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Sujet: Industrie de defense Française Lun 26 Juil 2021 - 21:00
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jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 1 Fév 2022 - 20:33
Citation :
Hornet and Safran Electronics & Defense to partner for international commercial development of Hornet RWS
Defense News February 2022 Global Security army industry
POSTED ON TUESDAY, 01 FEBRUARY 2022 12:47
On December 14, 2021, Hornet and Safran Electronics & Defense signed a partnership agreement at Arquus' headquarters in Satory, France, to promote the Hornet series of remotely operated turrets.
Arquus Sherpa Light equipped with a remote-controlled Hornet RWCS (Picture source: Arquus)
Developed for the Scorpion program, these turrets combine Arquus' know-how in designing and integrating systems for armored vehicles with Safran's expertise in inertia, optronics and electronics. Building on this cooperation, Hornet and Safran Electronics & Defense have joined forces to promote the Hornet brand and its products worldwide. The new partnership establishes a joint marketing strategy to take advantage of the two companies' respective commercial presences around the world.
Hornet’s director, Mr. Jean BOŸ, welcomed "a thrilling new strategic partnership targeting the conquest of new international markets. This agreement combines the best of our know-how to position Hornet at the heart of discussions on the protection and equipment of land vehicles".
The Hornet Business Unit was officially launched in early 2021. It is dedicated to the promotion and marketing of the Hornet range, which today consists of three remotely operated turrets, the Hornet, the Hornet Lite and the Hornet S.
The Hornet RWS, which have been fitted to the French Army's Griffon armored vehicles since 2019, are being deployed on all new French Army combat vehicles, starting with the Jaguar and the Serval. The Hornets are at the heart of the observation and protection capabilities offered by the Scorpion program. The Hornet RCWS are thus already at the heart of the French Army's operational deployments. They have been deployed in overseas operations for the first time in 2021.
Signature of the partnership on the Arquus site in Satory (Picture source: Arquus)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 7 Fév 2022 - 20:55
Citation :
Sky Warden, la réponse collective, modulaire et évolutive de MBDA contre les drones malveillants
Nathan Gain 7 février, 2022
Les dernières attaques recensées aux Émirats arabes unis l’ont encore rappelé : les États restent vulnérables face à l’usage croissant de drones malveillants. Spécialiste de la défense anti-aérienne, MBDA s’est attaqué depuis un moment au problème et est désormais capable de proposer son système Sky Warden, une réponse collective rassemblant capteurs et effecteurs autour d’un système de commandement et de contrôle commun.
La lutte anti-drones n’est « pas un sport de masse »
Fruit de travaux entamés en 2010, Sky Warden découle d’une situation plusieurs fois vérifiée sur le terrain : les parapluies anti-aériens « traditionnels », Pantsir, Sky Guardian et autres Patriot, ont rapidement démontré leurs limites face aux drones. Ces dernières semaines encore, les Émirats arabes unis ont été la cible de plusieurs attaques de drones revendiquées par le mouvement yéménite houthi, entraînant notamment l’activation d’un appui militaire français.
Aux avions et missiles vient s’ajouter une menace plus difficile à détecter de part sa taille, sa signature et sa vitesse réduites. Elle se situe désormais « à la frontière du militaire et du civil », la rendant difficile à caractériser. Elle est, finalement, protéiforme et nécessite une réponse multiple et graduée. « Les systèmes actuels peuvent couvrir le haut du spectre. Pour les petits drones, de classe I et II, il faudra réfléchir à une nouvelle réponse », estime MBDA. Pour ce dernier, cette nouvelle réponse repose sur Sky Warden.
Sky Warden découle d’un double constat. La lutte anti-drones, pour qu’elle soit la plus efficace, requiert un éventail de capteurs couplés à un éventail d’effecteurs. Aucune entreprise ne pouvant à elle seule concevoir toutes les briques nécessaires, la lutte anti-drones ne se conçoit qu’en coopération. Dévoilé en février 2021, Sky Warden traduit ces deux remarques en une solution modulaire et évolutive fédérant une dizaine d’acteurs européens, de grands groupes à des PME et start-ups « très agiles et évoluant avec la menace ». Seuls quelques noms sont connus « mais on en a d’autres », affirmait MBDA lors d’un récent point presse.
Pour MBDA, les drones sont une menace aérienne comme une autre, un maillon supplémentaire de la trame sol-air existante. « Finalement, il faut aussi détecter, identifier et neutraliser », commente le groupe, selon qui la défense antiaérienne doit se comprendre comme un continuum descendant cette fois dans le « très petit ».
Ce qui peut paraître simple à première vue aura en réalité exigé quatre à cinq années de travail. De fait, envisager la lutte anti-drones au travers d’un système complet n’est « pas un sport de masse ». D’autres s’y sont essayés avant MBDA, leur effort aboutissant le plus souvent à une solution limitée, que ce soit en termes de classes de drones ciblées, d’effecteurs et de capteurs et, surtout, de système de contrôle et de commandement (C2).
Chaque partenaire ne maîtrisant qu’une pièce du puzzle, MBDA s’est attaché à « fédérer toutes ces compétences autour d’une structure C2 pérenne dans le temps ». Sky Warden est basé sur un cœur commun composé du C2 « maison » Licorne et d’une architecture système ouverte. Licorne est « le logiciel qui va agréger toutes les données en provenance des capteurs, les enrichir d’un algorithme d’intelligence artificielle si besoin et ensuite les fusionner pour donner une situation tactique à l’opérateur et lui proposer la meilleure solution d’engagement », détaille MBDA.
Établir un C2 efficient, beaucoup essaient mais peu y parviennent selon MBDA. « Peu de sociétés parviennent réellement à générer une fusion de données enrichie avec un algorithme d’intelligence artificielle », note l’industriel. Lui estime y être arrivé tout en réduisant à deux le nombre minimum d’opérateurs requis : l’un pour le suivi et l’analyse de la situation tactique et l’autre pour la gestion des effecteurs.
Crédit : MBDA
Une offre modulaire, évolutive et mobile
Sky Warden doit pouvoir s’adapter au maximum de cas d’emplois, de la protection de sites sensibles sur le territoire national, de convois en mouvement à la protection de FOB, de forces au contact et de bâtiments de surface à quai et en haute mer. Modularité et « customisation » sont donc deux caractéristiques centrales.
La configuration de base repose systématiquement un même quatuor: au moins un radar, au moins un détecteur passif, au moins une caméra pour l’identification visuelle et au moins un effecteur. À l’utilisateur de retenir les briques susceptibles de constituer la combinaison la mieux adaptée au contexte, à l’environnement et aux objectifs de la mission. Protéger le stade de France, par exemple, exclura l’emploi de tout armement « cinétique » sous peine de menacer le public et les infrastructures.
La mobilité étant un autre critère majeur, une variante embarquée est également à l’étude. Celle-ci comprend sur trois véhicules légers, dont l’un recevant des équipements de communication supplémentaires en plus de capteurs et d’effecteurs communs. Entièrement containerisé, chaque module pourrait être débarqué de son porteur pour protéger une FOB ou une base aérienne durant plusieurs mois.
Radars : L’outil privilégié pour la surveillance reste le radar tactique (2-4 km max). « MBDA n’étant pas radariste, nous essayons plein de choses, ce qui nous a permis d’isoler un certain nombre de radars ». Le groupe travaille essentiellement sur base du radar 3D courte portée Giraffe 1X de Saab, déjà intégré sur véhicule pour un client export, ainsi qu’avec les radars AESA 4D MHR de l’israélien RADA.
Ces radars ne suffisent pas, la menace nécessite une architecture multi-capteurs dans laquelle chacun tente en permanence de compenser les limites de l’autre. Pour les radars, la principale difficulté consiste à devoir travailler de manière non traditionnelle à partir de signatures radars très lentes et extrêmement réduites, « de la classe d’un oiseau ». En se focalisant sur ces caractéristiques, « nous pouvons être confrontés à des fausses alarmes générées par des piétons, des voitures, des feuilles bougeant sur un arbre ».
Bien que plus volumineux, les drones tactiques, MAME et MALE apportent eux aussi leur lot d’inconvénients. Non seulement parce qu’ils ne volent pas très vite, mais aussi parce que beaucoup de radars rejetent automatiquement ce qu’ils considèrent comme une fausse piste. Le drone Qazef K2 utilisé pour frapper des infrastructures pétrolières saoudiennes, par exemple, est principalement constitué de fibre de verre. Sa signature considérablement réduite, il ne pourra être détecté que tardivement par les radars « classiques ». D’où un travail majeur de réorientation des radaristes, soutenus par la création de filtres intelligents dotés d’une couche d’intelligence artificielle.
Détecteur RF passif : MBDA s’est logiquement rapproché du français Cerbair, « pépite dans la lutte anti-drones » dans laquelle le missilier a choisi d’investir il y a quatre ans. Créée en 2015, cette PME fournit son détecteur radiofréquence passif Hydra 200. Doté d’un rayon d’action de 3 à 4 km, le système comprend plusieurs antennes pour capter les transmissions entre la télécommande et le drone et donner l’angle de provenance de l’émission. Le signal capté est comparé à la bibliothèque à disposition pour sortir une identification précise. À ce titre, les industriels entendent bien surfer sur les réglementations française (Infodrones) et européenne (UAV Traffic Management System) en construction, qui obligeront bientôt les drones à transmettre un code d’identification similaire à un IFF. « Tous les drones autorisés transmettront ce code, ce qui va faciliter la reconnaissance des systèmes amis ou ennemis », explique MBDA.
IRST : Une fois détectée, l’éventuelle drone malveillant pourra être caractérisé de visu par un système Infrared Search & Track. Fournie par HGH Infrared, cette caméra EO/IR téléopérée est chargée de l’identification visuelle à courte distance (1 km). Couplée au radar, elle peut s’orienter automatiquement vers la menace. Mais, gros hic, cette dernière est parfois minuscule et extrêmement difficile à identifier pour l’opérateur. MBDA planche donc sur un logiciel capable de proposer des solutions d’identification. Quand l’opérateur n’y voit qu’un « point noir volant », l’intelligence artificielle permettra d’affiner la lecture pour déterminer le type d’engin volant, sa classe et jusqu’à son modèle exact. « Le système va calculer différentes options et les proposer à l’opérateur pour atteindre le maximum d’efficacités. C’est pour cela qu’il faut un panel large d’effecteurs ». MBDA profite des résultats issus du projet DeepDectect, mené entre 2018 et 2020 en collaboration avec les laboratoires Lab-STICC, IRISA et AMURE. Soutenu par un financement ASTRID de la DGA, DeepDetect a misé sur l’IA pour différencier de très petits objets, de l’ordre de quelques pixels
« La menace couvre désormais tout le spectre, des micro et mini-drones jusqu’aux drones MALE et HALE », rappelle Caroline Marotte, responsable Business Development « lutte anti-drones » au sein de MBDA France. Si les derniers peuvent être traités dans la continuité de la défense sol-air avec les moyens existants, Sky Warden permet à MBDA de se positionner sur les couches moyennes et basses. Le panel de réponses se veut proportionnelle à la menace et à l’environnement dans lequel celle-ci évolue. « La lutte anti-drones est plus difficile à appréhender parce qu’elle se jouera aussi, voire surtout en milieu urbain, synonyme d’obstructions supplémentaires ».
Une petite dizaine de briques composent aujourd’hui le volet neutralisation de Sky Warden. La plupart sont disponibles immédiatement. D’autres, des drones anti-drones, armes laser et armes à micro-ondes de grande puissance (HPM) parvenu au stade du démonstrateur, viendront progressivement offrir d’autres alternatives pour « boucher les trous dans la raquette ».
Crédit : MBDA
Brouilleurs : Échelon présentant le moins de risques, un brouilleur, pour résumer, « gèle les communications entre le drone et son télépilote ». Selon ses paramètres, le drone aura le choix une paralysie en vol, un atterrissage automatique ou un retour vers son point d’origine, à supposer que son GPS ne soit pas lui aussi brouillé. MBDA a misé sur un duo 100% français : KEAS et MC2 Technologies. Le premier dispose d’une gamme de systèmes antennaires mobiles et s’est fait un nom dans le domaine pénitentiaire. Le second est connu pour son fusil brouilleur Nerod F5, en service dans les forces françaises. Ce fusil brouilleur, MBDA a choisi de l’intégrer sur un trépied omnidirectionnel manipulé à distance.
« Il ne peut y avoir de brouillage absolument performant dans tous les cas », indique MBDA. Le principe du brouillage suppose en effet que le drone soit guidé. Hors, « pas de chance, on peut aujourd’hui rendre des drones totalement autonomes, comme des mini-missiles de croisière » face auxquels un brouilleur s’avérera inutile. Il s’agit également d’anticiper l’évolution de la menace. « Aujourd’hui, les gammes de fréquence des drones sont en 4G. Dans peu de temps, tout passera en 5G, rendant inutilisable les brouilleurs ne travaillant pas avec cette fréquence », souligne MBDA. Message reçu du côté de MC2 Technologies, qui réfléchit déjà à une réponse appropriée à l’émergence de la 5G.
Filet anti-drones et TTOP : Le second échelon se concentre sur un lance-filet anti-drones et un tourelleau téléopéré (TTOP). Le premier provient de l’entreprise britannique OpenWorks. Baptisé SkyWall Auto Response, il consiste en une tourelle compacte intégrée sur véhicule et opérée à distance. Son système de suivi comprend une couche d’intelligence artificielle. Pour le second, MBDA semble s’être rapproché d’Arquus, concepteur depuis 2018 d’une gamme de tourelleaux téléopérés Hornet. Retenu dans le cadre du programme Scorpion, ces TTOP font partie d’une première tentative d’emport de Sky Warden sur un véhicule léger, en l’occurrence un 4×4 Sherpa d’Arquus. Simples d’utilisations, ces deux effecteurs ne peuvent néanmoins traiter qu’une cible à la fois et à courte distance et offrent un degré de précision limité.
Missile Mistral 3 : Disponible immédiatement, le missile Mistral 3 est un atout de choix contre les drones de classes II. Pourquoi ? Parce que cette version, la dernière apparue au catalogue, est équipée d’un autodirecteur unique, « extrêmement sensible et fondée sur une technologie de matrice. Il est donc capable d’accrocher un drone comme le Qazef ». Démonstration à la clef avec deux tirs réalisés par un client asiatique sur une cible de deux mètres d’envergure. « Le premier a touché la cible, le second les débris. Cela donne une idée de la sensibilité de l’autodirecteur », se félicite MBDA.
Lancé manuellement ou en semi-automatique, le Mistral 3 est taillé pour traiter les drones tactiques mais n’est, lui non plus, pas exempt de limites. Un double problème se pose pour les missiles : ceux guidés par autodirecteur radar parviendront difficilement à accrocher une cible dont la masse métallique est trop faible. De même, leur fusée de proximité reposant la plupart du temps sur une technologie radar, celle-ci peut empêcher la détonation si elle ne parvient pas à détecter sa cible. « C’est pour cela que nous étudions d’autres solutions comme le laser pour faire exploser la charge de la cible, quelle que soit sa surface équivalente radar ».
Drone hit-to-kill : Avec le « drone anti-drones», ou drone HTK, SkyWarden entre dans le domaine du prospectif. Actuellement au stade du démonstrateur, ce drone kamikaze va utiliser la force cinétique pour éliminer la menace par impact direct. Il est pour cela doté d’un module de désignation capable de calculer et d’adapter la trajectoire de rejointe en fonction de la position de la cible. Le lancement s’opère verticalement, plusieurs drones venant s’empiler dans un « tube lanceur ». Malgré une vitesse de pointe de 200 km/h, il profite du rafraîchissement continu de la position de la cible grâce à sa liaison de données. Il est par ailleurs doté d’un petit capteur qui, en fin de course, va voir la cible et se verrouiller dessus pour la neutraliser.
