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Sujet: Industrie de defense Française Jeu 26 Juil - 18:22
Rappel du premier message :
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Renault Trucks Defense rachète le Français Panhard Publié le 26 juillet 2012, à 18h23
Volvo a annoncé l'acquisition par sa filiale Renault Trucks Defense du constructeur de blindés légers Panhard, entamant la consolidation attendue de longue date du secteur de l'armement terrestre français.
La transaction, dont le montant n'est pas précisé, devrait être finalisée au quatrième trimestre 2012, une fois obtenu l'accord des autorités françaises, précise le constructeur automobile suédois dans un communiqué publié le 26 juillet.
Panhard a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 81 millions d'euros et un bénéfice d'exploitation de 9,4 millions, et emploie environ 300 personnes.
Cette acquisition, qui permet à Renault Trucks Defense d'élargir sa gamme vers les blindés légers, donne naissance à un nouvel ensemble face à Nexter, le fabricant des chars Leclerc dans lequel Thales pourrait prendre une participation.
Nexter, qui avait discuté rapprochement avec RTD et Panhard l'an passé, s'est tourné vers des groupes hors de France, comme les allemands Rheinmettal et Krauss-Maffei Wegmann (KMW), l'italien Oto Melara (Finmeccanica) et le finlandais Patria.
La consolidation du marché de l'armement terrestre en France, voire en Europe, paraît de plus en plus souhaitable pour faire face à la concurrence internationale dans la course aux contrats dans les pays émergents au moment où les budgets de défense se réduisent en Europe.
RTD, qui affiche un carnet de commandes de 1,2 milliard d'euros dont les deux tiers en France, espère réaliser à terme la moitié de son chiffre d'affaires à l'export.
La division de Renault Trucks avait dit en juin tabler sur un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros d'ici 2015 contre 300 millions en 2011 grâce à une accélération de ses ventes à l'export et à la mise sur le marché de nouveaux blindés.
Panhard, spécialiste du véhicule blindé léger (VBL), dont 2 300 exemplaires sont en service dans 16 pays, est le plus petit des trois principaux acteurs du secteur en France, avec un chiffre d'affaires d'un peu moins de 100 millions d'euros en 2011, soit dix fois moins que Nexter.
Panhard a été racheté en 2005 à PSA par le fabricant de 4x4 Auverland, que Christian Mons dirigeait depuis 2001 après plus de dix ans chez Thomson-CSF, dont est issu Thales. La gamme d'Auverland a été intégrée à celle de Panhard, spécialisé dans les blindés jusqu'à 12 tonnes.
La famille Cohen détient 83 % de Panhard, Christian Mons 10 % et l'investisseur Pierre Delmas le solde.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Ven 7 Fév - 18:44
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France launches pre-development of militarised H160
Emmanuel Huberdeau, London - Jane's Defence Weekly
06 February 2020
The H160M will replace a large number of existing helicopter types in service with the French armed forces, with deliveries set to begin in 2026. Source: Airbus Helicopters
The French Ministry of the Armed Forces announced on 6 February the launch of the pre-development phase for the military version of the Airbus Helicopters H160 rotorcraft. The contract for the H160M Guépard was actually awarded to Airbus Helicopters and Safran Helicopter Engines on 30 December 2019.
The launch of the programme is scheduled for 2021 and the first Guépards should be delivered from 2026. Two years ahead of the initial planning.
Under the pre-development contract Airbus Helicopters and Safran Helicopter Engines will specifically work on the H160M avionics, sensors, and cargo area accommodations according to the French ministry of the Armed Forces. Airbus Helicopters and Safran Helicopters will also work on the Guépard's navalisation. Studies are being conducted in parallel on the H160M future maintenance plan.
Prior to launching production of the H160M, the contractors should also work on integrating self-protection equipment and a weapons suite including the Sea Venom anti-ship missile, pod mounted and door machine guns. According to the full-scale model of the Guépard ("Cheetah") unveiled by Airbus Helicopters in May 2019, the militarised version of the H160 will also feature deflectors on the engine air outtakes to reduce the helicopter's thermic signature.
The H160M has officially been selected by the French ministry of the Armed Forces in 2019 within the frame of the Hélicoptère Interarmées Léger (Joint Light Helicopter) programme. It will be used by all three branches of the French Armed Forces replacing the Gazelle, Panther, Dauphin, Lynx, Alouette III, and Fennec fleets. The Navy, the Air Force, and the Army will operate a common platform, only equipment and weapons will be adapted to each branches' specific needs. In total France should order 169 H160Ms including 80 for the army, 49 for the navy, and 40 for the air Force.
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 18 Fév - 17:14
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18.02.2020
Requiescat In Pace? La seconde vie des TRM 2000 grâce au programme de Réparation Industrielle Privée
Le programme RIP (pour "Réparation Industrielle Privée" et non pas "Requiescat In Pace", quoi que vu l'âge...) vise à prolonger la durée de vie opérationnelle des TRM2000, entrés en service entre 1982 et 1992, et qui comptent ainsi entre 28 et 38 ans de service sur les théâtres d’opérations les plus exigeants (photos Saint-Nazaire).
Le TRM2000 est un véhicule qui n’est plus soutenu, dont les pièces de rechange ne sont plus produites, et qui est confronté à de nombreuses obsolescences.
Comme le précise Arquus dans un communiqué de ce jour, "le programme de Réparation Industrielle Privée (RIP) du TRM2000 est le 7e programme de soutien camion pris en charge par Arquus, après les six programmes RIP compris dans le contrat MSSPL (Marché de Soutien en Service Poids Lourds). Il est le fruit d’une étroite collaboration avec la SIMMT, le SMITer, le Bureau Conduite des Contrats et Partenariats Industriels (BCCP) et la 13e Base de Soutien du MATériel (BSMAT), qui a également rénové 15 TRM2000 dans le même temps".
Il y a déjà un mois (le 13 janvier), le site Arquus de Saint Nazaire a remis les 15 premiers TRM2000 aux équipes de la Structure Intégrée du Maintien en Condition Opérationnelle des Matériels Terrestres (SIMMT) et du Service de la Maintenance Industrielle Terrestre (SMITer).
Outre Saint-Nazaire en charge de la rénovation de Véhicules Légers de Reconnaissance et d’Appui (VLRA) et de TRM2000, plusieurs sites Arquus sont actuellement engagés dans des programmes de réparations industrielles. Le Centre de Production de Véhicules Militaires de Limoges a la responsabilité d’un programme de rénovation de GBC180 et GBC (Sherpa) ADR, dont le 500e exemplaire a été récemment livré aux forces. Le Centre de Maintien en Condition Opérationnelle de Fourchambault, enfin, est en charge de RIP sur les CBH 385 citerniers du service des essences des armées (SEA), des TRM10000 CLD et APD. Marolles-en-Hurepoix, enfin, assure la réparation de boîtes de transfert pour des GBC180.
200 TRM2000 doivent être rénovés d'ici à la fin 2021. L'objectif est de rééquiper les forces de souveraineté. Les 30 premiers véhicules, dont les 15 produits en parallèle par le SMITer, devraient partir, en mars prochain, pour la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 20 Fév - 19:02
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Le programme MGCS (char du futur) va enfin enclencher la première
Par Michel Cabirol | 20/02/2020, 6:00 | 280 mots
Les études importantes vont commencer en 2025, puis un démonstrateur verra le jour entre 2025 et 2030 et, enfin, un char opérationnel sera opérationnel en 2035 pour remplacer les Leclerc. (Crédits : DR)
L'Allemagne et la France vont lancer une étude d'architecture sur le programme MGCS (Main ground combat system) en mars, voire avril.
Le programme MGCS (Main ground combat system) va enclencher la première dans très peu de temps. Alors que les industriels (Nexter, Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall) ont remis leur offre, l'Allemagne et la France vont lancer une étude d'architecture en mars, voire avril, selon l'entourage de la ministre. Ce qui confirme le calendrier déjà évoqué à l'issue du conseil ministériel franco-allemand du 16 octobre à Toulouse. "Les études importantes vont commencer en 2025, puis il y aura un démonstrateur entre 2025 et 2030 et, enfin, on aura un char opérationnel en 2035" pour remplacer les Leclerc, explique une source proche du dossier. Et d'expliquer que "le char de combat du futur est un projet qui avance bien". D'autant plus que l'Allemagne veut montrer en tant que chef de file du MGCS qu'elle fait avancer ce programme en coopération.
"Nous avons trouvé un accord industriel entre Rheinmetall et KNDS sur qui fera quoi", a rappelé une source proche du dossier. L'étude d'architecture a été divisée en neuf piliers partagé entre les trois industriels avec un équilibre coûts et charges de travail à parité entre la France et l'Allemagne : trois piliers pilotés par Nexter, trois piliers par Krauss-Maffei et trois piliers pour Rheinmetall. Pour l'entourage de la ministre, "il est normal qu'on ne mette pas la même intensité" sur le MGCS que sur le SCAF (Système de combat aérien du futur). En outre, il est plus facile de développer un char qu'un avion de combat beaucoup plus complexe et, surtout, le temps de développement est beaucoup moins long. D'où l'urgence pour la France de privilégier le SCAF, qui est donc la priorité du moment.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 26 Fév - 18:49
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En vue du remplacement des VBL de l’armée de Terre, Arquus veut commercialiser son blindé Scarabée en 2020
par Laurent Lagneau · 26 février 2020
Le suédois Volvo Group aurait bien eu tort de se séparer d’Arquus [ex-Renault Trucks Defence] comme il en avait eu l’intention en 2016. En effet, le spécialiste français de l’armement terrestre vient de connaître une nouvelle année de croissance, avec un chiffre d’affaires affichant une hausse de 38% et 1,2 milliards d’euros de prises commandes.
Curieusement, le montant du chiffre d’affaires réalisé l’an passé n’a pas été précisé à l’occasion de la présentation des résultats du groupe. Mais, étant donné qu’il avait été de 500 millions d’euros en 2018, on peut donc en déduire qu’il s’est élevé à 690 millions environ.
Ces bons résultats s’expliquent par les livraisons de Véhicules Légers Tactiques Polyvalents-Non Protégés VT4 et surtout par la montée en puissance du programme SCORPION [Synergie du COntact Renforcé par la Polyvalence et l’Info valorisatiON] de l’armée de Terre, au titre duquel 92 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon lui ont été livrés en 2019.
En outre, Arquus profite également du programme CAMO [capacité motorisée] de la composante terrestre de la Défense belge, pour lequel deux véhicules de la gamme SCORPION ont été retenus, à savoir le Griffon et le Jaguar.
Dans le détail, Arquus a réalisé 58% de son activité en France, et donc 42% à l’exportation. Et cela grâce à des contrats au Canada [camions militarisés] et au Koweït [VAB Mark 3]. Justement, pour pouvoir exporter sans subir les tracasseries des autorités allemandes, le groupe a « francisé » son réseau de sous-traitants.
« Ces dernières années, nous avons ‘francisé’ un peu plus notre réseau de fournisseurs pour des raisons de souveraineté et pour s’affranchir également de certaines lois extra-territoriales qui pourraient nous freiner dans nos activités d’exportations notamment vis-à-vis de l’Allemagne », a en effet expliqué Emmanuel Levacher, le Pdg d’Arquus, rapporte l’Usine nouvelle.
Cela étant, Arquus ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Outre la poursuite des livraisons en cours dans le cadre du programme Scorpion, l’industriel vise, selon Les Échos, deux autres marchés concernant l’armée de Terre : celui relatif au renouvellement de 7.000 poids lourds 4×4, 6×6 et 8×8 [dont 80 devront avoir été livrés d’ici 2025 selon la Loi de programmation militaire en vigueur] et celui concernant le remplacement des Véhicules blindés légers [VBL] dans le cadre du projet VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement], pour lequel il a développé le Scarabee.
Pour le premier, Arquus a déjà eu l’occasion de présenter, un porteur logistique 8×8 innovant lors du dernier Forum Entreprise Défense. Et il en question qu’il en fasse de même avec des versions 4×4 et 6×6 de ce poids lourds à l’occasion d’Eurosatory, en juin prochain.
Quant au second, il n’est pourtant pas encore près d’entrer dans les faits, la LPM 2019-25 prévoyant la « régénération » de 730 VBL d’ici 2025. Cependant, l’armée de Terre espère pouvoir lancer la réalisation du VBAE dans le cadre de la seconde phase du programme SCORPION. C’est en effet ce qu’avait affirmé le général Charles Beaudouin, chargé des plans et des programmes au sein de son état-major [EMAT], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en mai 2018.
« Nous avons bon espoir de lancer ce programme pendant la LPM et peut-être – soyons fous! – de voir les premières livraisons avant son terme », avait-il en effet dit aux députés.
Quoi qu’il en soit, et afin de ne pas perdre de ne pas geler son projet, Arquus entend donc présenter une offre commerciale reposant sur le Scarabee, un véhicule qui concentre de nombreuses innovations.
Aérostransportable et « nativement hybride » car disposant à la fois d’un moteur thermique de 300 ch] et d’une propulsion électrique développant 103 ch [avec deux batteries pouvant récupérer de l’énergie lors des freinages], le Scarabee pourra évoluer en mode « furtif ». D’un gabarit très compact, il est doté deux directions indépendantes l’une de l’autre [le train arrière étant dirigé avec un joystick], ce qui lui donne un rayon de braquage inférieur à 5 mètres pour une masse de près de 8 tonnes.
Bénéficiant des derniers progrès en matière de matériaux composites et de procédés d’assemblage, le Scarabee offira à ses quatre occupants une protection balistique et anti-mines évolutive en fonction du profil de mission. Taillé pour le combat collaboratif, il pourra emporter différents systèmes d’armes, allant du canon multicalibre aux Missiles Moyenne Portée [MMP]. Enfin, il sera possible de l’associer à une remorque robotisée d’une capacité de 4 tonnes et pouvant être utilisée comme un robot mule indépendant.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 27 Fév - 17:39
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27/02/2020 12:34 | BOQUET Justine
Thales : des résultats en hausse tirés par Gemalto
Thales a présenté ses résultats annuels pour l'année 2019, avec un chiffre d'affaires en hausse de 18,4 Md€. Une performance largement portée par l'intégration de Gemalto dans le groupe.
Le 26 février, Patrice Caine a présenté les résultats de Thales pour l'année 2019. Une année qui se caractérise par un bon niveau de prises de commandes, concentrées en particulier sur le 4ème trimestre. Thales en ressort ainsi avec un chiffre d'affaires à 18,4 Md€, « en ligne avec l'objectif réajusté en octobre dernier », détaille Patrice Caine, PDG de Thales. Soit une croissance de 16,1% par rapport à 2018, largement portée par l'intégration de Gemalto au sein des activités du groupe. La croissance organique est ainsi estimée à 0,8%. Par ailleurs, Thales enregistre 19M de prises de commandes, en hausse de 18% (4% en organique). « 21 grands contrats ont été signé en 2019, dont 12 au 4ème trimestre », précise Pascal Bouchiat, directeur financier de Thales. L'ensemble de ces éléments permet ainsi à Thales de dégager une marge brute de 5,051 Md€ en 2019, contre 4,088 Md€ en 2018.
Défense.
Sur l'activité défense et sécurité, Thales enregistre un chiffre d'affaires de 8, 265 Md€, en hausse de 5,6% par rapport à 2018. La défense représente ainsi environ 40% des résultats du groupe. « 2019 a été une bonne année pour la défense », décrit ainsi Patrice Caine. Et ce avant d'ajouter : « La France a été active, soutenue par la loi de programmation militaire ». C'est ainsi que Thales s'est notamment vu notifier le contrat Archange, en collaboration avec Dassault. Thales a également remporté plusieurs marchés au Royaume-Uni, avec les frégates T31, le Watchkeeper et les sous marins. Sur l'export, Thales a décroché un contrat en Inde pour la fourniture de roquettes, et en Egypte pour des frégates.
2020.
« Le pipe est solide, en particulier dans la défense. Nous disposons d'un bon niveau de confiance », exprime Patrice Caine. En 2020, Thales entend par ailleurs capitaliser sur le spatial afin de retrouver un bon niveau de croissance. Il faut dire que sur la première partie de l'année 2019, les succès, dans ce domaine, n'avaient pas été au rendez-vous pour l'industriel. « Nous disposons d'une position de leader sur les satellites VHTS », met en avant Thales, qui compte s'appuyer sur la nouvelle gamme Space Inspire, des satellites reconfigurables depuis le sol, afin de séduire de nouveaux clients.
