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Sujet: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mer 9 Mai 2012 - 16:02
Rappel du premier message :
nouveau topic sur l'actualité européenne dans tous les domaine (économique, politique scientifique etc ...)
Citation :
Merkel travaille sa contre-offensive face à Hollande
Des ministres du gouvernement allemand reprochent au président français de ne pas avoir les moyens de sa politique. Angela Merkel peaufine sa contre-offensive face à François Hollande. La chancelière allemande, qui continue de dominer la politique européenne, où elle a imposé sa stratégie fondée sur la discipline budgétaire dans la lutte contre la crise de la dette, n'a aucune intention de céder aux pressions du président français. Plusieurs ministres de son gouvernement sont montés au créneau pour rappeler la France à ses engagements et tacler le nouveau président socialiste, lui reprochant de ne pas avoir les moyens de sa politique.
Lundi, Merkel avait fermement réitéré son refus de renégocier le pacte de stabilité budgétaire, comme le souhaite son nouveau partenaire. La chancelière, qui a adressé mardi un message de félicitations au nouveau président français, a laissé entrevoir clairement à Hollande quelles concessions il pourrait obtenir de Berlin: la formulation d'un nouveau pacte de croissance et l'augmentation des moyens de la Banque européenne d'investissement en font partie. Mais elle rejette catégoriquement tout programme de stimulation de la conjoncture qui creuserait la dette.
«L'Allemagne n'est pas là pour financer les promesses électorales des socialistes, a lancé plus brutalement son lieutenant, le ministre de l'Écologie et vice-président de la CDU, Norbert Röttgen. Le gouvernement fédéral défend clairement la poursuite de la politique de discipline budgétaire.» Au bout du compte, si la croissance est financée par de nouvelles dettes, ce sera à l'Allemagne de payer pour «la victoire des socialistes français», tranche-t-on à Berlin, où l'on rappelle qui tient les cordons de la bourse en Europe.
Réduction des déficits budgétaires Merkel mise sur une double stratégie. «L'économie de la France et les finances du pays demeurent dans un état précaire, décrypte Peter Altmaier, dirigeant du groupe parlementaire CDU au Bundestag et fidèle de la chancelière. Tout pays qui essaierait de mener une politique de l'offre en accroissant ses déficits se mettrait très vite les marchés à dos et verrait ses taux d'intérêt augmenter. La France n'a aucune marge de manœuvre.»
Berlin déplore notamment qu'Hollande ait promis pendant sa campagne d'augmenter le salaire minimum, de créer des postes de fonctionnaires et de revenir sur le recul de l'âge de la retraite. Altmaier juge qu'une fois les élections législatives françaises terminées, il sera possible pour Berlin de parvenir à un compromis avec Paris pour réaffirmer «une fois pour toutes» que la réduction des déficits budgétaires est la seule voie possible pour l'Europe.
Berlin juge crucial pour Hollande de prendre à bras-le-corps les réformes nécessaires pour que la France retrouve sa compétitivité. Si Hollande s'entête dans la voie tracée pendant sa campagne, Merkel entend désamorcer le soutien dont il jouit auprès des sociaux-démocrates et des Verts, qui se sentent portés par la victoire des socialistes français, en faisant d'eux un épouvantail en Allemagne. Elle n'hésitera pas à dénoncer les «recettes archaïques» d'un François Hollande accusé d'aller dans le mur, pour laisser entendre que les sociaux-démocrates veulent expérimenter la même politique en Allemagne s'ils remportaient les législatives de septembre 2013. La stratégie de Merkel a ses limites. Si Hollande parvient à inverser le rapport de force dans la zone euro en mobilisant contre la politique d'austérité allemande, la chancelière ira au compromis avant de plonger dans l'isolement.
Lefigaro
Citation :
Europe: les Bourses demeurent angoissées par Athènes.
Les Bourses européennes ne parviennent pas à se remettre de leur séance déprimante de la veille, les graves incertitudes liées au blocage politique de la Grèce continuant d'angoisser les investisseurs.
Francfort grappille certes 0,1%, mais Londres perd 0,3%, Milan 0,6%, Zurich 0,7% et Madrid dévisse de 2,5%. Sur Euronext, Amsterdam recule de 0,4%, Paris et Lisbonne de 0,6%, et Bruxelles de 0,8%. Wall Street a cédé 0,6% mardi.
'Le résultat indécis des élections grecques ce week-end a conduit à une incertitude renouvelée sur les perspectives du plan de sauvetage grec à court terme et, plus généralement, sur l'appartenance du pays à la zone euro', indique un économiste de Crédit Suisse.
