Le Roi excelle dans l'exercice qui consiste à montrer au monde qui sont les débiles profonds et qui sont les gens équilibrés en Afrique du Nord. Calme, pondération, assurance, sérieux. Pas un gramme de vulgarité ou de familiarité.
Tout le contraire du décérébré qui sert de marionnette-président à ces oulad franssa de la junte.
C'est aussi ça qui enrage beaucoup d'occidentaux avec la monarchie marocaine, ils savent parfaitement à qui ils ont à faire, une institution pluri-centenaire extrêmement respectée par son peuple, une force tranquille, ancrée, enraciné dans cette terre, garante de l'histoire, d’identité, de la tradition et de l'unité de ce pays.
_________________ Le Maghrib tout entier (al-Maġhrib al-aqsá bi-jumlati-hi) s’est mis en mouvement, le fond des vallées s’est rempli, les pentes ont déversé le tumulte de ce torrent impétueux. @ Abd Al Mu'min, 1158.
Dans ce message, Emmanuel Macron exprime ses voeux de bonheur, de santé et de réussite au roi Mohammed VI, réitérant «l’expression du sentiment de profonde amitié que le peuple français porte au peuple marocain».
«Les succès enregistrés par le Maroc depuis le début du règne de Votre Majesté et sous Son impulsion modernisatrice sont remarquables», a souligné le président français, assurant que «la France, avec fidélité et respect, a toujours fait de la coopération avec le Maroc une priorité».
Le président français s’est dit convaincu de la capacité exemplaire du partenariat d’exception qui lie la France et le Maroc à apporter des réponses adaptées aux grands enjeux du moment. Il a, aussi, fait part de son attachement à ce que la relation entre la France et le Maroc puisse croître et se renforcer encore davantage.
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« Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais. »
(Hassan II).
Fox-One General de Division
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Macron et son entourage savent ce qu'il faut faire pour traduire ce discours mielleux en réalité. Mais ils continue de jouer le dupe. Dans ce jeu on est connu pour avoir une longue haleine.
Fox-One et sraboutibada aiment ce message
Socket-error General de Division
messages : 6821 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Visa électronique désormais pour les marocains pour visiter l'Arabie Saoudite, par contre de l'autre côté maintien des visas et imposition d'un certificat de santé mental en plus
TelQuel : À l’occasion de la Fête du trône, le roi Mohammed VI a adressé une nouvelle main tendue à l’Algérie. Pourquoi est-il important pour Mohammed VI que le différend avec l’Algérie soit résolu pendant son règne ? Mustapha Tossa : Je crois que la résolution du différend avec l’Algérie est vue par les Marocains comme la dernière phase avant la solution définitive du conflit du Sahara. Il est très important pour le roi Mohammed VI de parvenir à faire bouger les lignes dans cette relation très compliquée avec l’Algérie qu’il a héritée du règne de son père, feu Hassan II. Comme il avait hérité d’une totale absence du Maroc de l’espace africain due au retrait du royaume de l’ancienne OUA (Organisation de l’unité africaine) pour protester contre l’admission du Polisario, depuis son arrivée au Trône, Mohammed VI a rendu au Maroc ses profondeurs africaines, regagné la confiance de nombreux pays du continent, fragilisé les séparatistes du Polisario et leurs soutiens. “Mohammed VI et les Marocains sentent que l’heure de la conclusion est très proche” Il lui restait, pour accomplir ce tableau politique idyllique, de convaincre l’Algérie — dont il sait pertinemment que la population est profondément indifférente au sort du Polisario et très attachée à une relation de bon voisinage avec le Maroc — de s’ouvrir sur le royaume et d’envisager une solution négociée sur le Sahara et le sort des réfugiés de Tindouf. Avec toutes les réalisations et les performances diplomatiques qui ont arraché l’adhésion de nombreux pays à la solution de l’autonomie, le fruit sans aucun doute de la dynamique insufflée par les Américains dans ce dossier, Mohammed VI et les Marocains sentent que l’heure de la conclusion