Concernant le contexte international, Thales est revenu sur les grands enjeux de l'année. Sur le plan du Brexit, l'industriel n'anticipe pas d'impact majeur pour son activité, dans la mesure où les filiales britanniques commercent principalement avec des acteurs situés hors d'Europe, aussi bien en matière de supply chain que d'export. Thales garde cependant à l'oeil l'évolution de la santé économique du Royaume-Uni, dans un contexte où certains marchés dépendent du secteur public, tels que les contrats de défense.
Sur le volet spatial, le vieux serpent de mer selon lequel il pourrait être pertinent de rapprocher les activités d'Airbus et de Thales a refait surface, à l'aune des résultats des industriels français dans ce domaine. Une idée repoussée par Thales, qui ne voit pas l'intérêt d'un rapprochement sur le spatial. Par ailleurs, Thales a souligné le fait que quand bien même une telle idée pourrait paraître pertinente aux yeux de certains, sa mise en place s'avèrerait beaucoup plus complexe, à la fois sur un plan politique et concurrentiel, la fusion de deux acteurs dominants pouvant être dénoncée. « Il n'y a pas de grands mouvements stratégiques de prévus », a souligné Patrice Caine, amusé par l'idée.
Dans le domaine de la Défense, l'année 2020 débute bien pour Thales avec la notification du contrat de démonstrateur pour le combat cloud du SCAF (système de combat aérien du futur). « C'est une formidable nouvelle pour l'Europe, nous allons y participer avec enthousiasme et volontarisme », a déclaré Patrice Caine. Thales attend par ailleurs la notification du contrat pour les capteurs qui seront embarqués sur le système, pour lequel l'industriel a bon espoir d'être sélectionné.
Coronavirus.
Enfin, alors que la question du coronavirus est sur toutes les lèvres, Thales a indiqué que les impacts pour le moment étaient extrêmement limités, mais que la situation devait nécessairement être surveillée, notamment sur le plan de la supply chain. « Il existe un enjeu pour les composants venants de Chine. Par ailleurs, l'arrêt total ou partiel de l'activité de fournisseurs pourrait être inquiétant », a ajouté Patrice Caine. « A date, l'impact est limité mais cela évolue jour par jour, il faut donc suivre cette évolution » avec attention, a-t-il complété.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 29 Fév - 18:52
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Dassault Aviation a volé vers un "record absolu" d'activité en 2019
Par Michel Cabirol | 27/02/2020, 17:22 | 1202 mots
En 2019 Dassault Aviation a enregistré 5,7 milliards d'euros de prises de commandes en 2019 (Crédits : Dassault Aviation K. Tokunaga)
Dassault Aviation a dévoilé un chiffre d'affaires de 7,3 milliards d'euros (+ 44% par rapport à 2018), "record absolu" pour l'avionneur, selon son PDG Eric Trappier.
Le record était attendu. C'est fait et annoncé depuis jeudi : le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a dévoilé un chiffre d'affaires de 7,3 milliards d'euros (+ 44% par rapport à 2018), "record absolu" pour l'avionneur avec comme emblème un trèfle à quatre feuilles. Il a notamment été porté par "une livraison record de Rafale", soit 26 avions de combat remis à ces trois clients export (Qatar, Inde et Egypte). L'export dans le domaine de la défense pèse pour 4,2 milliards d'euros dans le chiffre d'affaires 2019 (58%). Dassault Aviation a également livré 40 Falcon ainsi que des Falcon d'occasion pour une valeur de 2,2 milliards d'euros (30%), le solde étant généré par une activité défense France (900 millions). En 2020, Dassault Aviation volera mois haut : Eric Trappier prévoit une baisse du chiffre d'affaires avec 13 Rafale export et 40 Falcon livrés.
Comme d'habitude, la maison Dassault est bien tenue. La marge opérationnelle ajustée s'est élevée à 10,4%. Un bon résultat obtenu en dépit de la très forte hausse des frais de R&D (Recherche et Développement) autofinancés (527 millions d'euros en 2019 contre 392 millions en 2018), en raison du développement actuel de deux programmes Falcon, dont le 6X. Le résultat net ajusté a atteint 814 millions d'euros en hausse de 20%. Tout va pour le mieux pour Dassault Aviation, qui versera un dividende de 212 millions d'euros (25,4 euros par action contre 21,2 euros en 2018), une participation et un intéressement de 187 millions d'euros, et paiera 215 millions d'euros d'impôts sur les sociétés, dont 210 millions d'euros (98%) en France.
Dassault stabilise son activité Falcon
Sur un marché de l'aviation d'affaires qui reste difficile ou "compétitif", selon les termes d'Eric Trappier, Dassault Aviation a semble-t-il stabilisé sa production de Falcon autour d'un seuil de 40 appareils : 40 Falcon livrés en 2019 puis en 2020 (41 en 2018). l'an dernier, il a réussi à obtenir 40 commandes en 2019 (42 en 2018). Un bilan qui permet au constructeur de maintenir un carnet de commandes fin 2019 au-dessus de 50 appareils (53 Falcon pour une valeur de 2,33 milliards d'euros) même si le book-to-bill (ratio prises de commandes sur chiffre d'affaires) est négatif (0,78). Dassault Aviation a donc confirmé en 2019 l'arrêt de l'effritement de son carnet de commandes. Cela demande toutefois une nouvelle confirmation en 2020 mais Dassault Aviation se donne plusieurs raisons d'espérer.
L'avionneur continue de préparer l'avenir de son activité Falcon en poursuivant le développement du Falcon 6X, qui doit entrer en service en 2022, et celui du mystérieux Falcon en préparation, dont la présentation du projet est programmée cette année. Avec un "teasing" d'enfer d'Eric Trappier, qui n'a pas souhaité en dire beaucoup plus jeudi si ce n'est qu'il sera le premier Falcon à utiliser la nouvelle plateforme 3DExperience. Le programme 6X, en revanche, avance conformément "au planning", a précisé le PDG de Dassault, beaucoup plus disert sur ce programme. L'assemblage des voilures est en cours sur le site de Martignas tandis que l'assemblage du fuselage du premier avion est quant lui terminé à Biarritz. Les essais du moteur PW812D sont nominaux : six moteurs en phase de test, 1.400 heures d'essais ; plus de 150 heures réalisées sur banc volant et vol du 1er moteur de série.
Dassault Aviation mise également sur les Falcon militarisés. Il a livré au garde-côtes japonais les quatre premiers Falcon de surveillance maritime (sur les six commandés). En France, le constructeur a livré le deuxième Falcon 50 SurMar (sur quatre appareils), doté d'une trappe de largage de chaines SAR (Search And Rescue). Deux autres seront livrés cette année. En outre, le ministère des Armées a notifié fin 2019 une commande de deux Falcon 8X dans le cadre du programme Archange en vue de mettre en œuvre la Charge Universelle de Guerre Électronique réalisé par Thales (un troisième appareil en option). Enfin, Dassault Aviation prépare activement le marché de surveillance et intervention maritime baptisé Albatros (ex-Avsimar), qui est basé sur un avion d'affaires civil, le Falcon 2000 LXS. Il doit être notifié en 2020 et prévoit la livraison des trois premiers appareils d'ici à 2025.
Enfin, Dassault Aviation a beaucoup investi en 2019 dans le support des Falcon. Il possède désormais un réseau mondial de plus de 60 sites de maintenance pour les Falcon. En 2019, il a racheté en mars ExecuJet MRO Services (11 sites en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et en Australie, puis, en juillet, Ruag (deux sites en Suisse) et, enfin, en septembre TAG Maintenance Services (quatre sites en France, au Portugal, au Royaume-Uni et en Suisse. Des investissements qui ont permis d'être reconnu comme l'avionneur numéro un en terme de soutien sur le marché de l'aviation d'affaires, a commenté Eric Trappier,
A la recherche de nouveaux contrats pour le Rafale
Grâce au Rafale, Dassault Aviation, qui a livré 47 avions de combat à l'export depuis les premières commandes, vole en très haute altitude. S'il possède encore 75 Rafale dans son carnet de commandes à fin 2019 (47 à l'export et 28 pour la France), l'avionneur doit poursuivre sa quête de nouvelles commandes pour le Rafale (Inde, Suisse, Finlande, Egypte, Indonésie, Malaisie, Bangladesh...). Ses meilleures chances sont en Suisse et en Inde mais il n'est pas du tout exclu que le Rafale puisse séduire d'autres pays. Cet avion a fait largement ses preuves notamment en France et en Egypte en opérations.
En France, l'armée de l'air va à nouveau réceptionner entre 2022 et 2024 les 28 Rafale restants à livrer sur les 180 commandés, selon la loi de programmation militaire. Une nouvelle tranche de 30 Rafale (tranche 5) sera en principe commandée en 2023 et livrée entre 2027 et 2030. Fin 2025, l'armée de l'air et la Marine disposeront d'un parc de 171 Rafale, dont 42 Rafale Marine. En outre, Dassault Aviation a lancé en 2019 les premiers travaux du standard F4 et a obtenu l'affermissement en fin d'année dernière de la première tranche optionnelle du marché. Ce standard permettra d'accélérer le cycle de décision et d'engagement, d'améliorer ses capacités offensives comme défensives face aux nouvelles menaces. Il permettra également d'accroître l'interopérabilité tous milieux, par une connectivité accrue, aussi bien dans un contexte national qu'interallié, d'améliorer la préparation opérationnelle et le soutien en service. En 2019, Dassault Aviation, en tant que maître d'oeuvre, a obtenu la notification du contrat Ravel (RAfale VErticaLisé), un contrat important "de près de 2 milliards d'euros" pour soutenir les Rafale français sur une durée de 10 ans. Un contrat qui s'élève au total en comptant toutes les tranches à 3,4 milliards d'euros. C'est d'ailleurs le plus gros contrat signé en 2019 par l'avionneur sur un total de 5,7 milliards d'euros de prises de commandes en 2019 (5 milliards en 2018). Dassault Aviation sera le seul maître d'œuvre du maintien en condition opérationnelle (MCO) pour les équipements de l'avion (sauf moteurs et sièges) ainsi que les prestations techniques et logistiques renforcées. Au total, le carnet de commandes Défense France s'élevait à fin 2019 à 4,7 milliards d'euros (28 Rafale, contrat MCO Ravel pour le Rafale et le standard F4). En 2020, les principales flottes concernées par des contrats MCO verticalisé seront celles des Mirage 2000 et des Alphajet), Dassault Aviation a encore de quoi voir venir mais...
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Dim 1 Mar - 15:51
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Thales embarque à bord des futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la Royal Navy
par Laurent Lagneau · 1 mars 2020
Le groupe français d’électronique de défense Thales se porte très bien. Selon ses résultats publiés le 26 février, son chiffre d’affaires s’est élevé à 18,4 milliards d’euros en 2019 [+16,1% par rapport à 2018], grâce en partie à l’intégration de Gemalto au sein de ses activités. Et, l’an passé, il décroché 21 grands contrats, ce qui porte la valeur de son carnet de commandes à 19,1 milliards d’euros.
S’agissant de ses activités dans le domaine de la défense, Thales a réalisé un chiffre d’affaires de 8,265 milliards d’euros [+5,6%]. » 2019 a été une bonne année pour la défense », a commenté Patrice Caine, son Pdg. Et l’année 2020 suit la même tendance.
En effet, outre-Manche, la filiale britannique du groupe, Thales UK, vient de remporter un marché de 330 millions de livres sterling [environ 380 millions d’euros] visant à fournir les sonars et le mât de système de combat [Combat System Mast – mât optronique] des quatre futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Dreadnought sur lesquels reposera la dissuasion nucléaire du Royaume-Uni.
Ces navires seront donc dotés du sonar 2076 de Thales, est en réalité une suite intégrée de systèmes de sonar actifs et passifs, comprenant des antennes de flanc et remorquées. Les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] Astute de la Royal Navy en sont déjà dotés.
Ce contrat permettra de créer 170 emplois et d’en garantir 350 autres en Grande-Bretagne.
« La part des emplois créés par le contrat de sous-traitance confié à Thales UK sont hautement qualifiés et concernent la fabrication, l’ingénierie et la conception », a souligné le ministère britannique de la Défense [MoD].
Par ailleurs, ce dernier a confirmé qu’une nouvelle ogive nucléaire pour les missiles Trident embarqués à bord des SNLE de la Royal Navy allait être mise au point. Cette annonce a été précipitée étant donné qu’elle n’aurait pas dû être faite avant la publication de la revue de défense et de sécurité actuellement en cours.
« Pour garantir le maintien d’une dissuasion efficace tout au long de la vie opérationnelle des sous-marins de la classe Dreadnought, nous remplacerons notre ogive nucléaire existence pour répondre aux menaces futures », a ainsi déclaré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, le 25 février.
Pour rappel, les SNLE de la classe Dreadnought commenceront à entrer en service en 2030. Affichant un déplacement en plongée de 17.200 tonnes et une longueur de 152,9 mètres, ils seront armés par un équipage de 130 sous-mariniers. Ils disposeront de 12 tubes de lancement pour les missiles balistiques Trident 2D-5.
Pour Thales UK, il s’agit du second contrat important obtenu au Royaume-Uni en l’espace de quelques jours. Le 6 février, l’industriel a en effet été désigné pour fournir le système de combat des cinq futures frégates de type 31 destinées à remplacer les celles de type 23 actuellement mises en oeuvre par la Royal Navy.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 2 Mar - 20:28
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Armement : la France confrontée à un renversement d’alliance en Arabie Saoudite
Par Michel Cabirol | 02/03/2020, 6:00 | 1229 mots
Mohammed ben Salman snobe la France (Crédits : POOL New)
La France est hors jeu en Arabie Saoudite. Ses industriels de la défense sont de moins en moins consultés par Ryad pour les commandes d’armement.
De claques en désillusions, la France ne sait vraiment plus à quels saints se vouer en Arabie Saoudite pour s'attirer les bonnes grâces du prince Mohammed ben Salman, dit MBS. En matière de ventes d'armes, elle est aujourd'hui distancée par l'Italie, l'Espagne et la Corée du Sud, très proche de vendre des corvettes à bas prix à Ryad. Les Etats-Unis restent évidemment hors concours. Autrefois, la France fournissait régulièrement au Royaume en tant que deuxième source d'approvisionnement des navires de guerre pour sa flotte de l'ouest et des systèmes Crotale pour sa défense aérienne courte portée. Ce n'est plus le cas depuis l'arrivée du prince MBS, dont l'origine des incompréhensions entre les deux pays remonte notamment à la place d'ODAS dans la relation entre les deux pays. Cette société, qui organisait les ventes d'armes entre Ryad et Paris, est en voie de dissolution à la demande de MBS. Mais elle continue de gérer les contrats en cours d'exécution.
Les industriels français snobés
Autre temps, autres fournisseurs. Les industriels français ne sont même plus conviés à participer aux "appels d'offres" saoudiens. Naval Group a été superbement ignoré par Ryad pour une commande de deux bâtiments de transport amphibie. Négocié depuis cet automne avec Navantia, qui était en février en Arabie Saoudite pour faire avancer les négociations avec la SAMI (Saudi Arabian Military Industries), un contrat pourrait être signé d'ici à l'été, selon nos informations. Le groupe espagnol a d'ailleurs déjà vendu cinq corvettes Avante 2200. C'était une grande première. Sur les frégates, Navantia et Fincantieri ont été consultés mais pas Naval Group. Le groupe italien a quant à lui annoncé fin décembre avoir remporté un contrat avec l'armée américaine, pour la construction de quatre navires de guerre, des LCS (Littoral Combat Ship) de Lockheed Martin modifiées, à destination de l'Arabie Saoudite. Le contrat est estimé à 1,3 milliard de dollars. Bref, rien ne semble plus tourner en faveur de la France même si certains industriels ont obtenu quelques succès (Nexter, MBDA) en raison d'une meilleure compréhension de la situation locale et de bons réseaux de vente.
