauvaise foi puisque je lutte pour une cause juste. Qu'importe que je lutte pour une cause injuste puisque je suis de bonne foi""
“L'histoire n'est que la géographie dans le temps, comme la géographie n'est que l'histoire dans l'espace.”
Fox-One General de Division
messages : 8023 Inscrit le : 20/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Dim 26 Mar - 13:09
WRANGEL a écrit:
Fahed64 a écrit:
Le fascisme continue d'avancer en Europe. Ce continent est perdu !
Le tout est de savoir pour qui...
Si de nos jours hitler etait parmi nous il remportera malheureusement encore les yeux bondés une election face a merkel ou autre pantin politique.
Le jour ou l'europe a perdu ces valeurs et a suivi aveuglement la politique US elle a suivi la route de sa perdition. Charles de e l'a bien vu longtemps avant.
ralek1 Colonel-Major
messages : 2062 Inscrit le : 27/04/2016 Localisation : Lyon Nationalité : Médailles de mérite :
McGuinness, de l'IRA au pouvoir Le lent cheminement vers la paix
Figure de l'Armée république irlandaise (IRA) et du Sinn Féin, Martin McGuinness, mort dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 66 ans, a incarné l'image de la guerre puis de la paix en Irlande du Nord. L'ancien paramilitaire, qui a fait de la prison pour avoir transporté des explosifs, s'était mué en homme politique promoteur du processus de paix, un parcours qui lui attire respect mais aussi haine.
Né le 2 mai 1950, James Martin Pacelli McGuinness a grandi dans le quartier catholique déshérité du Bogside, à Derry. Deuxième enfant d'une famille de sept, il quitte l'école à 15 ans. Le refus d'un mécanicien du coin de le prendre comme apprenti, parce qu'il est catholique, forgera sa conscience politique. A 16 ans, il devient commis-boucher. Dès 1968, il rejoint le mouvement catholique des droits civiques, puis deux ans plus tard le parti Sinn Féin. Pendant ces années, il est perpétuellement paré de son béret de "guérillero" à la Che Guevara.
Il intègre l'IRA, au sein de laquelle il occupe vite un poste de responsabilité. McGuinness reconnaîtra en 2001 - brisant le code d'honneur qui impose le secret à ses membres - avoir été le numéro deux de l'IRA à Derry pendant les événements du "Bloody sunday", lorsque 13 républicains ont été tués par l'armée britannique, le 30 janvier 1972.
S'il a réussi à échapper aux prisons britanniques en Irlande du Nord, il est emprisonné pendant six mois en République d'Irlande en 1973 après avoir été arrêté avec 113 kilos d'explosif et près de 5.000 munitions dans une voiture. Lors de son procès, il se déclare "très, très fier" d'être un membre de l'IRA et de se battre contre "l'assassinat de notre peuple". La presse britannique le qualifie bientôt de "plus dangereux ennemi de la Couronne". Les protestants nord-irlandais le surnomment le "parrain des parrains".
Mais en coulisses, McGuinness joue déjà les intermédiaires avec Londres. Dès 1972, il rencontre secrètement des membres du gouvernement britannique. Il s'engage progressivement en faveur de la paix et il est considéré comme l'un des pères de l'aggiornamento républicain. Devenu numéro deux du Sinn Féin, il œuvre dans l'ombre de Gerry Adams.
De toutes les tractations secrètes, il tient un rôle prépondérant pour arracher à l'IRA les cessez-le feu de 1994 et 1997. Cette année-là, il est élu au Parlement de Westminster à Londres mais refuse d'y siéger pour ne pas prêter allégeance à la reine dont il ne reconnaît pas la souveraineté sur l'Irlande du Nord.
Négociateur de l'Accord du Vendredi Saint qui mettra fin à trois décennies d'un conflit contre l'autorité britannique qui a fait plus de 3.000 morts, il est entre 1999 et 2002 ministre de l'Education dans un gouvernement d'union avec les protestants unionistes. Il est aussi perçu comme celui qui a convaincu l'IRA de s'affranchir définitivement de son passé, en démantelant son arsenal en 2005.
En mai 2007, il est nommé vice-Premier ministre de son ancien ennemi, le protestant Ian Paisley. En juin 2012, geste hautement symbolique, il échange une poignée de main avec Elizabeth II lors d'un événement culturel organisé en Irlande du Nord à l'occasion du jubilé de diamant de la reine. "Au revoir et que Dieu soit avec vous", lui déclare-t-il en gaélique, avant de lui traduire ses propos en anglais.
Auparavant, il avait achevé sa rédemption aux yeux de certains en condamnant en des termes implacables les meurtres, début 2009, de deux soldats et d'un policier. Mais les familles des victimes des bombes de l'IRA sont loin de lui avoir pardonné. "Qu'il aille rôtir en enfer pour l'éternité", a réagi mardi l'ancien ministre conservateur Norman Tebbit, dont la femme est sortie paralysée d'un attentat en 1984.
Après dix ans au poste de vice-Premier ministre, McGuinness avait démissionné début janvier. Déjà gravement malade, il avait renoncé à se représenter aux élections régionales de mars et avait annoncé son retrait de la vie politique. Père de quatre enfants, poète, joueur d'échecs et amateur de pêche à la mouche, il espérait toutefois continuer "à être un ambassadeur de la paix, de l'unité et de la réconciliation".