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Sujet: Armée Française / French Armed Forces Lun 16 Mar 2015 - 20:00
Rappel du premier message :
Citation :
16/03/2015
ALAT : deux AS352 modernisés de plus !
La Direction Générale pour l'Armement française (DGA) a pris livraison de deux nouveaux Airbus Helicopters AS532 « Cougar » modernisé destiné à l’ALAT. Trois AS532 « Cougar » ont été mis à jour en 2013 et cinq autres en 2014 et un sept aéronefs supplémentaires seront livrés en 2015.
La mise à jour comprend, en particulier, une nouvelle suite avionique et un pilote automatique exceptionnelle similaire à celle de la H225M (anciennement l'EC725) qui apporte une interface homme-machine similaire entre les deux aéronefs, un réel avantage opérationnel pour l’équipage. De plus, les « Cougar » disposent désormais d’une nouvelle planche de bord dotée d’écrans EFIS. Les appareils ont également reçu un FLIR optronique sous le nez. De plus, un système d’autoprotection, qui comprend un détecteur d’alerte radar et d’alerte missile et installé et couplé à un lance-leurres.
A signal au passage, que le premier « Cougar » modernisé a participé avec succès à son premier déploiement opérationnel au Mali dans le cadre de l'Opération Barkhane aux côtés du « Tigre » et a déjà démontré d'excellentes capacités. Airbus va moderniser 19 AS352 pour l’ALAT.
Photo : AS352 modernisé lors de la cérémonie de remise @ Airbus Helicopters
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 20 Oct 2015 - 19:47
Citation :
mardi 20 octobre 2015
Comment seront équipés les 11.000 postes en plus de la FOT ?
C'était une première victoire pour l'armée de terre, la force opérationnelle terrestre a donc gagné 11.000 postes dans l'actualisation de la loi de programmation militaire, mais celle-ci ne consacre en fait que l'augmentation des postes humains, et pas le matériel qui doit équiper ces mêmes humains. On le voit bien en étudiant de près le budget 2016.
Ainsi, la cible de l'AIF (successeur du FAMAS) ne prend pas en compte pour l'instant cette augmentation (1). C'est pareil pour les véhicules blindés, la cible des Scorpion (Jaguar et Griffon) n'a pas bougé d'un iota, malgré le renforcement de la FOT. Cela reste aussi à vérifier pour le nombre de parachutes EPC -chaque régiment para gagne une compagnie...- et d'un certain nombre de petits programmes de cohérence, souvent les premiers sacrifiés quand il faut trouver de l'argent dans les caisses... pour payer les surcoûts de Sentinelles et de Cuirasse par exemple. A contrario, certains programmes réduits ne l'ont pas été jusqu'au bout. La marine conserve ses 27 hélicoptères Caïman Marine, alors que cette cible avait été prévue pour 17 FREMM... qui ne sont plus que 8 pour remplacer 10 frégates ASM anciennes et encore deux autres, remplaçant deux FAA (2).
(1) tout comme celle des composantes prodef de l'armée de l'air et de la marine qui vont sur-recruter en 2015 et 2016 (au moins). (2) rappelons qu'une partie des Caïman sert aussi en soutien aux opérations de contre-terrorisme maritime et au sauvetage en mer.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 20 Oct 2015 - 20:13
Citation :
20-10-2015
Premier bâtiment multi-missions, le D’Entrecasteaux a débuté ses essais en mer
Posté dans Forces navales par Laurent Lagneau Le 20-10-2015
Le 16 octobre, le capitaine de corvette Benoît Bariller a officiellement pris le commandement de l’équipage « A » du D’Entrecasteaux, le premier quatre Bâtiments multi-missions (B2M) promis à la Marine nationale pour remplacer, outre-Mer, ses Bâtiments de transport léger (BATRAL).
Comme l’a précisé le ministère de la Défense, le D’Entrecasteaux reste la propriété de la société Kership, une co-entreprise formée par DCNS et le chantier naval Piriou. Pour le moment, donc, le navire est mis à la disposition de la Marine, qui en prendra possession au début de l’année 2016 pour l’envoyer ensuite à Nouméa, où il remplacera le BATRAL Jacques Cartier, désarmé en 2013.
Aussi, la prise du commandement du capitaine de corvette Bariller, dite de « formation administrative », n’est que la première étape vers la « phase d’appropriation » du D’Entrecasteaux.
Car avant d’être mis officiellement en service, ce B2M doit effectuer des essais en mer. Ces derniers ont d’ailleurs commencé, au large de Bretagne, la semaine dernière, selon le site spécialisé Mer&Marine.
N’ayant pas de capacité amphibie comme le BATRAL, le B2M est un navire long de 65 mètres, large de 14 mètres et d’un déplacement pouvant aller jusqu’à 2.300 tonnes en charge. Armé par un équipage de 20 marins environ, il est en mesure de naviguer à la vitesse de 15 noeuds. Étant qu’il sera utilisé outre-Mer, il bénéficie d’une large autonomie lui permettant ainsi de surveiller de vastes espaces (30 jours d’opération sans ravitailler). Il est armé de deux mitrailleuses de 12,7 mm et pourra mettre en oeuvre des embarcations rapides pour assurer des interceptions ou des contrôles.
Après D’Estremaux suivront le Bougainville, attendu à Papeete au 4e trimestre 2016 et le Champlain, qui prendra la direction de La Réunion en 2017. Un quatrième B2M, non encore nommé, rejoindra les Antilles.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 11:06
Citation :
La France aura reçu 71 Tigre en 2019
Après des mois d'allers retours et de petits secrets, on le découvre enfin : la production française des Tigre va s'arrêter en 2019, sur une base de 71 appareils : 40 HAP et 31 HAD neufs.
A terme, soit 2025, tout le parc sera unifié en HAD. 67 appareils doivent être mis en parc, le reste servant de réserve d'attrition. Un appareil a été perdu en 2012 lors d'un vol nocturne en Afghanistan, et un autre a pris beaucoup de plomb au Sahel : son statut exact n'est pas bien connu.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 12:03
Citation :
Armée française - opérations militaires OPEX (page officielle)
Barkhane - Arrivée d'un avion A400M (Armée de l'air) de Niamey (Niger) à l'aéroport militaire de N'Djamena (Tchad). A son bord, du fret et deux VAB (véhicule de l'avant blindé) qui seront débarqués pour une remise en condition.
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 12:46
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 17:03
Citation :
Avions, heures de vols et même poids lourds: armée de l'air rime avec locataire
Ce n'est pas une nouveauté en fait, juste un renforcement de l'externalisation, puisque depuis 2009 le réseau Clovis Location loue à l’armée de l’air 136 véhicules pour les activités de soutien des forces aériennes. Ce marché public concernait déjà exclusivement des véhicules lourds.
L'armée de l'air, via le SCA, a fait diffuser un nouvel avis de marché portant sur la "location longue durée sans chauffeur de 162 véhicules lourds neufs (porteurs, tracteurs routiers, remorques et semi-remorques)".
Durée de la location: de 80 à 82 mois (le contrat de 2009 portait sur 6 ans). L'avis précise que "Le marché pourra être expressément reconduit sans que sa durée totale n'excède 82 mois et dans la limite de 6 reconductions." Et que les véhicules pourront, au final, être achetés par l'AA.
Sont concernés les bases aériennes 106 (Mérignac), 125 (Istres), 702 (Avord, CTMu) et le detair 273 de Romorantin.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 17:13
Citation :
mercredi 21 octobre 2015
On a retrouvé (partiellement) la 5e compagnie
J'évoquais hier la cible de l'AIF, en expliquant qu'elle n'avait pas été relevée pour prendre en compte l'augmentation de 11.000 militaires de la FOT. Apparemment, l'actualisation de la LPM a bel et bien pris acte du besoin de passer de 90.000 à 101.000 armes (1) et de toute façon, le contrat n'est toujours pas notifié. Par contre, comme soulevé dans le post, le problème du petit équipement perdure. Pour les unités Félin, la cinquième compagnie créée devra faire avec l'ancien équipement un certain temps dans l'attente d'hypothétiques commandes supplémentaires en 2017-2018 (la chaîne Félin devait normalement livrer ses dernières pièces en 2015). Rappelons que ces cinquièmes compagnies régimentaires seront mises sur pied dans le courant de l'année 2016 (2). A plus court terme, c'est en fait le modèle d'équipement 2025 qui demeure nébuleux pour tenir l'équipement de la FOT augmentée. Surtout si, d'ici là, on se rendait compte que cette augmentation de la FOT ne suffit pas à tenir le front intérieur et les opex. Avec des opérations terrestres difficiles à éviter en Libye (3), on aura déjà un premier niveau de réponse.
(1) mais pas, donc, l'augmentation des effectifs de protection défense de l'armée de l'air et de la marine. (2) dans la cavalerie, d'autres, comme au 1er RHP ont fait plus vite, avec un escadron supplémentaire opérationnel qui doit être prêt d'ici la fin de l'année. (3) un sujet qui ne passionne pas nos alliés, ni les grandes alliances comme l'OTAN. Il est vrai qu'il est plus passionnant de faire la guerre pour de faux en Méditerranée, que d'y aller pour de bon en Libye... Rappelons que ce pays est en face du nôtre, l'équivalent, pour la Grèce, de la Syrie...
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 21 Oct 2015 - 19:42
Citation :
Le mémorial dédié aux militaires morts en OPEX va-t-il enfin voir le jour?
Posté dans Armée-Nation par Laurent Lagneau Le 21-10-2015
En octobre 2011, suite à un rapport remis au ministre de la Défense, qui était alors Gérard Longuet, par le général d’armée Bernard Thorette, il avait été décidé de construire à Paris un monument destiné à rendre hommage aux militaires morts pour la France au cours d’opérations extérieures menées depuis 1962.
À l’exception, sans doute, d’un poignée d’irréductibles antimilitaristes parisiens, ce projet de mémorial faisait alors consensus. Trois emplacements furent avancés pour l’accueillir : le secteur de l’Arc de Triomphe, l’Hôtel des Invalides, ou, à l’arrière de ce dernier, sur la place Vauban. Le dernier fut retenu.
Seulement, en 2013, des habitants du VIIe arrondissement de Paris s’opposèrent à la construction du monument au nom de la « nécessité de protéger les perspectives du VIIe arrondissement et en particulier celle de l’avenue de Breteuil, dans l’axe de la place Vauban ».
Depuis, le projet est au point mort. Lors de l’audition par les députés de la commission de la Défense des responsables d’associations du monde combattant, le général Soubirou, président de l’ANOPEX, a dit « regretter la discrétion du projet de budget 2016 sur la réalisation de ce mémorial ».
« La réalisation de ce projet était envisagée en 2014 et pour le moment, cela reste virtuel », a affirmé le général Soubirou, qui n’a pas manqué d’exprimer ses préoccupations sur ce sujet. Préoccupations nourries par des réponses vagues obtenues par son association auprès des organismes concernés par ce dossier.
