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Sujet: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Ven 28 Sep 2007 - 14:56
Rappel du premier message :
L ' Histoire des Goumiers, de 1908 à 1956
(Note: je sais que ces troupes sont en fait des troupes francaises mais elles sont composées de Marocains et leur histoire fait partie de l'histoire militaire des Marocains, c'est pourquoi j'estime que leur place est ici. Note 2: On ne confondra pas goum et goumier: "Goum"n'est pas l'abréviation de "Goumier", mais représente un groupement de goumiers.)
Les goumiers n'existent plus de nos jours, que dans la mémoire des anciens. Ils ont pourtant eu une existance bien remplie. Au fil des ans, leur nombre va augmenter, et ils vont entrer dans la seconde guerre mondiale aux côtés des alliés. Voici les principaux moments forts de leurs cinquante ans d'existence:
- Naissance et régularisation.
La naissance de ces unités d'élite remonte à 1908, avec la création de six premiers goums qui formaient une sorte de gendarmerie irrégulière assurant des missions diverses sur le territoire marocain, telles que des patrouilles ou des missions de reconnaissance. Ils subiront dans ces missions leurs premières pertes en 1910, puis entreront dans Marrakech en 1912. La création des goums est alors considérée comme un succès et ils seront régularisés cinq ans après leur naissance, en 1913, ce qui les plaça sous l'autorité militaire française.
- De la première guerre mondiale aux portes de 39 -45.
Les goumiers ne sont pas intervenus dans la première guerre mondiale. Cependant, ils oeuvraient activement pour la France en maintenant l'autorité française au Maroc alors que le pays se dépourvait de ses troupes. Ils montraient que l'autorité française ne fléchissait pas. De 1918 à 1933, le contrôle des français s'étend aux régions montagneuses, ce qui entraîne une augmentation du nombre des goumiers: on passait de 25 goums en 1920 à 48 en 1933. Pendant ce temps, en 1925 - 1926, les goumiers sont engagés dans des missions contre la révolte du Rif. La composition des goums évoluent alors: certains goums sont entièrement montés à cheval, d'autres partiellement. Il faut cependant noter qu'il y avait très peu de goums méharistes. Les officiers français sont réduits à 2 par goum, parfois un seul. En 1933, le capitaine Boyer De Latour Du Moulin est sauvé par un caporal goumier au prix de sa vie. C'est cet évènement qui semble confirmer sa fonction de futur Résident Général. (pour plus de détails, voir sa biographie). Cette même année, les gouiers subiront des pertes importantes aux combats du djebel Sagho, lors de l'ultime campagne de pacification: le 34eme goum perdra la moitié de son effectif et presque la totalité de ses cadres français. On recense dix goums engagés dans ces opérations de pacification et 25 autres dans le moyen Atlas.
A l'aube de la seconde guerre mondiale, on envisage d'employer les goumiers hors du Maroc pour participer à de diverses campagnes. (voir pour cela la rubrique "les campagnes de la 2nde guerre mondiale"). Ce n'est qu'en 1937 que les différents goums (plus de 57...) vont voir leur numérotation réorganisée. On crée ainsi des goums auxilliaires pour que chaque goum puisse établir un second, voire un troisième goum de réserve. Chaque goum de réserve porte le même numéro que le goum dont il est issu, précédé de 1 ou de 2 selon le nombre de goums de réserve.
- L'entrée en guerre interrompue des goumiers
A la mobilisation de 1939, on dénombre 126 goums. Les trois Groupements de Tabors Marocains (GTM) sont envoyés à la frontière Lybienne, au sud de la Tunisie. Ils participeront avec succès à l'attaque d'un poste italien du 24 au 26 juin 1940. Cependant, la France, en difficulté avec les défaites de la "guerre éclair" va signer l'armistice le 22 juin 1940. Les goumiers se trouvent alors en difficulté: ils risquent d'être désarmés. Les accords d'armistice réduisent la force militaire. Le général Guillaume décide alors de camoufler les goumiers en une force de police intérieure ("mehallas chérifiennes") pour échapper à la surveillance des commissions d'armistice. On fait face aux réductions d'effectifs en créant des "travailleurs auxilliaires" (d'autres goums déguisés).