est très proche. Il ne leur reste qu’un sprint final qui les mènera vers Alger pour que cette crise régionale soit définitivement close. Pourquoi donc laisser à la génération future un dessein qu’on peut conclure aujourd’hui ? Par ailleurs, dans cette grande cause marocaine, alors que Hassan II a été l’initiateur de la récupération du Sahara à travers le lancement de la Marche verte et de la bataille réelle sur le terrain et diplomatique à l’international, Mohammed VI va entrer dans l’histoire comme le roi qui a définitivement acté la souveraineté du Maroc sur son Sahara, à travers une diplomatie intelligente et un travail herculéen de persuasion. Comment ces mains tendues sont-elles perçues en Algérie ? La stratégie de la main tendue vers l’Algérie n’est pas une posture opportuniste ou une attitude de circonstance de la part du Maroc, comme semblent le penser certains médias algériens. C’est une profonde conviction chez Mohammed VI que la fatalité entre les deux pays tend plus vers une relation fraternelle de bon voisinage entre Marocains et Algériens que vers des ruptures, des bouderies ou des tensions. Malgré toutes les apparences et les illusions d’optique produites par les réseaux sociaux et leurs effluves de haine, il n’y a pas d’animosité entre les deux peuples. Les multiples mains tendues par Mohammed VI vers l’Algérie sont largement appréciées par le peuple et une grande partie de la classe et de l’élite politique algérienne. Le problème existe avec certains milieux militaires algériens qui détiennent la réalité du pouvoir dans ce pays et qui n’ont aucun intérêt à se réconcilier avec le Maroc. L’hostilité à l’égard du Maroc est devenue, depuis des années, un fonds de commerce utilisé comme une assurance-vie pour que ce système basé sur l’agressivité militaire et l’économie de prédation puisse perdurer. Ces milieux cherchent tous les prétextes pour maintenir cet état de crise avec le Maroc. Avoir demain des relations normales avec le Maroc les prive d’arguments pour continuer à mobiliser contre un ennemi extérieur fantasmé. Comment parvenir à la réouverture des frontières et à un apaisement des relations entre les deux voisins ? Il y a deux pistes à suivre pour espérer réaliser cet objectif. La première est que le Maroc continue avec succès son travail diplomatique de conviction des principaux acteurs de la communauté internationale de manière à rendre impossible la création d’un sixième État au Maghreb. Devant cette impasse doublée d’une pression de la communauté internationale, les Nations unies en tête, le régime algérien acculé devrait logiquement finir par reconnaître sa défaite et entamer un processus de normalisation avec le Maroc. La réouverture des frontières et la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays devraient faire partie de ce kit de changement politique.La seconde piste est l’entrée en lice d’une puissante médiation entre Rabat et Alger qui ferait que les deux capitales puissent dépasser leurs divergences et obtenir des garanties de sécurité réciproques pour ouvrir une nouvelle page. Si la première piste demande du temps et exige un énorme investissement, pour la seconde, la région du Maghreb n’est pas à l’abri d’une heureuse accélération de l’histoire qui ferait éloigner les menaces de confrontation militaire et ouvrirait la voie à une réconciliation historique entre le Maroc et l’Algérie. a écrit:
Au-delà du simple coup d’éclat diplomatique, Mohammed VI souhaite en faire un marqueur de son règne. Au milieu de son discours à l’occasion du 24e anniversaire de son accession au trône, le souverain a de nouveau tendu la main à l’Algérie. “L’action que Nous menons au service de Notre peuple ne consiste pas uniquement à gérer les questions internes. Elle réside aussi dans Notre détermination à fonder des relations solides avec les États frères et amis, et plus particulièrement avec les pays voisins. Depuis quelques mois, beaucoup demandent à savoir où en sont les relations entre le Maroc et l’Algérie”, a déclaré le roi Mohammed VI. “Ces relations sont stables, Nous aspirons néanmoins à ce qu’elles soient meilleures. À ce