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jf16 General de Division
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jf16 General de Division
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Lun 8 Aoû 2016 - 21:42 | |
| - Citation :
- France: expulsion d'un Mauritanien "impliqué dans la mouvance radicale"
AFP 08/08/2016
Un Mauritanien présentant "une menace particulièrement grave" en raison de "son implication dans la mouvance radicale" a été expulsé lundi de France vers son pays, a annoncé le ministère de l'Intérieur, troisième expulsion du genre en moins d'une semaine.
L'implication d'Aly Kebe "dans la mouvance radicale et son comportement lié à des activités à caractère terroriste faisaient peser, en cas de maintien sur le territoire français, une menace particulièrement grave sur la sécurité publique", a indiqué le ministère dans un communiqué, sans plus de précision. Depuis 2012, 82 mesures d'expulsion ont été prononcées dans le cadre de la lutte antiterroriste. "D'autres dossiers sont en cours d'instruction", a ajouté le ministère.
Jeudi, un Algérien avait été expulsé vers son pays pour son "implication présumée dans des réseaux jihadistes", selon une source policière. Samedi, un Malien faisant peser une "menace grave" sur l'ordre public en France "pour son appartenance à la mouvance islamiste pro-jihadiste" a également fait l'objet d'une expulsion.
La France, placée sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis (130 morts), a été frappée par deux attentats en juillet: l'un à Nice le 14 juillet (85 morts), l'autre le 26 juillet contre une église du nord-ouest au cours duquel le prêtre a été égorgé.
http://www.lorientlejour.com/article/1000754/france-expulsion-dun-mauritanien-implique-dans-la-mouvance-radicale.html | |
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Mar 9 Aoû 2016 - 17:04 | |
| - Citation :
- JO-2016/Equitation: la France remporte le concours complet par équipes
AFP 09/08/2016
L'équipe du concours complet a offert le premier titre olympique à la France à Rio, avec un total de 169 points à l'issue du saut d'obstacles, devant l'Allemagne (172,80), tenante du titre, et l'Australie (175,30), mardi à Deodoro.
C'est le deuxième sacre pour les Français dans la discipline, après celui, rocambolesque, de 2004 à Athènes. Aux Jeux de Rome, en 1960, les +vestes bleues+ avaient conquis la médaille de bronze.
http://www.lorientlejour.com/article/1000922/jo-2016-equitation-la-france-remporte-le-concours-complet-par-equipes.html | |
| | | jf16 General de Division
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Mar 9 Aoû 2016 - 19:23 | |
| - Citation :
- Bulgarie: Mourad Hamyd accepte d'être extradé vers la France
AFP 09/08/2016
Mourad Hamyd, beau-frère de Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo en 2015 à Paris, accepte d'être remis à la France par la Bulgarie, a annoncé mardi à l'AFP son avocat, à la veille d'une audience d'extradition à Sofia.
"Il y a un mandat d'arrêt valable, Mourad Hamyd souhaite rentrer en France, il n'y a aucun obstacle juridique", a déclaré Dragomir Alexandrov, son avocat commis d'office en Bulgarie. Me Alexandrov a estimé que l'extradition de Mourad Hamyd, soupçonné d'avoir voulu rejoindre l'organisation Etat islamique en Syrie, pourrait intervenir dans une semaine. Interpellé par les autorités bulgares le 28 juillet après avoir été refoulé par la Turquie, Mourad Hamyd a depuis "prêté assistance aux enquêteurs", a souligné l'avocat. Mourad Hamyd, un Français âgé de 20 ans, doit comparaître mercredi devant un tribunal de Sofia qui doit statuer sur une demande d'extradition formulée par la France.
Selon le mandat d'arrêt européen émis par le tribunal de grande instance de Paris, consulté par l'AFP à Sofia, il est recherché pour "association de malfaiteurs en vue de préparation d'acte de terrorisme", un délit passible de dix ans de prison en France. Il est notamment soupçonné d'avoir cherché à rejoindre les rangs de l'organisation Etat islamique en Syrie, via la Bulgarie et la Turquie.
http://www.lorientlejour.com/article/1000914/bulgarie-mourad-hamyd-accepte-detre-extrade-vers-la-france.html | |
| | | jf16 General de Division
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Mer 10 Aoû 2016 - 15:37 | |
| - Citation :
- Attentat contre une église en France : un homme placé en garde à vue
AFP 10/08/2016
Un homme de 21 ans a été interpellé dans la région de Toulouse (sud-ouest) et placé en garde à vue dans l'enquête sur l'assassinat du prêtre égorgé fin juillet dans une église en France, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le jeune homme, interpellé lundi et toujours en garde à vue mercredi selon des sources judiciaire et policière, est actuellement entendu dans les locaux de la sous-direction antiterroriste. Sa garde à vue peut durer quatre jours, comme le prévoit la loi française dans les affaires de terrorisme.
Selon une source policière, il a eu des contacts téléphoniques avec les deux tueurs du prêtre de 85 ans, dont l'assassinat dans une église près de Rouen (nord-ouest) a été revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). Les enquêteurs, pour qui le jeune homme n'était pas présent sur place le jour de l'attaque, cherchent à savoir s'il s'est rendu à l'église de Saint-Etienne-du Rouvray dans les jours précédents.
Le 26 juillet, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous deux âgés de 19 ans, avaient pris en otage cinq personnes et tué le prêtre en pleine messe avant d'être abattus par la police. Les deux jeunes hommes, qui vivaient à 700 kilomètres de distance, avaient fait connaissance quelques jours avant leur passage à l'acte via la messagerie cryptée Telegram.
Dans cette affaire, un cousin d'Abdel Malik Petitjean, Farid K., a été mis en examen (inculpé) et écroué le 31 juillet. Né à Nancy (est), cet homme âgé de 30 ans "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente de son cousin", selon le parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, confiée à des juges antiterroristes. Plusieurs autres personnes, dont les noms sont apparus dans d'autres enquêtes, intéressent aussi à divers degrés les enquêteurs ou ont été inculpées.
http://www.lorientlejour.com/article/1001081/attentat-contre-une-eglise-en-france-un-homme-place-en-garde-a-vue.html | |
| | | jf16 General de Division
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Jeu 11 Aoû 2016 - 15:21 | |
| - Citation :
- jeudi 11 août 2016
Seulement 50% des Canadair disponibles
C'était déjà le cas hier, et la situation n'a pas évolué apparemment aujourd'hui : seulement 50% des 12 Canadair (dont un accidenté le 1er août à Ajaccio) sont disponibles pour les opérations de lutte contre les incendies, l'opération majeure restant celle menée sur plusieurs fronts au nord de Marseille. L'Intérieur estime que la totalité des Canadair seront en vol d'ici la fin de la semaine (1) soit un peu plus tôt que prévu. A ces appareils s'ajoutent deux autres CL-415 apportés par l'Italie : un premier appareil avait été pré-positionné dès le début de la crise des CL-415 français. Les deux autres appareils présentent moins d'avantages que les Canadair, notamment parce qu'ils doivent être ravitaillés au sol. Les Tracker ne portent que 3300 litres de retardant, tandis que les deux Dash, capables de 10.000 litres, sont moins maniables (c'est un avion de transport régional à l'origine). L'ampleur des dégâts matériels (plus de 3.000 ha ont brûlé en quelques heures), heureusement sans victime, va amener assez rapidement une autre phase, celle de questions. Depuis plusieurs années, la flotte de la sécurité civile devait faire l'objet de renforcement (évoqués très régulièrement par les parlementaires, pas une lubie de journaliste), qui commence seulement maintenant. Pour l'heure, les résultats de l'appel d'offres de l'Intérieur, pour remplacer les Tracker, ne sont toujours pas connus. Hors ces moyens nationaux et l'aide européenne, aucun dispositif de renfort n'est disponible. Il y a plusieurs années, Airbus Helicopters avait proposé en 2006-2007 un concept de piscine Aerazur embarquée à bord d'un H225 (d'une capacité d'environ 4000 litres), qui aurait donc été adaptable, de ce fait, aux aéronefs des armées (19 Caracal ont été livrés à la France) mais n'a pas convaincu la sécurité civile (qui ne travaille qu'avec des avions). Pourtant, en zone urbaine ou périrurbaine, une configuration de ce type est loin d'être inutile. Le groupe Airbus développe aussi, sans l'avoir vendu pour l'instant, un concept de largage utilisant un Casa 295 (l'armée de l'air dispose de 26 Casa 235 plus petits). Aux Etats-Unis, des kits de largage sont aussi ajoutés sur des C-130, un concept utilisé très ponctuellement en France par le passé.
(1) on ignore si cette promesse couvre aussi l'avion accidenté le 1er août.
Rappel : les pires années, par les surfaces brûlées, sont intervenues en 1990 (72.625 ha) et 2003 (73.300 ha et 200 bâtiments brûlés, notamment dans le Var), et la plus faible, en 2013 (3232 ha). L'incendie de Marseille représente donc l'équivalent des surfaces brûlées en 2013.
http://lemamouth.blogspot.fr/2016/08/seulement-50-des-canadair-disponibles.html | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| | | | Cherokee Colonel
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Jeu 11 Aoû 2016 - 21:51 | |
| Incendies dans le sud de la France : la piste criminelle évoquée - Citation :
- François Hollande a déclaré que certains feux seraient «d'origine criminelle» et a également appelé à punir les incendiaires. Mercredi, un homme a été interpellé près de Vitrolles et placé en garde à vue.