"Les dés n'arrêtent pas de tourner mais je suis plus inquiets par le péril jaune au sens large", analyse un expert de la région. Pour l'heure, la France tente de s'accrocher à la modernisation des frégates de Sawari II évaluée à près de 1 milliard d'euros, selon des sources concordantes. Mais là aussi, les italiens tentent d'imposer le radar multifonctions mobile Kronos de Leonardo au détriment des radars de Thales. Il faut dire aussi que la maintenance coûteuse des radars Arabel sur les frégates Sawari II a été un gros point de discorde entre Français et Saoudiens - Thales n'ayant pas pris en compte les demandes saoudiennes et les Saoudiens ayant négligé l'importance de la maintenance - et entre Naval Group et Thales, quelques fois frères ennemis à l'export. A entendre les uns et les autres, les torts semblent partagés entre Français et Saoudiens mais le mal est fait... Le groupe d'électronique tente toutefois de se donner une nouvelle chance en proposant son nouveau radar extrêmement performant, le Sea Fire, en cours de développement.
La France snobée, l'Allemagne désirée
Alors que la France fait des efforts pour normaliser ses relations avec l'Arabie Saoudite, elle est toujours aussi peu entendue par Ryad. Ainsi, la visite à Ryad les 16 et 17 janvier dernier de Jean-Yves Le Drian, qui s'est entretenu avec son homologue, le Prince Faisal bin Farhan Al Saoud, ministre des Affaires étrangères et Adel al Jubeir, ministre d'Etat pour les affaires étrangères, a été "désastreuse" sur le volet armement, selon un observateur. Le ministre des Affaires étrangères était pourtant arrivé avec une longue liste... Elle a fait un véritable four. Ce que le Quai d'Orsay a appelé dans un mémo une "déconvenue" est en réalité un changement d'alliance de la part de Ryad sans que Paris ne l'ait bien compris, semble-t-il.
Pourtant tout l'écosystème de défense avait été rempli d'espoir après l'entretien téléphonique le 17 septembre entre Emmanuel Macron et le prince héritier. Le président avait fermement condamné les attaques ayant visé des sites pétroliers à Abqaiq et Khurais par des drones houthis. Il avait alors réaffirmé l'engagement de la France en faveur de la sécurité de l'Arabie saoudite et de la stabilité de la région. Et en réponse à la demande des autorités saoudiennes, Emmanuel Macron avait confirmé à MBS l'envoi en Arabie saoudite d'experts français pour participer aux enquêtes destinées à faire toute la lumière sur l'origine et les modalités des attaques du 14 septembre.
Thales et MBDA ont donc proposé des systèmes pour contrer cette menace. La France a quant elle envoyé un radar de surveillance Giraffe Made in Sweden (Saab). Selon l'Etat-major des armées, "une cinquantaine de personnels de l'armée de l'air" participent à cette opération. Soit une très belle promotion du Made in France en Arabie Saoudite par le ministère des Armées au moment où Thales tente de vendre ses radars dans le royaume... Le ministère aurait voulu tirer une balle dans le pied de Thales qu'il ne s'y serait pas pris autrement.
La France doit-elle changer de stratégie avec Ryad ?
Mais cette parenthèse a été vite refermée. La visite du ministre saoudien des Affaires étrangères en Allemagne peut s'apparenter à une énorme claque pour la France. Alors que Paris est prêt à vendre des armes à Ryad (en vain !), le Prince Faisal bin Farhan Al Saoud a exhorté l'Allemagne à lever son embargo sur les armes. Un comble... Le gel sur les licences d'exportations et l'arrêt des livraisons doivent être effectivement renégociés entre partenaires de la coalition d'ici le 31 mars prochain. Maniant la carotte et le bâton en même temps, le ministre des Affaires étrangères a rappelé dans une interview à l'agence de presse allemande DPA "la haute qualité de l'armement" allemand mais a averti qu'il "existe d'autres sources où vous pouvez obtenir de tels armements". Et de conclure que "nous allons acheter ce dont nous avons besoin, où nous pouvons l'obtenir".
D'une terre généreuse pour l'industrie de l'armement française, l'Arabie Saoudite, tout comme l'Egypte, est devenue une terre stérile. Face à un tel renversement d'alliance, la France doit réfléchir à une nouvelle stratégie. Pourquoi continue-t-elle à apporter un soutien opérationnel à l'armée saoudienne sans en exiger une compensation industrielle pour prix de son engagement ? Puisque les Espagnols et les Italiens semblent les grands bénéficiaires du renversement d'alliance opéré par l'Arabie Saoudite, pourquoi n'apportent-ils pas eux ce soutien ? A Paris, certains réfléchissent à un durcissement de la politique envers Ryad, car pour l'heure, la France assume vis-à-vis de son opinion publique, des médias et des ONG son soutien tant au régime autocratique de MBS qu'à la guerre qu'il a déclenchée au Yémen. Sans aucun retour. Cet altruisme jugé de plus en plus suicidaire politiquement pourrait ne pas durer éternellement, surtout à l'approche des présidentielles de 2022.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 4 Mar - 17:46
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Spécialiste français de la vision nocturne, Photonis serait sur le point d’être repris par l’américain Teledyne
par Laurent Lagneau · 3 mars 2020
Depuis que la société d’investissement Ardian a fait part de son intention de s’en séparer, la pépite technologie française Photonis, spécialiste de la vision nocturne [entre autres] suscite la convoitise des groupes et des fonds américains… mais pas celle, visiblement, de leurs homologues tricolores…
S’agissant de la vision nocturne, Photonis a une longueur d’avance sur ses concurrents, notamment avec sa caméra CMOS Kameleon qui, primée par l’Association de l’Armement Terrestre [AAT] en 2015, permet de filmer en couleur pendant la nuit. Mais ce n’est pas tout : l’entreprise produit aussi des tubes de puissance pour les communications militaires ainsi que des composants du laser Megajoule, utilisé dans le cadre du programme « Simulation » de la dissuasion nucléaire française.
Autant dire que Photonis revêt une importance stratégique, comme l’avait reconnu, lors d’une audition parlementaire, en septembre dernier, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre. À cette occasion, ce dernier fit part d’intiatives en vue de maintenir l’entreprise sous pavillon français.
« Photonis est une société spécialisée dans l’intensification de la lumière. Nous n’avons pas décrété qu’elle ne serait pas stratégique, nous savons que le fonds Ardian cherche à la mettre en vente et nous avons demandé à deux maîtres d’oeuvre compétents en matière d’optronique, Thales et Safran, de se pencher sur le dossier. Soit ceux-ci s’entendent et rachètent cette entreprise, soit Ardian la revend à un fonds et, si celui-ci est étranger, nous appliquerons la réglementation en vigueur », avait expliqué M. Barre.
Seulement, les deux groupes français n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente… alors que, dans le même temps, 17 députés lancèrent un appel transpartisan pour éviter de voir Photonis et Latécoère [alors sous le coup d’une OPA lancée par le fonds américain Searchlight] passer sous contrôle étranger. « Notre autonomie stratégique repose sur notre aptitude à maîtriser des compétences scientifiques, technologiques et industrielles clés », avaient-ils plaidé.
S’agissant de Latécoère, la messe est déjà dite, Searchlight ayant réussi son offre publique d’achat, laquelle lui a permis d’acquérir 62,76% du capital de l’équipementier aéronautique. Quant à Photonis, le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, a assuré, mi-février, sur les ondes de Sud Radio, que ses services allaient examiner « toutes les options industrielles » et qu' »aucune décision » n’avait été prise « à ce stade ». Et d’ajouter : « Nous serons très attentifs au respect de nos intérêts de souveraineté. »
Mais, a priori, la solution qui tiendrait la corde serait celle avancée par le groupe américain Teledyne. Selon des informations révélées par le quotidien « Les Échos », ce dernier est entré en négociations exclusives avec le fonds Ardian pour le rachat de Photonis. Le journal précise que la valeur de l’opération serait d’un « peu moins de 500 millions d’euros ».
Ce rachat entre dans le cadre de la stratégie de Teledyne, qui veut développer ses activités dans l’optronique, les instruments de contrôle et l’imagerie.
« Après le rachat du fabricant des appareils de mesure des rayonnements nucléaires Canberra et Premium Analyse, spécialiste français de la détection du gaz tritium, par l’américain Mirion, nous sommes en passe de créer de nouvelles dépendances technologiques vis-à-vis d’acteurs étrangers très proches du ministère américain de la Défense », a déploré une source au fait du dossier dans les colonnes du quotidien économique.
Cela étant, en janvier, en réponse à l’appel lancé par les 17 députés, le Premier ministre, Édouard Philippe, a rappelé que de tels investissements étrangers sont « susceptibles d’être contrôlés au titre de la réglementation prévue par le code monétaire et financier », laquelle « s’applique quand trois critères cumulatifs sont réunis » [nature étrangère de l’investisseur, importance de la participation qu’il envisage de prendre dans une société et atteinte ou non aux intérêts nationaux].
Et M. Philippe d’ajouter : « Lorsque ces trois critères sont réunis, le ministre chargé de l’économie n’autorise l’investissement que dans des conditions permettant d’assurer que celui-ci ne portera pas atteinte aux intérêts nationaux concernés. Ces conditions sont adaptées à l’investissement et visent essentiellement à garantir la pérennité des activités sensibles en France. »
Par ailleurs, le Premier ministre a également rappelé que la législation en vigueur, qui repose essentiellement sur les articles e l’article R 153-2 et R 153-9 du Code monétaire et financier ainsi que sur le décret n° 2014-479 « relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable », va être renforcée à partir du second semestre 2020, via un nouveau projet de décret en Conseil d’État. L’une de ses dispositions vise à « mieux protéger nos technologies clés en listant par arrêté les secteurs de recherche et développement soumis au contrôle, afin de rapidement tirer profit des différents travaux engagés par le Gouvernement dans ce domaine. »
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 4 Mar - 20:49
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Des obus BONUS supplémentaires pour l’US Army
Actualités Nathan Gain 3 mars, 2020
(Crédit : BAE Systems)
L’US Army vient de passer commande pour des obus de 155 mm BONUS (BOfors NUtating Shell) supplémentaires au travers de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA). Développé et produit conjointement par BAE Systems et Nexter Munitions, cet obus anti-char à effet dirigé sera employé au départ des canons automoteurs M109 et obusiers M777 de l’armée américaine.
« Cette commande supplémentaire démontre la confiance de l’armée dans le système BONUS, » souligne Lena Gillström, directrice générale de BAE Systems Weapon Systems Sweden. Ce contrat prend effet dès à présent et prévoit un lancement des livraisons à partir de 2021. Les quantités et le budget alloué n’ont pas été détaillés. Cette annonce fait suite à une commande initiale officialisée en octobre 2018, pour des premières livraisons attendues « courant 2020 ».
Équipé de capteurs et d’un dispositif de reconnaissance de cibles, l’obus BONUS embarque deux charges « intelligentes » lui permettant de détruire plusieurs véhicules en un seul tir. Totalement autonome, l’obus BONUS est conçu pour balayer une zone d’objectif et cibler le toit de véhicules blindés ou non grâce à ses capteurs et à son dispositif de guidage.
Hormis les États-Unis, l’obus BONUS a déjà convaincu la Finlande, la Norvège, la Suède et, bien sûr, la France. Il est employé pour la première fois en opération en décembre 2018 par le 68e régiment d’artillerie d’Afrique (68e RAA), dans le cadre de l’opération Chammal. Une sale de quatre obus parvient alors à détruire huit véhicules blindés utilisés par Daech. « À n’en pas douter, l’emploi réussi de l’obus BONUS fera date et va modifier la perception encore trop répandue d’une artillerie « arrosant » le champ de bataille, » précisait à l’époque le colonel François-Régis, commandant de la TF Wagram VII.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Ven 6 Mar - 19:06
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Succès du premier tir de qualification du missile Anti-Navire Léger franco-britannique
par Laurent Lagneau · 6 mars 2020
Conformément aux engagements pris par la France et le Royaume-Uni via les accords de défense dits de « Lancaster House », signés en novembre 2010, MBDA s’était vu confier un contrat de 600 millions afin de développer, dans le cadre de l’initiative « One Complex Weapon », le missile Anti-Navire Léger [ANL ou Sea Venom pour les Britanniques].
Dans les faits, et même s’il vise à remplacer les missiles anti-navire Sea Skua et AS15TT, qui sont peu ou prou de la même génération, ce programme n’était pas prioritaire pour la Marine nationale, contrairement à la Royal Navy. Du moins, c’est ce qu’avait expliqué l’amiral Édouard Guillaud, ex-chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, en juin 2013. « La volonté politique a soutenu l’anti-navire léger, qui impose désormais au DGA [Délégué général pour l’armement, ndlr] et à moi-même de trouver des solutions non pas techniques, mais d’allocation des crédits dont nous disposons, même si ce programme répond à un besoin militaire avéré », avait-il expliqué.
Quoi qu’il en soit, ce projet est allé de l’avant. Et, le ministère des Armées a annoncé, ce 6 mars, le succès du premier tir de qualification du missile ANL.
« Le tir a été réalisé le 20 février dernier sur le site de la Direction générale de l’armement, DGA Essais de missiles, situé au large de l’Île du Levant [Var], à partir d’un hélicoptère banc d’essai de DGA Essais en vol », précise le ministère. « Suite aux tirs de développement réalisés en 2017 et en 2018, ce tir marque, à l’aube du 10e anniversaire de ce traité, le franchissement d’une étape majeure vers la mise en service d’une nouvelle capacité anti-navire dans la Marine nationale et la Royal Navy », a-t-il souligné.
Dans le détail, cet essai de qualification a consisté à effectuer un tir à longue portée de l’ANL à très basse puis à moyenne altitude, avec une acquisition automatique de la cible en milieu de course [Lock On After Launch – LOAL]. Ce qui a permis, avance le ministère des Armées, de « mettre en œuvre pour la première fois la capacité novatrice du mode ‘homme dans la boucle' », c’est dire que le missile a retransmis les images de la cible à l’équipage de l’hélicoptère, ce dernier ayant alors pu modifier le point d’impact de l’engin.
Cette fonction « homme dans la boucle » est rendue possible par un autodirecteur infrarouge et une liaison de données bidirectionnelle permettant de transmettre des informations en temps réel du missile vers l’hélicoptère et réciproquement.
Pour rappel, d’une masse d’environ 100 kg, dont 30 kg de charge explosive, et destiné à équiper les Lynx Wildcat AW159 de la Royal Navy ainsi que le futur Guépard de la Marine nationale, l’ANL doit pouvoir détruire des cibles navales [de la vedette rapide à la corvette] comme terrestres. Selon un rapport parlementaire publié en 2018, il est question de lui donner une capacité de guidage par laser semi-actif afin de permettre à un « opérateur tiers de désigner une cible située en dehors du champ de vision du lanceur. »
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 10 Mar - 19:46
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Coup de punch « Made in France » pour les forces spéciales allemandes
Actualités Nathan Gain 10 mars, 2020
Démonstration du montage P20 sur base Masstech FS 6×6 l’an dernier à Canjuers (Crédit : Nexter)
Après la Pologne, l’Allemagne adopte à son tour le montage P20 de calibre 20 mm de Nexter pour ses forces spéciales. Un succès emblématique pour le systémier-intégrateur de Versailles, qui parvient à imposer un nouveau standard d’armement sur les plateformes terrestres légères.
Retrouver la supériorité sur le terrain
« C’est une belle satisfaction et un travail remarquablement mené en collaboration avec le gouvernement allemand, » nous explique un responsable commercial de Nexter en charge du programme. Pour le groupe versaillais, ce marché décroché le 2 mars est le premier contrat d’équipement signé avec la Bundeswehr. C’est aussi le fruit de plusieurs années de prospection menées auprès des armées de l’OTAN afin de proposer une alternative performante à l’arsenal existant.
Les forces spéciales sont depuis longtemps engagées sur des théâtres d’opérations au sein desquels elles sont amenées à affronter un adversaire disposant lui aussi d’armements de moyens calibres, voire de véhicules blindés. Pour retrouver une supériorité sur le terrain, certains pays ont d’emblée exprimé un regain d’intérêt pour un calibre 20 mm « offrant une puissance de feu et une portée utile largement supérieures aux armes de calibres 12.7 ou 14.5 mm, » rappelle Nexter.
