Développement de l'Industrie Navale Marocaine

Pour le futur chantier naval de Casablanca, le Français Naval Group entreprise française spécialisée dans la construction de défense navale, semble faire cavalier seul. D'après des informations révélées ce 14 avril par Africa Intelligence, le Français s'est retrouvé seul en lice pour décrocher la concession mise en jeu par l'Agence nationale des ports, pour les 30 prochaines années.

Aux côtés de Naval Group, on retrouvait le Marocain Chantiers et du Maroc, appartenant au businessman Mehdi Laraki et la holding Delassus, qui a été obligé de se retirer après des pressions exercées par l'ANP, fait savoir le média français.

Du côté des autres candidats en lice, un retrait a été décidé de la part du binôme italien Jobson-Palumbo et General Montaggi, mais aussi du Néerlandais Damen Shipyards.

Selon Africa Intelligence, après avoir déclaré infructueux le premier appel d'offres, l'ANP est maintenant en discussions directes avec Naval Group Depuis le début de l'année, des représentants du groupe français multiplient les visites au Maroc pour finaliser les pourparlers avec l'ANP et la direction des ports du ministère de l'Équipement.

Une implantation au Maroc pour Naval Group qui ne pourrait servir que ses intérêts : comme nous le rapportions en mars 2021, le Français espère vendre à la Marine royale deux submersibles de classe Scorpène. Une ambition marocaine devant faire face à l'Algérie voisine dont les capacités en matière de sous-marins sont déjà renforcées. En 2019, Alger avait notamment réceptionné deux sous-marins de fabrication russe Kilo 636 M, faisait savoir le média français Africa Intelligence.

Exclusif. Ports : le groupe Piriou hérite du chantier naval de Casablanca
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LesEco.ma01/08/2023[/size]


Sauf revirement de dernière minute, c’est le puissant constructeur français Piriou qui héritera finalement du chantier naval du port de Casablanca. Piriou est un grand client de la Marine Royale. Les détails. 
C’est une source proche du dossier qui l’assure en exclusivité aux Inspirations ÉCO. C’est l’opérateur français Piriou qui devrait finalement hériter du très attendu nouveau chantier naval du Port de Casablanca. La décision a déjà été prise par les plus hautes autorités marocaines et ne tarderait pas à se concrétiser sur le terrain. Dans les milieux du secteur maritime national, le sujet semble très sensible, et peu d’acteurs acceptent de se prononcer ouvertement pour confirmer l’information. Mais pour l’expert maritime Najib Cherfaoui, il n’y a pas de doute à se faire sur cette décision de choisir Piriou. Une décision qui est «en principe déjà validée».
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Spécialiste des réparations et constructions navales, Piriou est bien connu de la Marine Royale pour qui le groupe français a livré et réparé plusieurs navires. «Ce choix d’un partenaire de longue date serait motivé par des considérations et urgences de réparation navales autres que civiles ou commerciales», résume notre source. Il reste donc à savoir le temps qu’il faudra à Piriou pour s’installer sur le chantier naval du port de Casablanca, un chantier qui devait entrer en service depuis 2019, mais qui tarde encore à être lancé, en raison de retards liés à la covid-19 et à des réaménagements techniques.
CAM à l’agonie !
En attendant que le choix de Piriou soit officiellement annoncé, il faut souligner que le Maroc ne dispose pratiquement plus d’un exploitant majeur dans la réparation navale. Le seul grand acteur du milieu, à savoir Chantiers et Ateliers du Maroc (CAM), est actuellement placé en redressement judiciaire. CAM, qui exploite l’ancien chantier naval du port de Casablanca, situé tout près de la Marina, fait face à de sérieux problèmes de trésorerie, malgré la demande ! Par ailleurs, en ce qui concerne le futur chantier naval du Port de Casablanca, l’Agence nationale des ports (ANP) a eu à discuter avec plusieurs acteurs, notamment français, à l’image de Naval Group. Des entreprises espagnoles se sont également manifestées pour hériter de l’exploitation de cette infrastructure.
Industrie navale : un enjeu de souveraineté
D’ailleurs, pour les professionnels nationaux du maritime, cela pose un sérieux problème de souveraineté. Des réflexions seraient en cours pour voir les moyens de faire émerger un nouvel acteur national dans la réparation navale, car, au regard de son positionnement géographique et stratégique particulier, il serait inconcevable que le Royaume tarde encore à être présent sur ce créneau, alors qu’il dispose d’une double façade maritime donnant sur l’Atlantique et la Méditerranée. «Dans l’industrie navale, il nous faut un acteur capable de jouer le même rôle que Tanger Med dans le transbordement. Et à mon avis, on doit mobiliser de puissants opérateurs comme Marsa Maroc pour soutenir l’émergence de cet acteur dans l’industrie navale», glisse un expert maritime, qui a requis l’anonymat. «Nous voyons que l’État n’hésite pas à soutenir Royal Air Maroc en y injectant beaucoup de fonds quasiment tous les 10 ans. Quant à la relance du pavillon national et à l’émergence d’une industrie navale, je ne comprends pas pourquoi on préfère toujours regarder ailleurs», se désole notre interlocuteur. Espérons que ses idées seront prises en compte par la nouvelle Commission interministérielle sur l’économie bleue, récemment créée par le Chef du gouvernement.
Najib Cherfaoui
EXPERT MARITIME
 
«Piriou est engagé dans une logique de transfert de compétences et de technologies» 
Pour l’expert maritime Najib Cherfaoui, l’installation probable de Piriou est une occasion à saisir pour le transfert de compétences et de technologiesCasablanca aura bientôt son nouveau chantier naval à l’heure où le Maroc ne dispose presque plus d’acteur actif dans ce domaine. Comment voyez-vous l’arrivée probable du groupe français Piriou ?
Réalisé grâce à un investissement conséquent, le nouveau chantier naval de Casablanca, composé de la cale sèche, des quais et de la darse pour portique à sangles, sera en principe confié à Piriou. Ayant une taille optimale, cet opérateur dispose de l’expertise nécessaire pour les navires de commerce ou de pêche ainsi que pour les unités militaires.

La Marine Royale connait bien cet opérateur. Présentez-le nous…
Entité familiale, le chantier de réparation et construction navales « Piriou » est installé depuis sa création (1965) à Concarneau (dans le Finistère, au nord-ouest de la France, ndlr). En 2020, les deux frères Jacques et Pascal Piriou, alors actionnaires majoritaires à 60%, cèdent leurs parts à treize membres du top management. Aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, le groupe est très actif à l’international dans la construction et l’entretien des navires de moins de 100 mètres, à usage civil ou militaire. Par ailleurs, pour consolider son positionnement, Piriou a progressivement étendu son implantation géographique. On le retrouve ainsi en Pologne, en Roumanie, à Maurice, au Nigeria, au Brésil, au Vietnam, au Sénégal, ou encore en Côte d’Ivoire.

Est-il possible de faire un transfert de compétences et de technologies au profit des acteurs marocains ?
Piriou a un esprit d’entreprise tourné vers l’embauche pérenne, ce qui est la condition première du transfert de savoir-faire. Il a ainsi pour culture de «navaliser» l’industrie classique, c’est-à-dire de puiser ses propres ressources humaines dans le bassin des métiers à terre, d’où une grande expertise pédagogique dédiée. Cela exige une grande mobilisation en interne. Au final, tout en suscitant des vocations, cette tradition permet au groupe de recruter un personnel stable et motivé qui s’investit durablement dans la construction et la réparation navale. Autrement dit, Piriou est naturellement engagé dans une logique de transfert de compétences et de technologies[/size]