Le drone HTK serait dans un premier temps efficace contre les micro et mini-drones à une distance d’environ 1 km, la performance réelle dépendant aussi des conditions climatiques. « On essaie d’aller un peu plus loin, jusqu’à deux voire trois kilomètres ». En cours de développement, cette brique devrait être disponible en 2023. Son développement est mené conjointement avec l’entreprise aixoise Novadem, impliquée dans la conception de la cellule et de la motorisation. MBDA fournit quant à lui la chaîne de guidage.
High-Power Microwave (HPM) : Ici aussi, il faudra faire preuve d’un peu de patience. Seules quelques entreprises travaillent pour l’instant sur cette arme conçue pour émettre un faisceau de micro-ondes de forte puissance pour détruire les composants électroniques. « Certaines ont des démonstrateurs avancés, mais cela demande encore du travail », explique Caroline Marotte. MBDA s’est tourné vers le britannique Teledyne e2v, l’un des rares à avoir progressé sur ce segment. Compacte et mobile, sa solution Safe-Stop repose sur un unique panneau monté sur remorque et orientable à 360°.
La portée est limitée, de l’ordre de 400 mètres pour Safe-Stop, mais le principe pourrait s’avérer très efficace contre les essaims. Il déploie Côté Sky Warden, les premiers essais sont envisagés pour cette année à partir d’un démonstrateur afin de disposer de systèmes opérationnels pouvant être couplés au système à l’horizon 2024. Hormis Teledyne e2v, MBDA dialogue avec Thales sur le sujet, car le client français est susceptible de privilégier une option souveraine.
Crédit : MBDA
Laser : Une mission dévolue, sans grande surprise, à CILAS, précurseur en France sur la question que le duo Safran-MBDA vient de racheter à ArianeGroup. Son système laser Helma-P a été expérimenté avec succès l’an dernier, plusieurs démonstrations résultant par destruction d’ « une moisson de drones » dans un rayon de 1 km.
Cette option est très séduisante mais présente quelques inconvénients. Hormis les questions d’énergie, les armes lasers ne sont pas « eye safe » pour l’humain et présentent un risque d’aveuglement pour certains matériels critiques, même avec un démonstrateur Helma-P de moyenne puissance (2 kW). En découle un contrôle très strict des autorités de réglementation. « Sur certains essais menés conjointement avec CILAS, il a fallu démontrer que nous n’allions pas endommager la Station spatiale internationale », pointe MBDA.
Pour détruire un drone dans un rayon « normal » de 1 km, « on nous impose une distance de sécurité de 100 km ». La manœuvre s’avère d’autant plus complexe en milieu urbain au vu des nombreuses surfaces vitrées susceptibles de refléter le faisceau laser. Loin de représenter l’alpha et l’oméga de la lutte anti-drones, MBDA travaille néanmoins dessus « parce ce qu’il en faut et que nous devons justement cerner tous les problèmes que ça peut poser » Son usage se révélerait davantage pertinent en environnement marin, l’horizon y étant beaucoup plus dégagé. Cette brique provient pour l’instant de l’extérieur mais MBDA investit aussi depuis longtemps au niveau groupe sur le sujet. Des développements à rechercher du côté de MBDA Deutschland et MBDA UK, tous deux impliqués dans des programmes financés par les ministères de la Défense allemand et britannique (Dragonfire).
Des opportunités en France et ailleurs
Sky Warden n’apparaît pas par hasard sur le marché. Nombreux sont les pays en quête d’un capacité anti-drones efficiente, la France la première. Du côté du ministère des Armées, l’heure est au rattrapage à grande vitesse afin d’être au rendez-vous pour la Coupe du monde de rugby de 2023 et les Jeux Olympiques de 2024.
L’effort se concentre principalement sur le programme PARADE, lancé en avril 2021 par la Direction générale de l’armement et doté d’une enveloppe de 350 M€ sur 11 ans. De 10 à 15 systèmes seraient livrés dès cette année à l’issue d’un appel d’offres européen. « Nous avons franchi la première étape de sélection, nous ne sommes plus que trois en lice », annonce MBDA, désormais opposé au duo CS Group-Thales et à l’espagnol Indra. Le vainqueur devrait être annoncé au cours du premier trimestre 2022.
Sa réponse, MBDA l’a construite au travers du consortium « Syrius » formé avec Naval Group et Hologarde, filiale à 100% d’Aéroports de Paris dont la mission est de protéger les infrastructures aéroportuaires de la région parisienne. « La menace des micro et mini drones coûtent très cher. Ne trouvant pas de solution, ADP a décidé de créer cette filiale pour développer une solution d’identification », rappelle MBDA. Naval Group apporte quant à lui son expertise en termes d’intégration sur des plateformes navales, de cybersécurité et de systèmes.
PARADE s’avère complexe à appréhender pour les candidats. Il doit en effet répondre à des objectifs à très court terme avec une solution pérenne, y compris dans ses senseurs et ses effecteurs. Il doit premièrement protéger les populations sur le territoire national lors d’évènements publics, mais sa feuille de route prend aussi en compte les besoins des trois grandes composantes des forces armées françaises. Pour les candidats, toute la difficulté relève de l’obligation de travailler dès maintenant sur des évolutions encore peu définies.
D’emblée, Sky Warden s’est aussi adressé au marché export. Les exigences propres à chaque client obligent l’équipe Sky Warden à s’entourer d’un maximum d’alternatives pour chaque pilier. Hormis les désidératas techniques propres à chaque a réglementation nationale d’un partenaire peut s’avérer bloquante. Le radar Giraffe 1X de Saab, par exemple, ne peut être vendu à certains pays clients de MBDA. Bien que « jeune », l’offre a déjà fait déjà mouche, de nombreux clients existants réfléchissant à la mise à niveau de systèmes déjà acquis. Le principe de « customisation » permet par ailleurs « si le client n’émet pas de besoin, de faire une offre spontanée sur base des briques identifiées, tout en restant suffisamment flexible ».
Derrière Sky Warden, MBDA s’investit aussi dans les projets européens touchant au sujet anti-drones. Il est l’une des 42 entreprises retenues pour le programme JEY C-UAS, soutenu à hauteur de 13,5 M€ grâce au dispositif EDIDP et piloté par l’italien Leonardo. MBDA en est le 3e plus gros contributeur, derrière Leonardo et Indra. L’objectif ? Plancher sur des études de concept pour aboutir à une solution LAD européenne à moyen terme et, in fine, à « quelque chose de plus abouti que ce qui existe actuellement ». MBDA est leader pour le lot touchant à la démonstration finale d’un système partiel intégré, soit un C2 capable de piloter quelques senseurs et, potentiellement, certains effecteurs parvenus au stade conceptuel. JEY C-UAS a démarré le mois dernier et parviendra à terme vers la mi-2024.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 15 Fév 2022 - 21:20
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Nexter et PT Pindad se rapprochent dans le segment munitionnaire
Nathan Gain 15 février, 2022
Non, la vente de Rafale n’est pas le seul succès décroché la semaine dernière en Indonésie par l’industrie de défense française. Côté terrestre, Nexter et l’entreprise indonésienne PT Pindad ont ainsi signé un Memorandum of Understanding (MoU) dans le domaine des munitions.
« La France est fière de contribuer à la modernisation des forces armées de notre partenaire qui joue un rôle clé au sein de l’ASEAN et en Indopacifique », déclarait la ministre des Armées Florence Parly jeudi dernier à Jakarta. Entre un Rafale très médiatisé et une coopération en devenir autour du sous-marin Scorpène, la filière terrestre était une fois encore « oubliée » par la communication ministérielle.
Et pourtant, la coopération franco-indonésienne se consolidera aussi grâce au MoU signé par le PDG de PT Pindad, Abraham Mose, et Amaury de Poncins, directeur des ventes Asie-Pacifique de Nexter, au nom de Nexter Munitions et de Mecar, deux des trois entités de la nouvelle division munitionnaire Nexter Arrowtech.
Nexter et PT Pindad entendent élargir un partenariat établi de longue date aux munitions de moyens et gros calibres. Dans le viseur, la fourniture d’obus de 120 mm pour les chars Leopard 2A4+ et 2RI, d’obus de 105 mm pour le char moyen Tigre, de munitions de 20 mm pour le canon GI-2 dérivé du modèle F2 conçu par Nexter et de munitions de 30 mm pour les 42 Rafale commandés pour l’armée de l’air indonésienne.
Dans un communiqué de presse, Abraham Mose a remercié les ministres de la Défense indonésien et français de leur soutien. « C’est un bon élan pour l’Indonésie et la France dans leur volonté de renforcer davantage leur coopération, notamment dans le secteur de la défense. Espérons que la signature du MoU aujourd’hui puisse aboutir à une coopération mutuellement bénéfique ».
L’industrie terrestre française n’en est pas à son coup d’essai avec les forces armées indonésiennes. Hormis les systèmes sol-air Mistral livrés par MBDA et les véhicules Sherpa fournis par Arquus, Nexter a livré 55 canons automoteurs CAESAR, 20 canons de 105 mm LG1 MkII et participé à la conception de versions spécialisées du véhicule blindé léger Komodo. Commandés en 2019, ces 51 véhicules sont déclinés en six variantes : C2 de bataillon, C2 de batterie, météo, observation avancée, nœud de communication et logistique.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 17 Fév 2022 - 21:21
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Arquus rebondit en 2021 sur fond d’incertitudes à l’export
Nathan Gain 16 février, 2022
« On peut dire que 2021 aura été l’année du rebond », annonçait hier matin le PDG d’Arquus, Emmanuel Levacher, lors de la présentation des résultats annuels. Mais si l’écueil de la crise sanitaire s’éloigne et le chiffre d’affaires repart à la hausse, de grosses incertitudes demeurent concernant le marché export.
Un rebond de 6% mais un mauvais résultat à l’export Après un exercice 2020 fortement impacté par l’épidémie de Covid-19, Arquus est reparti dans le bon sens, « c’est à dire à la hausse en terme d’activité, en terme de chiffre d’affaires ». Ce dernier est en croissance de 6% par rapport à 2020 et se maintient à « environ 600 M€ ». « Ce n’est pas phénoménal mais c’est quand même un rebond technique », estime Emmanuel Levacher.
Arquus aura principalement bénéficié de l’ambition établie par le client français pour ses programmes d’équipements majeurs. « Sujet de grande satisfaction », le programme Scorpion arrive à vitesse de croisière. Hormis les 117 Griffon livrés un peu en avance, le GME formé avec Thales et Nexter a présenté les 20 premiers Jaguar à la Direction générale de l’armement (DGA). Sur le même sujet, 186 tourelleaux téléopérés (TTOP) T1 sont sortis de la ligne de production Hornet de Marolles-en-Hurepoix (Essonne). Le TTOP T2 est qualifié, le TTOP T3 du Jaguar le sera bientôt. Plus de 240 exemplaires supplémentaires seront livrés cette année.
En dehors de Scorpion, le site de Saint-Nazaire aura produit 1000 nouveaux VT4 standard 2 et assemblera les 1300 derniers exemplaires en 2022. « Nous avons aussi livré 72 VBL Ultima, version modernisée du VBL ». L’armée de Terre en percevra 120 de plus en 2022. Quant aux PLFS et VLFS du programme VTCFS, tous deux ont achevé les essais industrielles et entamé les essais étatiques sur base de quatre véhicules de pré-série. La validation finale pourrait intervenir en fin d’année 2022, autorisant le lancement de la production en 2023.
Bien qu’encore contraignante, la crise sanitaire n’aura pas empêché l’atteinte de certains jalons à l’international. Le client marocain a ainsi perçu 300 VLRA assemblés en un temps record. Arquus a également créé un atelier de soutien au Koweit aujourd’hui en ordre de marche. Le Qatar, enfin, a reçu ses premiers VAB 6×6 rétrofités, « une opération complexe, entamée en France et poursuivie au Qatar, au plus près du client ».
Autre signal encourageant, la poursuite d’une politique RH ambitieuse. L’an dernier, Arquus aura recruté 137 employés en CDI. Un effort « permanent et important » amenant à 500 le nombre d’engagements depuis 2017. Tous sites confondus, le taux de féminisation atteint aujourd’hui les 20%, un chiffre « que l’on considère insuffisant ». L’entreprise souhaite atteindre « le plus vite possible » un taux de 35% dans l’encadrement.
Seule ombre au tableau : des prises de commande en baisse. Si le résultat atteint avec le client français « est tout à fait honorable » avec 275 M€ engrangés, l’année aura été « un peu plus compliquée sur l’export ». Ce marché n’aura généré que 68 M€, « ce qui évidemment n’est pas à la hauteur de nos attentes », et représente environ 25% du total. Pareille tendance avait déjà été constatée il y a deux ans, avec un segment export alors en recul de 50%.
Le Covid n’y est pas pour rien, les contraintes en terme de déplacement à l’étranger empêchant de démarcher ou d’entretenir un contact régulier avec la clientèle. « Il semble que nous ne sommes pas les seuls », relativise Emmanuel Levacher. Les quelques succès enregistrés proviennent de cinq ou six pays, essentiellement du Moyen-Orient et d’Afrique. In fine, la rentabilité pour 2021 « n’est pas très bonne, mais elle est positive à un chiffre », avance Emmanuel Levacher.
Parmi les contrats export en cours, la rénovation de VAB 6×6 au profit du Qatar
Regonfler le carnet de commandes Arquus conserve malgré tout l’objectif de 1 Md€ de chiffre d’affaires annuel à l’horizon 2030, ce qui « suppose un sursaut en 2022 et au-delà ». L’optimisme est de mise, avec un chiffre d’affaires annoncé « en croissance modérée par rapport à 2021 ». Après un passage à vide, la prise de commandes devra « être supérieure à notre chiffre d’affaires », ajoute Emmanuel Levacher. Même son de cloche pour une rentabilité qui ne pourra être que meilleure.
« Nous ne sommes pas dans une logique de croissance effrénée, il s’agit de consolider, d’avoir une croissance modérée mais régulière ». Le tout, en compilant avec l’incertitude économiques, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et un environnement de plus en plus hostile aux activités de défense, « et je pense en particulier à la pression croissante, en particulier en Europe, de la réglementation, des standards, de la taxonomie ».
Que ce soit pour Arquus ou pour l’ensemble de la BITD, le contexte exige de continuer à être « soutenus par la commande française ». Bien que conséquents, les marchés Scorpion, VTCFS et VT4 ne suffiront pas. Heureusement pour la filière terrestre, la loi de programmation militaire est annonciatrice d’autres opportunités, à commencer par le renouvellement des parcs de porteurs tactiques et logistiques. Après l’appel à candidatures lancé en novembre dernier, un appel d’offres devrait être émis « dans les semaines à venir » en vue d’acquérir 9400 véhicules de plusieurs types. L’essentiel bénéficiera à l’armée de Terre et au Service de l’énergie opérationnelle (SEO).
Fournisseur historique de l’armée de Terre, Arquus « s’attend à une concurrence rude sur ce sujet ». Pour muscler son offre, l’entreprise a donc misé sur la constitution d’une équipe France. Celle-ci inclut notamment Soframe, filiale du groupe Lohr retenue pour le programme PPT. Basée sur la nouvelle gamme Armis d’Arquus, l’offre reposerait sur un châssis Renault Trucks 100% français. Lohr participerait à la fabrication de certains éléments de carrosseries et des cabines blindées. L’assemblage sera réalisé à Limoges.