Les violents incendies qui ont détruit, mercredi, plus de 3000 hectares de garrigue au nord de Marseille sont désormais maîtrisés. Suite à la catastrophe, qui laisse un paysage désolé de collines calcinées et d'habitations noircies, les enquêteurs tentent d'en savoir plus sur les causes qui ont provoqué plusieurs incendies dans les Bouches-du-Rhône, dans la région de Béziers et dans les Pyrénées-Orientales, où 300 hectares sont partis en fumée ce jeudi matin. François Hollande a saisi ce jeudi l'occasion d'une visite éclair sur ses terres corréziennes pour lancer un avertissement aux incendiaires et féliciter les sapeurs-pompiers ou les engagés de la réserve opérationnelle. Aux auteurs des incendies, «dont certains d'origine criminelle», qui ont ravagé la garrigue au nord de Marseille, le chef de l'État a lancé: «Nous (les) retrouverons!», appelant aussi à leur «punition» par les tribunaux.
Mercredi après-midi, un homme a été interpellé et placé en garde à vue, a indiqué le parquet d'Aix-en-Provence. Aperçu à Vitrolles à proximité d'un départ de feu, le suspect aurait eu un comportement bizarre. Selon La Provence, il a en quelque sorte été «exfiltré». L'homme, originaire d'un quartier nord de Marseille, a en effet failli être lynché par des riverains qui s'interrogeaient sur sa présence. D'après une source proche de l'enquête interrogée par Reuters, cet homme de 50 ans a été interpellé alors qu'il était en train de prendre des photos du sinistre. Le suspect a été vu par un riverain en train de sortir d'un fourré avant un départ de feu, précise de son côté BFMTV. 1200 pompiers toujours mobilisés
Le président de la République, qui avait interrompu dans la matinée ses courtes vacances pour présider un Conseil restreint de sécurité et de défense à l'Élysée, n'a pas tari d'éloges sur «l'engagement» des sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires qui «paient un lourd tribut». Au total, 1200 pompiers étaient toujours mobilisés jeudi dans les Bouches-du-Rhône, redoublant de vigilance. Les feux étant désormais sous contrôle, le dispositif devait être progressivement allégé, selon Nicolas Faure, le lieutenant-colonel des sapeurs pompiers. «Demain (vendredi) il sera beaucoup plus léger. Nous allons vers une amélioration», a-t-il déclaré. Le mistral, qui avait attisé, la veille, les divers foyers, est demeuré faible ce jeudi. Toutefois, les pompiers s'employaient toujours à «noyer les points chauds», a précisé Nicolas Faure, expliquant que par endroits, des «braises dans la végétation» sont toujours actives et susceptibles de relancer les flammes.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/08/11/01016-20160811ARTFIG00288-incendies-dans-le-sud-de-la-france-la-piste-criminelle-evoquee.php Une Pensée pour Atlas , j'espere que tout va bien | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Ven 12 Aoû 2016 - 15:52 | |
| - Citation :
- France: la justice refuse la libération de la femme partiellement graciée par François Hollande
AFP 12/08/2016
La demande de libération conditionnelle d'une Française condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent a été rejetée vendredi, douchant les espoirs de ses proches après la grâce partielle accordée par le président François Hollande.
Jacqueline Sauvage, 68 ans, avait tué en 2012 de trois coups de fusil dans le dos son mari qui lui avait fait subir pendant 47 ans des violences, notamment sexuelles, dont ses quatre enfants avaient également été victimes. Elle avait été reconnue coupable, en première instance comme lors d'un procès en appel en décembre 2015. Le tribunal d'application des peines de Melun, en région parisienne, n'a pas suivi les réquisitions favorables du parquet à la remise en liberté de cette femme, devenue en France un symbole des violences conjugales. Le parquet va faire appel, a indiqué la procureure de Melun, Béatrice Angelelli.
"Ce qui ressort de la décision, c'est qu'il lui est reproché de ne pas avoir confirmé qu'elle avait finalement choisi de commettre ces faits", ont dit ses avocates, Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Lors du procès en appel, l'avocat général avait demandé la confirmation de la condamnation, jugeant que "la légitime défense n'est absolument pas soutenable".
Sa condamnation en appel avait suscité une vague de mobilisation initiée par ses trois filles, qui avaient témoigné à charge contre leur père, entrepreneur d'une société de transport, tué à 65 ans. Les milieux féministes avaient évoqué un "déni de justice".
La demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités et une pétition "Libérez Jacqueline!" avait recueilli 400.000 signataires en France.
Face à cette intense campagne, François Hollande avait accordé le 31 janvier une grâce présidentielle "partielle" à la sexagénaire. Cette grâce partielle permettait à Jacqueline Sauvage de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.
Jacqueline Sauvage avait subi une expertise psychologique et médicale afin d'"évaluer" sa "dangerosité". A l'issue de cette évaluation, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté avait émis un "avis défavorable" à sa libération.
http://www.lorientlejour.com/article/1001448/france-la-justice-refuse-la-liberation-de-la-femme-partiellement-graciee-par-francois-hollande.html | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Sam 13 Aoû 2016 - 21:34 | |
| - Citation :
- France : Une demande de suspension d'un arrêt anti-burkini rejetée
Reuters 13/08/2016
Le tribunal administratif de Nice (Alpes-Maritimes) a rejeté samedi une demande de suspension, déposée en référé, de l'arrêté pris par la mairie de Cannes interdisant le port du burkini sur les plages jusqu'à la fin août.
Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et les trois particuliers à l'origine de cette procédure jugeaient la décision du maire de Cannes liberticide et discriminatoire à l'encontre des baigneuses de confession musulmane. Dans son ordonnance, que Reuters a pu consulter, le juge des référés estime qu'il n'y a pas d'urgence à statuer, dans la mesure où la justice n'a été saisie que vendredi pour contester un arrêté signé le 28 juillet.
"Dans le contexte de l'état d'urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice (...) le port d'une tenue vestimentaire distinctive (...) peut en effet être interprétée comme n'étant pas (...) qu'un simple signe de religiosité", relève par ailleurs le juge.
"La mesure de police limitée au mois d'août ainsi prise par le maire de Cannes, qui s'emploie à concilier le respect des libertés et la sauvegarde de l'ordre, de la santé et sécurité publics, n'est pas disproportionnée par rapport au but poursuivi", ajoute-t-il.
La Ligue des droits de l'homme (LDH) a également annoncé, vendredi, son intention d'engager une action en justice contre l'arrêté municipal, mais aussi de déposer une plainte contre le maire auprès du procureur de la République.
"Détournant la laïcité de sa vocation, le maire de Cannes organise la discrimination contre des femmes qui ne commettent aucun délit, si ce n'est aux yeux du maire, d'avoir une certaine pratique de leur religion", peut-on lire dans un communiqué de l'association.
Pour justifier son interdiction du burkini, qui recouvre une grande partie du corps, le maire Les Républicains de Cannes, David Lisnard, a invoqué le risque de "troubles à l'ordre public", la laïcité et des questions d'"hygiène".
http://www.lorientlejour.com/article/1001661/france-une-demande-de-suspension-dun-arret-anti-burkini-rejetee.html | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Lun 15 Aoû 2016 - 13:42 | |
| - Citation :
- France : un autre maire interdit le burkini après des violences en Corse
AFP 15/08/2016
Le maire d'un village de Corse, île française en Méditerranée, a décidé d'interdire le burkini sur les plages de sa commune, à l'instar de deux autres édiles, après de violents incidents samedi entre des jeunes et des familles d'origine maghrébine, a-t-il annoncé lundi à l'AFP.
Selon certains témoins, la rixe avait éclaté après que des touristes avaient photographié des femmes se baignant en burkini, une tenue de bain qui couvre tout le corps. La bagarre avait fait cinq blessés et des dégâts matériels. Cent policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour ramener le calme.
Deux maires du sud de la France avaient déjà proscrit la baignade en burkini ces dernières semaines, suscitant un début de polémique entre tenants d'une stricte laïcité dans l'espace public et défenseurs de la liberté d'expression.
L'arrêté anti-burkini sera enregistré dès mardi en préfecture, a précisé Ange-Pierre Vivoni, maire socialiste de Sisco (nord de l'île), qui a dit s'appuyer sur les deux arrêtés précédent, notamment celui de la mairie de Cannes, validé par la justice. Le maire a par ailleurs décidé d'annuler les festivités du 15 août prévues dans la commune, "pas pour des raisons de sécurité mais parce que les habitants n'ont pas la tête à ça".
Une enquête a été ouverte "pour violence en réunion", pour "établir l'origine" des faits de samedi, selon le parquet de Bastia. Environ 500 personnes ont participé dimanche à Bastia, dans le nord de l'île, à un rassemblement dans une atmosphère tendue. Criant "aux armes, on va monter parce qu'on est chez nous", la foule s'est dirigée vers le quartier Lupino, un quartier périphérique populaire et métissé, dont les gendarmes ont dû bloquer l'entrée.
Plusieurs incidents en lien avec la communauté musulmane sont survenus ces derniers temps en Corse. En décembre, un lieu de prière musulman avait été saccagé après une attaque contre des pompiers pour laquelle des jeunes d'origine maghrébine avaient été mis en cause.
