Moroccan Military Forum alias FAR-MAROC Royal Moroccan Armed Forces Royal Moroccan Navy Royal Moroccan Air Forces Forces Armées Royales Forces Royales Air Marine Royale Marocaine |
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| Diplomatie marocaine - Relations internationales | |
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Auteur | Message |
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hakhak Caporal chef
messages : 160 Inscrit le : 11/02/2008 Localisation : LAILA aka LES ABIBAS Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mer 19 Fév - 11:28 | |
| Rappel du premier message :
des ça décente de l'avion je remarque une forte crainte sur la vie du rois. c'est vrais qu'il est venue dans un pays en guerre, on vois clairement l’atmosphère Electrique autour de lui. on tout cas c'est une attitude courageuse de sa part. | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 2:06 | |
| - Citation :
- http://www.ledevoir.com/international/europe/290603/bernard-kouchner-fouille-a-l-aeroport-montreal-trudeau
vous en dites quoi |
| | | lambert66 1ere classe
messages : 90 Inscrit le : 22/10/2010 Localisation : Paris Nationalité :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 4:46 | |
| Mais on s'en fou de Jamal Debbouz, il a rien a faire dans ce topic, c'est pas un diplomate on parle de mezouar jamel debbouz est un citoyen lambda qu'il soit fouillé ou pas ça ne concerne en rien les relations diplo franco-marcoaines: _________________ "... Ou le citoyen est marocain, ou il ne l'est pas... Ou on est patriote ou on est traître. Il n'y a pas de juste milieu entre le patriotisme et la trahison" Le Roi Mohamed Six. https://i.servimg.com/u/f56/16/18/42/21/pean2013.jpg
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| | | Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 14/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 5:12 | |
| c´est une tentative de presser Rabat a reprendre les accords judiciaires suspendues,ca profite plus a paris qu´a Rabat on verra si taubira se fera scanner le soutien-gorge ce debut avril _________________ | |
| | | mbarki_49 Colonel-Major
messages : 2511 Inscrit le : 13/12/2010 Localisation : Casablanca Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 7:57 | |
| - Citation :
- Pretoria : Dans l’espoir de faire chasser le Maroc du sommet UE – Afrique, qui sera organisé les 2 et 3 avril à Bruxelles, le président sud-africain, Jacob Zuma a annoncé qu’il boycottera cette rencontre et qu'il s’y fera représenter par l’un de ses ministres.
Cette colère du pouvoir en place en Afrique du Sud, a été causée par l’invitation de l’UE, faite au Maroc, pour assister à ce sommet, en tant que pays africain alors que les autorités algériennes et l’Afrique-du-Sud, clament que le royaume n’en est pas un, puisque non membre de l’union africaine (UA).
Les deux capitales plaident pour remplacer le Maroc à ce sommet par la ‘rasd’, l’entité théorique autoproclamée par le front séparatiste du Polisario.
Selon le site sud-africain, Daily News, l’Europe a catégoriquement refusé cette demande algero-sud-africaine concernant le remplacement du Maroc par le Polisario à ce sommet, en tranchant que seuls les pays reconnus par l’ONU et par l’UE, sont habilités à y être présents.
Selon la même source, l’Afrique du Sud qui semble mue d’une volonté d’éloigner de toute influence continentale, les deux pays d’Afrique nord qui comptent le plus internationalement à savoir le Maroc et l’Egypte, s’en prend également au Caire, en refusant l’invitation faite aux autorités égyptiennes pour participer à ce sommet. Pretoria prétexte que l’Egypte n’a pas le droit d’y assister vu qu’elle est suspendue de l’UA, après la destitution du président Morsi.
A Rappeler que le pouvoir algérien par la voix de son représentant à l’UA qui y préside la CPS, avait appelé à boycotter ce sommet à cause de l’invitation faite au Maroc et du refus de l’UE d’inviter le Polisario.
http://www.lemag.ma/A-cause-du-Maroc-Jacob-Zuma-boycotterait-le-sommet-UE-Afrique_a82065.html
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| | | FAR SOLDIER General de Division
messages : 7880 Inscrit le : 30/08/2010 Localisation : Nowhere Nationalité :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 8:06 | |
| Ils sont tous simplement bête de faire des demandes de ce type a croire que ils ont pas de cerveaux ! inviter la rasd a la place du Maroc , qu'est ce qu'il ne faut pas dire vraiment alala | |
| | | Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 14/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 8:11 | |
| ils sont fachés car un sommet UE-UA devrait normalement avoir tout les membres de l´UA, Or l´UE a refusé d´inviter la rasd fantoche membre de l´UA et en plus invite le Maroc non membre !! ca passe mal - Spoiler:
_________________ | |
| | | Fahed64 Administrateur
messages : 25545 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 9:03 | |
| _________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire | |
| | | RED BISHOP Modérateur
messages : 12305 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 9:26 | |
| Depuis que les sommets UE-UA existe, l'UE a toujours pris le soin d'inviter le Maroc (5ème puissance économique d'Afrique) a y assister...De son coté l'Algérie, qui se couche devant l'Homme blanc, ordonne a Msahet-El-Walidine de rester sous sa tente... _________________ | |
| | | marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 13:30 | |
| l'UE ne peut inviter un "pays" qu'elle ne reconnait pas, que l'ONU aussi ne reconnait pas et qui s'appelle la "rasd" : une creation de pays sous-développés .... | |
| | | charly Colonel-Major
messages : 2420 Inscrit le : 25/05/2011 Localisation : Aquitaine Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 13:42 | |
| Quand même cet occident décadent et arrogant qui ose inviter un pays non membre de UA et refuse d'inviter le RASD.
Et la France des droits de l'homme ou elle est ? hein !!! Je vous le demande !!!!
Pff quelle drôle d'époque !!!!! _________________ « Je voudrais que les Français renouent avec cette idée simple selon laquelle ce n’est pas seulement un territoire qu’il leur faut défendre (…) mais aussi une façon d’être, une langue, une civilisation. Bref, l’ensemble d’un patrimoine dont nous sommes les héritiers. Et s’ils venaient à oublier ou à refuser cette idée, alors je craindrais beaucoup pour l’avenir de mon pays », plaidait François Léotard, peu suspect de sympathie avec des idées extrêmes.