Pour en savoir plus sur l’état de ce dossier, il faut consulter le compte-rendu de l’audition de Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, devant cette même commission de la Défense.
Ainsi, on y apprend que l’idée de construire ce mémorial sur la place Vauban a été définitivement abandonnée, en raison de l’opposition des riverains. Finalement, a indiqué M. Todeschini, il a été « décidé de l’installer dans le parc André-Citroën, à proximité du nouveau site du ministère de la Défense à Balard ». Et même si les financements pour le construire sont prévus (un million d’euros environ), ce mémorial n’est pas encore prêt d’être inauguré.
Car là aussi, le choix du parc André-Citröen pose problème étant donné que les architectes et les paysagistes qui aménagé ce dernier ont « la propriété intellectuelle de leur création ». En clair, leur autorisation pour y ériger le monument est nécessaire.
« De ce point de vue, je me heurte à des problèmes qu’il me faut régler avec l’aide de la Mairie de Paris, seule habilitée à dialoguer avec les aménageurs », a expliqué le secrétaire d’État. Malgré tout, il espère « finaliser le projet durant l’année 2016, avec un cahier des charges acceptable par les créateurs ».
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 22 Oct 2015 - 17:55
Citation :
« Crise » de l’habillement au sein de la Marine nationale
Posté dans Forces navales par Laurent Lagneau Le 22-10-2015
En 2010, l’idée d’externaliser la fonction habillement au sein des armées avait été mise sur la table. Afin d’en réduire les coûts, jugés trop important, il s’agissait de confier au secteur privé la réalisation, le stockage et la distribution des effets militaires, à l’exception de ceux ayant une « haute criticité opérationnelle ».
Finalement, trois ans plus tard, ce projet a été abandonné, au profit d’une « régie rationalisée optimisée » (RRO). Et dans le langage actuel, rationaliser signifie réduire les effectifs et les centres de stockage grâce à des gains de productivité obtenus par la mise en place d’un « système d’information logistique » censé être performant.
Au moment de l’annonce du choix en faveur de cette solution, il avait été dit que la RRO contribuerait « à la préservation des capacités opérationnelles des armées et apportera une réponse adaptée aux attentes légitimes des militaires en matière d’amélioration de la qualité de service » tout en permettant une économie annuelle de 50 millions d’euros et le « maintien de l’activité des PME-PMI françaises, partenaires traditionnels » des armées.
Seulement, il semblerait que tout ne se passe pas au mieux sur le terrain. Lors de l’audition du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en commission élargie (défense, finance, affaires étrangères) dans le cadre de l’examen du projet de budget 2016, le député Gwendal Rouillard a évoqué des problèmes en matière d’habillement sur les bases navales de Brest, Toulon et Cherbourg.
« Certains marins font état de leurs préoccupations dans le domaine de l’habillement, avec des conditions d’approvisionnement qui sont manifestement loin d’être optimales », a dit le député. « Ces difficultés ont-elles été signalées au service du commissariat des armées et quelles mesures ont été éventuellement prises pour y faire face? », a-t-il demandé.
Plus tard, le ministre a affirmé être au courant de ces problèmes, qui affectent « en particulier » la Marine. « C’est une question récurrente mais qui n’est pas si secondaire car ça contribue au moral » des personnels, a dit M. Le Drian, qui même parlé de « crise dans l’habillement ».
Aussi, un « plan d’urgence » devrait lui être présenté le 17 novembre prochain pour que « s’arrêtent ces dysfonctionnements ». Mais sans attendre, le ministre a d’ores et déjà pris plusieurs mesures « à effet immédiat », dont le renforcement du personnel d’accueil dans les salons d’habillement afin d’étendre les horaires d’ouverture et la mise en place d’une permanence téléphonique pour « que les militaires sachent leurs droits et les aider en cas de non satisfaction immédiate ».
Enfin, M. Le Drian a demandé au Service du commissariat des armées de « mettre la dernière main à la modernisation de la fonction habillement ».
Marine nationale : Des ruptures temporaires de capacité qui risquent de devenir définitives
Posté dans Forces aériennes, Politique de défense par Laurent Lagneau Le 22-10-2015
Cela fait plusieurs fois que l’amiral Bernard Rogel, son chef d’état-major (CEMM) l’affirme : l’activité de la Marine nationale va au-delà du contrat opérationnel qui lui a fixé le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, publié en avril 2013.
Et cela oblige à faire des choix étant donné qu’il manque à la Marine nationale les moyens nécessaires pour assumer l’ensemble de ses missions, dont celles relevant de l’Action de l’État en mer, aussi importantes que les interventions sur les mers du globe. Ainsi, pour engager une frégate dans l’opération Sophia, lancée par l’Union européenne pour casser le modèle économique des passeurs de migrants, il a fallu qu’elle se retire de la mission de lutte contre la piraterie « Atalanta » dans l’océan Indien.
Par ailleurs, lors don prochain déploiement le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle aura une connotation internationale étant donné qu’il comprendra des frégates australienne, belge et britannique. Il sera difficile, dans ses conditions, de parler d’autonomie « stratégique »….
En outre, la Marine nationale a dû annuler plusieurs participations à des exercices de grande ampleur organisés et réduire l’entraînement de ses équipages, en deçà des normes fixées par l’Otan.
Comme l’a souligné l’amiral Rogel, lors de son audition par les députés de la commission de la Défense, dans le cadre de l’examen des crédits alloués aux forces armées, ce « dépassement du contrat opérationnel s’opère à budget constant ».
Et de préciser : Nous dépendons en effet très peu du BOP [ndlr, budget opérationnel de programme] OPEX dans la mesure où dans leur définition ‘technocratique’ les OPEX sont avant tout des opérations aéroterrestres : en 2014, l’activité de la marine n’a ainsi été couverte qu’à hauteur de 2 % par les crédits OPEX, ce qui signifie que nos opérations à l’extérieur ne sont quasiment financées que par le PLF [ndlr, loi de finances initiale]. Il nous importe tout particulièrement qu’il soit au rendez-vous sur les crédits permettant l’activité des forces. »
Cette suractivité de la Marine nationale par rapport à son format actuel est rendue compliquée par l’indisponibilité de certains de ses matériels parmi les plus anciens. C’est notamment le cas des Atlantique 2, des hélicoptères Lynx et Alouette III (le CEMM a dit attendre avec impatience l’hélicoptère interarmées léger) ou encore des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type Rubis, lesquels seront progressivement remplacés par ceux de la classe Barracuda.
« Les Aviso A69 et les patrouilleurs de service public sont également touchés par le vieillissement, ce qui peut conduire à des ruptures nettes de disponibilité, comme cela s’est produit à Cherbourg après que le patrouilleur de surveillance des pêches Cormoran a pris un ‘coup de tabac’ et s’est trouvé immobilisé pour un bon moment », craint l’amiral Rogel.
« Ces choix de vieillissement résultent d’arbitrages assumés, mais ils n’en viennent pas moins compliquer l’actuel dépassement du contrat opérationnel », a-t-il dit.
D’autres problèmes affectent des matériels plus récents, comme l’hélicoptère NH-90 « Caïman », qualifié d’ »exceptionnel » par l’amiral Rogel car il va « bouleverser la lutte anti-sous-marine ». Cependant, cet appareil « pêche par sa jeunesse » car il « présente des défauts de corrosion », en raison d’une « perte de compétence de l’industriel ». Pour autant, un « plan » a été mis en place pour y remédier.
Plus généralement, l’amiral Rogel a estimé qu’il faudrait rédiger un Livre blanc sur la défense « tous les cinq ans », au vu de l’évolution et de la multiplication des menaces. « Mais un outil militaire se construit dans la durée. Il ne s’agit donc pas de donner un coup de barre à chaque révision – les coups de barre ne sont jamais bons, c’est le marin qui parle – mais de réorienter », a-t-il dit.
D’où la question du programme BATSIMAR (Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime), censé remplacer notamment les patrouilleurs P400. La LPM 2009-2014 prévoyait de le lancer, ce qui n’a pas été fait. Celle actuellement en cours a renvoyé le dossier celle à la suivante. Or, il y a maintenant urgence.
« Il faudra se pencher sur le programme BATSIMAR (…). En effet, si nous attendions 2024, nous serions en ‘rupture globale temporaire de capacité’, car tous les patrouilleurs outre-mer vont s’éteindre les uns après les autres », a fait valoir l’amiral Rogel.
D’autant plus qu’il « faut tenir compte non seulement des nouvelles zones à protéger et des événements climatiques mais aussi des problématiques de souveraineté » car si la Marine n’est pas présente dans l’ensemble de la zone économique exclusive (ZEE, domaine maritime), « d’autres viendront l’occuper à notre place », a expliqué le CEMM.
« Aujourd’hui, nous faisons régner l’ordre, notamment en mettant dehors des pêcheurs asiatiques illégaux, mais si nos patrouilleurs ne sont pas remplacés – et c’est également vrai pour les patrouilleurs métropolitains –, nous rencontrerons des difficultés, car ils sont un élément important de l’action de l’État en mer », a prévenu l’amiral Rogel.
Enfin, s’agissant de l’extension récente de la superficie de la ZEE française de 550.000 km2, le CEMM a dit en avoir pris bonne note. « C’est un nouveau champ d’action pour la marine, à qui je ne doute pas qu’on fournira les moyens pour qu’elle y accomplisse au mieux ses missions… », a-t-il lancé aux députés.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 22 Oct 2015 - 21:48
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Armée de Terre a ajouté 10 nouvelles photos.
L'exercice annuel de la brigade des forces spéciales Terre "GORGONES 2015" s'est déroulé sur la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara en présence des autres unités du commandement des opérations (COS).
PHOTOS:
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 22 Oct 2015 - 23:27
Citation :
Urubu : exercice de protection aérienne du site de Kourou
Dans Actualité Défense Publié le 22/10/2015 à 13h23, par George de Bonadona
Un petit avion de tourisme Robin se dirige vers le site spatial de Kourou, ce 14 octobre, l'alarme est déclanchée. L'avion appartient à la Section Aérienne de Réserve de l'Armée de l'Air en Guyane et vient tester la réactivité de la protection du site. C'est ce scénario qui a été au coeur de l'exercice URUBU.
L'exercice URUBU 2015 vise à entrainer la protection des sites sensibles. En l'espèce, celui stratégique de Kourou, en Guyane. L'exercice français s'est tenu du 12 au 15 octobre en Guyane sur la base aérienne 367 Cayenne-Rochambeau situé sur l'aéroport Félix Eboué. Il avait plus spécifiquement pour objectif de tester et entraîner l'architecture liaison 16 (liaison de données tactique de l'OTAN). Ont ainsi pu être interconnectés un E-3F Sentry, le centre de contrôle militaire (CCM) de Kourou et les radars du 3ème régiment étranger d'infanterie. La mise en commun via la liaison 16 permet d'augmenter la capacité de détection au-dessus du centre spatial guyanais. Deux Fennec de l'ET68 et les moyens sol-air du 3e régiment étranger d'infanterie avec des missiles MISTRAL et des radars NC1 ont également été mis en oeuvre.