Ce dernier considère cependant que l'échec vraisemblable de la formation d'un gouvernement conduira à de nouvelles élections le mois prochain, probablement le 17 juin, qui pourraient déboucher sur un gouvernement d'unité nationale destiné à renégocier le plan de sauvetage.
'La situation demeure volatile et cela devrait rendre les investisseurs prudents et nerveux après la relative période de stabilité que nous avons connue depuis le début de l'année, comparativement à 2011', estime pour sa part Cameron Peacock, chez IG Markets.
Sur le plan des données économiques, l'Allemagne a dégagé un excédent commercial stable à 13,7 milliards d'euros en mars, tandis que la France a vu son déficit baisser à 5,7 milliards contre 6,3 milliards en février.
En hausse de 2,5% à 5,1 euros, ING Group prend la tête de l'AEX à Amsterdam, l'établissement financier néerlandais ayant observé une certaine amélioration de ses résultats au premier trimestre 2012 par rapport aux trois derniers mois de 2011.
De même, Commerzbank figure dans le haut de classement sur le DAX, prenant 3,1% à près de 1,6 euro, grâce à des résultats illustrant une amélioration de sa solidité financière malgré un contexte de marché pénalisant pour son segment BFI.
E.On recule par contre de 1,4% à 15,4 euros à Francfort, bien que les résultats trimestriels du groupe énergétique aient pu résister à la baisse des prix électriques européens et de la production nucléaire allemande.
Carlsberg s'adjuge 3,3% à 488 couronnes danoises sur l'OMX, malgré des résultats en baisse au premier trimestre pour le brasseur, du fait du déstockage opéré en Russie et de ses investissements en marketing.
Lefigaro
Citation :
L'Europe sous la pression des extrêmes
Le contraste entre le dénouement du scrutin présidentiel français, dimanche 6 mai, ouvrant la voie à une alternance ordonnée et incontestée à la tête de l'Etat, et le chaos créé par le résultat des élections législatives en Grèce, où, trois jours plus tard, aucune perspective de gouvernement ne se dessine encore, ne doit pas faire oublier la tendance commune révélée par ces deux scrutins : la montée de mouvements minoritaires, mais de plus en plus vocaux, contestant l'ordre établi par les partis traditionnels. Cette tendance est de plus en plus sensible à travers l'Europe.
En France, 18 % des électeurs ont choisi d'exprimer, au premier tour de l'élection présidentielle, leur rejet de l'Europe et de l'immigration en votant pour Marine Le Pen. En Grèce, le 6 mai, 7 % des électeurs ont envoyé au Parlement 21 députés du parti néonazi Aube dorée, dont le programme prévoit de miner la frontière avec la Turquie pour bloquer l'immigration. En Italie, les "antipolitiques" du mouvement "5 étoiles" du comique Beppe Grillo ont réalisé une percée aux élections municipales, en dénonçant la corruption et l'austérité.
Dans un autre genre, le Parti pirate, militant du téléchargement gratuit sur Internet, a fait une irruption spectaculaire dans la politique allemande et parvient à inquiéter les grands partis à la veille d'une importante élection partielle, le 13 mai.
Ces mouvements ont peu de chose en commun. Il est difficile, par exemple, de rapprocher la vague des jeunes indignados espagnols, née il y a un an à Madrid, des mouvements xénophobes et anti-islam que l'on voit monter depuis des années dans le nord de l'Europe ou en Autriche.
Pourtant, qu'ils soient d'extrême droite, d'une gauche radicale qui conteste l'orientation actuelle de la politique européenne ou totalement à la marge du système, ces mouvements bousculent les formations traditionnelles, et en particulier les grands courants politiques qui ont pris en charge le projet européen depuis des décennies. Ils les bousculent d'autant plus que la crise économique et la question de la dette ont créé une problématique commune à l'ensemble du paysage politique européen.
L'Europe politique existe, et chaque élection nationale résonne beaucoup plus que par le passé dans les autres pays de l'UE.
La tentation est grande, pour les partis traditionnels, de réagir en incorporant certains des thèmes des contestataires. L'inflexion donnée par Nicolas Sarkozy à sa campagne présidentielle sous la pression de l'ascension du Front national, par exemple sur la question des frontières, a parfaitement illustré les risques de cette dynamique.
De toute évidence, ce n'était pas la bonne stratégie. Le défi, pourtant, reste à relever : aucune institution, aucun mouvement à l'échelle européenne ne paraît en mesure aujourd'hui de répondre aux questions posées par ce front du refus. C'est un chantier auquel doivent s'atteler d'urgence les grands partis, sous peine de se voir déborder.
