messages : 8293 Inscrit le : 18/08/2010 Localisation : canada Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Armée Française / French Armed Forces Mer 13 Avr - 8:09
Rappel du premier message :
RIP
Auteur
Message
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 18 Oct - 14:38
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 19 Oct - 11:33
Citation :
19.10.2016
Il a 40 ans, toutes ses dents mais quelques rides
C'est RTD qui le rappelle ce mercredi: l'increvable VAB a 40 ans!
Dans son communiqué de presse, RTD rappelle que "il y a 40 ans, le 1er régiment d’infanterie, cinq fois centenaire, accueillait le premier Véhicule de l’Avant Blindé (VAB) dans ses rangs, le mettant ainsi d’emblée au centre des opérations. Fidèle serviteur des opérations du passé, il est désormais garant d’une mise en place en douceur de Scorpion."
C’est en 1970 que Robert Galley, alors ministre de la Défense, lance le programme VAB, et que SAVIEM dépose le brevet qui dessine l’architecture du véhicule. Dès 1971, une convention est signée entre SAVIEM, maître d’oeuvre, concepteur, architecte, fournisseur du moteur et de la chaine cinématique et Creusot-Loire, sous-traitant, pour l’étude et la fabrication de la caisse, le montage des prototypes.
Suite à la notification du marché d’études à SAVIEM et Panhard, deux configurations, 4X4 et 6X6, font l’objet d’essais et c’est la solution du VAB SAVIEM 4X4 qui est adoptée. C’est en mai et juillet 75 que la notification pour une cible de 4 000 véhicules est donnée à SAVIEM. Deux versions sont lancées - VTT et Cargo.
Aujourd'hui, plus de 40 versions qui ont été produites, dont une version Véhicule Blindé Canon (VBC) SAVIEM VBC, équipée d’une tourelle de 90 mm, pour la Gendarmerie.
Et pour les inconditionnels ou les (déjà) nostalgiques:
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 20 Oct - 11:13
Citation :
20.10.2016
La patrouille Cartouche doré mise en sommeil
C’est à Sainte-Maxime, dans le Var, que la patrouille Cartouche Doré et ses quatre appareils se sont produits pour la dernière fois en public. La patrouille créée en 1989 pour célébrer les 100 000 heures de vol du TB30 Epsilon, va être mise en sommeil après 27 ans d'existence.
D’anciens pilotes de l’équipe, devenus par la suite pilote au sein de la Patrouille de France ou de l’Equipe de Voltige de l'Armée de l'Air et nombreux fans étaient présents, le week-end dernier, à Sainte-Maxime pour assister à la dernière représentation de cette patrouille acrobatique.
"Cette patrouille n’a cessé de faire évoluer sa démonstration au fil des ans et s’est imposée comme l’une des patrouilles les plus techniques du plateau aérien. Les quelques dizaines de pilotes de chasse qui l’ont constitué, tous instructeurs au sein de l’école de pilotage de l’armée de l’air 00.315 "Général Jarry" ont suscité de très nombreuses vocations chez les plus jeunes", rappelle l'un des équipiers.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 20 Oct - 12:55
Citation :
4e Régiment de chasseurs- 4RCH a ajouté 2 photos.
Embarquement immédiat avec les commandos de montagne et le GIGN à bord des hélicoptères du 3e RHC !
Du 3 au 7 octobre, une dizaine de commandos de montagne de la 27e BIM s'est rendue au camp de Suippes afin de participer à un exercice d'aérocombat organisé par le 3e RHC et le GIGN de Dijon.
A bord des hélicoptères de manœuvre, les commandos ont pour la première fois travaillé avec les forces du GIGN. Exercice de tir embarqué en PUMA pour atteindre des cibles au sol, interception de pick-up ou moto : la collaboration interarmées s'est avérée particulièrement efficace. Les nombreux entraînements ont permis aux militaires de développer une parfaite phraséologie facilitant ainsi la communication et l'action entre le pilote et le tireur.
Le groupement de commandos de montagne s'est également entraîné à l'aérocordage, réalisant des extractions rapide (système de grappe), des descentes en rappel ou par corde lisse, de jour comme de nuit. La collaboration avec le GIGN a permis de confronter les différentes méthodes de travail et de partager un savoir-faire unique et extrêmement enrichissant pour chacune des entités.
photo prise en vol sur le camp de Suippes lors de l'exercice Lycan
Photo d'archive prise en RCA lors d'un vol aérocombat avec le GCM de la 27e BIM
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 20 Oct - 16:48
Citation :
Les députés ont adopté un amendement visant à défiscaliser les indemnités liées à l’opération Sentinelle
Posté dans Opérations, Politique de défense par Laurent Lagneau Le 20-10-2016
Si, comme l’explique Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, l’opération intérieure Sentinelle s’inscrit dans la continuité des interventions extérieures des forces armées, cela n’est pas le cas au niveau de la fiscalité.
En effet, l’indemnité de sujétions pour service à l’étranger (ISSE) que perçoivent les militaires engagés dans une opération extérieure (opex) n’est pas imposable, celle qui leur est versée au titre de Sentinelle, c’est à dire l’indemnisé de sujétion spéciale d’alerte opérationnelle (AOPER), est soumise à l’impôt sur le revenu.
Or, quand, un militaire enchaîne plusieurs missions « Sentinelle » au cours de la même année, son foyer peut se retrouver imposable, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les prestations sociales auxquelles il avait droit. Et comme le président Hollande a annoncé, en juillet, que le montant de l’AOPER allait passer de 5 à 10 euros par jour, cette tendance risque de s’accentuer.
» Les (…) foyers qui n’étaient pas imposables le deviennent au fur et à mesure des participations à l’opération, et ceux qui l’étaient déjà voient le montant de leur impôt progresser », a ainsi relevé le Haut comité d’évaluation de la condition du militaire, dans son 10e rapport.
Dans le même temps, les gendarmes mobiles – qui sont aussi des militaires – ont échappé à la fiscalisation de leur indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT), laquelle avait un temps été envisagée. D’où une inégalité que les députés Marc Le Fur et Valérie Rabaut, la rapporteuse générale des finances, ont souhaité corriger avec le soutien de Patricia Adam, la présidente de la commission de la Défense.
Ainsi, dans le cadre des discussions portant sur la projet de loi de finances 2017, un amendement (n°817) visant à défiscaliser l’AOPER a été adopté, malgré les réserves du gouvernement, exprimées par Christian Eckert, le secrétaire d’État au budget. Le coût de cette mesure serait de 10 à 15 millions d’euros.
Par ailleurs, lors du débat portant sur cet amendement présenté par Mme Rabaut (sur la base d’un autre, soumis par M. Le Fur à la commission des Finances, qui l’avait refusé pour une question juridique), Patricia Adam a estimé qu’il faudrait aussi prendre des mesures compensatoires pour les soldats qui, engagés dans le plan Cuirasse, protège les installations militaires, lesquelles restent la « cible principale des mouvements terroristes ».
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 21 Oct - 9:54
Citation :
Guyane : Les meurtriers de deux militaires français lourdement condamnés
Posté dans Opérations par Laurent Lagneau Le 21-10-2016
Le 27 juin 2012, au cours d’une opération contre l’orpaillage illégal menée dans le secteur de Maripasoula (Guyane), Stéphane Moralia, 28 ans, et le caporal-chef Sébastien Pissot, 33 ans, affectés tous les deux au Commando de recherche et d’actions en jungle (CRAJ) du 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), tombaient sous les balles d’un gang de « garimpeiros » brésiliens, dirigé par un certain Ferreira Manoel Moura, alias « Manoelzihno ». Trois gendarmes avaient également été gravement blessés lors de cette embuscade.
L’opération en question avait été décidée suite à des tirs contre un hélicoptère EC-145 de la Gendarmerie, depuis un secteur où le gang de Manoelzinho faisait alors régner la terreur, n’hésitant pas à éliminer ses rivaux.
Un mois plus tard, après une traque menée par les gendarmes dans la jungle guyanaise, au cours de laquelle plusieurs personnes impliquées furent interpellées, la police brésilienne arrêta Manoelzinho à Macapá. Et ce dernier avoua le meurtre des deux militaires du 9e RIMa.
Mais il aura fallu attendre plus de quatre ans pour voir les protagonistes de cette affaire être jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France (Martinique).
Déjà emprisonnés au Brésil, l’un à perpétuité, l’autre pour 30 ans, Manoelzinho et son lieutenant, Ronaldo Silva Lima alias « Brabo da Morgana », n’ont pas pu assister à leur procès, étant donné qu’il n’existe pas de convention d’extradition entre Brasilia et Paris. Seulement deux prévenus – Itamar Bezerra Alves et Ronaldo Miranda Carvalho – ont donc pris place dans le box des accusés.
Sans entrer dans le détail des audiences, le verdict de la cour d’assises spéciale est tombé le 19 octobre au soir. Ainsi, Manoelzinho a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation dont il faisait l’objet (meurtre des deux militaires, tentatives de meurtres sur des pêcheurs et des gendarmes, détention d’armes de première ou quatrième catégorie, etc…). Il a donc été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Quant à son second, il a écopé d’une peine de 30 ans réclusion criminelle.
Ces condamnations « par défaut » ne pouvant s’appliquer que dans le cas où ces deux criminels seraient arrêtés à la France, elles sont symboliques. En outre, comme Manoelzinho a déjà été condamné à perpétuité par la cour d’assises de Cayenne en janvier 2016.
Quant aux deux autres prévenus présents aux procès, la cour a été moins sévère par rapport aux réquisitions de l’avocat général, qui réclamait, pour l’un et l’autre, des peines allant de 15 à 25 ans de prison.