Le mois dernier, l'assemblée de Corse a adopté une résolution demandant à l'Etat de fermer les lieux de culte musulman fondamentalistes dans cette île, quelques heures après que le FLNC, un groupe indépendantiste, eut menacé les "islamistes radicaux" d'une "réponse déterminée" en cas d'attaque.
http://www.lorientlejour.com/article/1001846/france-un-autre-maire-interdit-le-burkini-apres-des-violences-en-corse.html | |
| | | Barsdz Adjudant
messages : 390 Inscrit le : 12/08/2014 Localisation : in the water Nationalité :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Lun 15 Aoû 2016 - 15:26 | |
| Du moment que la personne a son visage apparent je ne vois pas en quoi sa les déranges,voir des homosexuelles ou nudiste ces mieux apparaments,l'occident vie à l'envers très triste pour un pays se disant de racine chrétienne,ils ont tout oublié | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| | | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Mar 16 Aoû 2016 - 17:49 | |
| - Citation :
- France: deux migrants blessés par balles après une rixe dans un camp
AFP 16/08/2016
Deux hommes ont été blessés par balles lundi soir dans le camp de migrants de Grande-Synthe, au nord de la France, après une altercation, mais leurs jours ne sont pas en danger, a-t-on appris de sources concordantes.
Vers 20H00 GMT lundi, "la police a été appelée au camp de la Linière à Grande-Synthe suite à une rixe entre migrants avec coups de feu", a déclaré la préfecture du département à l'AFP. Sur place, la police a découvert "un migrant d'origine irakienne de 30 ans présentant une plaie par balle au niveau du pubis et un autre, âgé de 25 ans, de nationalité inconnue, qui présentait une blessure au niveau du flanc gauche", a indiqué une source policière. Ces deux migrants, chacun touché par "une seule balle de petit calibre", ont été transportés à l'hôpital de Dunkerque, la ville proche de ce camp qui accueille près de 800 migrants. Le camp de migrants de Grande-Synthe, dit de La Linière, a été construit aux normes humanitaires internationales par l'organisation Médecins sans frontières, en collaboration avec la ville de Grande-Synthe. Comme la "Jungle" de Calais, à une cinquantaine de kilomètres de là, il accueille des migrants de diverses origines, et des bagarres éclatent parfois. A Calais, un migrant éthiopien avait été tué lors d'une rixe le 26 juillet, pour la première fois depuis la formation du camp en avril 2015.
"Une enquête de police est en cours pour connaître les circonstances précises de cette rixe et l'auteur des coups de feu" à Grande-Synthe, a ajouté la préfecture. Dans ce même camp, deux personnes avaient déjà été blessées par arme blanche dans la nuit de dimanche à lundi, selon la police.
http://www.lorientlejour.com/article/1001955/france-deux-migrants-blesses-par-balles-apres-une-rixe-dans-un-camp.html | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Actualités Françaises Mer 17 Aoû 2016 - 0:02 | |
| Je ne me préoccupe pas vraiment de ce qui se passe en France (ce pays n'est rien pour moi si ce n'est le lieu de residence de nombreux Marocains et un encombrant/recalcitrant/ "allié" pour mon pays). Ce pays vit une phase de décadence (economique, intelectuelle, politique) qui crée des tensions et cherche des boucs emissaires exterieurs (en l'occurence un Islam qui serait exhogène à la France). Pourtant, je vais poster un article sur ce qui se passe en France car je trouve ce papier de très grande qualité: C'est paru sur le Blog de Mediapart - Citation :
- La laïcité, nouvelle religion nationale
16 août 2016 Par Jean-François Bayart Nicolas Sarkozy a parlé de « laïcité positive », ce qui revenait à relativiser la séparation des cultes et de l’Etat instituée par la loi de 1905, à la fois pour mieux contrôler l’islam et pour renouer avec les racines « millénaires » de la France, comme il aime à le dire en reprenant une thématique du Front national et de la droite antirévolutionnaire, afin de suggérer son attachement au statut de « fille aînée de l’Eglise », dont s’est longtemps targuée la monarchie. « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes (…) la laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire, elle n’aurait pas dû », a-t-il déclaré dans son discours du Palais de Latran, le 20 décembre 2007, avant d’en appeler à la « transcendance » et à la « spiritualité » et d’affirmer que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » – mais sans doute l’imam ?
Manuel Valls, droit dans ses gardianes de fils d’immigrés catalans, incarne une « laïcité exigeante », se prononce pour une « défense intransigeante de la laïcité », estime que « le voile, qui interdit aux femmes d’être ce qu’elles sont, doit rester pour la République un combat essentiel », y compris à l’Université. Ses positions sont d’autant plus marquées qu’il n’a jamais fait preuve d’une grande empathie pour les institutions représentatives des musulmans, notamment pendant son passage place Beauvau, alors qu’il est prodigue en manifestations de sympathie à l’égard des institutions et de la religiosité juives dont il salue les rites : « porter la kippa, manger casher et réaliser la circoncision ». Ce fut d’ailleurs au cours d’un dîner des Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 18 janvier 2016, qu’il choisit de s’en prendre violemment, et assez curieusement, en cette circonstance, à l’Observatoire de la laïcité, jugé trop timoré, voire ambigu, dans sa condamnation de l’islam politique. En revanche, Manuel Valls n’entretient pas de relations chaleureuses avec la hiérarchie catholique, ce dont celle-ci s’est irritée.
Avec quelques nuances entre eux, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls portent donc politiquement, au sommet de l’Etat, une conception offensive de la laïcité qui s’est développée dans la société sous la plume et par la bouche d’intellectuels de renom. Cette sensibilité pointe sans ambages un danger, voire un adversaire, sinon un ennemi : l’islam. Ce en quoi elle rejoint les alarmes du Front national. Par ailleurs, la laïcité, ainsi entendue, est asymétrique car elle ne montre pas la même susceptibilité à l’égard des deux autres grandes religions de la France, le christianisme et le judaïsme, vis-à-vis desquelles elle multiplie les connivences. Il s’agit donc moins de l’idée laïque, basée sur la séparation des cultes et de l’Etat qu’a instituée la loi de 1905, que de laïcisme, dont on considère désormais qu’il est consubstantiel à la République.
Ce laïcisme reprend, par rapport à l’islam, et seulement par rapport à l’islam, la ligne des amendements aspirant à une « laïcisation intégrale » qu’avaient introduits, en 1905, certains députés de gauche, mais que la Chambre avaient écartés, à la demande du rapporteur de la loi, Aristide Briand. Celui-ci, ainsi que Ferdinand Buisson, Jean Jaurès et, plus tardivement, Georges Clemenceau, voulaient que la loi de séparation soit une « loi de liberté ». Et libérale, elle l’est en effet, notamment grâce à une série de dispositions complémentaires qui furent très rapidement adoptées pour apaiser le climat religieux et dégager des réponses pragmatiques aux problèmes que soulevait son application sur le terrain. « Les parlementaires n’oeuvraient pas dans l’absolu, mais dans un débat permanent qui était une véritable maïeutique, à la manière d’un ingénieur plus que d’un idéologue (…) », rappelait Emile Poulat, le grand spécialiste de la question[1].
Les laïcistes contemporains ne sont donc pas fidèles à l’esprit de la loi de 1905, contrairement à ce qu’ils prétendent. Ils sont en réalité des salafistes de la laïcité, des fondamentalistes, en ce sens qu’ils veulent revenir à son âge d’or supposé, qui n’existe que dans leur imagination. Leur démarche s’apparente à l’ « invention de la tradition » dont parlaient les historiens britanniques Eric Hobsbawm et Terence Ranger. La loi de 1905 ne comporte d’ailleurs pas le substantif de laïcité, mais seulement l’adjectif. En outre, la République française n’est devenue « laïque » qu’à la faveur de la Constitution de 1946. L’insistance d’une partie de l’opinion, des intellectuels et des gens de média, ou de la classe politique, quant à la mise en œuvre d’une « laïcité intégrale » tend à transformer celle-ci en religion nationale, à laquelle les bons citoyens doivent observance : du porc tu mangeras, de l’alcool tu boiras. Car, inquiétude et débat sur l’ « identité nationale » faisant, la laïcité est devenue l’emblème de celle-ci, et non plus seulement un mode légal d’organisation des rapports entre l’Etat et les cultes. Une fois de plus, l’ « identité » s’est substituée au droit. L’on assiste en définitive à une forme de confessionnalisation de l’Etat, qui cesse d’être « séparé » de la nouvelle religion nationale, le laïcisme, et se doit d’imposer celle-ci aux consciences.