propos, Nous rassurons nos frères en Algérie, leur direction et leur peuple qu’ils n’auront jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc. Nous leur confirmons aussi tout le prix que Nous attachons aux liens d’affection et d’amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples. Nous prions le Très-Haut pour un retour à la normale et une réouverture des frontières entre nos deux pays voisins et nos deux peuples frères”, a ajouté le souverain. En réservant une partie de son discours aux relations avec l’Algérie, le souverain souhaite réussir là où la sagacité de feu Hassan II n’avait pu convaincre un voisin bien opiniâtre. C’est la cinquième fois que l’idée d’un apaisement sur l’axe Rabat-Alger traverse les discours que le roi Mohammed VI a prononcés ces dernières années. Politique de la main tendue En 2018, pour les 43 ans de la Marche verte, le roi Mohammed VI avait ainsi appelé l’Algérie à un “dialogue franc et direct”. Pour dépasser “les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement” des relations, il avait plaidé pour la mise en place d’un mécanisme d’examen de “toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert”. Devenue une marotte royale, la mention d’un appel à de bonnes relations de voisinage est ensuite distillée dans tous les discours royaux à l’occasion des fêtes du Trône 2020, 2021, 2022 et 2023. Pour Hassan Aourid, l’ex-ancien porte-parole du Palais, les appels répétés du souverain à améliorer ces relations “confirment les constantes marocaines représentées dans la politique de ‘main tendue’ envers son voisin de l’Est”, résume l’intellectuel dans un commentaire à nos confrères arabophones de Sputnik. Interrogé par TelQuel, le journaliste Mustapha Tossa explique qu’en plus d’être une demande sociale, une détente entre les deux voisins maghrébins est aussi un chantier de règne. “La résolution du différend avec l’Algérie est vue par les Marocains comme la dernière phase avant la solution définitive du conflit du Sahara. Il est très important pour le roi Mohammed VI de parvenir à faire bouger les lignes dans cette relation très compliquée avec l’Algérie qu’il a héritée du règne de son père, feu Hassan II”, relève l’éditorialiste. Notre interlocuteur cite le retour du Maroc au sein de l’Union africaine, l’infléchissement de la position de plusieurs pays et la reconnaissance du Sahara par les États-Unis et Israël comme des victoires diplomatiques à mettre au compte du roi Mohammed VI. “Il lui reste, pour accomplir ce tableau politique idyllique, à convaincre l’Algérie — dont il sait pertinemment que la population est profondément indifférente au sort du Polisario et très attachée à une relation de bon voisinage avec le Maroc — de s’ouvrir sur le royaume et d’envisager une solution négociée sur le Sahara et le sort des réfugiés de Tindouf”, souligne encore Mustapha Tossa. Et d’ajouter : “La stratégie de la main tendue vers l’Algérie n’est pas une posture opportuniste ou une attitude de circonstance de la part du Maroc, comme semblent le penser certains médias algériens. C’est une profonde conviction chez Mohammed VI que la fatalité entre les deux pays tend plus vers une relation fraternelle de bon voisinage entre Marocains et Algériens que vers des ruptures, des bouderies ou des tensions.” La voix du Maroc, inaudible en Algérie Toujours est-il que ces appels royaux répétés n’ont jusque-là pas trouvé écho de l’autre côté de la frontière. Affaire de l’oasis de Figuig, accusations de bavure contre l’armée marocaine, fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, affaire Brahim Ghali, bruits de bottes à la frontière, interdiction de survol de l’espace aérien algérien, et même passe d’armes à l’ONU… Ces dernières années, le ciel des relations entre les deux pays a vu s’amonceler la grisaille.L’orage a éclaté fin août 2021 lorsque, invoquant des “actions hostiles”, l’Algérie avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une décision “complètement injustifiée”, avait alors rétorqué Rabat. Depuis, les tensions semblent s’exacerber entre les deux pays au mépris total du drapeau blanc agité par Rabat. En adressant