Arquus se positionne aussi sur l’appel d’offres ROBIN, qui consiste à remplacer les quatre véhicules de déminage Buffalo en service depuis 2008 par des robots terrestres d’une masse de trois tonnes. Il pourra miser sur les compétences acquises grâce aux expérimentations menées avec son robot.lab, laboratoire robotisé roulant construit sur une base de Dagger (PVP). Un tel besoin ne s’adresse cependant qu’en coopération. S’il n’a pas souhaité détailler les partenaires éventuels, Emmanuel Levacher confirme qu’ « Arquus ne répondra pas seul ».
Arquus a d’emblée marqué son intérêt pour le futur véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE), successeur du VBL. Embrayé au niveau européen, VBAE est pour l’instant alimenté grâce au projet FAMOUS 1, dans lequel Arquus est partie prenante. FAMOUS 2 en fin d’année au niveau FEDef. VBAE sera lancé en parallèle, potentiellement en lien avec la Belgique « et peut-être même avec le Luxembourg ». Mais il faudra encore attendre quelques années avant la publication d’un appel d’offres.
Côté export, il s’agira de s’implanter davantage en Europe pour diminuer la dépendance envers les clients moyen-orientaux et africains et se réorienter vers un équilibre 50/50 entre le grand export et le marché européen. Ici aussi, Arquus poursuit plusieurs pistes. En République tchèque, en Estonie et en Suède premièrement, mais aussi en Grèce, intéressée par le VT4 et le camion tactique VLRA, et en Roumanie, débouché potentiel pour le véhicule 4×4 Sherpa. Ces pays « sont les plus accessibles et les plus ouverts à des partenariats industriels », indique le PDG d’Arquus.
Pas question, cependant, de se détourner des marchés historiques. Le Maroc, par exemple, est dans le collimateur, cette fois dans le domaine des camions. La nouvelle division Hornet, enfin, continue de faire évoluer sa gamme de TTOP avec « des versions de lutte anti-drones ». Une première commande à l’international pourrait être actée cette année ou en 2023.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 19 Fév 2022 - 21:21
Citation :
18/02/2022 19:20 | Gaétan Powis
Lancement des travaux des futurs missile de croisière et missile anti-navire franco-anglais
La France et le Royaume-Uni viennent de signer hier un accord avec MBDA afin de lancer les travaux du futur missile antinavire (FMAN) et du futur missile de croisière (FMC).
Deux nouveaux missiles pour la France et le Royaume-Uni Le 2 novembre 2010, la France et le Royaume-Uni signent les accords de Lancaster House. Ces accords portent sur de nombreux points, en ce compris, une volonté binationale de diminuer les coûts (environ 30%) de développement et d'investissement dans le secteur des missiles. Le projet de missile commun apparait officiellement en mars 2017 lors de la signature d'un accord binational entre Harriett Baldwin (Marchés publics de la défense) et Laurent Collet-Billon (Direction générale de l'armement). Cet accord, budgétisé de 100 millions d'euros (partagés équitablement entre les deux pays), permet le lancement d'une étude de trois ans en vue de développer un missile anti-navire (Futur Missile Anti-Navire, FMAN) et un missile de croisière (Futur Missile de Croisière, FMC).
Ces deux missiles doivent remplacer plusieurs missiles actuellement en service :
le missile anti-navire Exocet en France, le missile anti-navire Harpoon au Royaume-Uni, le missile de croisière SCALP EG/Storm Shadow en France et au Royaume-Uni. Le FMAN sera supersonique au contraire du FMC qui sera subsonique et furtif. Cette dernière caractéristique s'explique par la complémentarité des deux missiles : en dehors de sa capacité à détruire des navires, le FMAN pourra être utilisé lors de missions d'entrée en premier : destruction des défenses aériennes ennemies ou destruction de batteries sol-mer. Une fois les défenses détruites, le FMC pourra traiter sa cible sans danger d'être intercepté.
Le FMAN (à gauche) et le FMC (à droite). MBDA UK
Un accord semé d'embuches... Ces dernières années, la coopération franco-anglaise a subi de nombreux revers. Il y a notamment le développement de deux avions de combat de sixième génération concurrents ou encore la crise du Brexit. En revanche, malgré ces différentes crises, la volonté des deux pays à développer ces deux missiles en commun est restée intacte.
Cependant, alors que le Royaume-Uni et la France sont en pleine crise liée à l'annulation du contrat de sous-marins australiens, le projet FMAN/FMC semble touché, la France décidant d'annuler une réunion importante prévue en septembre 2021 en mesure de rétorsion.
Toutefois, les relations semblent à nouveau au beau fixe. La signature hier de cet accord entre le Royaume-Uni, la France et MBDA va ainsi permettre à MBDA de commencer les travaux de préparations des deux futurs missiles.
...mais très important ! En 2018, un rapport parlementaire binational (disponible à la fin de cet article) démontrait le besoin pour la France et le Royaume-Uni de pouvoir réagir face à la multiplication des matériels de déni d'accès et d'interdiction de zone (A2/AD) : depuis la fin de la guerre froide, les avancées technologiques avaient permis une certaine liberté de mouvement pour les forces occidentales. La situation change au milieu des années 2010 car l'avancée technologique se réduit à force de R&D et d'investissements côtés russe et chinois. Un exemple bien concret de la prolifération des systèmes A2/AD se retrouve dans les S-300 et S-400, directement évoqués dans le rapport.
Le rapport précise aussi que l'évolution de l'environnement n'empêche pas encore la France et le Royaume-Uni de détruire des cibles bien protégées mais elle doit le faire à condition de tirer de très près (grâce aux récents sous-marins Barracuda français), d'agir par surprise ou encore, de saturer les défenses ennemies. Cependant en 2030, le rapport estime que les missiles SCALP, Harpoon et Exocet seront totalement obsolètes face aux systèmes actuellement en développement en Chine et en Russie. Ils devront donc être remplacés à cette échéance par le FMAN et le FMC.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 19 Fév 2022 - 22:13
Citation :
19.02.2022
Du neuf ou du rénové: les artilleurs français devront attendre 2024 pour connaître leurs équipements de 2031
Attendue depuis 2018, l'annonce de la commande de 32 canons Caesar supplémentaires n'a pas vraiment été confirmée par Jean Castex ce samedi, lors d'une visite chez Nexter, à Roanne. Le Premier ministre devait aussi annoncér la rénovation à mi-vie des 77 Caesar commandés en 2004 et livrés aux forces françaises à partir de 2008.
En fait, Nexter a été notifié du marché de développement du système d’artillerie CAESAR nouvelle génération (NG) 6X6 Mark II par la Direction générale de l’armement (DGA), maître d’ouvrage du programme.
Le marché prévoit une première phase de développement et de qualification de quatre années à la suite desquelles les CAESAR 6X6 Mark II entreront en production.
En 2024, deux options s’offriront à la DGA : - soit lancer la production de 109 CAESAR 6X6 Mark II neufs (dans ce cas, les actuelles pièces en service dans l'AdT pourraient être vendues à des clients étrangers après rénovation), - soit lancer la production de 33 CAESAR 6X6 Mark II neufs complétés par rénovation des 76 CAESAR en parc aujourd’hui.
Ainsi, ce seront 109 CAESAR 6X6 Mark II qui seront livrés aux régiments d’artillerie de l’armée française à l’horizon 2031.
Le marché comprend également une première prestation de soutien forfaitaire initial des futurs systèmes d’artillerie pour une durée de deux ans.
Nexter précise que "la nouvelle génération de CAESAR 6x6 conserve le système d’artillerie de la configuration actuelle qui a fait ses preuves en opérations (plus de 100 000 coups tirés en OPEX depuis 2009) et qui a fait son succès à l’exportation. Les principales améliorations concernent la protection de l’équipage et la mobilité. Pour ce faire, Nexter ajoute une cabine blindée de niveau 2 mine et balistique, résistant aux engins explosifs improvisés et aux munitions de petit calibre. Par ailleurs, la mobilité du véhicule est entièrement repensée par Arquus. En effet, le CAESAR 6X6 Mark II est doté d’une nouvelle motorisation (460 CV contre 215 CV auparavant), d’une nouvelle boîte de vitesse automatique et d’un nouveau châssis. Enfin, le CAESAR 6X6 Mark II emporte à son bord la dernière version des logiciels de conduite de tirs, et la cabine est prédisposée pour accueillir la nouvelle radio CONTACT. Le brouilleur BARAGE de Thales pourra également être installé sur le CAESAR 6x6 Mark II."
La dotation complémentaire de canons Caesar devait permettre de remplacer les canons automoteurs blindés AUF1 qui doivent être progressivement retirés du service. Il resterait actuellement en parc 32 canons automoteurs AuF1 de 155 mm montés sur châssis de chars AMX30.
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 8 Mar 2022 - 22:18
Citation :
Défense : Cybergun rachète Verney Carron et veut défendre « un marché stratégique » pour l’Hexagone
La souveraineté en matière de défense, mesurée jusqu'aux armes de petit calibre... Face à une prise de conscience dont le catalyseur serait le conflit en Ukraine, Cybergun, un acteur mondial de l'airsoft positionné depuis 2018 sur le marché militaire, annonce la reprise de la PME stéphanoise Verney-Carron, en difficulté depuis plusieurs mois. Son ambition : redonner à l'Hexagone sa capacité de résilience sur marché lui aussi jugé stratégique.
Stéphanie Gallo Triouleyre 08 Mars 2022, 13:00
Une enveloppe de 20 millions d'euros va être injectée à Saint-Etienne tandis que Cybergun espère ainsi que l'Etat s'engage "dans cette résilience française" pour, "au moins, nous garantir la ligne de flottaison avec 5.000 fusils par an sur plusieurs années (...) et le maintien d'un outil de production français". (Crédits : DR)
"Depuis la fin de la production du Famas en 1992, la France n'a plus aucune usine capable de fabriquer en France ses armes de petit calibre", constate avec regret Hugo Brugière, le Pdg de Cybergun.
Citation :
"Tous les fusils équipant nos soldats sont fabriqués à l'étranger. Quant aux munitions... La situation actuelle nous rappelle douloureusement que la guerre sur le sol européen, ce n'est peut-être pas complètement derrière nous. Imaginez une guerre, imaginez que nos pays fournisseurs réservent leurs productions nationales pour leurs propres besoins, que se passerait-il pour la France ? Est-ce que nos soldats pourraient partir au combat sans armes ? Je crois qu'il faut une véritable prise de conscience sur la nécessité d'une résilience nationale sur les armes".
Une prise de conscience dont le catalyseur serait le conflit en Ukraine, un peu comme la pandémie de Covid l'a été sur la question des capacités françaises en matière de production de masques.
Quatre offres de reprise
C'est donc avec cette ambition, assumée et affichée, de redonner à la France sa souveraineté sur les armes de petit calibre, doublée évidemment d'une ambition économique, que le Français Cybergun (47 millions d'euros de chiffre d'affaires) annonce la reprise de l'entreprise Verney-Carron. Créée en 1820, cette dernière est le plus ancien manufacturier d'armes de chasse français et la dernière armurerie industrielle à capitaux français. Ses fusils de chasse disposent d'une notoriété solide en France et à l'international où elle réalisait il y a encore peu quelque 40% de son chiffre d'affaires. La PME stéphanoise (9 millions d'euros de chiffre d'affaires en moyenne sur les quatre dernières années ; RN 2021 estimé à -1,5 million ; 74 salariés) était en difficulté depuis plusieurs mois. "Nous étions déjà fragilisés avant le Covid, la crise a amplifié nos problèmes. Nos marchés export se sont fermés brutalement", souligne Guillaume Verney-Carron, directeur général délégué de l'entreprise familiale qu'il dirige avec son cousin Jean Verney-Carron, président du directoire. Sous procédure de sauvegarde depuis l'automne dernier, elle se cherchait un repreneur. "Industriel et français de préférence ! ", insiste Guillaume Verney Carron. Une quinzaine de marques d'intérêt ont finalement mené à quatre offres fermes de reprise. Dont celle de Cybergun que la famille Verney-Carron a donc retenue.
Citation :
"Il s'agissait de la proposition la plus ambitieuse, la meilleure pour la pérennité de l'entreprise et le maintien des savoirs-faires à Saint-Etienne", commente le directeur général. "Ensemble, nous allons former le premier acteur français des armes de petit calibre".
De l'airsoft aux armes de guerre
Historiquement positionnée depuis 1986 sur la distribution d'armes (en B2B) destinées à la pratique de l'airsoft, l'entreprise des Hauts-de-Seine a élargi, depuis 2017, son champ de tir sous la houlette de Hugo Brugière, repreneur en 2014 de Cybergun. Avec de la vente en B2C dans un premier temps puis avec un virage marqué dès 2018 vers le monde militaire, secteur avec des "marges nettement plus élevées".
Citation :
"Nous avons commencé par vendre des Airsoft aux militaires pour leurs entrainements puis, l'année dernière, nous avons remporté avec l'Autrichien Glock un important marché du Ministère français de la Défense pour 85.000 pistolets à livrer sous 5 ans".
Le troisième étage de la fusée : un marché de plusieurs dizaines de millions d'euros décroché, en co-traitance avec Thales, pour équiper jusqu'à 80 sites de l'armée française en simulateurs de tir pour les dix prochaines années. Dans le cadre de ce marché, Cybergun s'était rapproché d'un sous-traitant de l'aéronautique, Valantur, dont il a finalement pris le contrôle l'année dernière. Cybergun dispose ainsi désormais de deux divisions : sa division civile historique pesant 30 millions d'euros et sa division militaire (20 millions d'euros).
Citation :
"Nous surveillions Verney-Carron depuis trois ans. Nous étions intéressés par son activité chasse, son activité principale, mais aussi et surtout pas sa division sécurité/défense/maintien de l'ordre avec ses flash balls et ses nouvelles ambitions, depuis 2018, dans la Défense avec le lancement d'une gamme d'armes de petit calibre sous la marque Lebel. Lorsqu'elle a cherché des repreneurs, il était hors de question de la laisser partir aux mains d'actionnaires étrangers".
20 millions d'euros d'investissement à Saint-Etienne
Une enveloppe de 20 millions d'euros va être injectée à Saint-Etienne (les modalités précises de financement seront précisées dans les prochaines heures mais "ne passeront pas par imposition de dilution aux actionnaires", promet Hugo Brugière). 8 millions seront affectés à l'activité chasse pour doubler rapidement les capacités de production.
Citation :
"Le marché est là, la demande est forte", assure le dirigeant. L'ambition est de pouvoir produire à court terme 15 à 20.000 armes de chasse par an. 75 recrutements sont prévus dans les deux ans pour cette activité.
Le gros de l'enveloppe, - 12 millions d'euros (outil de production, communication, marketing...)-, sera affecté à la partie qui intéresse le plus, stratégiquement, Cybergun : les armes de petit calibre pour le maintien de l'ordre et la Défense. Annoncés par Verney-Carron mais pas encore réellement industrialisés, les VCD15 (fusil d'assaut) et les VCD 10 (fusil de précision) pourront désormais être produits en grande série. "Nous allons passer à une autre phase", constate avec plaisir Guillaume Verney-Carron, qui s'emploie depuis plusieurs années à développer ce marché. Avec difficulté néanmoins puisque l'entreprise, seule française à se positionner, avait été écartée à plusieurs reprises par la DGA, notamment en 2020 pour la fourniture des 2.600 fusils destinés à remplacer les FR-F2.