Ainsi, Itamar Bezerra Alves en a pris pour 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs. Et Ronaldo Miranda Carvalho a été condamné à 18 ans de détention pour tentatives de meurtre et appartenance à une bande organisée. Les deux hommes ont 10 jours pour faire appel de ce verdict.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 21 Oct - 10:26
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 22 Oct - 13:30
Citation :
vendredi 21 octobre 2016
La 13e DBLE aura les premiers HK416
Jean-Yves Le Drian a passé la journée avec les légionnaires de la 13e DBLE, avec qui il avait déjà réveillonné il y a quelques mois. Il a confirmé que le régiment serait bien le premier équipé en HK416. On a appris par ailleurs qu’il serait rapidement équipé en Griffon, mais pas comme régiment de lancement. Le régiment devrait le recevoir en 2018, année qui sera aussi, sans doute, celle du premier départ en opex. Le brassage réalisé pour le mettre sur pied devrait, à cœur terme, en faire un régiment d’élite, à l’instar du 2e REP. Manifestement fier du travail déjà accompli en très peu de temps, le ministre à tenir à remettre en personne ses galons de colonel au chef de corps. Le ministre a également rappelé que les effectifs Légion -hors officiers- étaient passés de 6000 à 8000. Même si Jean-Yves Le Drian n’a pas détaillé plus avant, les raisons d’un tel choix de croissance sont aussi à attribuer à l’exceptionnel rayonnement de la Légion hors des frontières, et à une capacité bien connue à sélectionner et à former. Une capacité qu’on trouve aussi chez les officiers, parmi les généraux du moment, pas moins de quatre ont commandé la 13 (alors à Djibouti) : le propre père Légion (Jean Maurin), le général Pierre Chavancy, le général Thierry Marchand, et le général Thiery Burkhard (EMA). Comme à son habitude, le ministre a déjeuné avec les personnels militaires et civils du site -qui continue à héberger le CEITO-, prenant au passage un deuxième cours de chant Légion, après la première du réveillon. Il s’en est néanmoins bien tiré avec son chant préféré, en fin de journée : la Marseillaise, entonnée par les présents.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 22 Oct - 13:42
Citation :
Le général Bosser donne les raisons du choix en faveur du fusil HK-416 pour remplacer le FAMAS
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 22-10-2016
L’an passé, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), avait dit qu’il voulait avoir son mot à dire sur l’arme individuelle future (AIF), c’est à dire fusil d’assaut devant remplacer le FAMAS. Et cela afin de « ne pas imposer à nos soldats une arme dont je ne veux pas. »
Un an plus tard, et même si un concurrent malheureux de l’appel d’offres lancé par la Direction générale de l’armement (DGA), en l’occurrence FN Herstal, a déposé un recours devant la Conseil d’État, le ministère de la Défense a annoncé que le successeur du FAMAS serait le fusil d’assaut allemand HK-416 de l’industriel allemand Heckler&Koch.
Lors de sa dernière audition devant les députés de la commission de la Défense, le CEMAT a justifié le choix du HK-416 (signe qu’il a eu effectivement son mot à dire). Tout d’abord, il a donné un chiffre qui fera réagir : « remplacer 6 chargeurs de FAMAS, c’est le même prix qu’un HK-416″… Mais là n’est évidemment la raison du choix en faveur du fusil allemand.
S’il a été choisi, a fait valoir le général Bosser, c’est tout simplement parce qu’il « était le meilleur sur le marché ». En outre, le HK-416 « représente à nouveau un gain en termes de sécurité » par rapport à celui obtenu par le FAMAS « sur le pistolet-mitrailleur et le FSA (fusil semi-automatique de 7,5 mm) ».
En outre, a poursuivi le CEMAT, les « munitions du FAMAS étaient particulières », d’abord « fabriquées en France avec un métal de qualité spéciale pour l’étui. » Mais « dès que l’on a dû s’approvisionner à l’étranger avec des munitions standards, on a commencé à avoir des problèmes. » Ce qui ne sera plus le cas avec le HK-416, étant donné que sa « compatibilité sera totale avec les munitions de l’OTAN. » Et d’insister : « N’importe où dans le monde, on pourra prendre de la 5,56 mm et tirer avec ce fusil. »
« On pourra aussi tirer des grenades à fusil, en tir tendu, et des grenades de 40 mm. Et au lieu d’avoir, comme aujourd’hui, six chargeurs à 25 cartouches, on en aura dix à 30 cartouches, ce qui va accroître l’autonomie de nos soldats », a encore fait valoir le CEMAT, qui a souligné ce qui lui apparaissait le plus important au moment du choix : le fait que le HK-146 est « un fusil avec une crosse réglable télescopique, avec un bipied, une sangle adaptée, avec des rails qui permettent d’installer toutes les aides de visée dont nous avons besoin. »
Enfin, le général Bosser n’a pas manqué de relever que l’acier du canon du HK-416 « sera fabriqué en France, et que cela représente 30 % du coût de l’arme », ce qui n’est pas négligeable.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 22 Oct - 13:59
Citation :
L’état des casernes reste un sujet de préoccupation pour le chef d’état-major de l’armée de Terre
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 22-10-2016
Les années se suivent et se ressemblent pour ce qui concerne l’infrastructure – c’est à dire les casernes – de l’armée de Terre. Tous les ans, les chefs d’état-major ont régulièrement fait part de leurs préoccupations sur ce sujet lors de leurs auditions devant les députés et les sénateurs. Et, le recrutement de 11.000 soldats supplémentaires pour la Force opérationnelle terrestre (FOT) ne fait qu’aggraver une situation déjà bien difficile.
Pour loger ces nouvelles recrues – 40 nouvelles unités élémentaires auront été créées en 2017 au sein des régiments déjà existants – un effort particulier a été fait en matière d’infrastructure. « Entre ‘rénover le vieux pour faire du neuf’ et ‘faire du totalement neuf durable’, nous avons choisi une solution intermédiaire avec la livraison, en fin d’année, grâce à l’entreprise Bouygues, de neuf bâtiments modulaires durables CATALPA sur les quinze bâtiments commandés en janvier 2016″, a ainsi expliqué le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), lors d’une audition à l’Assemblée nationale.
En outre, le plan d’urgence qui avait été décidé en 2014 par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, pour corriger « 700 points noirs » alors identifiés a été réalisé « à hauteur de 82 % pour le ministère, et de 75 % pour l’armée de Terre », a précisé le général Bosser.
Cependant, a prévenu le CEMAT, ces « actions ‘coup de poing’ ne doivent pas masquer une situation globalement préoccupante. » Ainsi, des besoins, pourtant jugés prioritaires, comme les aménagements prévus pour l’accueil des drones tactiques Patroller au sein du 61e Régiment d’Artillerie (RA) de Chaumont ou encore le renforcement des capacités des forces spéciales à Pau, ont été décalés.
Mais le plus préoccupant reste encore l’entretien du parc immobilier, notamment « celui de nos quartiers, qui constituent de plus en plus la maison de nos soldats, qui reviennent s’y installer. »
Car en effet, et c’est une tendance nouvelle et « extrêmement lourde », pour des raisons économiques et/ou de sécurité, « on assiste à un retour au quartier » des soldats qui, après la professionnalisation, choisissaient d’habiter en ville. Cela « nous impose d’imaginer une vie au régiment comme une vie à la maison : des infrastructures de qualité, avec des espaces de détente, de lavage du linge, etc », a commenté le général Bosser, pour « c’est sans doute une des évolutions majeures dont il faudra tenir compte dans les cinq années qui viennent. »
Or, les crédits alloués à l’entretien du parc immobilier de l’armée de Terre a fondu comme neige au soleil en moins de 10 ans. « Le parc se détériore au fil du temps, du fait d’un effort de maintenance qui est passé progressivement, en dix ans, de 6 euros du mètre carré en 2007 à 2 euros aujourd’hui. Les crédits accordés au titre du PLF 2017 permettront tout juste de freiner la dégradation du patrimoine », a expliqué le général Bosser.
« Tous ceux qui sont propriétaires de biens savent que si on n’entretient pas sa maison au fur et à mesure, le jour où il faut la réparer, la somme est trop élevée. En fait, je veille à ce que la dégradation ne nous amène pas à un point de non-retour. Deux euros du mètre carré, c’est insuffisant », a fait valoir le CEMAT.
La disponibilité des hélicoptères de l’armée de Terre est encore loin d’être satisfaisante
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 22-10-2016
Rapporteur de la commission des Finances pour le budget de la Défense, le député (LR) François Cornut-Gentille dénonce régulièrement sur son blog ses difficultés pour obtenir, de la part du ministère de la Défense, les taux de disponibilités des différents matériels utilisés par les forces armées.
Lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a cependant livré quelques éléments de réponse, notamment pour ce qui concerne les hélicoptères.
Ainsi, avec « 70% des voilures tournantes du ministère [de la Défense », l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) est « la plus grande entreprise d’hélicoptères lourds d’Europe », a d’abord rappelé le général Bosser. Seulement, « 100 seulement décollent au quotidien pour un contrat opérationnel de 149 machines », a-t-il indiqué. « Je ne peux me satisfaire de cette situation », a-t-il affirmé.
Quelles en sont les causes? Pour le CEMAT, il s’agit d’un « problème économique et opérationnel » et « c’est aussi un problème de formation. » Ce qui n’est pas sans conséquence car cette situation « induit des coûts supplémentaires puisque, pour , pour permettre à mes équipages d’être engagés en opération, je suis parfois obligé d’externaliser une partie des heures de vol », a-t-il souligné.
Aussi, selon le général Bosser, avec 338 millions d’euros de crédits de paiement, le Maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères est « considéré comme tout juste suffisant. » Qui plus est, il risque d’être plus compliqué à assurer à l’avenir en raison du départ en retraite, d’ici à 2025, de 2 400 agents civils de maintenance du ministère de la Défense. Or, pour le moment, les besoins ne sont que « partiellement compensé par un flux de recrutement annuel moyen estimé à 160. »
L’une des difficultés est qu’il faut faire cohabiter au sein d’un même parc des hélicoptères de dernière génération, comme le Tigre et le NH-90, se comportent comme des avions » avec des appareils de conception ancienne, tels que les Puma et les Gazelle.