De ce point de vue, les arrêtés municipaux proscrivant le port du burkini sont révélateurs. A Villeneuve-Loubet, « l’accès aux plages et à la baignade sont interdits (…) à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades », car – poursuit le texte municipal – « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques (sic !) de troubles à l’ordre public ». Outre le fait que le lien entre le burkini et le terrorisme est fantasmatique – sur ses photos de vacances, Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher, posait aux côtés de sa petite amie en bikini – un tel arrêté en vient à interdire dans l’espace public, la plage, un vêtement que ne pénalise pas la loi de 2010 relative à l’interdiction de la burqa et du niqab, au motif que ces vêtements dissimulent le visage, ce que ne fait pas le burkini. Il va de soi que, dans l’esprit des édiles qui ont pris de tels arrêtés, le port de la kippa, de la soutane, du col de clergyman ou de la cornette ne contrevient pas à la « laïcité »…
Une telle confessionnalisation de l’Etat, fût-elle laïque, est asymétrique sur le plan religieux, par définition. Elle le fut dans toute l’Europe post-tridentine, tantôt au profit du catholicisme ou de l’anglicanisme, tantôt à celui de telle ou telle confession protestante. Elle l’est dans une République française dont la religion nationale est devenue le laïcisme, avec son orthopraxie vestimentaire et alimentaire. Ecoutons à nouveau Nicolas Sarkozy, dans le Palais de Latran : « La laïcité n'a pas le pouvoir 3 de couper 3 la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d'histoire, de patrimoine, d'art et de traditions populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser 3. Arracher 3 la racine, c'est perdre 3 la signification, c'est affaiblir 3 le ciment de l'identité nationale, c'est dessécher 3 davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire. C'est pourquoi nous devons tenir 3 ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer 3 les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser 3, tout en défendant la laïcité, enfin parvenue à maturité. »
Dans son esprit, la « défense de la laïcité » est associée à la « valorisation » des « racines chrétiennes de la France » dont l’arrachage équivaudrait à « affaiblir le ciment de l’identité nationale ». Tout n’est pas faux dans cette affirmation. L’ancien ministre Roger Fauroux, auteur d’un rapport mesuré sur l’islam en France, souriait – et s’inquiétait – d’avoir entendu dans un musée une jeune fille d’origine maghrébine s’étonner que les artistes de la Renaissance peignissent tant de « baby sitters », faute d’identifier la représentation de la Vierge Marie ! L’art religieux catholique fait en effet partie du patrimoine et de la culture générale de la société française, que les citoyens musulmans n’ont aucun intérêt à ignorer, et qui n’a plus nécessairement trait à la croyance.
Mais Nicolas Sarkozy parle-t-il de la même manière des « racines islamiques » de la France, dont l’ « écriture soufique » se lit non seulement au Puy-en-Velay, comme il le déclara doctement un jour – le soufisme est la voie mystique de l’islam, et non une écriture ! –, mais aussi à Cruas ou à Narbonne, par exemple ? La droite identitariste, dont il ne cache plus les affinités électoralement intéressées qu’il cultive avec elle, ne voit-elle pas dans la bataille de Poitiers – largement « inventée » pour la circonstance, si l’on se fie aux historiens – un événement fondateur de la France, par défaite des envahisseurs musulmans ? Différents groupuscules extrémistes de cette obédience n’ont-ils pas pour héros tutélaire Charles Martel ? Nicolas Sarkozy, qui déclarait, au Palais de Latran, que « la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient », en dit-il autant à propos des musulmans ? De la même manière, Manuel Valls aime la kippa, la nourriture casher, la circoncision, mais non le voile. Nous sommes loin de la laïcité telle que la définissait Ernest Renan : « L’Etat neutre entre les religions ».
Il est en effet de notoriété publique que la laïcité, pour les laïcistes partisans de son application « exigeante », n’est pas un instrument de séparation de la religion et de l’Etat, mais une arme contre l’islam. Peu importe, dans l’immédiat, les origines de ce biais idéologique, coloniales pour les uns, liées à la volonté de garantir l’égalité des sexes pour les autres. Peu importe également qu’il repose sur des contresens culturalistes, à savoir les postulats selon lesquels l’islam est incapable de différencier le politique du religieux et n’a pas connu sa Réforme. « Ce qui est possible avec certaines religions fondées sur la séparation du temporel et du spirituel, ne l’est pas avec l’islam. Rien n’y est détachable. L’islam est un bloc. Tout ce qui est à Allah est à Allah et tout ce qui est à César est encore à Allah », écrit, par exemple, Philippe de Villiers dans Les Mosquées de Roissy.
En réalité, toute la grande tradition philosophique musulmane effectue cette distinction. L’école hanbalite, qui tend à la relativiser, et dont s’inspire une partie du salafisme en se situant dans la continuité de Ibn Taymiyya (1263-1368), a toujours été minoritaire, notamment dans l’Empire ottoman, de rite hanéfite libéral. Depuis 1744, le système politique saoudien lui-même est bâti sur une alliance entre des uléma wahhabites, qui dispensent le magistère religieux, et la famille Al-Saoud, qui exerce le pouvoir politique, non sur une confusion des deux sphères. Autant que religieux, cet Etat est familial. Ce qui laisse au jeu politique toute sa place : jeu factionnel entre les princes, digne de la cour de Versailles ; mais aussi jeu stratégique de Realpolitik toute westphalienne, quand l’Arabie saoudite accueille les Frères musulmans égyptiens persécutés par Nasser, dans les années 1950-1970, mais les rejette comme « terroristes » en 2014 dans le cadre de sa rivalité avec le Qatar, qui les accueille.
De même, l’islam n’a cessé de se réformer. L’ironie est que les répulsifs préférés des identitaristes laïcistes, les Frères musulmans et les djihadistes qui se réclament de Sayyid Qutb (1906-1966), l’héritier spirituel de leur fondateur, Hasan al-Banna (1906-1949), ou les salafistes, s’inscrivent dans la lignée de Jamal Eddine al-Afghani (1838-1897), le grand penseur réformateur dont les historiens débattent de la foi réelle, et qui polémiqua avec Renan lors de son séjour à Paris, ou dans celle de ses disciples Muhammad Abduh (1849-1905), le modernisateur de l’Université d’Al-Azhar, au Caire, ou Rachid Ridha (1865-1935), beaucoup plus conservateur. Et, en Iran, une partie notable du clergé chiite et de l’élite républicaine révolutionnaire se retrouve dans la pensée aristotélicienne de Mahmoud Shahabi Khorassani (1903-1988), clerc et professeur de théologie à l’Université publique de Téhéran, qui se retira en France (l’Imam Khomeiny était lui-même plutôt néoplatonicien et adepte de la gnose, de l’erfan). Autrement dit, les Frères musulmans et les salafistes contemporains sont les enfants de ce que l’historienne Nadine Picaudou nomme le « moment moderne » de l’islam. Contrairement à ce que l’on pense souvent, ils ne sont en rien des traditionalistes.
La belle Réforme !, s’écrieront les identitaristes de l’Occident. Ils oublieront que Calvin, cet ancêtre apocryphe de l’esprit du capitalisme, instaura une théocratie et n’hésita pas à faire brûler son compatriote français Jean Servet. La Réforme n’est cette panacée que l’on veut nous faire croire. Et le fondamentalisme, musulman comme chrétien, se positionne contre la tradition. Mohamed Tozy estime ainsi que le salafisme est une « idéologie conservatrice particulièrement moderne », dotée d’un « potentiel sécularisant », qui libère ses adeptes « des pesanteurs de l’historicité globale » et leur donne les moyens de se mouvoir dans le monde[2]. Il est un style, global, au même titre que le hip-hop. Il est aussi un romantisme dans son rapport à l’ « invention de la tradition », à la violence, voire, pour certains des djihadistes qui s’en réclament, au nihilisme.
Las, les fondamentalistes laïcistes, comme tous les fondamentalistes acquis à l’illusion identitaire, essentialisent l’islam, et ses courants, alors que ceux-ci se chevauchent plus ou moins parce qu’ils sont évolutifs politiquement, en tant que phénomènes historiques. Ainsi, en Egypte, des Frères musulmans. Ceux-ci sont passés de l’action culturelle, presque gramscienne, avec Banna, entre les deux guerres, à la légitimation du djihad armé, sous la plume de Qutb, du fait de la répression nassérienne dans les années 1960, avant de composer avec Anouar Sadate, en 1978, pour reprendre le fil de leur présence sociale, culturelle et parlementaire dans les quartiers, , puis de gagner les élections à la suite d’une révolution à laquelle ils n’avaient pas participé, pour être finalement renversés et pourchassés par le maréchal Sissi. Ainsi, encore, de leurs rivaux salafistes, longtemps hostiles au « hezbisme », à la participation au système partidaire, mais qui se constituent finalement en Hizb al-Nour après 2011, remportent quelque 22,5% des suffrages exprimés… et apportent leur soutien au coup d’Etat de 2013.
Quoi qu’il en soit, à force de se battre contre des moulins islamiques, les don Quichotte du laïcisme assignent aux musulmans un statut de citoyens douteux, toujours suspects de subvertir les fondements de la République faute de pouvoir les comprendre culturellement, et sans cesse invités à se désolidariser de djihadistes avec lesquels ils n’ont rien à voir, sinon de par leurs origines sociologiques ou géographiques. L’aveu en fut à nouveau fait au lendemain de l’assassinat du père Hamel. Manuel Valls choisit ce moment curieux pour reposer le problème du financement étranger de l’islam. Cela n’avait aucun rapport avec l’événement tragique qu’il prit pour prétexte, et établissait un amalgame pour le moins fâcheux entre les agissements criminels de deux jeunes hommes et l’ensemble des musulmans, à un moment où les responsables et les fidèles de toutes les religions s’évertuaient à montrer leur concorde. En outre, pourquoi mettre en exergue la question du financement étranger de l’islam, et ne rien dire des liens du christianisme évangélique avec les Etats-Unis, du judaïsme avec Israël, de l’orthodoxie avec la Russie, de l’Eglise catholique avec le Vatican – sinon pour rappeler que, décidément, l’islam n’est pas une religion comme les autres ?
Renan, réveille-toi, ils sont devenus fous ! Encore plus révélateur fut le choix du chef de l’Etat pour présider à la résurrection de la Fondation des œuvres de l’islam, dont d’emblée on eut peine à comprendre pourquoi la nouvelle mouture réussirait là où l’ancienne avait échoué. Un homme – admettons, encore qu’il y aurait eu quelque panache à retenir une femme et à se départir de la sagacité ethnographique censée pénétrer l’âme des indigènes misogynes. La France n’a-t-elle pas envoyé ses troupes en Afghanistan pour y défendre le deuxième sexe ? Mais un homme non musulman, voilà une faute politique, et même de goût, que n’aurait pas commise un administrateur des colonies au Sénégal ou le Bureau des affaires arabes au Maroc. Et quel homme ! Jean-Pierre Chevènement, proche de feu Saddam Hussein dont Daech est le légataire universel, ancien partisan de l’Algérie française, houspilleur des « sauvageons » de banlieue, et hostile au port du voile à l’Université. Bravo, l’artiste !