Cependant, en fin 1941, le général Guillaume organise 4 GTM de trois tabors chacun et dix autres tabors sont regroupés dans les montagnes du Maroc où du matériel a été caché et dans lesquelles ils sont formés. On les prépare aux offensives futures. En novembre 1942, 102 goums sont prets à entrer en campagne.
- La reprise des combats, 1943
A partir de la remilitarisation de l'armée d'Afrique du Nord en 1943, les Goumiers vont être de tous les combats.
La Tunisie, tout d'abord, où, au sein de la Division de Marche du Maroc ils vont combattre les Italo-Allemands sur la dorsale, puis jusqu'a la reddition des forces de l'Axe au Cap Bon. Les assauts seront lancés avec de telles forces qu'ils enthousiasmeront les officiers alliés. Le Général Alexander leur rendra hommage et le Général Patton, spécialiste des actions rapides et en force, demanda à l'Etat Major Français de lui adjoindre un Goum pour son attaque sur la Sicile. Le 4e Tabor lui fut accordé. Il protégea son flanc droit lors de sa progression sur Palerme et sur Messine. Ces troupes étant montagnardes, elles excellaient dans les progressions dans les régions accidentées, là ou les véhicules à moteur ne pouvaient pas passer. Les 1e, 2e et 3e GTM sont restés au Maroc où ils complètent leur équipement et leur entraînement. La Campagne de Sicile s'achève pour le 4e Tabor, et lui aussi est renvoyé au Maroc où il va reprendre ses activités de maintien de l'ordre.
En Tunisie et en Algérie se forme le CEF (Corps Expeditionnaire Frannçais) Les Alliés ont débraqué en Italie et dans leur marche sur Rome, les forces Italiennes vont cesser le combat les unes après les autres. Les Allemands, quant-à eux, s'accrochent aux flancs des montagnes, et bientôt les Alliés vont être arrêtés par la ligne Gustav et son bastion principal du village de Cassino. Contrairement à ce qui a été dit, les Allemands n'avaient pas fortifié le monastère et se tenaient hors d'un rayon de 300 mètres. Les attaques Anglo-Américaines se brisèrent sur les positions tenues par les paras allemands, les fameux «Diables Verts». Malgré la destruction du monastère par l'artillerie et l'aviation alliée, les Anglo-Américains ne progressent pas d'un mètre. La forteresse reste inexpugnable en dépit du sacrifice des Polonais et des furieux assauts des Néo-Zélandais et des Canadiens. Le Général Juin, commandant du CEF, propose alors pour la 3eme fois à l'Etat Major du Général Clark son plan pour percer la ligne. Il visait à contourner Cassino et le prendre à revers grace à l'occupation des pics de montagne environnants. Ce n'etait pas partie facile et les Goumiers étaient bien sûr en pointe. Accompagnés de leurs fidèles «brels», des mulets chargés de matériel, les Goumiers subirent de lourdes pertes dans l'assaut des pentes des Apennins. Pourtant, ils avancaient toujours, attaquaient les positions à la grenade et à l'arme blanche, ils s'étaient spécialisés dans les combats de nuit. Redoutables tireurs, ils avaient une vue perçante aux heures de chasse dans l'Atlas. Les Goumiers chargés du service des pièces de mortier le font sans appareil de visée et règlent à l'oeil leur arme. Le premier coup est trop court, le deuxième, trop long. Le troisième fait mouche. Les Goumiers ne craignaient pas l'ennemi, alors qu'il est interdit de singaler sa position la nuit (les véhicules roulant feux éteints), les Goumiers allument de grands feux de bivouacs au flanc des collines...sous les yeux même des Allemands, affichant clairement leur mépris de la mort. Les goumiers emplissent leurs ennemis d'effroi, la sauvagerie de leurs assauts et le fait qu'ils fassent très peu de prisonniers provoquent des réactions chez l'ennemi, qui cherche à éviter le combat contre ces «combattants du Diable», tel que les appèle le Maréchal Kesselring. Afin de les dissimuler, on dote les Goumiers du fameux casque US Modèle 17 «plat à barbe» afin de les faire passer pour des soldats du Commonwealth.