Citation :
"L'Etat considérait que nous n'avions pas la taille suffisante et les épaules assez solides pour répondre aux besoins de l'Armée. Avec Cybergun, nous dépassons les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, cette difficulté n'en sera plus une. Nous allons clairement changer de braquet".
Un soutien de l'Etat espéré
Mais échaudés à plusieurs reprises, la famille Verney-Carron comme le nouvel actionnaire de l'entreprise, restent prudents.
Citation :
"Il faudra une volonté politique. Nous souhaitons que l'Etat s'engage dans cette résilience française pour, au moins, nous garantir la ligne de flottaison avec 5.000 fusils par an sur plusieurs années. Je ne parle pas de gagner de l'argent, juste de garantir le maintien d'un outil de production français. Pour le reste, nous nous débrouillerons. Pas question de suivre le chemin de Manurhin à qui l'Etat avait trop promis", lance Hugo Brugière.
Si Cybergun compte sur l'armée, il ne met donc pas tous ses œufs dans le même panier : "le marché civil des armes de petit calibre est très important. Dans certains pays, comme les Etats-Unis, les tireurs sportifs vont s'entrainer au stand de tir avec des fusils d'assaut". Dans cette perspective, Verney-Carron pourrait revenir rapidement à un niveau de chiffre d'affaires de l'ordre de 15 millions d'euros.
Citation :
Après cette acquisition, dont la validation est soumise à l'accord des créanciers de Verney-Carron et à la validation du plan de sauvegarde par le Tribunal de Commerce, la famille Verney-Carron ne sera plus majoritaire mais sera toujours présente au capital. Les deux cousins restent par ailleurs aux manettes opérationnelles.
Malgré ces perspectives, l'annonce vendredi de cette future reprise a fait chuter le cours de Cybergun, cotée sur Euronext. L'entreprise vient en effet d'achever une lourde phase de restructuration financière qui a mené à une dilution massive ces dernières années avec une forte moins-value des actions. Craignant probablement une nouvelle phase de dilution, de nombreux porteurs ont cédé leurs actions ces derniers jours. "Il n'y aura pas de nouvelle dilution massive imposée", promet Hugo Brugière pour rassurer le marché. "Les financements de cette opération sont sécurisés, nous avons plusieurs options dont les modalités exactes sont en cours de discussion avec les partenaires bancaires de Verney-Carron ainsi qu'avec les pouvoirs publics. Elles seront dévoilées une fois que le Tribunal de commerce de Saint-Etienne se sera prononcé sur le plan de sauvegarde".
Citation :
Et de rappeler le contexte de ces inquiétudes : "J'ai repris en 2014 une entreprise qui avait 45 millions de dettes, 5 millions de pertes annuelles pour un chiffre d'affaires de 40 millions. J'ai dû mener des opérations fortement dilutives. J'ai moi-même investi 11 millions d'euros et je détiens moins de 20% du capital aujourd'hui mais le résultat est que l'entreprise est sauvée, nous n'avons plus de dettes et nous portons des projets ambitieux".
Stéphanie Gallo Triouleyre
Défense : Cybergun rachète Verney Carron et veut défendre « un marché stratégique » pour l’Hexagone (latribune.fr)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 9 Mar 2022 - 23:27
Citation :
Exporter ou disparaître : le dilemme de l’industrie de défense française
ANALYSE. « On ne vend pas des armes comme on vend des baguettes de pain », affirme Florence Parly. L’industrie de l’armement est souvent l’objet de critiques, bien qu’elle soit une nécessité pour la France. Par Mourad Chabbi, Grenoble École de Management (GEM) et Laurent Griot, Grenoble École de Management (GEM)
Mourad Chabbi et Laurent Griot 09 Mars 2022, 7:45
(Crédits : Dassault Aviation)
Le 10 février dernier, un contrat est signé avec l'Indonésie pour la vente de 42 chasseurs Rafale. Le 3 décembre 2021, Dassault Aviation a annoncé que le contrat de fourniture de Rafale aux Émirats arabes unis était signé. Le pays deviendra ainsi le second plus gros utilisateur de l'appareil avec 80 machines à terme, derrière les forces françaises. Ce contrat fait suite à celui signé le 15 novembre 2021 avec l'Égypte pour un total de 54 machines. Le lendemain de ce contrat, Jean Guisnel,dans le journal le Point, s'interrogeait : La France doit-elle vendre à tout prix ? Relayant les préoccupations de nombreuses ONG, le journaliste spécialiste des questions militaires concluait en posant cette question.
Citation :
« Les contestataires qui lui font grief [à l'État français] de ne pas afficher le moindre scrupule parviendront-ils un jour à le faire changer de position ? Rien n'est moins sûr... ».
Aux origines de la question, un paradoxe apparent : D'après le [url=https://www.defense.gouv.fr/layout/set/print/content/download/472496/7555575/version/1/file/20160501_DSPC_Mini+guide+Controle+ Export+Armements-ALLs.pdf]mini-guide sur le contrôle des exportations d'armement[/url] du ministère de la Défense :
Citation :
« Le régime qui s'applique aux matériels de guerre est un régime de prohibition. Toutes les opérations concernant les matériels de guerre proprement dits sont interdites (conception, fabrication, commerce, importation, transit, exportation), sauf autorisation ».
C'est naturellement ce dernier mot le plus important. Alors bien sûr, toute règle souffre quelques exceptions. Mais en l'espèce, il est assez osé de considérer la prohibition comme étant la règle et l'autorisation l'exception. Car la France est un exportateur de premier plan. En termes de ventes mondiales, avec 8,2 % de part de marché pour la période (2016-2020) contre 5,6 % en (2011-2015) la France est le troisième exportateur mondial. Dans le classement du SIPRI des 25 premières firmes de défense, la France est positionnée à égalité avec la Russie et le Royaume-Uni en 3e position avec 2 firmes chacun. Les États-Unis, avec 12 firmes, et la Chine avec 4 firmes ouvrent le classement.
Des exportations d'armements stratégiques
Les bonnes raisons de procéder à ces exportations ne manquent pas. Le Rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France nous les donne. La première partie du document met en avant le fait que les exportations d'armement sont cohérentes avec les priorités stratégiques de la France : la préservation de la sécurité internationale via le renforcement des partenariats de défense, la préservation de la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme. Dans ce volet, les partenariats en direction de pays amis/alliés sont vus comme autant de moyens d'exporter des armes. Le cas des tensions récurrentes en mer Égée entre la Grèce et la Turquie, avec la signature d'un accord stratégique entre Paris et Athènes en septembre 2021, en est un parfait exemple. Puis ce sont les engagements internationaux de la France qui sont mis en avant : règlements internationaux, réglementations européennes et embargos sur les armes sont respectés. Le marché de l'armement étant en soi fortement déstabilisateur, la notion de responsabilisation des producteurs et des vendeurs influe logiquement sur la crédibilité internationale du pays. À noter que la notion de crédibilité internationale ne serait pas en soi opposée à la notion d'intérêt national. Les exportations d'armes sont présentées comme un moyen de renforcement de la dissuasion au sein d'une zone donnée permettant ainsi la vente d'armements aux deux belligérants. Le cas des ventes d'armes françaises en direction du Pakistan et de l'Inde, deux ennemis héréditaires, en est la parfaite illustration. Même s'il nous semble loisible de penser que ce type de situation peut être analysé de façon différente. En considérant notamment que ces exportations alimentent des courses aux armements régionales entre des pays dont une proportion importante de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Enfin, l'autonomie stratégique française est défendue. Si notre pays veut maintenir son rôle au sein de l'Europe (puissance, influence), elle se doit de disposer d'une importante base industrielle et technologique de défense (BITD) indispensable à l'autonomie stratégique et à la souveraineté du pays. De fait, la production d'armements et leur exportation tiennent une place importante dans le tissu économique français. La BITD représente environ 200 000 emplois directs et non délocalisables. En mai 2020, au sortir de notre première période de confinement, elle y voyait le « fer de lance d'une relance souveraine de l'économie française ». La production d'armements est donc une industrie qui se maintient en France à un moment où la désindustrialisation est présentée comme le principal symptôme du déclin économique de notre pays. Si l'on va un peu plus loin, on constate d'ailleurs que les exportations d'armements ne sont pas seulement autorisées, elles sont fermement soutenues. Le soutien aux exportations d'armements en France découle des orientations de politique étrangère et de défense nées sous la présidence de Charles de Gaulle. Le rôle de l'État a ainsi été central dans l'appui à la recherche d'indépendance stratégique de la base industrielle et technologique de défense (BITD). La Direction générale de l'armement occupe une place importante dans ce dispositif, notamment via ses attachés d'armements présents dans de nombreuses ambassades. Par ailleurs, le groupe Défense conseil international (DCI) tient une place centrale dans le transfert des savoirs - faire vers les pays partenaires clients de la France. Jusqu'aux armées dont certaines missions sont officiellement dédiées au soutien à l'export, le « SOUTEX ». Activité qui au passage est aussi un important consommateur de ressources et créateur de contraintes pour les armées.
Une dépendance vitale aux exportations
La justification de tous ces dispositifs est simple : la France est dépendante aux exportations. Le rôle de l'État dans l'industrie d'armement a beaucoup évolué depuis les années 1990. Sous l'influence de la doctrine libérale mais surtout de la baisse des budgets de défense après la fin de la guerre froide, l'État producteur d'armement a reculé au profit d'entreprises partiellement ou totalement privées.
Ce fut la fin de l'époque durant laquelle « les prix ont longtemps été plutôt des indicateurs comptables ex post que des critères de décisions ». Il ne faut cependant pas en tirer la conclusion que la production et l'exportation d'armements est devenue une activité commerciale comme les autres. Si la logique concurrentielle a bien transformé l'industrie de défense, en réduisant le champ de l'intervention publique, le rôle de l'État y reste essentiel. D'abord parce qu'il est un client puissant
Ensuite parce que la R&D de défense ne peut se passer de financement public dans la mesure où elle est très incertaine et donc très risquée financièrement parlant. Mais en tant qu'institution de contrôle, l'État français n'a d'autres choix que de favoriser et de soutenir les exportations de sa BITD. Il y a plus de quinze ans, le député Fromion résumait parfaitement la situation : « À la différence de leurs concurrents américains, pour qui exporter ne représente en fait qu'une activité à la marge, d'ailleurs largement prise en compte par l'administration fédérale pour accompagner sa politique d'hégémonisme planétaire, les industriels français et européens de la défense doivent, eux, exporter pour survivre ». En premier lieu parce que le marché français (lui-même tributaire du budget français de la Défense) n'est pas suffisamment large pour permettre aux industriels français de prospérer en se passant des exportations. Ensuite parce que la privatisation relative du secteur de l'armement a fait naître un paradoxe : Il n'est pas possible de laisser des entreprises se développer au sein du secteur privé en leur interdisant d'avoir accès aux moyens de leur prospérité. Enfin parce que de cette capacité à exporter dépend aussi la capacité de l'État français à équiper ses propres forces. Le Rafale est, de ce point de vue, un excellent exemple. Les contrats d'exportations de l'appareil s'enchaînent depuis le premier avec l'Égypte signée en 2015. Mais avant cela, il a été pendant plus d'une décennie l'objet de critiques, car présenté comme trop cher et donc invendable. En décembre 2011, le ministre de la Défense (Gérard Longuet à l'époque) prévenait : si le Rafale ne s'exporte pas, il faudra à terme fermer la ligne de production. Et donc faire porter la poursuite de la production sur les seules commandes nationales. Les exportations permettent d'allonger les séries et donc d'amortir l'outil industriel comme les investissements en R&D. Elles permettent également d'étaler les livraisons et de ne pas faire peser sur le seul budget national le développement des programmes d'armements. Elles assurent enfin la rentabilité des industriels de la BITD. C'est-à-dire leurs capacités à satisfaire les besoins futurs des armées françaises. Les chances de voir la France rigidifier ses contrôles des exportations d'armement semblent donc très faibles. D'autant que, si certains militants voudraient aller dans cette direction, ce modèle bénéficie d'un relatif consensus politique, comme le relèvent les chercheurs Josselin Droff et Julien Malizard dans un article publié récemment dans The Conversation. Pour conclure, dans un contexte de tension internationale exacerbé sur fond d'invasion russe en Ukraine, un électrochoc semble avoir touché l'ensemble des États européens, dont l'Allemagne. Ce dernier, longtemps partisan d'une doctrine « pacifiste », vient d'annoncer un revirement complet de sa posture stratégique en raison de l'agression russe. En décidant de passer son budget de la défense à 2 % de son PIB (soit pratiquement un doublement de son budget qui était de 47 milliards d'euros en 2021), d'engager immédiatement une rallonge budgétaire de 100 milliards d'euros pour son budget 2022 tout en incitant plus directement les industries de défense allemande aux exportations, Berlin rejoint ici Paris de manière inattendue dans sa volonté de soutenir désormais, ses propres industries de défense. ________
Par Mourad Chabbi, Professeur, Enseignant chercheur, Grenoble École de Management (GEM) et Laurent Griot, Professeur assistant en géopolitique., Grenoble École de Management (GEM).
Exporter ou disparaître : le dilemme de l’industrie de défense française (latribune.fr)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 14 Mar 2022 - 21:48
Citation :
Le groupe Gorgé surpaye iXblue pour rafler cette pépite au nez de Thales et du fonds Adagia
Derrière le succès inattendu du Groupe Gorgé sur iXblue, l'ombre du fonds britannique ICG. Grâce à un appui financier massif, le Groupe Gorgé a pu surpayer et s'offrir iXblue dont la valeur d'entreprise est estimée à 410 millions d'euros dans le cadre de cette transaction. iXblue ne pèse pourtant que 138 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Michel Cabirol 14 Mars 2022, 10:08
Le groupe Gorgé a mis les grands moyens pour s'offrir iXblue. (Crédits : iXblue)
Le groupe Gorgé a coiffé Thales et surtout le fonds Adagia au finish jeudi dernier pour avaler iXblue... C'est le prétendant qu'on attendait le moins, qui a remporté cette belle pépite technologique dans le monde de la défense, comme l'a dévoilé vendredi "Les Echos". Mais le groupe, détenu à 44% par la famille Gorgé, a été puissamment aidé par le fonds britannique ICG. Le 10 mars au soir, le groupe Gorgé est donc parvenu à entrer en négociations exclusives avec les actionnaires d'iXblue pour acquérir 100% du capital de la société, dont la valeur d'entreprise est évaluée dans le cadre de cette opération à 410 millions d'euros, un montant en principe abordable que par des fonds d'investissements pour ce type d'entreprise. Mais, cette valeur d'entreprise incroyablement élevée n'a pas fait reculer le Groupe Gorgé (230 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020), qui a donc mis un paquet d'argent sur iXblue (trop ?)
Le groupe Gorgé surpaye iXblue pour rafler cette pépite au nez de Thales et du fonds Adagia (latribune.fr)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 14 Mar 2022 - 22:17
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Programme MGCS : « on avance, on avance » selon le DGA
Nathan Gain 14 mars, 2022
Pratiquement deux ans après le lancement de la phase de démonstration, le programme franco-allemand de char du futur (MGCS) « n’avance certes pas à une vitesse extraordinaire sans doute comme le souhaiteraient certains, mais il avance », assurait ce matin le délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre sur BFM TV.