Lemonde
Citation :
Barroso : "Il n'y aura pas de renégociation du pacte budgétaire"
Renégocier le pacte de discipline budgétaire : voila qui figure dans le programme du président élu François Hollande. Mais le président de la Commission ne l'entend pas de cette oreille. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé mercredi qu'il n'y aurait pas de renégociation du pacte de discipline budgétaire qui a été signé en mars par 25 pays de l'UE, contrairement au souhait du nouveau président français, François Hollande.
Interrogé lors d'un colloque au Parlement européen à Bruxelles pour savoir s'il y aurait renégociation du pacte budgétaire, M. Barroso a simplement répondu "non", sans étayer sa réponse. Egalement présent, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a apporté la même réponse à cette question.
Les deux responsables politiques se sont en revanche montrés ouverts à la mise en place d'un autre pacte économique européen qui ne soit pas uniquement consacré à la discipline budgétaire. Interrogé sur un tel scénario, ils ont répondu positivement. "Parlez-vous de nouveau traité ou de contrat politique ? Si vous me dites un contrat politique, je vous dis oui", a affirmé M. Barroso. Il n'a pas donné de précision sur le format que pourrait prendre ce contrat et s'est contenté de dire qu'il ne serait pas financé par de nouvelles dettes ou par l'inflation, en réponse à une question lors de ce colloque sur l'avenir de l'Europe au Parlement européen.
Le socialiste François Hollande, qui a été élu dimanche président de la république française, souhaite "renégocier" ou "compléter" le pacte budgétaire par des mesures censées doper la croissance, mais se heurte au non catégorique de la chancelière allemande Angela Merkel sur ce point.
Mardi, un membre du directoire de la Banque centrale européenne, Jörg Asmussen, a également affirmé que la France devait appliquer le pacte "tel quel". M. Hollande et Mme Merkel doivent se rencontrer le 16 mai, au lendemain de la prise de fonction de du nouveau président français, et ce sujet sera au coeur d'âpres discussions avant un dîner informel des dirigeants européens le 23 mai, consacré à la croissance et à l'emploi.
European gas market faces more strain after Western Sahara dispute flares
Algeria plans to shut down pipeline that passes through Morocco to Spain
Sitting in a snug European home, one can sip organic tea in the evening and watch dystopian American politics play out on television.
Much more sad, of course, if the lights and television were to go off and the tea kettle stay cold. That is not a distant risk, thanks in part to Europe’s energy geopolitics. By now, everyone has heard about a squeeze on European gas supplies benefiting Russian group Gazprom and the Moscow’s influence.
Less discussed is how conflicts in north Africa are likely to reduce Spain’s winter gas supplies, while potentially adding to upward pressure on power prices for the rest of Europe.
On October 30, Algeria plans to shut a pipeline transporting Algerian gas to Morocco, Spain and Portugal. This is part of a long simmering feud between Algeria and Morocco that arguably began with the former’s independence from France in 1962.
Morocco is angry with Algeria for its support of the Polisario Front, which wants independence for Western Sahara. Morocco insists that it has sovereignty over the long-disputed territory. Relations deteriorated further this summer when Algeria accused Morocco of having a role in starting several serious forest fires on its territory.
The tensions have reached the European Court of Justice, which this week handed a legal victory to the Polisario Front, ruling that a broad economic treaty between the EU and Morocco could not be automatically extended to cover Western Sahara.
Spain is the European country most affected by the CJEU decision. Western Sahara is a former Spanish colony. Some Polisario members have Spanish passports. And, in recent decades, the Spanish fishing fleet has come to depend on Western Saharan waters (and Moroccan licenses) for up to a third of its catch.
European ties with Morocco extend far beyond fish. There are migration flows, European investments including auto manufacturing, sometimes-rocky security arrangements, tourism, and the supply of Moroccan vegetables to European tables.
France and Spain have special legal relationships with Morocco that extend beyond the scope of other EU treaties. Algeria also has many ties to Europe, but it stands a bit apart. Its colonial-era struggle for independence from France is part of its national identity. Its armed forces buy a lot of kit from Russia and China.
And Algeria sells a lot of gas to Italy, Spain and Portugal. The gas to Italy goes directly through an undersea pipeline. The gas to Spain and Portugal has been flowing through two other undersea pipelines. The first, built between 1996 and 1997, passes through Morocco, which uses some of the gas for its own generators. The second, commissioned in 2011, goes directly from Algeria to Spain.