Mais cela ne suffit pas. Les Goumiers forcent encore et toujours la défense allemande. Le Garigliano est franchi et les Goumiers ouvrent la route de Rome, où les alliés entrent le 4 juin 1944. Le CEF a rempli sa mission et les généraux Clark et Alexander adressent leurs félicitations aux Goumiers du Général Guillaume. Petit à petit, le CEF est retiré du front car une autre campagne les attend.
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Dernière édition par le Ven 28 Sep 2007 - 14:59, édité 1 fois
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Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Jeu 30 Juil 2009 - 0:28
De la région de Taroudant à Houara plus éxactemet Comme les soussis peuvent appeler ( Bihi ) quelqu'un qui s'appelle ( Brahim ) , les houaris font de même mais avec ( Bouieh ) au lieu de ( Bihi )
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Jeu 30 Juil 2009 - 0:40
Bouieh j´en ai connu a laayoune,de vrais sahraouis
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Jeu 30 Juil 2009 - 0:49
Oui , c'est un nom 100% sahraoui Y avait-il des goumiers marocans des régions du sud ??
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 16 Aoû 2009 - 18:40
Tenue d'un goumier marocain En 1944
reese Colonel
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 25 Oct 2009 - 13:48
BOUBOU General de Division
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 25 Oct 2009 - 22:51
Des soldats marocains (goumiers) qui ont combattu pour la France lors de la Deuxième guerre mondiale. (Photo : AFP)
Regardez comme ils sont magnifique
Que Dieu les ait en sa sainte miséricorde.
BOUBOU General de Division
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 25 Oct 2009 - 23:01
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Lun 26 Oct 2009 - 11:54
Citation :
Paris, le jeudi 22 octobre 2009
Profanation du cimetière de Montjoie-Saint-Martin
Réaction d’Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants
Huit tombes de soldats de la 2e Division blindée ont été profanées, en début de semaine, dans le carré musulman du cimetière de Montjoie-Saint-Martin (Manche).
Alors que notre pays commémore le soixante-dixième anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, c'est avec émotion et respect qu’Hubert Falco s'incline devant la mémoire de ces huit soldats morts pour la France.
Ils avaient quitté leur Maroc natal pour s'engager dans l'armée de Leclerc et libérer notre pays : la communauté nationale leur doit une indéfectible reconnaissance.
Porter atteinte à la sépulture de ces héros, c'est s'attaquer aux valeurs mêmes de la République. C'est enfreindre l'une des plus anciennes prescriptions de l'humanité qui commande à chaque homme de respecter le sommeil des morts.
Hubert Falco demande instamment aux enquêteurs de se mobiliser pour trouver rapidement les auteurs de ces actes inqualifiables et de les déférer devant la justice qui les sanctionnera avec la plus grande fermeté. La France ne saurait tolérer que se perpètrent de tels actes.
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Ven 25 Déc 2009 - 23:24
la division "bila khaouf , wala chafa'a" , ...pauvre allemand
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Sam 2 Jan 2010 - 20:28
BOUBOU a écrit:
Des soldats marocains (goumiers) qui ont combattu pour la France lors de la Deuxième guerre mondiale. (Photo : AFP)
Regardez comme ils sont magnifique
Que Dieu les ait en sa sainte miséricorde.
