Festival Mawazine : remise d'un don royal en guise d'encouragement à des jeunes musiciens marocains
Rabat, 25/05/08 - La 7-ème édition du festival Mawazine-Rythmes du monde, organisée du 16 au 24 mai à Rabat, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a été couronnée par la remise d'un don royal à des jeunes créateurs marocains dans le domaine de la musique et de la chanson.
"SM le Roi Mohammed VI, qui entoure de Sa haute sollicitude les artistes et le monde de l'art, a bien voulu ordonner l'octroi d'un don en guise d'encouragement aux jeunes groupes prometteurs ayant hissé leurs productions au rang de la créativité", a annoncé le directeur artistique du festival, M. Aziz Daki, dans une allocution lors de la cérémonie de clôture de cette manifestation, tenue samedi soir au quartier Annahda à Rabat.
Ce don illustre l'intérêt que porte le Souverain à la promotion de l'art et des artistes, a souligné M. Daki, affirmant que conformément aux Hautes orientations Royales, l'Association "Maroc Cultures" a accordé une attention toute particulière aux groupes de jeunes lors de cette 7ème édition du festival et veillé à leur assurer une présence remarquable aux plans aussi bien de la qualité que du niveau de participation.
Il a expliqué que le don Royal bénéficie à trois catégories de troupes, à savoir les jeunes artistes qui comptent à leur actif un important parcours au service de l'art, ceux en début de carrière ainsi que les lauréats du concours Génération Mawazine.
Cette généreuse initiative Royale sera un stimulant pour les jeunes à davantage de créativité en matière de musique et de chanson, avec l'ambition de permettre à l'art marocain d'atteindre le stade du professionnalisme et de s'illustrer sur la scène internationale.
Ont profité de ce don les troupes H-Kayne, Darga, Hoba Hoba Spirit, Mazagan et l'artiste Joudia, en plus des lauréats du concours Génération Mawazine 2007, en l'occurrence May Ara-Fusion, Hakmin et The Stunt Boys.
Pour sa part, le président directeur général de la société nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), a indiqué que sur ordre de SM le Roi Mohammed VI, la société procédera à la production d'albums ou de clips vidéo pour les artistes ayant bénéficié du don Royal.
A cette occasion, les jeunes artistes bénéficiaires du don Royal ont exprimé leurs remerciements et leur gratitude au Souverain pour cette Haute initiative en faveur des jeunes talents.
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Ichkirne Capitaine
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Sujet: Re: notre Culture. Ven 3 Fév 2012 - 0:15
vympel27 a écrit:
darija langue de sciences laisse moi rire
Pour que le cerveau humain, monsieur vympel, à travers sa cognition, soit capable de conceptualiser, d’imaginer, de créer, de déduire, d’analyser et de résoudre, il faut d’abord qu’il soit maître de l’outil linguistique dont il dispose. Et ce n’est qu’avec la langue maternelle qu’il est le plus susceptible de donner le meilleur de lui-même. Pourquoi ?
La langue maternelle est un immense réservoir d’émotions, d’images surtout, d’associations d’idées et de souvenirs. Elle se nourrit d’elle-même pour survivre, et son locuteur la nourrit sans cesse en s’en servant. Avec sa langue maternelle, c’est-à-dire la Darija que majoritairement les Berbères comprennent, le petit Marocain est plus imaginatif, plus inventif, plus attentif et plus à l’écoute, et c’est uniquement par elle qu’il capte efficacement et peut être facilement capté, si je puis m’exprimer ainsi. Le petit Marocain n’est capable de mieux produire, aussi quantitativement que qualitativement, qu’en usant de sa langue maternelle, et non en usant d’une autre langue qu’il perçoit comme étrangère. La langue arabe demeure pour lui la langue de l’école et des devoirs, la langue du maître et de la maîtresse, une langue qu’il délaisse une fois sorti de l’enceinte de son école. Or en quelle langue a-t-il dégusté avant de s’en dormir les berceuses que sa maman lui chantait ? En quelle langue raconte-t-il ses blagues ? En quelle langue improvise-t-il ses jeux ? En quelle langue se moque-t-il de ses condisciples ? En quelle langue insulte-t-il ? En quelle langue rit-il ou pleure-t-il ? La Darija, c’est la langue qui lui parle le plus, c’est la langue qui l’émeut le plus, c’est la langue qui lui préserve toutes les charges émotives dont son caractère et sa mémoire ont besoin, car notre enfant raisonne et raisonnera toujours d’ailleurs autant avec la raison qu’avec le cœur. Et il faut prendre garde d’oublier que notre petit Marocain goûtera et s’y imprégnera mieux en lisant le Petit Prince traduit en Darija qu’en le lisant en arabe ou en français. Et si l’enfant est ému, marqué, bouleversé par un livre, c’est la promesse qu’il veuille peut-être un jour en faire de même, c’est-à-dire écrire ; et qui dit écrire, dit inventer, se remémorer, imaginer ,et même conceptualiser, et ceci, et j’insiste là-dessus, mieux qu’il ne pourrait le faire en toute autre langue. Devons-nous le priver du seul outil linguistique que son cerveau maîtrise ? Non et non, au risque d’en faire un handicapé pour toujours. Un homme qui use d’une autre langue que la sienne pour se frayer un chemin dans la vie et y avancer, est pour moi un homme qui linguistiquement ne fait que boiter. Et qu’en est-il de la langue arabe ?
La langue arabe est venue se greffer sur le corps '' Maroc '', qui n’avait nullement besoin d’une autre langue puisqu’il avait la sienne, le berbère. Or cette opération contre-nature n’a pas réussi, et le rejet du greffon ne s’est pas fait sans l’apparition de symptômes. Et c’est justement la Darija qui fait figure ici de symptôme. Le corps '' Maroc '' est linguistiquement malade, et ce depuis des siècles, pour avoir perdu sa langue originelle, et l’est toujours malheureusement faute de vouloir choisir une autre. Et pour l’en guérir, devons-nous s’acharner une fois encore à lui faire greffer cette même langue arabe qu’il a rejetée ? Bien évidemment que non. Et que nous reste-t-il alors ? Prendre ce même symptôme, c’est-à-dire notre Darija, et en faire un facteur de guérison. Tu sais, l’un trois principes de l’homéopathie est la loi dite des similitudes. Cette loi stipule que les maladies se soignent par des substances qui reproduisent des effets similaires aux symptômes de l’infection. Eh bien, personnellement je trouve que cette loi s’applique à merveille à notre malade. Comment est-il devenu malade ? Il a reçu un greffon qui n’a pas pris et il a la Darija comme symptôme. Et comment guérir ce symptôme qui en partant emportera avec lui la cause qui l'a produit ? En lui appliquant à son tour quelques greffons là où il en a le plus besoin. Et qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire fortifier la Darija par des ensembles de vocabulaires afin de lui donner de la vigueur, et la structurer par une grammaire qui est à réinventer afin de lui donner de la souplesse. Le Maroc ne s’en portera que mieux, et notre enfant pourra lire et écrire avec aisance et en prenant toutes ses aises ; il pourra inventer avec facilité, déduire avec justesse, produire avec abondance et conceptualiser avec brillance. Nous nous piquons parfois de maîtriser plusieurs langues étrangères, mais nous oublions que c’est nous qui sommes étrangers pour elles et non l’inverse, parce que tout simplement nous ne disposons pas de celle que l’on puisse fièrement tenir pour la notre. Et de quoi disposons-nous enfin ? De la Darija, et il faut courageusement s’y faire. Vympel, ce que je viens d'écrire, j'aurais pu mieux l'écrire encore, si la Darija était permise dans ce respectable Forum.
Cordialement
atlasonline Colonel-Major
messages : 2010 Inscrit le : 23/05/2010 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: notre Culture. Ven 3 Fév 2012 - 0:50
Je vous invite tous à lire ce poste wiki, très intéressant pour comprendre la situation marocaine, on donne le Maroc comme exemple flagrant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diglossie
Invité Invité
Sujet: opinion Jeu 9 Fév 2012 - 21:42
en fait , j'aimerai discuter un peu de cette appellation chère a notre coeur " les lions de l atlas " , ce qui me dérange c est que le mode de vie d'un lion ne s articule pas autour de la montagne comme on peut le voir dans la savane africaine , du coup les deux mots ne paraissent pas compatibles l un avec l autre .le lion n est pas fait pour vivre dans les hauteurs . qu est ce que vous en dites ?
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: notre Culture. Jeu 9 Fév 2012 - 22:00
c´etait encore une fois l´exception marocaine
Citation :
Contrairement aux autres sous-espèces de lions, le lion de l'Atlas ne vit pas en groupe de plus de deux ou trois membres adultes. Le mâle participait donc également à la chasse. Vivant principalement dans les montagnes du massif de l'Atlas, ces lions sont plus robustes et beaucoup plus massifs que les autres sous-espèces de lions, atteignant facilement les 200 à 280 kg.
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Fremo Administrateur
messages : 24818 Inscrit le : 14/02/2009 Localisation : 7Seas Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: notre Culture. Jeu 9 Fév 2012 - 22:05
Il est en plus le plus joli des Lions ...
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leadlord Colonel-Major
messages : 2787 Inscrit le : 11/07/2010 Localisation : montreal Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: notre Culture. Ven 10 Fév 2012 - 11:18
Fremo a écrit:
Il est en plus le plus joli des Lions ...
le plus grand le plus puissant le plus solitaire et le seul a avoir une crinière noir . le seul des lions qui chasse lui même
les derniers survivant sont la grâce a la famille royal qui gardé certain lion au palais
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Pro rege, saepe, pro patria semper
اقسم بالله العظيم ان اكون مخلصا لله و لملكي و ان اتفانى في خدمة وطني و دفع كل خطر يهدده و ان انفد اوامرقائدي الاعلى صاحب الجلالة
Invité Invité
Sujet: Re: notre Culture. Ven 10 Fév 2012 - 14:02
Mort de Jilali Bensalem connu sous le nom artistique de "JIMMY".Guitariste préféré de Feu Hassan 2,ce virtuose qui jouait de cinq instruments(guitare,saxo,batterie,nay,trompette) etait aussi un boxeur .Il a egalement combattu avec le FLN en algérie.Ce fut un grand musicien de Jazz qu il a pratiqué pendant plusieurs années en Allemagne dans les boites de berlin.Il fut l un des pionniers aussi de la modernisation du Ray algérien (ray-fusion) en le sortant de son carcan folklorique par l introduction de la guitare,de la batterie et du saxo,d ailleurs c est lui qui a ecrit et composé la fameuse chanson "Ya lemsafer trou7 w ta3ya ou twelli.." que cheb Khaled lui a chipé et est allé l enregistrer en France aprés qu il a entendu "jimmy"la chanter lors d une Qsara(soirée entre amis). Que Dieu ait ton ame en paix mon jimmy.Tu étais un grand artiste,un virtuose et tu n as pas eu le succés que tu méritais .ADIEU L ARTISTE et nous sommes a Dieu et a lui nous revenons.