L’engouement pour l’intégration d’un moyen calibre sur des plateformes terrestres s’est confirmé lors d’une démonstration réalisée en septembre 2017 en Pologne au profit d’armées de l’OTAN. Un an plus tard, l’armée polonaise commandait deux montages P20 pour équiper son Groupe de réaction opérationnelle et de manœuvres (GROM). « L’Allemagne envisageait depuis un moment d’expérimenter une montée en calibre au profit de ses forces spéciales. Cette démonstration est arrivée à point nommé et a ouvert la voie à de nombreux échanges techniques avec la Bundeswehr, » ajoute Nexter.
La conjonction de l’intérêt opérationnel et de l’existence de solutions techniques ont conduit à la publication d’un appel d’offres en juin 2019 pour l’acquisition de sept systèmes d’armes P20. Lors de cette étape complexe, Nexter aura pu compter sur « la bonne circulation d’informations avec KMW, qui nous a permis de mieux comprendre les méandres de l’administration allemande. Sans KMW, cela aurait été plus difficile ».
« Ce premier lot est acquis initialement à des fins d’évaluation par le BAAINBw, l’équivalent local de la DGA. Derrière, nous serons très probablement à nouveau sollicités en 2021-2022 pour fournir une quantité de systèmes P20 inférieure à 10 pour équiper davantage les forces spéciales, » précise Nexter. Une fois implémenté, ce programme doit accompagner le renouvellement de la flotte de véhicules de reconnaissance 4×4 du commandement des forces spéciales de la Bundeswehr (KSK). Un appel d’offres avait été émis dans ce sens en mars 2019 pour le remplacement du véhicules LIV (SO) Serval par 80 nouvelles plateformes en deux configurations.
Les évaluations, prévues pour 2021, auront lieu au centre d’essais WTD 91 de Meppen (Basse-Saxe) de l’armée allemande, spécialisé dans l’évaluation des munitions et systèmes d’armes terrestres. Créé en 1957, le WTD 91 reste, avec une surface de 200 km², le plus vaste centre d’essais de tir instrumentés d’Europe.
Démonstration du montage P20 sur base Masstech FS 6×6 l’an dernier à Canjuers (Crédit : Nexter)
Derrière le canon, un panel de munitions
Le montage P20 repose sur le canon 20 M621 à emprunt de gaz de Nexter, conçu il y a plus d’un demi-siècle. Il emporte une centaine de munitions 20 x 102 mm OTAN, M50 ou PGU. Contrairement à la tourelle ou au tourelleau téléopéré, le montage est une solution manuelle intermédiaire valorisant une installation aisée sur le véhicule. Du fait de sa faible masse et d’efforts de recul réduits « comparables à un calibre de 12,7 mm », le montage P20 est parfaitement adapté à une intégration sur un véhicule 4×4 léger disposant – ou non – d’une circulaire, comme démontré auparavant sur le Sherpa d’Arquus, le Cobra 1 d’Otokar et le Humvee d’AM General.
Pour Nexter, ce contrat initial avec le KSK pourrait ouvrir une autre porte, cette fois pour les munitions, autre point fort du calibre de 20 x 102 mm. Selon le responsable commercial de Nexter, « le panel de munitions est limité sur une mitrailleuse de 12.7 mm, quand un moyen calibre comme le 20 mm offre des possibilités accrues avec des munitions incendiaires (HEI) et perforantes (AP) ». Si les évaluations seront menées avec les munitions « naturelles » du canon 20 M621, son usage à l’entraînement et en opérations impliquera la passation de contrats spécifiques pour la constitution d’un stock de munitions.
Ce matin, le BAAINBw a donc publié trois appels d’offres pour la livraison entre janvier 2022 et décembre 2024 d’environ 190 000 munitions de types obus perforant avec traceur (AP-T), exercice (TP) et exercice avec traceur (TP-T). Chaque variante devra « être qualifiée et éprouvée avec l’armement MK20 M621, » stipulent explicitement les avis de marché. Concepteur et producteur de longue date de munitions aux standards OTAN, Nexter n’exclut pas pour autant une ouverture de l’Allemagne à d’autres fournisseurs. « C’est finalement un autre avantage de cette arme que d’être totalement compatible OTAN et de favoriser le travail en coalition en intégrant d’autres types de munitions, » commente Nexter.
Après le KSK, c’est toute la communauté des forces spéciales qui s’avère désormais susceptible de glisser vers le moyen calibre pour ses plateformes terrestres. « Un effet boule de neige est en train de s’opérer grâce aux succès acquis en Pologne et en Allemagne, » confirme Nexter. Chaque contrat contribue autant à renforcer l’argumentaire de l’industriel que l’intérêt de l’acheteur potentiel, à commencer par la France.
Utilisateur de longue date de la version héliportée de l’arme (SH 20), le Commandement des opérations spéciales (COS) « conçoit parfaitement l’utilité d’un tel montage au sol. Ses unités en connaissent les capacités grâce à leurs hélicoptères d’attaque et l’ont expérimenté au sol. Rien n’a été émis annonçant une acquisition mais, à un moment ou un autre, les équipiers français pourraient eux aussi basculer vers cette solution ». Le champ d’opportunité s’élargira l’an prochain avec la perception des premiers VLFS et PFLS au standard 2 assemblés par Arquus.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 16 Mar - 19:56
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Selon le Pdg de Naval Group, le gouvernement a tous les éléments pour se prononcer sur le futur porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 mars 2020
À l’occasion de l’édition 2018 du salon Euronaval, la ministre des Armées, Florence Parly, avait donné le coup d’envoi des études relatives au futur porte-avions appelé à succéder au Charles de Gaulle. Cette phase devait durer 18 mois, avec une implication de plusieurs industriels, dont, évidemment, Naval Group [ex-DCNS], Thales, MBDA, Dassault Aviation ou encore TechnicAtome.
L’enjeu de ces études était de répondre à plusieurs questions clés, comme le mode de propulsion, la nature des catapultes [électromagnétiques ou à vapeur?], le nombre de navires pouvant être envisagé [un ou deux?], les évolutions technologiques auxquelles il faut s’attendre d’ici 2020 ou encore les possibilités de coopération au niveau européen.
Et, certaines des choix à faire peuvent avoir des conséquences lourdes. Ainsi en est-il, par exemple, de la propulsion de ce futur porte-avions. En effet, une décision en faveur d’une propulsion classique donnerait, comme l’ont avancé certains, la possibilité de doter la Marine nationale de deux bâtiments au lieu d’un seul. Mais elle porterait un rude coup à la filière nucléaire française, laquelle aurait du mal à conserver ses compétences, faute de plan de charge.
Quoi qu’il en soit, le Pdg de Naval Group, Hervé Guillou, qui quittera prochainement ses fonctions, a confié dans un entretien donné à Defense News que son groupe avait déjà remis à la Direction générale de l’armement [DGA] sa copie sur ce futur porte-avions.
« Nous attendons une décision sur le futur programme de porte-avions. Je ne peux pas dire le moment exact. Mais je suis optimiste, la décision sera prises cette année. Nous avons remis à la DGA nos études préliminaires et nos compromis coût-capacités. Nous avons également donné beaucoup de détails sur le moment de la mise en service éventuelle du nouveau porte-avions. Le gouvernement dispose désormais de tous les informations qu’il a demandées pour se prononcer », a en effet déclaré M. Guillou.
Cependant, ce dernier a été avare en détails. Si ce n’est que, sans surprise, Naval Group sera le maître d’oeuvre de ce programme car il est « le seul capable de concevoir » un tel navire et de lui intégrer pas moins de « 200 fonctions ». Ou encore que le futur porte-avions devra être en mesure de mettre en oeuvre des drones [ou plus vraisemblablement d’effecteurs connectés, aucun programme, hormis celui du démonstrateur nEUROn, n’ayant été lancé à ce jour] et qu’il sera doté de catapultes électromagnétiques. En tout cas, M. Guillou les a explicitement évoquées.
Le choix en faveur de ces catapultes électromagnétiques, qui ont été récemment qualifiées à bord de l’USS Gerald Ford, lequel inaugure une nouvelle classe de porte-avions américains, permet de faire quelques déductions.
Pendant un temps, il a été envisagé de doter la France d’une filière industrielle pour concevoir des catapultes à vapeur. Cette option a donc été abandonnée. Logiquement d’ailleurs car elle n’aurait pas été rentable. Cela étant, si elles présentes des avantages indéniables étant donné qu’elles permettent de lancer des avions plus lourd, en limitant les contraintes mécaniques subies par la structure de ces derniers, et d’accroître le rythme des opérations aériennes, les catapultes électromagnétiques sont gourmandes en énergie. Ce qui plaide donc en faveur d’une propulsion nucléaire.
Par ailleurs, les catapultes électromagnétiques utilisées aux États-Unis mesurent 90 mètres de long, contre 75 mètres pour celles à vapeur. Ce qui suppose donc que le futur porte-avions sera plus long que son prédécesseur. Et donc plus imposant [on parle de 60.000 à 70.000 tonnes].
Que ce navire soit plus imposant que le Charles de Gaulle n’est pas une surprise : le New Generation Fighter [NGF], sur lequel reposera le Système de combat aérien du futur [SCAF], affichera une masse de 30 tonnes, soit 10 de plus que le Rafale Marine.
Le choix du type de catapulte déterminera sans doute la position de l’îlot de ce futur porte-avions. Îlot qui serait probablement placé vers l’arrière du porte-avions, de façon à pouvoir lancer et ramasser simultanément les aéronefs qu’il emportera.
Aussi, ces éléments expliquent la raison pour laquelle M. Guillou a confirmé, dans les colonnes de Defense News, que les Chantiers de l’Atlantique seront sollicités. En effet, la coque de ce futur porte-avions sera construite au chantier naval de Saint-Nazaire, seul à disposer, en France, des installations ad hoc pour une telle tâche. Pour rappel, le Charles de Gaulle avait été construit à Brest.
Reste que la mise en oeuvre d’un navire aussi imposant que devrait l’être ce futur porte-avions sera susceptible d’avoir des « coûts cachés ». En effet, sans doute faudra-t-il revoir les bassins Vauban, Toulon, afin de leur permettre de l’accueillir quand il s’agira d’effectuer les IPER [Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation]. Cela étant, ces derniers ont déjà été élargis pour y faire entrer les 80.000 tonnes des porte-avions américains de type Forrestal.
À noter que la décision que prendra le gouvernement au sujet de ce futur porte-avions interviendra au moment où l’US Navy s’interroge sur l’avenir de ses capacités aéronavales, l’idée de limiter le nombre de navires de la classe Ford à quatre unités ayant été avancée.
messages : 41823 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 18 Mar - 17:24
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"Notre carnet de commandes s'élève entre 50 et 60 milliards d'euros" (Hervé Guillou Naval Group)
Par Propos recueillis par Michel Cabirol | 18/03/2020, 6:00 | 3377 mots
"Avec 7,6 % d'EBIT et 15 milliards d'euros de carnet de commandes correctement margés, cela fait de Naval Group de très, très loin la société la plus robuste d'Europe dans notre domaine" (Hervé Guillou, PDG de Naval Group). (Crédits : DR)
L'interview bilan d'Hervé Guillou à la tête de Naval Group, où il dit tout ou... presque : de la performance financière et commerciale à ses relations avec Thales, en passant par sa foi pour le rapprochement entre Naval Group et Fincantieri. Au moment où la France est quasi-paralysée par la lutte contre la propagation du Covid-19, Hervé Guillou va quitter ses fonctions le 24 mars prochain. Cette interview a été réalisée jeudi 12 mars avant les mesures de confinement annoncées par le gouvernement.
La Tribune : Comment gérez-vous la crise du COVID-19 à la tête de Naval Group ? A-t-elle un impact sur la vie de l'entreprise ? Hervé Guillou, PDG de Naval Group : Nous sommes évidemment très vigilants d'abord pour nos collaborateurs. L'essentiel de notre préoccupation est de protéger les équipes et de préserver au maximum la continuité de l'activité industrielle pour faciliter la continuation de notre mission au service de la défense nationale et du maintien de la posture de la dissuasion et des opérations. Nous avons installé une cellule de crise, qui se réunit tous les jours et nous prenons de nouvelles mesures depuis le passage au stade 3 de l'épidémie et au fur et à mesure des directives gouvernementales. Nous devons également protéger les marins, en particulier ceux qui sont basés à l'Ile Longue qui est un sanctuaire. Sur la vie quotidienne, nous avons interdit les déplacements en France et à l'étranger. Nous avons eu un conseil d'administration de Naviris (filiale entre Naval Group et Fincantieri) que nous avons dû faire en visioconférence. Notre supply chain n'est heureusement pas lourdement impactée.
L'année 2019 a été une année de succès pour Naval Group notamment à l'exportation. Que comptabilisez-vous dans vos contrats ? Nous avons gagné en 2019 plus de 20 navires : 12 en Belgique et aux Pays-Bas, 4 en Roumanie où nous avons été sélectionnés mais nous n'avons pas signé, 4 en Argentine et 2 aux Emirats Arabes Unis (EAU). Quand je suis arrivé à la tête de Naval Group, la société n'était présente que dans cinq pays : Arabie Saoudite, Brésil, Malaisie, Inde et Chili où nous n'étions que très peu présents. Pendant ma mandature, nous sommes rentrés dans sept nouveaux pays. Nous sommes passés de cinq à douze avec l'Egypte, l'Argentine, les EAU, l'Australie, la Belgique, les Pays-Bas et la Roumanie. Notre plan de conquête a très bien fonctionné. C'est cela le plus important.
Au-delà de 2019 où vous avez pris 5,3 milliards de prises de commandes, l'avenir de Naval Group est pérennisé avec un carnet de commandes de 15 milliards environ... ... et nous n'avons pas comptabilisé l'Australie dans notre carnet de commandes. Notre carnet de commandes, le soft order book (projections des futures commandes probables qui n'ont pas été encore affermies, ndlr), est compris entre 50 et 60 milliards d'euros si nous y ajoutons l'Australie, les SNLE de 3e génération (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins), le porte-avions, les quatre frégates FDI (frégates de défense et d'intervention, ndlr), qui ne sont pas encore dans le carnet aujourd'hui. J'ai refusé de prendre, comme nous l'avions fait en 2005 pour le programme Barracuda, des engagements forfaitaires sur 23 ans tout compris. Les FDI rentreront dans le carnet au fur et à mesure.
Sans compter les prospects solides à l'export que vous avez initiés à commencer par la Grèce, l'Indonésie, les Philippines, les Pays-Bas... ... Votre liste est la bonne. Les quatre sujets chauds aujourd'hui sont bien dans ces quatre pays : Grèce, Indonésie, Philippines, Pays-Bas.
Aux Pays-Bas, une de vos déclarations récente a été mal perçue. Comment qualifiez-vous finalement la marine néerlandaise ? La marine néerlandaise, tout comme celle de l'Australie, est une marine océanique expéditionnaire, qui a des intérêts aux Antilles et dans l'Océan indien. Elle joue également le rôle de plastron pour la marine américaine. La marine néerlandaise est aujourd'hui dans le club des marines océaniques qui s'occupent, avec les Américains, les Britanniques et les Français, de ce qui se passe dans l'Atlantique Nord.
Que représente la campagne néerlandaise pour Naval Group ? Pour Naval Group, la campagne néerlandaise est fondamentale. Pourquoi ? Parce que la marine néerlandaise a des ambitions océaniques. Naval Group est vraiment capable sur ce prospect de faire la différence par rapport aux offres des Allemands et des Suédois, qui proposent des sous-marins côtiers, « proven design » pour la Baltique.
Pourtant la Norvège avait choisi ce type de sous-marin... La Norvège a effectivement choisi un sous-marin côtier. Les Norvégiens n'ont pas du tout la même expérience (track record) que les Pays-Bas. D'ailleurs, les Néerlandais ont toujours dit qu'ils ne voulaient pas se faire entraîner dans cet accord. C'est bien pour cela que TKMS a complètement changé du jour au lendemain en février 2019 son approche commerciale. Les Allemands ont alors bien compris que s'ils restaient sur le design germano-norvégien, ils seraient sortis de la compétition. Pourquoi ? Le design germano-norvégien est celui d'un sous-marin côtier. Ils ont donc annoncé qu'ils allaient redesigner un nouveau bateau : ce qui leur a permis de rester dans la course. Il y a eu aussi un peu de politique. Mais les Allemands n'ont jamais développé un sous-marin aussi grand.