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| | | Fahed64 Administrateur
messages : 25545 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 13:45 | |
| - charly a écrit:
- Quand même cet occident décadent et arrogant qui ose inviter un pays non membre de UA et refuse d'inviter le RASD.
Et la France des droits de l'homme ou elle est ? hein !!! Je vous le demande !!!!
Pff quelle drôle d'époque !!!!! France pays des droits de l'homme? Qui l'a nommé ainsi? ... Ah elle c'est arrogé ce titre je vois Pour l'ensemble de ton poste c'est pas clair du tout, un petit effort de développement est bienvenu. _________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire | |
| | | charly Colonel-Major
messages : 2420 Inscrit le : 25/05/2011 Localisation : Aquitaine Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 13:52 | |
| Tu ne sens pas une pointe d'humour et de moquerie gentille _________________ « Je voudrais que les Français renouent avec cette idée simple selon laquelle ce n’est pas seulement un territoire qu’il leur faut défendre (…) mais aussi une façon d’être, une langue, une civilisation. Bref, l’ensemble d’un patrimoine dont nous sommes les héritiers. Et s’ils venaient à oublier ou à refuser cette idée, alors je craindrais beaucoup pour l’avenir de mon pays », plaidait François Léotard, peu suspect de sympathie avec des idées extrêmes.
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| | | Fahed64 Administrateur
messages : 25545 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 31 Mar - 14:14 | |
| Ah j'avais pas mis mes lunette second degré La France défend ses intérêt qui sont ceux du maroc sur l'Afrique Le Sidafrique est une menace pour la France _________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire | |
| | | marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 2:21 | |
| c'est l'UE qui invite et non la France ... c'est l'Afrique qui est invitée et non l'UA, comme l'ont déjà fait la Chine, Amérique Latine, .. et comme vont le faire les USA au mois de Juin, on ne peut pas inviter un pays qui n'a aucune légitimité INTERNATIONALE comme la prétendu rasd ..
Avoir un ambassadeur à alger ou harare ou lusaka , ne fait pas de toi un Etat souverain , reconnu internationalement ..
si la France le fait, il faut donc qu'elle invite également et d'autres occasions , la Transnistrie, le Haut Karabakh, Chypre du Nord, le Somaliland etc..
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 5:07 | |
| - Citation :
- Is Morocco the Antidote to Saudi-Sponsored Extremism?
- Spoiler:
Emeritus Princeton University professor Bernard Lewis, probably the greatest living historian of the Middle East, once tried to explain the impact of Saudi Arabia upon the practice of Islam in the modern era by the following analogy:
“Imagine if the Ku Klux Klan or Aryan Nation obtained total control of Texas and had at its disposal all the oil revenues, and used this money to establish a network of well-endowed schools and colleges all over Christendom peddling their particular brand of Christianity. This is what the Saudis have done with Wahhabism. The oil money has enabled them to spread this fanatical, destructive form of Islam all over the Muslim world and among Muslims in the west. Without oil and the creation of the Saudi kingdom, Wahhabism would have remained a lunatic fringe in a marginal country.”
Lewis is right, of course, that the Saudi use of petrodollars to fund an intolerant interpretation of Islam has greased radicalism from West Africa through Southeast Asia and, of course, throughout the Middle East, Europe, and North America as well.
De-radicalization may be fashionable among European officials, Western NGOs, and the State Department, but there is little evidence that U.S. and European programs are anything more than an expensive boondoggle.
Increasingly, Morocco appears to be the antidote to decades of Saudi-sponsored radicalism. I have highlighted here before the innovative “Mourchidat” program. Now Morocco is beginning to expand its imam training program to Tunisia and Libya in North Africa, as well as Guinea in West Africa. This follows a similar program conducted on behalf of imams in Mali, which has faced a severe challenge from al-Qaeda in the Islamic Maghreb.
President Obama will soon travel to Saudi Arabia. This is wise, as Obama seeks to repair ties with the Saudi Kingdom undercut by his own diplomatic tin ear. Still, if Obama really wants to support friends, he should move to bolster U.S. ties with Morocco, which is pulling far beyond its weight in efforts to promote peace, stability, and moderation not only among Arab states, but also across Africa, a continent Obama once described as a priority. Rather than throw money at de-radicalization programs that don’t have anything to show for their efforts, perhaps it is time to actually work through allies to support what does work. http://www.commentarymagazine.com/2014/02/17/is-morocco-the-antidote-to-saudi-sponsored-extremism/ |
| | | PGM Administrateur
messages : 11677 Inscrit le : 11/12/2008 Localisation : paris Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 6:59 | |
| Venant de Bernard Lewis, ça vaut son pesant d'or. C'est là qu'on voit la portée des tournées africaines (avec la formation des imams). | |
| | | FAR SOLDIER General de Division
messages : 7880 Inscrit le : 30/08/2010 Localisation : Nowhere Nationalité :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 7:10 | |
| Quel paradoxe dans le titre de l'article deux vrai alliés historique (Maroc et KSA ) et l'un est présente face a l'autre comme deux ennemis , avec deux idéologies qui s'affronte . D'ailleurs je me demande toujours comment l'Arabie Saoudite réagit dans son sérail , qd elle nous voit arriver en Afrique avec notre Islam tolérant , et qui automatiquement concurrence et même élimine l'influence Wahabite des Saoud . D'une certaine manière , on les dérange et on touche a une corde sensible de leur influence mondiale . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 9:00 | |
| Quelqu'un peut il confirmer ou infirmer cette rumeur???...