Invité Invité
Sujet: remarque Ven 10 Fév 2012 - 14:15
risque de confusion aussi pour les non avertis . les lions de l atlas signifirait que ces fauves appartiennent à ce monsieur
juba2 General de Division
messages : 6954 Inscrit le : 02/04/2008 Localisation : USA Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: notre Culture. Ven 10 Fév 2012 - 23:22
Citation :
Histoire. Le Maroc avant l’Islam
Rome antique. En 285, les Romains se replient et abandonnent le Maroc au profit de nouveaux conquérants dès 430, les Vandales. (DR)
L’arrivée de l’islam au VIIème siècle est un moment fondateur et essentiel dans la formation de la nation marocaine. Mais avant que les troupes musulmanes n’atteignent les frontières du Maroc, ce dernier avait déjà une identité, une histoire et une spécificité géographique et culturelle. Retour sur les origines d’un vieux pays et une très ancienne nation.
De nombreux historiens marocains aiment rapporter, avec une certaine délectation, cette anecdote qui s’est déroulée dans la cour d’un calife abbasside à Bagdad. Un courtisan, croyant flatter le calife, explique à ce dernier que le monde ressemble à un immense oiseau, dont la tête se trouve en Orient, les deux ailes se déploient au Yémen et en Syrie, le cœur est en Irak, tandis que la queue se situe à son occident, le Maghreb. Un Marocain présent à la cour du calife intervient alors pour confirmer les propos du courtisan en disant : “Oui, le monde ressemble effectivement à un paon”, allusion faite au chatouillant et bel éventail de plumes que forme la queue du paon, la partie la plus noble de cet oiseau. Le calife a souri de la remarque de son hôte marocain et l’a récompensé, pour son mot d’esprit et sa fierté nationale. Comme l’indique cette anecdote, les Marocains ont toujours eu la conviction chevillée au corps d’appartenir à une entité géographique distincte et à une culture et une histoire spécifiques. Leur pays n’est pas exclusivement berbère, arabe, musulman, juif ou africain, mais il est tout ça à la fois. Un mélange, une synthèse.
Un pays mythique Son ancien nom, Al Maghrib Al Aqsa, l’Extrême Occident, traduit cette singularité et cette spécificité, même aux yeux des étrangers qui le percevaient comme une terre lointaine, excentrée, qui fascine et intrigue. Divers mythes et légendes expriment la curiosité que suscitait le “Far West” du monde : c’est là que vivait Atlas, le géant de la mythologie grecque, qui donne son nom à la chaîne de montagnes, condamné par Zeus, pour son insoumission, à porter sur ses puissantes épaules la voûte céleste. C’est à Tanger que Hercule a ouvert le détroit de Gibraltar en fendant d’un vigoureux coup d’épée deux montagnes, séparant ainsi définitivement l’Europe de l’Afrique. Et c’est dans cette contrée que les Atlantes, peuple mythique descendant du dieu de l’océan, se sont installés pour fonder un empire puissant qui s’étale, selon la légende, du Sénégal aux îles britanniques. L’histoire du Maroc, avant l’avènement de l’islam au 7ème siècle, démontre la spécificité culturelle et géographique du Maroc, “pays détaché de tout autre pays”, comme le décrivait Ibn Khaldoun. L’histoire ancienne démontre comment le Maroc s’est fait et formé de mélanges entre des vagues successives de races, de cultures, de religions et d’influences venant de tout horizon, et dont l’islam et l’arabité ne sont qu’une composante, essentielle et importante.
“Soukan al maghrib al awaloun” Sans remonter à des temps immémoriaux, il est généralement admis que les premiers habitants du Maroc sont les Berbères, un ensemble de populations apparues depuis plus de 9000 ans en Afrique du Nord suite à des vagues migratoires venues du Proche-Orient. Le déplacement de groupes venant d’Orient et leur installation au Maroc constituent une caractéristique de l’histoire du pays au fil des siècles. Un autre courant migratoire préhistorique est venu de la Méditerranée pour s’agréger et se fondre aux populations venues de l’Orient, pour donner aux habitants du Maroc et du Maghreb une originalité physique et culturelle. Dans son monumental Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun attribue l’origine du mot “berbère” à la difficulté des dialectes parlés par les populations du Maghreb, que les différents envahisseurs n’arrivaient pas à déchiffrer et comprendre. Le grand historien explique alors que le mot “barbara” en arabe signifie des cris incompréhensibles ainsi que les rugissements du lion. Ibn Khaldoun reprend dans son explication une origine plus ancienne du mot berbère, qui dérive du mot latin Barbarus, signifiant étranger à la langue et à la culture des Grecs, et désignant aussi les populations qui vivaient en dehors de l’empire romain. La question de l’origine des Berbères a toujours été un enjeu crucial et important, qui dépassait le cadre de la connaissance scientifique. La recherche historique a été souvent mise à contribution pour servir des ambitions politiques et forger une vision idéologique de l’identité du Maroc et de son histoire. Ainsi, de nombreux auteurs colonialistes ont voulu prouver l’origine européenne des Berbères, en recourant parfois à des acrobaties scientifiques et des arguments vaseux. La présence de groupes au teint et aux yeux clairs dans certaines zones montagneuses du Maroc a été présentée comme la confirmation que les Berbères sont des descendants de tribus celtes venant du nord de l’Europe. Cette interprétation visait à légitimer la colonisation française en trouvant une origine ethnique commune avec la population autochtone et semer la division entre les Arabes et les Berbères. La recherche anthropologique et archéologique moderne a totalement démonté et invalidé l’hypothèse de l’origine européenne des Berbères, très en vogue sous la période coloniale.
Bienvenue chez les Maures Dans l’Antiquité, la population berbère d’Afrique du Nord était appelée “les Libyens”. Ce nom recouvrait, chez les historiens grecs et romains, une vaste entité géographique qui s’étendait sur ce qui correspond de nos jours au “Grand Maghreb”. Connus pour leurs qualités militaires et guerrières, les Libyens, ou “les Lebou”, ont pu même accéder au pouvoir en Egypte, avec le roi Chéchonq 1er, pour fonder une nouvelle dynastie de pharaons en 950 avant J.-C. Cette date est considérée comme le début du calendrier berbère. Mais un autre nom, plus précis, est apparu chez les auteurs grecs et romains pour désigner la population qui se situe à l’ouest de l’Afrique du Nord : les Maures. On ne connaît pas beaucoup de choses, à défaut de traces et de documents écrits, sur cet essaim de tribus berbères qui habitaient sur un territoire correspondant en grande partie au Maroc actuel. D’origine phénicienne, le mot Maures signifie “les Occidentaux” et servait à distinguer géographiquement ce territoire des autres régions d’Afrique du Nord. Le nom de ce peuple aura un autre destin, quand les Espagnols vont l’utiliser, suite à la fin de la présence musulmane en Andalousie, pour désigner ce que nous appelons de nos jours les Maghrébins. Située entre l’Atlantique et oued Moulouya, la population maure était composée essentiellement d’agriculteurs, de pasteurs et de nomades. Le contact avec les Phéniciens, qui ont installé des comptoirs et des escales dans différents endroits du Maroc, a permis aux tribus maures de développer des structures politiques et administratives qui se transforment à partir du IVème siècle avant J.-C en royaume. Les princes et les hauts fonctionnaires maures utilisaient le phénicien comme langue administrative et diplomatique, tandis que les différents dialectes berbères constituaient la langue d’échange entre les populations. La chute de Carthage, qui a entraîné l’effondrement de la puissance phénicienne et l’apparition de l’empire romain, a permis au royaume des Maures d’émerger et de sortir de l’ombre. Les rois maures vont alors entrer dans des alliances complexes avec les Romains pour élargir leur territoire au détriment des autres royaumes berbères d’Afrique du Nord, et notamment les voisins numides.
Jeu de rois… Pendant trois siècles, la dynastie des Bocchus a régné sur le pays des Maures, qui ressemblait beaucoup plus à une confédération de tribus dotée d’un chef qu’à une monarchie centralisée. La fondation du royaume des Maures et son étendue exacte demeurent peu connues en raison de la rareté et la quasi-inexistence même de documents écrits. Les quelques mentions qu’on retrouve chez des historiens romains permettent de croire qu’il s’agit d’un royaume qui s’étendait du nord du Maroc jusqu’à l’Atlas et dont l’oued Moulouya était une frontière naturelle qui le séparait de la Numidie, royaume berbère oriental, parfois allié et souvent concurrent. Pendant longtemps, le royaume des Maures était ami et soutien des Romains dans leurs différentes luttes en Afrique du Nord. Ainsi, à la fin du IIIème siècle avant J.-C, le roi Baga a fourni à Scipion l’Africain, le célèbre général romain, des contingents de combattants pour livrer un combat final contre la puissante Carthage. La victoire des Romains sur Carthage et la destruction de cette dernière ont dessiné un nouveau visage de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord. Un empire est né de cette victoire. L’alliance des Maures avec l’empire romain a permis à la dynastie des Bocchus d’étendre son royaume, de grignoter sur le territoire des voisins et de gagner en pouvoir et en influence. Le déclenchement d’un conflit, entre Rome et le royaume berbère de Numidie, a été une occasion saisie par les Bocchus pour étaler d’une façon spectaculaire le domaine des Maures. C’est alors que vers 109 avant J.-C, Jugurtha, le jeune roi numide, refuse le plan proposé par Rome de partager son royaume entre différents héritiers, déclenchant ainsi une longue guerre avec les Romains. Jugurtha se tourne alors vers son voisin et beau-père Bocchus 1er, roi des Maures, pour l’aider et le soutenir dans son combat. Mais le roi maure, craignant une réaction dévastatrice de Rome et pensant d’abord à son propre intérêt politique, a fini par livrer son gendre Jugurtha à ses ennemis. La contrepartie de la trahison a été grande : Bocchus 1er a reçu des Romains toute la partie occidentale du royaume numide, qui s’étendait sur une grande partie de l’Algérie actuelle. Les nouveaux sujets des rois maures ont perdu progressivement leur ancienne appellation et le nom de leur royaume déchu, la Numidie, va disparaître pour devenir le pays des Maures. Mais l’emprise des Romains ne cessera de grandir et leur contrôle sur l’Afrique du Nord atteindra des proportions considérables. La chute du royaume des Maures en l’an 40 avec l’assassinat de Ptolémée, le dernier souverain de la dynastie des Bocchus, a mis fin aux royaumes berbères et placé l’Afrique du Nord sous administration romaine directe.