Que faut-il penser de la décision de Berlin de sélectionner Damen pour la construction des frégates ? A votre avis, y a-t-il un accord plus complet entre les deux pays, à Damen les frégates allemandes, à TKMS les sous-marins ? Je n'y crois pas. Il est inenvisageable qu'il y ait un accord caché pour faire gagner TKMS aux Pays-Bas. En Allemagne, la décision d'écarter très vite TKMS, jugé cher et n'apportant pas la satisfaction attendue sur son marché national, peut s'apparenter à une punition. Ce sont les mêmes raisons qui ont conduit BAE à ne pas être retenu pour la frégate T-31. Les Britanniques étaient excédés par les non-qualités de la T-45 et les retards du porte-avions. En outre, le dernier exemplaire du sous-marin Astute a encore pris deux ans de retard. BAE est par ailleurs 30% ou 40% au-dessus des coûts. Résultat, ils étaient tellement excédés qu'ils ont fini par sélectionner Babcock pour le programme de la T-31 alors qu'ils n'ont jamais développé et construit de navires militaires. Ce qui est d'ailleurs étonnant vu la taille du marché britannique.
Avez-vous des espoirs de vente de sous-marins et des OPV au Maroc et de patrouilleurs à Chypre ? Au Maroc, l'expression d'intérêt est sérieuse et réelle au vu de sa situation géographique à la porte de la Méditerranée, de l'Atlantique Nord et de l'Atlantique sud. Mais cela prendra certainement beaucoup de temps. Nous soutenons évidemment Kership sur le prospect d'OPV.
Les observateurs donnaient gagnant Navantia... ... Je ne suis pas sûr de ce constat. Pour l'instant, Kership est bien parti. Et puis Naval Group a également fait une offre sur le port de Casablanca pour l'entretien de la flotte marocaine. Le Maroc est pour nous un des partenaires importants. A Chypre, notre campagne avance.
En Pologne, la marine est-elle toujours intéressée par des sous-marins équipés de missiles de croisière ? En Pologne, nous ne sommes nulle part. C'est le succès de la stratégie américaine que les Etats-Unis déploient aussi en Roumanie et en Grèce en asséchant les budgets de défense. Ils ont vendu en Pologne le système Patriot pour 3 milliards d'euros et des F-35. En Roumanie, ils ont offert toute la panoplie pour tenter d'assécher l'effort de défense du pays.
Les Américains ont proposé des frégates LCS en Grèce. Sont-ils toujours très actifs ? Ils continuent mais je suis moins inquiet que je ne l'ai été. Nous avons eu des signaux clairs quand le Premier ministre est venu à Paris fin janvier. Les Grecs ont exprimé une volonté d'aboutir. Mais je ne vois pas pourquoi les Américains arrêteraient d'essayer. Leur stratégie a très bien marché en Pologne.
Comment analysez-vous les échecs de la France en Egypte, au Brésil et en Arabie Saoudite dans le domaine de la défense ? Concernant l'Egypte et l'Arabie Saoudite, je ne ferai pas de commentaire. Ce sont d'abord des sujets politiques. Et puis je peux comprendre que l'Egypte ait envie de diversifier sa flotte en ne mettant pas tous ses œufs dans le même panier. En Arabie Saoudite, on voit arriver les Coréens à marche forcée, les Espagnols. Au Brésil, le choix de la marine brésilienne ne nous a pas été clairement expliqué car ils ont sélectionné le plus gros bateau et le plus cher. Est-ce qu'ils voulaient à tout prix changer de fournisseurs par rapport aux sous-marins pour se diversifier ? Mais alors pourquoi TKMS, et pas Damen, qui était favori avec Fincantieri ? Ils avaient six offres.
Quelles sont vos ambitions au Brésil où vous avez un chantier naval ? Nous cherchons de la charge pour le chantier naval d'Itaguai. Après les quatre premiers sous-marins, il y aura un creux de charge avant le démarrage du sous-marin nucléaire brésilien (SNBR).
Avez-vous des assurances pour que ce programme de sous-marin nucléaire soit maintenu ? Je n'ai jamais eu le moindre doute sur le fait que la décision de ce programme était une décision consensuelle de tous les partis. Dans chaque discours portant sur la défense des différents présidents (Lula, Rousseff, Temer et Bolsonaro), cette ambition nucléaire revient quasiment à chaque instant. Ils se souviennent comment lors de la guerre des Malouines, la marine britannique a bloqué toute la marine argentine au port de Buenos Aires avec un seul sous-marin nucléaire d'attaque (SNA). La décision de devenir une marine nucléaire est une décision sans ambiguïté de tous les partis. J'étais d'ailleurs présent au discours de Jair Bolsonaro en décembre 2018 lors du lancement du Riachuelo, il était sans aucune ambiguïté. Depuis, le président brésilien est revenu en octobre 2019 à Itaguaï pour le lancement du numéro 2. C'est quand même un signal fort.
La France a-t-elle des chances de remporter la compétition pour un navire polaire au Brésil ? Les Brésiliens veulent vraiment le faire avec notre filiale ICN. C'était clair.
Naval Group est devenu performant sur le plan industriel. Comment concrètement cela se voit-il sur vos clients ? Le coût d'une frégate de premier rang comme la frégate multi-missions (FREMM) s'élève à 750 millions d'euros, une F-125 allemande à 1 milliard d'euros et une frégate T-26 à 1,2 milliard de livres. Sur les sous-marins quand vous regardez le prix à la tonne, les sous-marins 5 et 6 du programme Barracuda sont 30% moins cher que les sous-marins allemands et norvégiens U212CD, qui sont pourtant des sous-marins à propulsion classique. Le supplément de pouvoir d'achat pour la Marine nationale représente environ 400 millions d'euros par sous-marin. Pour l'entretien flotte, le coût à la journée de mer des SNA ou des bâtiments de premier rang est entre 20% et 40% moins cher que les autres pays.
Pourquoi de tels écarts de compétitivité ? Cette performance provient de la force du modèle intégré de Naval Group, de la co-ingénierie entre le système de combat à la plateforme. Nous avons toujours été extrêmement clairs sur ce point. Nous avons développé le plus petit porte-avions nucléaire du monde, le plus petit SNA du monde. La marine ne bénéficierait pas du format qu'elle a, et ne serait pas la deuxième marine du monde sur le plan technologique si elle ne s'appuyait pas sur la force du modèle intégré de Naval Group et sur notre productivité liée à notre présence à l'international. Cette présence rapporte à peu près 400 millions d'euros de pouvoir d'achat à la marine tous les ans : 50 millions d'euros sur les maintiens de compétence dans les bureaux d'études grâce au Scorpène entre les développements du Suffren et du Terrible (entre 5 et 7 ans d'écart) et 350 millions dus au différentiel de volume et à l'amortissement des frais fixes. Si on ne produit pas une corvette ou une frégate tous les ans, Naval Group ne tiendra pas le niveau de prix actuel pour la marine. C'est ce qui explique notre différentiel par rapport aux Anglais et aux Allemands. Leurs surcoûts et leurs délais sont structurels. Sur l'Astute, ils ont été obligés de faire venir 600 Américains pour le terminer. Ils n'avaient pas pu maintenir leurs compétences entre les programmes nationaux.
Où situez-vous Naval Group par rapport à ses concurrents européens ? Avec 7,6 % d'EBIT et 15 milliards d'euros de carnet de commandes correctement margés, cela fait de Naval Group de très, très loin la société la plus robuste d'Europe dans notre domaine. Le seul groupe profitable après nous, c'est Fincantieri (entre 5,5% et 6%). Tous les autres sont à la peine : SAAB et Kockums ont changé leur management ce qui n'est pas bon signe, TKMS est à zéro, Damen annonce de lourdes pertes tout comme Navantia. Naval Group a réussi à atteindre 7,6% d'EBIT tout en montant de plus de 150 millions notre investissement annuel. C'était l'accord que j'avais passé avec le conseil d'administration dès 2015 : 300 millions d'économies, 150 millions pour l'avenir de la société, 150 millions pour créer de la robustesse. Le plan d'économies nous a permis au fur et à mesure de remonter les fonds propres qui avaient été mis à mal par les déboires du Barracuda. En six ans, le chiffre d'affaires a progressé de 20%.
Fallait-il absolument un rapprochement avec Fincantieri dans les navires de surface à 50/50 ? Oui et nous avons créé ensemble une société commune, Naviris, détenue à parts égales.
Au vu du carnet de commandes et de la profitabilité de Naval Group, votre groupe n'a-t-il pas une taille plus importante que celle de Fincantieri ? Non. Je vous rappelle que le premier accord en 2015, avant le projet Poséidon, portait sur un carve-out de nos activités de bâtiments de surface. On avait procédé à des évaluations et, à l'époque, notre activité navires de surface réalisait à peu près 1,2/1,3 milliard tout comme Fincantieri. Le groupe italien a un très beau carnet de commandes. Il ne faut pas oublier ce qu'ils font sur les LCS avec Lockheed Martin. Il ne faut pas non plus oublier le Qatar, signé en 2017 (4,5 milliards d'euros). Ils ont un programme de PPA en plus de leurs 10 FREMM. Aujourd'hui, Fincantieri est très, très solide dans les bateaux de surface militaire. Nous aurions pu gagner le Qatar ensemble si Naviris avait été réalisé beaucoup plus vite, mais des oppositions diverses se sont ingéniées à essayer de nous empêcher d'avancer aussi vite que nous le souhaitons. Et nous aurions aussi été plus forts au Brésil.
Vous avez pourtant proposé de faire une alliance avec Fincantieri au Brésil... ... Sauf que nous n'avons pas pu la faire juridiquement... parce que nous avons mis beaucoup de temps à lancer Naviris. Les lois anti-trusts nous en empêchaient. Nous avons essayé parce que nous pensions que nous aurions été plus rapide dans la création de Naviris mais on a eu une telle course d'obstacles que cela n'a pas été possible à temps.
Avez-vous de nouveaux retards sur le programme Barracuda ? C'est la guerre. Le deuxième exemplaire a toujours eu du retard créé par l'effet de domino du premier. Mais nous sommes en train de le rattraper. C'est ce qu'il a fallu expliquer aux équipes une fois qu'on a livré le Suffren : nous devons livrer le 2, le 3, le 4 à l'heure. Il y a eu évidemment des effets de bord générés par la crise du Suffren. C'est pour cela que nous continuons d'être en trois huit quand cela est nécessaire pour rattraper progressivement ces retards. Nous avons deux sujets à traiter. A Cherbourg, qui est encore mobilisé à temps plein, nous devons éliminer les effets d'éviction qui ont généré des concurrences de ressources. Puis, à Indret, il faut rattraper 1,5 à 2 ans de retard de la fermeture de Framatome au Creusot. Nous avons lancé un plan d'investissement absolument massif pour dédoubler le parc des machines, pour embaucher des dizaines de nouveaux collaborateurs pour pouvoir passer en trois huit quasiment pendant deux ans. Grâce à cet effort, nous allons rattraper les retards de livraison de Framatome.
Le deuxième Barracuda va-t-il être livré à l'heure ? Oui ou proche de l'heure mais dans nos métiers, les ennuis sont statistiquement certains.
Quid du futur porte-avions ? Sera-t-il à propulsion classique ou nucléaire ? Ce sera le choix du président. Nous avons rendu nos études. Pour Naval Group tout comme pour Technicatome, ce programme est existentiel. Depuis la propulsion nucléaire du Triomphant, la K15, la France n'a pas fait de vrais projets complets. Cette génération a été déclinée sur le porte-avions, puis le Barracuda et le SNLE de 3e génération. La propulsion nucléaire nécessite moins de 2.500 personnes : 1.000/1.200 chez Technicatome, 1.000 chez Naval Group et une vingtaine au CEA-DAM, mais il faut absolument entretenir et renouveler leurs compétences
Quels sont les trois succès dont vous êtes le plus fier depuis votre arrivée à la tête de Naval Group ? Le premier succès, c'est vraiment la transformation industrielle de Naval Group, son changement de nom et la fierté retrouvée de ses collaborateurs. Nous avons été élus entreprise préférée des Français en 2017 et en 2019. Les équipes de Naval Group sont fières et ont raison de l'être. Ma deuxième fierté ? Nous sommes devenus la plus belle société d'Europe dans le naval de défense et nous allons le rester sur le long terme. Nous avons pu nous engager sur 8% de résultat dans la durée sur les dix prochaines années. Ma troisième fierté, c'est la sélection de Naval Group par l'Australie pour son futur programme de douze sous-marins sans compter le fait que Naval Group ait sept nouveaux pays clients dans le monde. Cela montre que nous avons amorcé la transformation d'une société franco-française en une véritable société internationale.
En Australie où la vie n'est pas un long fleuve tranquille, qui vous en veut ? Est-ce réglé ? Ces derniers mois, nous avons été confrontés à plusieurs crises médiatiques. Tout cela résulte pour beaucoup de joutes politiques internes dans un pays qui a des majorités fragiles, et de personnalité politiques qui alimentent tout cela pour créer toutes ces interrogations et ces débats au Sénat. Résultat, nos concurrents, exploitent tout cela en relayant cette information à charge contre Naval Group.
Quels sont vos plus grands regrets ? Notre échec au Qatar. Nous avons de vrais regrets. Et puis, il y aussi le temps qu'on a mis à créer Naviris. C'est frustrant. Nous aurions dû aller deux fois plus vite. On devrait être beaucoup plus loin dans la consolidation européenne.
Qu'est-ce qui n'a pas marché avec Thales finalement ? Thales est un actionnaire qui nous a beaucoup apporté au Conseil d'Administration de Naval Group en défendant notre vision industrielle. Il est aussi de plus en plus concurrent sur quasiment 100% de nos offres. C'est parfaitement normal. Mais ce qui peut poser des problèmes à nos clients qui peuvent douter de notre objectivité dans le choix des équipements, pour satisfaire leurs besoins, comme à certain de nos équipementiers concurrents de Thales, qui ne souhaitent pas répondre à nos appels d'offres en doutant de notre objectivité. Le rapprochement entre STX et Fincantieri pourrait ne pas se faire. Quel est votre sentiment ? Il faudra trouver un plan B. Mais si cela se confirme, c'est très, très triste. Les règles européennes sont complètement dépassées compte tenu de la mondialisation des marchés. En Chine, en Russie et en Corée du Sud, il n'y a plus qu'un acteur dans la construction navale, aux Etats-Unis, ils sont deux. En Europe, il y a 12 acteurs. Cela n'a aucun sens. Tous ces chantiers font donc du dumping pour survivre. Empêcher Chantiers de l'Atlantique et Fincantieri de fusionner est grave. Je considère que c'est un mauvais signal de la politique industrielle européenne, même si je peux comprendre les raisons administratives de l'instruction, qui protègent le prix du billet des croisières des retraités. Tout cela défie les lois du bon sens en termes de politique industrielle européenne.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 23 Mar - 20:44
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Arquus announces production of 500th Bastion armored vehicle and new motorization
March 2020 News Defense Global Security army industry Posted On Monday, 23 March 2020 16:42
After the very active year 2019, during which the factory has produced more than 1,350 vehicles, namely 1,200 VT4 liaison vehicles for the French Army, Arquus Saint-Nazaire has recently announced having reached the benchmark of 500 Bastion produced.
Arquus Bastion, a successful armored variant built on the VLRA chassis. This variant is fitted with a self-recovery winch (Picture source: Arquus)
This industrial achievement, which is a tribute to the Bastion, also crowns the VLRA, a revolutionary and historical military vehicle. That performance also highlights the key role of the Bastion, notably in Africa, where it constitutes the backbone of numerous armies. To better meet its partners’ needs, Arquus keeps upgrading the Bastion and offers it in 2020 in a new version, fitted with a 270hp engine. It is a major milestone for the Arquus factory in Saint-Nazaire, which has been writing its history with the legendary VLRA (Véhicule Léger de Reconnaissance et d’Appui, Liaison, Reconnaissance and Support Vehicle), and keeps writing it with the new VLRA and the Bastion.