L'exercice en lui-même permettait également de valider les capacités d'accueil de deux Rafale sur la BA 367. C'est la première fois depuis quelques années que des avions de chasse français se posaient sur la base guyanaise. Des travaux d'agrandissement des infrastructures militaires ont été réalisés en 2012. Située à 64 km du centre spatial, la base accueille déjà les Fennec qui assurent la protection du site en permanence.
La présence du plastron Robin a permis d'effectuer un entrainement supplémentaire aux mesures actives de sureté aérienne (MASA). Ainsi, l'ensemble de la chaîne de commandement a pu être validé.
Au cours de l'exercice, l'E-3F a également effectué un travail de surveillance maritime en collaboration avec un Falcon 50 de la Marine Nationale dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale dans les eaux territoriales.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 23 Oct 2015 - 14:17
Citation :
vendredi 23 octobre 2015
G.Rouillard évoque les contraintes des fusiliers
Le député de Lorient, Gwendal Rouillard, par ailleurs rapporteur de la marine, a évoqué la condition des fusiliers marins, lors de l'audition de l'amiral Bernard Rogel. Il a décrit un rythme hebdomadaire de "70 heures, avec quarante heures d'astreinte, pour un revenu qui reste modeste". Le CEMM lui a répondu, par la confirmation du constat, mais aussi en évoquant les mesures d'attractivité initiées par le plan du précédent Alfusco -le contre-amiral Olivier Coupry, désormais aux Antilles- et mis en pratique par son successeur, le capitaine de vaisseau François Rebour. "J’ai donc réclamé, et j’ai été entendu, des effectifs supplémentaires, d’abord pour faire baisser la pression, que le passage au plan Cuirasse a fait monter d’un cran supplémentaire. De fait, la force professionnelle de protection des emprises n’est pas extensible : lorsqu’on augmente le niveau d’alerte, la contrainte croît d’autant. Nous avons également élaboré un grand plan destiné à développer l’attractivité du métier de fusilier". "Il n’est en effet guère motivant de garder des clôtures entre 70 et 90 heures par semaine, pour un salaire à peine égal au SMIC. Or, nous avons besoin de spécialistes de la protection, en particulier dans la situation actuelle. Nous avons donc décidé de favoriser la mobilité des fusiliers marins : désormais, ils changent régulièrement de centre, partent en OPEX pour garder, avec les fusiliers de l’air, les avions de l’aéronautique navale et participent à la protection embarquée des bâtiments que nous devons protéger contre la piraterie. Cet effort porte ses fruits, mais nous devons avoir cette préoccupation constamment présente à l’esprit : en améliorant l’attractivité du métier, on favorisera la fidélisation des personnels, qui est absolument nécessaire." Les recrutements de fusiliers marins ont été doublés en 2015 -et sans doute en 2016-, dans l'actualisation de la loi de programmation militaire. Le plan actuel vise à recentrer les fusiliers dans leur métier initial de "fantassins de la mer", en renforçant leur matériel et leur formation continue, et à les faire plus participer aux opérations outremer.
C'est le CEMM qui le révèle dans son audition par les députés : un système alternatif de MCO des avions de patrouille maritime ATL-2 se développe, pour tenter de relever tant bien que mal la disponibilité de la flotte. Il l'avait déjà dit il y a quelques mois, et le DGA l'a lui aussi évoqué dans sa propre audition, cette disponibilité est basse : 27%. Le CEMM évoque la responsabilité d'un système d'information qui a désorganisé l'AIA de Cuers (en 2014, NDM), et, comme tout ce qui touche au MCO, les répercussions ont du mal à s'estomper. Le CEMM a donc expliqué que le système mis en place visait donc à contourner ce Louvois du MCO sans passer par la case Cuers, et en s'adressant directement à l'industriel. Pas nommé par le CEMM, mais il s'agit vraisemblablement du constructeur, également co-traitant du programme de rétrofit à mi-vie. Un "plan d'urgence" qui "créé quelques frictions" reconnaît l'amiral Bernard Rogel. On peut le comprendre, puisque l'AIA, un des sites du service industriel de l'aéronautique (SIAe) est chargé de l'entretien depuis le début du programme et c'est une des activités les plus importantes du site. Ce dossier ATL-2 créé en quelque sorte une jurisprudence dans le MCO. Car si l'on considère qu'une disponibilité basse suffit à permettre de s'affranchir du contractant désigné, l'armée de l'air va pouvoir se passer d'OGMA, prestataire portugais qui a du mal à tenir celle des Hercules. Un Français est sur les rangs pour lui succéder : le... SIAe, et particulièrement son site de Clermont. Celui de Bordeaux assurant déjà la maintenance des moteurs T-56.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 23 Oct 2015 - 16:10
Citation :
Pour son chef, la gendarmerie ne risque pas de perdre son identité militaire
Posté dans Gendarmerie par Laurent Lagneau Le 23-10-2015
Force militaire depuis plus de 800 ans, la Gendarmerie nationale est passée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur en 2009 avec l’idée de rationaliser les moyens en matière de sécurité intérieure tout en gagnant en efficacité.
La tutelle exercée par le ministère de l’Intérieur sur deux forces de sécurité, civile (police nationale) et militaire, a toujours suscité des interrogations sur une possible évolution du statut des gendarmes.
Si la police et la gendarmerie peuvent travailler ensemble, il n’en reste pas moins que ces deux forces de sécurité ne partagent pas le même mode de fonctionnement ni la même organisation (horizontale pour la première, verticale pour la seconde), en raison notamment de la différence de statut de leurs personnels respectifs.
« Quelles seront les conséquences de ce rattachement sur la préservation du statut militaire, dès lors que les gendarmes et les policiers coexisteront au sein d’un même ministère? Ne risque-t-on pas d’assister à des revendications accrues, tant de la part des syndicats de policiers, que de la part des gendarmes, conduisant à terme à un alignement progressif de leurs statuts, voire à une fusion de la police et de la gendarmerie? », demandait le sénateur Jean Faure, auteur d’un rapport sur ce sujet en 2008.
La question a été une nouvelle fois mise sur le tapis lors de l’audition du général Denis Favier, le directeur de la Gendarmerie nationale (DGGN) par les députés de la commission de la Défense.
« Il y a une ‘spécificité gendarmique’, eu égard aux défis que nous devons relever aujourd’hui. La gendarmerie (…) qui présentait (…) une dualité organique de force militaire et de force publique : force militaire en ce qu’elle assurait à la fois les missions d’une police militaire et la défense du territoire national; force publique au travers de sa force de contrainte, de son activité policière et de sa participation au maintien de l’ordre », a ainsi commencé par rappeler le député David Comet.
Fort de ce constat, le parlementaire a donc demandé au général Favier son point de vue sur « la nécessité d’éviter, à terme, un processus de fusion des forces gendarmiques et policières ».
Mais pour le DGGN, il n’y a aucun risque de voir la gendarmerie perdre sa « militarité », laquelle a même été renforcée, selon lui, depuis son rattachement au ministère de l’Intérieur.
« La gendarmerie a vraiment affirmé au sein du ministère de l’Intérieur, peut-être par une forme de réflexe identitaire, son statut militaire », a avancé le général Favier, qui ne croit absolument pas à une fusion future avec la police nationale.
« Tous les jours, je suis en contact avec le ministre de l’Intérieur et tous les jours il se loue des services de la gendarmerie », a-t-il dit.
« Dans une affaire comme le crash de la Germanwings, il faut un corps militaire capable de s’engager jour et nuit dans une zone hostile afin d’aller rechercher les victimes. Dans le cadre des attaques terroristes du début de l’année, une force militaire est très bien adaptée pour conduire un contrôle de zone sur une vaste étendue de jour comme de nuit. Cela correspond bien à nos capacités, et à notre vocation », a fait valoir le général Favier.
« La pérennité de la gendarmerie sous statut militaire est une garantie pour les gouvernements de disposer d’une force capable d’être engagée dans des conditions très dégradées. Il ne me semble pas possible que cela soit contesté », a encore conclu le DGGN.
Renseignement : Le général Favier rassure sur la capacité de la gendarmerie à détecter les « signaux faibles »
Posté dans Gendarmerie, Renseignement par Laurent Lagneau Le 23-10-2015
Un individu parti s’installer à la campagne et qui se met à commander de plusieurs fournisseurs une quantité importante de nitrate d’ammonium sous le prétexte de se lancer dans la culture de légumes auprès peut être considéré comme suspect dans la mesure où l’engrais en question peut aussi servir à fabriquer des engins explosifs. En 2011, le norvégien Anders Breivik avait procédé de cette manière afin de commettre un attentat contre des bâtiments gouvernementaux dans le centre d’Oslo.
D’où l’importance du renseignement dit de proximité, qui permet de détecter ce que l’on appelle des « signaux faibles ». Et, dans ce domaine, la Gendarmerie nationale a un grand rôle à jouer grâce à son maillage territorial, ce qui lui permet de bénéficier de nombreux « capteurs » sur le terrain.
D’ailleurs, la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) s’est dotée, en 2013, d’une sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO) afin d’exploiter au mieux le renseignement territorial.
« S’agissant de la lutte contre le terrorisme, il n’est pas aujourd’hui de zones préservées sur le territoire national et des ramifications de réseau peuvent s’implanter quel que soit l’endroit, urbain ou rural. Il nous faut donc travailler, sur l’ensemble du territoire national, à une perception fine des signaux faibles de la radicalisation », a par ailleurs affirmé le général Denis Favier, le patron de la Gendarmerie nationale (DGGN), lors de son audition par les députés de la commission de la Défense.
Seulement, avec les contraintes financières et les réformes successives, les implantations de la gendarmerie se réduisent d’année en année, via des regroupements de brigades. Ce qui fait douter le député Yves Fromion de la capacité future des gendarmes à capter les signaux faibles.
« Dans mon département, il est envisagé des regroupements qui devraient prendre la taille d’une demi-compagnie Pendant ce temps, c’est le vide qui se crée tout autour. À l’origine, les communautés de brigades devaient permettre d’accroître la mobilité des gendarmes en évitant qu’ils ne restent derrière un guichet : aujourd’hui, ils manquent de véhicules et de carburant, et, chaque fin d’année, on les voit venir réclamer un peu d’essence aux services techniques de la ville. Il y a donc une contradiction entre le regroupement d’unités et les moyens dont vous disposez », a commencé par expliquer le député.
Aussi, « que comptez-vous faire dans les années qui viennent pour maintenir le maillage sur le territoire et faire en sorte que la ‘ perception fine des signaux faibles’ soit une réalité et pas seulement une formule magique?, a demandé M. Fromion au général Favier.