L’exception culturelle Pays excentré, bordé de mers et traversé par de massives chaînes montagneuses, représentant peu d’intérêt économique pour les grandes puissances de l’époque, le Maroc antique n’a subi qu’une faible influence culturelle et politique de ses envahisseurs. Les Romains, les Vandales et les Byzantins ont pu successivement occuper le Maroc et empêcher la résurgence de royaumes berbères, mais sans parvenir à marquer profondément sa composition ethnique ou opérer des transformations radicales au niveau de son identité et sa culture. Seul l’islam et les vagues successives de migration arabe réussiront à s’agréger à la composante berbère et fonder les bases de la nation marocaine. Malgré une présence de plus de cinq siècles, les Romains n’ont marqué le Maroc que d’une façon superficielle et l’impact de leur colonisation a été très ténu. La région “Maurétanie tingitane” qui correspondait au Maroc, selon le découpage administratif romain, a été moins latinisée et moins imprégnée par la culture de l’empire, que l’Algérie et la Tunisie. L’occupation romaine est restée confinée à un territoire étroit dans certaines villes comme Tingis (Tanger), Lixus (Larache) et Volubilis. On trouve alors peu de trace de monuments d’envergure que les Romains ont laissés dans d’autres pays, comme les aqueducs, les ponts ou les grandes routes. Deux mondes coexistaient dans ce contexte : une civilisation romaine cloîtrée dans quelques villes-garnisons réservées aux militaires et aux fonctionnaires venus de la métropole et une population qui a gardé intacts ses coutumes, ses traditions et ses dialectes. Les marques de la présence romaine se sont amoindries et effacées avec le rétrécissement de l’empire et l’arrivée de nouveaux conquérants. Vers 429, les Vandales, hordes de tribus germaniques dont le nom est synonyme de destruction, déprédation et pillage, ont envahi le Maroc à la recherche de terres fertiles et de ressources naturelles. Ils se dirigent après vers l’est, pour atteindre l’ancienne Carthage, et ne laissent derrière leur passage que désolation et ruines. Malgré une présence de plus d’un siècle en Afrique du Nord, les Vandales ne laisseront que peu de traces de leur passage au Maroc. Les Byzantins, héritiers de l’empire romain, essayeront de restaurer la gloire et le prestige de leurs ancêtres en partant à la reconquête du Maghreb. Mais ils n’auront que peu de réussite au Maroc et leur zone d’influence est restée limitée à Tanger et Sebta, en raison de la forte résistance opposée par les tribus berbères. Le champ était alors ouvert à de nouveaux conquérants, venus d’Orient, galvanisés par leur religion qu’ils ont pour ambition de répandre et y convertir d’autres peuples : les Arabes.
Quand l’islam débarque Après la mort du prophète Mohammed, les musulmans vont se lancer, tous azimuts, dans des conquêtes fulgurantes et rapides, avec des troupes légères et peu fournies en hommes et en armes. En quelques mois seulement et avec une petite armée composée de 4000 hommes, les guerriers arabes ont pu venir à bout des Byzantins en Egypte et annexer l’ancienne terre des pharaons au jeune empire musulman. Mais les choses sont différentes et compliquées au Maghreb face à la farouche résistance berbère. Pour l’armée musulmane, il a fallu plus d’un demi-siècle de combats, de raids et de négociations pour contrôler définitivement l’Afrique du Nord : autant de temps nécessaire pour conquérir la Syrie, l’Egypte, l’Iran et l’Espagne réunis ! Oqba Ibn Nafiî, personnage légendaire et combattant fervent et obstiné, symbolise la dureté de la tâche et la violence de la résistance opposée par les Berbères. Nommé par le calife Yazid en 669, Oqba s’est lancé dans une vaste offensive générale au Maghreb. Après avoir défait les Byzantins et construit Al Kairouan, la ville tunisienne, il pousse un long raid vers la pointe occidentale du Maghreb et atteint Tanger, puis chevauche jusqu’au sud du Maroc, pour arriver aux “pays des Noirs”. Selon la légende rapportée par des historiens musulmans, Oqba avança avec son cheval dans les flots de l’Océan Atlantique, ou “la mer des ténèbres” selon l’appellation arabe, et prend à témoin Dieu que s’il avait la possibilité d’étendre sa conquête au-delà de l’océan il n’aurait pas hésité à le faire. En route vers Al Kairouan, Oqba est tué, près de Biskra en Algérie, dans un combat contre la tribu des Awraba dirigée par Kousseila, le chef berbère. Après la mort de Oqba, de nouvelles campagnes militaires musulmanes sont menées au Maghreb et peu d’entre elles atteignent le Maroc. L’alliance des Byzantins et des tribus berbères a donné de la tablature aux troupes envoyées par les califes de Damas et retardé la domination musulmane sur l’Afrique du Nord. Une femme s’est illustrée dans la résistance des tribus berbères de l’Aurès, en Algérie, et a obligé les troupes musulmanes à battre en retraite. Dihiya ou Damiya, selon les sources, surnommée Kahina par les historiens arabes, est passée dans la mythologie maghrébine pour avoir fait face, jusqu’à sa mort, à l’avancée des troupes musulmanes. Mais une nouvelle et dernière offensive a été l’œuvre de Moussa Ibn Noussaïr en 704. Impétueux, fin négociateur et chef militaire déterminé, Moussa Ibn Noussaïr réussit à conquérir tout le Maroc et à convaincre les Berbères de se convertir à l’islam. La nouvelle religion adoptée par les Berbères leur offre alors un lien solide permettant de transcender les divisions locales et tribales et de cimenter les différentes composantes de la population vivant au Maroc. Beaucoup de Berbères ont intégré l’armée musulmane et participé activement et ardemment aux conquêtes menées sous la bannière de l’islam. L’un d’entre eux, Tariq Ibn Ziad, sera même chargé par Moussa Ibn Noussaïr de lancer les troupes à la conquête de l’Espagne. Tout un symbole.
Chronologie • 10 000 Av. J.-C : Apparition des ancêtres directs des Berbères au Maroc. • 1100 Av. J.-C : Les Phéniciens installent leurs premiers comptoirs commerciaux. • 203 Av. J.-C : Massinisa fonde le royaume numide. • 105 Av. J.-C : Bocchus 1er étend le royaume des Maures vers l'est. • 40 Ap. J.-C : Assassinat de Ptolémée, dernier roi maure. • 285 : Les Romains se replient et abandonnent le Maroc. • 430 : Début de l'invasion vandale. • 533 : Les Byzantins tentent de reconquérir le Maghreb. • 681 : Oqba ibn Nafiî arrive au Maroc. • 711 : Tariq Ibn Ziad débarque en Espagne.
Origines. Le juif en nous Les plus vieux témoignages sur l'ancienneté de la présence juive au Maroc sont épigraphiques. Ce sont ceux des inscriptions funéraires en hébreu et en grec qui ont été trouvées dans les ruines de Volubilis et qui remontent au IIème siècle avant notre ère. Mais la tradition orale des juifs du Maroc fait remonter la présence juive à l'arrivée des premiers bateaux phéniciens, il y a donc plus de 3000 ans ! Durant toute une partie de l'époque phénicienne, puis durant toute la présence romaine, les villes de Chellah (Salé), de Lixus (Larache), de Tingis (Tanger) ont été très certainement des centres de négoce importants pour les juifs du Maroc, qui pratiquaient surtout le commerce de l'or et du sel. Lorsque les Vandales surviennent, ils trouvent des alliés parmi les juifs, et ceux-ci vont connaître une totale liberté de culte pendant un siècle. Mais quand, en 533, le général Bélisaire est envoyé en Afrique du Nord par Justinien, l'empereur de Byzance, pour chasser les Vandales, les juifs vont entrer dans une période très douloureuse de leur histoire. A la veille de la conquête musulmane, plusieurs tribus juives berbères sont identifiées à travers tout le Maghreb. La conquête musulmane sera pour eux une libération. Rachid Benzine
Portraits. Figures historiques Bocchus 1er Descendant d'une lignée de rois maures qui régnaient sur une grande partie du Maroc actuel. Il réussit, en s'alliant aux Romains, à étendre son royaume et le territoire des tribus maures vers l'est au détriment de ses voisins berbères de Numidie. Après sa mort en 80 avant J-C, le royaume est partagé entre ses deux fils, Bocchus II et Bogud qui vont perpétuer la politique de l'alliance avec l'empire romain.
Juba II Roi berbère, élevé dès son enfance à Rome sous la protection de Jules César. Réputé pour ses qualités intellectuelles supérieures, les Romains vont le nommer souverain d'Afrique du Nord, où il va rétablir la stabilité et rallier Maures et Numides autour de lui. Il épousa une jeune princesse, fille de la célèbre reine égyptienne Cléopâtre et du général romain Antoine. En plus de son talent politique, Juba II était un érudit et auteur d'une œuvre scientifique considérable, selon les historiens romains. Mort en 23 après J-C, il laissa derrière lui un royaume prospère et pacifié.
Kahina Beaucoup de choses ont été écrites et dites sur cette reine berbère, où se mêlent légendes, faits historiques et volonté d'en faire le symbole de différentes causes. Chef des tribus berbères de l'Aurès, elle participa activement à la résistance face aux troupes de l'armée musulmane. Les récits et témoignages divergent sur la religion de “la prêtresse” selon le surnom donné par les Arabes : certains prétendent qu'elle était juive, d'autres affirment qu'elle était chrétienne ou païenne. Après des années de combat contre les conquérants musulmans, Kahina est tuée en 698 par le général Hassan Ibn Nouâman. Avant sa mort, elle demande à ses fils de se convertir à l'islam et de rejoindre les rangs de ses adversaires. L'un de ses fils est même nommé chef des troupes musulmanes et combattra aux côtés de ses anciens ennemis et nouveaux coreligionnaires.
Tariq Ibn Ziad Symbole de la conversion des Berbères à l'islam et du rôle qu'ils vont jouer dans les conquêtes musulmanes, notamment en Europe. Selon les historiens, Tariq était un captif maure affranchi par Moussa Ibn Noussaïr, qui fera de lui son proche lieutenant. Moussa Ibn Noussaïr charge alors Tariq de lancer les troupes de l'armée musulmane, composée en grande partie par des Berbères, à la conquête de l'Espagne. Tariq s’acquitte brillamment de sa mission et défait en quelques batailles décisives les Wisigoths, qui régnaient en maître sur la péninsule ibérique.