« En fait, mon souci actuel est de mettre ensemble des hélicoptères de générations différentes, la Gazelle avec le Tigre et le Caïman, pour conduire des opérations.. Et mon objectif se porte donc aujourd’hui sur le remplacement de la Gazelle », a ainsi expliqué le CEMAT.
En outre, les conditions rencontrées sur les théâtres extérieurs, notamment dans la bande sahélo-saharienne (BSS), n’arrangent évidemment pas la situation. « Lorsque l’on utilise au Nord-Mali un hélicoptère comme le Caracal, qui n’est pas un hélicoptère issu d’un programme militaire et qui était prévu initialement pour les plateformes pétrolières, on rencontre quelques problèmes – de filtres notamment », a relevé le général Bosser.
Toutefois, le comportement des hélicoptères les plus récents donne satisfaction. Tel est le cas du NH-90 Caïman. « L’an dernier, trois ont été déployés au Mali, ils sont rentrés en France, sont passés en révision et ont redécollé quasiment dans la foulée. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’optronique dans le NH90 et que c’est ce qui souffre le plus dans les zones chaudes. Mais honnêtement, j’ai bon espoir que cet hélicoptère donne vraiment le maximum », a rapporté le CEMAT.
Cela étant, le général Bosser a donné quelques pistes pour améliorer le MCO des hélicoptères. « Il faut d’abord s’intéresser à la verticalité des acteurs du soutien : la 9e BSAM, le SIAé, la SIMMAD (*) et Airbus Helicopters » et puis être « très attentif à la mise à jour de la documentation des hélicoptères », a-t-il dit.
« Ensuite, on va vers une extension des intervalles de mise en grande visite chez l’industriel, ce qui fait que l’on va diminuer la durée d’immobilisation. On a déjà gagné 20 % pour le Tigre, et 15 % pour le NH90″, a continué le CEMAT.
Enfin, le général Bosser voudrait revoir les contrats avec les industriels en fonction de plusieurs facteurs. « Est-ce que ces contrats prennent suffisamment en compte les retards que peut générer le passage d’un de nos hélicoptères dans leurs entreprises ? Lorsque l’immobilisation passe de six à neuf, voire à douze semaines, que prévoir? », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le CEMAT a eu un mot pour le programme HIL (Hélicoptère interarmées léger), qui permettra à l’ALAT de remplacer l’hélicoptère d’attaque Gazelle. Si ce dernier est celui avec lequel est effectué plus grand nombre d’heures de vol, il n’en reste pas moins qu’il est dépassé sur le plan opérationnel. « Or la finalité ce sont tout de même les opération », a insisté le général Bosser.
Seulement, la notion d’hélicoptère léger est différente entre les trois armées (« cela va de 4 à 8 tonnes », a souligné le CEMAT). Aussi, il « faut se concerter, et cela prend du temps », a-t-il dit.
(*) 9e BSAM : Bataillon de soutien aéromobile; SIAé : Service Industriel de l’Aéronautique; SIMMAD : Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère la Défense
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Sam 22 Oct - 14:24
Citation :
Sentinelle : Selon le chef d’état-major de l’armée de Terre, il y a du retard dans le versement des primes
Posté dans Forces terrestres, Opérations par Laurent Lagneau Le 22-10-2016
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale portant sur le projet de loi de finances (PLF) 2017, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, s’est dit particulièrement vigilant à l’évolution du moral des troupes qu’il commande.
Si ce dernier est « plutôt bon » grâce, selon lui, à la « dynamique positive dans laquelle se trouve l’armée de Terre en matière d’effectifs et d’équipements », il n’en reste pas moins qu’il est soumis à « deux vents contraires », qui sont la « sur-absence de la garnison » et les ratés du Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (Louvois), lequel continue « de poser des problèmes chaque fin de mois, pour 15 % des soldes ».
Pour le général Bosser, le militaire est « culturellement peu enclin à se plaindre ». Aussi, c’est au niveau de la « base arrière », c’est à dire des familles, qu’il faut, selon lui, « prêter une oreille attentive. »
« L’absence de la maison et la solde en fin de mois touchent principalement la ‘base arrière’. Or il se peut que cette ‘base arrière’ ait moins de retenue que nos soldats », a ainsi prévenu le CEMAT. D’autant plus que, désormais, il faut prendre en compte les réseaux sociaux, ce qui n’a pas encore été fait suffisamment d’après lui. « Il y a quinze jours ou trois semaines, le ‘buzz’ s’est créé autour de la solde au 93e RAM, des épouses s’étant plaintes sur Facebook que leurs maris n’avaient pas été payés », a-t-il relevé.
Aussi, le général Bosser entend revoir les paramètres utilisés actuellement pour évaluer le moral au sein des troupes.
« Traditionnellement, dans l’armée de terre, on apprécie le moral au plan catégoriel : les militaires du rang, les sous-officiers et les officiers. Or les actions sur le territoire national nous incitent à voir les choses différemment. Le moral ne se décline plus en grades, mais selon la situation de l’intéressé : s’il est chargé de famille, s’il a des enfants, l’absence lui pèse ; s’il est célibataire, qu’il soit officier, sous-officier ou homme du rang, l’absence ne lui pèse pas », a expliqué le général Bosser aux députés.
« Je suis en train de mettre en place une réflexion visant à modifier les capteurs d’évaluation du moral, et permettant de voir comment, en temps réel, nous pourrions mieux anticiper et faire face à une baisse brutale de moral. Franchement, ce n’est pas en évaluant le moral avec des questionnaires standardisés que nous disposerons d’une bonne vision », a fait valoir le CEMAT, qui a dit vouloir intégrer dans ces paramètres la « mobilité » et le « travail du conjoint », qui sont devenus « fondamentaux ».
S’agissant plus particulièrement des contraintes qui pèsent sur les soldats, avec notamment l’opération Sentinelle et les engagements extérieurs, le général Bosser a indiqué qu’en 2016, 50% de la Force opérationnelle terrestre (FOT) aura « passé plus de 150 jours de mission hors garnison, certains allant même jusqu’à 220 jours ». Aussi, ce « n’est pas anodin », a-t-il souligné.
« Il n’est pas non plus indolore qu’au moment où je pensais lever la garde à l’issue de l’Euro et du 14 juillet, j’ai dû, en raison des attentats de Nice, rappeler 2 000 hommes de permission – des soldats qui avaient programmé leurs congés estivaux et qui sont rentrés en moins de 24 heures », a ajouté le CEMAT.
Actuellement, sur le plan financier, cette « sur-absence est globalement bien prise en compte » étant donné que, a rappelé le général Bosser, « les mesures de condition du personnel liées à la suractivité sont financées sur le PLF 2017 – dont 35 millions d’euros pour l’indemnisation d’absence cumulée. »
Seulement, a prévenu le CEMAT à l’adresse des députés, « il faut que vous le sachiez parce que vous allez les rencontrer, nos militaires attendent le versement de ces primes. »
Et d’expliquer : « En effet, il reste un obstacle majeur sur le chemin entre la décision et la mise en œuvre », en particulier à cause des dysfonctionnements de Louvois, qui reste « extrêmement instable. » « Qu’en sera-t-il de la mise en œuvre des nouvelles primes ? Cela risque d’être très compliqué », a estimé le général Bosser.
« On peut donc s’attendre à un délai important entre la prise de décision politique, la prise de décision ‘militaire’ sur la mise en œuvre, et la capacité de l’outil à verser ces primes », a indiqué le CEMAT.
« Il est exact qu’aujourd’hui, à part les deux jours d’ITAOPC [Indemnités pour temps d’activité et d’obligations professionnelles complémentaires, ndlr], aucun militaire n’a bénéficié des primes annoncées soit par moi-même, soit par le ministre. On diffère le versement de ces primes, mais au bout d’un an, d’un an et demi, nous risquons de devoir faire face à un problème de crédibilité », a mis en garde le général Bosser.
Le véhicule devant remplacer la P4 pourrait venir d’Afrique du Sud ou d’un pays asiatique
Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 22-10-2016
L’annonce d’une commande 1.000 véhicules Ford Ranger pour remplacer partiellement les Véhicules légers tactique tout-terrain (VLTT) Peugeot P4 avait suscité, en 2015, une vive polémique comme on en a le secret en France. La raison était qu’un fournisseur étranger (peu importe s’il a des usines dans l’Hexagone) avait été choisi aux dépens d’un industriel français (susceptible de produire à l’étranger).
Mais il est à parier que l’on aura la même polémique quand sera annoncé le choix du véhicule léger tactiques polyvalents (VLTP) non protégés, destiné à remplacer l’ensemble des P4 encore en service, à raison de 3.800 exemplaires.
Et pour cause : lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a indiqué que le remplacement des P4, dans l’immédiat, « nous oriente plutôt vers l’Afrique du Sud ou du côté d’un pays asiatique ». Ce qui serait inédit.
Et le CEMAT de « déminer » les critiques qui ne manqueront pas d’être faites. « Vous souhaitez, a-t-il dit aux députés, que la Défense soutienne les acteurs économiques. J’y souscris pleinement. Pour autant, j’appelle les acteurs économiques à soutenir notre effort de défense. C’est ce que l’on pourrait appeler, en regard du ‘patriotisme économique’, une ‘économie patriote’ ».
Car, le souci – et le chef de la Section technique de l’armée de Terre (STAT) l’avait souligné en février dernier – est qu’aucun industriel français n’est en mesure de proposer un véhicule conforme aux besoins exprimés par l’état-major.
« Je suis convaincu que si l’on avait dit, il y a quelques années, à nos industriels, que nous allions avoir besoin de P4, ils se seraient mis en ordre de bataille pour nous les fournir. Mais si on se réveille un beau matin en disant que 600 de nos P4 ‘meurent’ chaque année, l’industrie automobile française n’est pas forcément capable de fournir le nécessaire » a toutefois admis le général Bosser.