Ce dernier a laissé entendre qu’il fallait vivre avec son temps. « Mon intention est bien de capter les signaux faibles sur tout le territoire. Mais dois-je le faire avec le dispositif qui existait au XIXe siècle et au début du XXe? Je ne suis pas efficace avec des brigades dispersées de quatre ou cinq gendarmes car elles n’ont plus la capacité de faire face aux enjeux actuels », a expliqué le DGGN au député.
« En concertation avec les élus, en lien avec le préfet et les autorités locales, j’essaie donc de procéder, chaque fois que cela a un sens opérationnel, à la fermeture de petites unités et d’en regrouper les effectifs et les moyens au sein de brigades plus importantes. Certes, cela augmente les distances à parcourir et nécessite des véhicules, mais je dégage davantage de puissance avec des gendarmes qui sont plus mobiles », a-t-il poursuivi.
Les gendarmes ne pouvant pas rester statiques, le général Favier a souligné la nécessité d’innover. « En la matière, je crois beaucoup au numérique », a-t-il dit. Et particulièrement à la tablette numérique qui équipera à terme chaque militaire de la gendarmerie.
« La 4G arrivera même dans les territoires les plus reculés. Le gendarme sera beaucoup plus performant grâce à sa tablette numérique. Il sera capable d’enregistrer les plaintes partout, d’interroger des fichiers, de dresser un procès-verbal d’accident de la circulation et d’y intégrer des photographies. Cet outil, NeoGend, nous permettra de mettre en place une nouvelle proximité qui ne sera pas nécessairement territoriale, mais numérique », a fait valoir le DGGN.
En outre, quand une brigade ferme, des solutions alternatives sont mises en places, comme avec, par exemple, une permanence assurée par des gendarmes dans des « maisons de services publics ». Et « nous travaillons parfois avec La Poste en occupant, dans certains villages, par exemple le jour du marché, un local où nous accueillons le public », a affirmé le général Favier.
« Dans certaines brigades, très peu de personnes se présentent à l’unité, il n’y a guère d’appels la nuit. Les gendarmes sont bien présents, mais ils ne produisent pas de sécurité. Aujourd’hui, on ne peut plus raisonner de la sorte », a-t-il encore insisté.
Ces explications n’ont pas convaincu M. Fromion. « J’appelle votre attention sur des remarques que j’ai très souvent entendues de la part des gendarmes, qui nous disent rencontrer davantage de difficultés aujourd’hui pour capter le renseignement auprès de la population, parce qu’ils sont moins présents, plus éloignés », a-t-il rétorqué. Quant aux tablettes numériques, elles « ne remplaceront pas les contacts réguliers », a-t-il estimé. D’où le risque, selon lui, « de couper le gendarme du contact de terrain, et donc du renseignement ».
Là encore, le général Favier s’est attaché à dissiper les craintes du député. « Il nous faut développer d’autres possibilités de recueil du renseignement. Je pense à la concertation avec les maires qui sont bien informés de ce qui se passe dans leur commune », a-t-il dit, avant d’évoquer la « participation citoyenne », qui « consiste à encourager l’alerte en temps réel et la remontée d’informations venant de la population dès lors qu’un fait anormal se produit ». Des esprits taquins pourrait y voir un appel à la délation…
« Il ne faut pas non plus ignorer que la gendarmerie a vu l’organisation générale de la fonction renseignement évoluer autour d’elle et que les personnels, sur le terrain, ont pu avoir le sentiment qu’ils étaient moins sollicités qu’autrefois. C’est donc avec beaucoup d’énergie que nous avons remis l’accent sur le recueil du renseignement », a conclu le général Favier sur cette question.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 23 Oct 2015 - 16:32
Citation :
"Le NH90 présente des défauts de corrosion" (chef d’état-major de la marine)
Par Michel Cabirol | 23/10/2015, 16:02
Le quinzième NFH, sur les 27 commandés par la France, a été récemment livré à la marine nationale dans sa dernière version (FRC-Final Radar Configuration)
Pour le chef d’état-major de la marine, l’amiral Bernard Rogel, la version navale de l’hélicoptère de transport NH90, le NFH (Nato Frigate Helicopter) « pêche par sa jeunesse ». La conception de cette version est assurée par l’hélicoptériste italo-britannique AgustaWestland.
Le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel, n'a pas réellement pris des pincettes pour évoquer les problèmes de la version navale multi-missions du NH90, le NFH (Nato Frigate Helicopter). "Le NH90 présente des défauts de corrosion", a-t-il expliqué aux députés de la commission de la défense de l'Assemblée nationale. Pour lui, il "pêche" encore "par sa jeunesse" même si, a-t-il nuancé, cet appareil est "un aéronef exceptionnel", qui "va bouleverser la lutte anti-sous-marine". Et de préciser que "les capacités de l'hélicoptère et de son sonar FLASH, développé par Thales, sont tout à fait exceptionnelles". La version anti-sous-marine du NFH est entrée en service dans la marine nationale depuis décembre 2014.
"Je puis vous dire que même les nations dont les budgets militaires sont beaucoup plus importants que les nôtres nous envient le tandem FREMM-NH90", a-t-il souligné devant les députés. Selon nos informations, cette version du NH90 intéresse d'ailleurs fortement la marine égyptienne. La version navale du NH90 permet de remplir plusieurs missions, notamment de lutte anti-sous-marine et anti-surface, recherche et sauvetage, surveillance et contrôle maritime ou opérations spéciales. Au total, 250 NH90 dans ses deux versions (TTH et NFH) ont été livrés à treize pays.
Pourquoi de tels défauts ?
Pour expliquer ces défauts de jeunesse, l'amiral Bernard Rogel a estimé que cela provenait "d'une perte de compétence de l'industriel, qui du reste l'a reconnu". Alors que la version navale du NH90 est sous la responsabilité industrielle du constructeur italo-britannique AgustaWestland, les NFH destinés à la marine française sont fabriqués à Marignane. Le NH90 est développé et fabriqué au sein du consortium européen NHIndustries, composé d'Airbus Helicopters (62,5%), de l'italo-britannique AgustaWestland (32%) et du néerlandais Fokker (5,5%), racheté par le britannique GKN.
Pour autant, a-t-il précisé, "nous avons élaboré un plan pour remédier" à ces problèmes de jeunesse et "prévu, avec Airbus Helicopters, d'embarquer des ingénieurs sur les bateaux dans le cadre de leur formation". Pour autant, le quinzième NFH, sur les 27 commandés par la France, a été récemment livré à la marine nationale dans sa dernière version (FRC-Final Radar Configuration).
Autre problème pour le chef d'état-major de la marine, le maintien en condition opérationnelle (MCO) de cet appareil. "Ces machines sont également souvent immobilisées pour des opérations de soutien, de sorte que nous avons élaboré un autre plan afin d'adapter le soutien aux besoins opérationnels". Sur ces deux défauts de jeunesse, l'amiral Rogel estime que "les plans d'urgence devraient nous apporter des réponses assez rapidement".
Des NH90 sur les frégates de taille intermédiaire
Le futur programme de frégate de taille intermédiaire (FTI), qui sera un bâtiment de 4.000 à 5.000 tonnes, "doit être d'abord anti-sous-marin, avec une capacité d'emport NH90". "Selon nous, la principale menace est sous-marine : aujourd'hui - et c'est inédit, me semble-t-il -, plus de 49 nations disposent de sous-marins modernes. La FTI doit donc être dotée de capacités anti-sous-marines", a précisé l'amiral Rogel.
"L'une de nos difficultés actuelles est liée au nombre des frégates anti-sous-marines (ASM) car, en raison de l'effet de biseau et de l'arrivée des FREMM, nous n'en avons aujourd'hui que six au lieu de huit prévues", a-t-il regretté. Les FTI devront disposer ensuite d'une "capacité anti-aérienne significative", a fait valoir le chef d'état-major de la marine. Des capacités anti-aériennes qui devraient lui permettre de "s'approcher des zones de crise car, et c'est la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès lors que l'on s'approche de la terre, on s'expose notamment à la menace aérienne et aux missiles sol-mer".
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 23 Oct 2015 - 17:08
Citation :
93e RAM a ajouté 8 nouvelles photos.
Du 12 au 15 octobre dernier, la batterie Belledonne a été évaluée par le bureau opérations/ instruction du régiment dans son cœur de métier : l’artillerie sol-air. Ce contrôle des connaissances a mis fin à la période officielle de mise en condition de préparation avant le prochain départ de l’unité en Guyane et a permis de faire un point précis de la capacité opérationnelle de la batterie qui sera appelé à protéger le Centre Spatial Guyanais.
PHOTOS:
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 23 Oct 2015 - 22:12
Citation :
Premier déploiement de l’état-major non permanent de la brigade franco-italienne
Posté dans Forces terrestres, Opérations par Laurent Lagneau Le 23-10-2015
En décembre 2012, il avait été confirmé la création d’une unité alpine commune à la France et à l’Italie, qui, formée par la 27e Brigade d’infanterie de montagne (BIM) de Varces et la brigade « Taurinense » de Turin, devait être en mesure d’être projetée à partir de 2015 pour des missions au profit de l’Union européenne, de l’Otan ou des Nations unies, sur un théâtre d’intérêt commun dans la ‘Méditerranée élargie’ ».
Cette coopération entre les deux brigades alpines fut formalisée dans le cadre d’un accord bilatéral signé en septembre 2013 par Rome et Paris.
Depuis, cette unité franco-italienne fait son chemin. Ainsi, il y a un an à peine, la 27e BIM et la brigade Taurinense ont participé à l’exercice tactique Transalpine Bond, dont l’objectif était de mettre en place son état-major non permanent et de renforcer l’interopérabilité entre Français et Italiens en vue d’un possible déploiement commun sur un théâtre d’opération extérieur.
C’est ainsi que, depuis la mi-octobre, cet état-major non-permanent de la brigade alpine franco-italienne (EMNPBAFI, bon courage pour ceux qui s’essaieront à prononcer ce sigle) a été projeté au Liban pour sa première intervention extérieure.
« Cet état-major binational armé par 70 militaires, dont une vingtaine de soldats français a été ponctuellement intégré au sein de l’état-major italien du secteur ouest de la FINUL [Force intérimaire des Nations unies au Liban]« , a expliqué l’État-major des armées (EMA).
Les militaires français affectés à cet EMNPBAFI (encore appelé Non Standing Bi-National Brigade Command – NSBNB-C), sont placés, pendant 6 mois, sous les ordres du général italien Franco Federici, lequel commande l’ensemble des contingents de la FINUL déployés dans le secteur ouest du Sud-Liban.
La France est un acteur important de la FINUL puisqu’elle a la responsabilité d’armer sa Force de réaction rapide (FCR) avec 900 militaires, dans le cadre de l’opération Daman.