Tingis, Zilis, Tamudem…Quand le Maroc était chrétien Le christianisme est attesté en Afrique du Nord à partir du IIème siècle. Il est vraisemblablement arrivé avec la migration de commerçants, de soldats, peut-être de missionnaires venus de l'Empire romain. Le premier document qui nous informe de cette présence chrétienne est constitué par les “Actes des martyrs scillitains”, qui rapportent la condamnation à mort, en juillet 180, d'une dizaine de chrétiens de la ville de Scillium (l'actuelle Kasserine, en Tunisie) qui ont refusé de participer aux cérémonies païennes romaines fondant la vie civique. Mais l'histoire du christianisme au Maghreb est d'abord liée à la personnalité du Carthaginois Tertullien. Né païen, baptisé vers l'an 195, membre de l'élite de la ville créée par les Phéniciens, il va se montrer un grand organisateur et un grand défenseur de l'Eglise d'Afrique. Il nous a laissé une œuvre écrite qui nous permet d'avoir une idée des problèmes qui se sont posés au développement de la foi chrétienne. En ce qui concerne l'arrivée du christianisme au Maroc, on peut raisonnablement penser qu'elle a pour origine l'Espagne romaine à laquelle la Maurétanie Tingitane a été liée. C'est encore un martyr qui constitue la première preuve de cette présence : le centurion Marcellus, qui eut la tête tranchée, à Tanger en 298, pour avoir décidé d'abandonner la fonction militaire en raison de son appartenance à la foi chrétienne. Le christianisme, en Maurétanie Tingitane comme ailleurs au Maghreb, a dû se développer d'abord chez les habitants d'origine romaine. Puis il a pu toucher des Berbères latinisés (comme le sera, au IVème siècle, le grand Augustin d'Hippone) et d'autres Berbères et Maures. L'extension du christianisme a dû être assez vaste, si l'on en juge au nombre d'évêchés qu'a comptés le Maroc romain : Tingis (Tanger), Zilis (Asilah), Septem (Sebta), Lixus (Larache), Tamudem (Tétouan), Salensis (Salé)... Le site archéologique de Volubilis a livré de nombreux témoignages de la présence chrétienne : des lampes, des céramiques ornées du sigle du Christ, ou de la croix, ou encore de colombes ou d'agneaux. A Aïn Regata, près d'Oujda, on a découvert une table d'autel en marbre. A Lixus, on peut voir les traces d'une petite basilique chrétienne. Par ailleurs, il existe des traditions selon lesquelles des populations noires de la région du Draâ, près de Zagora, auraient été converties au christianisme entre le IIIème et le VIème siècles, par l'intermédiaire de noirs d'Ethiopie liés à l'Eglise copte d'Alexandrie... Vers la fin du VIIIème siècle, ceux-ci seraient rentrés en guerre avec les juifs implantés également dans cette région, qui les auraient défaits. Rachid Benzine
Ce qu’il faut lire • Ibn Khaldoun. Histoire des Berbères (Editions Geuthner 1999). Le monumental livre de l'historien maghrébin est une référence indispensable, notamment sur l'arrivée de l'islam au Maroc. • Gabriel Camps. Les Berbères : mémoire et identité (Actes Sud 2007). Simple, rigoureux et érudit, ce livre du grand spécialiste de l'histoire berbère est un classique. • Henri Terrasse : Histoire du Maroc (Frontispice 2005). Indisponible pendant des années, le livre d'Henri Terrasse est incontestablement le must read pour tous ceux qui s'intéressent aux origines et à l'histoire du Maroc. • Abdellah Laroui. Mojamal Tarikh Al Maghrib (Centre culturel arabe 2007). Dans la partie sur l'histoire du Maroc avant l'islam, Laroui fournit une critique intéressante et sévère des auteurs colonialistes qui ont abordé ce sujet. • Charles-André Julien. Histoire de l'Afrique du Nord (Payot 1994). Une incontournable référence sur le Maghreb écrit par un grand historien et fervent amoureux du Maroc. • Michel Abitbol. Histoire du Maroc (Perrin 2009). Didactique, agréable à lire et intéressant, notamment sur l'histoire juive du Maroc. • Bernard Lugan. Histoire du Maroc (Perrin 2000). Un bon manuel sur l'histoire du Maroc avec un parti pris et des thèses assumés sur la formation de la nation marocaine.
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Sujet: Re: notre Culture. Mar 14 Fév 2012 - 20:09
Citation :
L’universitaire marocain Mourad Alami sort un nouvel ouvrage en darija
Mourad Alami, professeur universitaire au Maroc et en Allemagne, vient de publier une nouvelle édition d’un roman paru initialement en janvier 2010, en darija. L’ouvrage intitulé « Errahhil. Demaa Msafra. Riwaya be ellougha elmeghribiya. Darija », traite du thème de l’immigration et propose aux lecteurs une comparaison entre le mode de vie en Allemagne et au Maroc.
« La force de ce roman est due au fait que l’écrivain a réussi à apprivoiser la langue marocaine, parlée encore …… tout en la transformant en une langue écrite », explique Pr. Chouaib Halifi, universitaire et romancier marocain. « De plus, l’écrivain a su moderniser la forme narrative, en utilisant des techniques nouvelles qui s’appuient sur les métaphores et allégories tout en conjurant les soucis du quotidien… récit conté par le narrateur personnage tout en se référant à la vie, l’amour et l’ironie », a-t-i ajouté.
« Errahhil. Demaa Msafra. Riwaya be ellougha elmeghribiya. Darija », écrit avec des caractères arabes, 213 pages. Maison d’édition : Bouregreg Prix : 60 dirhams
dieu merci , nous sommes sur une bonne voie . débarassons nous de ce complexe d'arabisme à la con qui écrase l'authenticité des peuples dits arabes
jonas General de Brigade
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Sujet: Re: notre Culture. Jeu 23 Fév 2012 - 17:01
Citation :
Maroc : Découverte d’un site archéologique à El Jadida
Une belle découverte vient d’être réalisée dans la commune rurale de Moulay Abdellah, située dans la province d'El Jadida, à une centaine de kilomètres de Casablanca. Un site archéologique a en effet été découvert accidentellement par des ouvriers travaillant pour une entreprise d’assainissement, a fait sa voir la MAP hier, mercredi 22 février.
« Il s'agit de la découverte en sous-sol de structures archéologiques dont deux colonnes de belle facture, réalisées en pierre de taille et de forme cylindrique, ce qui rappelle, en forme réduite, les colonnes de la mosquée Hassan de Rabat », explique l'archéologue Aboulkacem Chebri, directeur du Centre d'études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien (CERPML). Selon lui, ces colonnes dateraient de la période médiévale. Une équipe d’archéologues devrait prochainement se rendre sur place pour effectuer des fouilles plus approfondies.
http://www.yabiladi.com
Invité Invité
Sujet: Re: notre Culture. Dim 26 Fév 2012 - 9:05
une campagne de microsoft en darija http://www.tconectabikhir.ma/
osmali Aspirant
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Sujet: Re: notre Culture. Jeu 15 Mar 2012 - 14:57
Citation :
Chronique La Turquie si proche et si lointaine 22
Entre "la Sublime porte" et "l'Empire chérifien fortuné", il y avait une fascination mêlée d'appréhension. Depuis le sultan saâdien Ahmed al Mansour Dahbi à la fin du XVIe siècle. CHRONIQUE DE HASSAN AOURID : La Turquie si proche et si lointaine
Entre «la Sublime porte» et «l’Empire chérifien fortuné», il y avait une fascination mêlée d’appréhension. Depuis le sultan saâdien Ahmed al Mansour Dahbi à la fin du XVIe siècle. Al Mansour, le fondateur de l’Etat marocain dans ses configurations actuelles, s’inspirera du modèle administratif ottoman et aura introduit un système d’armée prétorienne liée au sultan, à l’image des janissaires. Moulay Ismaïl reproduira ce modèle en allant jusqu’à reprendre les registres de son prédécesseur saâdien où étaient consignés les noms des recrues. On calquait dans «l’Empire chérifien fortuné» le mode de gouvernance ottoman, mais on s’ingéniait à préserver son indépendance par rapport à la Sublime porte, avec plus ou moins de fortune, selon les règnes et les circonstances. Inutile de vous dresser un glossaire exhaustif de mots que notre dialectal marocain a emprunté à la langue turque et qui atteste de cette relation, aussi bien dans l’administration (pacha, chaouich, kaghed, imda, jumrok, beyliki, boughaz, difter..), que dans l’art culinaire (acheq pour cuillère, kefta, kebab, taktuka, tabsil), ou vestimentaire (caftan, tarbouch, tqacher, tourban - l’expression mtarben est toujours en usage à Oujda ; le mot «tourban» turc a donné à la langue française turban-, la tenue de la garde royale…), ou musicale (la musique martiale de khamssa oua lkhamssine) ou les noms de familles (Kahia, Biyaz, Fasla, Qara, Osman...), les suffixes «ji» qui renvoient à un métier (kahwa-ji, kaman-ji, fara-ji (qui est la contraction de farrach et ji), et puis dans le domaine militaire (tobji, spahis, qui par altération donnera sbaïssi, pour désigner chez nous, à la fois un tissu que portait les spahis et pipe, car c’était le propre des soldats d’avoir des manières libérales - il y a en Tunisie une famille qui porte le nom de Caïd Sbssi, qui n’est que l’altération de caïd des spahis). Cette relation entre notre pays et la «Sublime porte» qui prenait parfois, dans les hautes sphères, un aspect matrimonial, fut bien sûr arrêtée avec Mustapha Kemal qui a tourné le dos aussi bien au passé ottoman qu’au monde arabe…Or l’Histoire est têtue. Elle est comme un fleuve qui s’enfouit à l’intérieur des terrains sablonneux pour réémerger lorsqu’il ne rencontre plus d’obstacle ou de terrain accidenté…Et voilà que la Turquie renoue avec sa dimension moyen-orientale autant que le Moyen-Orient renoue avec la Turquie. Bien sûr que la Turquie est plurielle, mais elle retrouve l’attrait qu’elle avait eu par le passé sur le monde arabe. Une destination touristique prisée aussi bien pour ses stations balnéaires que pour ses sites historiques. Vous ne manquerez pas d’entendre le dialectal marocain à Topkapi ou sur la place Taksim. Des nostalgiques de l’ère du califat, au Maroc -tenez vous bien- n’appellent la Turquie que par une vieille expression qui renvoie à l’ère ottoman, dar al khilafa, ou dar assaada… Le téléfeuilleton «le Harem du sultan», avec le succès qu’on lui connaît, ne distrait pas seulement mais interpelle et ravive le refoulé, et puis, pour clore, la Turquie est gouvernée par un parti qui a la même appellation que le parti qui conduit le gouvernement chez nous. La même appellation ne veut pas dire forcément similitude, et les Turcs ne manquent pas de le rappeler. Les plus avisés vous diront que le Parti justice et développement turc ou AKP, selon les initiales turques du parti, est l’expression d’un kémalisme réaménagé et le continuum d’un long processus de modernisation. L’AKP ne rejette nullement la sécularisation ni son ouverture sur l’Europe. De même, vous diront les mêmes voix lucides, le kémalisme est l’aboutissement d’un long processus de modernisation qui a commencé depuis 1839 sous l’Empire ottoman, avec ce qu’on appelle le système des Tanzimat, qui n’était pas que des réformes administratives et comportait une dimension séculaire en établissant l’égalité entre les musulmans et les non-musulmans. Le mouvement moderniste gagnera en ampleur avec les jeunes Turcs, et Mustapha Kemal est la résultante de ce long processus…Ce qui paraît comme une rupture ne l’est pas en fait. L’avènement de l’AKP est aussi la continuité du kémalisme sous d’autres formes. L’historicité, pour reprendre une expression savante, chère à notre historien et philosophe Abdallah Laroui, est ce qui fait l’expérience turque. On ne peut transposer un modèle en dehors de son substrat historique.
Ce débat tranché entre les «anciens» et les «modernes», ou les traditionalistes et modernistes en Turquie, n’a pas eu lieu dans le monde arabe, en tout cas pas avec la même acuité. On pourrait lui rapprocher l’expérience russe entre, d’une part, les occidentalisés qu’on appelait l’intelligentsia, et les slavistes. Il est tout de même marquant que les expressions «intelligentsia» et «jeunes Turcs» sont des expressions universelles. On ne connaît pas d’expression d’origine arabe avec une dimension planétaire qui renvoie à un tel phénomène.