En outre, a-t-il insisté, « on ne peut pas dire que l’on est en guerre, qu’on a des besoins urgents, et ne pas acquérir le matériel nécessaire à conduire cette guerre, même s’il n’est pas français. » Et d’insister : « Avec Sentinelle, nous avons un grand besoin de mobilité sur le territoire national. Quand on a évoqué la succession de la P4, il n’y avait pas, sur le marché français, de véhicule correspondant à nos besoins. Mais encore une fois, la responsabilité est partagée : si on avait attiré l’attention d’un industriel, il y a 3 ou 4 ans, peut-être qu’il aurait réfléchi en amont et que les bureaux de recherche se seraient mis en route. »
En attendant, il faut savoir que « reconstruire » une P4 coûte 27.000 euros et que cela exige 300 heures de travail… « Cela m’interroge. Mais cela pose plusieurs questions que j’aurai l’occasion d’évoquer dans l’année qui vient », a dit le général Bosser.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 24 Oct - 8:58
RIP
Citation :
24.10.2016
Crash de Malte: trois militaires français et deux employés de CAE ont perdu la vie
Le ministère de la Défense vient de confirmer la mort de trois militaires français et de deux employés d'une "société privée" lors du crash d'un avion qui effectuait des missions ISR pour le compte du Ministère de la défense.
"La chute de l'appareil a causé la mort des 5 personnels présents à bord : trois relevant du ministère de la Défense et deux salariés du contractant privé", a précisé le ministre de la Défense.
L'appareil de CAE Aviation, société que les lecteurs de Lignes de défense ont croisé à plusieurs reprises, s'est écrasé au décollage alors qu'il quittait Malte pour une mission ISR au-dessus de la Libye.
Ce communiqué invalide les déclarations maltaises. Sur son compte Twitter, le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, parlait ainsi de "douanes":
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 24 Oct - 12:24
Citation :
Garde Républicaine
Montée en puissance des pelotons d'intervention de la Garde républicaine. Avec l'arrivée du fusil d'assaut HK G36 KA3 et des nouveaux gilets de protection, les pelotons d'intervention de la Garde républicaine entrent en force dans le schema national d'intervention contre le terrorisme. Séances de tir et cas concrets rythment le quotidien de nos unités PI.
PHOTOS:
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Lun 24 Oct - 13:10
Citation :
Recherche et sauvetage au combat : retour d’expérience
Ajoutée le 24 oct. 2016
Près de 380 militaires européens ont participé à l'exercice "Air centric Personnel Recovery Operatives Course" (Aproc) depuis la base aérienne de Lechfeld (Allemagne), organisé par l’European Personnel Recovery Center. Parmi eux, des équipages et mécaniciens "Fennec", spécialistes du renseignement ou encore commandos parachutistes de l’air (CPA n°20 et 30). Ils se sont tous entraînés à préparer, conduire et réaliser des opérations aéroportées de récupération de personnes isolées en terrain hostile.
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 25 Oct - 12:54
Citation :
Armée de terre : l’enjeu des matériels
24 octobre 2016/ Actualité Stratégie et politique
Pour l’armée de Terre, la remontée en puissance en termes d’effectifs doit s’accompagner d’une croissance des budgets d’équipement, afin de faire face aux faiblesses «structurelles» induites par l’âge avancé de certains équipements et les calendriers actuellement prévus pour d’autres. Et qui impliqueront, dans un proche avenir, de réelles limitations opérationnelles. Exemple : le programme Scorpion qui, selon le calendrier actuel, ne prévoit qu’une seule brigade opérationnelle en 2025, alors que 1 000 VAB vieux de cinquante ans seront encore en service !
Une cohabitation entre matériels récents et d’autres beaucoup plus anciens qui sera difficilement tenable en termes de gestion du parc et de MCO, avec des surcoûts très importants. L’armée de Terre propose donc l’accélération du programme, pour pouvoir compter trois brigades Scorpion en état de servir dès 2025.
Du côté des industriels, le GME Scorpion (Nexter, RTD et Thales) s’estime en capacité d’assurer cette montée en cadence. Car une capacité de production supplémentaire a été prévue pour d’éventuelles ventes à l’export : le GME a dimensionné l’outil de production du Griffon et du Jaguar à une capacité de deux fois les besoins — cible et calendrier — du marché national. D’autant que les faibles cadences actuellement prévues (24 véhicules par an) ont déjà conduit l’industrie à produire certains équipements en quantités supérieures à celles de la tranche notifiée (il s’agit notamment des canons CTAI de 40 mm et des missiles MMP, qui seront stockés).
Cette accélération pourrait au global réduire les sept tranches de production prévues du marché EBMR à quatre. Ce qui amènerait une fin de production des 1 668 Griffon et des 248 Jaguar en 2026 au lieu de 2033, soit une réduction d’environ sept ans. Cette accélération aurait un impact favorable lié à l’effet de la cadence : la diminution de la durée de production permettrait d’atteindre plus rapidement une productivité optimale, sans pour autant brusquer la courbe «d’apprentissage» des équipes, puisque la montée en cadence ne débuterait que deux ans après le début de la production (soit 2020 pour le Griffon et 2022 pour le Jaguar).
La réduction du délai de production limitera aussi le traitement des obsolescences pendant la phase de production, notamment au niveau de l’électronique et de l’informatique embarquées, aux cycles de vie inférieurs à dix ans. Enfin, elle simplifiera la question du MCO : le coût de maintenance annuel d’un AMX 10RC est 30% supérieur à ce que sera celui de son successeur, le Jaguar.
L’armée de Terre insiste aussi sur l’urgence, au vu de la résurgence des menaces étatiques de haute intensité, de combler les lacunes capacitaires en termes de moyens dans le haut du spectre. Il s’agit surtout de remplacer l’artillerie chenillée AUF1 par 32 Caesar, la question étant de savoir s’il s’agira de la version 6×6, déjà en service, ou de la version lourde en 8×8, aujourd’hui proposée à l’export.
Quant au «char du futur», sur lequel les équipes étatiques et industrielles des deux côtés du Rhin travaillent déjà, reste à définir le périmètre des moyens qui lui seront attribués… Tout ceci dans l’attente des 2% du PIB demandés par l’Otan, voire des 2,5 ou 3% évoqués par certains…
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 25 Oct - 13:19
Citation :
Coup de sang du ministre de la Défense au sujet de l’indisponibilité des hélicoptères et de l’Atlantique 2
Posté dans Forces aériennes par Laurent Lagneau Le 24-10-2016
La situation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 est toujours préoccupante. Alors qu’ils sont sollicités pour des missions de renseignement au Sahel et au Levant (opérations Barkhane et Chammal), ces appareils sont aussi essentiels à la dissuasion nucléaire, en assurant la sécurité des approches de la base de l’Île-Longue, qui abrite les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (Fost).
Or, les mois passent et le constat est toujours le même : le taux de disponibilité de ces avions est bas (25% seulement en juin 2015), en raison notamment d’un manque de pièces détachées, et la « rénovation » de 15 exemplaires (sur les 27 en dotation), confiée à l’Atelier industriel de l’aéronautique de Cuers-Pierrefeu, se trouve en grande difficulté.
« La charge de travail est très importante, à la fois sur l’électronique et la cellule de l’aéronef, qui est complexe : le système de combat doit être revu de fond en comble et nous sommes peut-être allés un peu loin dans ce qui a été demandé à l’établissement [de Cuers]« , expliquait ainsi, en octobre 2015, Laurent Collet-Billon, le Délégué général à l’armement (DGA).
Et, visiblement, cela a fini par agacer Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Et il ne s’est pas privé d’en faire part lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances 2017.
« S’agissant de la rénovation des Atlantique 2, je suis très mécontent de la situation. La modernisation de l’entretien de ces aéronefs, engagée depuis plusieurs années, n’est pas satisfaisante. J’ai demandé une accélération en 2016, constatant certaines difficultés dans le fonctionnement global de la chaîne de rénovation », a dit M. Le Drian.
« Je me rendrai sur place afin de mesurer l’état d’avancement de ce plan d’amélioration que j’avais mis en place après avoir déjà constaté des insuffisances. Je prendrai d’autres dispositions s’il le faut. Je suis d’autant plus mécontent, je dois le dire, que l’ATL2 est un outil qui nous est indispensable au plan opérationnel en ce moment », a ajouté le ministre.
Mais la question des avions des patrouille maritime n’est pas la seule à agacer M. Le Drian. Celle du maintien en condition opérationnelle des hélicoptères également (a priori, celui des NH-90 car il a faut part des mêmes interrogations à son sujet).
Pour ce qui est des hélicoptères, « j’ai lancé un plan comprenant plusieurs mesures » qui « portent principalement sur les modalités de gestions des stocks et sur le changement des règles de consommation des pièces », a d’abord fait valoir le ministre. Mais, s’est-il insurgé, « nous devons mettre fin à certaines situations ubuesques ».
« Pensez que lorsqu’un hélicoptère sort de sa visite, son potentiel est déjà consommé de plusieurs mois. On marche sur la tête! », a lancé M. Le Drian. « Je peux vous assurer de ma très grande vigilance qui débouchera peut-être par quelques interventions dérangeantes, qui auront des répercussions. Je ne peux accepter cette situation pour les hélicoptères ni pour les ATL2, d’autant qu’il s’agit souvent plus d’une question d’organisation que de budget », a-t-il assuré.