Pour le mandat Daman XXIV actuellement en cours, la FCR est composée de personnels issus du 3e Régiment de Hussards (qui fait partie de la Brigade franco-allemande), du 92e Régiment d’Infanterie (RI), du 511e Régiment du Train et du 7e Régiment du Matériel.
NB : Une pensée, en ce 23 octobre, pour les 58 militaires français ayant perdu la vie dans l’attentat commis contre l’immeuble « Drakkar », à Beyrouth, il y a 32 ans.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 24 Oct 2015 - 14:01
Citation :
Le CEMAT parle de ses hélicoptères
Recréateur de la 4e brigade d’aérocombat, le CEMAT ne pouvait pas passer à côté du domaine, lors de son audition chez les députés. Il a rappelé les soucis sur la gamme Cougar, qui amène même l’armée de terre à devoir louer un Super Puma, pour permettre d’entraîner les équipages de Pau. A l’origine, c’est le chef de corps du 4e RHFS qui avait milité pour cette opération… il y a déjà plus de trois ans. « Nous avons dû faire face à un ralentissement des chaînes industrielles, notamment autour du Cougar rénové, les durées d’intervention passant du simple au double. Des fragilités ont été constatées : vous avez entendu parler des anomalies du moteur du Caracal, dues à un problème des filtres à sable, actuellement en traitement ; on découvre également des fragilités « normales » dans les hélicoptères de nouvelle génération qui se comportent davantage comme des aéronefs. C’est notamment le cas du Tigre pour lequel on rencontre encore des difficultés dans l’exploitation de la documentation électronique ». Ces difficultés causeraient des limites de disponibilité en Afrique, où cinq appareils –seulement 10% de la flotte- sont déployés. Le CEMAT a néanmoins trouvé de « bonnes pratiques » chez son camarade aviateur : « en rapprochant le MCO des deux armées, nous nous sommes notamment aligné sur le ravitaillement en pièces détachées de l’armée de l’air, qui le pratique depuis toujours en s’appuyant sur les compagnies civiles. Dans la bande sahélo-saharienne (BSS), nous avons mis en place des tapis pour éviter aux hélicoptères de se poser dans la poussière. Ces petits détails ont leur importance ; ils visent à améliorer la disponibilité technique et à allonger la durée de vie des aéronefs. »
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 24 Oct 2015 - 14:38
Citation :
Du mouvement au sein de la 7e Brigade Blindée
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 24-10-2015
À terme, et selon le plan Au Contact, l’armée de Terre comptera deux divisions comptant chacune trois brigades à 7 régiments, l’objectif étant d’améliorer la cohérence entre le temps de préparation et celui de l’engagement. Pour rappel, le schéma actuel repose sur 8 brigades de combat.
Ces deux divisions alterneront donc entre les missions sur le territoire national (préparation, OPINT, etc) et les interventions extérieures, selon un cycle annuel. Bien évidemment, cette réorganisation suppose donc quelques mouvements, des régiments devant changer de brigade.
Ainsi, tout récemment, la 7e Brigade Blindée (BB) a essuyé les plâtres en perdant le 19e Régiment du Génie (RG), désormais rattaché à l’état-major de force n°1 (EMF1) de Besancon, appelé à devenir l’état-major de la future 1ère Division.
Mais, d’un autre côté, elle a gagné le 1er Régiment de Tirailleurs (RTIR) et le 3e RG, ces deux unités étant jusqu’alors rattachées à la 1ère Brigade mécanisée (BM), dont l’état-major a été dissous cet été.
Le 1er Régiment de Spahis, qui, implanté à Valence (Drôme), dépendait également de la 1ère BM, rejoindra la 6e Brigade légère blindée.
Par ailleurs, la 3e Brigade légère blindée va également disparaître. Ses régiments se partageront entre la 9e Brigade d’Infanterie de Marine (126e RI et 1er RIMa), la 2e Brigade Blindée (92e RI) et la 7e BB (68e RAA). Le 31e RG sera quant à lui rattaché directement à la 3e Division.
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 24-10-2015
L’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 porte le format de la Force opérationnelle terrestre (FOT) de 66.000 à 77.000 soldats. Le premier défi à relever pour l’armée de Terre est donc celui du recrutement : il lui faut trouver 5.500 militaires du rang supplémentaires d’ici la fin de cette année par rapport à ce qu’elle avait initialement prévu… Et, en 2016, elle devra en recruter 14.000, soit 16% de plus par rapport à 2015.
« Nous serons alors le premier recruteur de France pour des contrats supérieurs à un an », a affirmé le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), lors de son audition devant les députés de la comission de la Défense à l’occasion de l’examen des crédits alloués aux forces armées en 2016.
Bien évidemment, un tel effort suppose une charge de travail accrue pour la chaîne de recrutement, qui va du recruteur à la formation initiale du jeune soldat en passant par le service de santé. En outre, cela exige aussi des ressources supplémentaires dans les domaines de l’habillement et des infrastructures.
Or, globalement, le CEMAT a décidé de ne pas recréer des régiments mais de « densifier » ceux qui ont échappé aux dernières vagues de restructurations, en leur ajoutant une compagnie (ou un escadron) supplémentaire. Du coup, il va falloir pousser les murs des casernes pour faire de la place.
Ainsi, par exemple, le 3e Régiment de parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne comptera, en 2016, une nouvelle compagnie forte de 175 hommes, composée de 3 sections de combat et d’une autre d’appui comprenant le groupe mortier, le groupe tireurs d’élite et le groupe anti-chars. Pour la loger, il faudra aménager un bâtiment, sans doute sur le terrain de sport de la caserne Laperrine.
« Pour réaliser les 5 500 recrutements dans les délais, je n’ai pas pu étudier dans le détail les capacités d’accueil de chaque régiment », a admis le général Bosser lors de son audition à l’Assemblée.
« Une répartition sur mesure, prenant en compte l’infrastructure et les moyens aurait constitué une solution rationnelle, mais les régiments comme les élus n’auraient pas compris cette inégalité de traitement. En effet, affecter trente ou cent cinquante militaires dans une ville comme Charleville-Mézières n’a pas le même effet, l’implantation d’une compagnie du génie supplémentaire représentant presque trois PME en plus! », a précisé le CEMAT.
Aussi, a-t-il ajouté, « au lieu de suivre cette piste, j’ai préféré élargir la base, affectant dix postes à tel type d’unités, trente à tel autre, et donnant à quelques-unes d’entre elles un chèque en blanc ». Du coup, a continué le général Bosser, « dans certains régiments, les militaires sont bien installés ; dans d’autres, il a fallu ajouter des lits superposés dans des chambres, le temps que l’infrastructure suive ».
« La priorité a été donnée au recrutement : on peut se serrer pendant un moment, comme on le fait en OPEX, même si cela peut occasionner des tensions dans la vie courante », a-t-il estimé.
Comme les infrastructures ne suivent pas le rythme du recrutement, il faut donc improviser, comme cela a été le cas au 2e RIMa. « Il est donc possible que dans certains régiments l’on mette en place des abris CORIMEC [bâtiment préfabriqué] pendant quelques mois », a expliqué le général Bosser.
Par ailleurs, d’ici 2019, l’armée de Terre devrait compter 103.000 militaires. Toutefois, si le format de sa Force opérationnelle terrestre augmente, elle n’est pas exempte d’effort en matière de « dépyramidage ».
« L’effort de recrutement et de fidélisation n’exclut pas la manœuvre des départs, notamment dans la population sensible des officiers. En 2015, avec 41 % des effectifs d’officiers du ministère, nous assumons 53 % de la charge de déflation qui pèse sur cette catégorie. Nous faisons partir ceux d’entre eux dont nous n’avons pas besoin pour encadrer la FOT : il s’agit de manœuvres internes complexes », a expliqué le général Bosser.
Enfin, la préparation opérationnelle est un autre défi, qui ne peut être relevé qu’avec le format revu à la hausse de la FOT. « En effet, sans ces effectifs supplémentaires, au-delà de l’été 2017, l’armée de Terre Serval deviendrait inévitablement l’armée de Terre Sentinelle », a fait valoir le CEMAT.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 24 Oct 2015 - 18:13
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Artillerie : 32 CAESAR blindés remplaceront les derniers canons AUF1 en 2030
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 24-10-2015
Dans le rapport annexé au projet de loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 et publié en 2013, il était précisé que les régiments d’artillerie de l’armée de Terre disposaient, à l’époque, de « 157 canons de 155 mm dont 77 Caesar [ndlr, Camion équipé d'un système d'artillerie]« , la différence étant comblée par 80 canons automoteurs blindés AUF-1.
Seulement, le même document précisait qu’en 2019, la Force opérationnelle terrestre (FOT) ne compterait plus que 77 Caesar et 13 systèmes LRU [ndlr, Lance-roquettes unitaire] parmi ses équipements de premier plan. De quoi nourrir quelques interrogations sur le format futur de l’artillerie française…
Mais ces dernière furent levées par la suite au cours d’une audition, à l’Assemblée nationale, du général Bertrand Ract-Madoux, alors chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT).
« Le Caesar est aujourd’hui le canon de base de notre artillerie : 77 exemplaires ont déjà été livrés à l’armée de Terre. (…) Quant aux AUF-1, même si nous ne pourrons pas les conserver indéfiniment, ce sont aujourd’hui nos seuls canons sous blindage. Ils fonctionnent et demeurent pertinents dans certains conditions d’engagement. Ils sont en outre indispensables pour disposer en complément des Caesar des 109 canons de 155 mm nécessaires au contrat opérationnel. La question se posera, à partir de 2020, d’acheter des Caesar supplémentaires, des LRU ou d’autres équipements », avait-il expliqué en octobre 2013.
Mais si l’on en croit les propos de son successeur à la tête de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, le choix est déjà fait. Mais il faudra quand même faire preuve de patience avant qu’il devienne réalité.
« Certes, nous n’avons pas atteint la cible initiale de CAESAR et de LRU ; mais les objectifs ont été ajustés par rapport au contrat opérationnel : nos 77 CAESAR et nos 13 LRU correspondent à notre besoin actuel », a commencé par expliquer le général Bosser, lors de son audition par les députés de la commission « Défense », dans le cadre de l’examen des crédits destinés aux forces armées.
Cependant, a-t-il ajouté, « 32 CAESAR ‘NG’, blindés, sont toutefois prévus en remplacement des derniers AUF1 à l’horizon 2030. Aujourd’hui, nos équipements en artillerie sont suffisants et le problème est davantage celui d’emploi des moyens que de stock. Nos artilleurs aimeraient notamment que l’on recoure plus souvent à leurs drones, mais aussi aux LRU, dans le cadre des opérations », a ainsi affirmé le CEMAT.