http://www.bladi.net/roi-mohammed-6-espionnage-nsa.html |
| | | moro Colonel
messages : 1507 Inscrit le : 17/04/2008 Localisation : France Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 9:42 | |
| Non le Maroc et le KSA ne sont pas présentés comme ennemis mais deux alliés majeurs des états unis avec deux visions et approches radicales de la chose islamique, d'ailleurs le dernier paragraphe illustre très bien cela et il est sans équivoque quand à ce que devrait être la priorité des USA dans la région MENA/Afrique "Still, if Obama really wants to support friends, he should move to bolster U.S. ties with Morocco, which is pulling far beyond its weight in efforts to promote peace, stability, and moderation not only among Arab states, but also across Africa, a continent Obama once described as a priority. Rather than throw money at de-radicalization programs that don’t have anything to show for their efforts, perhaps it is time to actually work through allies to support what does work.Perhaps it is time to actually work through allies to support what does work" | |
| | | FAR SOLDIER General de Division
messages : 7880 Inscrit le : 30/08/2010 Localisation : Nowhere Nationalité :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mar 1 Avr - 9:48 | |
| Je parlait juste du titre Pour la NSA et M6 , sa m’étonnerait pas du tout , mais alors la ... ils vont pas se gêner | |
| | | PGM Administrateur
messages : 11677 Inscrit le : 11/12/2008 Localisation : paris Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Mer 2 Avr - 3:41 | |
| - Citation :
- Mali et Sahel : le Maroc tisse sa toile
Avec ses tournées africaines, le roi Mohammed VI cultive proximité économique et religieuse avec les pays du Sahara du Sud.
Après avoir prié aux côtés de Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), Mohammed VI a été reçu en grande pompe par Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali. Peu à peu le Maroc place ses pions dans une zone d'influence qui lui avait échappé au profit de sa rivale algérienne. Il faut dire que la proximité religieuse est ancienne d'avec les confréries musulmanes maliennes. Celles-ci trouvent en partie leur origine dans le malékisme marocain, un sunnisme modéré. C'est une carte à jouer stratégique au moment où l'invasion islamiste a montré tous ses excès dans le Nord Mali.
Quoi qu'on en dise, la rivalité avec l'Algérie est très présente Alors que l'Algérie n'avait pas condamné cette attaque, la France avait alors accusé les renseignements algériens de jouer un jeu trouble en infiltrant le Mujao. "Tout le monde soupçonne l'Algérie d'avoir fait de même avec Aqmi", explique un diplomate marocain. "Il faut savoir que les Algériens connaissent bien les groupes islamistes. Cela date de leurs stratégies de renseignements pendant la guerre civile", ajoute-t-il. Le pays refusera d'ailleurs de s'ingérer dans cette crise sahélienne, pas de quoi s'attirer les bonnes grâces de l'opinion publique malienne. Une opportunité pour le Maroc d'isoler l'Algérie d'un pays avec lequel elle partage une longue frontière ? Sans doute. "Le Maroc considère que l'Algérie est le noeud du problème au Sahara", explique le diplomate. C'est vrai que le Polisario, mouvement contestant la souveraineté chérifienne, est installé en territoire algérien, à Tindouf. "Sans l'appui territorial, militaire et surtout financier, ce mouvement n'existerait plus. C'est une stratégie délibérée de l'Algérie pour affaiblir le leadership marocain en Afrique du Nord", affirme la même source. Sujet difficile s'il en est puisqu'il oblige les Marocains à mobiliser un budget très important alors qu'il y a peu de ressources naturelles dans les zones revendiquées par le Polisario. Selon le Conseil économique et social, 3 à 4 % du PIB chérifien est consacré à ce problème depuis 1975 (aides directes, financement en infrastructure, subventions aux matières alimentaires...), un niveau équivalent à celui réservé à l'Éducation, c'est dire...
La mésentente avec l'Algérie est une vraie hypothèque économique
La croissance économique est la grande priorité du gouvernement marocain. "Si l'Algérie l'acceptait, Mohammed VI serait prêt à laisser de côté le problème du Sahara pour se concentrer sur une union économique impliquant notamment l'ouverture des frontières terrestres", explique encore le diplomate marocain, mais... l'Algérie continue de refuser : "Le problème, c'est que l'Algérie est assise sur un puits de pétrole. Elle est imperméable aux propositions économiques, de même qu'aux pressions amicales de la France, des États-Unis ou des pays du Golfe sur le plan diplomatique", affirme-t-il. Le cas de la Turquie rappelle que les perspectives de partenariat au Nord avec l'Union européenne sont faibles, d'autant que l'Europe souffre d'un manque de dynamisme économique. À l'est, l'Algérie est fermée. Reste le Sud...
Vaille que vaille, le Maroc trace sa route en Afrique subsaharienne Le Maroc ne cache pas son désir d'intégrer la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) pour avoir accès à un marché en forte croissance. Afin de séduire le Sud, le royaume chérifien offre des facilités d'accès douanières aux produits agricoles de la zone, apporte une aide directe en assistance technique ou coopération, offre des bourses aux étudiants... Avec le Mali en particulier, le Maroc affichait un excédent de 290 MDH en 2012 grâce à la progression des exportations sur le marché malien. Les importations en provenance de Bamako, principalement du coton, restent faibles avec une tendance à la baisse ces dernières années. Reste les investissements directs à l'étranger. Sur une quinzaine de pays africains où la présence marocaine est une réalité, le Mali accapare 34 % des investissements marocains, suivi du Gabon et du Sénégal, chacun recevant 25 % de ces investissements. Les domaines majeurs sont les télécommunications, avec Maroc Telecom, et la banque. Rappelons que l'Afrique est un cas particulier : sur le plan mondial, la part des IDE en Afrique est passée de 1,2 % en 2007 à 3,1 % en 2012, ce qui en fait l'une des rares régions où les flux mondiaux n'ont pas baissé...
Quoi qu'il en soit, le Maroc persiste dans sa volonté d'être encore plus présent en Afrique de l'Ouest. Cette approche volontariste a des échos favorables dans cette région où le roi Mohammed VI est très populaire. Il n'y a pas de doute, avec la conjugaison de tous ces facteurs, le Maroc n'est pas près de perdre son duel indirect avec sa voisine algérienne beaucoup moins active auprès des acteurs économiques et politiques de la zone soudano-sahélienne.
http://www.lepoint.fr/afrique/economie/mali-et-sahel-le-maroc-tisse-sa-toile-02-04-2014-1808173_2033.php | |
| | | jonas General de Brigade
messages : 3370 Inscrit le : 11/02/2008 Localisation : far-maroc Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Dim 6 Avr - 7:27 | |
| - a écrit:
L'avenir du Maroc est-il en Afrique subsaharienne ?