Et de promettre quelques adaptations qui ne plairont pas forcément à tout le monde : « Cela implique de procéder à une petite révolution culturelle. Ces changements peuvent donc faire quelques vagues. Il n’est pas acceptable que nous soyons contraints par ces limites matérielles alors que nous disposons en théorie du nombre d’appareils suffisant » car « c’est la chaîne d’organisation qui pêche. »
Devant la même commission, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Bosser, a aussi fait part de sa préoccupation au sujet de la disponibilité des hélicoptères de l’ALAT et dit vouloir revoir les contrats avec les industriels. « Est-ce que ces contrats prennent suffisamment en compte les retards que peut générer le passage d’un de nos hélicoptères dans leurs entreprises ? Lorsque l’immobilisation passe de six à neuf, voire à douze semaines, que prévoir? », s’est-il interrogé.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mar 25 Oct - 13:44
Citation :
Menace terroriste : le général de Villiers s’interroge sur l’externalisation du gardiennage des sites militaires
Posté dans Sécurité, Terrorisme par Laurent Lagneau Le 24-10-2016
Fin septembre, le ministère belge de la Défense a confirmé la diffusion, via la messagerie Telegram, de photographies de militaires désignés comme étant des cibles par Rachid Kassim, une des figures francophones de l’État islamique.
L’affaire a donc été prise très au sérieux à Bruxelles, d’autant plus que l’on retrouve le nom de ce jihadiste dans plusieurs affaires de terrorisme en France. C’est en effet Rachid Kassim qui a inspiré l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville ainsi que celui d’un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray. Sans parler des arrestations récentes de jeunes radicalisés à qui il avait demandé de passer à l’action en France.
Pour le moment, rien n’indique que Rachid Kassim ait donné une liste aussi précise de soldats français à attaquer. Mais il n’en demeure pas moins que la menace reste très élevée. D’ailleurs, des projets d’attentats contre des sites du ministère de la Défense ont déjà été déjoués en France (sémaphore du cap Béar et base navale de Toulon en 2015) et des militaires engagés dans l’opération Sentinelle ont été attaqués (comme à Nice, en février 2015 ou à Valence, le 1er janvier 2016).
Aussi, cette menace terroriste contre les militaires (ainsi que leurs familles) est l’un des points de vigilance du général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA).
« La menace terroriste qui pèse sur notre pays vise aussi – et peut-être en priorité – les militaires pour ce qu’ils représentent. Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité de nos installations, de nos militaires et de leurs familles », a en effet affirmé le général de Villiers, lors de son audition à l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2017.
Le CEMA ne s’est pas trop attardé sur les pistes envisagées pour renforcer cette sécurité, si ce n’est qu’il s’agit « de se protéger sans se retrancher ». Toutefois, selon lui, la politique d’externalisation du ministère de la Défense dans certains domaines est un point à examiner de près.
« Nous devons notamment nous interroger sur la pertinence de l’externalisation de certaines fonctions, comme celle du gardiennage », a en effet estimé le CEMA.
Or, ces dernières années, la surveillance de sites militaires a été confiée à des entreprises privées. Des appels d’offres allant dans ce sens ont en effet régulièrement été lancés, comme pour la base navale de Toulon, en 2015 ou encore la base aérienne de Salon de Provence et le Centre national d’entraînement Commando (Cnec) sur les sites de Collioure et de Mont Louis (66), en 2013.
« Le personnel affecté sur chaque emprise doit rester le premier acteur d’une défense collective, cohérente et coordonnée », a estimé le général de Villiers. « Un effort doit également être produit en termes de durcissement des installations. Ce sera le cas en 2017 et 2018 grâce à la priorité définie en programmation. Il faudra poursuivre les opérations engagées au-delà de 2018. Cela passera nécessairement par des dépenses d’infrastructures et de personnel supplémentaires », a-t-il continué.
Mais tout cela ne servirait à rien dans le cas d’une attaque de l’intérieur, c’est à dire commise par un soldat « radicalisé ». Un point sur lequel le CEMA est tout aussi vigilant.
« Nous incarnons la France dans sa diversité, sa globalité et son hétérogénéité. De fait, certains jeunes Français sont radicalisés, et nous veillons à ne pas les recruter. Tel est l’objet du contrôle préalable au recrutement effectué par la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) », a-t-il expliqué.
Cependant, a continué le général de Villiers, « un être humain peut évoluer et le processus de radicalisation est parfois très rapide. » Aussi, le « commandement se doit donc d’être très vigilant », a-t-il dit. Et pour empêcher un tel phénomène, la solution, pour le CEMA, passe par « l’humanité », le « meilleur contrepoison contre la radicalité. »
« En effet, les jeunes qui sont susceptibles de se radicaliser ou qui le sont déjà ont lâché prise humainement ; ils sont désespérés car ils ne croient plus en l’humanité. Un chef doit connaître ses hommes et doit déceler les évolutions », a fait valoir le général de Villiers.
« Face à ce phénomène, j’ai donc donné pour consigne de maintenir ce sens de l’humanité dans le commandement et d’observer quotidiennement le comportement des intéressés. Dans les armées, nous avons en effet l’avantage d’être ensemble 24 heures sur 24, et parler à un militaire de sa vie privée n’est pas considéré comme une intrusion; cela fait partie de notre culture car lorsqu’un soldat part au combat, nous avons besoin de savoir quelle est sa situation personnelle, ce qui peut le déstabiliser ou le préoccuper », a expliqué le CEMA.
Aussi, il faut « remobiliser sans cesse le commandement pour qu’il n’oublie pas de faire preuve d’humanité et qu’il ait le souci de connaître ses personnels. C’est finalement la seule mesure véritablement efficace, une fois le contrôle élémentaire effectué », a insisté le général de Villiers.
Face aux menaces, l’effort de défense « ne pourra être ni allégé, ni reporté », estime le général de Villiers
Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 25-10-2016
Lors de son audition à l’Assemblée nationale pour évoquer le projet de loi de finances pour 2017, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, a commencé par faire l’état des menaces actuelles.
Le CEMA en a identifié deux, qui sont « distinctes, mais non disjointes ». La première est celle du « terrorisme islamiste radical », lequel s’appuie sur des réseaux structurés et capables de commettre des attentats en Europe et aux États-Unis, à l’image de ce qu’il s’est passé à Paris le 13 novembre 2015, ainsi que sur des « des individus radicalisés et isolés, parfois sous influence, capables de frapper partout », comme cela a été le cas à Saint-Étienne de Rouvray ou à Magnanville.
L’autre menace évoquée par le général de Villiers résulte « du retour des États puissance », avec « de plus en plus d’États » qui « mettent en oeuvre des stratégies qui reposent sur le rapport de force, voire le fait accompli ». s’il n’a pas cité de pays en particulier, la Chine et la Russie sont régulièrement dénoncées pour ce type d’action.
Or, comme l’a souligné le général de Villiers, tous ces États « réarment ». Et la « dynamique stratégique mondiale est de plus en plus agressive », en faisant « la part belle au déni d’accès qui met en cause ce que nous tenions pour acquis, c’est-à-dire la liberté de circulation et la liberté d’action, dans le respect du droit international. » Pour le CEMA, il y a donc là un « risque majeur – et qui s’accroît – de déstabilisation qu’on aurait tort d’ignorer ou, tout simplement, de sous-estimer. »
En outre, il faut prendre en compte les modes d’action de l’adversaire, lequel, comme l’a souligné le général de Villiers, « profite d’un environnement propice à la montée des tensions avec, d’une part, le cadre espace-temps qui ne cesse de se contracter, alors que la résolution d’une crise demande, en moyenne, quinze années de constance et de persévérance, et, d’autre part, l’accès aux technologies qui se banalise et ouvre sur des possibilités infinies en matière d’agression, notamment dans le champ immatériel. »
Pour tenter de contrer « l’adversaire », il est nécessaire de le connaître et d’anticiper, si possible, ses mouvements. « Toute stratégie insuffisamment claire, toute impasse sur un seul des segments du spectre des menaces ou la méconnaissance des intentions profondes de l’ennemi sont immédiatement utilisées contre nous-mêmes et nos alliés », a fait observer le général de Villiers.
Qui plus est, cet « adversaire » est « difficile à cerner ». Pour le CEMA, l’action terroriste « n’est pas exclusive d’une intervention ou d’une instrumentalisation menée, en sous-main, par un État-puissance, au service de sa stratégie hybride. » Dommage qu’il n’ait pas développé davantage ce point… En tout cas, il a insisté sur ces deux menaces « distinctes mais pas disjointes. » Et d’ajouter : « Il y a là comme une ambiguïté qui accroît le degré de complexité du contexte dans lequel nous devons évoluer et sur lequel nous voulons peser. Il faut réapprendre à penser la guerre. »
Pour faire face à ces menaces, il importe donc que les forces françaises soient en mesure de disposer des moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, lesquelles vont de la dissuasion nucléaire aux opérations extérieures, en passant par les postures de sécurité aériennes et maritimes.
Or, pour le moment, si l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019 a mis un terme à la tendance « baissière » des dépenses militaires, le projet de loi de finances 2017, qui porte l’effort de défense à 1,77% du PIB (pensions comprises), permet seulement « d’éviter le décrochage de nos nos moyens par rapport à nos missions et à la menace », a estimé le CEMA.
Il faudra donc faire bien davantage. Et pour le général de Villiers, cet effort de défense (ou « de guerre », comme il l’avait qualifié lors de la dernière Université d’été de la Défense) « ne pourra être ni allégé, ni reporté, en dépit de la complexité de l’équation budgétaire étatique prévisionnelle, en particulier dès 2018. » En clair, le budget de la Défense ne devra plus servir de variable d’ajustement budgétaire et son montant devra atteindre le plus rapidement possible l’équivalent des 2% du PIB. Le prochain gouvernement est prévenu…
« Désormais, cet effort doit se traduire par une hausse progressive du budget de la défense pour (…) rejoindre la cible de 2 % du PIB durant le prochain quinquennat et si possible dès 2020″, a ainsi estimé le CEMA.