Justement, le mois dernier, à l’occasion du salon britannique DEES, Nexter a présenté une version plus robuste de son Caesar, avec une masse d’environ 30 tonnes (deux fois plus importante par rapport à celles des modèles en service dans l’armée de Terre), justifiée par une capacité d’emport de munitions améliorée (30 obus au lieu de 18) et une meilleure protection de l’équipage, avec une cabine blindée de niveau 2A ou 2B.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 24 Oct 2015 - 20:36
Citation :
L’étendard du 5e Régiment de Cuirassiers rejoindra les Émirats arabes unis
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 24-10-2015
Il y a peu, quand on parlait de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère (DBLE), l’on désignait un groupement tactique interarmes (GTIA) basé à Zayed Military City, à 65 km d’Abou Dhabi, composé de personnels permanents, renforcés ponctuellement par des unités envoyés aux Émirats arabes unis pour des missions de courte durée.
Mais, maintenant que cette même 13e DBLE va monter en puissance et être transférée au Larzac, il fallait confier de nouvelles traditions au GTIA installé aux Émirats.
L’on aurait pu penser que ce dernier allait reprendre celles d’un régiments passé à la trappe dans la récente vague des restructurations qui ont affecté l’armée de Terre, comme par exemple le 1er Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa), l’un des plus décorés de l’armée française, dissous cet été.
Finalement, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, a décidé de confier à ce GTIA l’étendard du 5e Régiment de Cuirassiers (RC), disparu de l’ordre de bataille en 1992.
Pourquoi ce choix? Comme l’a souligné le CEMAT, lors de son intervention devant les députés de la commission « Défense », le 5e Cuirassiers est « l’un des régiments les plus anciens et les plus décorés de l’armée française. »
Mais aussi surtout par la présence française aux Émirats sera « densifiée » au profit de l’arme blindée cavalerie et de ses chars Leclerc.
« Nos tankistes manquent d’une capacité d’entraînement en zone désertique en permanence sur toute l’année. L’engagement de quatre-vingt-dix chars Leclerc par les EAU au Yémen facilite nos projets actuels », a en effet expliqué le général Bosser.
Le 5e Cuirassiers, encore appelé « Royal Pologne », est effectivement un régiment prestigieux. Dans les plis de son étendard sont inscrits les noms des batailles de Rivoli (1797), Austerlitz (1805), Wagram (1809), La Moskova (1812), L’Yser (1914), l’Avre (1918), L’Aisne (1918) et d’Indochine (1946-54).
Comme la plupart des unités de la cavalerie française, le 5e Cuirassiers a des origines très anciennes. Devenu français en 1653 alors qu’il s’appelait « le Régiment de Cavalerie Étrangers », il prend l’appellation « Nogent Cavalerie », du nom de son propriétaire, qui était alors le comte de Nogent.
En 1725, il est racheté par le roi Louis XV, qui l’offre à son beau-père, c’est à dire à Stanislas, ex-roi de Pologne : il devient ainsi le « Royal Pologne ». Lors de la Révolution française, il change de nouveau de nom pour prendre celui de 5e Régiment de Cavalerie en 1791 puis, enfin, en 1803, celui de 5e Régiment de Cuirassiers.
Pour l’anecdote, ce régiment a vu les débuts d’un certain lieutenant Philippe de Hauteclocque (alias Leclerc), futur héros de la France Libre et maréchal de France. Une stèle a par ailleurs été élevée à Waterloo pour rendre hommage à la vaillance de ses cavaliers.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Dim 25 Oct 2015 - 16:38
Citation :
Le chef d’état-major de l’armée de Terre veut avoir son mot à dire sur le choix du successeur du Famas
Posté dans Forces terrestres, Industrie par Laurent Lagneau Le 25-10-2015
Normalement, une première commande d’armes individuelles futures (AIF) devrait être passée l’an prochain pour remplacer le Famas, le fusil d’assaut actuellement en dotation au sein des forces armées françaises. Un appel d’offres européen a été ouvert à cette fin et les différents modèles proposés seront évalués de près par la Direction générale de l’armement (DGA) et le Service technique de l’armée de Terre (STAT).
Seulement, aucun des candidats ayant soumis une offre n’est français. Ce qui étonne certains élus, de droite comme de gauche… Et c’est ainsi que le remplacement du Famas pourrait être l’objet d’un enjeu politique. Deux députés ont ainsi récemment écrit au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour plaider en faveur de l’achat d’un fusil de conception française.
« Alors que, depuis 1717, le fusil français fait la force et la fierté de nos armées, le Gouvernement envisage de remplacer le Famas par un fusil étranger. (…) Son remplacement est-il si urgent? », a ainsi fait remarquer et demandé le député Jean-Jacques Candelier, lors de l’audition du général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre, dans le cadre de l’examen des crédits destinés à la Défense pour 2016.
Par ailleurs, l’armée allemande envisage de remplacer son fusil G-36 en raison de ses mauvaises performances. Là encore, la tentation pourrait être grande de mutualiser une commande avec cette dernière…
« L’Allemagne a récemment annoncé son intention de remplacer son G36. Nous sommes en mesure d’échanger avec elle sur les spécifications principales de l’AIF et, le moment venu, de lui faire part des résultats des essais techniques effectués à Bourges et de notre choix, sans compromettre la compétition », a expliqué, aux députés, Laurent Collet-Billon, le Délégué général pour l’armement.
Et d’ajouter : « L’idéal serait que l’Allemagne, qui s’intéresse au dossier, se cale sur nos spécifications et rejoigne nos critères de choix, ce qui pourrait créer une conjonction favorable pour la communauté des armes. »
Cela étant, le général Bosser semble justement craindre les interférences politiques (et politiciennes) dans ce dossier. « Depuis le mois de juin, je vois grandir l’inquiétude. C’est l’achat des Ford Ranger qui a lancé l’alerte : pourquoi l’armée de terre n’achète-t-elle pas français? Le ministre a répondu à cette question ; en outre, aucun constructeur automobile français n’est intéressé par un segment de 4 000 véhicules », a-t-il commencé par rappeler.
« On retrouve la même problématique à propos de l’AIF : pour la première fois de leur histoire, les armées françaises vont acquérir un fusil étranger. Symboliquement, l’interrogation a du sens : on est capable de construire des hélicoptères et des avions d’excellente technologie, mais nos constructeurs ne sont plus capables de fabriquer un canon de fusil de guerre, alors même que la chasse est une tradition bien ancrée dans la population française. Nous avons perdu ce savoir-faire; c’est pourquoi seuls les constructeurs européens – qui le possèdent encore – ont répondu à l’appel d’offres », a poursuivi le CEMAT.
Aussi, sa position est claire. « Je souhaite cependant que le chef d’état-major de l’armée de terre ait son mot à dire dans le choix de ce fusil, afin de ne pas imposer à nos soldats une arme dont je ne veux pas », a affirmé le général Bosser. Reste à voir si le message sera bien reçu.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 26 Oct 2015 - 14:16
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Les rechanges, un vieux problème
Quand MAM officiait à l'hôtel de Brienne, elle découvrit, lors d'un déplacement en Côte d'Ivoire toute la complexité du stockage des rechanges et des consommables. Sur les pistes africaines, les pneus des camions et les amortisseurs s'usaient bien plus vite. Mais l'intendance, en France, ne suivait pas. MAM avait mis les mains dans le cambouis et on avait évidemment vite trouvé des pneus et des amortisseurs. Les lecteurs de ce blog qui ont fait quelques opex ont sûrement quelques bonnes tranches similaires en mémoire (1). Pour les ATL-2 de la marine, c'est un peu la même histoire. En bout de chaîne, le SIAe est vite devenu le bouc émissaire tout trouvé pour le déficit de disponibilité de ces avions, pourtant peu déployés actuellement. Mais le SIAe pourrait plaider non coupable. Il ne connaît plus de problèmes de process -les soucis de logistique commencé en 2012 se seraient terminés l'an dernier- ou de ressources humaines, non le problème serait bien plus basique : pour entretenir des avions, il faut des pièces. Or le SIAe ne détient qu'une partie du stock (2) -qui n'est certes pas encore stabilisé-, la SIMMAD, une partie du reste. Et les pièces qui manquent le plus sont à... fabriquer chez des industriels dont certains pourraient ne plus exister tout bonnement. Ou n'ont plus fabriqué la pièce en question depuis des années ! Ajoutons à cela quelques restes de coopération européenne (SECBAT) qui étaient à l'origine de la génération précédente, on a une juste vision du problème. En deux chiffres, 27%, le taux de disponibilité de la flotte, avec cette fois plus d'éléments de compréhension du problème. (mille pardons, parfois cela prend du temps, mais on finit toujours par trouver...)
(1) un bel exemple fut fourni par un reportage de France 2 accompagnant le CEMA en Afghanistan en 2008, qui lui aussi put découvrir l'ampleur du problème dans une tente de maintenance... avant de chasser la caméra de France 2. (2) le même problème intervient sur le Caïman Marine. Le SIAe a dû interrompre un chantier de maintenance cette année faute de pièces. Rappelons que le Caïman Marine, au contraire de l'ATL-2, est un appareil récent.
Face aux députés, le général Bosser a confirmé aussi sans le dire aussi explicitement le transfert de ses Caracal (8 plus deux amenés par les aviateurs) à l’armée de l’air en contrepartie des Caïman supplémentaires de l’actualisation de la LPM : « Grâce aux mesures de la LPM, on s’oriente vers une homogénéisation des flottes : donner à chaque armée une flotte d’hélicoptères devrait en faciliter le soutien. » Cette conclusion lumineuse était déjà évidente il y a cinq ans, quand l'EMA était de l'avis contraire. Entretemps, la disponibilité des huit Caracal Terre a connu des difficultés. Et le dossier de colocalisation de la flotte, qui avait été annoncé plusieurs fois, n'avait pas débouché, malgré des visites régulières de décideurs parisiens, à Pau et Cazaux.
Les 19 Caracal seront donc tous opérés directement par des aviateurs dans des missions de sauvetage de combat et d’opération spéciales et clandestines, tout en participant au pot commun des opérations conventionnelles. Comme ils le font actuellement à Barkhane. A deux reprises, en Afghanistan et au Liban, les aviateurs du "Pyrénées" ont réalisé des ouvertures de théâtres avec ces Caracal. Depuis le 2 juin dernier, cet escadron fait partie des capacités déclarés au COS. Comme pour confirmer son apport aux opérations spéciales, pas moins d'une douzaine d'aéronefs de quatre escadrons différents -dont deux référencés COS- ont participé à un récent exercice de l'armée de terre, en Corse.
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 26 Oct 2015 - 15:48
Citation :
L'armée de terre voudrait faire du «renseignement humain» sur le territoire national
Publié le dimanche 25 octobre à 16h00
Plus de neuf mois après le déclenchement de l'opération de sécurité intérieure Sentinelle, l'armée de terre se cherche toujours un rôle sur le territoire national (le TN comme disent les terriens), susceptible de justifier l'augmentation des effectifs de la Force opérationnelle terrestre. Des études sont en cours, notamment dans le cadre du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et un corps de doctrine, précisant enfin les choses, pourrait être rendu public en janvier. Un an après les attentats.