De ce point de vue, les salafistes de la laïcité trahissent l’esprit de la loi de 1905 à double titre. En premier lieu, l’esprit laïque était une pragmatique, qui entendait simplement « déclarer Dieu d’ordre privé, et non d’ordre public », selon les mots de Pierre Laffitte. Or, les laïcistes n’ont de cesse de publiciser et de politiser l’islam, que la plupart des musulmans vivent dans l’ordre privé. Leur approche de la religion du Prophète est sans concession. Or, les grands radicaux, les Gambetta, les Ferry, les Buisson, les Littré qui n’étaient pas des tièdes, se définissaient eux-mêmes comme des « opportunistes », ayant le sens des compromis – ce qui n’a rien à voir avec les compromissions – comme ils l’ont démontré en acceptant la Constitution un tantinet boiteuse de 1875, sachant donner du temps au temps pour convaincre les citoyens du bien-fondé de la Raison et du Progrès, convaincus que la République devait être « transactionnelle » et toujours préférer le « consensus » à l’ « intransigeance » – cette « intransigeance » dont se flatte Manuel Valls, précisément. En ces temps difficiles d’après-défaite, où rien n’était définitivement gagné contre les monarchistes, les radicaux ne doutaient pas que républicanerait bien qui républicanerait le dernier. Et ils ont fait adopter par le Parlement un train impressionnant de lois progressistes et libérales, ainsi que le plan Freycinet d’investissement public dans les départements, dont on chercherait vainement l’équivalent pendant les législatures de la gauche contemporaine. A se focaliser sur la loi de 1905, les fondamentalistes de la laïcité en oublient les années 1880.
En second lieu, la séparation de 1905 ne s’attaquait pas au catholicisme en tant que tel, mais à l’ultramontanisme, c’est-à-dire à l’obéissance revendiquée de certains catholiques au Souverain Pontife, et au détriment de la souveraineté du peuple qu’exprimait le suffrage universel (des seuls hommes, doit-on rappeler aux salafistes de la laïcité, prompts à défendre les droits des femmes que ne respectait pas leur République idéale). Curieusement, les dirigeants politiques laïcistes d’aujourd’hui – à la différence des intellectuels du même bord – pactisent avec l’ultramontanisme, si l’on peut dire, au sein de l’islam puisqu’ils en ont délégué, pendant des décennies, la gestion « consulaire » à certains Etats plus ou moins amis, tels que l’Algérie, le Maroc, la Turquie, désireux de garder le contrôle de leurs ressortissants. Rappelons, par ailleurs, que la loi de 1905 ne s’appliquait pas aux départements d’Algérie, où le colonisateur voulait surveiller les institutions islamiques grâce au maintien du modèle césaro-papiste hérité de l’Empire ottoman et assurant la subordination du champ religieux à l’Etat, au grand dam des uléma réformistes qui voulaient, à l’instar de Ben Badis, l’institution de la laïcité.
Quoi qu’il en soit, la séparation, toute libérale que fût la loi de 1905, fut vécue de manière traumatique par les catholiques, ainsi que l’a rappelé Nicolas Sarkozy dans son discours du Palais de Latran, en parlant « des souffrances que sa mise en œuvre a provoquées ». Mais ces souffrances, pour regrettables qu’elles fussent, étaient celles d’une religion dominante qui avait elle-même beaucoup fait souffrir les incroyants et les autres croyants, et dont l’Eglise, richissime, avait partie liée avec les monarchistes. Il n’en est pas de même de l’islam qui, en Europe, est la religion des pauvres, des subalternes, des quartiers populaires. Contrairement à la laïcité de 1905, y compris celle des partisans de la « laïcisation intégrale », le laïcisme contemporain prend pour cible les déshérités, les défavorisés de la République. Et, fidèle à l’esprit du temps, travaillé par cette triangulation entre le libéralisme du capitalisme mondial, l’universalisation de l’Etat-nation et la rétraction culturaliste qui est constitutive du national-libéralisme, il travestit la question sociale en question identitaire en oubliant au passage que l’action religieuse fut souvent un moyen d’affirmation et d’émancipation pour les catégories subordonnées, ainsi que l’a démontré le grand historien – marxiste – de la formation de la classe ouvrière anglaise, Edward Thompson. Républicains sincères, cherchez l’erreur…
[1] Emile Poulat, Scruter la loi de 1905. La République française et la Religion, Paris, Fayard, 2010, p. 173
[2] Mohamed Tozy, « Les enchaînements paradoxaux de l’histoire du salafisme. Instrumentalisation politique et actions de sécularisation » in Irene Bono, Béatrice Hibou, Hamza Meddeb, Mohamed Tozy, L’Etat d’injustice au Maghreb. Maroc et Tunisie,Paris, Karthala, 2015, pp. 250 et 252.
https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/160816/la-laicite-nouvelle-religion-nationale |
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| Sujet: Re: Actualités Françaises Mer 17 Aoû 2016 - 17:56 | |
| - Citation :
- Un hélicoptère de la gendarmerie visé par des tirs de fusées d’artifice à Bure
Posté dans Gendarmerie par Laurent Lagneau Le 17-08-2016
Depuis maintenant plusieurs semaines, les opposants au centre de stockage des déchets radioactifs (Cigéo) qui est en cours de construction à Bure (Meuse) ont durci le ton, dans la droite ligne de ce que l’on a déjà pu voir à Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens, où, d’ailleurs, un rapport de la gendarmerie avait fait état du tir d’une fusée en direction de l’un de ses hélicoptères.
Justement, un incident du même genre s’est produit le 14 août à Bure. En effet, selon des informations du Parisien, confirmées plus tard par d’autres sources, un hélicoptère de la gendarmerie a été la cible d’au moins une demi-douzaine de tirs de fusées d’artifice. L’appareil a même dû effectuer une manoeuvre délicate pour éviter d’être touché par l’un d’eux.
La veille, environ 250 activistes, dont certains étaient cagoulés, avaient détruit le mur d’enceinte protégeant le chantier. Depuis, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a déposé plainte pour dégradation de biens et occupation illégale d’un terrain privé.
Quant aux tirs ayant visé l’hélicoptère, le procureur de Bar-le-duc, Rémi Coutin, a demandé l’ouverture d’une enquête pour « violence avec arme par destination, commise en réunion et à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique ». Ce qui peut aboutir à une peine de 10 ans de prison… à condition de pouvoir identifier le (ou les) auteur(s) de ces tirs.
« Cela fait trois ans que je suis procureur de la République à Bar-le-Duc. C’est la première fois que je vois une telle importance dans les actes de délinquance en réaction à ce projet et une telle fréquence d’infractions. La question est de savoir si ça va s’inscrire dans l’avenir ou pas? », a confié Rémi Coutin à France Bleu Lorraine.
http://www.opex360.com/2016/08/17/helicoptere-de-la-gendarmerie-vise-par-des-tirs-de-fusees-dartifice-bure/ | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Mer 17 Aoû 2016 - 18:06 | |
| - Citation :
- Le dispositif de l’opération Sentinelle va s’adapter pour la rentrée
Posté dans Opérations, Sécurité par Laurent Lagneau Le 17-08-2016
Alors que l’État islamique (EI ou Daesh) recule en Irak, en Syrie et même en Libye, le retour éventuel des jihadistes français dans l’Hexagone est « un sujet que nous essayons d’anticiper », aurait affirmé, en privé, le président Hollande, selon Le Parisien. « La coalition anti-EI se donne entre six mois et un an avant de remporter la bataille sur le terrain. Nous devons nous projeter dans l’après », aurait-il ajouté.
En effet, si ces individus reviennent en France – certains ont déjà été visés par des frappes aériennes pour les « neutraliser », avance Le Parisien – alors ils constitueront une grave menace dans la mesure où, lors de leur séjour en Irak ou en Syrie, ils se seront aguerris et auront acquis des compétences utiles pour commettre des attentats.
Aussi, le défi sera de les identifier afin, éventuellement, de les envoyer en prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (Gilles Le Guen, le jihadiste d’AQMI, a ainsi été condamné à 8 ans de prison pour ce motif) voir pour crimes de guerre, à condition de disposer de preuves, ce qui sera compliqué…
En attendant, la menace terroriste reste à un niveau élevé et, en conséquence, les dispositifs de sécurité seront « adaptés » afin de « permettre un niveau de sécurité toujours plus important », a affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, à l’issue d’un nouveau Conseil de défense, ce 18 août.
Ainsi, le ministre a une nouvelle fois indiqué que la priorité sera donnée aux « gardes dynamiques », en lieu et place des « gardes statiques ». Car, a-t-il continué, « dès lors que les terroristes peuvent frapper de façon indéterminée, à tout moment et en tout lieu, il est important d’avoir des patrouilles dynamiques circulant sur l’ensemble du territoire national qui soient susceptibles de mettre fin à ces actes terroristes s’ils devaient se produire. »
S’agissant de l’opération Sentinelle, ses effectifs resteront à leur plus haut niveau (10.000 soldats). Mais « nous allons procéder à quelques adaptations », a indiqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.