Ce qui crédite l’expérience de l’AKP, ce sont ses performances économiques et ses percées (breakthrough) diplomatiques. Les deux sont d’ailleurs liées. L’avènement de l’AKP, c’est-à-dire le Parti justice et développement turc, a été concomitant d’une embellie économique que les observateurs appellent la quatrième vague de modernisation économique, après la première vague d’industrialisation, celle de Mustapha Atatürk, avec comme locomotive l’Etat ; celle de Menderes, avec une conception entrepreneuriale, à l’américaine, dans les années 40 ; celle de Tugrut Ozal, dans les années 90, qui a tiré profit de la mondialisation ; et puis celle en cours, sous l’APK. Le résultat est là : le revenu par tête a triplé en moins de dix ans, la Turquie est la 15e économie mondiale, et la huitième destination touristique dans le monde.
Ce qui fait l’expérience de l’AKP, c’est aussi le courage de revisiter l’histoire de la Turquie, dans ses épisodes les plus douloureux (le problème kurde ou la tragédie arménienne) tout en restant dans les fondamentaux du kémalisme, c’est-à-dire un Etat-nation turc. Le 28 février dernier était le 15e anniversaire de ce qui est appelé le coup d’Etat postmoderne, où, ce qu’on appelle «les gardiens de la République» ou de «l’Etat profond», sont intervenus, sous la houlette de l’armée, pour mettre fin à l’expérience de l’islamiste Necmettin Erbakan (le «c» turc se prononce «j»), en mobilisant l’appareil judiciaire, la bureaucratie, les médias, des fleurons de la société civile. Ce qui, sous d’autres cieux, on appellerait «les éradicateurs» ou par euphémisme «les modernistes» ou «les démocrates». Paradoxalement, le coup dit postmoderne a plus profité à l’islam politique qui, il est vrai, s’est accommodé du legs de la Turquie moderne et de ses orientations européennes. Ledit coup a donné lieu à une dynamique interne qui a refaçonné une nouvelle Turquie. Les islamistes de l’APK avaient acquis une expérience managériale, particulièrement dans la gestion de la ville d’Istanbul, qui leur a ouvert les autres sphères. Le succès appelle le succès. Dans une démocratie.
Mais les choses changent pour rester les mêmes. Deux signes qui ne trompent pas. Les portraits de Mustapha Kemal trônent dans les lieux publics, et il ne vient à l’esprit de personne dans l’AKP de remettre en cause la graphie latine pour revenir à la graphie arabe… Ce qui fait l’expérience de l’AKP ce n’est pas sa rhétorique mais ses performances. Trop tôt pour établir un parallélisme avec notre PJD.
Hassan Aourid. La vie éco www.lavieeco.com
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Sujet: Re: notre Culture. Jeu 15 Mar 2012 - 15:19
Il faut aussi ajouter que 2 rois (sultan plutot) marocains ont eu des mères Turcs (moulay abdellaziz et un autre). Info lu cette semaine dans la revue Zaman. Je complèterai l'info après relecture.
De la même manière et dans la meme revue, j'ai apris que l'un des plus proches collaborateur d'un sultan qui devvait être moulay Youssef (ou son père je ne sais plus) etait l'oncle de Mouloud Mammeri. Il fut l'algerien le plus intégré au système Makhzenien.
PGM
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Sujet: Re: notre Culture. Jeu 15 Mar 2012 - 15:41
ci-dessous l'article de zamane évoqué plus haut. Le numéro de décembre 2011 est passionnant : il traite donc à la fois de ces sultans oubliés, des racines africaines du Maroc (très edifiant ndlr sahara) et de ces algeriens méconnus qui furent associés au pouvoir marocain, ainsi que de l'armée des frontières (ALN). Je vous posterai les différents articles.
Citation :
Le sultan oublié et ses descendants Article publié dans Zamane / décembre 2011
C’est un homme que l’Histoire a accablé, avant de le laisser mourir oublié, loin des ors du pouvoir. On croit avoir tout dit de Moulay Abdelaziz, de sa légèreté, de son manque de poigne et, au final, de sa responsabilité dans la débâcle marocaine qui a conduit, en 1912, à l’établissement des protectorats français et espagnol. De ce sultan, qui a officiellement régné de 1894 à 1908, on ne connaît pourtant que très peu la vie intime. Après son abdication et jusqu’à à sa mort en 1943, il vécut à Tanger le plus clair de son temps, à la fois exilé en son propre pays et voyageur impénitent, hôte prestigieux de grands hôtels européens. Cet éphémère sultan a laissé une descendance peu-à-peu tombée dans l’oubli : un fils, une fille et des petits-enfants que nous avons rencontrés et qui, encore aujourd’hui, revendiquent fièrement leur glorieuse filiation et qui, à chaque bey’a ou cérémonie officielle, renouvellent le pacte d’allégeance qui les lie, eux plus que d’autres, à la famille régnante.
Un enfant sur le trône
Quand il monte sur le trône, à la mort de son père Hassan Ier, Abdelaziz n’a que treize ou quatorze ans. Certes, il est proche de son père mais a d’autres frères. Il faudra donc tous les calculs de Ba Ahmed, le puissant hagib (chambellan), pour l’imposer à la charge suprême. En tant que chef du protocole, Ba Ahmed, de son vrai nom Ahmed ben Moussa, a un accès privilégié au vieux sultan. En cette fin d’année 1894, celui-ci a lancé sa mhalla (armée chérifienne) à l’assaut du Tadla révolté. Ce sera sa dernière campagne. Hassan Ier rend en effet l’âme en plein territoire hostile, à la tête d’une armée affaiblie par la fièvre et aux moyens de transports limités. Seul maître, avec quelques esclaves, du secret de la mort de Hassan Ier, Ba Ahmed sait qu’une fois la nouvelle ébruitée, les troupes ne tarderont pas à se débander, voire à se livrer au pillage et à des exactions. Tout en dépêchant un émissaire à Rabat, chargé d’informer Abdelaziz, le jeune fils du défunt sultan, Ba Ahmed tient donc la nouvelle secrète pendant quelques jours, le temps que la mhalla arrive en territoire soumis et puisse être mise devant le fait accompli. Entre temps, Moulay Abdelaziz a été proclamé sultan à Rabat.
C’est donc un enfant qui succède au terrible Hassan Ier, ce sultan qui, par son énergie débordante, sa poigne de fer et son habile diplomatie, a su tenir à distance de l’Empire chérifien l’insatiable appétit des puissances européennes. Le jeune souverain est très proche de sa mère, Lalla Rkia, d’origine turque. Dans son livre Le Maroc disparu, Walter Harris, correspondant du Times et intime du Makhzen sous Moulay Abdelaziz et Moulay Hafid, décrit brièvement cette inconnue parvenue au cœur du pouvoir marocain: « La mère de Moulay Abdelaziz était une dame turque, amenée de Constantinople au Maroc. On dit que ce fut une femme d’une grande intelligence et d’une grande force de caractère. Elle fut sûrement une mère dévouée. On ajoute même qu’elle joua un rôle politique dans le pays et qu’elle conseillait son mari dans les affaires de l’Etat. En tout cas, il est clair qu’elle dut être une remarquable personnalité du fait qu’elle sut, au milieu d’une foule de rivaux, maintenir son influence sur le sultan jusqu’à sa mort et assurer ainsi l’avènement de son fils[1]. » Et l’aventurier britannique de noter : « Sa grande amie et compagne dans le harem était une autre dame turque, la mère du sultan régnant Moulay Youssef. Il est curieux de remarquer que ces deux étrangères en pays étranger devinrent toutes deux mères de sultans[2]. »
Un sultan sous influence
Tout naturellement, Moulay Abdelaziz est d’abord un sultan effacé, couvé par sa mère et écarté des affaires de l’Etat par Ba Ahmed, qui exercera l’essentiel du pouvoir jusqu’à sa mort en 1900. Ainsi le règne personnel de Moulay Abdelaziz ne commence-t-il qu’à l’orée du siècle. « Le sultan avait alors vingt ans, écrit Harris, et pouvait d’un moment à l’autre prendre en main les affaires du royaume : or le gouvernement personnel d’un jeune monarque absolu et sans expérience est dangereux. Les vizirs pensèrent que la disparition de la dure poigne de Ba Ahmed pousserait probablement le sultan à se rendre plus indépendant et qu’il était nécessaire de trouver une combinaison qui permît de contrôler ses pensées et ses actes. […] Il fallait trouver une occupation pour le monarque sans expérience et tenu jusqu’ici à l’écart du conseil. C’était prendre le contre-pied des traditions du Maroc, mais le cas était exceptionnel et jamais un sultan ne s’était trouvé dans cette situation[3]. »
C’est là sans doute l’origine des lubies coûteuses de Moulay Abdelaziz, que Gabriel Veyre, venu spécialement au Maroc pour présenter au sultan toutes les nouveautés occidentales, décrira longuement (Dans l’intimité du sultan, 1901-1905). Esprit curieux et joueur, Abdelaziz découvre la bicyclette, l’automobile, la photographie… Il fait même venir d’Angleterre une locomotive qui ne servira jamais. Il s’enthousiasme d’abord pour ces nouveaux amusements mais, l’ennui survenant rapidement, il ne tarde pas à les délaisser. Le sultan fait également venir à grands frais les meilleurs artificiers européens, chargés d’égayer ses fêtes. Au menu : banquets, spectacles et feux d’artifices.
Pendant ce temps, le petit peuple jase des millions partis en fumée et la popularité de Moulay Abdelaziz décroit à mesure qu’il s’entoure d’étrangers : par leurs conseils forcément intéressés, le caïd Mac Lean, Gabriel Veyre et même Walter Harris sont tenus pour responsables de l’inexorable déclin du « vieux Maroc ». Ces mêmes étrangers, qui ont toujours revendiqué leur loyauté envers le sultan, rejettent eux la faute sur les conseillers et ministres marocains. « Un ferme et bon conseiller aurait pu prolonger la vie du Maroc libre, car bien que Abdelaziz ne possédât ni grandes aptitudes à gouverner, ni grand désir de pouvoir, il était réfléchi, intelligent et désireux de bien faire[4] », écrit par exemple Harris.
Une chose est sûre, l’époque de Hassan Ier semble alors déjà bien loin et le pays ne tarde pas à sombrer dans l’anarchie. Dès 1902, la révolte de Bou Hmara sonne le glas des jours heureux et insouciants de Moulay Abdelaziz. L’homme à l’ânesse, de son vrai nom Jillali Zerhouni, se présente comme le sultan légitime en se faisant passer pour Moulay Mhammed, fils aîné de Hassan Ier déshérité par ce dernier. Bou Hmara, topographe, ancien membre du sérail tombé en disgrâce à la suite d’un faux pas, et magicien à ses heures perdues, parcourt le pays en long et en large, incitant le petit peuple à la révolte contre « le sultan des chrétiens ». C’est dans le Rif qu’il trouve ses principaux soutiens. A la tête d’une armée, il défait même les troupes de Moulay Abdelaziz. Celui-ci, de plus en plus seul, faisant face à de multiples séditions et n’ayant plus d’argent, doit en plus affronter la concurrence de son demi-frère, Moulay Hafid.