Pour l'heure, il faut se contenter des pistes ouvertes par le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser, lors de son audition à l'Assemblée nationale. On y trouve plus de questions que de réponses, mais une phrase retient l'attention, lorsque le Cemat cite «les atouts importants» de l'armée de terre : «la capacité de travailler jour et nuit, une grande mobilité, un savoir-faire en matière de renseignement – tant humain que via des drones».
«Un savoir-faire en matière de renseignement humain» ? Si nous comprenions bien, l'armée de terre propose que ses hommes participe à des opérations de renseignement humain sur le territoire national, concernant donc des citoyens français. Est-ce bien raisonnable ?
A juste titre, le Cemat reconnaît que pour définir les nouvelles missions de son armée dans ce qu'il appelle désormais «la défense de l'arrière» «la marge de manœuvre est réduite car nous ne voulons devenir ni une force de sécurité démarquée, ni des auxiliaires d’une force de sécurité». Cette «posture de protection terrestre» (PPT) pose de nombreux problèmes. Contrairement aux postures permanentes de sûreté (PPS) de l'armée de l'air et de la marine, cette PPT ne peut que se dérouler dans un milieu très particulier, c'est-à-dire «au coeur des populations», en l'occurence française. D'où de sérieuses difficultés juridiques et administratives. Les militaires de l'armée de terre n'ont ainsi aucun pouvoir de police, notamment judiciaire. L'état-major a renoncé à l'idée un temps caressée d'une évolution sur ce sujet. Il existe déjà des militaires dotés de pouvoirs judiciaires : ce sont les gendarmes !
Autre sujet : sous quelle chaîne de responsabilité les militaires doivent-ils opérer ? Lors de son audition à l'Assemblée, le général Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale, l'a rappelé : «le rôle du préfet est bien sûr primordial». Les militaires sur le territoire national, qui agissent aujourd'hui dans le cadre de «réquisitions» préfectorales, vont-ils prendre leurs ordres auprès des préfets et non de leur propre chaîne hiérarchique ? En cas d'incident grave, qui donnerait les ordres, le colonel ou le préfet ?
L'état-major de l'armée de terre sent bien qu'il y a un problème et c'est la raison pour laquelle le général Bosser a indiqué aux députés que «en Île-de-France, l’opération Sentinelle sera réarticulée fin octobre en trois états-majors tactiques commandés par des chefs de corps. On redonnera ainsi de la verticalité à un système jusque-là très horizontal : un soldat, un trinôme, une porte, peu ou pas de chefs de groupe, pas de chefs de section, encore moins de commandants d’unités, et un chef de corps qui restait en base arrière dans son régiment. Nous allons inverser cette tendance.»
Décidé dans l'urgence et pérennisé sans trop de réflexions, l'engagement permanent de l'armée de terre dans la sécurité intérieure ne va pas de soi, quoi qu'en dise ses partisans qui sont en même temps ses bénéficiaires en termes d'effectifs. Pas plus que Vigipirate, Sentinelle n'est pas une opération appréciée des hommes et des femmes qui la mettent en oeuvre. Elle coûte cher (180 millions cette année) et pèse lourdement sur l'entraînement des forces, pour des missions que des policiers municipaux ou des vigiles privés pourraient remplir.
L'armée de terre cherche donc à élargir sa mission à la «protection terrestre», un champ beaucoup plus large que l'opération Sentinelle. Jusqu'où va cette «protection terrestre» ? La lutte contre les catastrophes fait consensus - mais quid de la surveillance des frontières (dans le cas d'une crise des migrants touchant la France) ou le «contrôle de zones» sensibles en cas de troubles divers ?
Il est temps de clarifier les choses et de se poser la question de savoir s'il est vraiment indispensable de réinventer... la gendarmerie, une force armée dotée de pouvoirs de police et spécialisée dans la sécurité intérieure ?
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 26 Oct 2015 - 16:12
Citation :
Forces armées aux Antilles
Du 18 au 19 octobre 2015, un A400M de l'armée de l'Air était déployé sur les îles de Martinique et de Guadeloupe pour une mission de transport logistique opérationnel.
Découvrez les photos de cet impressionnant avion de transport militaire polyvalent.
PHOTOS:
A l’occasion de son escale au pôle aéronautique étatique, le contre-amiral Olivier Coupry - commandant supérieur des forces armées aux Antilles, s’est rendu à bord pour rencontrer l’équipage et découvrir l’étendue des capacités de cet avion de transport militaire polyvalent. Crédits photo : E.Mocquillon - Marine nationale
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 26 Oct 2015 - 17:54
Citation :
Général Desportes : « Au rythme actuel, l’armée française sera bientôt épuisée »
Jacques Hubert-Rodier / Editorialiste diplomatique Les Echos et Anne Bauer / Journaliste Aéronautique Défense | Le 26/10 à 15:08
Vincent Desportes lance un cri d’alarme sur la réduction des moyens militaires dans un ouvrage intitulé « La dernière bataille de France » (Le Débat-Gallimard). Ancien élève de Saint-Cyr et général de division de l’Armée de Terre, il s’est fait le grand défenseur de son corps d’armée dans les opérations extérieures de la France. Ses critiques de la stratégie américaine - donc française - en Afghanistan lui avaient valu d’être débarqué en 2010 du commandement du Collège interarmées de défense.
L’armée française a-t-elle aujourd’hui les moyens de faire face aux menaces ?
Nous sommes dans une situation extrêmement critique. D’un côté, les menaces s’accroissent, le feu a pris tout autour de l’Europe, de l’Ukraine au Sahel en passant par le Moyen-Orient. De l’autre, les capacités de notre défense sont constamment réduites : moins 25% sous Nicolas Sarkozy et à peu près la même chose sous François Hollande, selon l’actuelle loi de programmation militaire, même après la légère rectification décidée par le Président. Vérifiez vous-même. Si cette pente vertigineuse n’est pas sérieusement redressée, les armées françaises vont tout simplement disparaître : le dernier soldat français défilera sur les Champs-Elysées le 14 juillet 2040.
Ce qui est terrible, c’est que l’institution militaire, silencieuse par nature, est incapable de se défendre elle-même, comme peuvent le faire d’autres corps sociaux, médecins, architectes, avocats disposant « d’Ordres » dont c’est la mission. Des voix citoyennes doivent s’élever, au nom de la Nation. Mon devoir était de pousser un cri d’alarme. C’est l’objet de cet ouvrage, hélas plus réaliste que pessimiste.
Pourquoi ce grand écart entre missions et moyens ?
L’Europe a tué l’idée de guerre dans l’esprit des citoyens européens. Ils ont cru que le « soft power » pourrait remplacer le « hard power ». Nous avons intellectuellement « quitté l’histoire » en imaginant être parvenus dans un monde post-moderne qui avait définitivement éliminé la guerre et la barbarie.
Si la guerre a disparu, pourquoi conserver des armées ? Les citoyens se sont désintéressés de la défense dont les investissements sont devenus peu à peu illégitimes. En aval, on a pu, sans coût politique, rogner sur les budgets de défense pour redistribuer aux corps sociaux qui, eux, descendent dans la rue.
Le 29 avril, le président Hollande a annoncé une rallonge budgétaire de 3,8 milliards d’euros sur quatre ans pour la défense. Est-ce suffisant ?
C’est un frémissement positif mais insuffisant. Il s’agit simplement d’un ralentissement de la diminution du budget des armées … et surtout d’une manœuvre de communication. Mais ce geste symbolique - qui doit être salué - ne rétablit pas l’outil militaire à la hauteur des menaces et des ambitions de la France. Il est vrai qu’en 2016, on va recruter, et que le budget a été renforcé de 600 millions pour passer de 31,4 milliards d’euros dans la Loi de programmation initiale à 32 milliards. Mais la déflation des effectifs reste programmée et va reprendre. Les hausses sérieuses de budget ne sont prévues qu’après 2017 ! Autant dire que le gouvernement fait des promesses pour un avenir que personne ne connaît.
Quel serait le budget militaire idéal ?
Il n’y a évidemment pas de jauge absolue, tout dépend des ambitions, des menaces et de la façon dont on emploie le budget. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que l’armée française est largement sur-employée par rapport à ses capacités. Elle s’use. Elle ne peut plus se reconstituer (formation, entraînement, remise en condition…) entre deux engagements. Elle risque de se retrouver dans la même situation que l’armée britannique qui, malgré un budget supérieur au nôtre (plus de 40 milliards d’euros), est aujourd’hui incapable d’aller opérer au sol sur les théâtres extérieurs.
Pourquoi la Grande-Bretagne est-elle dans cette situation ?
Son armée a été sur-engagée par rapport à sa capacité. Presque simultanément, elle a déployé jusqu’à 40.000 soldats à Bassora en Irak et jusqu’à 10.000 dans le Helmand en Afghanistan, un effort très au-delà de ses possibilités et qui l’a profondément usée. Résultat, si l’armée britannique bombarde encore ici et là, il n’y a plus désormais aucun contingent britannique significatif engagé dans des opérations extérieures. L’armée britannique s’est détruite par sur-emploi et mettra a minima quatre ou cinq ans à se reconstruire. Pour tenir dans la durée, les armées américaines considèrent qu’on ne peut déployer au maximum qu’un soldat sur sept, sans épuiser le capital.
Et l’armée française, est-elle épuisée ?
En France, on applique un ratio de un sur six, largement dépassé aujourd’hui. Au rythme actuel, elle sera bientôt épuisée, particulièrement dans les forces terrestres. Nous sommes toujours capables de réussir des opérations coup de poing comme l’opération Serval, lancée en janvier 2013 au Mali pour arrêter la percée djihadiste. Mais on ne sait plus s’engager efficacement sur le long terme alors que tous les conflits auxquels nous prenons part sont des conflits longs.
Il y a des choix à faire : de la présence sous la Tour Eiffel, ou de l’efficacité opérationnelle en Syrie et au Sahel ? Les 7.000 soldats français déployés dans le cadre de l’opération Sentinelle n’ont qu’une plus-value très limitée au regard des inconvénients majeurs de ce déploiement avant tout politique. Employer un soldat, dont la formation est très onéreuse, dans le rôle d’un employé de société de gardiennage est un véritable gâchis, au plan opérationnel et au plan budgétaire. Impôts dilapidés, dégradation continuelle des capacités opérationnelles individuelles et collectives… Sentinelle casse un outil qu’on regrettera très vite. Il est tout à fait légitime d’utiliser les soldats français pour la protection du territoire national, mais à condition de tirer le meilleur parti de leurs compétences spécifiques. L’armée n’est pas un stock de vigiles à déployer devant les lieux de culte !
