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Sujet: Économie marocaine Jeu 18 Aoû 2022 - 14:19
Rappel du premier message :
Le Maroc paye cher le prix de son indécision face à la coopération avec les chinois, les français jouent un très sale jeux avec nous, et nous sommes incapable d'aller de l'avant, alors que d'autres pays européens profitent pleinement des possibilités d'investissement chinois, je vous rappelle la maladresse du même ministre qui a déclaré qu'on bloqué des investissements à cause de considérations géopolitiques.....
Bruce Wayne, Fahed64, sas, @Winners et Le lieutenant DES FRA aiment ce message
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Invité Invité
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 12:09
Merci Jrad. Ton explication est en ligne avec ma compréhension des choses.
Pour ce qui est du Pilar II de l'OCDE, j'attends de voir comment les Américains vont agir en ce qui concerne le Delaware, le Nevada etc...
Ensuite, il y a toujours des loopholes (ces trucs sont écrits à deux mains avec les lobbyistes) et nos services doivent chercher les points faibles de cette reglementation pour la contourner. Par exemple, le Nevada donne des subsides qui sont proportionnels à l'impot que l'entreprise doit payer (ce qui correspond à un discount sur l'IS) mais je pense qu'il y a un grand nombre de solutions. Le minimum de 15% ne sera qu'un leurre... mais je peux me tromper.
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 12:23
....et le crédit impôt R&D en France... une grande niche fiscale aussi. J'attends aussi de voir les GAFA en Irlande et les boites de commo en Suisse...comme tu dis les ricains aussi...
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 16:22
Nous avons réalisé en une année ce qui n’a pas été fait en dix ans”, se félicitait Aziz Akhannouch, le 12 février, lors du dernier conseil national du RNI. Devant un parterre ravi de cadres et de militants du parti au pouvoir, le Chef du gouvernement s’est dit “fier” du bilan d’étape de son équipe, avant de promettre de “continuer sur la même approche”. Le triomphalisme d’Akhannouch est cependant aux antipodes de la réalité crue des chiffres, qui prête beaucoup moins à l’optimisme. Le véritable coup de semonce pour le chef de l’Exécutif a été asséné par le Haut-commissariat au plan (HCP). Dans une note sur l’emploi publiée mi-février, le HCP décrit un panorama du travail proprement cauchemardesque. C’est bien simple : jamais autant de Marocains en âge de travailler n’avaient été à ce point exclus du marché de l’emploi. Le diagnostic que pose l’instance présidée par Ahmed Lahlimi fait froid dans le dos. En 2022, sur une population en âge d’activité de 27,5 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, seuls 12,2 millions sont en situation d’activité. Le reste, c’est-à-dire 15,3 millions de personnes, demeurent exclues du marché du travail. Résultat, un taux d’emploi de 44,3%. Le plus bas de l’histoire. L’implacabilité de ces chiffres tranche sévèrement avec les promesses de campagne du candidat Akhannouch. Ce dernier promettait en effet de créer un choc de croissance susceptible de générer 200.000 emplois nets par an. En relançant notamment l’investissement privé, le projet du RNI se fixait comme cible de doper le PIB de 4% par an. À cela était associée la promesse de créer 1 million d’emplois au terme de la législature. Or, ni la croissance ni la création d’emplois annoncées n’ont été au rendez-vous. Au terme d’une première année de mandat pleine et entière, le PIB n’a cru que de 1,3%, selon le HCP. Ce faisant, l’économie nationale a été incapable de produire suffisamment d’emplois pour, d’après le HCP, “absorber l’augmentation de la population en âge de travailler”. Autrement dit, ces 400.000 jeunes qui chaque année frappent aux portes d’un marché du travail anémié. Par conséquent, la diminution du nombre d’emplois conjuguée à une main-d’œuvre plus abondante, mais aussi à la prégnance du secteur informel, ont