This is where EU and Spanish foreign relations now get even more problematic, especially in a tight international gas market and with insufficient European energy storage ahead of winter.
On September 29, the day the CJEU decision on Western Sahara was announced, Josep Borrell, the EU’s foreign policy supremo, issued a joint statement with his Moroccan colleague reaffirming a strategic partnership. They also vowed “to take the necessary measures to ensure the legal framework” for trade relations. This might antagonise Algeria and harden its resolve in its dispute with Morocco.
Tellingly, the next day the Spanish foreign minister and energy secretary landed in Algeria for meetings with their counterparts on, among other topics, the imminent 25 per cent expansion of the direct Algeria-Spain gas pipeline’s capacity. Even with the additional gas, Spain will struggle to import gas supplies this winter through its LNG terminals.
Spanish consumers are already enraged by high power prices. This has prompted Madrid to make a €3bn raid on profits of Spanish energy companies, like renewables star Iberdrola.
With the pipeline shut down, Morocco will have to find ways of doing entirely without Algerian gas, though its energy sector has already been planning for this contingency. It has coal power plants it can use, and could switch to other imported fossil fuel sources for its gas generators.
Europeans would be mistaken to think that Algeria and Morocco frame this dispute around economic and technical factors. There are profound sentiments about sovereignty, military balance, and culture at work here. It will not be easy for the EU to navigate such an environment to secure supplies.
_________________ Les peuples ne meurent jamais de faim mais de honte.
Très important!! Et le Maroc est concerné en cas de signature d'un accord avec la Pologne, notament pour la pêche ou l'importation des produits agricoles du sahara marocains...etc La Pologne veut la primauté du droit polonais sur le droit européen....qui dit droit, dit tribunaux
_________________ "C'est un plaisir de faire sauter l'ingénieur avec son propre pétard". William Shakespeare ; Hamlet (1603)
Dernière édition par ralek1 le Mar 12 Oct 2021 - 11:21, édité 2 fois
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Très important!! Et le Maroc est concerné en cas de signature d'un accord avec la Pologne, notament pour la pêche ou l'importation des produits agricoles du sahara marocains...etc La Pologne veut la primauté du droit polonais sur le droit européen....qui dit droit, dit tribunaux
Et voilà quelqu'un a posté une vidéo qui résume ce que ce que nous disions ici
Je vais poster la vidéo dans la section "Sahara marocain" aussi pour que tout le monde puisse la voir.
_________________ "C'est un plaisir de faire sauter l'ingénieur avec son propre pétard". William Shakespeare ; Hamlet (1603)
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ralek1 Colonel-Major
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Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mar 12 Oct 2021 - 13:45
Le débat a commencé bien avant!!
Citation :
Primauté du droit européen remise en cause : la Commission européenne va ouvrir une procédure d’infraction contre l’Allemagne
En mai 2020, la Cour constitutionnelle allemande avait refusé de se plier à l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne concernant le rachat de dette publique par la Banque centrale européenne.
La Commission européenne va ouvrir, mercredi 9 juin, une procédure d’infraction contre l’Allemagne, à la suite d’un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle du pays, en 2020, qui avait remis en cause la primauté du droit européen sur le droit national, a-t-on appris mardi de sources européennes.
Les juges de Karlsruhe (ouest de l’Allemagne) avaient, le 5 mai 2020, exigé de la Banque centrale européenne (BCE) qu’elle justifie la conformité de ses rachats de dette publique à son mandat, refusant de se plier à l’avis de la Cour de justice de l’UE, qui avait validé à la fin de 2018 le programme de la BCE. Saisie par plusieurs requérants eurosceptiques, la Cour constitutionnelle allemande estimait que ces rachats de dette avaient des effets nocifs sur des pans entiers de l’économie, notamment sur les épargnants pénalisés par des taux d’intérêt très bas.
La procédure d’infraction comprend plusieurs étapes et peut aboutir à une saisine de la justice européenne. La Commission européenne avait évoqué cette menace quelques jours seulement après l’arrêt de la Cour constitutionnelle allemande, qui n’était pas passé inaperçu en Pologne et en Hongrie, deux pays ayant maille à partir avec Bruxelles et la justice européenne sur les questions d’Etat de droit. Le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, avait salué la décision allemande comme « l’un des jugements les plus importants dans l’histoire de l’Union européenne ».