« D’abord parce que les grands événements de l’été seront passés, donc il y aura un rééquilibrage entre les effectifs de Sentinelle affectés à la province et ceux affectés à Paris. Ensuite, parce que sur l’ensemble des forces de Sentinelle, il y aura une disponibilité d’une force de 3.000 militaires qui pourront à tout moment venir en soutien de telle ou telle demande qui serait faite par le ministère de l’Intérieur », a expliqué M. Le Drian.
« Enfin, nous avons décidé de renforcer la dynamique de la mobilité, pour permettre des îlots de sécurité renforcés, en particulier sur la capitale, afin d’assurer dans les meilleures conditions la sécurité des Françaises et des Français, dès la fin du mois d’août », a ajouté le ministre de la Défense.
Enfin, des mesures spécifiques seront prises pour la protection des établissements scolaires. Le détail en sera donné le 24 août par M. Cazeneuve et Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale. Pour rappel, dans sa revue de propagande francophone Dar al-Islam, l’EI avait menacé les écoles françaises, accusées de « faire partager les valeurs de la République.
http://www.opex360.com/2016/08/17/le-dispositif-de-loperation-sentinelle-va-sadapter-pour-la-rentree/ | |
| | | Gémini Colonel-Major
messages : 2735 Inscrit le : 09/12/2009 Localisation : Un peu partout!!! Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Ven 19 Aoû 2016 - 13:40 | |
| - alphatango a écrit:
- Je ne me préoccupe pas vraiment de ce qui se passe en France (ce pays n'est rien pour moi si ce n'est le lieu de residence de nombreux Marocains et un encombrant/recalcitrant/ "allié" pour mon pays). Ce pays vit une phase de décadence (economique, intelectuelle, politique) qui crée des tensions et cherche des boucs emissaires exterieurs (en l'occurence un Islam qui serait exhogène à la France).
Pourtant, je vais poster un article sur ce qui se passe en France car je trouve ce papier de très grande qualité:
C'est paru sur le Blog de Mediapart
- Citation :
- La laïcité, nouvelle religion nationale
16 août 2016 Par Jean-François Bayart Nicolas Sarkozy a parlé de « laïcité positive », ce qui revenait à relativiser la séparation des cultes et de l’Etat instituée par la loi de 1905, à la fois pour mieux contrôler l’islam et pour renouer avec les racines « millénaires » de la France, comme il aime à le dire en reprenant une thématique du Front national et de la droite antirévolutionnaire, afin de suggérer son attachement au statut de « fille aînée de l’Eglise », dont s’est longtemps targuée la monarchie. « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes (…) la laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire, elle n’aurait pas dû », a-t-il déclaré dans son discours du Palais de Latran, le 20 décembre 2007, avant d’en appeler à la « transcendance » et à la « spiritualité » et d’affirmer que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » – mais sans doute l’imam ?
Manuel Valls, droit dans ses gardianes de fils d’immigrés catalans, incarne une « laïcité exigeante », se prononce pour une « défense intransigeante de la laïcité », estime que « le voile, qui interdit aux femmes d’être ce qu’elles sont, doit rester pour la République un combat essentiel », y compris à l’Université. Ses positions sont d’autant plus marquées qu’il n’a jamais fait preuve d’une grande empathie pour les institutions représentatives des musulmans, notamment pendant son passage place Beauvau, alors qu’il est prodigue en manifestations de sympathie à l’égard des institutions et de la religiosité juives dont il salue les rites : « porter la kippa, manger casher et réaliser la circoncision ». Ce fut d’ailleurs au cours d’un dîner des Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 18 janvier 2016, qu’il choisit de s’en prendre violemment, et assez curieusement, en cette circonstance, à l’Observatoire de la laïcité, jugé trop timoré, voire ambigu, dans sa condamnation de l’islam politique. En revanche, Manuel Valls n’entretient pas de relations chaleureuses avec la hiérarchie catholique, ce dont celle-ci s’est irritée.
Avec quelques nuances entre eux, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls portent donc politiquement, au sommet de l’Etat, une conception offensive de la laïcité qui s’est développée dans la société sous la plume et par la bouche d’intellectuels de renom. Cette sensibilité pointe sans ambages un danger, voire un adversaire, sinon un ennemi : l’islam. Ce en quoi elle rejoint les alarmes du Front national. Par ailleurs, la laïcité, ainsi entendue, est asymétrique car elle ne montre pas la même susceptibilité à l’égard des deux autres grandes religions de la France, le christianisme et le judaïsme, vis-à-vis desquelles elle multiplie les connivences. Il s’agit donc moins de l’idée laïque, basée sur la séparation des cultes et de l’Etat qu’a instituée la loi de 1905, que de laïcisme, dont on considère désormais qu’il est consubstantiel à la République.
Ce laïcisme reprend, par rapport à l’islam, et seulement par rapport à l’islam, la ligne des amendements aspirant à une « laïcisation intégrale » qu’avaient introduits, en 1905, certains députés de gauche, mais que la Chambre avaient écartés, à la demande du rapporteur de la loi, Aristide Briand. Celui-ci, ainsi que Ferdinand Buisson, Jean Jaurès et, plus tardivement, Georges Clemenceau, voulaient que la loi de séparation soit une « loi de liberté ». Et libérale, elle l’est en effet, notamment grâce à une série de dispositions complémentaires qui furent très rapidement adoptées pour apaiser le climat religieux et dégager des réponses pragmatiques aux problèmes que soulevait son application sur le terrain. « Les parlementaires n’oeuvraient pas dans l’absolu, mais dans un débat permanent qui était une véritable maïeutique, à la manière d’un ingénieur plus que d’un idéologue (…) », rappelait Emile Poulat, le grand spécialiste de la question[1].
Les laïcistes contemporains ne sont donc pas fidèles à l’esprit de la loi de 1905, contrairement à ce qu’ils prétendent. Ils sont en réalité des salafistes de la laïcité, des fondamentalistes, en ce sens qu’ils veulent revenir à son âge d’or supposé, qui n’existe que dans leur imagination. Leur démarche s’apparente à l’ « invention de la tradition » dont parlaient les historiens britanniques Eric Hobsbawm et Terence Ranger. La loi de 1905 ne comporte d’ailleurs pas le substantif de laïcité, mais seulement l’adjectif. En outre, la République française n’est devenue « laïque » qu’à la faveur de la Constitution de 1946. L’insistance d’une partie de l’opinion, des intellectuels et des gens de média, ou de la classe politique, quant à la mise en œuvre d’une « laïcité intégrale » tend à transformer celle-ci en religion nationale, à laquelle les bons citoyens doivent observance : du porc tu mangeras, de l’alcool tu boiras. Car, inquiétude et débat sur l’ « identité nationale » faisant, la laïcité est devenue l’emblème de celle-ci, et non plus seulement un mode légal d’organisation des rapports entre l’Etat et les cultes. Une fois de plus, l’ « identité » s’est substituée au droit. L’on assiste en définitive à une forme de confessionnalisation de l’Etat, qui cesse d’être « séparé » de la nouvelle religion nationale, le laïcisme, et se doit d’imposer celle-ci aux consciences.
De ce point de vue, les arrêtés municipaux proscrivant le port du burkini sont révélateurs. A Villeneuve-Loubet, « l’accès aux plages et à la baignade sont interdits (…) à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades », car – poursuit le texte municipal – « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques (sic !) de troubles à l’ordre public ». Outre le fait que le lien entre le burkini et le terrorisme est fantasmatique – sur ses photos de vacances, Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher, posait aux côtés de sa petite amie en bikini – un tel arrêté en vient à interdire dans l’espace public, la plage, un vêtement que ne pénalise pas la loi de 2010 relative à l’interdiction de la burqa et du niqab, au motif que ces vêtements dissimulent le visage, ce que ne fait pas le burkini. Il va de soi que, dans l’esprit des édiles qui ont pris de tels arrêtés, le port de la kippa, de la soutane, du col de clergyman ou de la cornette ne contrevient pas à la « laïcité »…
Une telle confessionnalisation de l’Etat, fût-elle laïque, est asymétrique sur le plan religieux, par définition. Elle le fut dans toute l’Europe post-tridentine, tantôt au profit du catholicisme ou de l’anglicanisme, tantôt à celui de telle ou telle confession protestante. Elle l’est dans une République française dont la religion nationale est devenue le laïcisme, avec son orthopraxie vestimentaire et alimentaire. Ecoutons à nouveau Nicolas Sarkozy, dans le Palais de Latran : « La laïcité n'a pas le pouvoir 3 de couper 3 la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu'une nation qui ignore l'héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d'histoire, de patrimoine, d'art et de traditions populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser 3. Arracher 3 la racine, c'est perdre 3 la signification, c'est affaiblir 3 le ciment de l'identité nationale, c'est dessécher 3 davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire. C'est pourquoi nous devons tenir 3 ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer 3 les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser 3, tout en défendant la laïcité, enfin parvenue à maturité. »
Dans son esprit, la « défense de la laïcité » est associée à la « valorisation » des « racines chrétiennes de la France » dont l’arrachage équivaudrait à « affaiblir le ciment de l’identité nationale ». Tout n’est pas faux dans cette affirmation. L’ancien ministre Roger Fauroux, auteur d’un rapport mesuré sur l’islam en France, souriait – et s’inquiétait – d’avoir entendu dans un musée une jeune fille d’origine maghrébine s’étonner que les artistes de la Renaissance peignissent tant de « baby sitters », faute d’identifier la représentation de la Vierge Marie ! L’art religieux catholique fait en effet partie du patrimoine et de la culture générale de la société française, que les citoyens musulmans n’ont aucun intérêt à ignorer, et qui n’a plus nécessairement trait à la croyance.