Deux frères ennemis ?
« Moulay Hafid était un candidat idéal pour ceux qui pensaient que Abdelaziz était trop faible mais ne voulaient pas que le sultanat sortît de la dynastie régnante[5] », écrit l’historien Abdallah Laroui. De fait, Hafid, qui a deux années de plus que Abdelaziz, est alors vice-roi de Marrakech après l’avoir été à Tiznit. Contrairement à son demi-frère, il a reçu une éducation religieuse approfondie. Selon Laroui, il est « aussi à l’aise pour soutenir une controverse théologique avec des alims confirmés que pour débrouiller les subtilités de la politique européenne[6] ». C’est donc cet autre fils de Hassan Ier qui s’élève contre Abdelaziz et veut lui ravir le trône, au nom d’un jihad revigoré. L’affrontement tourne rapidement en sa faveur.
Moulay Abdelaziz, lui, se débat comme il peut au milieu d’événements qui se précipitent et sur lesquels il n’a aucune prise. L’armée qu’il envoie à la rencontre de son frère se débine et c’est un sultan vaincu avant même d’avoir combattu qui demande l’asile aux forces françaises de la région de Casablanca. Entièrement démuni, ce sultan pris trop jeune dans les filets du pouvoir abdique en faveur de son frère. Mais malgré l’espoir qu’il aura suscité, celui-ci ne réussira pas là où Abdelaziz a échoué. Sous son très court règne, la sédition prend de l’ampleur, les caisses de l’Etat sont inexorablement vides et, pour se maintenir, ce sultan qui avait fait de la lutte contre les infidèles son cheval de bataille doit continuellement réclamer l’aide de l’étranger. C’est donc un autre souverain amer qui, quatre ans après son prédécesseur, se voit dans l’obligation d’abdiquer en faveur d’un autre frère, Moulay Youssef, choisi par les autorités françaises. Après un bref séjour en France, Moulay Hafid se fixe à Tanger, où il fait construire sa nouvelle demeure. Quand la guerre de 1914 survient, il passe en Espagne et, au lendemain du conflit mondial, il s’installe dans une villa à Enghien, près de Paris, où il s’éteindra en 1937.
Abdelaziz, lui, a commencé une nouvelle vie à Tanger, loin de toute politique, dans l’indifférence presque générale. « A la nouvelle de l’abdication de son frère, il a voulu le voir une dernière fois », se souviennent ses descendants, répétant sans doute une vieille histoire de famille maintes fois ressassée : Moulay Hafid devait embarquer à Tanger pour gagner Marseille, le temps que son successeur soit proclamé et que les nouvelles autorités du protectorat s’assurent que personne ne réclamerait le retour du sultan déchu. Abdelaziz s’était donc enquis de l’heure du départ de son frère mais, trompé par les autorités françaises qui n’avaient aucun intérêt à ce que les deux sultans se rencontrent, il arriva trop tard. Ce fut le premier rendez-vous manqué.
Qu’à cela ne tienne, Harris a fait le récit de la dernière entrevue tangéroise des deux frères déchus: « J’avais toujours eu le grand désir de réconcilier les deux sultans Moulay Hafid et Moulay Abdelaziz, mais je n’y avais jamais réussi. […] Après plusieurs tentatives infructueuses, je les persuadais tous deux qu’ils pouvaient se rencontrer par hasard dans la rue et échanger un salut. Pendant des mois, ils ne se rencontrèrent pas, mais un jour, à un tournant de rue leurs mules se heurtèrent. Les deux sultans furent tellement surpris qu’ils oublièrent complètement ce qui était prévu, se tournèrent le dos et s’éloignèrent aussi vite que leurs montures le leur permirent[7]. » Les deux frères ne se reverront jamais.
L’exil tangérois
Avec plusieurs années de recul, Harris fait le bilan du règne de Moulay Abdelaziz et de ses erreurs : « La grande faute ou l’infortune de (ce sultan) fut sa prodigalité. Il ne fut jamais capable de connaître la véritable valeur de l’argent. Il dépensa, depuis l’époque où il sortit de tutelle pour prendre en main le gouvernement, non seulement tous les revenus du pays, mais les économies de ses prédécesseurs. Et qu’acheta-t-il avec tout cela ? Un tas de vieilleries, de bric-à-brac, acquis à des pris fabuleux et abandonné pourrissant ou rouillé dans les obscures remises des différents palais. Il était à blâmer pour ses dépenses exagérées, mais d’autres étaient encore plus blâmables. C’étaient ceux qui ne perdaient pas une occasion de l’exploiter. Ils firent leur fortune et laissèrent le malheureux sultan brisé, au milieu d’un pays en révolte, avec un trésor vide, porter tout le poids de leurs fautes[8]. »
A Tanger, Abdelaziz poursuit une vie de parfait anonyme. L’homme sort petit à petit de l’Histoire. Pour retrouver sa trace, il faut se pencher sur les quelques ouvrages qui ont consacré de courtes lignes à cette vie d’exilé. « Le docile Moulay Abdelaziz a continué son rôle en consentant même à venir jusqu’en France pour distribuer des encouragements et des paroles pro-françaises aux soldats musulmans venus du Maroc ; aussi sa pension un peu maigre a-t-elle bénéficié d’une augmentation pour « cherté de vie[9] », écrit Martin. Dans son palais situé sur les hauteurs tangéroises, il vit avec son épouse, Mina, sa fille, Fatim Zahra et leurs dames de compagnie. Il a bien un deuxième enfant, Hassan, issu d’un autre mariage, et de trente ans plus âgé que sa seule sœur. Mais le jeune homme vit à Fès, loin de son père exilé à Tanger, et de sa mère, Hbika, retirée à Marrakech. L’ancien sultan mène donc une vie tranquille grâce à la pension que lui verse la France et aux biens dont il a lui-même hérité. Il joue beaucoup au golf et voyage souvent : France, Allemagne, Italie, Turquie sont autant de destinations où il a ses habitudes.
Lalla Fatim Zahra, récemment décédée, avait livré certains souvenirs de ce père qui « refusa d’élever sa fille en princesse et s’appliqua à lui donner une éducation moderne et ouverte sur le monde. (…) Abdelaziz supervisait lui-même les devoirs, n’hésitant pas à punir ou corriger de quelques roustes sa fille, de nature très frondeuse. Il parlait longuement avec elle. De son passé de sultan et du protectorat, son cauchemar[10]. » Lalla Fatim Zahra rapporte également: « Alors que les autres parents restaient éloignés des enfants, mon père préférait diner tôt avec nous, racontait ses lectures, ses rencontres, car beaucoup de visiteurs, anglais, français, espagnols venaient prendre le thé. Il était intraitable sur mes études : « Tu travailleras un jour pour ton pays, quelle que soit la façon. Il faut apprendre pour donner aux autres. [11]» Moulay Abdelaziz meurt en 1943, dans un silence assourdissant. Il est enterré au darih Moulay Abdellah à Fès. Son fils qu’il n’avait pas vu depuis des décennies se rend en urgence à ses obsèques.
Ce qui reste du clan
Moulay Hassan, fils de Moulay Abdelaziz et de Lalla Hbika, aurait pu reprendre le flambeau abandonné par son père. Mais il ne l’a pas voulu. C’est en tout cas ce qu’affirment aujourd’hui ses descendants. Né à Marrakech, ce prince de sang a reçu une éducation traditionnelle à Fès où il suit le cursus de la Qaraouiyine jusqu’à devenir alim. Succédant à son père Moulay Youssef en 1927, le jeune sultan Sidi Mohammed ne tarde pas à appeler à ses côtés son cousin de prince, sensiblement plus âgé. La loyauté de Moulay Hassan ne se démentira pas : en 1953, lorsque les autorités du protectorat français, engagées dans un bras de fer avec Mohammed Ben Youssef, lui proposent de reprendre le trône abandonné par son père quarante cinq ans plus tôt, il décline poliment. Ce refus lui vaudra d’ailleurs d’être emprisonné quelques semaines et de devoir céder sa maison à son cousin Mohammed Ben Arafa (lui aussi petit-fils de Hassan Ier) qui, lui, a accepté l’offre de devenir le sultan des Français en lieu et place du « têtu » Ben Youssef.
Le « prince silencieux », d’après le surnom que lui ont attribué certains journalistes, a finalement été récompensé de sa loyauté puisque, jusqu’à sa mort, en 1997, il est resté dans le proche entourage de Mohammed V, puis de Hassan II. Juriste et fin lettré, Moulay Hassan a été jusqu’à sa mort un des piliers de la grande famille alaouite : « Lorsque toute la famille était conviée au Palais, les cousins de Fès, Marrakech et ailleurs avaient toujours le même point de chute : la maison de Moulay Hassan », témoigne un de ses fils.
Cette maison, située près de Bab El Had à Rabat, à quelques pas de la médina, n’a rien perdu de son cachet : une petite rue qui ne paie pas de mine, un haut mur qui ne laisse rien filtrer, mais derrière l’enceinte principale, tous les attributs d’un riad au luxe d’antan. Sur les murs des salons, trônent en bonne place les portraits des souverains alaouites. Plus loin, ce sont les Wissams décernés à ces happy few qui viennent rappeler que, malgré leur simplicité et leur politesse, ces gens – petits-enfants de sultan – sont partie prenante d’un monde qui semble lointain ou mystérieux à beaucoup de Marocains. A chaque fête officielle, c’est-à-dire, plusieurs fois par an, ils sont conviés au Palais et, au même titre que tous les convives, ils renouvellent leur allégeance au maître de céans. Tous sont à l’abri du besoin, mais sont loin pour autant de mener grand train. Abbas, un des fils de Moulay Hassan et donc petit-fils de Abdelaziz, est aujourd’hui général à la retraite et a toujours le titre de chargé de mission au Cabinet royal avec le grade de secrétaire d’Etat. Son frère, Moulay Abdelhadi, a quant à lui été ambassadeur. Leurs autres frères et sœurs ont tous mené carrière dans l’administration (banques, poste, chambellanie royale), loin des affaires. Ces « Alaouites de la troisième génération » continuent donc d’être régulièrement en contact avec leurs cousins au pouvoir. Mais leur destin est forcément d’entrer progressivement dans l’anonymat et de s’éloigner, à chaque génération un peu plus, des vrais cercles de pouvoir. En attendant certains d’entre eux, jusqu’à présent, goûtent encore au bonheur que peut constituer la proximité du roi.
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Sujet: Re: notre Culture. Lun 9 Avr 2012 - 0:36
journée sans voiture a marrakech en espérant plus de culture et sensibilisation envers l'écologie
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Pro rege, saepe, pro patria semper
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Sujet: Re: notre Culture. Mar 10 Avr 2012 - 16:49
Ce type connait bien son pays.
Citation :
Ahmed Boulane Cinéaste “Je n’aime pas le voile”
Smyet bak ?
Abdelwafi Boulane.
Smyet mok ?
Ghita Bent Othmane.
Nimirou d’la carte ?