Tournée africaine de Mohamed VI, volet africain du dernier plan industriel, point central du dernier sommet sur la lutte contre le terrorisme à Rabat... le Maroc se tourne vers le Sud.
Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali… le roi Mohamed VI a multiplié ces dernières semaines les séjours dans les pays d’Afrique subsaharienne. But affirmé : tourner le Maroc vers le sud. Un virage déjà amorcé il y a dix ans, dont il compte accélérer la cadence dans les mois qui viennent. A tel point que ce mouvement était y compris présent, mercredi 2 avril, dans le plan industriel présenté en grande pompe par le ministre de l’industrie Moulay Hafid Elalamy.
Impossible d'aborder le sujet à Casablanca sans entendre cette référence à Hassan II qui décrivait le Maroc comme un arbre dont "les racines poussent en Afrique et le feuillage s'épanouit en Europe".
Aujourd'hui, dans l’impossibilité d’interagir économiquement avec son voisin algérien à l'Est – les deux pays ne parviennent pas à surmonter leurs différents depuis des années – et bordé par l’Océan atlantique à l’Ouest, il ne restait guère de choix au Maroc que de se tourner vers le Sud pour faire rentrer un peu d’air dans son économie.
Et, à en croire les acteurs économiques et politiques à Casablanca, le mouvement va nettement s’accélérer dans les mois et années à venir. Menée par un nouveau ministre de l’industrie à l’énergie débordante, homme d’affaires tourné vers l’Afrique sub-saharienne et ancien patron des patrons marocain, l’affaire semble pliée ! "Je n’ai pas l’habitude de m’arrêter au stade de la réflexion. On n’établit pas des plans pour ensuite admirer leur subtilité, mais pour les appliquer. C’est ce que nous allons faire", confiait Moulay Hafid Elalamy à la veille de la présentation au roi Mohamed VI du plan industriel du pays dont "l’amplification vers la vocation africaine" du Maroc est partie intégrante.
Un esprit "gagnant-gagnant"
Plusieurs secteurs sont déjà concernés par ce mouvement vers le sud : banques, immobiliers, télécoms, mines. "Le Maroc arrive sur les marchés africains dans un esprit "gagnant-gagnant", pas en colonisateur", explique le directeur général de la Bourse de Casablanca Karim Hajji. "Et cela séduit sur place. Nous voulons des partenariats dans lesquels le potentiel et l'intelligence de chacune des parties puissent servir l'autre". Le Maroc et le Gabon viennent d'ailleurs d'appuyer un partenariat entre l’Office chérifien des phosphates, l'un des plus gros exportateurs de phosphates brut et d'engrais du monde, et le Gabon, grand producteur de souffre et d'ammoniac. Objectif : produire 2 millions de tonnes d’engrais par an dès 2018. Un accord obtenu au bout de six voyages de Mohamed VI au Gabon depuis son arrivée au pouvoir. "Le Maroc est le deuxième investisseur sur le continent africain. Notre développement naturel est l'Afrique. Et nous devons désormais accompagner les opérateurs marocains dans cette dynamique", explique le ministre Elalamy. Lui-même reconnaît "la difficulté de la tâche" mais souligne aussi "l'immensité des possibilités".
L'Afrique, qui fait figure d'eldorado mondial grâce à ses richesses en matières premières et sa main d'œuvre bon marché, ne représente en fait aujourd'hui que 2,5% des échanges commerciaux du Maroc .
Réticences à Alger
Mais un développement en Afrique n'est pas du goût de tous. En particulier des Algériens qui voient d'un mauvais œil que son rival prenne une dimension régionale. "Le Maroc ne va tout de même pas se croiser les bras en attendant un possible partenaire marocain ?", souligne le directeur général de la Bourse de Casablanca Karim Hajji. "C'est une honte de voir le Maghreb être la région du monde la moins intégrée : 3% seulement. Nous avons tenté à de nombreuses reprises d'échanger davantage avec l'Algérie, malheureusement en vain. Se tourner vers l'Afrique est donc la solution pour nous."
Quant à la réaction de la France, elle peut être double : voir dans le Maroc un rival ou un partenaire dans sa sphère africaine. L'ambition affichée de Rabat est de devenir un "hub" pour les investisseurs européens et américains en Afrique en faisant notamment jouer ses accords de libre-échange. "Il y a un désamour du monde économique africain vis-à-vis de la France", explique Moulay Hafid Elalamy. "Nous pouvons être ce trait d'union entre les entreprises françaises et plus largement européennes et l'Afrique, les accompagner dans leur business : nous avons les compétences, les réseaux et la confiance de nos partenaires africains pour cela".
Mohammed VI a d'ailleurs été très clair dans son discours à Abidjan lors de sa dernière visite d'Etat : "Le Maroc est prêt", a-t-il dit, "à mettre au service des pays africains frères le capital de crédibilité et de confiance dont il jouit auprès de ses partenaires".
Retombées sécuritaires
En outre, Rabat pense aussi aux questions sécuritaires dans ce tournant vers le Sud. Hasard de calendrier, débutait également mercredi à Rabat le Forum global sur la lutte contre le terrorisme. Et le message du Maroc a été très clair sur cette occasion. Ils ont fixé une nécessité, celle de porter un intérêt particulier à la sécurité en Afrique. Pour le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita, "l'Afrique doit être au cœur de la stratégie du Forum sur la lutte contre le terrorisme". Le continent a en effet besoin, non seulement d'être accompagné pour son développement, mais aussi pour "la sauvegarde de sa stabilité", a-t-il souligné. Un domaine où le développement économique peut aussi aider.
A Casablanca, Céline Lussato – Le Nouvel Observateur
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| | | simplet General de Brigade
messages : 3192 Inscrit le : 20/05/2012 Localisation : MONTREAL Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Dim 6 Avr - 22:36 | |
| - Citation :
- L’Algérie, l’Afrique et le Maroc
Anul n’aura échappé l’offensive diplomatique marocaine en Afrique. C’est même le fait diplomatique majeur dans la région.
