Actualités du Sahara Marocain

A deux mille kilomètres de Tindouf, la décision de l’Italie fait tousser. En présence “des autorités algériennes et de la communauté sahraouie”, Giovanni Pugliese, l’ambassadeur d’Italie à Alger a inauguré le 16 mai dernier un centre VFS-Global “temporaire” dans la ville de Tindouf située dans l’ouest de l’Algérie, à la frontière avec le Maroc et aux portes du Sahara. C’est la première fois qu’un pays étranger, en particulier de l’espace Schengen, ouvre un centre de traitement de demandes de visa à Tindouf. A Rabat, la diplomatie marocaine n’a pas encore réagi, mais cette ouverture suscite des suspicions d’asymétrie dans le traitement consulaire de l’Italie. Rabat s’étonne, Alger plussoie Cette initiative, qui devrait être reproduite dans d’autres villes algériennes, vise le “public algérien local, la communauté d’affaires mauritanienne, et les réfugiés sahraouis”. Mais elle est aussi présentée par l’ambassadeur italien à Alger comme une forme de “solidarité de l’Italie avec la cause sahraouie et les conditions des réfugiés dans les camps”, dans une déclaration à l’APS, l’agence officielle algérienne. Interrogée par TelQuel, une source consulaire italienne à Rabat coupe court : “Nous n’avons pas plus de commentaires à faire. Nous publierons un communiqué qui donnera en substance notre position officielle”, répond la représentation italienne dans la capitale qui a pourtant réclamé les questions en amont. Pour éteindre la polémique, l’ambassade d’Italie au Maroc s’est fendue d’un communiqué laconique : le centre temporaire, qui “vise à améliorer et simplifier la déposition des demandes de visas”, “restera actif pendant deux mois” et “ n’est aucunement lié à la position italienne sur la question du Sahara Occidental”. L’ambassade rappelle également le soutien de l’Italie aux résolutions onusiennes sur le Sahara, une position exprimée dans la déclaration sur le Partenariat stratégique multidimensionnel, signée le 1er novembre 2019 par Rabat et Rome. Des explications qui paraissent insuffisantes quand on sait que l’inauguration de cette antenne censée être temporaire s’est faite en grande pompe. Pire encore, pour exprimer une “solidarité avec la cause sahraouie”.Si la nouvelle fait tousser à Rabat, la presse algérienne a fait ses choux gras des déclarations de Giovanni Pugliese. De son côté, la diplomatie algérienne s’est emparée de cette inauguration pour conforter sa position sur le dossier du Sahara. Les justifications italiennes n’en restent pas pour le moins ambiguës. Un flou qui se dissipe vite si l’on se penche sur la convergence régionale des intérêts dans la Méditerranée. Un cadeau symbolique de Rome à Alger Pour étendre sa zone d’influence, l’Italie profite de la recomposition des partenaires de l’Algérie pour renforcer ses relations diplomatiques et économiques avec Alger. Outre sa rupture unilatérale avec son voisin marocain, celle-ci s’est brouillée avec deux partenaires privilégiés en Europe. D’abord avec la France, avec qui sa relation évolue en dents de scie sur fond de questions mémorielles et de crise énergétique induite par la guerre de la Russie — grand partenaire d’Alger — en Ukraine. Ensuite avec l’Espagne, qui a infléchi sa position sur le Sahara pour se rapprocher du Maroc avec des bénéfices d’ordres économique et migratoire. Un vide vite rempli par Rome, qui capitalise notamment sur l’arrivée au pouvoir de l’ultra-droite italienne et ses accointances idéologiques jusqu’aux plus hautes autorités italiennes. En novembre 2021, Sergio Mattarella, le président de la République, avait effectué une visite de deux jours en Algérie pour consolider l’axe Rome-Alger. Le 23 janvier dernier, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni effectuait une visite à Alger avec des perspectives gazières. Marchant sur les pas de son prédécesseur Mario Draghi, la dirigeante d’extrême-droite entendait ainsi prolonger le plan de l’Italie de profiter de sa position de premier exportateur de gaz naturel en Afrique. Rome souhaite faire d’Alger un fournisseur de substitution au gaz russe, en profitant du gazoduc TransMed qui relie depuis 1981 l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.Sur la pointe des pieds, Rome a considérablement accru ses échanges avec l’Algérie, au point de supplanter des partenaires traditionnels d’Alger. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 8 milliards de dollars en 2021 à 16 milliards de dollars en 2022. “Un indicateur de rapprochement et le fruit des approches que nous avions adoptées pour consacrer une dynamique ascendante dans divers domaines de coopération”, a fait savoir le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de la visite de Giorgia Meloni. “L’ouverture de ce consulat est une décision politique de l’Italie envers l’Algérie au détriment du Maroc” Luis Martinez, spécialiste du Maghreb Pour Luis Martinez, spécialiste du Maghreb interrogé par TelQuel, c’est justement ce rapprochement qui explique l’inauguration du consulat italien à Tindouf : “Ce n’est pas tant l’ouverture du consulat qui est importante, mais le fait que, dans le renouveau des relations entre Rome et Alger, l’Italie intègre progressivement ce qu’on peut appeler des ‘attentes algériennes’. (…) C’est comme si l’Italie avait fait une sorte de cadeau symbolique à l’Algérie.” Également directeur de recherches au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, notre spécialiste identifie trois motivations italiennes pour un consulat à Tindouf. “La première est de montrer à l’Algérie que le renouveau stratégique qui se met en place intègre le narratif algérien sur le Sahara occidental. Le deuxième point, c’est de montrer que l’Italie est sensible à la problématique du sud de l’Algérie, notamment la question sahraouie, mais aussi la question du Mali. Et troisièmement point, pour l’Italie, un consulat est aussi une manière de pouvoir obtenir des informations, recueillir des analyses, avoir des contacts humains importants avec des populations dans cette région”, assure-t-il. Bientôt un consulat d’Italie à Dakhla, Laâyoune ou Guelmim ? Ce nouveau rapprochement sur l’axe Rome-Alger est d’autant plus inquiétant qu’avec le changement à la tête de l’Italie, un virage sur le dossier du Sahara semble se dessiner. Tout de suite après son élection à la présidence du Conseil, Giorgia Meloni a visité, en septembre 2022, les camps de Tindouf. Cette visite intervenait un an après la publication de son livre-programme Io sono Giorgia (Rizzoli, septembre 2021) dans lequel elle reprenait la rhétorique du Polisario sur son droit à l’autodétermination. “La seule façon de réparer ce préjudice pour l’Italie est d’envisager, dans les plus brefs délais, l’ouverture d’un service consulaire équivalent à Dakhla, Laâyoune ou Guelmim” Jawad Kerdoudi, président de l’IMRI Interrogé par TelQuel, Jawad Kerdoudi, le président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), voit l’ouverture du consulat de Tindouf comme une alerte rouge. “Ce rapprochement entre les deux pays doit inquiéter le Maroc. On constate, avec les visites de Sergio Mattarella et de Giorgia Meloni, des déclarations sur les droits légitimes du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, selon leurs propres termes, en visant les importants contrats gaziers avec l’Algérie”, souligne-t-il. Et le président de l’IMRI de proposer : “L’ambassade d’Italie au Maroc est dans son rôle quand elle minimise ce qu’elle appelle un centre de services consulaires et une initiative purement administrative. Mais je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de Sahraouis qui s’y pressent pour une demande de visa. L’ouverture de ce consulat est donc une décision politique de l’Italie envers l’Algérie au détriment du Maroc. La seule façon de réparer ce préjudice pour l’Italie est d’envisager, dans les plus brefs délais, l’ouverture d’un service consulaire équivalent à Dakhla, Laâyoune ou Guelmim.” a écrit:

Vampiro a écrit:

Bonjour,

Est-ce que vous savez s'il y a déjà eu des liens entre les groupes Polisario et des groupes jihadistes (assistance, aide, entraînement, etc.) ?

Un grand merci !

Socket-error a écrit:

Les Macaronis cherchent la merde en en s’immisçant dans ce dossier ! Il faudra prévoir un battant et une carotte pour calmer leurs ardeurs !!

La division civile de la Cour d’appel de Londres a rejeté, mercredi 24 mai, la requête d’une association oeuvrant pour le compte du polisario, qui visait à attaquer en justice l’accord d’association Maroc - UK. Il s’agit d’un nouveau revers judiciaire pour cette association, après le rejet de sa requête en décembre dernier, par la Cour administrative de Londres. Consultée par Médias24, cette nouvelle décision “refuse l’autorisation de l’appel” fondée sur “une contestation présentée par l’association WSCUK (pro-”polisario”) aux “règlements d’exécution nationaux” donnant effet à l’Accord d’association Maroc - UK, “qui prévoit des tarifs préférentiels” à appliquer à certains produits originaires du Sahara, “soumis aux contrôles des autorités douanières du Maroc”. “La contestation est fondée sur l’affirmation selon laquelle le gouvernement a agi en dehors de la portée de ses pouvoirs en vertu de l’article 9, ou a agi de façon non conforme à l’article 28 du Trade act de 2018, lors de l’élaboration des règlements”, lit-on dans le document. Celui-ci indique que cet article 9 habilite le Trésor, sur recommandation du secrétaire d’État, à prendre des règlements pour “donner effet” aux arrangements conclus entre le gouvernement de Sa Majesté et le gouvernement d’un autre pays ou territoire, en conférant un taux préférentiel de droit à l’importation. L’article 28 prévoit que, dans l’exercice de toute fonction prévue à l’article 9, le Trésor et le secrétaire d’État “doivent tenir compte des arrangements internationaux auxquels le gouvernement de Sa Majesté au Royaume-Uni est partie et qui sont pertinents à l’exercice de cette fonction”. En réalité, l’Accord d’association n’est pas, en lui-même, l’objet de cette contestation. "L'appel ne peut être accordé" La Cour d’appel confirme la décision en premier ressort “détaillée, clairement articulée et soigneusement raisonnée”, qui se base sur le principe constitutionnel interdisant aux tribunaux anglais d'interpréter un traité international, “sauf lorsque le Parlement leur demande de le faire”. Pour la Cour d’appel, il n’y a “aucune erreur matérielle dans l’interprétation de la Déclaration commune à l’Accord d’association Maroc - UK”. "Conformément à l’autorité de la Cour suprême, le jugement en premier ressort a pris à juste titre comme point de départ l’exigence que le traité est interprété de bonne foi (...). Le premier jugement a conclu que l’interprétation de l'association pro-polisario "n’avait aucun sens et s’est heurtée au sens ordinaire du libellé du traité et à son intention évidente. Ni les questions de contexte ni les 'règles pertinentes du droit international' ne peuvent être utilisées pour passer outre le langage simple des traités". Ainsi, à la lumière de ces conclusions, "l’appel ne peut être accordé", estime la Cour britannique. "Des questions qui relèvent de la sphère internationale" Elle rappelle également que dans le premier jugement, la demande de la requérante n’a pas été considérée comme “justiciable” car “elle porte manifestement sur une contestation de la légalité de l’acte d’un Etat étranger” dont la nature ne peut être portée devant un tribunal national. L’argument de l’association pro-”polisario” est fondamentalement étayé par l’affirmation que “la présence du Maroc au Sahara” et que son exercice de contrôles douaniers là-bas sont illégaux en droit international. Pour la Cour d’appel londonienne, “traiter cet argument impliquerait de déterminer la légalité des actes d’un gouvernement étranger dans la conduite des affaires étrangères”. Elle confirme qu’il s’agit “essentiellement d’une question de souveraineté” et que l’Accord d’association Maroc - UK “ne viole pas la composante essentielle de l'autodétermination ou le droit immédiat à la souveraineté permanente sur les ressources naturelles”. Enfin, la Cour n’est “pas convaincue” qu’il y ait des “motifs impérieux” justifiant cet appel. Pour la justice britannique, elle n’a pas la compétence de “résoudre les controverses entre les parties du traité. Ce sont des questions qui relèvent de la sphère internationale”. a écrit:

RED BISHOP a écrit:

" ... "
Reste les confins mais comme il n'y a rien à en tirer on est pas presser

alphatango a écrit:

Rien ne presse? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas si la meilleure solution est une action rapide ou la patience.

Ce que je sais c'est que faire "la danse du ventre" pour obtenir un "le plan d'autonomie est une bonne base", est une grave erreur. Nous avons signé des accords hyper désavantageux avec l'UE pour avoir une sorte de reconnaissance tacite de notre souveraineté sur ce territoire pour, ensuite, nous rendre compte que ces accords ont un impact négatifs sur notre souveraineté.
Nous avons dillapidé nos ressources halieutiques pour quelques millions par an. C'est un crime pour rien. Nous n'avons rien.

Là, il se peut que nous ayons fait des concessions sur Sebta et Mellilia pour la petite phrase espagnole mais le prochain gouvernement retournera sa veste et ils nous diront "c'est ça la démocratie". On ne doit pas lacher nos droits sur la ZEE, on doit annuler tous les accords agricoles et de pêche avec l'UE et reorienter notre production vers la Grande Bretagne, l'Afrique de l'Ouest, la Russie, les pays du Golfe. Nous pouvons vendre autant de tomates en Grande Bretagne que dans toute l'UE à un prix significativement plus élevé.

On ne doit compter que sur nous-même. Il n'y a ni Total ni Xilink. Ces entreprises coloniales peuvent aller se faire foutre. Les investissements dans le domaine de l'energie doivent être Marocains ou par des entreprises venant de pays qui reconnaissent de manière incontestable notre souveraineté sur ces territoires (US ou GCC)... Même si le projet est au nord de Oued Noun. Surtout lorsque ces "projets" ne sont que des nouvelles formes de colonialisme où nous donnons notre sol et notre eau pour que d'autres profites d'une électricité à moindre coût. Il n'y a aucun transfer de technologie, aucune industrialisation du pays. Rien. On nous donnera des miettes de royalties.

Je sais aussi que ce qui presse, c'est la prise officielle et une présence physique permanente à Lagouira afin d'affirmer et sécuriser notre ZEE vers le Sud-Ouest.

alphatango a écrit:

Rien ne presse? Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas si la meilleure solution est une action rapide ou la patience.

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Le problème du Maroc c'est l'Algérie. c'est l'arme qui est disposée a être utilisé par l'Europe ou autre contre le Maroc.