Porter cet effort à ce niveau est indispensable pour « boucher les trous » capacitaires causés par les coupes budgétaires passées, « aligner les contrats opérationnels simplement sur la réalité des moyens que nous engageons aujourd’hui », étant entendu que les armées sont en suractivité, ce qui « n’est pas tenable dans un contexte de dégradation durable de la sécurité », et enfin, « assurer l’indispensable crédibilité de la dissuasion nucléaire par le renouvellement successif de ses deux composantes, océanique puis aéroportée. »
Pour le général de Villiers, les choses sont claires : comme « il y va de la cohérence de notre défense au moment du retour des États-puissances », « différer cette décision équivaudrait, en réalité, à un renoncement. »
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 26 Oct - 12:16
Citation :
mardi 25 octobre 2016
Une PO Rafale scramblée pour une perte radio
Une PO Rafale, sans doute deux chasseurs, a été scramblée en début d'après-midi suite à une perte ou absence de communication radio de la part d'un liner finlandais, qui traversait -comme 10.000 aéronefs chaque jour en moyenne- l'espace aérien français. L'absence de communication radio peut être une signe de détournement, donc la haute autorité de défense aérienne (HADA), qui dépend du Premier ministre n'a pris aucune risque, surtout avec une réunion de la coalition anti-Daech à Paris. Le liner a été intercepté et a, miraculeusement, retrouvé l'usage de sa radio au passage de la frontière belge. Ce genre de perte de contact radio arrive régulièrement en aviation commerciale, pour autant, depuis le 11 septembre 2001, ce qui n'est souvent qu'une distraction est rarement pris à la légère. La convention de Chicago proscrit les tirs d'aéronefs militaires sur des aéronefs civils, néanmoins, le 11 septembre 2001 a un peu modifié la perception du sujet. Dès 1959, le droit français permettait un tir sur un "aéronef animé manifestement d'intention belliqueuses".
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 26 Oct - 12:31
Citation :
mercredi 26 octobre 2016
Une revue de programmes (et des priorités) s'impose
Les documents budgétaires, mais aussi les auditions parlementaires le font comprendre, même à un béotien : les besoins sont très largement surpassés par les ressources disponibles. Miser sur une hypothétique hausse du budget de la défense -qui a toujours, sur le mode déclaratif, un pléthore de partisans- à 2%, voire plus, pour retarder la décision est sans doute une erreur. On le voit bien, même les mesures qui ont été décidées en conseil restreint de défense n'ont pas été totalement financées -même les CEM le reconnaissent-, les mesures catégorielles vont aussi devoir, rapidement, gonfler, car les militaires sont de plus en plus demandeurs (en lien avec leur sur-engagement opérationnel, et de ce qu'ils ressentent comme une "paupérisation" par rapport au reste de la société, des arguments que le ministre risque à nouveau d'entendre au prochain CSFM). Certes, on peut proposer, comme la présidente de la commission de la défense l'a fait aux UED, d'avoir une marge de manoeuvre supplémentaire de 4 MdEUR (pour la disssuasion, le MCO, les trous dans la raquette et les effectifs). Mais dans ce cas, pourquoi même ne pas le faire dès maintenant : les députés et sénateurs ne votent-ils pas les lois ? A-t-on déjà vu un budget de la défense -par nature insuffisant placé à l'aune de la bosse des programmes- censuré, ou très fortement amendé, pour y glisser de nouveaux besoins ? On peut se rappeler du débarquement de la commission de la défense à Bercy, ou que l'action des sénateurs -Gautier/Reiner- a fait plier en son temps le ministre de la défense, mais ces exemples restent isolés dans l'histoire des commissions défense des deux chambres. La présidente Patricia Adam l'a fait remarquer aux députés présents lors d'une séance, la lecture des rapports parlementaires (opex, MCO, forces spéciales...) pourrait permettre d'orienter parfois un peu mieux les travaux de la commission, voire de l'Etat, plutôt que jouer sur le registre d'un grand oral façon Sciences Po, assez déconnecté des carences réelles de l'outil de défense (qui se découvrent sur le terrain). Vous pouvez vous-mêmes vous faire un avis sur le niveau de certaines questions en découvrant ces débats ici, en gardant en tête que ces compte-rendus analytiques font l'objet de relectures de la part des personnes citées. Sans doute le plus adroit dans sa communication sur les carences du moment, le patron de l'armée de terre a interpellé la presse sur la nécessité d'anticiper rapidement le remplacement des Gazelle, mais aussi des VAB (eux aussi quarantenaires). Il aurait pu aussi citer l'exemple du Puma qui portait jeudi le système de commandement aéroporté moderne, sorti des chaînes de la SNIAS en... 1971. Or Gazelle et Puma forment encore la majorité des parcs, tandis que la dispo des autres parcs, plus récents, ne fait pas rêver le ministre de la défense, qui multiplie les annonces sur une refonte du MCO (un vieux problème pourtant). Plusieurs élus sont également furax : Gwendal Rouillard, François Lamy, Jacques Gautier... Bien sûr, donc, la modernisation du parc d'hélicoptères doit être lancée sans attendre, non pour sortir un fabricant d'un mauvais pas, mais bien pour sortir les armées d'un fossé qui se creuse jour après jour sur quasiment toutes les flottes des trois armées. La seule façon de régler rapidement ce problème consiste à faire l'impasse sur quelques autres, moins urgents. Donc, de passer par une revue de programme, car les hélicoptères ne sont pas les seuls concernés par ces soucis. Car à la première situation de crise en France, on peut s'interroger sur le nombre d'hélicoptères qui serait disponible, avec, évidemment, quelques réponses pénibles à donner aux Français réfugiés sur leurs toits, piégés par les eaux (ça c'est le scénario facile). Et s'il fallait ouvrir un nouveau théâtre demain -on en ferme un ce weekend...-, il serait compliqué d'y affecter un gros volume de voilures tournantes. L'âge canonique des voilures tournantes fait également prendre un risque à leurs occupants, mais aussi à ceux qui défilent en dessous (parfois des citoyens français même). Pour une fois, anticiper au lieu de subir (Super Frelon, Nord 262) ferait gagner tout le monde, sans risque de chicaya : les trois armées utilisent des hélicoptères.
Le conseil restreint de défense a officialisé ce matin la prolongation du séjour du groupe aéronaval dans l'est de la Méditerranée, afin de soutenir l'offensive sur Mossoul. En fait, la décision est bien plus ancienne, et il est vraisemblable que les Américains, voire d'autres alliés, étaient déjà au courant, au plus tard hier, quand ils se sont réunis à Paris. Cela permettra à la France de mieux peser sur la suite des évènements. Le GAN emploie environ 2900 marins, et 26 avions de combat. Ses 24 Rafale Marine auraient déjà tiré une cinquantaine de bombes, et quelques Scalp, en un mois d'activité, un volume évidemment non officiel. Le GAN est commandé par le contre-amiral Olivier Lebas, lui-même ancien pilote de chasse et ancien pacha du porte-avions.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 26 Oct - 14:36
Citation :
Le chef d’état-major de la Marine insiste pour accélérer le renouvellement des patrouilleurs
Posté dans Forces navales par Laurent Lagneau Le 26-10-2016
Certes, le renouvellement des moyens de surveillance du domaine maritime français (zone économique exclusive, ZEE), le deuxième au monde, a été amorcé avec la livraison de 2 Bâtiments multimissions (B2M) sur les 4 commandés pour remplacer les BATRAL (BÂtiment de TRAnsport Léger) et 2 patrouilleurs légers guyanais (PLG, ou classe La Confiance) sont attendus à Dégrad des Cannes. Mais c’est évidemment encore insuffisant…
Pourtant, le besoin de renouveler certains patrouilleurs, comme les P400, et les avisos A-29 a été exprimé depuis longtemps. Le programme BATSIMAR (bâtiment de surveillance et d’intervention unique) aurait ainsi dû être lancé à cette fin en 2012. Seulement, cela n’a pas été le cas.
Et la Loi de programmation militaire (LPM) en cours, même après son actualisation, l’a de nouveau reporté, la commande de frégates de taille intermédiaire (FTI) ayant jugé prioritaire afin de remplacer non pas les 6 frégates de surveillance en service depuis 1992 mais les frégates légères furtives (FLF) de la classe La Fayette.
Ainsi, le premier navire du programme BATSIMAR est désormais attendu en 2024. Or, comme l’indiquait, en mai 2015, l’amiral Bernard Rogel, alors chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), la rupture de capacité outre-mer sera « supérieure de 50 par rapport à la situation actuelle » d’ici 2020. « Je continue à soutenir qu’il est indispensable de voir arriver les BATSIMAR au plus vite dans les forces. (…) Il ne s’agit pas de volumes financiers considérables, mais ces bâtiments sont indispensables à la surveillance de la zone économique exclusive », avait-il dit.
Le successeur de l’amiral Rogel à la tête de la Marine, l’amiral Christophe Prazuck, a lui aussi insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en oeuvre du programme BATSIMAR, lors de sa première audition devant les députés de la commission de la Défense.
« Je suis particulièrement attentif en la matière au comportement de nos pétroliers-ravitailleurs, qui commencent à être très âgés, mais également à nos patrouilleurs, censés être remplacés avec le programme des bâtiments d’intervention et de surveillance maritime (BATSIMAR). Ma vigilance reste grande sur ces moyens, qui sont tout à fait essentiels pour la surveillance et la protection de nos ZEE », a commencé par dire l’amiral Prazuck.
« En ce qui concerne la surveillance de nos espaces maritimes, le Livre blanc prévoit que les premières livraisons du programme BATSIMAR s’effectueront à partir de 2023-2024. Or, le suivi technique des bâtiments en service fait en effet craindre que certaines de nos capacités soient temporairement hors service. (…) Il est essentiel que nous accélérions la cadence », a encore estimé le CEMM, pour qui, « au vu de l’usure » des patrouilleurs, une « livraison en 2021″ semble « une date convenable pour pouvoir garantir l’exercice de notre souveraineté dans nos zones économiques. »
Pour l’amiral Prazuck, il n’est pas non plus question de revoir le format global « d’une frégate, un B2M et deux patrouilleurs par département ou territoire d’outre-mer ». Si la surveillance du domaine maritime peut être assurée par de nouveaux outils, comme le système satellitaire Trimaran, il n’en reste pas moins qu’il faut en effet des moyens d’intervention.