Je ne le connais pas par cœur. J’ai obtenu ma carte nationale après de multiples embûches administratives. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi ce document s’appelle “carte nationale” et non pas “carte d’identité” comme partout ailleurs. Nous sommes tous des “nationaux” aimant le Maroc. Tiens, pour le coup, je préfère vous donner mon numéro de passeport irlandais : CP 32 97 12.
Vous avez mis 10 ans pour accoucher du Retour du fils, qui est en grande partie autobiographique. C’est plus dur de parler de soi ?
J’écris dans la douleur, particulièrement pour ce film. Je n’ai pas de nègre, je ponds mes scénarios moi-même. Je fais beaucoup de fautes d’orthographe, mais ce n’est pas grave car on ne les voit pas à l’écran.
Votre premier film, Ali Rabia et les autres, est aussi le meilleur. On a le sentiment que vous le traînez comme un boulet aujourd’hui, incapable de faire aussi bien.
Je ne veux pas que l’on me considère comme le réalisateur d’un seul film ! Ali Rabia et les autres avait une grâce, mais je ne peux pas raconter à chaque fois la même histoire. Je ne suis pas le seul à être dans ce cas d’ailleurs. Le premier film de Jean-Luc Godard, comme pour beaucoup d’autres cinéastes, a aussi été son œuvre la plus marquante. Mais il a aussi refusé de se répéter.
Vous vous comparez à Godard et vous vous autocitez dans Le retour du fils. Ça va toujours aussi bien au niveau de l’ego à ce que l’on voit…
Oui, je suis égocentrique. Si on ne l’est pas, c’est que l’on n’est pas artiste. On veut être aimé, attirer l’attention comme des enfants qui sautent partout pour qu’on les remarque. Il y a sans doute, là, un truc dans ma personnalité que pourraient analyser les psychologues. Mais ne comptez pas sur moi pour le faire à leur place, ce n’est pas mon métier.
Vous avez déclaré “je flirte avec le public intelligent en lui transmettant des messages intelligents”. Excusez-nous de revenir à l’assaut, mais ça sent la prétention.
Non. Je fais des films intelligents, pas des comédies stupides. Je m’adresse au grand public sans prendre les gens pour des cons.
Vous faites toujours tourner Younes Megri dans vos films. On va finir par jaser…
C’est mon ami depuis 1975. Je lui ai donné son premier grand rôle après l’avoir convaincu gentiment de se lancer dans le cinéma au début des années 1990. Pour tous mes rôles principaux, on voit le héros jeune, puis on le voit dans la force de l’âge. Younes Megri a cette capacité physique d’interpréter un personnage à différentes étapes de sa vie.
Le cinéma nourrit-il son homme ?
Le cinéma marocain, certainement pas. Ni hier, ni aujourd’hui. J’ai longtemps gagné ma vie grâce aux productions étrangères pour lesquelles je m’occupais du casting marocain. J’ai toujours eu un don pour repérer les talents. Je suis le premier à avoir donné un rôle important à Fehd Benchemsi, qui éclate aujourd’hui.
Votre métier d’assistant-réalisateur et d’acteur sur des productions étrangères vous a permis de rencontrer des stars internationales. Allez-y, c’est la minute name-dropping.
J’ai bien connu Dennis Hopper, Giuliano Gemma, Dustin Hoffman à qui je faisais des gags sur le tournage d’Ishtar. J’ai aussi servi de chauffeur à John Hurt qui venait chaque week-end manger les petits plats de ma mère à Salé. À la fin, jugeant que je conduisais mal, c’est lui qui prenait le volant et faisait le chauffeur.
Vous êtes toujours aussi fâché contre l’école publique?
L’Éducation nationale m’a fait beaucoup de mal en m’empêchant de faire des études. J’ai été renvoyé à 12 ans car j’avais du caractère, j’étais toujours le premier à jeter le pavé dans la mare. Je suis aussi révolté par les écoles publiques que l’on détruit pour en faire des clubs de sport. Où vont étudier les enfants qui vivent dans ces quartiers et dont les parents n’ont pas les moyens de les inscrire dans une école privée ?
Pensez-vous comme certains artistes que l’arrivée du PJD au pouvoir risque de réduire votre liberté de création ?
Non. J’ai rencontré le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, c’est un homme charmant qui ne m’a pas donné le sentiment de vouloir censurer quoi que ce soit. Et de toutes les manières, j’ai usé de ma liberté de créer du temps de Hassan II et de Driss Basri. Ce n’est donc pas aujourd’hui que je vais m'empêcher de traiter les sujets qui m’inspirent : la religion, la justice corrompue, etc.
Vous leur reprochez quoi aux filles voilées ?
Je n’aime pas le voile. Dieu a créé les femmes avec des cheveux qui les rendent encore plus belles. Pourquoi les cacher ? Du temps de ma mère, le voile n’existait pas, c’est une importation du Moyen-Orient. Qu’est-ce que j’en ai à foutre du Moyen-Orient ? C’est loin de chez moi et de notre culture. C’est pourquoi je ne reconnais pas le Maroc dans ce bout de tissu posé sur la tête des filles.
Mais vous admettrez tout de même que porter le voile est aussi une liberté individuelle ?
Quand tout le monde est habillé pareil, on ne peut plus parler de liberté individuelle mais de dictature de la majorité.
Un mot sur le Printemps arabe ?
Je n’aime pas cette expression de “Printemps arabe.” Le printemps n’est pas arabe, mais maghrébin. Les Occidentaux nous ont collé cette expression dans les pattes alors que le Maghreb, même s’il est aussi arabophone, est avant tout berbère. Les Arabes, eux, sont encore coincés avec Bachar Al Assad.
Pourquoi n’êtes-vous pas sorti manifester avec le M20 ?
Je soutiens les jeunes du 20 février qui sortent protester, mais je n’avais pas envie de défiler avec les milliardaires qui marchaient au début avec le mouvement. Et puis, ma révolution à moi, je l’ai déjà faite dans les années 1970.
Qu’est-il arrivé à vos oreilles sur le tournage des Anges de Satan ?
J’ai perdu 35% d’audition en préparant le film. J’ai écouté pendant un an des concerts de métal à côté d’enceintes assourdissantes.
Antécédents :
1955. Voit le jour à Salé 1985. Rencontre sa première femme 1990. Rencontre la mère irlandaise de ses deux fils
2000. Sort son 1er long-métrage Ali Rabia et les autres
2007. Sort son 2ème long-métrage Les anges de Satan
Avril 2012.Sort Le retour du fils, son dernier opus
Ahmed Boulane a les qualités de ses défauts. On peut le jauger comme un verre à moitié plein, sans langue de bois, haut en couleur, plein de faconde, le verbe prolixe. Bref, un bonheur pour un journaliste en quête de formules chocs. On peut aussi le juger comme un verre à moitié vide. Peu amène pour ses confrères du cinéma marocain, agressif, le coup de sang facile pour peu que l’on soit un tant soit peu critique vis-à-vis de ses films. Il remplit son verre ou le vide au gré de ses humeurs sanguines. Il peut, dans la même phrase, dire tout le mal qu’il pense du film de Hicham Lasri, The End, qu’il juge abscons. Et la minute d’après, être attendri par ce réalisateur qui, adolescent voulant faire du cinéma son métier, s’est tapé deux bus pour aller voir Ali, Rabia et les autres, la première œuvre d’Ahmed Boulane. En roue libre, tout le temps, faisant sans cesse le grand écart entre le politiquement incorrect et la provocation pour la provoc’.
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Sujet: Re: notre Culture. Mar 15 Mai 2012 - 16:33
Nous avons tous vu des femmes marocaines (veilles surtout) avec des tatouages traditionelle sur le front et menton, je viens aujjourd hui de decouvrire ce chema
est ce que quelqu un connais l histoire et signification de ces tatouages ?
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Sujet: Re: notre Culture. Mar 15 Mai 2012 - 17:05
L'histoire des tataouages se perd dans l'histoire. Ce fut d'abord une spécificité amazigh (berbère). Il semble que dans un premier temps, ce fut un signe d'appartenance tribale, puis par la suite un signe ésotérique (pour avoir des enfants, se protéger d'une maladie...je dis ésotérique car cette pratique est contraire à l'islam selon le dogme). Par la suite, les tatouages n'ont plus revêtus de caractère autre qu'esthétique. Cette tradition qui s'est perdu (ou remplacé par le henné). Voilà pourquoi seule les vieilles femmes les portent.
plusieurs universitaires (à Nador et Berrechid) ont fait des thèses sur le sujet.
cdt
PGM
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Sujet: Re: notre Culture. Mar 15 Mai 2012 - 17:47
merci PGM je viens de faire un tour sur le net et c est bien des symbole berbere et chaque symbole a une signification, voici les symbolique des berberes de la tunisie dont j ai reconnu deux symbole que j ai deja vu chez nous (Hirondelle et Oiseau):
Spoiler:
d autre symbole amazigh:
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Sujet: Re: notre Culture. Ven 18 Mai 2012 - 12:22
Citation :
Au Maroc, des juifs venus d'Israël prient leurs saints en toute tranquillité
Ils n'ont pas osé aller en pélerinage en Tunisie par crainte du printemps arabe. Mais au Maroc, où les islamistes sont pourtant aussi au pouvoir, des juifs d'Israël n'ont pas eu peur de venir cette semaine vénérer leurs saints en toute tranquilité.
Comme chaque année, quelque 5.000 juifs - la plupart d'origine marocaine -sont venus de tous les coins du monde, et notamment d'Israël, pour rendre hommage aux 1.200 saints enterrés dans cette terre d'islam qu'ils "aiment", priant à l'unisson pour la "paix et la cohabitation entre les deux religions" au Moyen-Orient.
Le plus important des sanctuaires juifs au Maroc est celui d'Amran Ben Diouane, un saint vénéré qui repose depuis 250 ans au dessus des montagnes de Ouazzane (200 km au nord de Rabat). "Mille saints reposent au Maroc, l'un des lieux les plus importants au monde avec un pélerinage qui dépasse les cinq mille personnes", explique Jacob Tordjamn rabin de Tanger (nord).
"Nous voulons tous la paix"
Le sanctuaire Amrane Ben Diouane, planté dans un cimetière juif, se dresse au milieu de plusieurs hectares d'oliviers. Sous surveillance policière, son accès est autorisé aux seuls Marocains dûmement munis d'une autorisation délivrée par la communauté juive du royaume.
Sous une chaleur de 42 degrès cette semaine, un juif venu d'Israél sursaute quand on lui demande s'il prie aussi Dieu pour réconcilier Israéliens et Palestiniens. "Mon frère que tu sois juif, arabe ou musulman nous voulons tous la paix, laisse moi prier", répond-il devant la tombe supposée être celle du saint Amran.
Le pélerinage dans ce sanctuaire, commencé jeudi s'achève samedi soir après le Shabbat. Durant ces cinq jours de prières, les pélerins fortunés dorment dans de petites villas, les autres couchent dans des maisonnettes au toit de zinc. Sous un immense olivier, ils défilent chaque jour, jetant des cierges sur un énorme bûcher allumé à même la tombe d'Amran Ben Diouan. "Un homme pieux, intègre, bienfaiteur, bon" lit-on sur une plaque ornant la façade d'une synagoque.