Selon un document obtenu par l’Agence France-Presse expliquant les raisons de cette procédure d’infraction, « cet arrêt soulève de graves préoccupations quant à sa compatibilité avec le droit de l’Union, en particulier les principes généraux d’autonomie, de primauté, d’efficacité et d’application uniforme du droit de l’Union, ainsi que de la compétence de la Cour de justice » européenne. Et il « constitue un dangereux précédent pour le droit de l’Union ».
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ralek1 Colonel-Major
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Sujet: Re: actualité européenne : Economie, politique, diplomatie... Mar 12 Oct 2021 - 13:52
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Plusieurs candidats à l'Élysée soutiennent la décision de la Pologne de contester la primauté du droit européen
Jeudi, la Cour suprême polonaise s'est prononcée contre la primauté du droit européen sur la constitution nationale.
La décision de la Pologne de décréter la primauté de son droit national sur le droit européen rejoint les propositions de plusieurs candidats à la présidentielle en France.
À six mois du scrutin présidentiel, Marine Le Pen a apporté vendredi son «soutien» à la Pologne alors qu'elle-même veut inscrire, dans la Constitution française, la primauté du droit national sur le droit européen et international, selon son projet de loi sur l'immigration qu'elle a présenté récemment.
Pour Marine Le Pen, qui ne veut plus sortir de l'UE ni de l'euro, tout texte international jugé contraire à la Constitution restera «inappliqué», si bien que la France n'aura «pas besoin de sortir» des traités.
Éric Zemmour, son rival - qui n'est toujours pas candidat -, a dénoncé dans un communiqué «un coup d'État fédéraliste» contre la Pologne et estimé qu'il était «temps de rendre au droit français sa primauté sur le droit européen».
«Ce que vous proposez, en définitive, c'est le Frexit», «un retour en arrière de 60 ans dont nous payerions le prix fort», lui a répondu sur Twitter l'eurodéputée Agir Fabienne Keller, soutenue également par Clément Beaune :
Florian Philippot (Les Patriotes) rappelle toutefois que la Pologne n'a, encore, «rien fait du tout» :
Côté socialiste, le candidat et ex-ministre Arnaud Montebourg défend lui aussi dans un communiqué «la supériorité de la loi française sur les décisions européennes» : «L'affirmation par la Pologne de sa souveraineté nationale par le droit est un événement important. La France, qui ne partage pas les mêmes orientations politiques que la Pologne, devra néanmoins procéder à la même affirmation de la supériorité de ces lois sur les décisions européennes.»
Discours pro-souveraineté à droite
À droite, sans s'être prononcé sur les derniers rebondissements polonais, l'ancien négociateur du Brexit et candidat à l'investiture de LR Michel Barnier défend, à la stupéfaction de nombreux de ses anciens collègues à Bruxelles, la nécessité d'une «souveraineté juridique». Mais seulement en matière d'immigration, faisant valoir que «si on ne change rien, il y aura d'autres Brexit». Son rival ex-LR Xavier Bertrand propose pour sa part d'introduire dans la Constitution «un mécanisme de sauvegarde des intérêts supérieurs de la France. Lorsque ceux-ci sont en jeu, la souveraineté populaire doit primer».
La décision de la Pologne, «une attaque contre l'UE», selon le gouvernement français La plus haute juridiction polonaise a déclaré jeudi que certains articles du traité de l'UE étaient «incompatibles» avec la Constitution polonaise et s'est prononcée contre la suprématie du droit communautaire européen. Une décision historique, «gravissime» selon le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune, qui pourrait menacer le financement par l'UE de la Pologne, voire son appartenance à l'Union.
Le président Emmanuel Macron, interrogé par le quotidien régional Midi Libre sur le point de savoir si la Pologne avait toujours sa place au sein de l'UE, a estimé que «l'Europe ne doit pas être un projet qui règle ses problèmes ou ses désaccords en excluant» : «Les juridictions européennes sont beaucoup critiquées actuellement, mais nous les avons voulues et nous avons souverainement décidé de les bâtir, c'est un travail de convergence des valeurs communes qui sont le socle de l'Europe», a-t-il ajouté, disant croire «à la tension assumée pour ramener au cœur du projet européen ces pays qui sont en train de diverger».
La Pologne et l'Union européenne sont en désaccord sur les réformes judiciaires introduites par le parti conservateur nationaliste au pouvoir Droit et Justice (PiS), qui, selon Bruxelles, menacent la démocratie et l'état de droit dans ce pays. La Commission européenne a averti vendredi qu'elle ferait «respecter» la primauté du droit européen en utilisant «tous ses pouvoirs» afin d'empêcher un effet boule de neige.