« Le radar d’un bateau couvre un département français : il permet de voir 20 nautiques sur bâbord et 20 sur tribord, ce qui correspond à un cercle de 100 kilomètres de diamètre environ. Or la zone économique exclusive française s’étend sur 11 millions de kilomètres carrés : nous ne pourrons jamais déployer assez de bateaux pour la couvrir. Nous avons donc besoin de moyens mobiles. Voilà pourquoi nos patrouilleurs doivent être suffisamment rapides », a expliqué le CEMM.
En outre, il a aussi estimé qu’une réflexion est nécessaire sur « l’emploi des drones » ainsi que sur le « renouvellement des avions de surveillance maritime, moins complexes que les Atlantique – par exemple les Falcon ou les Gardian dans l’océan Pacifique – et qui permettent une fauchée très large, ainsi qu’à des moyens satellitaires comme Trimaran. »
En 2008, dans une réponse écrite adressée aux sénateurs François Trucy, Jean-Pierre Masseret et Charles Guené , le ministère de la Défense avait indiqué que, dans le cadre du programme BATSIMAR, la Marine voulait un patrouilleur « de haute mer, endurant et autonome , capable d’une vitesse de transit suffisante, apte à accueillir des commandos et à mettre en oeuvre les moyens habituels d’intervention (hélicoptère ou drone) » et que, pour satisfaire ces exigences, il fallait un bâtiment d’environ « 1.000 tonnes », équipé « d’un système d’armes peu sophistiqué, réduit à un canon de petit calibre et d’un système de détection simplifié ce qui baissera sérieusement son coût d’acquisition. »
Lors de son audition, l’amiral Prazuck n’a pas été aussi précis. « le premier système de combat d’un patrouilleur, c’est son pavillon français. Celui-ci montre l’exercice par la France de sa souveraineté dans ces zones, mais rappelle aussi la présence derrière le patrouilleur de toute une flotte (…) qui exerce avec lui cette souveraineté », a-t-il expliqué. Aussi, les « patrouilleurs n’ont donc pas besoin d’être très sophistiqués : il suffit qu’ils permettent de voir le mieux possible, qu’ils soient endurants, qu’ils restent longtemps à la mer, qu’ils soient assez rapides pour attraper les contrevenants et qu’ils aient les moyens d’effectuer des tirs de semonce », a-t-il ajouté.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Mer 26 Oct - 16:39
Citation :
C’est quoi un “beachmaster” ?
Armée de Terre· mercredi 26 octobre 2016
Il y a plusieurs moyens de mettre en place des véhicules blindés lors d’une mission : par air (aérolargage), par la terre (train ou véhicules de transport adaptés), ou par la mer (BPC et chaland de débarquement). Pour un débarquement par la mer il faut tout d’abord sécuriser la plage, c’est le travail de l’élément de reconnaissance de plage. C’est lorsque cet élément achève son travail que le beachmaster débarque. Pour autant son travail a déjà commencé. En effet, sa zone de responsabilité se situe de la line of departure (LOD) située en mer entre le BPC, la plage et la sortie de plage. Cette zone comprend donc une zone maritime et une zone terrestre. Cette dernière s’étend de la zone de poser de porte du chaland jusqu’au point de ré-articulation des unités.
Explication de la spécialité "beachmaster"
Quel rôle exact joue le beachmaster ?
Il est le responsable de l’unité interarmées de plage (UIP). Le rôle de cette unité consiste à coordonner le débarquement de la force (véhicule et personnel combattant) et ainsi garantir la sortie des unités selon la bonne articulation tactique du groupement amphibie. Cette unité est composée à minima d’un élément de reconnaissance de plage (plongeurs), d’une équipe poseuse de tapis de plage (aide à la traficabilité de la plage), d’une équipe de dépannage (maintien du dégagement de l’axe de sortie de plage) et d’une équipe sanitaire. L’effectif est d’environ une quinzaine de personnes. L’ADC Cyrille du 6e RG, chef de l’UIP sur la plage de PORTO SCUDO (Sardaigne) précise : « Mon unité intervient dans la préparation de la plage - du nettoyage, à la traficabilité des sols en passant par le balisage des couloirs que les véhicules auront à emprunter jusqu’au point de ré-articulation des unités situé après le franchissement de la plage. Par ailleurs, mes équipes assurent la sécurité des éléments débarqués et guident les véhicules lors de leur débarquement. Enfin, lorsque j’ai réellement vu passer les unités débarquées, je rends compte à l’état-major de l’avancée et de la conformité du plan de débarquement ». Il peut y avoir plusieurs points de débarquement sur une plage. Chacun est généralement constitué de 2 couloirs. Un des objectifs de l’exercice Emerald Move était notamment de travailler sur l’interopérabilité de ce poste. Les Néerlandais et les Italiens ont ainsi pu profiter de ce temps pour travailler sur ces savoir-faire spécifiques.
Comment devient-on beachmaster ?
Un débarquement de nuit sur la plage de Porto Scudo lors de l'exercice Emerald move. Photo : Patrick L./armée de terre
En prérequis, il faut disposer de bonnes connaissances générales de l’environnement interrames et interarmées. Puis il est nécessaire de suivre les 3 stages suivants : le stage de qualification des opérations amphibie de niveau 1 (SQOA 1) ; le stage d’officier d’embarquement amphibie (OEA), et le stage des unités interarmées de plage (UIP).
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 27 Oct - 12:57
Citation :
27.10.2016
Les SNLE de la classe Redoutable bientôt à la casse
La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié le 24 octobre le marché de déconstruction des coques des ex-sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Le Redoutable.
Des 6 sous-marins lancés entre 1964 et 1982, cinq seront déconstruits. Seul Le Redoutable survivra puisqu'il est exposé à La Cité de la Mer de Cherbourg.
Ces SNLE ont été progressivement retirés du service à l’arrivée des quatre sous-marins de 2e génération de la classe Le Triomphant actuellement en service.
Comme l'explique la DGA dans un communiqué, "le marché sera exécuté par le groupe DCNS, avec comme sous-traitants principaux Veolia Propreté Industries Services pour les prestations liées à la dépollution, à la découpe et la gestion des déchets et NEOM (filiale du groupe Vinci) pour les prestations liées au désamiantage. Il prévoit, pour chaque coque à déconstruire, le recyclage et la revente des métaux ayant une valeur marchande.
Les travaux qui débuteront en 2018 sur la première coque, après une phase de mise en place du site de déconstruction au sein d’une installation classée pour la protection de l’environnement implantée sur le site DCNS de Cherbourg, dureront jusqu’en 2027.
Cette opération techniquement lourde nécessite des outillages spécifiques et des surfaces de travail importantes. Chaque coque d’une longueur de plus de 100 mètres et de 10 mètres de diamètre pèse 7000 tonnes. Les tranches réacteurs, contenant les chaufferies nucléaires de ces anciens sous-marins, ont été séparées au préalable du reste de chaque coque et seront démantelées par ailleurs."
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Jeu 27 Oct - 13:23
Citation :
La directive européenne sur le temps de travail dégrade la capacité opérationnelle de la Gendarmerie
Posté dans Gendarmerie par Laurent Lagneau Le 27-10-2016
En 2015, le Haut Comité d’Évaluation de la Condition Militaire (HCECM) s’inquiétait des conséquences de la directive européenne 2003/88/CE relative au temps de travail sur le bon fonctionnement des forces armées.
Ce texte prescrit en effet un repos journalier de 11 heures consécutives au moins par période de 24 heures ainsi qu’un repos hebdomadaire de 24 heures tous les 7 jours. Et si, initialement, les forces armées et de sécurité bénéficiaient d’une dérogation, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en a limité la portée.
En effet, selon la jurisprudence de la CJUE, les dérogations à cette directive ne peuvent pas s’appliquer aux forces armées (et de police) prises dans leur globalité mais seulement à certains missions qu’elles assument, en particulier dans le cas « d’évènements exceptionnels à l’occasion desquels le bon déroulement des mesures destinées à assurer la protection de la population dans des situations de risque collectif grave exige que le personnel (…) accorde une priorité absolue à l’objectif poursuivi par ces mesures afin que celui-ci puisse être atteint. »
Cela étant, comme l’a indiqué son directeur, le général Richard Lizurey, lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense, la Gendarmerie nationale n’avait pas de problème avec cette directive pour la bonne raison qu’elle ne l’appliquait pas. Seulement, elle a dû finalement s’y plier.
« Nous y sommes (…) contraints par l’obligation qui nous incombe de transposer la directive européenne sur le temps de travail. Nous sommes actuellement en phase de précontentieux, l’Union européenne nous ayant signifié que nous ne respections pas la directive. Nous avons donc entrepris la transposition, en lien avec la défense, dans le cadre d’une approche statutaire », a ainsi indiqué le général Lizurey.
Qui plus est, une association a déposé un recours devant le Conseil d’֤État pour contester la précédente instruction sur le temps de travail de la Gendarmerie. Et elle a eu gain de cause.
« Nous avons demandé au Conseil d’État s’il était possible d’attendre la transposition définitive, en 2017, pour régler le problème. Il nous a expliqué qu’il serait obligé de nous condamner si nous maintenions notre texte, ce qui nous a contraints, en mars 2016, à retirer l’instruction et à engager un travail de concertation avec le CFMG [Conseil de la fonction militaire de la Gendarmerie, ndlr] pour rédiger un nouveau texte, lequel est entré en vigueur le 1er septembre », a expliqué le général Lizurey.