Au premier soir, un fidèle a fait la ronde offrant du whisky à gogo à l'assistance: "buvez mes frères, je commémore aujourd'hui la mort de mon père en souhaitant la paix", crie-t-il à tue-tête. Près de lui, un juif orthodoxe, Mahmane Bittgoun "venu de Jérusalem" lance un son puissant à travers une corne. "C'est pour amplifier les prières et la bénédiction", assure-t-il. Les femmes l'encouragent en poussant des youyous. Il s'arrête un moment de jouer sur cet instrument qui remonte à la nuit des temps, et invite l'assemblée à écouter sa conversation téléphonique établie par gsm avec des pélerins du temple Mirone, un saint enterré près de Tel-Aviv.
1.200 saints juifs du Maroc
"Ils sont maintenant 130.000 pélerins à Mirone, ils vous saluent, prient pour vous et vous demandent de prier pour eux à travers Amran Ben Diouan", lance-t-il le front en sueur. Un rabin Natan S. résidant à Beercheva (Israël) refuse de parler de politique. "Religieusement on prie pour la paix au Proche-Orient mais politiquement, je refuse de parler", dit-il coupant court à toute question sur le conflit.
Vers minuit, les pélerins s'en vont prier dans la synagogue d'en face sans oublier le "grand saint" Rabi Simon Baryoha enterré en Israël à qui "tous les juifs du monde rendent hommage cette semaine suivant le calendrier hébraïque". Après la chaleur torride du jour et l'épreuve du pélerinage, rendue encore plus dûre à supporter à cause de la lueur des flammes et l'odeur piquante des bougies brûlées, les pélerins partent s'installer dans un immense restaurant pour festoyer au son de la musique.
La traditionnelle et étonnante cérémonie de vente aux enchères des bougies ponctue le repas. La collecte, qui se chiffre à des millions d'euros, est versée dans une caisse pour la rénovation et l'entretien des sépultures des 1.200 saints juifs du Maroc.
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Au Maroc, des juifs venus d'Israël prient leurs saints en toute tranquillité | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Les Marocains se marient de plus en plus tardivement
Une étude du HCP sur la fécondité, la nuptialité, la rupture d’union et le remariage a montré les niveaux et les nouvelles tendances. En voici une lecture commentée par Abdelkrim Belhaj, psychosociologue.
Citation :
Les changements intervenus dans la société marocaine sont palpables surtout au niveau de la situation de la femme et la gestion de sa vie de femme. Fécondité, mariage, divorce et remariage sont discutés, débattus, parfois tabous, mais sont des sujets qui ont tout de même évolué dans le temps. L’étude du Haut Commissariat du Plan vient tracer les grandes tendances de ces différents aspects démographiques qui traduisent des changements sociologiques et sociétaux du pays.
Ainsi, l’étude montre que la fécondité marocaine vient de frôler le seuil de remplacement des générations. En 1962, le taux de fécondité était de 7 enfants par femmes, trente ans plus tard, la fécondité marocaine enregistrait près de 3.3 enfants par femmes. La fécondité urbaine affiche un tournant sans précédent en se maintenant au-dessous du seuil de remplacement des générations, 1,84 enfant par femme.
Si cette baisse se révèle permanente, on risque d’assister dans les années à venir à un ralentissement accentué de l’accroissement démographique de la population citadine, qui ne sera plus nourrie que de l’apport des immigrants ruraux. En revanche, bien que la fécondité rurale (2,70) n’ait pas encore atteint le seuil de remplacement, le rythme de sa baisse au fil des années, laisse entrevoir une tendance similaire à celle des villes. En effet, l’écart de fécondité entre le rural et l’urbain est passé de 3,2 enfants en 1986 à 0,9 enfant en 2009.
La fécondité contrôlée est volontariste et suppose des choix individuels ou de couple. En conséquence, la forte baisse de la fécondité traduit bien l’émergence de l’individu, même si c’est au détriment des valeurs sociétales traditionnelles. « 0n dirait que la modernité anime la forme et les aspects perceptibles de la vie sociale telle que largement vécue et consommée, alors que la tradition semble bien ancrée dans l’inconscient collectif, commandant les conduites et les usages, notamment dans ce qui est commun et en partage entre les personnes ou par la communauté, et la famille reste le cadre qui reproduit, à travers l’entretien des liens et de l’existence quotidienne, ainsi que les actions d’éducation, de socialisation et de vie, les paradoxes de satisfaction des différents besoins de ses membres et les adaptations propres à la réalité sociale qui prévaut dans le temps et l’espace », explique Abdelkrim Belhaj, psychosociologue. « Dès lors, on peut observer qu’il y a des évolutions et moins de changements quant à l’appréciation de la famille, et ce sont plutôt au niveau des pratiques que de l’état d’esprit qui l’anime », ajoute la même source. Cette tendance est également observée dans le recul de l’entrée au premier mariage. En effet, l’étude prouve que les Marocains se marient de plus en plus tardivement, les hommes plus que les femmes.
Parmi les femmes de 15 à 19 ans, 90 % sont restées célibataires, en sachant que 79 % des 150 000 femmes restantes se sont mariés après l’âge légal du mariage, à savoir 18 ans. La propension de célibataires entre 20 et 24 ans est importante : 61,04 %. Ceci prouve que la précocité du mariage n’est plus de mise et le retard d’entrée en première union a pris une ampleur révélatrice des changements sociaux.
Une tendance, selon le sociologue, qui n’en est pas vraiment une puisqu’il n’y a pas de tendance conventionnelle. « En fait, s’agissant du mariage il n’y a pas à proprement parler de tendances en dehors des modes conventionnels. Cependant, on constate quelques mutations qui traversent la structuration et les modes de gestion du mariage tant au niveau urbain qu’au niveau rural, suite aux évolutions socioculturelles perceptibles des populations, depuis l’instruction et l’éducation jusqu’à la complexification des charges et des responsabilités de la vie qui engagent les personnes à titre individuel avant qu’ils soient en couples », explique Abdelkrim Belhaj. « Il faut dire, aussi, que l’Internet et la téléphonie sont pour beaucoup dans le façonnement des usages et des pratiques qui s’apparentent au mariage et à la constitution de la vie en couple. Toutefois, il y a lieu d’observer que le code de la famille organisant le mariage ne s’est pas accompagné d’une véritable métamorphose dans les pratiques ; et donc, quelles que soient les tendances qui peuvent apparaître ici ou là, chez une catégorie sociale ou une autre, les termes du code et la logique qui l’anime sont là pour stopper toute dynamique non conforme ».
Les femmes divorcées se remarient moins
Des évolutions de la société ont également affecté le taux de remariage après un divorce. Sujet encore tabou dans la société, la femme divorcée n’est pas « bien vue », surtout quand elle a des enfants à charge. Paradoxalement, le pourcentage des femmes remariées après la rupture d’une première union a baissé. En 1995, 14.6 des femmes divorcées se remariaient, en 2010 le taux n’est plus que de 8.5 %. « C’est une situation qui montre la pérennité du contrôle de la société sur la personne de la femme plus que celle de l’homme. Ainsi, donc, la femme continue encore à être perçue comme ne pouvant vivre que sous la tutelle mâle, pour ne pas dire phallocrate », explique le psychosociologue. « Alors, le cas de la femme divorcée est une question à multiple facette, elle-même, la condition sociale qui la caractérise et les préjugés dont elle fait l’objet. Mais, il est vrai que celle-ci arrive à refaire sa vie, bien que cela dépende de sa personnalité et de sa capacité d’adaptation.
Ainsi, la situation l’invite à s’investir dans la vie et à savoir la gérer selon ses besoins et ses motivations tant subjectives qu’existentielles, ce que bon nombre de femmes dans ce cas parviennent à faire, loin de toute forme de résignation à ce que la situation de divorcée soit un destin déterminant », ajoute la même source. Finalement, les tendances à travers les années se dessinent pour la femme. Entre évolutions de la situation et blocage à cause des tabous, dilemme entre la modernité et les traditions, la femme marocaine devient schizophrène de la société et les chiffres sont là pour le démontrer. Cependant, comme dirait le sociologue Abdelkrim Belhaj : « C’est à la femme qu’il revient de saisir les opportunités qui peuvent s’offrir à elle pour ne pas succomber à une certaine image stigmatisée que lui impose la société ».
Le mariage endogame en baisse
La tendance des femmes à se marier avec une personne apparentée est en légère baisse puisque l’endogamie féminine était plus élevée en 1995 avec 23.9 % au niveau national. Le mariage endogame se fait de préférence avec le cousin germain quel que soit le milieu ou le sexe, selon l’étude toujours. Parmi les mariages consanguins des femmes, 75 % sont faits avec le cousin germain et 25 % avec d’autres parents. Cette pratique est courante à Souss-Massa-Drâa et Guelmim-Essmara au Sud, à Taza Al Houceima-Taounate et l’Oriental au Nord.
Publié le : 2 Mai 2012 - Jihane Bougrine, LE MATIN
Il faut rappeler que le Maroc affiche le taux le plus bas de mariage consanguin dans le monde arabe. Alhamdoullilah. Par contre le gouvernement devra travailler a "aider" les gens a se marrier. Ce n'est pas seulement une question d'argent...
vieil article de l'Economiste 15% DE MAROCAINS CONSANGUINS
... Les autres pays arabes ne sont pas en reste. Une enquête réalisée dans 12 wilayas en Algérie révèle aussi les dangers des mariages consanguins. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la moyenne de consanguinité est de 38,30% et varie selon les régions du pays. Il est à relever que l’Algérie demeure le pays le moins touché par rapport à la Jordanie (55%), le Koweït (54%), l’Arabie saoudite (50%) ou encore Oman (38%). Ce phénomène qui demeure un tabou fait des dégâts sur plusieurs générations. Ces taux varient aussi selon les diverses études effectuées par pays. Le professeur Sefiani a constaté que 60% des couples qui viennent consulter dans son service et qui ont déjà un enfant atteint d’une maladie génétique autosomique récessive sont consanguins. ...
wow , comme les temps changent !!! je me rappelle d'une époque où on n'arretait pas de diffuser des spot à la télé pour la publicité des contraceptifs kinat lehlal , lawlab et que sais je d'autre . et nous voilà actuellement avec des émissions comme lalla la3roussa où on fait tout pour encourager les gens à se marier . drôle de vie
sorius Commandant
messages : 1139 Inscrit le : 18/11/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Ouverture aujourd'hui du Festival Mawazine Rythmes du Monde Ven 18 Mai 2012 - 23:16
Citation :
Co-fondateur de l'Orchestre National de Barbés avec qui il a sillonné les scènes du monde entier, Aziz Sahmaoui, musicien et chanteur a aussi été le compagnon de route de l'immense Joe Zawinul. Aujourd'hui, c'est accompagné de musiciens marocains et sénégalais qu'il montera sur la scène de Salé avec “University of Gnawa”, son premier album solo. Interview.