Comme Maghrébin, je ne peux que m’en réjouir. Il est temps que le Maghreb sorte d’une posture schizophrénique qui lui fait tourner le dos à sa profondeur géostratégique et qui, loin de le rapprocher avec l’Europe, le fragilise plutôt dans ses rapports avec cette dernière. Mais je ne peux m’empêcher de constater que l’Algérie soit non seulement en reste, mais qu’elle ne cesse de perdre toujours plus pied dans le continent comme elle le perd d’ailleurs dans son propre Sud. Il ne s’agit pas d’agiter le «chiffon rouge» marocain et participer à ce jeu de rivalités entre les pouvoirs des deux pays qui ne tient pas seulement de la prétention de chacun de jouer le rôle de puissance régionale, mais tient plutôt des stratégies de pouvoir ; chacun cherchant à cultiver une assabya nationale pour combler son déficit de légitimité par le danger fantasmé de l’autre. Il s’agit plutôt d’interroger l’Algérie à la lumière d’une dynamique qui révèle sa marginalisation.
Bouteflika : Roosevelt ou Bourguiba ?
Il serait tentant dans le contexte du débat sur le quatrième mandat de Bouteflika de focaliser sur le contraste entre l’exploit physique du périple marathonien de trois semaines en Afrique d’un jeune roi parti au contact direct des foules et des dirigeants africains d’un côté, et de l’autre un Président fantomatique quasiment invisible et dont les rares apparitions, hagardes, ajoutent encore plus à l’inquiétude sur ses aptitudes. Mais là n’est pas vraiment la question. Même si cela compte beaucoup et que cela compte de façon générale pour la gouvernance du pays. Et lorsque MM. Saadani, Sellal et d’autres comparent l’état de M. Bouteflika à celui de Franklin Roosevelt, savent-ils que ce dernier, atteint seulement à ses membres inférieurs, a été le Président américain qui avait alors, malgré cela, le plus sillonné le monde partant à la rencontre directe de ses dirigeants et n’hésitant pas à «monter au front».
C’est ainsi, et pour en rester au seul Maroc, que c’est en chef de guerre qu’il a débarqué à Casablanca donnant une impulsion décisive à la contre-offensive alliée. A quelques jours seulement de sa mort, il s’est rendu dans l’antre de Staline, en Crimée, revenue aujourd’hui au-devant de l’actualité, pour engager avec lui un bras de fer d’où sortiront les fameux accords de Yalta qui façonneront le monde pour un demi-siècle. Il enchaînera avec une rencontre avec le roi d’Egypte, le Négus d’Ethiopie et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie Saoudite. Quelques jours plus tard, il mourra mais sans jamais avoir renoncé à remplir toutes les tâches de sa fonction.
Plutôt que Roosevelt, M. Benyounes avait raison de nous faire penser à Bourguiba en agitant le danger d’un possible «coup d’Etat médical». Il aurait dû aller plus loin dans son évocation et rappeler la «prise d’otage médicale» dont avait été victime celui-ci de la part de son entourage, particulièrement son épouse Wassila, qui a gouverné des années par procuration. C’est la guerre féroce que s’est livrée cet entourage et d’abord son épouse, légiférant par décret au nom du Président, destituant ou promouvant les cadres de l’Etat pour renforcer leur position, qui a abouti à un véritable turn-over de responsables et la déstabilisation des institutions.
C’est par l’interstice de ce désordre qu’un cadre de second ordre, un sombre policier, a pu arriver au cœur du dispositif sécuritaire et «faire le coup» à ceux-là mêmes qui l’ont utilisé. On aura reconnu Ben Ali que rien, n’était ce désordre institutionnel, ne destinait à dépasser le statut d’un anonyme attaché militaire, fonction qu’il a occupée justement à Rabat d’où il a été chassé par Hassan II pour une histoire de mœurs digne d’un soudard. Le désordre de la guerre des héritiers qui ont toujours besoin d’un homme pour les sales besognes ouvrira un boulevard à ce médiocre dans un pays qui ne manquait pourtant ni d’intelligences ni de commis de l’Etat.
Mais le désordre institutionnel créé par la prise en otage de Bourguiba n’a pas seulement donné des idées à des héritiers putatifs. D’autres à l’extérieur de la Tunisie n’ont pu s’empêcher d’en profiter. Ses voisins d’abord. C’est le cas d’El Gueddafi qui arme des commandos qui s’emparent de la ville de Gafsa (certaines mauvaises langues avancent que l’Algérie n’avait pas voulu être en reste puisqu’une partie des commandos armés a traversé les frontières algéro-tunisiennes après avoir transité par Alger).
Bourguiba qui se reposait tout près à Nefta n’aura même pas la force de s’y rendre après la reprise en main de la ville et sa sécurisation par les armées étrangères… il enverra sa femme tenir un meeting en son nom ! Comme quoi, les meetings par procuration ne sont pas une invention de la présidentielle algérienne ! Mais faut-il le rappeler, la sécurisation de la ville a été au prix d’une lourde intervention de la France qui a envoyé des avions de transport, des hélicoptères Puma, des conseillers militaires et dépêché de Toulon trois bateaux de guerre et leur escorte de cinq sous-marins au large des côtes tuniso-libyennes. Hassan II envoie deux avions de transport et des hélicoptères. L’aide militaire des USA augmentera jusqu’à atteindre le triple à la veille du «coup d’Etat médical». A ceux qui en Algérie agitent le chiffon rouge de l’intervention de l’étranger, l’exemple de cet autre président fantôme, Bourguiba, devrait donner à réfléchir.
Paris et le désert africain
Mais encore une fois, là n’est pas la vraie question car même sans la maladie, Bouteflika ne s’est pas rendu une seule fois au Sahel. Par contre, il a été au moins sept fois à Paris. Mais là n’est pas également la question car le dynamisme marocain en Afrique ne se base pas tant sur le dynamisme de la personne du Roi que sur une stratégie nationale de «soft power», c’est-à-dire une stratégie «par le bas» qui utilise le canal des entrepreneurs économiques et celui des sociétés.