une nouvelle main tendue, le roi Mohammed VI souhaite tasser les différends maroco-algériens vieux d’un demi-siècle. Nées de la Guerre des Sables en 1963, les poussées de crise entre les deux voisins ont fluctué au gré de l’évolution du dossier du Sahara — dans lequel Alger a pris fait et cause pour le Polisario —, mais aussi de la coloration politique du régime algérien. Après un accord conclu entre Hassan II et le président Chadli Bendjedid en 1983 sous l’égide de l’Arabie saoudite, le Maroc et l’Algérie ont connu une période de réchauffement de leurs relations. Celle-ci a d’ailleurs conduit à la mise en place de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Elle a aussi conduit à la visite royale de Hassan II en mai 1991. Mais cette accalmie entre Rabat et Alger va connaître sa première balafre le 24 août 1994. Ce jour-là, l’hôtel Atlas-Asni de Marrakech est la cible d’un attentat à la bombe qui cause la mort de deux touristes espagnols. L’onde de choc est terrible dans le poumon touristique du Maroc qui vient de connaître le premier attentat sur son sol. L’attaque attribuée aux services secrets algériens va conduire les autorités marocaines à prendre la décision drastique d’instaurer un visa obligatoire aux ressortissants algériens et à fermer sa frontière terrestre avec son voisin. Un premier pas posé par Mohammed VI en AlgérieUne décennie après cette fermeture inopinée des frontières, le roi Mohammed VI va faire un premier pas pour la réconciliation. Le 20 mars 2005, le souverain s’est rendu à Alger. Accueilli par le président algérien Abdelaziz Bouteflika à son arrivée dans la capitale algérienne, le roi Mohammed VI devait participer au 17e Sommet de la Ligue arabe. On devine que les échanges entre les deux chefs d’État ont sans doute tourné autour du règlement des différends. Mohammed VI ne dérogera jamais à cette antienne. Et pourtant, malgré les gages de bonne foi, la voix du Maroc a du mal à être audible dans les couloirs du Palais de la Mouradia à Alger. Contacté par TelQuel, Emmanuel Dupuy, président de l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), explique cette inaudibilité par des oppositions idéologiques et géopolitiques. “Les Algériens n’ont pas vraiment reçu cette main tendue puisque les médias algériens ne cessent de rappeler que la décision du roi n’est pas totalement innocente et qu’elle s’inscrit en porte-à-faux avec le rapprochement avec l’État d’Israël, et dans l’approfondissement des relations entre le Maroc et les États-Unis”, souligne ce spécialiste en géopolitique. Et de poursuivre : “Cette conjonction de facteurs intervient au moment même où l’Algérie a choisi une autre voie, celle d’un rapprochement militaire et diplomatique des plus pragmatiques avec la Russie, mais aussi avec un certain nombre de pays qui, jusqu’à présent, n’étaient pas impliqués dans l’hostilité bilatérale entre les deux pays. Je pense bien sûr à l’Iran et le rôle que pourrait jouer le complexe militaro-industriel iranien dans la conflictualité au sud du Sahara.” Une autre explication se trouve aussi dans la stratocratie qui dirige le pays. “Si toutes les mains tendues du Maroc n’ont pas trouvé écho en Algérie, c’est d’abord parce que l’État profond a tout intérêt à ce que la situation cryogène perdure. C’est une façon d’acheter plus d’armement ou de rendre nécessaire l’achat de plus d’armement. On est donc dans une logique où les autorités algériennes ont besoin de temporiser ou de donner l’impression que la tension au Sahara est aussi vive que la tension au Sahel”, conclut-il. En attendant qu’un autre discours du roi puisse faire changer la donne. a écrit:
Tout se bordel on Afrique c'est Tonton Jean-Yves Le Drian . 1- avoir du charisme tout en étant incompétent y a pas pire .
2- il a dirigé les affaires étrangères comme une agence de renseignements une catastrophe .
3- il a placé des ambassadeurs incompétent juste parce que il lui était fidèle à titre exemple l'ancien ambassade au Maroc.
4-il a court-circuiter tout les réseaux France-Afrique France-Maroc.... Il a gardé que ce qui passe par lui c'est un grave erreur une de ses plus grande .