To answer its clients’ specific demands, which requested a robust and highly mobile armored vehicle, Arquus developed in 2012 the Bastion, now one of the most renowned vehicles of the African theaters. By fitting a mecano-welded hull on the new VLRA chassis, Arquus created a simple, robust, and hardy solution, ready to industrialize, easy to support and offering a wide commonality with all existing VLRA fleets all over the world.
Assembly lines of Arquus Bastions in the Saint-Nazaire plant (Picture source: Arquus)
Well protected against ballistic and mine threats, the Bastion can host a full 8-soldier combat group, as well as comprehensive equipment thanks to its large internal volume. Already in service in several African armies, where it is renowned for its simplicity of use and ruggedness, as well as for its versatility, the Bastion has recently been chosen by the G5 Sahel to equip some of its members’ armies in their fight against armed terrorist groups. Taking into account these latest orders, the Bastion reaches 500 units currently in service worldwide and asserts itself as the armored vehicle of choice for the African theaters.
As part of the evolution of Arquus’ range, the Bastion is now offered in a new version, with a four-cylinder, 270hp engine. This power increase grants the Bastion with new capabilities in terms of speed and obstacle crossing, thus upgrading its performance on all theaters of operations. This new version complements the classic 180hp version. It illustrates Arquus’ ability to optimize its vehicles’ performance, depending on the armies’ needs and feedback from the field.
As part of the evolution of Arquus’ range, the Bastion is now offered in a new version fitted with a four-cylinder, 270hp engine (Picture source: Arquus)
At the Bastion’s origins, and at the heart of Arquus Saint-Nazaire’s history, as heir to ACMAT (Ateliers de Construction Mécanique de l’Atlantique), lies the legendary VLRA. Born of the Legueu methods, the VLRA has been equipping the armies since 1967, starting with the Légion Etrangère (Foreign Legion) and the Troupes de Marine (Navy Troops, part of the French Army), but also with the French Special Forces. True mechanical dromedary, the VLRA has built over the years a unique reputation for obstacle crossing. With its autonomy of 1,400 kilometers, its water tank and its endurance, the VLRA is the mount of choice for great raids and exceptional expeditions, the true heir to the Long Range Desert Patrols during WW2.
After more than fifty years of good and faithful service, more than 600 VLRAs are still in service in the French army, in more than 75 different versions, which prove the vehicle’s endurance and high versatility. In its command car version, the VLRA is notably used by the French President on the French National Day. A new VLRA version was presented by Arquus in 2009. This version increases the payload by more than 1 tonne, optimizes the cabin ergonomics, thus creating a third forward seat, and reduces the turning radius. The Bastion is built on this version’s chassis. In total, more than 1,000 chassis have been produced by Arquus for the new VLRA or the Bastion since 2009.
Lineup of Arquus Bastions in Saint-Nazaire (Picture source: Arquus)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 24 Mar - 17:03
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Les dix défis de Pierre Eric Pommellet à la barre de Naval Group
Par Michel Cabirol | 24/03/2020, 6:00 | 914 mots
Pour Pierre Eric Pommellet, amateur de rugby, il n'y aura pas de round d'observation même si il a eu le temps en coulisse de se préparer à la gestion de la crise du Covid-19 très violente (Crédits : Thales)
Pierre Eric Pommellet prend les commandes de Naval Group ce mardi. Il arrive en pleine tempête (Covid-19), qui déstabilise toutes les entreprises dans le monde.
Pierre Eric Pommellet (PEP pour les initiés) avait surement imaginé une autre arrivée à la barre de Naval Group. Présent depuis un mois environ au siège du groupe naval, il s'assoit dans le fauteuil du pacha en pleine crise sanitaire, qui provoque des sueurs froides à tous les patrons de France et de Navarre, et au-delà bien sûr, en raison des répercussions du Coronavirus sur la vie des entreprises au quotidien comme au niveau stratégique.
Une entrée en matière musclée
Pour cet amateur de rugby, il n'y aura donc pas de round d'observation même si il a eu le temps en coulisse de se préparer à la gestion de cette crise très violente, qui oblige toutes les entreprises à lancer dans l'urgence des plans d'économies pour traverser au mieux cette période inédite et brutale. Naval Group n'y échappera certainement pas (1er défi). Ce sera bien sûr l'un de ses tous premiers défis avec la constitution d'une équipe de direction loyale (2ème défi). Bref, PEP devra avoir du peps pour aller "au charbon" d'entrée de jeu. D'autant qu'il va devoir en même temps montrer très vite ses qualités de chef pour la première fois (3ème défi) tout en gérant dans une période très compliquée la solitude de celui qui tranche au plus haut niveau.
Venu de Thales, avec qui Naval Group entretient des relations tourmentées, il devra en outre se faire accepter par le corps social du groupe naval (4ème défi), qui va scruter ses premières décisions, notamment celles concernant les relations entre son nouveau groupe et son actionnaire industriel. Comme tout PDG qui arrive dans une entreprise, il devrait découvrir, après avoir passé les comptes à la paille de fer, quelques "mines" cachées et prendre quelques provisions en vue de s'assurer un peu de tranquillité. C'est d'ailleurs ce qu'avait fait Hervé Guillou qui avait pris en 2015 d'importantes provisions (entre 200 et 400 millions). Cet exercice sera peut être un plus compliqué à réaliser en raison du plan d'urgence lié à l'ouragan Covid-19 qu'il faudra combiner avec un plan d'économies stratégiques (5ème défi).
Les défis assignés par le ministère des Armées
A la nomination de Pierre Eric Pommellet, la feuille de route que l'Etat actionnaire (62,25 %) lui a assigné a été claire : poursuivre le cap tracé par Hervé Guillou. C'est lui qui a été choisi par le gouvernement pour faire le job. Car il cochait toutes ses cases : "profil industriel, connaisseur du grand export, connaisseur du milieu défense, loyal et compétent". Dans ce contexte, l'Etat lui demande de livrer dans les délais et dans les clous les programmes nationaux (6ème défi), notamment les les sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda, puis les frégates de défense et d'intervention (FDI) et les SNLE de 3e génération. De l'aveu même d'Hervé Guillou, "c'est la guerre" pour rattraper les retards du deuxième exemplaire du programme Barracuda. "Le deuxième exemplaire a toujours eu du retard créé par l'effet de domino du premier. Mais nous sommes en train de le rattraper", a expliqué l'ex PDG de Naval Group à La Tribune.
Il devra également pacifier les relations entre Naval Group et Thales, compliquées et de temps en temps très orageuses (7ème défi). L'Etat lui demande par ailleurs de mener à bon port le contrat australien, qui génère beaucoup de "black marketing" de la part de concurrents déçus (8ème défi). Le prochain jalon important de ce programme hors-norme est fixé début 2021. Il devra enfin faire vivre la coopération franco-italienne au sein de Naviris (9ème défi), la société commune entre Naval Group et Fincantieri, Naviris, qui est opérationnelle depuis le 13 janvier. Elle reste sous surveillance étroite de la France. Sera-t-elle poursuivie ? A suivre.
Des prospects commerciaux à finaliser
Sur la pile de dossiers exports sur son bureau (10ème défi), il devra gérer finement plusieurs campagnes difficiles à conclure en dehors de l'Australie. C'est le cas en Roumanie, qui a sélectionné Naval Group pour la construction de quatre corvettes Gowind. Cette commande, qui a failli capoter à plusieurs reprises ces derniers mois, n'a toujours pas été signée par Bucarest. C'est également le cas aux Pays-Bas où Naval Group est en piste pour une commande de quatre sous-marins océaniques. "Pour Naval Group, la campagne néerlandaise est fondamentale", a estimé Hervé Guillou. Si l'équipe de France est solide et a fait une proposition très sérieuse, le groupe naval français n'a pas que des amis aux Pays-Bas. En Grèce, Naval Group a de très bonnes chances de signer un contrat. A Pierre Eric Pommellet de conclure cette campagne très bien orientée.
Naval Group a également des campagnes très intéressantes en Indonésie (entre deux et quatre sous-marins Scorpène) et aux Philippines (deux Scorpène). Les ministres de la défense philippin en décembre et celui de l'Indonésie fin janvier ont exprimé "tous les deux une ferme volonté de poursuivre", explique-t-on à La Tribune. Enfin, Naval Group lorgne le Maroc où il poursuit plusieurs campagnes : deux patrouilleurs (Kership), projet de reprise d'infrastructures dans le port de Casabianca et, enfin, sous-marins. Bref, Pierre Eric Pommellet n'a pas fini de prendre les avions pour faire gagner la France à l'étranger.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 2 Avr - 14:33
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TechnicAtome continuera-t-il à rester sur une dynamique... à propulsion nucléaire
Par Michel Cabirol | 02/04/2020, 13:01 | 453 mots
TechnicAtome compte sur un futur porte-avions à propulsion nucléaire (Crédits : Philippe Wojazer)
La société spécialisée dans la conception des réacteurs nucléaires compacts est sur une belle dynamique. TechnicAtome a mis en route en 14 mois deux nouveaux réacteurs nucléaires.
C'est l'une des pépites discrètes de l'industrie française de la défense. Et elle se porte bien trois ans après avoir été cédée en 2017 par Areva (devenue Orano) à plusieurs actionnaires pilotés par l'Etat, plus précisément par le ministère de la Défense : Agence des participations de l'Etat (50,3%), Naval Group (20,3%), CEA (20,3%) et EDF (9%). Avec un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros (+6% par rapport à 2018, 398 millions), un résultat d'exploitation dépassant les 72 millions d'euros (+27%, 57 millions en 2018) et un carnet de commandes qui se maintient à un niveau correspondant à plus de deux années d'activité, TechnicAtome confirme "sa dynamique de croissance et de rentabilité", a assuré dans un communiqué publiée jeudi la société spécialisée dans la conception, la réalisation,la mise en service et le maintien en conditions opérationnelles des réacteurs nucléaires compacts.
Pour soutenir cette activité, TechnicAtome a recruté dans tous ses métiers d'ingénierie, d'exploitation, de fabrication et de maintenance pour atteindre fin 2019 un effectif de près de 1.700 salariés (1.600 en 2018).
Deux réacteurs mis en route en 14 mois
Sur le plan opérationnel, TechnicAtome a connu "des succès marquants dans l'exécution de ses projets à vocation civile et militaire, dans un contexte de perspectives favorables". L'année dernière a été notamment marquée par le lancement du premier sous-marin nucléaire d'attaque de la classe Suffren dans le cadre du programme Barracuda. Sa chaufferie nucléaire, conçue et fabriquée par TechnicAtome, a connu sa première réaction en chaîne le 17 décembre, a rappelé La société.
Avec la mise en service du réacteur d'essais du CEA à Cadarache en octobre 2018," ce sont deux réacteurs nucléaires qui ont été mis en route par TechnicAtome en 14 mois", a souligné la société. Dans le domaine du nucléaire civil, les opérations de montage nucléaire du réacteur expérimental du CEA, le réacteur Jules Horowitz (RJH), à Cadarache ont débuté en septembre, marquant une étape décisive dans sa réalisation opérationnelle.
Vers un futur porte-avions nucléaire ?
Comme la plupart des entreprises mondiales, TechnicAtome est resté prudent sur les perspectives en 2020, marquée par l'empreinte du coronavirus, et au-delà. "Nous sommes tous mobilisés pour en limiter les conséquences, pour nous et pour nos clients, dans une période qui est riche d'enjeux pour le futur de TechnicAtome à moyen et long terme", a estimé le PDG de TechnicAtome, Loïc Rocard. L'un des enjeux primordiaux de TechnicAtome sera bien sûr le lancement du programme du futur porte-avions à propulsion nucléaire si bien sûr Emmanuel Macron choisit ce type de propulsion.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Dim 5 Avr - 16:50
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Teledyne annonce que l'Etat français s'oppose à son souhait de racheter Photonis
Par Michel Cabirol | 05/04/2020, 5:00 | 476 mots
Teledyne Technologies était en "négociations avancées" avec Aridan pour acquérir Photonis pour environ 550 millions de dollars". (Crédits : Photonis)
Dans un document transmis le 31 mars à la SEC américaine, Teledyne a révélé qu'il avait été "verbalement" informé "d'un avis négatif" du ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire pour le rachat de Photonis. Teledyne avait proposé à Ardian 550 millions de dollars pour s'offrir cette pépite française.
La reprise de Photonis par le groupe américain Teledyne Technologies est tout proche de tomber à l'eau. Dans un document transmis le 31 mars à la SEC (Securities and Exchange Commission), Teledyne a révélé qu'il avait été "verbalement" informé le même jour "d'un avis négatif" du ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. Le groupe américain n'a pas donc pas obtenu une autorisation d'investissement en France. "Teledyne attend actuellement une réponse écrite" du ministre de l'Economie, a-t-il précisé. Dans cette note, Teledyne Technologies a également confirmé qu'il a été en "négociations avancées (avec le fonds français Ardian, ndlr) pour acquérir Photonis International SAS et ses filiales pour environ 550 millions de dollars". A la France de confirmer par écrit son refus.
Alignés sur cette décision, les ministères de l'Economie et des Armées se sont accordés à dire début mars qu'il fallait que Photonis "reste souveraine", selon une source proche du dossier. Florence Parly a beaucoup poussé pour mettre ce coup de frein à cet investissement étranger. Et dans ce cadre-là, l'Etat "ne peut envisager une option de vente à une société américaine, explique une source à l'Hôtel de Brienne. On estime que c'est trop souverain pour être cédé à un groupe américain". C'est clair et net et "il n'y a pas eu de débat", fait-on valoir à l'Hôtel de Brienne. Le groupe américain d'ingénierie et d'électronique Teledyne était en négociations exclusives depuis début février, comme l'avait révélé l'AFP mi-février.
Pourquoi l'Etat a mis son veto
Sur ce dossier, le gouvernement a fait "une analyse appuyée et approfondie de ce que représente Photonis pour l'Etat français". Cette entreprise, dont le siège social se trouve à Mérignac, est un des leaders mondiaux de la conception et de la fabrication de tubes intensificateurs de lumière dans les secteurs de l'aéronautique, de la recherche et de la défense ainsi que pour des applications à débouché commercial. Elle dispose d'une nouvelle technologie dans le numérique qui va permettre de communiquer non plus à travers le cuivre mais par la lumière. D'une façon générale, Elle a notamment vendu ses équipements militaires et de sécurité aux forces spéciales de tous les pays de l'OTAN. En outre, Photonis, qui travaille sur la détection neutronique, envoie ses équipements pour le laser Megajoule et la direction des applications militaires du CEA. Cette PME fabrique des petits instruments qui permettent de compter les neutrons, de mesurer les flux neutroniques ce qui permet de contrôler la façon dont les réactions nucléaires peuvent se dérouler. "On comprend facilement pourquoi c'est un acteur important", fait-on observer au ministère des Armées.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 6 Avr - 19:51
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Internest complète son premier tour de table
Actualités Nathan Gain 6 avril, 2020
Vue d’artiste de la technologie LoLas conçue par Internest (Crédit : Internest)
Joli coup d’éclat d’Internest, qui a conclu il y a peu son tout premier tour de table grâce au fonds d’investissement luxembourgeois Boundary Holding. Fondée en 2016, la startup parisienne propose une solution de positionnement baptisée LoLas permettant l’atterrissage automatique et ultra-précis des drones et des hélicoptères.
Il s’agit plus précisément de la seconde tranche d’un tour d’amorçage comptant déjà Musthane et plusieurs réseaux de business angels. « Ce family office très expérimenté dans les solutions de sécurité intérieure apportera plus que du cash. Nos due diligences auprès d’entrepreneurs, industriels et donneurs d’ordre nous ont aussi conforté dans notre choix », nous explique Internest.
En effet, l’excellente compréhension des enjeux techniques et commerciaux ainsi que la réactivité de Boundary a convaincu les dirigeants de la startup. Le montant exact de ce cycle de financement d’amorçage (un « seed ») n’a pas été détaillé. Internest, qui préfère communiquer sur ses partenariats industriels, dispose désormais de moyens financiers pour affronter la crise sanitaire en cours.
Échelon intermédiaire de financement, une levée de fonds en amorçage permet à un investisseur de miser sur des startups présentant un produit qui a trouvé son marché, des clients et utilisateurs crédibles, ou tout autre indice de performance majeur. Ce levier supplémentaire doit appuyer la jeune pousse dans la consolidation de son modèle commercial et son évolution vers la rentabilité.