Très loin devant l’Algérie, insignifiante sur ce terrain, le Maroc est le pays maghrébin qui a le plus développé, à travers ses entrepreneurs, ses relations économiques avec l’Afrique. C’est d’ailleurs uniquement avec l’Afrique subsaharienne que les échanges du Maroc dégagent un excédent, important par ailleurs. Depuis 2010, les exportations marocaines vers cette région ont doublé celles en direction de l’Afrique du Nord. L’Algérie est dans l’incapacité de le concurrencer sur ce terrain parce que son système stérilise déjà l’entrepreneuriat localement pour que l’aventure à l’internationale, et encore plus en Afrique, puisse faire partie de ses perspectives.
La corruption y est pour beaucoup, mais pas simplement en tant que telle puisque la corruption est également forte au Maroc quoique dorénavant moindre qu’en Algérie. En effet, le Maroc a longtemps été connu pour sa corruption mais l’Algérie le devance aujourd’hui allègrement puisque si on se réfère au classement de ces 5 dernières années (2008-2012), l’Algérie est classée loin derrière le Maroc entre 12 places (en 2008) et 32 places (en 2011) !
Mais l’effet de la corruption en Algérie est tout à la fois plus amplifié et plus pervers du fait de la rente pétrolière et de l’usage qui en est fait. Si au Maroc l’argent de la corruption circule surtout des entrepreneurs vers les détenteurs de pouvoir qui les ponctionnent, en Algérie il circule pour l’essentiel en sens inverse. L’argent de la rente pétrolière sert au pouvoir à se créer une clientèle privée constituée d’«entrepreneurs» captifs de la redistribution de la rente ou d’«entrepreneurs» prête-noms pour blanchir les détournements de la rente.
L’acte entrepreneurial est ainsi réduit, perverti, annihilé et toute chance de voir émerger une classe d’entrepreneurs est ainsi nulle. L’entreprise n’étant pas, sauf pour une minorité à la marge, création de richesse et prise de risque, l’aventure entrepreneuriale à l’étranger n’a de ce fait pas d’intérêt. Pourquoi aller chercher l’argent dans les conditions difficiles de l’Afrique quand il tombe si facilement en Algérie ? Plus que cela, l’argent qui rechigne à prendre le chemin de l’investissement en Afrique, l’argent détourné de la rente, comme les voyages présidentiels, préfère la destination Paris.
Ainsi, et ce n’est qu’un détail illustratif, les Algériens non-résidents en France (donc émigrés exclus) sont la troisième nationalité pour l’acquisition de biens immobiliers à Paris, juste après les Américains et à égalité avec les Britanniques ! Et ces statistiques sont sûrement sous-estimées car les nouveaux riches du détournement de la rente ont appris à faire des montages brouillant leur identité et leur nationalité. Et Paris n’est qu’un arbre qui cache la forêt des destinations vers les paradis fiscaux et les autres destinations moins regardantes que Paris sur l’argent sale, comme on l’a appris avec Chakib Khelil et Farid Bedjaoui. L’oncle de ce dernier, quand il est devenu ministre des Affaires étrangères de Bouteflika, a demandé à garder quand même un statut d’ambassadeur pour bénéficier de la dérogation à certains impôts sur ses biens immobiliers à Paris comme le prévoit la loi française. Il n’y a pas de petits profits !
La géopolitique «du bas»
La présence marocaine en Afrique ne se limite pas aux grands entrepreneurs économiques. Elle est aussi le fait de petits entrepreneurs et petits commerçants qui ont tressé un tissu humain qui ne cesse de se densifier partout en Afrique de l’Ouest. L’aéroport de Casablanca est un véritable hub pour cette région. La présence algérienne, insignifiante au départ, ne cesse de régresser. Et pour l’illustrer, point besoin d’aller «loin» en Afrique de l’Ouest. Limitons nous à la Mauritanie frontalière, pays-pont entre Maghreb et Afrique de l’Ouest et où l’influence algérienne a été importante alors que le Maroc y était totalement absent.
Aujourd’hui que les prétentions territoriales du Maroc sur ce pays ont été remisées, l’influence algérienne est devenue quasiment nulle avec comme seul signe une ambassade barricadée. Elle a été totalement éclipsée par l’influence marocaine qui, elle, se diffuse par le bas. Plusieurs centaines de jeunes Marocains animent la vie économique de Nouakchott devenue ville tentaculaire de 800 000 habitants et remplacent petit à petit les Sénégalais et les Maliens dans les services et métiers urbains dont ils rehaussent le niveau. On y consomme marocain et les Mauritaniens ont la tête tournée vers Rabat avec laquelle la lient des vols quasi quotidiens qui font le plein et où séjourne fréquemment l’élite mauritanienne entre affaires et rencontres scientifiques.
Parallèlement, les grands opérateurs économiques marocains ont engagé une série d’actions inaugurée par l’acquisition par Maroc télécom de 54% du capital de l’opérateur public mauritanien de télécommunications (Mauritel) puis des banques. La Tunisie n’est pas en reste, alors même qu’elle ne dispose pas de frontières avec ce pays. Quelques centaines de jeunes Tunisiens ont investi le secteur des services dans ce pays et les cafés tunisiens sont les lieux de sociabilité les plus courus à Nouakchott.
Les vols Tunis-Nouakchott sont d’ailleurs deux fois plus nombreux que les vols Alger-Nouakchott souvent vides. Pourtant, au vu de la prétention de l’Algérie à jouer un rôle dans la région et notamment sur la question du Sahara occidental, ce pays est stratégique. Populations mauritanienne et sahraouie sont complètement enchevêtrées. Et malgré ce qu’en laisserait supposer la tension géopolitique liée à l’état de «conflit gelé», les circulations et échanges sont d’une rare intensité entre les populations réparties sur les différents territoires supposés contrôlés par les belligérants.
A l’exemple des réseaux commerciaux qui se sont constitués dans le sillage du conflit, les réseaux d’alliances transcendent les frontières politiques et les allégeances sont réparties entre tous les protagonistes aboutissant à la construction de ponts «croisés» qui passent «par-dessus la tête» des belligérants et mettent en réseau Nouakchott, Nouadhibou, Tindouf et Laâyoune voire Rabat et peut-être Alger. Ces mouvements «par le bas» parasitent constamment les rapports de force militaires et politiques entre belligérants qui sont en permanence fragilisés par ce soubassement social qui leur échappe et les déstabilise.