5-Le topissime algérien c lui a l'origine pas Macron (une grave erreur on a vu avec le Niger Algérie n'a aucune utilité une coquille vide sauf si tout ça et un coup des français a long terme).
6- c'est un anti marocain (tout les problèmes avec Macron c lui a l'origine) et a minimisé l aide sécuritaire marocaine et les désaccords sur Sahel on commence avec lui.
7- les américains ne le supporter plus les anglais aussi les chinois le snobé c pour ça qu'il a était éjecté
Le ga a foutu un bordel de malade au affaires étrangères c le pire de l histoire de France tout république confondu . Même Bernard Kouchner n'a pas fait mieux
TelQuel : Ce n’est pas la première fois que le roi Mohammed VI adresse une main tendue à l’Algérie. Est-ce pour lui un chantier de règne ? Emmanuel Dupuy : Cette nouvelle main tendue n’est pas seulement l’apanage du roi Mohammed VI. Son père, le roi Hassan II, avait moult fois tendu la main à ses interlocuteurs, notamment le président Chadli Bendjedid. Néanmoins, Mohammed VI a réitéré cette volonté dans tous ses discours du trône en laissant clairement entendre que Marocains et Algériens, au-delà des responsables politiques, devaient s’entendre davantage. Le discours de 2023 ne déroge pas à la règle avec cet appel à une mobilisation institutionnelle, dans laquelle le roi insiste sur le fait de dépasser le courroux ou la situation très tendue suite aux actes d’hostilité de l’interdiction de survol de l’espace algérien aux compagnies aériennes marocaines, de la fermeture des frontières, et du projet de gazoduc Maghreb-Europe. Les Algériens n’ont pas vraiment reçu cette main tendue puisque les médias du pays ne cessent de rappeler que la décision du roi n’est pas totalement innocente, et qu’elle s’inscrit en porte-à-faux avec le rapprochement du Maroc avec Israël. Cette conjonction de facteurs intervient au moment même où l’Algérie a choisi une autre voie, celle d’un rapprochement militaire et diplomatique avec la Russie, et avec un certain nombre de pays qui, jusqu’à présent, n’étaient pas impliqués dans l’hostilité bilatérale entre les deux pays. Je pense bien sûr à l’Iran et au rôle que pourrait jouer le complexe militaro-industriel iranien dans la conflictualité au sud du Sahara.L’Algérie se range également dans une logique altermondialiste d’un non-alignement qui l’a vue, contrairement au Maroc, demander une place chez les BRICS (pays en voie de développement, ndlr) lors du sommet de Johannesburg qui se tiendra les 22 et 24 août prochains. En somme, deux pays, deux styles ? On sent bien qu’il y a deux évolutions qui sont radicalement différentes. Le Maroc a la volonté de se rapprocher d’un certain nombre de pays européens, notamment l’Allemagne, l’Espagne, et même l’Italie avec le dernier voyage du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita début juillet. Il est vrai qu’avec la France, c’est plus difficile, mais c’est aussi peut-être là où la discussion est la plus complexe. Sans compter les États-Unis, qui ne récusent pas la décision prise en 2020 par Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara, position récemment adoptée par Israël. Il y a aussi un contexte particulier, dans le sens où le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017, une organisation qu’il avait contribué à créer en 1963, oblige d’une certaine manière à ce que cette question du conflit soit évacuée le plus rapidement possible et à parvenir à une marginalisation du Polisario. La stratégie semble fonctionner puisque la RASD ne faisait pas partie des délégations africaines invitées au Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu fin juillet à Saint-Pétersbourg. On voit bien que le roi veut accélérer dans deux directions convergentes. Premièrement, la reconnaissance de la marocanité du Sahara avec la multiplication des ouvertures d’un certain nombre de pays qui se sont exprimés sur cette question. Je pense ici à certains pays d’Amérique latine qui ont adopté le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme seule solution à la question du Sahara. “Les