Pour Internest, ces fonds additionnels viendront avant tout soutenir l’objectif stratégique d’intégration de sa solution dans « des programmes industriels d’aéronautique et de défense en France, en Europe et à l’international ». Les développements à venir se concentreront tout particulièrement sur les débouchés dans le secteur maritime, avec des applications envisagées pour la défense, la pêche, la lutte contre la pollution, etc. Internest collabore depuis longtemps avec Naval Group et Airbus pour la conception de systèmes autonomes adaptés au milieu marin. Plus récemment, la startup s’est rapprochée de Musthane, spécialiste des aires de poser pour hélicoptère, pour développer une solution qui permettra aux pilotes de contrer les phénomènes de voiles blanc et brun (whiteout et brownout).
Créé en 2016, Boundary Holding investit prioritairement dans l’intelligence artificielle et autres innovations de rupture. « Nous avons toujours été poussés à investir dans des startups prometteuses et nous sommes ravis d’apporter notre confiance aux fondateurs d’Internest », déclare le fondateur de Boundary Holding, Rajat Khare. Sa société présente par ailleurs « un fort attrait pour les drones » avec, outre Internest, « d’autres opérations en cours dans le secteur ». Durant l’année écoulée, cette politique a également sourit à d’autres sociétés asiatiques et européennes, tels que KONUX, Infinidome et CerbAir, pépite française spécialisée dans la lutte anti-drones (C-UAS) également bénéficiaire en septembre dernier de capitaux d’amorçage
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Dim 12 Avr - 20:14
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Covid-19 : quelles options pour relancer la filière défense ?
Actualités Nathan Gain 12 avril, 2020
(Crédit : Nexter Group)
La reprise, après le coup de frein qu’impose la crise sanitaire, sera « longue, difficile et coûteuse », a de nouveau averti cette semaine le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Face à l’impact pressenti sur la BITD française, la ministre des Armées Florence Parly a assuré ce vendredi de la « responsabilité particulière » de ses équipes à l’égard de « la continuité de l’activité de l’industrie de défense ».
L’activité industrielle « est essentielle à nos opérations, et lorsqu’elle peut continuer, elle doit continuer », expliquait la ministre des Armées lors d’une visioconférence avec la Commission défense du Sénat. Des mots précédés d’actes. Le 6 avril, la ministre des Armées est allée en personne constater la poursuite des activités de MCO terrestre à Satory, où opèrent des équipes de la SIMMT, du 8e RMAT et de Nexter chargées d’assurer la disponibilité des équipements. « Sans elles, pas de continuité en OPEX. Merci aux équipes de la SIMMT, du commandement de la maintenance des forces, et au groupe Nexter », déclarait-elle au travers de son compte Twitter. Une visite, à l’instar du déplacement réalisé quelques jours auparavant au siège de Naval Group, qui avait pour but de « réaffirmer l’absolue nécessité de maintenir les activités industrielles, qu’elles soient étatiques ou privées ».
Distribution de kits sanitaires, sensibilisation aux gestes barrières, désinfection des locaux, etc. : Nexter, Arquus, mais aussi MBDA ont pris des mesures drastiques en vue d’une réouverture rapide de leurs sites. « Des activités essentielles de production, d’essais et d’études sur des projets classifiés vont reprendre progressivement en commençant par les besoins les plus urgents pour les forces armées », expliquait le missilier européen le 6 avril.
Derrière ces quelques signes annonciateurs d’un retour progressif à la normalité, l’inquiétude reste néanmoins palpable pour les milliers d’entreprises de la filière, en particulier au sein de PME, TPE et startups dont la trésorerie s’avère moins robuste que celle des grands groupes. L’avenir de l’immense majorité de ces petites structures dépend de la bonne santé des géants du secteur, eux-mêmes fortement assujettis aux investissements étatiques. Certaines PME du secteur n’hésitent plus à évoquer une « année blanche pour 2020 », misant d’ores et déjà sur une reprise de l’ensemble de l’activité, au mieux, en 2021.
« Compte tenu de la période et de la récession économique qui se profile, le ministère, premier investisseur de l’État, sera évidemment un acteur clé, et nous aurons une responsabilité particulière à cet égard », rassure-t-on du côté du ministère des Armées. Ce dernier s’est engagé très rapidement dans une politique d’accélération du processus de facturation afin de fournir au plus vite des liquidités aux sociétés les plus en difficulté. Avec de premiers résultats encourageants, comme expliqué ici https://forcesoperations.com/covid-19-comment-le-ministere-des-armees-soutient-les-pme-de-defense/ . À ce soutien ciblé s’ajoute un plan économique d’urgence national de 100 Md€ destiné à soutenir l’ensemble des entreprises françaises. Près de 20 Md€ ont été provisionnés par l’État pour financer le chômage partiel de 6,9 millions de Français, soit plus d’un quart des salariés du privé.
Autant de « bazookas financiers » qui ne sont cependant pas censés s’installer dans la durée. Quid de la phase d’après-crise sanitaire ? Quelles sont les options du gouvernement pour soutenir la filière sur la durée ? Et surtout, si réponse il y a, comment en assurer le financement ?
Vers un plan de relance national ?
Régulièrement mentionnée au début, la mise en place d’un plan de relance national une fois la crise sanitaire enrayée semble avoir été remisée au second plan par Bercy et Matignon. Un tel dispositif avait pourtant été déployé avec succès à la suite de la crise financière de l’automne 2008.
Près de 34 Md€ avaient alors été injectés sur deux ans dans l’économie française, contribuant à sécuriser ou créer près de 400 000 emplois tous secteurs confondus. Au grand bénéfice du volet défense, qui s’était vu octroyé un coup de pouce de 2,4 Md€. Ces ressources supplémentaires avaient facilité la notification de contrats par la DGA pour, entre autres, cinq hélicoptères H225M Caracal (ex-EC725), 15 véhicules blindés Aravis (VBHP) et des obus de 155 mm et de 120 mm. Plusieurs PME en avaient également directement bénéficié, dont la société charentaise Deschamps, bénéficiaire d’une commande de 2,5M€ pour la livraison d’aires de poser pour les hélicoptères de l’ALAT.
Une décennie plus tard, la France est en passe de vivre sa pire année de récession depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Nous serons vraisemblablement très au-delà des -2,2 % » de la crise précédente, souligne Le Maire. Si plan de relance il y a, les arbitrages risquent donc d’être particulièrement complexes au vu de l’ampleur et de la disparité des conséquences financières entre certains secteurs. Quand des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt complet, d’autres, dont celui de la défense, sont autorisés, voire « forcés » d’entamer une reprise partielle mais rapide. Ainsi, Nexter, Arquus et MBDA réactivaient la totalité de leurs sites dès la troisième semaine du confinement, quand des milliers de restaurants, bars, salons de coiffure, et autres commerces sont contraints de laisser le rideau baissé pendant encore plusieurs semaines.
Sanctuariser la LPM 2019-2025
L’ « effort de guerre » exigé par l’exécutif à grands coups de « quoi qu’il en coûte » menacera-t-il la loi de programmation militaire pour 2019-2025 ? Particulièrement ambitieuse, celle-ci prévoit de consacrer 172,8 Md€ au renouvellement des capacités opérationnelles des Armées, dont 58,6 Md€ en faveur des grands programmes d’armement et 2 Md€ par an pour les autres opérations d’armement et les petits équipements. Ce sont autant de budgets qui, dans leur extrême majorité, profiteront à la BITD française. Mais cela, c’était avant la crise et certains parlementaires s’inquiètent dorénavant d’un rebattage des cartes défavorable alors que se profilent les arbitrages complémentaires devant affermir les crédits budgétaires pour 2024 et 2025.
Fin mars, la présidente de la Commission de la Défense nationale de l’Assemblée, la députée LREM Françoise Dumas annonçait sur Objectif Gard être « en lien avec les groupements d’industriels et la ministre des Armées, Florence Parly », avant d’ajouter que « nous sommes en train de revoir le budget de la défense puisqu’il est lié au pourcentage au PIB (produit intérieur brut) ». Pour répondre aux objectifs de l’OTAN, la LPM prévoit d’atteindre 2% du PIB consacrés aux dépenses militaires en 2025. La contraction attendue du PIB, de l’ordre de 6% en 2020, pourrait donc se traduire par une réduction des crédits alloués aux Armées. Avec toutes les conséquences que cela comporte pour la poursuite des programmes d’armement et, par ricochet, pour l’industrie de défense.
Pour certains parlementaires, il est dès lors hors de question de dévier de la feuille de route entamée l’an dernier. « Les armées font un effort extraordinaire. Mais il faut avoir le courage de le dire : elles ne pourront donner que ce qu’elles ont ! Attention à l’usure, dans cette « course de fond « : cet engagement a un coût, en particulier sur le plan humain. La loi de programmation militaire devra être pleinement appliquée pour permettre, demain, la régénération du potentiel », prévenait ainsi le sénateur LR Christian Cambon ce vendredi en clôture de l’audition de la ministre des Armées.
Entre le sauvetage des uns, le redémarrage partiel des autres et l’obligation de poursuite des opérations militaires, résoudre l’équation générale s’avère d’autant plus complexe que les réponses de la part de l’exécutif sont pour l’instant axées sur « l’immédiat ». Gageons que les prochaines semaines seront celles d’une éclaircie propice à l’émergence de perspectives à plus long terme.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 23 Avr - 21:43
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Texelis sera au rendez-vous pour le Serval
Actualités Nathan Gain 23 avril, 2020
Un modèle réduit VBMR léger Serval exposé lors du salon londonien DSEI 2019
Malgré un arrêt temporaire de plusieurs semaines, Texelis sera au rendez-vous pour sa part de charge du programme VBMR léger Serval, exécuté en co-traitance avec Nexter Systems. La production en série a repris dès le 6 avril sur le site de Limoges et s’est récemment renforcée par l’ajout d’un second quart, annonce la société dans un communiqué.
Depuis le 16 mars, Texelis avait néanmoins maintenu un embryon d’activité afin de pouvoir livrer les pièces détachées nécessaires pour le soutien des véhicules engagés par l’armée de Terre dans les opérations Résilience et Barkhane. La PME limougeaude fournit notamment les chaînes cinématiques des VBCI, VAB et VLRA en service dans les forces françaises.
« Malgré les circonstances actuelles graves et sans précédent, nos clients, telles que l’armée de Terre et la DGA, comptent sur nous pour rester opérationnels et ont besoin des équipements essentiels que nous produisons ici dans notre usine de Limoges », souligne Jean Vandel, directeur général de Texelis Defense. « Nous nous efforçons de poursuivre la production pour les soutenir conformément aux directives gouvernementales, tout en accordant la priorité à la sécurité de l’ensemble du personnel et des clients de Texelis. »
Avec cette relance progressive, Texelis reste optimiste quant à la montée en puissance de sa ligne de production du nouveau pont T750/700, conçu notamment pour le Serval. Ouverte en février, cette ligne doit atteindre sa pleine capacité en 2021. Elle sera alors en mesure de produire plus de 2000 unités par an « dans le cadre de la livraison d’une chaîne cinématique complète comprenant le pont T750, le bloc moteur, la suspension, la direction, le système de refroidissement, l’échappement et l’électronique », détaille Texelis
En février 2018, le ministère des Armées sélectionnait Nexter et Texelis pour la conception, l’intégration, la production et le soutien de 2038 VBMR légers Serval. Un première tranche de 978 exemplaires doit être livrée d’ici à 2030, dont la moitié à l’horizon 2025. Destiné prioritairement aux unités de renseignement, le Serval sera décliné en quatre versions principales : patrouille, renseignement et reconnaissance, relais de communications et guerre électronique. Il devrait équiper un premier régiment en 2022. Plusieurs prototypes ont entamé la phase de qualifications industrielles durant l’été 2019. Une première série d’essais s’est déroulée en septembre dernier sur les pistes du centre d’expertise et d’essais DGA Techniques Terrestres, à Angers (Maine-et-Loire).
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Ven 24 Avr - 12:59
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EN IMAGES. À Saint-Nazaire, Arquus, fabricant de véhicules militaires, paré face au Covid-19
Filiale du groupe Volvo spécialisée dans la fabrication de véhicules militaires, Arquus a réorganisé son usine de Saint-Nazaire pour protéger ses salariés du covid-19. Visite.
Publié le 23 Avr 20 à 18:12
Chez Arquus, chaque opérateur dispose de son propre poste, l’outillage est individualisé (L’Echo de la Presqu’île)
Spécialisé dans la fabrication de véhicules blindés militaires, Arquus reprend progressivement son activité sur ses sites français, dont celui de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). C’est dans cette usine basée à L’Immaculée que sont construits les véhicules tactiques polyvalents VT4. Ces 4×4 sont destinés à l’Armée de terre qui les utilise pour ses opérations Sentinelle (lutte antiterroriste) et Résilience (appui aux services publics).
Activité presque suspendue
Au début du confinement, l’activité avait été presque entièrement suspendue et une majeure partie des 250 salariés placés en télétravail ou en chômage partiel. Laurent Postollec, directeur du site :
“Seul, un maintien minimal de l’activité a été assuré par une petite vingtaine de personnes afin d’assurer les finitions et l’expédition de 200 véhicules VT4 à l’Armée de terre ».
L’activité reprend au compte-gouttes chez Arquus (L’Echo de la Presqu’île)
Sécurité renforcée
Début avril, pour assurer le retour progressif des équipes, les mesures de sécurité ont été renforcées. Dégondage et blocage des portes afin de limiter le nombre de personnes utilisant les poignées, affichage visuel, protocoles, solutions pour passer les tourniquets, marquages au sol pour assurer la distanciation d’un mètre, croix rouges au sol pour montrer les zones interdites… Le tout sous la houlette de Soazig Perrin, animatrice Hygiène Sécurité Environnement.
“Nous avons condamné les distributeurs à café, fontaines à eau et viennoiserie. Pour compenser, nous distribuons des bouteilles d’eau à l’ensemble de nos collaborateurs », assure
Les accès aux distributeurs ont été condamnés (L’Echo de la Presqu’île)
Arquus Saint-Nazaire dispose d’un stock stratégique de 180 litres de gel hydroalcoolique. L’usine s’est également inspirée d’une initiative du Centre Leclerc de Saint-Nazaire pour installer un système de distribution automatique de désinfectant, à base d’eau oxygénée, de vinaigre blanc et d’eau. Il permet de nettoyer l’ensemble des outillages sur les postes de travail.
“C’est un vaporisateur désinfectant utilisé pour les outillages chirurgicaux dans les hôpitaux ».
Une trouvaille qui devrait progressivement être mise en place sur l’ensemble des sites du groupe Volvo prochainement.
Outillage individualisé
Au niveau de la production, les postes de travail ont également été repensés, comme l’explique Alexandre Buton, responsable production usine.
“Chaque opérateur a son poste de travail et tous les outillages sont individualisés. On a séparé certaines activités sur les halls 1 et 3 pour respecter la distanciation sociale ».
Chez Arquus Saint-Nazaire, les collaborateurs reprennent le travail au compte-gouttes, une dizaine chaque jour, depuis le 8 avril. Une reprise axée sur la prévention. Laurent Postollec :
“ Chaque personne qui revient travailler sur le site suit une réunion d’information et une sensibilisation sur ce que l’on a mis en place, les protocoles et mesures à appliquer. On observe souvent une certaine anxiété le matin qui s’estompe assez vite quand ils voient ce qui a été mis en place.
Des véhicules blindés en attente de livraison (L’Echo de la Presqu’île)
110 salariés ont repris le travail
A ce jour, 110 salariés ont déjà repris le travail.
“Dans les deux/trois semaines qui suivent, les 250 salariés seront sur le site ».
Arquus va pouvoir reprendre la construction et la livraison des VT4, à raison d’une centaine par semaine. Le groupe doit encore en livrer 3000 à l’Armée.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 27 Avr - 17:45
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L'Etat à la rescousse d'Airbus Helicopters FAG
27/04/2020 08:20 | Jean-Marc Tanguy
L'Etat à la rescousse d'Airbus Helicopters
L'Etat français réfléchit à aider Airbus Helicopters, touché de plein fouet par des annulations de commandes. Deux ministères ont commencé à étudier la reprise d'appareils touchés par ces annulations.