La Direction générale de la Gendarmerie (DGGN) a donc fait en sorte de remplir certaines exigences de la directive en question. « Alors qu’elle prévoit 24 jours de vacances par an, nous sommes à 45 jours de permission. Alors qu’elle prévoit 24 heures de repos par semaine, nous sommes à 48 heures », a détaillé le général Lizurey. Toutefois, il est plus difficile d’appliquer les 11 heures de repos physiologique par jour et les 48 heures de travail maximal hebdomadaire.
Aussi, pour le DGGN, ce nouveau texte complique « la manoeuvre car chaque gendarme doit désormais avoir 11 heures de repos journalier par tranche de 24 heures. À défaut, il a un droit à un temps de récupération, appelé repos physiologique compensateur, qui donne lieu à des calculs assez complexes. »
Par exemple, si un gendarme est rappelé au bout de 8 heures de repos pour une intervention, « on lui doit les 11 heures précédentes » et si c’est au bout de 9 heures, alors « on lui calcule la différence entre onze heures et le moment où il a été rappelé. » De l’aveu du général Lizurey, « de telles complexités administratives ne facilitent pas la tâche des commandants de brigade. »
Qui plus est, a-t-il fait observer, avec cette directive, « quand on assure une garde à vue de 96 heures, on a quinze jours de repos ensuite! Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons aujourd’hui. »
Et cela se traduit, selon les premiers retours des unités, par une « dégradation du service », avec une baisse de 3 à 5% de temps de service en moins, ce qui, pour 100.000 personnels, représente « 3.000 à 5.000 équivalents temps plein (ETP) ». Ce qui fait dire au DGGN que « cette directive est un peu à contre-courant au moment où nous devons tous nous mobiliser contre le terrorisme. » Sans compter que cela réduit par conséquent la portée de la hausse des effectifs…
Le général Lizurey prévoit un premier retour d’expérience (RETEX) à la fin novembre et un second au début de l’année prochains afin de « voir comment aménager ces dispositions. » Mais comme « la mesure est tout en état de cause définitive », la DGGN travaille également à une transposition complète de la directive, avec les 48 heures maximales de travail hebdomadaire.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 28 Oct - 13:11
Citation :
vendredi 28 octobre 2016
5 Reaper au Sahel, un à Cognac (Charente)
On l'attendait en octobre, ce sera un peu décalé : le deuxième système Reaper doit débarquer d'ici la fin de l'année, et le CEMAA a dévoilé comment les trois drones seront ventilés : deux iront au Sahel, où sont déjà déployés trois engins de l'escadron de drones 1/33 Belfort. Une station-sol et un dernier Reaper seront implantés, eux, à Cognac, permettant ainsi une marge de manoeuvre pour l'entraînement, et, comme on le dit pudiquement, d'autres missions.
Une capacité de simulation sera aussi livrée l'an prochain, alors que des renforts d'effectifs -une vingtaine- sont également annoncée. Le Reaper doit également recevoir, dans les mois qui viennent, une capacité ROEM.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Armée Française / French Armed Forces Ven 28 Oct - 15:14
Citation :
Pluie de critiques sur les bases de défense et le « Balardgone »
Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 28-10-2016
La réforme du ministère de la Défense engagée en 2008 prévoyait la disparition de dizaines d’emprises militaires et la suppression de 54.000 postes. Deux mesures emblématiques furent mises en application pour accompagner ce mouvement : le regroupement sur un site unique des états-majors et des service à Balard, dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) et l’instauration des bases de défense afin de « mutualiser » le soutien apporté aux unités, ce qui marquait une rupture avec la règle « un chef, une mission, des moyens ».
Seulement, et le Haut comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) n’a cessé de le souligner, cette réforme a conduit à une dégradation du soutien administratif des militaires, alors que c’était l’un des points forts des armées jusqu’à présent.
Pourtant, une nouvelle réforme des soutiens fut lancée par l’actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avec l’idée de placer les bases de défense sous l’autorité du Service de commissariat des armées (SCA). Mais là encore, en 2015, le HCECM s’était montré dubitatif quant aux résultats à espérer…
Et lors de leur audition par les députés de la commission de la Défense, les représentants des syndicats personnels civils de la défense ont exprimé leurs doléances à l’égard de ces bases de défense, qui, visiblement, sont encore loin de faire l’unanimité.
« Les bases de défense n’ont pas été créées pour améliorer le fonctionnement de notre défense, mais uniquement pour économiser 54.000 postes », a commencé par accuser Gilles Goulm, secrétaire général de FO Défense. « Nous essayons, militaires et civils ensemble, malgré nos différences, de les faire fonctionner » et « parfois, nous nous trouvons comme une poule devant un canif! », a-t-il ajouté.
Pour ce responsable syndical, la source des difficultés, pour l’essentielle, viennent du fait qu’un « principe qui faisait la force du ministère de la Défense a été battu en brèche ». Et ce principe est : « qui commande paye et qui paye commande ». « Aujourd’hui, bien malin qui est capable de trouver, au sein d’une base de défense, qui est responsable de quoi », a expliqué M. Goulm, qui a également fait part de problèmes liés aux ressources humaines (RH).
« La fonction RH de proximité a été mise à terre ; parfois, nous avons tout simplement perdu l’expertise en la matière, particulièrement pour les personnels civils. Or, la gestion des personnels civils par un centre de décision qui se trouve à 150 km, cela n’est pas possible », a-t-il fait valoir.
« S’agissant des bases de défense, c’est en effet la partie RH qui souffre le plus. Or elle est essentielle pour les personnels civils », a confirmé Hervé Baylac, secrétaire général de la FNTE-CGT. « En déplacement à Toulon, j’ai vu des salariées de 55 ans qui pleuraient parce qu’elles n’étaient pas sûres, en raison du manque d’effectifs, de pouvoir assurer les payes des personnels civils… Aujourd’hui, tout repose sur la conscience professionnelle des agents du ministère », a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez Jérôme Supersac, secrétaire général de la CFTC Défense. « Le problème dans les GSBdD [Groupement de soutien de base de défense, ndlr], c’est aujourd’hui que les services du personnel sont souvent dirigés par des personnels militaires, qui ne connaissent rien à la RH civile. Nous étions pour notre part favorables à la reprise des antennes de proximité par la DRH-MD ; un autre choix a été fait. Il est parfois difficile de recruter des personnels de catégorie A pour exercer les métiers difficiles des ressources humaines », a-t-il avancé.
Pour Sophie Morin, secrétaire générale de la CFDT Défense, la situation actuelle des bases de défense est le « résultat manque total de dialogue social au sein du ministère. » Et d’ajouter : « Il est inévitable qu’en mutualisant, on perde des compétences. Nous en revenons toujours aux mêmes thèmes : le caractère central des compétences; l’absence quasi-totale de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans ce ministère. Cela devient pourtant vital : il suffit de jeter un œil à la pyramide des âges, dans toutes les catégories de personnel, pour constater que l’on va droit dans le mur! ».
La complexité induite par la création de ces bases de défense a été soulignée par quasiment tous les responsables syndicaux entendus par les députés. « Il est vraiment compliqué de comprendre qui est responsable de quoi », a lancé Gilles Goulm. « Bien malin qui sait où trouver la bonne réponse et le bon interlocuteur : le fonctionnement actuel du ministère est d’une complexité sans nom », a enchéri Laurent Tintignac, secrétaire général adjoint de l’UNSA Défense.
« La création des bases de défense a en effet fait disparaître les circuits courts. Il y a aussi un problème de double casquette : les commandants des bases de défense sont aussi chefs d’organisme, donc à la fois juge et arbitre pour toutes les affaires financières », a tenu à souligner M. Supersac.
Même chose pour Jean-François Munoz, vice-président de Défense CGC. « Les bases de défense (…) sont nées de manière très autoritaire et elles ont connu de grands problèmes de gouvernance. Jamais elles n’ont disposé d’assez de temps pour mettre en place les procédures nécessaires. Il est impossible de comprendre comment elles fonctionnent. Quant au financement, il n’a jamais été mis en place », a-t-il dit.
Mais M. Munoz a résumé le mieux la situation en citant les propos qu’aurait tenus le général Iralour au nouveau commandant de la GSBdD de Bourges-Avord : « Cher ami, vous avez moins d’effectifs, moins d’argent et plus d’emmerdes : bon courage! ».
Quant au « Balardgone », inauguré en novembre 2015, plusieurs responsables syndicaux ont fait part de problèmes récurrents. Pour rappel, le ministère de la Défense s’est engagé à verser une redevance de 154 millions d’euros pendant 27 ans au groupement Opale Défense, qui, emmené par Bouygues, a été chargé de construire le site (coût du chantier : 600 millions d’euros) et d’apporter des services annexes (entretien, restauration, gestion du parc informatique, etc…). Et chaque prestation est facturée…
L’an passé, l’on avait appris qu’il en coûtait 600 euros pour rectifier la pose d’une porte, 150 euros pour ajouter une prise électrique, 5.000 euros pour installer un téléviseur dans un bureau ou bien encore 13.613 euros pour mettre en place une imprimante et un scanner. Là, à en croire Patrick Pradier, président de la CFTC Défense, qui travaille tous les jours à Balard, le changement d’un code d’accès est facturé… 80 euros. « C’est inadmissible! », s’est-il insurgé.
« Si vous n’avez pas exactement le bon badge, vous mettez un temps fou pour entrer. Et en fauteuil roulant, vous n’entrez pas du tout! », a déploré Gilles Goulm. « Les coûts sont exorbitants et devraient à notre sens faire réfléchir sur les partenariats public-privé : je ne vois d’ailleurs pas comment le public et le privé peuvent être partenaires. Je ne vilipende personne, mais l’objectif du secteur privé est bien de faire de l’argent », a-t-il estimé, avant de donner rendez-vous dans 26 ans. « Nous nourrissons des doutes sur la qualité de ce qui a été construit, et j’ai bien peur que l’on ne nous rende un bâtiment à refaire », a-t-il dit.