« Nous ne sommes pas en retard mais nous devons progresser », avançait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, en octobre dernier à l’Assemblée nationale. Message, semble-t-il, reçu. Bousculé par les élections fédérales allemandes et les dissensions entre industriels concernés, MGCS parvient néanmoins à avancer. « Nous sommes en train de poursuivre l’étude d’architecture système », complète Joël Barre.
Lancée au printemps 2020, cette phase dite SADS 1 devait normalement s’achever en janvier 2022. Elle a, dans un premier temps, été prolongée jusqu’à l’été prochain. Cet horizon est à nouveau repoussé, cette fois « jusqu’au début de l’année prochaine », révèle le DGA. La contractualisation de la seconde partie des études (SADS 2) interviendrait donc avec un an de retard. Le cas échéant, il sera probablement difficile de tenir l’objectif de 2024 fixé pour le début de l’élaboration d’un démonstrateur complet.
Côté français, aucune ligne budgétaire n’est d’ailleurs fléchée vers le sujet MGCS dans le programme 146 du projet de loi de finances 2022. Les crédits proviendront cette année du programme 144 au titre des études amont. Soit environ 70 M€ en crédits de paiement et un peu plus en autorisations d’engagement pour couvrir l’ensemble des actions de R&D dans les domaines terrestre, NRBC et de la santé, la plupart alimentant les technologies nécessaires à la préparation du futur MGCS.
« En parallèle, nous mettons au point l’organisation industrielle qui sera celle de la phase de développement et de réalisation », ajoute le DGA. Celle-ci doit en théorie démarrer en 2028. Le partage industriel pourrait cependant évoluer d’ici peu avec l’ajout éventuel de nouveaux acteurs auprès du trio d’origine formé par Nexter, Rheinmetall et KMW.
Déjà concerné par l’intégration de MGCS dans la bulle Scorpion, Thales ne cache en effet pas son intérêt pour la maîtrise d’œuvre de MILSA (MGCS Industrial Lead System Architecture). Rien n’est acté et, d’après le PDG de Thales, Patrice Caine, toute décision concernant la couche « système de systèmes » relevant de la DGA, « qui décidera si effectivement il souhaite organiser un peu différemment ce programme ».
Côté allemand, MGCS pourrait profiter de l’effort budgétaire annoncé le 27 février par le nouveau chef du gouvernement fédéral, le socio-démocrate Olaf Scholz. Cette enveloppe supplémentaire de 100 Mds€ au profit de la défense « est une très bonne nouvelle », estime Joël Barre.
« Cela veut dire qu’effectivement, l’Allemagne veut augmenter les ressources qu’elle veut consacrer à ses investissements de défense, donc l’Allemagne va augmenter les investissements qu’elle va consacrer à nos programmes en coopération ». Reste que, si le chancelier Scholz a fait des programmes franco-allemands une « priorité absolue », le coup de pouce financier devrait logiquement servir à combler les nombreux déficits et retards existants en matière d’équipements.
Programme MGCS : "on avance, on avance" selon le DGA - FOB - Forces Operations Blog
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 15 Mar 2022 - 22:46
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Le Tigre Mk 3, « un contrat important pour Thales » malgré quelques divergences avec l’Espagne
[size=13]Nathan Gain15 mars, 2022[/size]
Du cockpit au rotor anticouple, il y aura du « Made in Thales » un peu partout sur le futur Tigre Mk 3. Notifié le 2 mars à Airbus Helicopters et MBDA, ce programme mené par la France et l’Espagne s’avère aussi « très important » pour Thales, qui mobilisera plusieurs centaines d’ingénieurs pour développer les briques situées dans son périmètre.
Plusieurs centaines d’ingénieurs mobilisés
Longtemps attendue, l’opération verra 42 Tigre français et 18 Tigre espagnols être portés au prochain standard, respectivement à compter de 2029 et 2030. L’avenir de 25 des 67 Tigre français reste pour l’instant suspendu à la décision du partenaire allemand, mais « tout ce qui était prévu et voulu par les opérationnels est intégré à cette rénovation », assurait Yannick Assouad, directrice générale adjointe Avionique au sein de Thales, lors d’un récent point presse.
Le niveau d’ambition technique demeure bel et bien inchangé et se traduit par « un contrat important pour Thales » qui se situe « plutôt dans la centaine de millions d’euros que dans la dizaine », expliquait Yannick Assouad. L’aspect financier ne sera pas davantage détaillé, « parce que nous n’avons pas encore de contrat » et « parce qu’il y a encore quelques options qui sont en discussion ». Les systèmes d’entraînement et de simulation, par exemple, doivent encore fait l’objet d’un arbitrage.
La rénovation du Tigre fournira de l’activité à une douzaine de sites français du groupe, tant dans le périmètre de l’avionique que dans d’autres divisions et filiales. Le système d’autoprotection sera développé et produit à Brest dans une usine de Thales DMS. La liaison de données µTMA (microTMA) et la radio CONTACT proviendront des sites de Gennevilliers, Cholet et Brive de la filiale Thales SIX GTS.
La roquette guidée laser de 68 mm sera produite à la Ferté-Saint-Aubin. Les équipements avioniques – suite FlytX, casque TopOwl Digital Display, capteur air data et récepteur multi-constellation TopStarM – dépendent des sites de Bordeaux, Toulouse, Valence, Châtellerault et Vendôme. Quant aux dispositifs d’entraînement et de simulation, ils seront modernisés à Cergy si Thales est retenu pour ce pan du programme.
En tout, « 600 ou 700 ingénieursvont contribuer à l’ensemble de ces développements », Yannick. Le seul volet avionique, poussé tant par le Tigre Mk 3 que par le HIL Guépard lancé en janvier, se traduira par l’ouverture de 100 à 200 postes. Une partie d’entre eux seront remplis en s’appuyant sur l’Engineering Competence Center France, une structure dans laquelle Thales a rassemblé ses savoir-faire en avionique après l’effondrement du secteur aéronautique en 2020. Lancer le Tigre Mk 3 se révélait dès lors tout autant essentiel pour la préservation de certaines compétences.
Pour Thales comme pour Airbus Helicopters, l’objectif principal est désormais de pouvoir faire voler un prototype en 2025. L’industriel se veut par ailleurs prudent quant aux perspectives d’exportation de ce nouveau standard. « Vu dans sa globalité, la réponse est non », explique Yannick Assouad.
Thales propose néanmoins « certains de ces équipements pour équiper certains hélicoptères étrangers (…) et en particulier aux États-Unis ». Le casque TopOwl DD, par exemple, s’avère « relativement versatile ». Véritable succès commercial, la version actuelle a été intégrée sur des hélicoptères de combat étrangers, tels que le T129 turc et les AH-1Z/UH-1Y américains. La même manœuvre serait possible pour des systèmes de communication comme CONTACT, quoique plus complexe à réaliser en raison des questions de compatibilité.
Thales à bord du Tigre Mk 3, ce sont une dizaine de systèmes dont la plupart sont communs aux hélicoptères français et espagnols (Crédit : Thales)
La recherche d’un maximum de convergences
Pour maîtriser les coûts et maximiser l’interopérabilité, industriels, DGA et DGAM ont travaillé à faire converger les besoins. Que ce soit pour MBDA ou pour Thales, la plupart des systèmes sélectionnés sont donc communs aux deux utilisateurs. Mieux, côté français certaines briques sont ou seront intégrées sur d’autres plateformes aériennes existantes ou à venir.
C’est tout particulièrement le cas de CONTACT. Adoptée par les deux pays, cette radio logicielle sécurisée facilitera non seulement le partage d’informations entre Tigre français et espagnols mais leur permettra aussi d’entrer dans la bulle Scorpion de l’armée de Terre et de communiquer avec la quasi totalité des véhicules, aéronefs et bâtiments français.
La même logique prévaut pour la suite avionique FlytX et la liaison de données µTMA, déclinée en terminaux de guidage des nouveaux missiles air-sol et de liaison vidéo avec les drones. Hormis le Tigre Mk 3, ces deux systèmes embarqueront sur le futur hélicoptère interarmées léger Guépard. La liaison µTMA est quant à elle aussi intégrée au mini-drone SMDR de l’armée de Terre.
FlytX repose notamment sur deux écrans de 10 pouces pour la place pilote et trois écrans de 10 pouces pour la place tireur. Chacun sera également doté d’un petit écran tactile en couleurs permettant d’interagir avec l’ensemble des éléments connectés au système. « Tout cela va permettre à l’équipage de se concentrer sur la mission », indique Julien Litas, responsable des ventes Tigre Mk 3 pour Thales.
Les deux pays recevront ensuite le casque TopOwl DD, élément parmi d’autres d’une rénovation de la chaîne vidéo qui ira de la boule optronique Euroflir 510 (ou Strix NG) de Safran Electronics & Defense à la partie tête basse avec FlytX. Le casque TopOwl DD est par ailleurs synonyme d’amélioration de la chaine DRI (détection-reconnaissance-identification) et des performances, en particulier au niveau du couplage avec le viseur de toit et les systèmes d’armes.
Le casque TopOwl DD permettra « d’aller plus loin dans la mission grâce à la tête haute qui va donner un certain nombre d’informations de pilotage. Nous travaillons aussi à l’intégration de fonctions de type SVS (Synthetic Vision System) ou de la symbologie pour atterrir en environnement dégradé ».
Quelques différences subsistent malgré les efforts consentis de chaque côté. La suite d’autoprotection, premièrement, est l’un des rares sujets où il n’y aura pas eu de convergence, car situé dans le domaine de la souveraineté. Côté français, cette suite construite autour du CATS-150 (Compact Airborne Threat Surveyor) sera bien entendu plus performante et capable de s’adapter aux nouvelles menaces « pour les vingt prochaines années », relève Julien Litas.
La roquette guidée laser de 68 mm, qui armera également le HIL Guépard et le drone tactique Patroller, sera sur le Tigre français mais pas sur le Tigre espagnol. Celui-ci recevra une nouvelle roquette de 70 mm dont le fournisseur n’a pas été détaillé.
Ces disparités ne sont pas limitées au seul périmètre de Thales. Ainsi, si l’Espagne rejoint la France dans l’intégration du missile air-air Mistral 3, elle favorise le développement d’un « nouveau missile air-sol » plutôt que l’adoption du missile MHT développé par MBDA. Si elle choisit in fine de rejoindre le mouvement, l’Allemagne fera à son tour le choix d’une version partiellement « nationalisée », rappelle Thales. La roquette guidée laser, entre autres, ne fait pas partie des options retenues par la partie allemande lors des discussions préliminaires, qui lui préférera le maintien d’une roquette de 70 mm.
Le Tigre Mk 3, « un contrat important pour Thales » malgré quelques divergences avec l'Espagne - FOB - Forces Operations Blog
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Dim 27 Mar 2022 - 19:18
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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation en carburant des blindés
PAR LAURENT LAGNEAU · 27 MARS 2022
S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine. Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique. En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux. Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall. « Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré. Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ». « Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu. Photo : Arquus
Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation en carburant des blindés - Zone Militaire (opex360.com)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 2 Avr 2022 - 20:49
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En 2021, Nexter a continué à rouler sur une belle trajectoire
Le groupe spécialisés dans les armements terrestres a engrangé 1,3 milliard d'euros de prises de commandes en 2021, selon nos informations. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 milliard l'année dernière.
Michel Cabirol 01 Avr 2022, 14:07
La rénovation des 50 premiers chars Leclerc est la principale commande de Nexter en 2021 (Crédits : Armée de Terre)
Nexter garde la forme. Si les comptes ne sont pas encore complètement arrêtés, le groupe d'armement dirigé par Nicolas Chamussy a réalisé une belle année en 2021. C'est le cas pour les prises de commandes même si elle sont en retrait par rapport à une année 2020 historique (1,3 milliard d'euros, contre 1,97 milliard en 2020). Les prises de commandes de la France représentent plus de la moitié du bilan 2021, selon nos informations. C'est aussi le cas pour le chiffre d'affaires qui est en hausse à 1,3 milliard d'euros (contre 1,1 milliard en 2020). Soit un book-to-bill (ratio commandes sur chiffre d'affaires) parfaitement équilibré. Clairement, Nexter continue d'être profitable et roule progressivement vers les 10% de marge opérationnelle exigée par la direction et les actionnaires.
Parmi les commandes gagnées en 2021 à l'exportation, figurent notamment les contrats Caesar 8x8 en République Tchèque (257 millions d'euros) et de canons de 105 mm à la Thaïlande (12 exemplaires) ainsi que les contrats de l'avion de combat Rafale, équipés du canon et des munitions de 30 mm de Nexter. Le groupe a également remporté de nombreux contrats de munitions. En France, Nexter a surtout engrangé une commande significative, portant sur la rénovation des 50 premiers chars Leclerc. Elle est d'ailleurs la plus importante de 2021.
Des commandes déjà dans le carnet de 2022
En 2022, l'année a commencé en fanfare avec la notification de deux contrats en France d'un montant de 1,8 milliard d'euros : une commande de 33 Caesar NG ainsi que la rénovation des 76 systèmes actuellement en service (600 millions) et une autre portant l'achat par l'armée de terre de 356 nouveaux véhicules blindés Griffon, dont 54 dans sa version MEPAC, et 88 nouveaux Jaguar (1,2 milliard). En France, Nexter, qui est assis sur le pactole du programme Scorpion su plusieurs années, attend un contrat de soutien pour le VBCI. A l'export, le Caesar continue de faire des étincelles. La version 8×8 intéresserait désormais l'Arabie Saoudite. En outre, la Belgique pourrait signer en 2023 un nouveau contrat dans le cadre de CAMO (véhicules Serval et systèmes Caesar). Enfin, Nexter souhaite proposer le VBCI au Maroc, qui a déjà reçu une pléthore d'offres (Patria, General Dynamics et les turcs...) Bref, les chances du VBCI apparaissent faibles, d'autant que la relation bilatérale entre le Maroc et la France est mauvaise.
En 2021, Nexter a continué à rouler sur une belle trajectoire (latribune.fr)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 2 Avr 2022 - 22:03
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Français et Suédois musclent leur coopération autour du missile MMP
[size=13]Nathan Gain31 mars, 2022[/size]
La collaboration franco-suédoise dans le segment terrestre vient encore de se renforcer. Surfant sur son intérêt pour le missile MMP de MBDA, la Suède a récemment rejoint un programme européen piloté par la France et axé sur le développement de missiles de nouvelle génération.
Le 2 juillet 2021, la DGA et son homologue suédoise, l’Administration des matériels de défense (FMV), actaient leur coopération autour du MMP, contribuant en même temps à consolider la relation établie de longue date par MBDA et le groupe suédois Saab. Depuis, les liens n’ont fait que se resserrer au gré des expérimentations conjointes et de la construction d’une Europe de la défense.
Il fallait être attentif pour le remarquer : la Suède vient tout juste d’adhérer au projet européen EU BLOS*, adopté en novembre 2018 dans le cadre de la Coopération structurée permanente (CSP/PESCO). Elle rejoint la France, Chypre et la Belgique dans leur objectif de développement d’une capacité de tir au-delà de la vue directe intégrée sur une famille de missiles de moyenne portée.
C’est dans ce cadre qu’a été constitué un nouveau consortium européen. Baptisé « MarsEUs », celui-ci s’inscrit dans la continuité du consortium « LynkEUs » conduit par MBDA et soutenu, depuis décembre 2020, par le Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (PEDID). Ensemble, ils ont remis une offre en vue de décrocher un financement du Fonds européen de la défense (FEDef). La décision est attendue cet été, pour une contractualisation espérée en fin d’année.