La France a la chance d’avoir une belle armée, capable du meilleur. C’est la seule qui puisse encore défendre l’Europe. Il faut précieusement prendre soin de ce capital inestimable sans oublier que reconstruire une armée est extrêmement long et complexe. L’armée irakienne formée à coup de milliards de dollars par les Américains s’est « débandée » face à Daech. De même, l’armée malienne formée par la Mission européenne n’a guère résisté aux premiers coups de feu des Touaregs. Idem pour l’armée afghane, on l’a encore vu récemment à Kunduz devant les talibans…
Mais avec l’Europe de la Défense, ne peut-on pas mutualiser les moyens militaires ?
Notre horizon doit être l’Europe de la Défense. Mais, à ce jour, nous ne sommes parvenus à rien de sérieux. Le meilleur exemple de l’inanité de l’Europe de la défense, ce sont les Groupements tactiques de 1.500 hommes, parfaitement équipés et entraînés… mais qui n’ont jamais été utilisés, ni au Mali, ni en République centrafricaine alors que l’occasion en était clairement donnée.
A l’heure de la montée des dangers, la France ne doit surtout pas se départir des moyens de défense qu’elle possède encore. C’est pourquoi ces questions ne sont pas de nature budgétaire mais d’abord un problème de vision, de sens de l’Etat et de volonté politique.
Et l’Otan ?
Malheureusement, aujourd’hui, il faut le dire, l’Otan est préjudiciable aux intérêts de la défense européenne : la survie de cette organisation d’un autre âge est la première cause de l’effondrement des budgets européens de défense. Les Européens rêvent toujours du soldat Ryan… qui ne reviendra jamais plus les défendre. Le « pivot » américain vers le Pacifique n’est pas une vue de l’esprit : il est une tendance lourde, irréversible.
L’intérêt bien compris des Américains serait d’imposer l’autonomie aux Européens, mais, par courte vue, ils craignent une Europe-puissance qu’il faudrait admettre à part entière dans la gestion des affaires du monde. L’Otan ? Oui, mais profondément transformée, sans « primus inter pares » et dans laquelle les Européens seraient au minimum « l’actionnaire majoritaire ».
La France est-elle vraiment menacée ?
Ce n’est pas parce que la France, tout au bout de sa péninsule européenne, se croit protégée, qu’elle l’est. Au contraire. Après les Etats-Unis, elle est pour les djihadistes le deuxième « Grand Satan ». Les menaces sont concrètes. Quand l’armée française s’engage au Mali, elle va détruire des djihadistes qui ont l’intention de semer la terreur en France. L’intention de Daech est de perpétrer des attentats de masse sur le territoire national : la destruction de l’Etat islamique est dans l’intérêt immédiat des Français. Cela rend bien secondaires beaucoup d’autres considérations.
Mais ces menaces ne sont-elles pas avant tout du domaine de la police ?
Il y a un continuum entre sécurité et défense, mais l’une et l’autre sont complémentaires et nécessaires. Nos frontières sont poreuses, et plus on traitera la menace « à l’avant », moins on aura à le faire sur le territoire national. Ne rêvons pas d’une ligne Maginot antiterroriste : toutes les forteresses ont vocation à être détruites ou contournées. Cette « défense de l’avant », il faut sans relâche en expliquer la nécessité aux Français : plus les théâtres d’opérations sont lointains, moins le citoyen les relie à sa propre sécurité.
Pourtant, il n’y a pas d’autre solution que d’aller là où se trouvent les sources de la violence, et les tarir. L’erreur majeure serait de confondre « continuum » et « fusion ». Il faut consolider la coopération entre défense et sécurité, mais les missions et les moyens doivent rester spécifiques.
Vous êtes donc d’accord avec les opérations lancées de l’autre côté de la Méditerranée ?
Ce n’est pas la multiplication des interventions qui fait une stratégie. La France s’engage partout, mais on a du mal à identifier clairement une stratégie dans toutes ses dimensions. Elle pare au plus pressé, basculant ses efforts au gré des départs de feu sans jamais parvenir à traiter les problèmes « au fond ». Faute de pouvoir envoyer sur les théâtres des contingents adaptés aux enjeux, on projette des forces, on s’active au mieux, mais on ne travaille pas dans la durée ; souvent, on perd la nuit ce qu’on avait gagné dans les combats du jour.
C’est le Sisyphe interplanétaire, version casque lourd. On le voit en République centre-africaine, en Afghanistan et dans le désastre de Libye. Dans mon livre, j’affirme qu’on a transformé nos armées en « kit expéditionnaire », toujours à la peine pour transformer les gains tactiques en succès stratégique. Faute de budget, de moyens, l’armée française est capable de gagner des batailles, mais plus des guerres, car cela supposerait d’assurer la permanence des effets. Pensez qu’au Sahel, 3.500 soldats sont mobilisés sur un territoire plus vaste que l’Europe !
Alors que c’est un point fort de la France, vous remettez aussi en cause l’inflation technologique militaire. Pourquoi ?
Parce que l’effet délétère des coupes budgétaires sur nos forces est d’autant plus violent qu’il se couple avec un armement toujours plus sophistiqué et donc toujours plus coûteux. Or, cette inflation technologique - par elle-même réductrice des parcs et flottes - se traduit in fine par la contraction des formats et déflation des effectifs, une logique perverse… La technologie est utile. Cependant, l’hyper-sophistication produit des armées excellentes dans la bataille, au niveau technique, mais médiocres dans la guerre, au niveau stratégique. Quel triste exemple que l’Afghanistan, où la coalition internationale mobilisait les deux-tiers des budgets militaires du monde, où le différentiel technologique était le plus élevé de toute l’histoire militaire, sans qu’aient pu être vaincus quelque 30.000 talibans équipés de kalachnikovs !
La technologie ne confère pas hélas le don d’ubiquité qui serait fort utile vu la multiplicité de nos théâtres d’opération. Quand la France acquiert une frégate de dernière génération pour un milliard d’euros, elle se prive de quelque 10 navires plus modestes mais qui seraient plus efficaces pour surveiller son espace maritime, le deuxième du monde !
Faut-il alors remettre en question la dissuasion nucléaire ?
Du moins faut-il veiller à ce qu’elle ne devienne pas notre nouvelle ligne Maginot. Cette arme de non-emploi n’est utile que si on dispose d’une armée d’emploi, seule à même de prévenir son contournement et de faire face aux multiples enjeux sécuritaires infra-nucléaires. Or, le nucléaire, qui mobilise environ 20% du budget d’investissement des armées, est une des premières victimes de l’inflation technologique ; il pourrait rapidement atteindre 30% des dépenses militaires compte tenu des renouvellements de programmes prévus dans les dix ans à venir.
Il est temps de maîtriser une dérive perverse pour la défense française et d’envisager enfin la défense de manière globale. En ce sens, la sacralisation actuelle du nucléaire est une des plus graves menaces sur la sécurité des Français.
Pourra-t-on gagner la lutte contre Daech ?
Seulement si on trouve la stratégie commune, donc le but à atteindre. Pour l’heure, faute de savoir ce qu’on veut faire dans un Moyen-Orient qui a enterré les accords Sykes-Picot [délimitant une frontière entre l’Irak et la Syrie, NDLR], on mène une guerre de « containment » pour gagner du temps, le temps nécessaire pour déterminer le compromis possible entre les différentes parties prenantes, Iran, Arabie Saoudite, Irak, Turquie, Israël, etc.
Mais sans accord entre Obama et Poutine, sans reconnaissance des intérêts légitimes des uns et des autres, on ne pourra pas définir un objectif commun et donc nous continuerons à perdre du terrain comme nous le faisons, malgré toute notre force militaire, depuis l’été 2014.
La Russie n’est donc pas notre adversaire ? Fallait-il alors lui vendre les navires Mistral ?
Je pense qu’il ne fallait pas lui livrer les Mistra l, car il faut fixer des limites à Vladimir Poutine : il n’en respectera la France que davantage. C’est important ! D’autant plus que c’est le même Poutine qui fixe à présent le tempo des relations internationales.
Et lui, il a une vision : replacer la Russie au cœur du jeu international, préserver ses intérêts au Sud de la Méditerranée et sa base militaire de Tartous en Syrie, et enfin se défendre des mouvements djihadistes sur la frontière sud de la Russie. Son intervention a rebattu les cartes. Vendre ces navires à l’Egypte n’est pas un mauvais choix : cet Etat doit rester solide et ne pas devenir une zone de guerre comme ses voisins.
Le gouvernement a-t-il tort de réclamer le départ de Bachar al-Assad ?
La première vertu du stratège, c’est le réalisme. La mission première d’un chef d’Etat est d’assurer la sécurité de ses citoyens, pas de faire de la morale. Désormais les choses sont cependant plus claires : Bachar al-Assad est militairement soutenu par la Russie et il fera donc partie du compromis à trouver pour sortir de cette crise.
Le rendez-vous de New-York lors de l’assemblée générale de l’ONU a été un grave échec. Il aurait fallu que les Etats-Unis, la Russie, la France fassent cause commune pour éteindre le feu, et donc lutter contre Daech. Après, il sera toujours temps de négocier, sachant que le président russe est évidemment plus attaché à sa base de Tartous qu’à Assad.
Faut-il envoyer des troupes au sol ?
Eventuellement, mais seulement quand on aura clairement déterminé l’état final recherché : en stratégie, la question des moyens est toujours une question de deuxième ordre, même si elle interagit avec la question de la finalité. Des troupes, mais quelles troupes ? Quelles nationalités ? Quelles religions ? Questions complexes. Quel volume de forces et quels risques, pour un engagement forcément très long, dans de vastes espaces ?
En 2003, l’armée américaine en Irak a mis un an pour reconquérir le Tigre et l’Euphrate avec 150.000 hommes. Elle a mis finalement neuf mois pour faire tomber Falloujah avec 40.000 hommes, dont 15.000 américains. En comparaison, l’armée française a pu mobiliser un maximum de 5.000 hommes au Mali !
La France devait-elle en 2011 contribuer au renversement du colonel Kadhafi ?
A part Nicolas Sarkozy, qui défend, encore aujourd’hui, cette intervention ? Cet engagement n’était pas nécessaire. Je suis très critique quant à cette opération, mais pas plus que ceux qui savent que, dans la guerre, ce qui compte ce n’est pas l’intention initiale mais le résultat final. Et les conséquences de cette intervention, c’est non seulement la destruction de la Libye, mais aussi les migrants et le chaos que l’on a installé durablement au Sahel, et, pour bonne part, la consolidation de Boko Haram.
Autant, clairement, le 31 août 2013, il fallait lancer l’opération prévue contre les troupes de Bachar al-Assad, autant en Libye, il eut été infiniment plus sage de s’arrêter au but initialement fixé - arrêter la poussée blindée devant Benghazi – et ne pas laisser dériver dramatiquement la mission.
Propos recueillis par Anne Bauer et Jacques Hubert-Rodier