Oui, ils sont magnifiques. Ils ont versé leur sang et donné leur vie pour un pays qui n'est pas le leur. Mon père était parmi eux. Il était à la 4ème Division de montagne (Monte Cassino) et nous contait souvent cette sanglante bataille et l'acharnement avec lequel les Marocains résistaient pour libérer cette région. Il participa, également, à la guerre des tranchées en Alsace et Lorraine où il y eut un terrible combat de corps à corps avec les Allemands. Il fut également envoyé en Indochine... Notre pays est fier de ses Vaillants Soldats qui ont toujours fait preuve de courage, ténacité et bravoure. Respects et Paix à leur âme
Fremo Administrateur
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Sam 2 Jan 2010 - 20:44
messages : 935 Inscrit le : 22/06/2008 Localisation : belgique Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 14 Mar 2010 - 13:49
Citation :
Le texte qui suit retrace le sort des soldats arabes de l'Armée française qui furent faits prisonniers par les Allemands en 1940. Il s'agissait de Tirailleurs algériens, marocains ou tunisiens
Au cours de la défaite de juin 1940, le flot de prisonniers de l’armée française atteint 1,8 million d’hommes, parmi lesquels plus de 60 000 combattants d’Afrique du Nord et des colonies, dont le sort va se révéler dramatique.
Aux yeux des Nazis, imprégnés d'idéologie raciale, ces militaires « indigènes » de couleur sont des « sous-hommes », pour lesquels ils n’éprouvent souvent que du mépris voire de la haine. Les 18 000 soldats marocains capturés par l’armée allemande doivent d’autre part assumer leur enrôlement volontaire, source d’hostilité supplémentaire de la part de certains Allemands.
Ainsi, les premiers instants de captivité se révèlent fatals pour quelques dizaines d’entre eux, en dépit des protections prévues par la convention de Genève pour tout prisonnier de guerre. M. Ennergis, tirailleur marocain fait prisonnier à Lille, fin mai 1940, rapportera ce témoignage poignant : « J’ai vu des Allemands fusiller sur place des Sénégalais. Beaucoup de mes camarades marocains l’ont été aussi parce que les Allemands savaient que nous étions volontaires, contrairement aux Algériens qui étaient des appelés. Je n’ai eu la vie sauve que grâce à mon jeune âge, en faisant croire aux Allemands que les Français avaient voulu enrôler de force mon père et que j’avais pris sa place pour le sauver. »
Le 30 mai 1940, dans la même région, à Febvin-Palfart, 32 soldats marocains sont lâchement assassinés par des soldats SS, dans des conditions obscures. Ces soldats prisonniers semblent avoir été tués alors qu'ils se trouvaient en transit. Exténués par une marche forcée et refusant peut-être d'aller plus loin, « (...) les malheureux durent creuser leur tranchée avant d'être exécutés, puis jetés pêle-mêle dans leur tombe, enchevêtrés les uns dans les autres. Ils furent recouverts par le dernier que les monstres exécutèrent, sa funèbre besogne terminée, et abandonnèrent sur le terrain face contre terre (...). Ils appartenaient au 254e régiment d'artillerie divisionnaire. 32 corps furent extraits de la tranchée et 15 seulement furent identifiés (...). Tous portaient le coup de grâce avec la nuque fracassée (...)». C'est ainsi que le maire du village de Febvin-Palfart , rapportera ce drame, en 1971, au cours de l'inauguration d'un monument communal élevé à la mémoire de ces soldats marocains, victimes de la barbarie nazie.
Les marches qui mènent les prisonniers « indigènes » vers les camps de regroupement peuvent ainsi se révéler périlleuses, comme l’illustre aussi le témoignage d’Ousman Aliou Gadio, un tirailleur sénégalais : « On nous a capturé le 20 juin au matin, ils nous ont emmenés à Lyon, on a trouvé là-bas les Français, les Marocains, les Algériens, tout le monde dans un bâtiment, un hangar. On est resté là quatre jours et ils nous ont dirigés sur Dijon, alors on a marché à pied. Ils ont tué 7 marocains avant d’arriver à Dijon. Tous ceux qui ne pouvaient plus marcher, ils tiraient sur lui (…) ».
UNE CAPTIVITE EPROUVANTE DANS LES FRONTSTALAGS DE 1940 A 1944
[size=7][size=12]Redoutant les maladies tropicales et la contamination raciale, ne voulant pas ainsi « souiller le sol allemand », les autorités du Reich nazi décident de ne pas transférer ces soldats « indigènes » sur leur territoire comme c’est alors le cas pour les autres détenus militaires français.