MarsEUs reprend à une exception près l’équipe de LynkEUs mais y ajoute Saab et rehausse d’un cran le niveau d’ambition. Le groupe suédois devrait apporter des briques éprouvées dans le champ de l’entraînement et de la simulation. Il vient par la même occasion compléter les savoir-faire de GDI Simulation, filiale de MBDA spécialisée dans les solutions d’instruction et d’entraînement, et contribuer à l’élaboration du combat collaboratif prôné par le programme Scorpion.
L’initiative européenne se veut concomitante du travail en cours à l’échelon binational. Après les premiers tirs de MMP réalisés sur le sol suédois, les expérimentations continueront en 2022 et 2023, annonce la FMV. Une décision quant à une acquisition sera définie à l’été 2023. Les premières livraisons sont attendues, au mieux, pour 2025 afin de disposer d’une capacité complète à l’horizon 2032.
*EU Beyond Line of Sight Land Battlefield Missile Systems
Français et Suédois musclent leur coopération autour du missile MMP - FOB - Forces Operations Blog
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 13 Avr 2022 - 22:22
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Entre explosion des délais et des coûts, la BITD française craint pour ses approvisionnements
[size=13]Nathan Gain12 avril, 2022 [/size] À peine sortie des remous créés par le Covid-19, la filière défense française plonge dans une nouvelle crise, cette fois provoquée par la guerre en Ukraine. Qu’importe le secteur, les sanctions et mesures prises à l’encontre de la Russie pourraient rapidement générer une hausse des prix et des délais d’approvisionnement de certaines matières premières stratégiques, entre autres.
Des tensions sur les matières premières, l’énergie, les composantes…
« À très court terme, notre industrie s’en sort mais elle va vite subir les conséquences de l’augmentation des prix, des difficultés et des délais d’approvisionnement », expliquait Marc Darmon, président du GICAT et directeur général adjoint du groupe Thales, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.
Que ce soit pour le GICAT ou pour ses équivalents du naval et de l’aéronautique, le ton est donné : la guerre entre l’Ukraine et la Russie « est un choc qui ne doit pas être sous-estimé », soulignait Éric Trappier, PDG de Dassault et président du GIFAS, lors de cette audition conjointe. Comme lors de la crise sanitaire, aucun secteur n’est épargné. Comme lors de la crise sanitaire, les menaces sur la filière sont multiples et touchent autant aux matières premières qu’à l’énergie et aux composantes voire, de manière plus ciblée, à la main d’oeuvre.
L’écueil principal reste celui des importations de matières stratégiques, l’acier, le titane, le nickel ou l’aluminium en tête. Aucune n’est pour l’instant directement ciblée, mais les conséquences des sanctions économiques entreprises à l’égard de la Russie se font déjà ressentir. Certains stocks se sont ainsi retrouvés bloqués, résultat des mesures prises à l’égard des banques russes. Moscou pourrait par ailleurs choisir l’option de l’embargo pour fragiliser l’industrie européenne.
« C’est un sujet compliqué, parce qu’il faut remonter toutes nos chaînes d’approvisionnement pour bien identifier la matière traitée et être capable d’analyser que, si il y avait rupture, si il y avait sanction, si il y avait contre-sanction, nous pourrions ou pas continuer à approvisionner nos industriels », commentait Éric Trappier.
Explosion des prix et des délais, mais aussi renforcement de la pénurie pré-existante des composantes et risques accrus sur les apports en gaz et en pétrole. « On ne transforme pas la matière sans énergie », rappelle Éric Trappier. Ici aussi, pas de sanction européenne dans l’immédiat hormis pour le charbon à compter du mois d’août. Mais l’inquiétude est majeure pour le gaz car « la dépendance au gaz russe existe, et on ne fait pas d’industrie sans gaz aujourd’hui ».
Si personne n’est épargné, la guerre a aussi des incidences particulières à chaque secteur. Les entreprises du GICAN emploient ainsi « un certain nombre de travailleurs ukrainiens » sur leurs chantiers navals, observe son président Pierre Éric Pommelet, également PDG de Naval Group. Certains retournent chez eux pour participer à l’effort national, un choix des plus compréhensible mais dommageable pour la production. « Dans cette crise fractale, nous allons découvrir tous les jours quelque chose de nouveau », estime-t-il. Toujours concernant l’Ukraine, le GICAT ne constate pas d’écueil majeur jusqu’à présent pour ses industriels à l’exception de « quelques situations critiques dans certains cas de câblages faits en Ukraine chez certains de nos sous-traitants ».
Un marché « devenu fou »
« L’augmentation des prix et des délais va avoir des conséquences sur l’ensemble de la chaîne de valeurs », précise le président du GIFAS, selon qui « les maîtres d’œuvre auront une responsabilité particulière vis à vis des sous-traitants, vis-à-vis de la supply chain ». Pour son homologue du GICAT, les donneurs d’ordre devront quant à eux « faire preuve de souplesse car des retards risquent d’arriver sur les programmes et des prix risquent de devoir être ajustés ».
D’après le GICAN, les sanctions se traduisent par une perte atteignant 25% du chiffre d’affaires de certains adhérents. L’approvisionnement en acier, qui représente jusqu’à 60% du coût d’un petit navire, n’est pas en pénurie mais l’approvisionnement devient problématique. La question se révèle davantage préoccupante pour les sociétés engagées sur des contrats à prix ferme. Pour des tôles d’acier, « on assiste à des augmentations de prix absolument considérables, de 40, 50, 60% ». Et Pierre Éric Pommelet de déplorer un « marché devenu fou » dans lequel il est demandé de passer des commandes « sans prix et sans délai ou d’accepter dans les heures qui suivent une commande à un prix 50, 80, 100% au dessus du prix moyen ».
La crise énergétique vient elle aussi peser sur les coûts de production, qui pourraient à terme être supérieurs aux prix de vente et engendrer une crise de compétitivité. À tel point que certaines entreprises peuvent désormais se retrouver en situation de refuser de soumettre une offre, faute de matière ou d’engagement sur les délais.
Quelles solutions et priorités à court terme ?
À court terme, la priorité reste la constitution de stocks, faute de quoi « la production s’arrêtera ». Certains ont anticipé la crise avant même que le conflit éclate. Safran, par exemple, s’est approvisionné auprès de distributeurs allemands pour réduire sa dépendance envers l’entreprise russe VSMPO-AVISMA. Ces réserves s’épuiseront et, à moyen terme, il s’agira de trouver des sources alternatives puis de requalifier les matières qui en sont issues pour un usage militaire. Même lancée rapidement, cette requalification prendrait « entre un et deux ans » d’après Éric Trappier.
Trouver et sécuriser ces sources alternatives ne sera pas une sinécure. D’autres géants du secteur se sont déjà redirigés vers le Japon, dont la production ne pourra compenser les approvisionnements russes. Pour les présidents de groupement, d’autres seront tentés de sanctuariser leur production pour couvrir les besoins nationaux. Les États-Unis, par exemple, sont parmi les plus gros producteurs d’acier au monde. Ils disposent de réserves dans lesquelles ils « vont se servir en premier », notamment pour soutenir leur industrie de défense.
Derrière, l’industrie de défense, tous secteurs confondus, doit rester « totalement en soutien de nos propres forces armées » pour assurer « un taux de disponibilité maximum ». Et d’autant plus au vu des efforts supplémentaires consentis sur la façade orientale de l’Europe, notamment en Roumanie et en Estonie dans le cas de l’armée de Terre. « Ce sont des moments comme celui-ci qui confirment notre raison d’être et qui confirment l’importance d’une industrie de défense au service de la nation », souligne Pierre Éric Pommelet.
D’après Marc Darmon, il est aussi temps de repenser les contrats de MCO pour les faire coller à la haute intensité, « avec des clauses spécifiques qui pourraient permettre une augmentation avec un très court préavis des heures d’emploi et des capacités d’emploi », écho parmi d’autres d’un récent rapport parlementaire. Autre défi immédiat évoqué dans ce rapport et repris par les groupements industriels : la reconstitution des stocks des armées, qu’il s’agisse de « munitions, missiles, pièces de rechange ».
La ministre des Armées en visite aux Forges de Tarbes. Pour les industriels de la défense, il s’agit de maintenir les approvisionnements en matières premières tout en se préparant à, peut-être, accélérer les cadences (Crédits : Ministère des Armées)
Être prêt en cas d’accélération de la LPM
Pour Éric Trappier, « on assiste à la fin de ce que l’on a appelé les dividendes de la paix ». La guerre est aux portes de l’Europe, « il faut réagir et réagir vite ». Après une baisse des budgets de défense, la tendance est partout à la hausse depuis 2017. La crise du Covid-19 avait ensuite révélé la place de l’industrie comme priorité de la souveraineté nationale et européenne. « Je pense que cette crise ukrainienne va le démontrer de manière encore plus flagrante », assure celui qui est aussi président du Conseil des industries de défense françaises (CIDEF).
Cependant, et contrairement à la Suède, l’Allemagne, la Belgique ou encore la Lituanie, la France n’a pas annoncé de nouveau sursaut en matière de dépenses militaires. En pleine période électorale, l’heure semble surtout aux bilans et aux promesses. Pour le candidat sortant, le principal enjeu reste ainsi le respect à la lettre de la loi de programmation militaire en cours. Une LPM ambitieuse mais conçue dans un contexte différent et axée vers la réparation ou le renouvellement de certains segments capacitaires.
Toujours selon Trappier, la refonte des priorités est donc une question qu’« il faudra analyser très rapidement pour savoir comment modifier cette loi de programmation militaire en fonction des besoins de nos forces armées ». « Notre industrie se prépare évidemment à ce que pourraient décider le gouvernement et la représentation nationale en terme d’accélération », explique le président du GICAN.
L’industrie de défense est néanmoins soumise à des contraintes incompressibles de temps. L’enjeu reste dès lors « de s’y prendre le plus tôt possible » pour pouvoir anticiper les capacités industrielles. « Il se trouve que l’industrie navale était déjà en train d’accélérer, à l’exemple des frégates [de défense intermédiaire] », rappelle le président du GIFAS, tout restant prudent quant à l’éventualité d’une accélération subite. « Nous sommes des industries de temps long, il ne faut pas imaginer que l’on puisse tout à coup aller vers un, deux, trois ou quatre bateaux par an du jour au lendemain ».
Dans le terrestre, la question de la masse
Pour le patron du secteur terrestre, la guerre en Ukraine sous-tend la question de la masse. « Dans un combat de haute intensité, la qualité et la performance sont importantes, mais la masse l’est aussi beaucoup », indique Marc Darmon. L’exemple du conflit russo-ukrainien le rappelle de façon flagrante. Un conflit pour lequel « les pertes recensées sont assez impressionnantes », citant les chiffres recensés par des spécialistes des sources ouvertes : « au 29 mars, plus de 2000 véhicules russes perdus dont 318 chars lourds ». Côté français, le constat est valable, selon lui, non seulement pour le nombre de chars, mais aussi et surtout pour la défense sol-air basse couche, très réduite, et la flotte logistique, vieillissante.
« À court terme, des adaptations réactives sont possibles, par exemple dans le cadre du programme Scorpion. (…) Et puis des briques peuvent être ajoutées pour faire face à de nouvelles menaces, par exemple pour les drones ou augmenter les capacités de protection et d’agression de nos véhicules ». L’immédiateté d’un conflit ne doit, enfin, pas faire oublier les ruptures industrielles et technologiques à venir comme « le quantique, les armes à effet dirigé, l’enjeu de la gestion de l’énergie sur le champ de bataille ».
Ce qui prévaut en terme de rythme de production pour le naval et l’aérien n’est que partiellement vrai pour le terrestre. Ce qui caractérise la filière terrestre, c’est justement qu’elle engrange en majorité des contrats de taille moyenne et produit beaucoup de petits équipements. Deux facteurs permettante une hausse « assez importante » de la production. « En terme de montée en cadence, nous ne voyons pas de souci s’il en était besoin », relève Marc Darmon. À condition que les approvisionnements suivent, ce qui semble loin d’être gagné.
Entre explosion des délais et des coûts, la BITD française craint pour ses approvisionnements - FOB - Forces Operations Blog
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 25 Avr 2022 - 21:12
Citation :
:copyright: Safran Helicopter Engines
25/04/2022 16:13 | La rédaction
MCO : Safran Helicopter Engines en reprend pour 10 ans
Safran Helicopter Engines et la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé) ont renouvelé pour une durée de 10 ans le contrat pour le maintien en conditions opérationnelles (MCO) des 1600 moteurs d’hélicoptères de l’Etat français.
Contrat Saturne pour Safran Helicopter Engines
Dénommé Saturne pour "Soutien avancé des turbines de l’Etat" (ou encore ça tourne comme on dit dans les ateliers à Tarnos/ndlr), ce contrat d'une durée de 10 ans assure la disponibilité et le MRO (maintenance, réparation et révision) des moteurs équipant les hélicoptères de l’Aviation légère de l’Armée de Terre (ALAT), l’armée de l’Air et de l’Espace, la Marine nationale, la Sécurité Civile, la Gendarmerie Nationale, les Douanes et la DGA Essais en Vol.
L'Arrano 1A du H160M Guépard inclus
Dans ce contrat, la majorité des moteurs d’hélicoptères de Safran est représentée, dont l’Arrano 1A qui équipera le nouvel hélicoptère H160M Guépard développé dans le cadre du programme d’Hélicoptère Interarmées Léger (HIL) ainsi que les H160 de la Gendarmerie nationale et de DGA Essais en vol.
Deuxième renouvellement avec plus de numérique
Le contrat MCO de Safran Helicopter Engines avec l’Etat français a été signé en 2001 et renouvelé une première fois en 2011. Avec Saturne, le périmètre des services va s’élargir avec une valorisation des données de fonctionnement des moteurs et la mise à disposition de services digitaux (ou numériques) qui simplifieront la gestion de la maintenance au quotidien. Le MCO des moteurs de l’Etat français est piloté depuis le site de Safran Helicopter Engines à Tarnos.
MCO : Safran Helicopter Engines en reprend pour 10 ans (air-cosmos.com)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 26 Avr 2022 - 23:28
Citation :
MBDA showcased HELMA-P laser anti-drone system mounted on Arquus Sherpa armored vehicle
Defense News April 2022 Global Security army industry
POSTED ON TUESDAY, 26 APRIL 2022 16:06
As written by Joseph Roukoz in EDR Magazine, MBDA acts as the system integrator of Team Sky Warden, having understood since inception that a solution against UAS cannot be found using a single type of sensor or effector.
Sky Warden anti-drone system mounted on a Sherpa 4×4 armored vehicle provided by Arquus (Picture source: MBDA/Laurent Guichardon)
Besides MBDA, Joseph Roukoz adds, Team Sky Warden includes CerbAir, a specialist in drone detection and neutralization, KEAS, specialized in jammers, Cilas, active in the laser domain, Teledyne e2v, specialized in RF technologies with its Safe Stop Air capable to stop a UAV at 400 meters distance of using a 1m² antenna, Saab with its Giraffe G1X radar, and Openworks providing its SkyWall net-based system for capturing drones. As for MBDA, the company provides the Licorne command and control system, a remote electro-optical sensor, a hard kill drone which details were not unveiled, and the Mistral VSHORAD surface-to-air missile system.
One of the anti-drone systems mounted on the Arquus Sherpa, the HELMA-P laser effector designed and manufactured by CILAS (Ariane Group) is a response to the threat posed by UAVs and in particular mini-UAVs. Its mission will be to secure operations on national territory during events and to support external operations by identifying, tracking and neutralizing the fixed or agile threat.