Aider Airbus Helicopters
L’Etat, actionnaire minoritaire mais bien réel d’Airbus, réfléchit à aider une des filiales du groupe, Airbus Helicopters, touché de plein fouet par des annulations de commandes. Deux ministères au moins, les Armées et l’Intérieur ont commencé à étudier la reprise des appareils concernés par des annulations de commandes, sur chaîne, ou des « queues blanches ». Trois acteurs ont notamment de l’intérêt pour cette situation d’hélicoptères disponibles, alors qu’on le sait, les opérations ont besoin de plus d’hélicoptères qu’il n’y en a de disponibles : l’Armée de l’Air (qui a accueilli Florence Parly à Cazaux le 20 avril, où est implanté l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées), la Gendarmerie et la Sécurité civile.
Appétence pour du H225
Tous les trois ont de l’appétence pour les hélicoptères de manœuvre. L’Armée de l’Air doit en louer, ou en acheter entre 12 et 20, sans doute des H225. Le chiffre le plus bas représente le remplacement intégral des Puma sur leurs plots actuels. Vingt appareils permettraient de répondre à la totalité des besoins opérationnels. Notamment d'arrêter la location d’un appareil à Icare. Les H225 pourrait aussi intéresser les gendarmes et la sécurité civile. Les premiers pourrait alors éviter de recourir aux Armées pour le transport des unités spéciales du ministère de l’Intérieur. La Sécurité civile, elle, pourrait s’en servir pour les situations de crise demandant une grande soute : inondations, mais aussi et surtout, les incendies. L’hélicoptère bombardier d’eau avait été poussé par Airbus Helicopters il y a une douzaine d’années, sans déboucher, en tout cas, pas en France.
EC145 et Ecureuil B3 aussi
Sécurité civile et Gendarmerie ont aussi besoin d’hélicoptères légers. Des EC145 pour compléter leurs parcs (et leurs pertes), mais aussi des Ecureuil B3, que la Gendarmerie affectionne, c’est le plus rentable du marché dans sa gamme. La Gendarmerie passerait donc d’une situation assez inédite, où, en fin d’année, on lui sabrait massivement des heures de vol, avec encore moins de perspectives d’achat d’appareils, à une abondance de livraisons en appareils neufs ! La possibilité de l’équiper en H160 est aussi réelle, la parlementaire en charge de la Gendarmerie à la Commission de la Défense nationale a déjà évoqué cette possibilité. Dassault Aviation connaît aussi des difficultés pour écouler ses Falcon : l’État va-t-il en profiter pour moderniser sa flotte, surtout de Falcon 900, livrés au début des années 80 ?
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 28 Avr - 16:17
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Les premiers accords sur le char de combat du futur ont été signés par la France et l’Allemagne
par Laurent Lagneau · 28 avril 2020
Comme ils le firent quelques semaines plus tôt pour le Système de combat aérien du futur [SCAF], les députés de la commission du budget de la Chambre basse du Parlement allemand [Bundestag], débloquèrent l’enveloppe nécessaire au financement de l’étude de définition de l’architecture du Main Ground Combat System [MGCS], c’est à dire le futur char de combat franco-allemand. Il ne restait plus qu’à attendre la signature des accords permettant d’aller de l’avant dans cette affaire, sachant que la pandémie de Covid-19 n’allait pas faciliter les choses.
Finalement, ce 28 avril, si elle n’ont pu se réunir physiquement, la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, ont signé l’accord-cadre définissant l’organisation du projet ainsi que les structures chargées de le gérer.
En outre, un autre accord de mise en œuvre [Implementing Arrangement 1], qui constitue la base de la commande d’une étude de définition de l’architecture du MGCS d’une durée de deux ans, a également été signé par les deux ministres. Cette annonce en a été faite par le ministère allemand de la Défense, celui des Armées, en France, ne s’étant pas encore exprimé.
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) April 28, 2020
Pour rappel, la maîtrise d’ouvrage du MGCS doit revenir à l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw] tandis que celle du SCAF a été confiée à la Direction générale de l’armement [DGA].
« L’architecture du système est une condition préalable au développement d’un démonstrateur technologique avec lequel les exigences allemandes et françaises pour MGCS pourront être vérifiées », rappelle le ministère allemand de la Défense, pour qui « l’Allemagne et la France envoient un signal important pour la coopération européenne en matière de défense » avec ce projet.
Quant aux contrats « à conclure » dans le cadre de cette étude, poursuit-il, ils seront « basés sur un financement partagé à 50-50 par l’Allemagne et la France. »
Pour rappel, le MGCS concerne Rheinmetall et la co-entreprise KNDS, formée par Krauss-Maffei Wegmann [KMW] et Nexter Systems. Pour que la répartition 50-50 soit respectée entre les deux pays, il a été décidé de divisé l’étude d’architecture en 9 lots, lesquels seront attribués à parts égales entre les industriels concernés.
Ces deux accords ont été signés près de trois ans après l’annonce de ce projet par le président Macron et la chancelière Merkel, en juillet 2017.
Comme l’a expliqué Stéphane Mayer, le Pdg de Nexter, le MGCS sera « bien plus qu’un char » étant donné qu’il sera un « véritable système de combat terrestre complet qui répondra, grâce à une série impressionnante d’innovations, aux besoins de la supériorité terrestre dès son entrée en service, prévue en 2035. » Et d’ajouter : « Compte tenu de la durée des programmes d’armement, il sera le système majeur du XXIe siècle. »
Le MGCS permettra de remplacer les Leopard 2 de la Bundeswehr et les Leclerc de l’armée de Terre. À noter que la Pologne et que l’Italie pourraient se joindre à ce programme.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 6 Mai - 21:21
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Qui est NBC-Sys, cette PME qui protège les Armées des menaces NRBC ?
Actualités Nathan Gain 6 mai, 2020
Des militaires français de l’opération Daman (FINUL – Liban) lors d’un exercice NRBC mené sur le camp de Dayr Kifa (Crédits : EMA/Ministère des Armées)
Seule unité française spécialisée dans le traitement des risques NRBC, le 2e régiment de dragons est de toutes les missions sanitaires depuis le début de l’opération Résilience. Il dispose pour cela d’un éventail d’équipements de protection et de décontamination conçus notamment par NBC-Sys. Qui est cette discrète filiale du groupe Nexter qui, depuis plus d’un demi-siècle, protège les Armées face aux menaces NRBC ?
« NBC-Sys est le fournisseur du masque à gaz des armées françaises depuis plus de 50 ans », se félicite son directeur général, Jean-Marie Mathelin. Son savoir-faire s’inscrit dans la lignée des activités NRBC de l’ancienne Manufacture d’armes de Saint-Étienne, qui fournissait des équipements de protection aux armées françaises depuis les années 60. La marque existe en tant que telle depuis la fin des années 1990, mais ne devient une filiale à part entière qu’à la création du groupe Nexter, en 2006. Sa particularité reste sa capacité à traiter l’ensemble des menaces NRBC, de la détection et la protection individuelle et collective à la décontamination des personnels, véhicules et infrastructures critiques. Industriel complet, NBC-Sys développe, produit et soutient l’ensemble de ses systèmes au départ de son site de Saint-Chamond (Loire). Sa mission essentielle de MCO, l’entreprise la réalise soit par retour de produits en usine, soit par projection d’équipes en régiment.
La PME emploie aujourd’hui 70 salariés pour un chiffre d’affaires de plus de 26 M€, dont 80% se matérialisent sur le territoire français. Un résultat « en forte croissance ces dernières années puisque nous enregistrons une progression de 40% du chiffre d’affaires sur les trois dernières années », souligne Jean-Marie Mathelin. À l’export, l’entreprise a enregistré des succès notoires avec le Canada pour des dispositifs de décontamination ainsi qu’avec l’armée britannique pour des systèmes de protection collective pour des hôpitaux de campagne, ces derniers ayant été déployés dans le cadre de la crise sanitaire. Ce carnet de commandes bien rempli lui assure une bonne visibilité pour les 10 prochaines années.
À l’instar d’autres industriels de défense, toute l’activité de production de NBC-Sys aura été provisoirement suspendue à la mi-mars, le temps de déployer les mesures barrières nécessaires à la protection des salariés. « Nous avons pu redémarrer la production au bout d’une petite semaine avec un régime quasiment nominal », commente Jean-Marie Mathelin. Le ralentissement consécutif de la chaîne d’approvisionnement aura quant à lui été amorti par l’étendue des stocks disponibles, « la priorité restant de servir les forces armées françaises puisqu’elles restent de loin notre principal client avec plus de 30 000 masques livrés par an ». Sans surfer sur la vague médiatique, la PME ligérienne s’est elle aussi investie dans la crise sanitaire en donnant des centaines de masques à gaz et de filtres en version civile aux personnels de santé des services de réanimation, « là où ils sont le plus exposés au virus ».
Le système CERPE déployé en appui par le 2ème RD lors de la décontamination du porte-avions Charles de Gaulle (Crédits : NCB-Sys)
NBC-Sys a en outre agi en tant que « force de l’ombre » lorsque le 2e RD, entre autres, a été réquisitionné pour décontaminer le porte-avions Charles de Gaulle. L’un des 33 systèmes de décontamination personnelle CERPE en service dans l’armée de Terre et l’armée de l’Air est alors envoyé à Toulon pour permettre aux équipes de Dragons de regagner la terre ferme sans risque de contamination. Chaque système, stocké en totalité dans un conteneur de 20 pieds, permet de décontaminer jusqu’à 50 personnes par heure. Suivant la menace – radiologique, biologique ou chimique -, l’opérateur dispose de solutions décontaminantes de différentes compositions. « Dans le cas du Covid-19, ce sont des solutions qui sont utilisées dans les hôpitaux. Ce ne sont pas des composés comparables à ceux qu’utiliseraient les militaires pour faire face à une contamination à l’anthrax, par exemple », note Bruno David, directeur commercial de la filiale. « Ces matériels ont pu être projetés très rapidement parce que la formation des équipes et la disponibilité des systèmes sont assurées en permanence par NBC-Sys sur base d’un contrat établi avec la SIMMT », explique Jean-Marie Mathelin. Ainsi, les dernières formations sur le système CERPE datent du premier trimestre 2020.
Le Charles de Gaulle n’est qu’un exemple parmi d’autres de missions génératrices de précieux retours d’expérience sur la contribution des équipements de lutte NRBC dans l’endiguement de l’épidémie de Covid-19. « Passée la période de crise où il nous faut approvisionner des équipements très rapidement, il y aura une phase de RETEX indispensable pour analyser les capacités industrielles françaises et celles mises à disposition non seulement dans les armées mais aussi dans les hôpitaux et dans la sécurité civile », estime Jean-Marie Mathelin. Sur le long terme, la filière NRBC est en effet l’une des rares à posséder les compétences requises pour une prise en compte productive et pérenne de ces RETEX. « Cette première phase aura démontré que beaucoup d’entreprises sont en mesure de produire des masques de protection en urgence. Le traitement de la crise dans la durée nécessitera ensuite les compétences spécifiques dont disposent nos équipes », ajoute-t-il.
Derrière la crise sanitaire, Scorpion et EPIA
Grâce au recours au télétravail, NBC-Sys aura pu assurer la bonne continuité de ses programmes de R&D, dont deux sont de première importance pour le ministère des Armées. « NBC-Sys est le fournisseur exclusif des solutions de traitement de l’air dans les véhicules Scorpion », rappelle premièrement son directeur général. Programme majeur pour cette PME, Scorpion va non seulement apporter du volume, mais aura également favorisé le développement de solutions véritablement innovantes, notamment en matière de coûts de possession pour l’utilisateur. Deux systèmes vont coexister : l’un, un système de filtration de l’air déployé en temps de paix, et l’autre, un kit NRBC plus complexe qui sera intégré en lieu et place « en temps de guerre ». Une réponse graduée qui permet de ne connecter le dispositif « lourd », forcément le plus coûteux, qu’en cas de besoin et donc de réduire la facture en terme de consommables. « En mission, les forces pourront installer très rapidement ce kit NRBC basé sur le principe du plug-and-play, doté d’un niveau de filtration répondant aux meilleurs standards OTAN et qualifié spécifiquement pour le programme Scorpion », détaille Jean-Marie Mathelin. Plusieurs centaines d’exemplaires ont été commandés par le ministère des Armées. Il sera prochainement proposé aux marchés export.
Le second gros dossier auquel se consacre à présent NBC-Sys est celui du futur « Équipement individuel de protection des Armées » (EPIA) qui équipera les personnels de l’armée de Terre, de la Marine nationale et de l’armée de l’Air d’ici quelques années. Selon Jean-Marie Mathelin, « c’est aussi un programme innovant car c’est, à notre connaissance, la première fois au monde qu’une armée lance un programme de conception d’un système complet de protection individuelle ». Jusqu’à présent, les forces armées commandaient des lots d’éléments disparates, du masque à gaz aux surbottes, conçus sans logique système et susceptibles d’amoindrir les capacités de protection globales.
Vue d’artiste de ce à quoi pourrait ressembler le futur système EPIA (Crédits : NBC-Sys)
Dans le cadre du programme EPIA, la Direction générale de l’armement (DGA) a donc fait le choix de l’innovation en spécifiant un système intégral impliquant le développement conjugué d’un nouveau masque, d’une nouvelle tenue, de nouveaux gants, etc. « Pour la réalisation de ce contrat, nous avons choisi de créer un groupement momentané d’entreprise au sein duquel NBC-SYS a la charge de mandataire et de systémier. C’est à dire que nous allons non seulement concevoir et produire l’élément masque à gaz mais également mener toutes les études système ».
Officiellement mandaté en avril 2019, ce GME conduit par NBC-Sys se compose des sociétés SP Défense – filiale de Honeywell -, Paul Boyé Technologies et Ouvry. L’ensemble des études d’architecture sont désormais achevées, de même que la phase de validation du concept retenu pour le système complet et ses sous-ensembles. Le lancement de la phase de développement est donc imminent. « Tout cela est mené en étroite collaboration avec la DGA. Nous avons créé un plateau spécifique à Saint-Chamond dans lequel le client a une place qui lui est dédiée », explique Jean-Marie Mathelin. Entre les études système et les études relatives au masque, le volet R&D occupe actuellement une douzaine de personnes à temps plein.
Outre le développement et la qualification du système EPIA, ce programme, qui s’étalera jusqu’en 2037, comprend la production en série. Cette dernière étape n’est pas attendue avant 2025. D’après NBC-Sys, « il y a non seulement beaucoup de développement, mais aussi une longue phase de qualification car ce sera la première fois que nous qualifierons un système complet ». La DGA y aura un rôle essentiel au travers de son site « Maîtrise NRBC » de Vert-le-Petit (Essonne), revenu sur le devant de la scène à l’occasion de cette crise sanitaire. « Ils ont d’ailleurs investi lourdement en équipements de laboratoire et en ressources humaines pour pouvoir mener à bien ce programme », annonce l’entreprise.
Hormis son rôle de chef d’orchestre, NBC-Sys « perpétue l’histoire entamée au lendemain de la Seconde guerre mondiale » en s’attelant à la conception d’un masque à gaz de nouvelle génération pour les 40 prochaines années. Compatible avec les plus hauts standards de protection contre les menaces NRBC, ce masque sera doté d’une nouvelle architecture bénéficiant des nombreuses recherches menées sur l’ergonomie, les matériaux et le confort. « Il y a énormément de travail réalisé sur l’anthropométrie pour couvrir tous les percentiles des populations féminine et masculine », précise Jean-Marie Mathelin. Car l’un des enjeux sera la prise en compte de la place grandissante du personnel féminin, qui représente dorénavant plus de 20% des effectifs du ministère des Armées. Le confort accru qui en découlera permettra aux militaires de porter ce masque plus longtemps sans être dérangés dans la conduite de leur mission. En plus de tailles mieux adaptées à la morphologie, NBC-Sys travaille à l’optionalisation de l’outil afin de tenir compte de la multiplication des interfaces embarqués sur le fantassin, le marin ou le pilote. En particulier, le système EPIA sera nativement interopérable avec les autres briques du programme Scorpion