eu pour conséquence une recrudescence sans précédent de l’inactivité. Le chiffre qui fâche : 24.000 emplois détruits en 2022 Mais il y a pire. Alors que l’on croyait le Maroc installé sur une trajectoire de rattrapage de la crise Covid, avec notamment un exercice 2021 sanctionné par une croissance de 7,8% et 480.000 postes nets créés, sous le gouvernement Akhannouch, le retour à la “normale” est mis en péril. De fait, en 2022, non seulement l’économie n’a pas créé d’emplois nets, mais elle en a détruit… 24.000. On est loin, très loin des 200.000 emplois annuels promis par Aziz Akhannouch. En comparaison, le dernier exercice avant Covid du gouvernement El Othmani s’était soldé par 165.000 créations d’emplois nets. Mais alors, pourquoi cette soudaine dégringolade ? Pourquoi, alors que le Maroc n’est pas en récession et que le retour à la normale post-pandémie semblait être consommé, l’économie sous Akhannouch détruit-elle autant d’emplois ? Que valent des dispositifs comme Forsa et Awrach promus à grands renforts de budgets marketing ? Qu’a tenté ce gouvernement pour limiter l’hémorragie, mais surtout qu’a-t-il raté ? Emploi des jeunes : l’effroyable réalité Ce que le gouvernement a tenté : Diffusée sur la page Facebook de la chefferie du gouvernement fin février, une réunion autour du programme Forsa fait le buzz. En mode corporate, on y voit un petit comité de ministres se félicitant en français de l’efficacité du dispositif. Akhannouch voit même en Forsa une manière de redonner espoir aux jeunes. Outre l’originalité du coup de com’, avec ce programme, l’Exécutif permet à des porteurs de projets d’entamer leur aventure entrepreneuriale. Le premier chapitre du dispositif s’est clos sur le financement de 10.000 idées de “small business”, et ce, à travers un parcours digitalisé. En 2023, le gouvernement promet de récidiver moyennant un budget de 1,25 milliard de dirhams. En appoint de Forsa, la majorité a activé une seconde initiative : Awrach. Le gouvernement espère procurer 250.000 emplois temporaires à des jeunes chômeurs, principalement dans le cadre de chantiers publics de modeste envergure. Jusqu’ici, si l’on se fie aux chiffres de l’Exécutif, plus de 103.000 emplois ont été pourvus à une jeunesse majoritairement sans diplômes. Fait notable, les femmes représentent 30% des bénéficiaires d’Awrach. Ce qu’il a raté : Un faux entrepreneuriat Avec 400.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, des dispositifs comme Forsa et Awrach font office de rustines. Le premier ne démérite pas mais accompagne seulement 10.000 entrepreneurs par an, selon les chiffres du gouvernement. L’idée n’est pas tant de densifier le tissu entrepreneurial, mais d’occuper les jeunes. En off, un spécialiste de ces questions nous éclaire : “L’État dispose de 1 milliard de dirhams à redistribuer à perte aux jeunes, il faut trouver un canal, ou un mécanisme de distribution plus ou moins juste car il aidera les plus méritants. Ce sont des palliatifs au fait qu’à la sortie du lycée de 300.000 jeunes, 50.000 s’intégreront tous seuls, 50.000 vont passer par l’OFPPT, mais tout le reste, il faut leur trouver un pis aller, d’où des programmes comme Forsa, qui au fond ne s’attendent pas à un retour sur investissement.” Fenêtre d’opportunité démographique presque close Le second dispositif de soutien aux jeunes confère le label Awrach à des emplois qui auraient de toutes les façons été créés par les chantiers publics, dans ce qui s’apparente à un simple jeu d’écriture. En 2022, le secteur des services a généré 160.000 emplois. Tout porte à croire qu’une partie des 103.000 postes temporaires tombant sous l’appellation Awrach en font partie. Tout cela est louable, mais ne pèse pas lourd devant un stock de 15,3 millions de Marocains n’exerçant aucune activité. Le hic, c’est que le Maroc a déjà quasiment gâché sa fenêtre d’opportunité démographique. Cette fenêtre s’est ouverte en 2000. Jusqu’en 2021, la population en âge de travailler a cru de 7,5 