Prisonniers maghrébins, noirs africains ou indochinois sont donc internés en France, dans des camps appelés Frontstalags. Ceux qui ont été envoyés initialement en Allemagne ou en Pologne sont transférés dans ces mêmes camps, où les conditions de détention sont très dure.
En effet, le ravitaillement y est souvent déplorable et les prisonniers y survivent dans un dénuement total, exposés aux mauvais traitements de leur gardiens et à des travaux agricoles ou industriels exténuants. La tuberculose fait des ravages parmi ces hommes, quand ce n’est pas les balles allemandes.
Au Frontstalag n° 231, près de Véluché, dans les Deux-Sèvres, l’un des médecins français qui séjourne au camp racontera : « Des tirailleurs marocains ayant tenté de s’évader s’empêtrèrent dans les barbelés. Surpris par les sentinelles, celle-ci, au lieu de les reprendre et alors qu’ils imploraient grâce, les assassinèrent sans pitié à coups de revolver et de mitraillettes. Le soir, c’est 3 ou 4 cadavres que les médecins français eurent à enlever dans les fils de fer (…) Au cours des obsèques, le rite musulman fut pour leurs gardiens, une occasion de divertissement sadique et de prises de photos. » Lorsque l’armée allemande évacue ce camp, elle laisse enfouis sous les débris des baraquements les corps de 26 combattants marocains morts durant leur détention !
Au début de l’année 1943, les prisonniers « indigènes » de l’armée française connaissent une nouvelle injure à leur statut, puisque l’Allemagne remplace leurs gardiens allemands, réquisitionnés pour combattre les Soviétiques sur le front Est… Par des soldats de l’armée française, elle-même, obéissant au régime de Vichy !
En fonction du bon vouloir des autorités allemandes, la population française offre une aide active et fraternelle à ces malheureux prisonniers en leur apportant des vivres, des soins et un peu de réconfort. Certains facilitent même les évasions des Frontstalags. C’est ainsi que de nombreux soldats d’Afrique du Nord et des colonies, qui se sont évadés, rejoignent les rangs de la résistance française intérieure contre les forces d’occupation allemande. On compte, par exemple, une cinquantaine d’Africains dans le maquis du Vercors.
Leurs frères d’armes restés prisonniers dans les Frontstalags sont libérés pour la plupart en 1944
Dernière édition par iznassen le Dim 14 Mar 2010 - 13:57, édité 1 fois
iznassen Capitaine
messages : 935 Inscrit le : 22/06/2008 Localisation : belgique Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Dim 14 Mar 2010 - 13:55
Citation :
Des Marocains dans le camp de l'île Aurigny
La présence de maghrébins, raflés dans les rues de Marseille et conduits dans le camp de l'île Aurigny (Alderney), dans les ïles anglo-normandes, est attestée. Ils ont été amenés là pour travailler au sein de l'organisation Todt à la fortification des îles qui sont les seuls espaces du territoire britannique qui aient été conquis par les nazis. Très vite, ces camps de travailleurs, dont certains sont des volontaires, devient, avec l'isolement des îles, un véritable camp de concentration, au régime très dur et à la mortalité forte.