Mais Nicolas Sarkozy parle-t-il de la même manière des « racines islamiques » de la France, dont l’ « écriture soufique » se lit non seulement au Puy-en-Velay, comme il le déclara doctement un jour – le soufisme est la voie mystique de l’islam, et non une écriture ! –, mais aussi à Cruas ou à Narbonne, par exemple ? La droite identitariste, dont il ne cache plus les affinités électoralement intéressées qu’il cultive avec elle, ne voit-elle pas dans la bataille de Poitiers – largement « inventée » pour la circonstance, si l’on se fie aux historiens – un événement fondateur de la France, par défaite des envahisseurs musulmans ? Différents groupuscules extrémistes de cette obédience n’ont-ils pas pour héros tutélaire Charles Martel ? Nicolas Sarkozy, qui déclarait, au Palais de Latran, que « la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient », en dit-il autant à propos des musulmans ? De la même manière, Manuel Valls aime la kippa, la nourriture casher, la circoncision, mais non le voile. Nous sommes loin de la laïcité telle que la définissait Ernest Renan : « L’Etat neutre entre les religions ».
Il est en effet de notoriété publique que la laïcité, pour les laïcistes partisans de son application « exigeante », n’est pas un instrument de séparation de la religion et de l’Etat, mais une arme contre l’islam. Peu importe, dans l’immédiat, les origines de ce biais idéologique, coloniales pour les uns, liées à la volonté de garantir l’égalité des sexes pour les autres. Peu importe également qu’il repose sur des contresens culturalistes, à savoir les postulats selon lesquels l’islam est incapable de différencier le politique du religieux et n’a pas connu sa Réforme. « Ce qui est possible avec certaines religions fondées sur la séparation du temporel et du spirituel, ne l’est pas avec l’islam. Rien n’y est détachable. L’islam est un bloc. Tout ce qui est à Allah est à Allah et tout ce qui est à César est encore à Allah », écrit, par exemple, Philippe de Villiers dans Les Mosquées de Roissy.
En réalité, toute la grande tradition philosophique musulmane effectue cette distinction. L’école hanbalite, qui tend à la relativiser, et dont s’inspire une partie du salafisme en se situant dans la continuité de Ibn Taymiyya (1263-1368), a toujours été minoritaire, notamment dans l’Empire ottoman, de rite hanéfite libéral. Depuis 1744, le système politique saoudien lui-même est bâti sur une alliance entre des uléma wahhabites, qui dispensent le magistère religieux, et la famille Al-Saoud, qui exerce le pouvoir politique, non sur une confusion des deux sphères. Autant que religieux, cet Etat est familial. Ce qui laisse au jeu politique toute sa place : jeu factionnel entre les princes, digne de la cour de Versailles ; mais aussi jeu stratégique de Realpolitik toute westphalienne, quand l’Arabie saoudite accueille les Frères musulmans égyptiens persécutés par Nasser, dans les années 1950-1970, mais les rejette comme « terroristes » en 2014 dans le cadre de sa rivalité avec le Qatar, qui les accueille.
De même, l’islam n’a cessé de se réformer. L’ironie est que les répulsifs préférés des identitaristes laïcistes, les Frères musulmans et les djihadistes qui se réclament de Sayyid Qutb (1906-1966), l’héritier spirituel de leur fondateur, Hasan al-Banna (1906-1949), ou les salafistes, s’inscrivent dans la lignée de Jamal Eddine al-Afghani (1838-1897), le grand penseur réformateur dont les historiens débattent de la foi réelle, et qui polémiqua avec Renan lors de son séjour à Paris, ou dans celle de ses disciples Muhammad Abduh (1849-1905), le modernisateur de l’Université d’Al-Azhar, au Caire, ou Rachid Ridha (1865-1935), beaucoup plus conservateur. Et, en Iran, une partie notable du clergé chiite et de l’élite républicaine révolutionnaire se retrouve dans la pensée aristotélicienne de Mahmoud Shahabi Khorassani (1903-1988), clerc et professeur de théologie à l’Université publique de Téhéran, qui se retira en France (l’Imam Khomeiny était lui-même plutôt néoplatonicien et adepte de la gnose, de l’erfan). Autrement dit, les Frères musulmans et les salafistes contemporains sont les enfants de ce que l’historienne Nadine Picaudou nomme le « moment moderne » de l’islam. Contrairement à ce que l’on pense souvent, ils ne sont en rien des traditionalistes.
La belle Réforme !, s’écrieront les identitaristes de l’Occident. Ils oublieront que Calvin, cet ancêtre apocryphe de l’esprit du capitalisme, instaura une théocratie et n’hésita pas à faire brûler son compatriote français Jean Servet. La Réforme n’est cette panacée que l’on veut nous faire croire. Et le fondamentalisme, musulman comme chrétien, se positionne contre la tradition. Mohamed Tozy estime ainsi que le salafisme est une « idéologie conservatrice particulièrement moderne », dotée d’un « potentiel sécularisant », qui libère ses adeptes « des pesanteurs de l’historicité globale » et leur donne les moyens de se mouvoir dans le monde[2]. Il est un style, global, au même titre que le hip-hop. Il est aussi un romantisme dans son rapport à l’ « invention de la tradition », à la violence, voire, pour certains des djihadistes qui s’en réclament, au nihilisme.
Las, les fondamentalistes laïcistes, comme tous les fondamentalistes acquis à l’illusion identitaire, essentialisent l’islam, et ses courants, alors que ceux-ci se chevauchent plus ou moins parce qu’ils sont évolutifs politiquement, en tant que phénomènes historiques. Ainsi, en Egypte, des Frères musulmans. Ceux-ci sont passés de l’action culturelle, presque gramscienne, avec Banna, entre les deux guerres, à la légitimation du djihad armé, sous la plume de Qutb, du fait de la répression nassérienne dans les années 1960, avant de composer avec Anouar Sadate, en 1978, pour reprendre le fil de leur présence sociale, culturelle et parlementaire dans les quartiers, , puis de gagner les élections à la suite d’une révolution à laquelle ils n’avaient pas participé, pour être finalement renversés et pourchassés par le maréchal Sissi. Ainsi, encore, de leurs rivaux salafistes, longtemps hostiles au « hezbisme », à la participation au système partidaire, mais qui se constituent finalement en Hizb al-Nour après 2011, remportent quelque 22,5% des suffrages exprimés… et apportent leur soutien au coup d’Etat de 2013.
Quoi qu’il en soit, à force de se battre contre des moulins islamiques, les don Quichotte du laïcisme assignent aux musulmans un statut de citoyens douteux, toujours suspects de subvertir les fondements de la République faute de pouvoir les comprendre culturellement, et sans cesse invités à se désolidariser de djihadistes avec lesquels ils n’ont rien à voir, sinon de par leurs origines sociologiques ou géographiques. L’aveu en fut à nouveau fait au lendemain de l’assassinat du père Hamel. Manuel Valls choisit ce moment curieux pour reposer le problème du financement étranger de l’islam. Cela n’avait aucun rapport avec l’événement tragique qu’il prit pour prétexte, et établissait un amalgame pour le moins fâcheux entre les agissements criminels de deux jeunes hommes et l’ensemble des musulmans, à un moment où les responsables et les fidèles de toutes les religions s’évertuaient à montrer leur concorde. En outre, pourquoi mettre en exergue la question du financement étranger de l’islam, et ne rien dire des liens du christianisme évangélique avec les Etats-Unis, du judaïsme avec Israël, de l’orthodoxie avec la Russie, de l’Eglise catholique avec le Vatican – sinon pour rappeler que, décidément, l’islam n’est pas une religion comme les autres ?
Renan, réveille-toi, ils sont devenus fous ! Encore plus révélateur fut le choix du chef de l’Etat pour présider à la résurrection de la Fondation des œuvres de l’islam, dont d’emblée on eut peine à comprendre pourquoi la nouvelle mouture réussirait là où l’ancienne avait échoué. Un homme – admettons, encore qu’il y aurait eu quelque panache à retenir une femme et à se départir de la sagacité ethnographique censée pénétrer l’âme des indigènes misogynes. La France n’a-t-elle pas envoyé ses troupes en Afghanistan pour y défendre le deuxième sexe ? Mais un homme non musulman, voilà une faute politique, et même de goût, que n’aurait pas commise un administrateur des colonies au Sénégal ou le Bureau des affaires arabes au Maroc. Et quel homme ! Jean-Pierre Chevènement, proche de feu Saddam Hussein dont Daech est le légataire universel, ancien partisan de l’Algérie française, houspilleur des « sauvageons » de banlieue, et hostile au port du voile à l’Université. Bravo, l’artiste !