millions de personnes. Problème, à peine un quart de cette population a pu rejoindre le marché du travail selon une étude d’OXFAM de 2020. N’ayant pas pu bénéficier de cette aubaine à cause de faibles opportunités d’emploi, et une absence de réforme de fond du système de formation, chaque année des citoyens aptes au travail sont mis au ban de toute activité productive. Résultat, un stock d’inactifs qui s’accumule sans fin et un nombre de NEET (sans emploi, stage ou formation) qui ce chiffre à 1,5 million de personnes. Si le gouvernement a tenté de réveiller la fibre entrepreneuriale des jeunes à travers notamment le programme Intelaka, la sélection sur dossier draconienne des banques en a limité le potentiel. Avec une économie cyclique, reposant majoritairement sur l’emploi agricole, les services à faible valeur ajoutée, et une industrie exportatrice tournant autour de 20.000 à 30.000 postes créés dans les meilleures années, l’Exécutif mise à fond sur l’aventure entrepreneuriale. Cherche “soft skills” désespérément Or, des programmes comme Moukawalati, Forsa ou Intelaka butent sur les faibles “soft skills” des jeunes et un capital en networking inexistant. De plus, la qualité des mentors et accompagnateurs, et surtout leur rareté, limitent la force de frappe de ces dispositifs à quelques milliers de bénéficiaires par an. Avec des taux de casse très élevés (jusqu’à 80%). Au-delà, les entreprises rechignent à intégrer de jeunes lauréats par peur du CDI, en dépit de programmes Anapec, comme Idmaj et Taehil, qui proposent des batteries d’incitations aux employeurs, mais en vain. Récemment lancée, l’initiative “Génération Anapec” se propose d’encadrer 100.000 porteurs de projets. Mais là aussi, le sort de ce programme risque de ressembler à celui de ses aînés, pour les mêmes raisons structurelles. Autre faux pas du gouvernement, la révision du cadre fiscal du statut de l’auto-entrepreneur qui, en moins de quatre ans, avait séduit plus de 300.000 personnes, grâce notamment à la souplesse du dispositif. Résultat, une condamnation à peine voilée du seul format à peu près efficace en matière de placement des jeunes sur le chemin de l’autonomie. D’un côté le gouvernement promeut l’entreprenariat, de l’autre il pénalise fiscalement le statut de l’auto-entrepreneur. Comprenne qui pourra Ce qu’il a raté : Inertie face à l’explosion des prix Évidemment, tout cela est bel et bon. Mais l’incapacité du gouvernement à juguler les conséquences de l’explosion des prix de l’énergie a fortement ébranlé les petites exploitations. La cherté des carburants s’est diffusée à l’ensemble du secteur primaire. Résultat, des ventes de bétail bradées et des écoulements de récolte à des marges négatives. Par ailleurs, manquant d’anticipation, le gouvernement a omis d’encadrer les cours des engrais et des produits phytosanitaires, essentiels à la production. Cet amoncellement de charges exceptionnelles, dans un contexte de sécheresse, a embarqué le secteur dans une décroissance à deux chiffres, qu’un effort de prospective aurait pu réduire. Conséquence : la destruction de 215.000 emplois et une inflation en roue libre, dues à une désorganisation des chaînes de distribution. Dans l’intervalle, afin de se “refaire” après les pertes subies sous le Covid, les intermédiaires ont enflé artificiellement leurs marges, avec les conséquences que l’on connaît. En réaction, le gouvernement a pris fin janvier, à la hâte, des mesures de correction du marché : limitation des canaux d’exportations, traçage des marchandises de la fourche à la fourchette, affichage des prix dans les souks, et contrôle des chaînes d’intermédiation. Mais trop tard. Le mal ayant déjà été fait. L’intégration industrielle, de belles paroles Dans l’absolu, Aziz Akhannouch, pourtant à l’origine du Plan Maroc Vert, n’a jamais réussi à affranchir la croissance du PIB, et les créations d’emploi dans la ruralité, des soubresauts de la pluviométrie. Plus grave, le gouvernement semble ignorer les orientations du Nouveau modèle de développement (NMD). Celui-ci a beaucoup insisté sur le renforcement des mécanismes d’intégration industrielle, seul moyen de limiter la casse en matière d’emploi par temps de sécheresse. Le Maroc continue d’importer des centaines de milliers de tonnes de jus d’orange et de concentré de tomates, alors qu’il compte parmi les plus grands producteurs mondiaux de ces maraîchages. Le paradoxe perdure sans qu’aucune réforme de fond n’ait été annoncée pour y mettre fin. “Au Maroc, gouverner c’est pleuvoir”, disait si bien le Maréchal Lyautey. En 2023, c’est toujours le cas. Investissement privé et industrie : des coups d’épée dans l’eau Ce que le gouvernement a tenté : Sur ce volet, nul ne peut dire que le gouvernement a chômé. Ouvertement tournée vers l’entreprise, la team Akhannouch n’est pas avare de cadeaux pour les patrons. Remboursement de 13 milliards de dirhams en arriérés de crédit TVA, baisse de l’IS à 20% pour les entreprises réalisant moins de 100 millions de dirhams de chiffre d’affaires, baisse de 5 points de base de l’imposition sur les dividendes… Aziz Akhannouch tente par tous les moyens de faciliter la vie aux chefs d’entreprise. Notamment en appuyant le développement de zones industrielles ainsi que les “incentives” fiscales et foncières qui vont avec. La mise express dans le circuit législatif de la charte d’investissement, un projet qui traîne dans les tiroirs du gouvernement depuis au moins dix ans, est un signe supplémentaire de la mansuétude que témoigne la majorité gouvernementale aux entrepreneurs présents et futurs. La récente sortie du Maroc de la liste grise du GAFI démontre le sérieux avec lequel l’Exécutif a traité ce dossier. En résumé, fidèle à sa politique de l’offre, Akhannouch, en maintenant notamment des niches fiscales élevées en faveur des entreprises, a bon espoir que sa générosité incite les patrons à embaucher en masse. D’autant que le roi a fixé à 550 milliards de dirhams l’enveloppe d’investissement dont devra s’acquitter le secteur privé à l’horizon 2026. Avec, à la clé, la création de 500.000 emplois nets. Ce qu’il a raté : Un investissement public sans effet sur l’embauche Mais le gouvernement a beau aligner les gages de bonne foi envers le secteur privé, il a beau fluidifier les Centres régionaux d’investissement (CRI) et simplifier les démarches administratives (officiellement), les patrons manquent toujours de confiance envers l’économie. L’effet de ruissellement des mesures prises par le gouvernement a eu lieu dans des proportions très limitées. Ainsi, le secteur de l’industrie n’a généré – et c’est là un chiffre accablant – que… 2000 emplois nets (hors artisanat). Dans une année où les métiers mondiaux ont littéralement explosé leurs exportations (on parle bientôt de 1 million de véhicules exportés), et où le tourisme, avec 13 millions d’arrivées, dépasse son niveau d’avant-Covid, la cueillette en matière d’emplois reste bien mince. Et ce, en dépit de transferts de MRE en hausse continue, dont une partie est consacrée à l’investissement. Pire, jamais dans son histoire l’investissement public n’a été aussi significatif. Avec 300 milliards de dirhams de commande publique cette année, le royaume continue d’investir aux alentours de 30% de son PIB… sans créer d’emploi. C’est dire si l’ICOR (rapport entre investissement et croissance, ndlr), sur lequel les membres de la Commission Benmoussa (CSMD) ont beaucoup insisté, poursuit son effritement. Le Made in Morocco ? Makaynche Signe d’une croissance inefficace et non inclusive, alors qu’un point de PIB était synonyme de 30.000 emplois créés, en 2022, malgré une croissance de 1,3%, l’économie a détruit 24.000 emplois. Des mégaprojets comme l’écosystème Boeing à 1 milliard de dollars prennent du retard et les deux hausses consécutives du taux directeur par BAM ont grippé la croissance au quatrième trimestre de l’année passée. Malgré tout, l’économie marocaine reste attractive. En témoigne la ruée vers les nouvelles zones industrielles. Encore faut-il que ce momentum soit analysé, compris, afin de fournir des résultats non pas épisodiques, mais de longue portée sur le plan de l’emploi. Le défi est de taille, car de l’aveu même d’Ahmed Lahlimi, patron du HCP, ce n’est qu’en “misant sur l’industrie que l’on parviendra à créer des emplois à forte valeur ajoutée”. Autrement dit, des emplois stables, bien rémunérés, et ouvrant la possibilité d’une carrière. Sauf qu’au final, en dépit du Plan d’accélération industrielle, du “Made in Morocco”, de la politique d’import-substitution, des myriades d’inaugurations d’usines devant les caméras, l’industrie n’a crachoté que 2000 postes en 2021. Peut mieux faire. Peut beaucoup mieux faire… Emploi informel : j’y suis, j’y reste Ce que le gouvernement a tenté : Répondant à une question orale à la Chambre des représentants le 11 avril 2022, Younes Sekkouri déclare que le gouvernement “œuvre à traiter définitivement les problèmes de l’économie informelle”. Le ministre PAM de l’Emploi et des compétences avait alors promis de s’intéresser aux raisons qui amènent “certains” à exercer dans ce secteur. Depuis, les vœux du ministre ne se sont pas traduits par des faits. Il faut reconnaître que la généralisation de la protection sociale, un projet royal, a eu le mérite de découpler les prestations sociales du fait d’avoir un emploi formel. C’est une avancée notable en matière de justice sociale, mais qui ne s’attaque pas frontalement à une économie parallèle si hégémonique. Le ministre dans sa réponse a également parlé de booster le statut d’auto-entrepreneur, afin d’en faire un instrument permettant des domaines d’activités plus larges. Ce qu’il a raté : Endiguer l’économie parallèle En portant l’impôt sur le revenu de l’auto-entrepreneur à 30% dès lors qu’il y a une concentration de l’activité sur un seul client, le gouvernement a vidé ce véhicule de l’entrepreneuriat de sa substance L’ennui c’est que entre les déclarations d’intentions et la réalité, il existe un gap. S’agissant d’abord du statut d’auto-entrepreneur, si le ministre dit vouloir en élargir le périmètre, dans les faits, l’exact contraire a été fait. En portant l’impôt sur le revenu de l’auto-entrepreneur à 30% dès lors qu’il y a une concentration de l’activité sur un seul client, le gouvernement a vidé ce véhicule de l’entrepreneuriat de sa substance. Mais passons. Voici quelques chiffres pour apprécier la profondeur de l’économie parallèle : en 2020, selon Oxfam, 63% des emplois urbains appartenaient à l’informel, dans les campagnes, cette proportion atteint 92%. Pire, toujours selon Oxfam, “plus de la moitié des travailleurs salariés travaillent toujours dans le secteur informel”. Il ne s’agit donc pas d’un épiphénomène que l’on peut régler en améliorant le statut d’auto-entrepreneur. Tour à tour, la Banque Mondiale et la Commission Benmoussa sur le NMD ont émis des propositions pour s’y attaquer efficacement. Si pour l’informel organisé, la CSMD préconise les sanctions prévues par la loi, pour l’informel social (petits commerçants, artisans), elle conseille la mise en place d’une carte professionnelle, donnant accès à des formations et même à des marchés publics. Pour le moment, nul ne voit rien venir. La Banque Mondiale, elle, part d’un constat implacable : “Le Maroc est passé de l’agriculture à des services informels à faible valeur ajoutée plutôt qu’à des emplois industriels productifs et à forte intensité de main-d’œuvre ou à des emplois de services à forte valeur ajoutée.” L’institution conseille de réformer l’environnement des affaires, réduire le coût du travail, et développer les compétences pour améliorer la productivité. A travers une myriade de politiques publiques en silo, éclatées, le gouvernement adresse certes les trois piliers retenus par la Banque Mondiale. Mais avec des résultats plus que mitigés. Au fond, les Exécutifs qui se sont succédé partagent une caractéristique commune : une peur panique de s’attaquer à l’informel. On se souviendra longtemps de la spectaculaire reculade du gouvernement devant des commerçants opposés à la facturation électronique. La crainte perdure. Lutte contre la corruption : 150.000 emplois perdus chaque année Ce que le gouvernement a tenté : Nommé par le roi le 13 décembre 2018 à la tête de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Bachir Rachdi a vite exprimé sa volonté de faire la différence dans un dossier à très fort enjeu. Ingénieur, acteur important du secteur privé, et ancien membre de Transparency Maroc, sa pugnacité a pu être appréciée à travers le vote de la loi 46.19. Un texte qui élargit considérablement le faisceau d’actes pouvant être assimilés à de la corruption. L’INPPLC peut désormais se saisir d’affaires de corruption et mener ses propres enquêtes. Avec des prérogatives plus étendues et un rayon d’action amélioré, l’Instance possède toute la latitude possible pour sévir et participer à moraliser davantage la vie publique. Ce qu’il a raté : Coup d’épée dans l’eau Or, l’INPPLC demeure trop discrète. En dépit de l’enthousiasme de Rachdi, l’instance est tout sauf omniprésente. Pourtant, la corruption prive le Maroc de 5% de PIB chaque année, ce qui équivaut à plus de 50 milliards de dirhams de valeur ajoutée. En matière d’Indice de perception de la corruption, le Maroc est classé derrière le Botswana et le Cap Vert. Rapporté à l’emploi, le fléau empêche l’économie d’enrichir la population active de 150.000 travailleurs évoluant dans le secteur formel par an. Prendre ce dossier à bras-le-corps n’est pas un luxe mais une nécessité. Or, le gouvernement n’a pas brillé par son dynamisme. Hormis un coup de filet à fort retentissement en mars 2022, impliquant des députés et chefs de commune, l’action de l’Exécutif a été plutôt timorée. Bye bye le Code pénal Pire, en gelant la réforme du Code pénal et en retirant un projet de loi sur l’enrichissement illicite, le gouvernement a émis de très mauvais signaux envers l’hydre de la prévarication. La décision du Chef du gouvernement de suspendre une unité de lutte contre la corruption héritée du gouvernement El Othmani a également étonné. Rappelons en outre qu’il n’est nullement fait mention d’une quelconque lutte contre la corruption dans le programme gouvernemental. On y lit simplement que l’Exécutif s’attèlera à l’amélioration de la “bonne gouvernance”. Enfin, la fameuse stratégie nationale de lutte contre la corruption, en cours depuis 2015, est restée très théorique. Jamais vraiment appliquée, jamais évaluée, elle fait partie de l’héritage défunt du gouvernement Benkirane. À cela il faut bien sûr ajouter une lenteur manifeste dans la réforme de la justice, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’assouplissement du mammouth administratif, etc. Ce laxisme manifeste dans le combat contre la corruption, un mal qui ronge l’économie, est tout bonnement inexplicable. Emplois nets : là où le bât blesse L’ensemble des chiffres liés à l’emploi dans ce dossier sont exprimés en unités nettes de création d’emplois. Il s’agit en clair du nombre d’emplois bruts créés par secteur d’activité auquel on soustrait le nombre d’emplois bruts détruits dans ce même secteur. Ainsi, lorsque l’industrie (hors artisanat) crée 2000 emplois nets en 2022, ce chiffre équivaut à la différence entre les emplois bruts générés dans l’industrie moins le nombre d’emplois détruits. Dans cet exemple, le solde est positif. S’agissant de l’économie dans son ensemble, celle-ci a détruit 24.000 emplois nets en 2022. Dans le détail, le secteur des services a généré 164.000 emplois nets, celui de l’industrie (en incluant l’artisanat) a créé 28.000 emplois nets, tandis que le secteur agricole a généré une perte de 164.000 emplois nets. Au total, l’économie aura donc abouti à une perte nette de 24.000 emplois par an. Rapporté aux promesses du gouvernement de créer 200.000 emplois nets par an, ce chiffre est est bien évidemment loin du compte. a écrit:
_________________ Le courage croît en osant et la peur en hésitant.
Fahed64 et felipe21 aiment ce message
Invité Invité
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 17:39
Vous croyez vraiment que 15.3 millions de Marocains en âge de travailler sont inactifs? Il suffit de marcher dans nos rues pour ce rendre compte qu'il n'en est rien. L'informel rend ce genre de discussion impossible car on n'a pas de chiffres fiables
Zakaria Commandant
messages : 1153 Inscrit le : 17/11/2021 Localisation : Paris Nationalité :
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 17:42
Après attention aux journaux économiques au maroc certains sont detenus par akhanouch et d’autres qui veulent peut être ternir son bilan
marques General de Brigade
messages : 3971 Inscrit le : 05/11/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 17:51
Kénitra Automotive monte et risque prochainement de dépasser Tanger dans le volume de production automobile ....
messages : 6763 Inscrit le : 03/04/2016 Localisation : ... Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Économie marocaine Ven 3 Mar 2023 - 18:16
Cela signifie que Kénitra produira bientôt des SUV électriques ! C'est une excellente nouvelle pour le secteur automobile marocain.
Citation :
Fiat Multipla : le grand retour prévu en 2024 ?
...
600 et Multipla, futur duo de choc ?
Chez Fiat on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. Pour se remettre dans la course, la marque d’Olivier François va renouveler totalement sa gamme. Sans surprise, la plupart des modèles seront électriques, et il s’agira surtout de SUV. Première en date à faire son grand retour : la600. Modèle historique de Fiat des années 60, elle avait déjà été personnifiée en 1998, avec la « Seicento ». Cette fois-ci, il s’agira d’un crossover électrique qui devrait reprendre le style du concept Centoventi (2019). Mais c’est surtout l’appellation Multipla qui pourrait renaître ! Considéré comme l’un des premiers monospaces de l’histoire, le 600 Multipla rencontra un franc succès dans les années 50 et 60. Il avait, comme la 600, été sorti du placard en 1998 pour un monospace compact rival du Scénic. Moqué exagérément à outrance par des têtes bien-pensantes des médias et de YouTube, il n’en était pas moins pétri de qualités, et rencontra comme son aîné un grand succès. Son retour pourrait prendre la forme d’un SUV compact électrique qui remplacerait le 500X. Il pourrait arriver sur le marché en 2025.
Sujet: Re: Économie marocaine Lun 6 Mar 2023 - 23:48
Je poste ça ici c'est de l économie https://www.yenisafak.com/fr/international/maroc-inauguration-de-la-premiere-usine-de-cannabis-a-usage-alimentaire-et-medicamenteux-4541
redman aime ce message
RED BISHOP Modérateur
messages : 12303 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Économie marocaine Mar 7 Mar 2023 - 0:53
dommage on ne connait ni le montant des investissements, ni la CA prévionnelle, ni le nombre d'emploi crée mais c'est une bonne chose pour l'industrialisation de la région de Chefchaouen
Sujet: Re: Économie marocaine Mar 7 Mar 2023 - 1:52
Le grand mouvement global est de légaliser le cannabis donc c'est smart d'exporter légalement notre production. On a probablement un meilleur produit d'ailleurs
_________________ “The supreme art of war is to subdue the enemy without fighting.”