Les ZKZ
« Ils ont été ramassés comme des chiens pris par la fourrière [...] Parmi eux des Marocains arrêtés sur le Vieux Port à Marseille, d'anciens des Brigades internationales déjà confinés dans les camps de concentration du sud de la France, sont remis à l'occupant, "cédés" parfois comme main d'oeuvre bon marché par d'autres Français peu regardants aux conséquences éventuelles de leurs actes. Sur l'île, au même titre que les bagnards venus de Russie, d'Ukraine, voire même parfois de pays plus lointains encore, ils deviennent des personnes corvéables à merci. Ils sont utilisés aux tâches les plus ingrates [...] On trouve dans les équipes de bagnards des représentants de toutes les religions, de l'orthodoxe russe au musulman marocain et jusqu'à des prêtres catholiques... Les juifs ne sont pas les seuls croyants pourchassés. [...] Les anciens déportés du camp de Nordeney [un des camps de l'île] font état d'un contingent de 125 à 130 Marocains arrêtés sur le port de Marseille. Le docteur Jean-Joseph Bloch-Myrtil, âgé de 31 ans environ lors de son internement à Drancy, a été envoyé au camp de Nordeney à Aurigny en 1942. Il témoigne : [...] "[b]J'ai d'abord été employé dans un chantier [puis] j'ai été nommé médecin d'un groupe d'internés qu'on a appelé les ZKZ qui, pour la plupart, avaient été pris dans des rafles du Vieux Port à Marseille et qui comprenait surtout des Nord-africains... J'ai été leur médecin pendant trois mois... Le premier décès que j'ai constaté d'un Nord-Africain a eu lieu presque immédiatement après son arrivée au camp." [...] Maître Azoulay, qui sera président de l'Amicale des anciens déportés de l'île d'Aurigny par la suite, insiste sur le cas de Nord-Africains : " Si nous, Israélites, nous avons souffert et beaucoup souffert, il y a une autre catégorie de déportés qui a souffert davantage que nous, ce sont les ZKZ. C'étaient les Nord-Africains qui avaient été ramassés à Marseille. Ces gens, au lendemain de la Libération, sont devenus nous ne savons quoi. Ils ont été dispersés. Ils n'avaient pas de point d'attache, comme nous, à Paris ou dans de grandes villes. Mais si vous aviez pu avoir ici des puisés puisés dans le corps des Nord-Africains, je crois que vous auriez une notion encore plus exacte de ce qui s'est passé au camp d'Aurigny." Il est vrai que ce témoignage manque encore. Considérés comme des races inférieures, certains baganrds font l'objet d'une répresion accrue. Il ne s'agit même plus de haine mais de sadisme à l'état brut. Ce "cheptel" (car c'en est un pour les tortionnaires) vaut encore moins qu'un animal. »
extrait de Jean-Louis Vigna, Histoire d'un camp nazi, L'île d'Aurigny (Alderney), Editions Alan Sutton, 2002, ISBN 2-84253-790-4.
messages : 25558 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Jeu 25 Mar 2010 - 16:22
Je vous poste la bande annonce d'un reportage que j'aimerai particulièrement trouver sur le net.
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 22:56
bonjour à tous, je me présente, marwan 47 ans habitant en france... je suis historien amateur et pratiquant de l'histoire vivante (reconstitution historique militaire) et responsable d'un modeste groupe qui essaye de faire revivre, de maniére didactique et pédagogique, le quotidien d'un Goum Marocain lors de la seconde guerre mondiale afin que les jeunes générations aient concsience de l'histoire de ces hommes et leur grande contribution à la défaite du nazisme. à la différence des rares autres groupes qui représentent les Goums au travers leurs officiers, sous-officiers et cadres français (sans aucun marocain dans les rangs), nous, nous tentons de restituer le quotidien des Goumiers "indigénes" et nous somme le seul groupe de france à représenter les Goumiers Marocains Musulmans. je me présente donc à vous pour vous faire part de notre travail afin d'avoir votre avis quand à notre crédibilité historique, et dans l'espoir d'avoir un peu de soutien morale car nous somme un peu seul et isoler dans notre démarche au sein de la reconstitution historique française. merci à vous cordialement marwan
Fahed64 Administrateur
messages : 25558 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 23:05
Bienvenu Marwan et merci pour ta contribution
J'ai plusieurs question, vous êtes un groupe d'amateur si j'ai bien compris, de combien de personne se compose votre groupe? Vous montrez vous en publique ou vous restez simplement entre vous? En tout cas votre démarche est formidable
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 23:14
nous somme 5 et nous évoluons en public lors de festival d'histoire vivante sur la seconde guerre mondiale, faisons aussi des sorties (rendonnée et vie terrain comme à l'époque avec matériel d'époque) entre nous afin de réaliser des reportage photos à but pédagogique pour des expositions.