De ce point de vue, les salafistes de la laïcité trahissent l’esprit de la loi de 1905 à double titre. En premier lieu, l’esprit laïque était une pragmatique, qui entendait simplement « déclarer Dieu d’ordre privé, et non d’ordre public », selon les mots de Pierre Laffitte. Or, les laïcistes n’ont de cesse de publiciser et de politiser l’islam, que la plupart des musulmans vivent dans l’ordre privé. Leur approche de la religion du Prophète est sans concession. Or, les grands radicaux, les Gambetta, les Ferry, les Buisson, les Littré qui n’étaient pas des tièdes, se définissaient eux-mêmes comme des « opportunistes », ayant le sens des compromis – ce qui n’a rien à voir avec les compromissions – comme ils l’ont démontré en acceptant la Constitution un tantinet boiteuse de 1875, sachant donner du temps au temps pour convaincre les citoyens du bien-fondé de la Raison et du Progrès, convaincus que la République devait être « transactionnelle » et toujours préférer le « consensus » à l’ « intransigeance » – cette « intransigeance » dont se flatte Manuel Valls, précisément. En ces temps difficiles d’après-défaite, où rien n’était définitivement gagné contre les monarchistes, les radicaux ne doutaient pas que républicanerait bien qui républicanerait le dernier. Et ils ont fait adopter par le Parlement un train impressionnant de lois progressistes et libérales, ainsi que le plan Freycinet d’investissement public dans les départements, dont on chercherait vainement l’équivalent pendant les législatures de la gauche contemporaine. A se focaliser sur la loi de 1905, les fondamentalistes de la laïcité en oublient les années 1880.
En second lieu, la séparation de 1905 ne s’attaquait pas au catholicisme en tant que tel, mais à l’ultramontanisme, c’est-à-dire à l’obéissance revendiquée de certains catholiques au Souverain Pontife, et au détriment de la souveraineté du peuple qu’exprimait le suffrage universel (des seuls hommes, doit-on rappeler aux salafistes de la laïcité, prompts à défendre les droits des femmes que ne respectait pas leur République idéale). Curieusement, les dirigeants politiques laïcistes d’aujourd’hui – à la différence des intellectuels du même bord – pactisent avec l’ultramontanisme, si l’on peut dire, au sein de l’islam puisqu’ils en ont délégué, pendant des décennies, la gestion « consulaire » à certains Etats plus ou moins amis, tels que l’Algérie, le Maroc, la Turquie, désireux de garder le contrôle de leurs ressortissants. Rappelons, par ailleurs, que la loi de 1905 ne s’appliquait pas aux départements d’Algérie, où le colonisateur voulait surveiller les institutions islamiques grâce au maintien du modèle césaro-papiste hérité de l’Empire ottoman et assurant la subordination du champ religieux à l’Etat, au grand dam des uléma réformistes qui voulaient, à l’instar de Ben Badis, l’institution de la laïcité.
Quoi qu’il en soit, la séparation, toute libérale que fût la loi de 1905, fut vécue de manière traumatique par les catholiques, ainsi que l’a rappelé Nicolas Sarkozy dans son discours du Palais de Latran, en parlant « des souffrances que sa mise en œuvre a provoquées ». Mais ces souffrances, pour regrettables qu’elles fussent, étaient celles d’une religion dominante qui avait elle-même beaucoup fait souffrir les incroyants et les autres croyants, et dont l’Eglise, richissime, avait partie liée avec les monarchistes. Il n’en est pas de même de l’islam qui, en Europe, est la religion des pauvres, des subalternes, des quartiers populaires. Contrairement à la laïcité de 1905, y compris celle des partisans de la « laïcisation intégrale », le laïcisme contemporain prend pour cible les déshérités, les défavorisés de la République. Et, fidèle à l’esprit du temps, travaillé par cette triangulation entre le libéralisme du capitalisme mondial, l’universalisation de l’Etat-nation et la rétraction culturaliste qui est constitutive du national-libéralisme, il travestit la question sociale en question identitaire en oubliant au passage que l’action religieuse fut souvent un moyen d’affirmation et d’émancipation pour les catégories subordonnées, ainsi que l’a démontré le grand historien – marxiste – de la formation de la classe ouvrière anglaise, Edward Thompson. Républicains sincères, cherchez l’erreur…
[1] Emile Poulat, Scruter la loi de 1905. La République française et la Religion, Paris, Fayard, 2010, p. 173
[2] Mohamed Tozy, « Les enchaînements paradoxaux de l’histoire du salafisme. Instrumentalisation politique et actions de sécularisation » in Irene Bono, Béatrice Hibou, Hamza Meddeb, Mohamed Tozy, L’Etat d’injustice au Maghreb. Maroc et Tunisie,Paris, Karthala, 2015, pp. 250 et 252.
https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/160816/la-laicite-nouvelle-religion-nationale La France c'est toujours relevé et sortit gagnante ,je crois en mon pays. c'est une ,je vous l'accorde , longue passe difficile mais le soleil reviendra dans mon beau pays. Il suffit juste que tous ces décérébrés qui nous servent d'homme politiques aillent se jeter du viaduc de Millaud et qu'un bon prenne la reléve. Un bon... pas un gars sortit de l'ENA.... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Actualités Françaises Sam 20 Aoû 2016 - 14:29 | |
| C'est une belle reecriture de l'histoire. Je ne vais pas argumenter avec Gemini car la fiereté nationale et l'espoir de voir son pays croître est une bonne chose.
Ceci etant dit, la France mais également toute l'Europe et l'Amerique du Nord vivent une phase dangereuse. Le "peuple" se rend compte qu'il ne controle rien, que la democratie n'est qu'une façade qui cache en fait une ploutocratie entre les mains de quelques familles. L'Europe se rend compte qu'ils ne controlent plus les marchés mondiaux et qu'ils ne peuvent plus faire porter le coût de leur restructuration sur le dos des colonies. La France, comme la Grande Bretagne ou les Pays Bas, a pu se relevé grace aux colonies (meme après les indépendances). Cela n'est plus possible aujourd'hui car il y a la Chine, l'Inde, le Brésil...
Le probleme est donc, pour ces populations en Europe, d'accepter la mort de l'empire, accepter la fin de leur domination sur des peuples plus faibles, d'accepter que l'ouvrier français est tout aussi asservi que l'ouvrier chinois. Cela prend du temps et suit les etapes habituelles (le rejet, la colere etc...) mais, in fine, les Français et les autres Européens, arriveront à accepter que leurs pays ne dominent plus le monde et que d'autres font la loi aujourd'hui. |
| | | Gémini Colonel-Major
messages : 2735 Inscrit le : 09/12/2009 Localisation : Un peu partout!!! Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Dim 21 Aoû 2016 - 11:43 | |
| les peuples des pays que tu cites ,dont le mien, savent trés bien que les colonies n'existent plus et je pense qu'une large majorité acceptent depuis tres longtemps que nos pays ne dominent plus rien ,déjà que les lois de l'europamagouillis dépouillent ces derniers de leur souverainnetée les plus essentiels . nous sommes a l'aube d'une ére nouvelle ,la 3eme guerre mondiale se profile a vitesse grand V ,l'histoire se répéte invariablement. Je souhaite juste qu'elle me laisse le temps pour apprendre a mes enfants de grandir un peu plus et se débrouiller seul au cas ou.... Pessimiste de ma part ,oui...sans aucun doute. Mais pas dénué de bon sens ....malheureusement. | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Actualités Françaises Lun 22 Aoû 2016 - 21:45 | |
| - Citation :
- Normandie: faute de visiteurs, le musée du tank vend ses engins de guerre aux enchères
Catz (France), 20 août 2016 (AFP) -
Les amateurs d'engins de guerre pourront bientôt s'offrir tank, bulldozer ou encore jeep datant de la Seconde guerre mondiale: faute de visiteurs, un musée de la guerre en Normandie vend l'ensemble de sa collection aux enchères.
Parmi les 130 objets mis aux enchères le 18 septembre par la maison Artcurial figure un tank M4 Cadillac de 1942 dont le prix est estimé entre 80.000 et 140.000 euros, une Jeep MB de 1944 estimée à 25.000 euros, un bulldozer Caterpillar D-8 de 1943 estimé entre 4.000 et 6.000 euros.
Pour les petits budgets, des mannequins de résistants, tankistes ou encore de pilotes de l'US Navy sont disponibles à la vente pour un prix d'appel à 200 euros.
"Pour des raisons économiques, environnementales et fiscales, j'ai décidé de fermer le musée et de vendre l'ensemble de la collection", a déclaré samedi à l'AFP, Patrick Nerrant, fondateur du Normady Tank Museum à Catz (Manche).
Lancé en 2013, le musée a vu sa fréquentation baisser de "près de 30%" cette année. Le collectionneur l'explique notamment par les "problèmes de terrorisme en France, les gens viennent moins" mais aussi par le manque de soutien financier.
"Les musées privés ne sont pas logés à la même enseigne que les musées publics. Ils ne sont pas soumis à la TVA. On ne peut plus assumer le loyer", poursuit cet ancien pilote d'Air France aujourd'hui à la retraite.
Ce passionné a restauré avec ses deux fils plus d'une vingtaine de modèles différents de tanks et a commencé à collectionner les véhicules et blindés de la Seconde guerre mondiale dans les années 80. Sa première acquisition est un char M24 Chaffee de 1944 avec lequel il a fait "le tour du monde pour des commémorations".
Le musée s'étend sur 3.000 m³ de hall d'exposition, contient plus de quarante véhicules, des milliers d'objets de la Seconde guerre mondiale, une piste d'aviation et cinq hectares de terrain permettant des démonstrations, selon le site officiel. Les vols de démonstration et les parcours en char ont valu à M. Nerrant "plusieurs pétitions des riverains", une raison également qui l'a poussé à mettre fin à son projet.
Malgré la vente des objets de son musée, M. Nerrant conserve une "petite réserve" avec laquelle il espère ouvrir un autre musée. http://www.marine-oceans.com/actualites-afp/13301-normandie-faute-de-visiteurs-le-musee-du-tank-vend-ses-engins-de-guerre-aux-encheres | |
| | | jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
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