In mid-October 2020, HELMA-P was convinced from the very first shots with its precision, efficiency and ability to neutralize in-flight targets up to one kilometer away in a matter of seconds. All firings systematically destroyed UAVs capable of speeds above 50 km/h and in difficult target tracking conditions.
HELMA-P provides operational units and internal security forces with a new weapon with a technological breakthrough. Effective at greater distances and providing a radical effect, HELMA-P can support other anti-UAV technologies. HELMA-P is therefore the ultimate neutralization solution.
These first tests at Biscarrosse are a success and must be continued in order to fully characterize the performance of the effector, particularly in terms of range and according to different operational scenarios. HELMA-P can be used, for example : • in the field of UAV control for the protection of sensitive civil or military sites and convoys; • against improvised explosive devices by neutralizing explosives or destroying electronics ; • in the context of preparing operations, neutralizing light sensors, camera jamming or even de-camouflaging.
In addition to UAV combat, HELMA-P provides considerable operational gains in air-land combat. The laser effector is capable of damaging the defense and reaction potential of the enemy before an action. HELMA-P is therefore also a system to support the engagement of forces.
HELMA-P laser effector designed and manufactured by CILAS (Ariane Group) (Picture source: CILAS)
In mid-October 2020, HELMA-P was convinced from the very first shots with its precision, efficiency and ability to neutralize in-flight
targets up to 1km away in a matter of seconds (Picture source: CILAS)
MBDA showcased HELMA-P laser anti-drone system mounted on Arquus Sherpa armored vehicle | Defense News April 2022 Global Security army industry | Defense Security global news industry army year 2022 | Archive News year (armyrecognition.com)
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 23 Mai 2022 - 20:52
Citation :
Sherpa Light & transfert industriel : le plan d’Arquus pour convaincre le client roumain
[size=13]Nathan Gain23 mai, 2022[/size]
La Roumanie veut un nouveau véhicule blindé léger et elle le veut vite. Une occasion en or pour Arquus, parti promouvoir une offre ambitieuse à base de Sherpa Light lors du salon « Black Sea Defense & Aerospace » organisé la semaine dernière à Bucarest.
Plus de 1000 blindés légers
Entre le ministre de la Défense roumain et l’ambassadrice de France, les autorités ont défilé sur le stand d’Arquus. Le rendez-vous était en effet important pour le groupe français, dont le Sherpa Light est en lice pour le programme local « ATBTU »*. Le besoin initial porte sur plus d’un millier de véhicules déclinés en une dizaine de variantes, notamment des versions mortiers de 81 et 120 mm, PC, NRBC et antichar. La grande majorité est destinée aux forces terrestres. Quelques dizaines d’exemplaires seront fournis aux forces spéciales. Le contrat initial est évalué à environ 750 M€, éventuellement « gonflé » par plusieurs tranches additionnelles portant la cible finale à plus de 3000 véhicules.
Qu’importe le volume finalement retenu, le marché aboutira, assure-t-on du côté industriel. Car le parc de 4×4 roumains, essentiellement composé de Humvee, tombe en lambeaux. Le calendrier semble s’accélérer, nous explique-t-on, et pourrait aboutir à une décision avant la fin de cette année. L’enjeu est donc de taille pour Arquus, qui annonce avoir vendu environ 1100 Sherpa sur dix ans tous clients confondus.
Seul autre concurrent déclaré, le JLTV de l’américain Oshkosh pourrait miser sur les liens politiques étroits établis avec Washington, une relation encore renforcée par le confit russo-ukrainien et par un premier contrat officialisé à l’été 2021. Le JLTV peut aussi sortir la carte de l’intéropérabilité OTAN, celui-ci ayant été choisi par sept États membres, à commencer par la Slovénie et la Macédoine du Nord. D’autres seraient en embuscade, comme Thales et son Hawkei et General Dynamics European Land Systems-Mowag avec l’Eagle.
Aux arguments majoritairement politiques d’Oshkosh, Arquus oppose une offre technique et industrielle complète sur base d’une plateforme plus ancienne mais éprouvée. En service dans une quinzaine de pays, la famille Sherpa est depuis longtemps déclinée en plusieurs sous-versions. Pour faire monter les enchères, il y ajoute un schéma industriel particulièrement bénéfique pour la filière roumaine.
Un Sherpa « Made in Romania »
Arquus capitalise sur les relations établies de longue date avec l’industrie roumaine et notamment facilitées par la présence historique de Renault. La Roumanie est déjà cliente, sa police militaire ayant acquis quelques PVP. Depuis une décennie, pas un seul véhicule ne sort des lignes d’Arquus sans une pièce fabriquée par une société roumaine. Presque tous les sièges antimines utilisés par l’entreprise française, de même que l’ensemble des supports de roue du VT4 proviennent de là. Ponctuellement, Arquus embarque des savoir-faire comme ceux de Pro Optica, retenus pour répondre à l’intégration de tourelleaux téléopérés sur Sherpa Light Scout au profit de l’export. Ces coopérations suivent leur cours, tant pour les marchés étrangers que pour le client roumain.
Pour répondre à ATBTU, le transfert de compétences et de technologies est le plus ambitieux jamais tenté par Arquus à l’export. Le schéma industriel comprend trois phases. Une première de montée en puissance impliquerait de ramener des ouvriers roumains en France pour les former et construire une capacité de production locale. Selon Arquus, les premiers véhicules pourraient sortir des lignes de Limoges quelques mois seulement après la notification. Et si le besoin s’avère urgent, la capacité grimpera pour parvenir à une vingtaine d’exemplaires produits par semaine. Dans un second temps, les pièces principales continueront d’être produites en France avant d’être assemblées en Roumanie. Quelques éléments seront déjà conçus et intégrés sur place.
Et enfin, une troisième phase actera la délocalisation de la production. In fine, la quasi-totalité du véhicule pourrait être réalisée localement, à l’exception d’une poignée de composants sur lesquels Arquus désire conserver la main. La bascule exigera de développer des compétences auprès d’un partenaire sérieux dans un pays où très peu travaillent sur le segment blindé. L’une des options reviendrait à miser sur la société Automecanică Moreni, filiale du groupement public ROMARM. Restera à valoriser l’investissement en aval, par des marchés de soutien en service du parc roumain, en produisant d’autres tranches ou en participant à des contrats gagnés à l’export, par exemple.
* « Autovehicule tactice blindate de tip ușor », ou " Véhicules tactiques blindés légers "
Sherpa Light & transfert industriel : le plan d'Arquus pour convaincre le client roumain - FOB - Forces Operations Blog
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 23 Mai 2022 - 21:02
Campagne en cours sur le champ de tir d'Alcochete:flag_pt: pour le canon de 140 mm #ASCALON de @Nexter_Group
:arrow_right:Stade du concept largement dépassé (image non diffusable à l'appui). Aujourd'hui TRL 4, objectifs : TRL 6 à l'horizon 2025 & convaincre lors de la phase MTD 2 de #MGCSpic.twitter.com/Qh53JJxZXo
— Forcesoperations (@ForcesOperation) May 21, 2022
L’obus de précision #Katana (joli clin d’œil à l’Excalibur concurrent) de @Nexter_Group devrait atteindre le TRL 6 l’an prochain, échelon suffisant pour lancer la commercialisation
1er tir opérationnel en 2023, quelques centaines de tirs de mise au point déjà réalisés pic.twitter.com/iKe9z82YTF
— Forcesoperations (@ForcesOperation) May 21, 2022
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Lun 30 Mai 2022 - 22:27
Citation :
Comment Nexter Arrowtech veut armer drones et robots
Nathan Gain 26 mai, 2022
Entre deux obus de char ou d’artillerie de nouvelle génération, les équipes de Nexter Arrowtech ont commencé à réfléchir à une munition d’un nouveau type, une « unité agressive » conçue pour être intégrée sur plusieurs types de vecteurs, dont des drones et des robots terrestres.
Une « unité agressive » pour tout vecteur
« Nous sommes en train d’ouvrir une nouvelle page du combat terrestre », nous annonçait la division munitionnaire de Nexter la semaine dernière à Bourges. Derrière « ce nom un peu barbare » qu’est l’unité agressive se cache une réflexion autour d’une tête militaire fournissant différents effets et adaptée à une intégration sur des vecteurs au sens large. Nexter Arrowtech n’exclut aucune piste mais impossible, sur base de cette seule définition, de ne pas penser à un usage à partir d’un micro-drone, application dont l’efficacité nous est rappelée presque quotidiennement par le conflit russo-ukrainien.
L’attaque par les micro-drones « devient déjà une réalité », constate en effet le groupe français.« Nous avons compris que le marché changeait, que les besoins changeaient (…). Nous pouvons donc imaginer des drones durcis équipés d’objets pyrotechniques qui vont délivrer un effet sur le terrain ».
Redoutable car peu onéreux, facile à réaliser et difficile à détecter, le procédé inquiète autant qu’il intéresse les état-majors. « Des études commencent à être sélectionnées pour rechercher des dronistes et rechercher des munitionnaires capables de faire ça », complète Nexter. C’est désormais le cas en France, où le ministère des Armées cherche autant à s’en prémunir au travers du programme PARADE qu’à en évaluer l’intérêt au travers des projets COLIBRI et LARINAE.
Nexter ne devra pas aller chercher trop loin pour vérifier la pertinence de son idée. Sa branche robotique dispose de plusieurs vecteurs potentiels, tant aériens que terrestres. Ce sont les micro-drones IXOS XX et IXOS LG, dévoilés en 2019 respectivement dotés d’une capacité d’emport de 2,5 kg et 1,5 kg, et le robot léger Nerva LG, qu’on ne présente plus. Tous trois ont démontré leur capacité d’intégration sur un véhicule porteur, TITUS et Leclerc en tête. Ces trois exemples n’existent aujourd’hui que sur papier mais sont représentatifs « de ce qu’il va se passer dans les années qui viennent », estime Nexter.
De faux airs de Bonus
Si plusieurs types de charges sont envisagées, les équipes de Nexter Arrowtech planchent tout particulièrement sur une « charge à génération de noyau » (CGN) dont le principe avait été exploité pour l’obus antichar Bonus. Cette CGN, c’est le fruit de la déformation d’un revêtement en métal par une charge explosive. Devenu projectile, le noyau de métal atteindra sa cible en un point assez précis et à très grande vitesse, rendant la munition particulièrement performante contre des chars dont le toit est généralement moins protégé.
Cette nouvelle charge diffère néanmoins du Bonus. Celui-ci est un projectile d’artillerie emportant ses propres dispositifs de détection et de visée, quand l’unité agressive dépendra d’un système porteur et de ses capteurs pour approcher et toucher sa cible. En découlent certains enjeux, qui seront de pouvoir « la rendre plus petite, moins chère et la produire plus facilement ».
Le drone IXOS LG, dévoilé en 2019, pourrait être un vecteur adapté pour l’emport d’une « unité agressive » (Crédits : Nexter)
Pour diminuer les coûts, l’industriel a cherché à remplacer le matériau « rare et cher » du Bonus par un substitut au moins aussi efficace, innovant et compatible avec la production en série. De ce matériau, nous n’en saurons par plus hormis qu’il est notamment constitué d’un nickel « produit par un procédé très spécial ».
Là où la charge du Bonus sera suffisamment puissante pour engager à 200 m, cette CGN ne déclenchera sa mise à feu qu’une fois parvenue au plus près de sa cible. Dans ce combat entre le char « Goliath » et le drone « David », le second aura l’avantage de pouvoir tourner autour du premier pour déterminer son point faible. La limitation de la charge se trouvera alors compensée par la capacité de mouvement du vecteur.
Une autre différence relève de « la technique de compression des explosifs ». Ici, la charge est constituée à partir d’une compression uni-axiale et « bon marché », contrairement à la compression isostatique utilisée pour le Bonus. La méthode n’a pas empêché d’atteindre une qualité suffisante pour former le type de noyau recherché. Selon Nexter, cette nouvelle CGN est parvenue à un niveau de maturité assez avancé (TRL 4). Ne reste qu’à franchir les deux prochains échelons de développement avant d’envisager une éventuelle commercialisation.
Ne pas laisser le choix de la sécurité
Fournir cette solution à un droniste tiers implique de « ne pas lui laisser le choix de la sécurité ». Un brouillage, voire une réutilisation du vecteur par l’adversaire ne peuvent être exclus. La conception de la charge s’accompagne donc automatiquement de celle d’un dispositif de sécurité qui, à l’aide d’un code de sécurité individuel, autorisera ou non la détonation ou déclenchera un processus de neutralisation en cas de défaut de lecture.
Pour Nexter, il pourrait s’agir soit de déclencher la charge en limitant les effets collatéraux, soit de paralyser l’ensemble du système. « Nous mettrons, autour des composants électroniques et du détonateur, une mousse pyrotechnique qui brûle doucement » de manière à les paralyser définitivement et à empêcher toute récupération par l’adversaire.
De même, l’envoi d’un code défini reviendra à détruire le système d’amorçage par SLAPPER LEEFI, un initiateur d’explosif secondaire basse énergie. Ce type d’amorce, également retenu pour le futur obus de précision Katana, exclut l’explosif primaire, élimine le plomb et respecte la réglementation REACH imposée à compter de 2025 par l’Europe. Il faudra, enfin, que le mécanisme de sécurité soit réversible et puisse être alimenté par le vecteur. Ici aussi, la patience est de mise. Ambitieux et délicat, le processus de R&D n’en est qu’à ses débuts (TRL 3).
Comment Nexter Arrowtech veut armer drones et robots - FOB - Forces Operations Blog
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mer 8 Juin 2022 - 22:47
Citation :
Chez Thales Angénieux, de nouvelles optroniques pour élargir l’horizon du combattant
Nathan Gain 8 juin, 2022
Sans Thales Angénieux, pas d’opération de nuit pour les soldats français, pas d’identification d’une cible à distance pour beaucoup d’autres. Au cœur de la Loire, voici près de 90 ans que ses employés maintiennent des savoir-faire uniques en matières d’optique de précision, d’imagerie thermique et de vision de nuit. De la planète Mars aux opérations militaires, zoom sur une référence mondiale de l’optronique du combattant débarqué.
87 années d’ « excellens »
L’histoire d’Angénieux s’affiche dès l’entrée principale. À droite, un mur de photos et de posters à la gloire des optiques novatrices conçues par Pierre Angénieux, ingénieur-opticien qui a donné son nom à la marque. En 87 années d’activité, l’ « excellens » entretenue à Saint-Héand aura accompagné les premiers pas de l’homme sur la Lune, côtoyé Richard Nixon et Woody Allen, est désormais sur Mars et continue d’être célébrée chaque année au festival de Cannes. Au fond, une frise plus modeste rappelle l’expansion vers la défense engagée après le rachat de l’entreprise en 1993 par le groupe Thales (alors Thomson-CSF).
Il ne faudra que quelques années à Thales pour mettre à profit l’expertise disponible et sortir, dès 1995, la jumelle de vision nocturne (JVN) Lucie (Lunette compacte intensifiée économique). Développée en un temps record et sur base d’une feuille blanche, la Lucie a été livrée à plus de 70 000 unités dans le monde entier. Tous modèles confondus, le nombre de JVN vendues dépasse aujourd’hui les 110 000 unités. Trois ans après la Lucie, Thales lance la jumelle multifonction portable Sophie, second pilier de la gamme militaire. Plusieurs fois amélioré, ce best-seller a depuis été vendu à 16 000 exemplaires dans 55 pays, dont la France. Et si l’entreprise reste discrète sur ses clients, elle reconnaît compter plusieurs références prestigieuses. Le Special Air Service britannique, les forces spéciales norvégiennes et, bien sûr, le Commandement des opérations spéciales (COS) français ont ainsi misé sur la JVN Bonie HP (High Performance), pour ne citer qu’elle.