Fahed64 Administrateur
messages : 25558 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 23:16
Tout type d'exposition ou seulement à but pédagogique dans les écoles par exemple? Comment sa marche, avez vous le soutient des pouvoirs publique? Genre subvention ou autres? Comment est accueillie votre démarche auprès du publique ?
Merci pour toutes les réponses
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 23:30
des expositions lors des commémorations des grandes date de la libération de la france (liberation de la corse, débarquement de provence, combats des voges, libération de l'alsace) + des reportage photo sur forum "ww2" sur les combats des goumiers lors des campagnes de tunisie, sicile et italie. nous sommes totalement amateur et bénévoles, nous n'avons aucun soutien ni subvention des pouvoirs public, seul quelques association d'ancien combattant nous apporte leur soutien morale. le matériel et l'uniforme de chaque homme lui appartient et chacun de nous confectionne lui-même sa djellaba. notre démarche est bien perçu par le public "agé" notament en alsace où les goumiers furent les premiers à entrés dans villes et villages...chez les jeunes génération c'est souvent la surprise dù à la méconnaissance de l'histoire mais le "courant" passe vite.
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Avr 2010 - 23:42
lors des représentations historiques commémoratives et des expositions que nous animons, nous nous déplaçons gratuitement, nous ne reçevons jamais d'argent...en fait nous n'en demandons jamais (nous ne faisons pas du spectacle mais de l'histoire), tout ce que nous demandons c'est un coin où monté notre campement, de l'eau pour boire et pour la cuisine, du bois pour le feu de camp et cuire notre nourriture, et de la paille pour faire notre couchage.
Invité Invité
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Juil 2010 - 13:06
bonjour à tous,
J'ai rencontré dernièrement un Monsieur d'origine marocaine qui revend des bijoux et de l'artisanat marocain. Cette personne très cultivée m'a indiqué que le motif à petites rayures devenu réglementaire en fin de la 2éme guerre mondiale dans l'armée francaise est toujours fabriqué. Il s'agit du motif traditionnel du village de Chaoun et il s'appelle d'ailleurs motif chaouni. Ces djellabas étaient utilisées jusque dans les années 60 par une branche de la police marocaine type police municipale/rurale. je suis donc à la recherche de contacte pour obtenir un lot de ces djellaba "chaouni"...merci à vous pour votre aide.
le 25 septembre prochain nous auront enfin la possibilité de commémorer les goumiers lors de la journée nationale du souvenir des soldats "indigénes" de l'armée francaise (en france) : ce camp aura lieu à Courcouronnes en région parisienne (départ.91), le but est bivouac avec venue des écoles du canal (les petits vont voir reconstituer leurs grands pères et apprendre ce qu'ils ont réalisés pour la france). l'ensemble sera pédagogique , nous participerons aussi à la commémoration du samedi aux troupes indigènes en présence d'anciens de l'armée d'afrique. tellement peut de commune font quelques chose à cette occasion que le maire de courcouronnes tiens à notre présence pour que cette date soit apprise par les jeunes génération. donc : camp/bivouac avec démonstration, un truc vivant avec les chèvres et le bouc et une immersion complete comme à l'époque. la base : septembre 1944 quelque part un groupe du 4eme groupement tabors marocains s'arrête pour quelques jours dans une ferme durant l'avance alliés. vie quotidienne, entretien du matériel, échange avec les civils"... je vous ferez parvenir un petit compte rendu et des photos si cela vous interresse. amicalement marwan
Yakuza Administrateur
messages : 21656 Inscrit le : 15/09/2009 Localisation : 511 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Juil 2010 - 14:10
une tres bonne initiative marwan,bien sur qu´on est interessés
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Juil 2010 - 14:37
merci
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Juil 2010 - 14:40
BRAVO marwan pour cette belle initiative.
Pour ton info, le musée national des GOUMS se trouve au chateau de MONTSOREAU, à CHINON...
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 ) Mar 6 Juil 2010 - 17:45
merci pour cette info
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Sujet: Re: Les Goumiers Marocains (de 1908 à 1956 )