pays européens ont besoin du Maroc comme du premier étage d’une fusée vers l’Afrique” Dans cette nouvelle main tendue, il y a évidemment une volonté de la part du roi de trouver une issue définitive à ce conflit qui n’a que trop duré pour œuvrer à un autre chantier : celui d’une jonction entre l’agenda de l’Afrique de l’Ouest et celui de l’Afrique du Nord-Ouest. Puisque la grande Union du Maghreb arabe ne peut fonctionner, il faut arrimer les pays d’Afrique du Nord à l’Afrique de l’Ouest. C’est la raison pour laquelle le roi a non seulement contextualisé cela avec le retour du Maroc au sein de l’Union africaine, mais également fait la demande d’intégrer le conseil paix et sécurité de l’Union africaine et la CEDEAO. C’est aussi une logique qui fait que le dossier du Sahara occidental bloque un certain nombre d’initiatives, lesquelles permettraient peut-être de décanter la situation entre certains pays européens et le Maroc. Les pays européens ont besoin du Maroc comme du premier étage d’une fusée vers l’Afrique. Paradoxalement et logiquement, le Maroc veut aussi profiter de cette dynamique d’un retour à un agenda méditerranéen au sein de l’Union européenne. La France, l’Espagne et l’Italie veulent relancer le 3+3 avec les pays du Maghreb. D’un autre côté, l’Espagne préside depuis le 1er juillet le Conseil de l’UE avec une forte dynamique verticale qui la rapproche évidemment de son premier partenaire économique qu’est le Maroc. Il y a également une dynamique plus large qui consiste à ce que le continent africain et le continent européen parlent d’une seule voix dans la perspective de faire face aux impacts de la crise en Ukraine. Il en a été question du reste à Moscou, lors du sommet Russie-Afrique à Saint Pétersbourg, et il en sera question aussi à l’occasion de la prochaine assemblée générale des Nations unies, avec un autre agenda à venir. En 2024, il y a l’enjeu de la présidence annuelle de l’Union africaine qui, théoriquement, devrait échoir à un pays d’Afrique du Nord. Elle fera l’objet d’une lutte fratricide entre les deux seuls candidats qui peuvent prétendre au titre, à savoir l’Algérie et le Maroc. D’abord, parce que la Tunisie est dans une dérive autoritaire et une situation économique qui la rendent peu éligible. La Libye n’a pas d’autorité internationalement reconnue et l’Égypte ne peut pas y prétendre puisque le président Al-Sissi a été le précédent président de l’UA en 2019.Or, l’Algérie a joué singulièrement la carte onusienne en intégrant, à partir de 2024, le Conseil de sécurité des Nations unies. Il paraît donc peu probable qu’elle ait aussi la présidence de l’Union africaine. Ainsi, le roi a tout intérêt à ce que la présidence de l’Union africaine, qui serait vraisemblablement assumée par le Maroc, ne soit pas entachée de divergences avec les 53 autres partenaires, avec la difficulté, évidemment, d’être président de l’Union africaine avec une République arabe sahraouie reconnue au niveau d’Addis-Abeba. Pourquoi toutes les mains tendues du Maroc n’ont pas trouvé écho en Algérie, notamment auprès de l’État profond ? D’abord parce que l’État profond a tout intérêt à ce que la situation cryogène perdure. C’est une façon d’acheter plus d’armement ou de rendre nécessaire l’achat de plus d’armement. On évoque une augmentation du budget de la Défense de près de 120% qui pourrait le porter à 20 milliards d’euros (220 milliards de dirhams), ce qui est considérable pour l’enjeu sécuritaire dans la région. Évidemment, cela se concrétise par un surarmement par rapport au niveau de tension. Ensuite, l’État profond, c’est-à-dire l’état-major (pour ne pas dire le chef d’état-major Saïd Chengriha), a besoin d’une force qui n’est pas forcément celle des diplomates algériens comme Ramtane Lamamra ou du président Abdelmadjid Tebboune. D’une certaine façon, on a la confirmation que le président Tebboune est un peu sous curatelle du chef d’État-major, d’autant plus qu’il semble que son état de santé, comme le président Bouteflika, soit défaillant, ou en tout cas qu’il n’a plus la plénitude