Après trois décennies d’activité dans la défense, Thales Angénieux s’est durablement imposé comme unique centre d’excellence de l’optronique du combattant au sein du groupe français. L’essentiel des 10 000 m2 de surface de production est consacré à un marché défense représentant 80% de l’activité. Plusieurs milliers de JVN, plusieurs centaines de Sophie sortent chaque année des chaînes d’assemblage. Et la cadence peut rapidement s’accélérer si la demande l’exige grâce au vivier de compétences disponibles à proximité.
Thales est avant tout intégrateur Près de 95% des composants proviennent d’une filière française robuste jusqu’aux plus petits niveaux de sous-traitances. Au sein de celle-ci, la référence mondiale des tubes intensificateurs de lumière, Photonis, mais aussi Lynred, co-entreprise formée par Safran et Thales spécialisée dans les détecteurs infrarouges. Thales Angénieux s’appuie également sur un réseau régional d’une trentaine de fournisseurs très spécialisés. Face aux pénuries de composants électroniques engendrées par la crise sanitaire et renforcées par la guerre en Ukraine, le groupe a su anticiper une éventuelle paralysie en commandant des stocks sur fonds propres l’an dernier. De quoi maintenir la production jusqu’en 2023, « voire jusqu’en 2024 ».
Un aperçu de la ligne de production de JVN (Crédits : Thales/Sylvain Madelon)
L’innovation à tous les étages
L’innovation est à l’origine de la société et reste un moteur pour les 380 employés, dont les trois quarts sont rattachés au domaine militaire. Il faut en moyenne 18 mois pour les former. L’expertise alors acquise n’est pas de trop, car une optique est un composant complexe qui peut nécessiter jusqu’à deux jours de façonnage et 200 traitements de surface. Le viseur tête haute du Rafale, par exemple, requiert une vingtaine d’heures de travail. Même logique pour la lentille particulièrement délicate du système de vision hémisphérique Antares, lui aussi assemblé par Thales Angénieux et monté sur les véhicules Scorpion de l’armée de Terre.
Thales a injecté 7 Md€ dans sa seule R&D au cours des cinq dernières années. L’effort ruisselle jusque dans la Loire, avec plusieurs dizaines de millions d’euros investis en fonds propres pour le développement de nouvelles solutions. À Saint-Héand, ce soutien se manifeste aussi par l’installation d’un OptiLab, notamment doté d’une capacité d’impression 3D, et d’un laboratoire IMAGE’INN. Initialement orienté vers la conception d’optroniques aéronautiques, IMAGE’INN a vu le jour en 2013 à Élancourt. L’idée est simple : il s’agit, au travers d’un écran et de capteurs de mouvement, de mettre en œuvre une simulation comportementale « permettant de définir, tester, valider les interfaces d’un produit et ses fonctionnalités ». Plus besoin dès lors de passer par de véritables prototypes plus coûteux. Le concept a été reproduit à Saint-Héand en novembre 2019. Il a déjà contribué au développement de la dernière génération de Sophie et à l’émergence de la lunette de visée XTRAIM Weapon Sight.
La jumelle de visée XTRAIM, ici simulée grâce au laboratoire IMAGE’INN installé à Saint-Héand (Crédits : Thales)
Fruit de 15 mois de développement, XTRAIM combine un viseur point rouge, une visée thermique de nuit et une fonction décamouflage de cibles jour et nuit au sein d’une même lunette compacte et légère. Par « décamouflage », comprenez la focalisation sur une menace grâce à la fusion de la voie infrarouge (IR) et de la voie directe optique (VDO). Plusieurs types de réticules sont disponibles, au tireur de choisir le plus approprié en fonction de ses habitudes ou de son arme.
Compatible avec les fusils d’assaut et mitrailleuses légères et avec tout type de JVN, cette lunette d’environ 500 g garantit une détection en infrarouge jusqu’à 1500 m et une identification à 250 m, voire 400 m grâce à la fusion IR/VDO. Son autonomie ? Supérieure à 500 h pour l’usage du réticule et à 7 h pour la vision thermique. En cours d’industrialisation, la lunette XTRAIM a été produite à une quarantaine d’exemplaires de pré-série pour l’instant. L’assemblage en série pourrait démarrer dès l’an prochain si l’un des « nombreux prospects commerciaux en cours » se concrétise.
Vers une 4e génération de Sophie
Thales est depuis longtemps bien installé dans le top 5 mondial de l’optronique portable. En face, une poignée de poids lourds comme le français Safran et l’israélien Elbit Systems. Et la compétition pour ce marché évalué à 1 Md€ par an ne fait que se durcir avec l’apparition de nouveaux acteurs. Alors pour se démarquer, Thales continue de renouveler ses gammes en musclant systématiquement les performances.
L’évolution est particulièrement visible dans le segment des jumelles multifonctions. Dévoilée en juin 2018, la jumelle multifonction Sophie Ultima ouvre une nouvelle page. Destinée aux observateurs d’artillerie, JTAC et forces spéciales, elle intègre quatre capacités au sein d’un seul boîtier : une voie infrarouge refroidie, une voie jour TV, un télémètre laser et une voie jour optique pouvant être fusionnée avec la vision thermique. Elle permet de reconnaître un char à 6 km, le double de la génération précédente. Le tout pour un poids de 2,5 kg et une autonomie de 4 h. La Sophie Ultima conserve par ailleurs une grande capacité d’évolution, notamment par l’ajout de nouvelles fonctionnalités mais « uniquement si la plus-value de celles-ci est avérée pour le client ». L’intelligence artificielle, par exemple, pourrait être mise à contribution pour de la détection automatique de cible.
La future jumelle multifonction Optima, une solution 4 en 1 pour un poids inférieur à 2,5 kg. (Crédits : Thales)
Ce modèle a déjà fait mouche à l’export, au terme d’une procédure remportée face à un cador étranger. La pré-série d’Ultima sera achevée ce mois-ci. Une centaine d’exemplaires devraient être produits d’ici 2023. Côté français, seuls quelques exemplaires ont été acquis à des fins d’évaluation. Mais de grands programmes de renouvellement sont attendus, pour lesquels Thales se positionne dès maintenant. Au sein de la ligne d’intégration, la bascule entre ancien et nouveau est en cours et, pour l’heure, la majorité de la production est encore tournée vers une Sophie « legacy » qui continue de trouver preneur. Dernièrement, un client d’Afrique du Nord en a commandé 650 unités, à livrer en moins de deux ans.
Ultima est la première référence de cette 4e génération de Sophie. Elle précède de peu la sortie de sa « petite soeur », la Sophie Optima. Aujourd’hui au stade du prototype, elle sera plus légère, plus compacte et offrira une capacité d’identification de jour à 4 km. Celle-ci est avant tout orientée vers les chefs de section au contact. Une troisième version est en cours de conception. Ce sera la jumelle Proxima, qui devrait tenir dans une poche, ne peser qu’1 kg et permettre d’identifier un ennemi à 1 km.
Minie, Nellie et après ?
Côté JVN, l’heure est à plutôt l’extension « par le haut » de la gamme « NightRise ». Avec sa dizaine de références, celle-ci parvient à répondre à tous les besoins, de l’infanterie débarquée aux forces spéciales. Clientes historiques, les armées françaises ont systématiquement renouvelé leur confiance depuis la Lucie. Suivront entre autres la Minie-D, sélectionnée en 2008 dans le cadre de FELIN, la Helie, acquise un an plus tard pour les pilotes d’hélicoptères de l’armée de Terre, et la Bonie HP, achetée à 2000 exemplaires par le COS.
Tous modèles confondus, de 20 à 25 unités sont assemblées par jour sur la chaîne JVN, et jusqu’à 4500 pour l’année 2022. Hormis un peu de production pour le programme FELIN, l’essentiel de la charge découle pour l’instant du succès de la Minie, retenue en 2018 dans le cadre du programme O-NYX. Elle remplacera la Lucie en service dans l’armée de Terre. Plus de 6500 exemplaires ont été commandés à ce jour.
Dernière-née, la JVN binoculaire Nellie est quant à elle en cours d’adaptation pour répondre au besoin exprimé par le programme BI-NYX, notifié à Thales en 2022. Une fois cette solution adaptée aux desiderata français, l’activation d’une tranche initiale permettra de lancer la production en série. Environ 10 000 unités pourraient être livrées en plusieurs étapes.
En coulisse, certains planchent sur un projet encore plus ambitieux : une « JVN pano » à quatre tubes intensificateurs de lumière. Un segment dans lequel Thales ne s’était pas encore aventuré, car la technologie, complexe et coûteuse, est réservée à une poignée de clients très spéciaux. Lancées il y a un an, les réflexions ont déjà abouti à l’élaboration d’un prototype. Mais d’ici au produit final, Thales compte bien injecter quelques technologies de rupture « maison ». Une manière parmi d’autres d’à nouveau démontrer la part de « génie » dans Angénieux.
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jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Jeu 9 Juin 2022 - 21:55
Defense News June 2022 Global Security army industry
POSTED ON THURSDAY, 09 JUNE 2022 15:44
MBDA presents Akeron, a unique family of 5th-generation tactical combat missiles, a quantum leap from the third and fourth-generation weapons currently available on the market. This family includes the MMP and MHT missiles, now renamed Akeron MP and Akeron LP respectively.
Akeron LP and Akeron MP missiles. The missiles of the Akeron family meet current and future operational needs for dismounted combat as well as from land, air (helicopter, UAV) and even naval platforms. They are also ideal for integration into the digital environment of the battlefield and suited forcollaborative combat. (Picture source: MBDA)
Today’s combat units operate in a variety of complex environments. These can be urban areas, open countryside, deserts or mountains, during the day or at night; and can also feature a combination and/or variety of forces, both allied and adversary. To respond to the wide range of threats they face, operators must be equipped with a versatile and precise capability enabling them to destroy fixed or mobile land targets – including the latest-generation tanks and light combat vehicles – but also neutralize dismounted adversaries or adversaries in hardened or defensive fighting positions. All whilst minimizing the risk of collateral damage. Operators also need to be protected during engagements with simplicity of implementation, the capacity to “fire and forget” or engage a target while remaining hidden from sight.
Designed for these operational realities, the Akeron family of missiles incorporates the latest technologies in terms of high-resolution multi-band imagers, multi-effect warheads (anti-tank, anti-infrastructure, anti-personnel), data links, and multi-mode guidance algorithms based on AI techniques. All ensuring robust and precise guidance at any distance, in all conditions. Each has their own specifications in order to be perfectly adapted to the missions of the combat units and platforms using them.
Operators thus have the broadest spectrum of tactical options to deal with their targets, thanks to the many possible modes of engagement. These include ‘fire and forget’, human-in-the-loop, locking the target before firing (LOBL), or locking on after firing (LOAL), which facilitates firing beyond line of sight (BLOS).
The missiles of the Akeron family meet current and future operational needs for dismounted combat as well as from land, air (helicopter, UAV) and even naval platforms. They are also ideal for integration into the digital environment of the battlefield and suited for collaborative combat.
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jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Sam 11 Juin 2022 - 20:36
Citation :
Réindustrialisation : Protecop relocalise la fabrication des gilets pare-balles
Le fabricant normand d’équipements de protection pour les forces de l’ordre et les soldats a rapatrié dans l’Eure la production des gilets pare-balles qui était dévolue à son usine tunisienne.
Nathalie Jourdan 11 Juin 2022
Vue du stand de Protecop au salon Milipol l'an dernier (Crédits : DR)
Sébastien Lecornu, nouveau ministre des armées, sera content de l'apprendre. C'est dans son fief de l'Eure -où il a conservé la présidence du Conseil départemental- que seront désormais fabriqués l'entièreté des gilets pare-balles produit par Protecop : l'un des gros acteurs de la filière balistique hexagonale. Fondée il y a une quarante ans, cette PME familiale s'est faite une réputation en développant les toutes premières tenues intégrales de maintien de l'ordre connues sous le nom de Robocop. Presque une décennie après avoir créé une usine en Tunisie (150 de ses 200 salariés), elle relocalise une partie de son activité dans le bocage normand. Profitant d'une dotation d'un demi-million allouée dans le cadre du plan de Relance, elle rapatrie sur son site historique de Bernay la production des gilets pare-balles qu'elle fabriquait depuis le Maghreb pour les forces de l'ordre et les armées françaises et étrangères.
Citation :
« Il ne s'agit pas de déshabiller la Tunisie pour rhabiller la France, mais de sécuriser l'approvisionnement de ces produits stratégiques pour répondre aux enjeux de souveraineté », précise Emmanuelle Hoebanx, sa directrice commerciale.
Objectif : mieux anticiper les tensions régulières que subit le marché des gilets pare-balles en raison d'événements sécuritaires sur la scène internationale.
« De l'œil au marché français »
En hissant le drapeau tricolore, l'entreprise ne cache pas qu'elle espère aussi s'arroger quelques bons points dans les futurs appels d'offres des ministères des armées et de l'intérieur. « On fait de l'œil au marché français, admet Emmanuelle Hoebanx. Car quand vous équipez les forces de l'ordre de votre pays, il est plus facile d'exporter ». Au passage, l'intéressée rappelle avoir mal vécu un épisode survenu il y a 4 ans. À l'époque, la Direction générale de l'armement avait écarté la candidature de l'entreprise normande au profit d'un concurrent irlandais. Lequel avait confié à un sous-traitant asiatique la fabrication des 300.000 gilets pare-balles commandés par la DGA. « C'est désespérant », avait commenté Pascale Le Carpentier, présidente de Protecop à la suite de cette déconvenue en fustigeant un code des marchés publics « plus royaliste que le roi ». Quatre ans plus tard, la directrice commerciale enfonce le clou à la veille de se rendre au salon Eurosatory où elle devrait croiser quelques représentants du gouvernement. « Le soutien du plan de Relance est précieux, mais nous avons besoin de la commande publique sinon notre nouvelle usine risque de tourner à vide », prévient-elle. En attendant d'éventuelles bonnes surprises en provenance des administrations centrales parisiennes, la PME (10 M€ de chiffres d'affaires dont 60% à l'export) poursuit son développement à l'étranger. Sa principale cible ? L'Amérique latine où elle a ouvert un bureau commercial et emporté, il y a peu, un gros contrat avec la police militaire de Sao Paulo (Brésil) pour la fourniture de 15.000 gilets pare-balles. Lesquels sont en cours de fabrication à Bernay.
Après avoir réalisé 600.000 euros d'investissement dans la R&D en 2021, elle vient par ailleurs de s'équiper d'un banc d'essai balistique doté d'un canon à impulsion pour tester in situ la résistance aux balles de ses équipements. « C'est une installation que nous sommes peu nombreux à posséder et qui va nous permettre de répondre plus rapidement aux appels d'offresgrâce à sa proximité avec les nouveaux ateliers de fabrication», se félicite Emmanuelle Hoebanx. Une autre manière de protéger ses arrières.
Réindustrialisation : Protecop relocalise la fabrication des gilets pare-balles (latribune.fr)
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Mar 14 Juin 2022 - 23:19
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Industrie de defense Française Ven 17 Juin 2022 - 21:14