C’est là dans ces mouvements économiques et humains «par le bas» que se joue une part essentielle des rapports de force et de l’avenir de la stabilité de cette région et non pas dans le consumérisme de l’armement ou l’affichage dans les forums internationaux. Ce sont les ancrages économiques et humains «par le bas» qui dessinent les contours géopolitiques d’avenir les plus durables.
Les Droits de l’Homme, une ressource géopolitique
Et justement, l’Algérie a beau tourner le dos à l’Afrique, son africanité, la réalité géographique et humaine de son africanité la rattrapent. Ils la rattrapent également «par le bas». Les migrants subsahariens présents sur son sol viennent rappeler cette réalité. Leur présence est ancienne et avant même que certains d’entre eux y viennent pour rejoindre l’Europe, depuis très longtemps la majorité d’entre eux a contribué à combler le déséquilibre territorial du pays et à construire le Grand Sud.
L’Algérie autant que le Maroc, au lieu de faire de cette présence une ressource, ressource pour ses territoires et son économie et ressource comme lien avec l’Afrique, elle l’a traitée par le déni et la répression. L’Algérie autant que le Maroc a plus que souvent recouru au bannissement de ces migrants dans le désert alors qu’ils ont tous deux l’indignation prompte pour le traitement de leurs émigrés en Europe. Mais, aujourd’hui, le Maroc en vient à devancer encore sur ce terrain l’Algérie. Dans un sursaut d’où les calculs ne sont certainement pas absents, le Maroc a décidé d’opter pour une solution «humaine» et donc de régulariser, sous certaines conditions, ces migrants.
Les dividendes géopolitiques d’une telle opération sont évidents et grands pour le Makhzen. Mais il faut rappeler que cette revendication a été d’abord portée par de larges secteurs de la société civile, acteurs du «mouvement du 20 février» en opposition frontale avec le Makhzen ou Conseil National des Droits de l’Homme, proche du palais dont le rapport a servi de base à la loi de régularisation des immigrants. Le fait est que, dans la foulée du printemps arabe, le palais a eu l’intelligence de désamorcer la contestation en faisant des concessions, bien insuffisantes mais réelles, notamment dans le champ politique et associatif. Il ne s’est pas contenté de la ruse sémantique du «Jil Tab Djnanou» de Bouteflika.
Le Maroc continue à être régulièrement condamné pour ses violations des droits de l’homme par des ONG internationales. Mais ces mêmes ONG qui ont condamné le Maroc après y avoir enquêté sont carrément interdites de séjour en Algérie. Et au contraire de l’Algérie, malgré la persistance de violation de libertés démocratiques, il y a incontestablement un frémissement de la société civile aujourd’hui au Maroc. C’est elle qui a été réceptive au fait que le traitement de la présence des étrangers a des résonances internes.
Leur traitement sur une base de droit participe de la question démocratique interne et de la construction de la citoyenneté de même que leur répression avait contribué à renforcer le caractère répressif du régime. Elle participe aussi de la reconnaissance de la diversité alors que nos sociétés maghrébines peinent à admettre cette diversité en leur sein-même et que le discours officiel uniformisant encourage aux crispations identitaires. L’Algérie en sait quelque chose aujourd’hui que son propre Sud est déchiré par l’instrumentalisation politique du fait identitaire. Mais en accédant à cette revendication humanitaire et de droit de sa société civile, le Makhzen démultiplie sa fructification géopolitique.
La régularisation des migrants subsahariens ne permettait pas seulement de démentir les multiples condamnations du Maroc sur la question des droits de l’homme et notamment celle du département américain sur le Sahara occidental et qui a poussé le Roi à se déplacer personnellement à Washington. Mais, en plus, elle donnait l’image d’un Maroc en avance même sur cette question par rapport aux autres pays maghrébins dont aucun ne s’est encore avancé à reconnaître des droits à ces migrants. Mais c’est surtout un geste symbolique fort à destination des pays d’origine des migrants subsahariens, profondeur géostratégique que se disputent Algérie et Maroc et pas seulement pour la question du Sahara occidental.
Ce geste a d’ailleurs «huilé» et facilité l’offensive diplomatique du Maroc pour sa réintégration à l’UA lors du sommet qui s’est tenu peu après. Alors qu’il n’en était plus membre, il a dépêché une délégation de rang ministérielle faire le lobbying aux portes mêmes du sommet. Et, au-delà, il a raffermi sa crédibilité auprès des pays africains en lançant en marge de l’Assemblée générale des Nations unies de cette année son initiative de «l’Alliance africaine pour la migration et le développement».
Faut-il le lui reprocher ? N’est-ce pas de l’ordre de la rationalité étatique de chercher à fructifier à son profit l’action qu’il engage ? Et tant qu’à faire, autant que ce soit sur une base de droits de l’homme ! On ne peut que faire le parallèle avec l’Algérie et l’immense prestige et l’immense potentiel diplomatique et géopolitique dont elle disposait en Afrique et dans le tiers-monde. La seule ressource était alors son seul soutien aux luttes de libération nationale dont elle était devenue la Mecque.
C’était la phase historique de la décolonisation. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase historique de démocratisation ou de «décolonisation de l’intérieur». Les droits de l’homme, outil d’émancipation, de libération créatrice et de développement, deviennent également la ressource géopolitique de l’heure. Or, sur cette question, parce qu’elle se trouve incapable de l’engager à l’intérieur, l’Algérie se retrouve isolée à l’extérieur.
Si l’Algérie a perdu aujourd’hui la main même au Sahel, considéré faussement comme une chasse gardée, c’est parce qu’elle a été incapable de développer de véritables canaux de connexion avec les sociétés de ces pays pour avoir la capacité d’être perméable à leurs évolutions. Elle n’avait rien à offrir que l’arrogance de prétention de puissance régionale et la manipulation sécuritaire qui finissent bien par lasser. Mais l’Algérie a perdu la main au Sahel parce que dans ces marges du jeu politique international où les tares sont révélées avec la même cruauté que celle du soleil saharien, ses partenaires sahéliens perçoivent plus que quiconque les signes avant-coureurs de son effondrement et s’en détournent légitimement au profit d’autres partenaires comme le Maroc.
Le risque de fragmentation territoriale : Le syndrome libyen
L’Algérie perd d’ailleurs la main aussi dans son propre Sud, où d’Illizi à Ouargla en passant par Djanet et Ghardaïa, l’effondrement de l’Etat et son discrédit laissent la place à la violence et à des archaïsmes qui ne relèvent en rien de supposées résurgences, mais sont plutôt le fait de reconstructions de «Frankenstein» du «communautarisme». Dans un contexte de raidissement autoritaire et de personnalisation du pouvoir où toute forme d’intermédiation avec la société est écartée et tout débat politique évacué, l’instrumentation du communautarisme devient une ressource politique pour le pouvoir et une opportunité pour les «entrepreneurs» politiques qui veulent se tailler une place d’intermédiaire.
Segmenter la société en communauté et lui imposer une allégeance par segments est pour un pouvoir autoritaire un moyen de contrôle et de domination peu coûteux, mais à court terme seulement. La «blague» de Sellal sur les Chaouia n’était pas du tout intentionnelle. Mais c’est un lapsus qui révèle l’inconscient politique du pouvoir qui voudrait bien faire de la présidentielle un match «Tlemcen-Batna» pour susciter des assabya régionales qui créeraient une compétition couvrant la fraude. C’est ce qui a été fait plus que jamais depuis 15 ans où le lieu de naissance devient le critère principal de la cooptation politique et administrative.
L’épouvantail libyen est régulièrement agité par le pouvoir pour prévenir contre le changement au «risque de l’instabilité». Or, c’est précisément vers ce schéma que nous pousse la gestion communautarisée et régionalisée du pays. Les «luttes tribales» ne sont nullement la conséquence de l’effondrement de l’Etat et El Gueddafi n’a jamais constitué un rempart contre la fragmentation du pays. Au contraire, l’atomisation de la société a été le produit du régime lui-même et avait précédé son effondrement. Parti enquêter sur les migrants subsahariens, j’ai personnellement assisté à Koufra, à l’extrême sud-est libyen, en 2008, soit 4 ans avant l’effondrement du régime El Gueddafi, à un violent affrontement armé entre la «tribu» Toubou et la «tribu» Zwaya qui a duré 3 jours et nécessité l’intervention de l’armée. El Gueddafi avait cultivé l’inimitié entre ces deux communautés en leur accordant à toutes deux des passe-droits concurrentiels pour le trafic transfrontalier et les contraindre à une course à l’allégeance qui passait par le désir d’élimination de l’autre. Ce schéma a été appliqué à tout le pays.
A contre-courant des évolutions sociétales, El Gueddafi avait procédé à une retribalisation forcée de la société, imposant aux populations de se regrouper entre autres dans des «clubs tribaux» créés par le pouvoir et chapeautés par ses officiers. Il avait fait de ces cadres «tribaux» l’instance exclusive de négociation avec les populations pour marginaliser tout rouage institutionnel ou toute entité civile susceptible de s’autonomiser. Et même lorsqu’il était difficile de retrouver les traces d’une filiation tribale (la population est urbanisée à 86% dont les deux-tiers depuis 2 générations au moins), les populations avaient été contraintes par une «campagne d’authenticité» à retrouver un «ancêtre commun» (El Djad el awhed). La distribution de la rente, collective ou individuelle, passait obligatoirement par ce canal «tribal».
Cela peut étonner le lecteur algérien, mais la Libye a eu une tradition étatique bien plus importante. Au contraire de l’Algérie, la présence turque s’est autochtonisée et a donné lieu à une dynastie locale qui a gouverné plus d’un siècle et intégré les élites tribales. Bourgeoisie et élites citadines étaient entremêlées à celles de Tunis. Bien plus tard, lorsque El Gueddafi voudra imposer son pouvoir personnel, il rencontrera, à l’intérieur même de son pouvoir, une opposition. C’était celle des élites urbaines regroupées autour d’officiers d’origine urbaine qui souhaitent imposer une normalisation et une rationalisation du régime. C’est à partir de ce moment qu’El Gueddafi, sur un ton khaldounien, en appelle à la revanche de la tribu sur la ville pour casser les élites citadines récalcitrantes, organise le pouvoir autour de sa parentèle, structure de multiples services et milices sur une base tribale et dissémine la violence au sein de la société.
Les régressions étatiques et sociétales sont possibles et peuvent être rapides quand c’est l’Etat lui-même qui les suscite pour préserver un pouvoir. Le devenir de la Libye d’El Gueddafi illustre et nous prévient justement sur les risques que court aujourd’hui l’Algérie. Il nous prévient où mène l’entêtement au pouvoir, l’acharnement à casser la société civile et l’alibi de la stabilité qui était celui d’El Gueddafi…
http://www.elwatan.com/contributions/l-algerie-l-afrique-et-le-maroc-06-04-2014-252091_120.php | |
| | | Fahed64 Administrateur
messages : 25545 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 7 Avr - 8:04 | |
| Merci pour cet excellent article simplet.
J'ai rarement lu un article de la part d'El watan aussi neutre, impartial et sans pitié face à la stratégie continental algérienne.
D'ici 5 ans la gueule de bois sera terrible... _________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire | |
| | | simplet General de Brigade
messages : 3192 Inscrit le : 20/05/2012 Localisation : MONTREAL Nationalité : Médailles de mérite :
| Sujet: Re: Diplomatie marocaine - Relations internationales Lun 7 Avr - 9:07 | |
| - Fahed64 a écrit:
- Merci pour cet excellent article simplet.
J'ai rarement lu un article de la part d'El watan aussi neutre, impartial et sans pitié face à la stratégie continental algérienne.
D'ici 5 ans la gueule de bois sera terrible... En fait l'auteur de cet article est Ali Bensaâd : Maître de Conférences Université Aix-Marseille, Enseignant chercheur CNRS-IREMAM (Institut de recherche et d’étude sur le monde arabe et musulman). . | |
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