de ses moyens comme avant 2019. “Les autorités algériennes ont besoin de donner l’impression que la tension au Sahara est aussi vive que la tension au Sahel” On est donc dans une logique où les autorités algériennes ont besoin de temporiser ou de donner l’impression que la tension au Sahara est aussi vive que la tension au Sahel. Les Algériens, du reste, ont besoin aussi de justifier le changement de la Constitution en novembre 2020, les autorisant à avoir une action extérieure à leurs frontières, et donc à militariser la frontière au sud avec le Mali et au sud-ouest avec le Maroc, dans les provinces du Sud, au Sahara et/ou même avec la Mauritanie. Comment est-ce que le Maroc et l’Algérie peuvent parvenir à régler leurs différends ? Je crois beaucoup au changement générationnel au sein des forces armées algériennes. C’est sans doute la martingale qui pourrait être de nature à changer le rapport de force. Un changement générationnel et donc philosophique, qui n’est pas figé ni focalisé sur une hostilité envers le Maroc. Je crois que la jeune génération des militaires algériens a parfaitement conscience que le principal outil ou la principale nécessité pour l’armée algérienne de se renforcer, c’est la menace terroriste. Et c’est le rôle que devrait jouer l’Algérie dans la région. Cela justifie le fait que l’Algérie, nonobstant sa non-participation militaire aux opérations, soutient activement la junte militaire malienne dans sa lutte contre l’État islamique dans le Grand Sahara ou le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Donc je crois profondément que la première étape, c’est un changement générationnel des militaires.La deuxième étape, c’est sans doute de la part des acteurs internationaux, d’aider à ce que le régime algérien paraisse plus démocratique et intègre, avec davantage d’altérité ou de voix d’opposition, dans une logique qui consisterait à ce que l’on tienne compte du mouvement du Hirak. Même s’il ne se réunit plus régulièrement dans les rues d’Alger, ce mouvement de contestation n’en demeure pas moins fort dans son ressenti ou dans son absence d’intégration ou d’inclusivité politique, sociale et économique. Je crois que c’est comme ça qu’il faut voir les choses avec, là aussi, sans doute, le rôle que peuvent jouer les chefs d’entreprise, ceux qui ont été embastillés aux premières heures du mouvement du Hirak, ainsi qu’un certain nombre de responsables politiques. Ces personnalités, par la puissance ou la légitimité qu’elles ont acquises sur les marchés internationaux, pourraient jouer un rôle d’apaisement ou de médiation de manière à circonvenir un pouvoir militaro-économique concentré entre les mains des seuls militaires. Des militaires qu’on ne devrait pas laisser détenir le pouvoir politique, en plus des deux autres pouvoirs. Quid des gages de volonté que le Maroc pourrait présenter à l’Algérie en guise de de bonne foi ? Il y en a plusieurs. Premièrement, sans doute apaiser les tensions au sein des Nations unies, où l’ambassadeur marocain tente de répondre à l’ambassadeur algérien qui a tendance à jouer l’opposition systématique. Sans doute un des gages à apporter est une répartition des rôles entre le Maroc et l’Algérie parmi les dix commissaires de l’Union africaine, dans le cadre d’une présidence marocaine de l’UA. Et pourquoi pas d’ailleurs redonner à l’Algérie la présidence du Conseil de paix et sécurité (CPS), à condition, encore une fois, qu’il n’y ait pas de “prise en otage” de l’agenda sahélo-saharien dans le cadre du Conseil de paix et sécurité. L’autre gage de volonté pourrait être d’intégrer ou de trouver le moyen de ne pas s’opposer sur les deux projets structurants dont ont besoin les pays d’Afrique de l’Ouest en termes d’approvisionnement énergétique, et de ne pas avoir une concurrence entre les deux voisins maghrébins. D’un côté, le gazoduc qui relie Lagos à Tanger et de l’autre le projet qui relie Lagos à l’Algérie. Ce serait là suffisant pour établir un pont entre le Maroc et l’Algérie. Un pont appelé à être consolidé pour l’avenir. a écrit: