messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Jeu 2 Avr 2015 - 22:08
Rappel du premier message :
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Mission des Nations Unies au Mali - MINUSMA
Hier en fin d'après-midi, une cérémonie de transfert d'autorité a eu lieu au quartier général de la Mission à Bamako à l'occasion de la prise de fonctions du général Lollesgaard comme Commandant de la Force.
Le transfert d'autorité entre le Commandant de la Force par Interim le général Bikimo et le général Lollesgaard s'est déroulé en présence notamment du Chef de la MINUSMA M. Mongi Hamdi.
Le général danois Michael Lollesgaard succède ainsi au général rwandais Jean Bosco Kazura.
Le général Lollesgaard a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l’armée danoise, et au niveau international pendant les 30 dernières années. Il a notamment servi dans des missions de maintien de la paix en Irak et dans les Balkans, et dirigé le centre multinational de formation aux opérations de soutien de la paix en Bosnie-Herzégovine entre 2007 et 2009.
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jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Sam 7 Nov 2020 - 20:26
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07.11.2020
Nouvelle frappe de Barkhane au sud de Gao
Vendredi, dans l'après-midi, un drone Reaper en vol dans le Gourma malien a effectué une mission de surveillance d'un rassemblement suspect à proximité d’In Tillit (90 km au sud de Gao). Les renseignements obtenus ont permis de conclure à la présence d’un groupe armé terroriste (GAT).
Une frappe par le drone est alors ordonnée.
Compte tenu de l’ampleur du rassemblement, un groupe de commando de montagne embarqué sur Caïman et appuyé par deux hélicoptères d’attaque Tigre alors d’alerte sont dépêchés sur place. Identifiant des GAT dissimulés encore sur place, un Tigre débute l’engagement et les commandos sont déposés au sol afin de ratisser la zone de frappe.
Au milieu de la nuit, l’action se conclue et les commandos sont récupérés. Cette opération coordonnée entre différentes composantes de la force Barkhane a permis de neutraliser de nombreux GAT et de saisir ou détruire leurs armements, leurs moyens de communication et une vingtaine de motos.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Ven 13 Nov 2020 - 16:51
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13.11.2020
Un haut responsable du RVIM, proche d'al-Qaïda, tué par les forces françaises au Mali (actualisé)
Dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi matin, Florence Parly a annoncé la mort d'un haut cadre du RVIM, Bah ag Moussa, tué par les forces françaises, le 10 novembre.
Cet ancien officier de l'armée malienne, également connu sous le nom de Bamoussa Diarra, était un lieutenant d'Iyad Ag Ghali, le chef touareg du Rassemblement pour la victoire de l'Islam et des musulmans (RVIM), lié à Al Qaïda. Bah ag Moussa a déserté l'armée malienne dès 2012 pour rejoindre la rébellion. Il a fondé avec Iyad ag Ghali le groupe djihadiste Ansar Dine, devenu RVIM (ou GSIM ou JNIM, selon l'acronyme retenu) à la faveur d'une fusion avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes islamistes.
Dans son communiqué, la ministre des Armées Florence Parly a salué dans un communiqué une opération engageant "d'importants moyens de renseignement ainsi qu'un dispositif d'interception composé d'hélicoptères et de troupes au sol".
Cette frappe avait été annoncée dès le 11 sur certains réseaux sociaux maliens:
L'EMA français a apporté des précisions sur cette opération qui n'était pas une opération d'opportunité mais une action "préparée de longue date" liée à l'obtention de renseignements en amont de l'interception du pick-up.
Elle a eu lieu le soir du 10, à 100 km au nord de Ménaka. Un pick-up "suspect" avec 5 personnes à bord a été repéré. Une opération avec des drones Reaper et quatre hélicoptères (dont deux Tigre probablement) a été lancée pour intercepter ce véhicule. Suite à des tirs de sommation par les forces françaises, les occupants ont riposté. Les hélicoptères de combat français et une quinzaine de commandos français au sol ont ouvert le feu et tué les occupants.
Cette opération fait suite à plusieurs frappes récentes des forces françaises en BSS et à l'élimination de plusieurs groupes de combattants djihadistes. Elles ont eu lieu depuis le 30 octobre.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Ven 13 Nov 2020 - 17:10
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BARKHANE : Première opération de grande ampleur pour les soldats maliens, partenaires de la Task force TAKUBA
Mise à jour :13/11/2020
Déployée pendant plusieurs semaines dans le Liptako dans le cadre d’une opération de grande ampleur, une compagnie des Forces armées maliennes (FAMa), appuyée par le détachement de forces spéciales françaises et estoniennes de la Task force (TF) TAKUBA, a mené une succession d’actions visant à combattre l’État islamique au grand Sahara (EIGS) dans une zone où il opère régulièrement.
Durant trois semaines, l’unité légère de recherche et d’investigation, commandée par le capitaine Hamza a parcouru le Liptako, pour mener des missions de harcèlement contre l’EIGS dans une zone que ce dernier considère comme refuge.
Afin de mener à bien cette mission, de nombreux modes d’action appris pendant plusieurs semaines d’instruction ont été mis en application. Cet entraînement avant le déploiement a été réalisé conjointement avec la TF TAKUBA, dont la mission est d’accompagner, d’assister et de conseiller les forces maliennes, leur partenaire au combat.
Sur le terrain, pendant plus de vingt jours, se sont enchaînées des missions de reconnaissance et de surveillance, de vérifications de points d’intérêt et d’interception de personnel. Chaque jour, les FAMa se sont vus confier des missions de plus en plus exigeantes, leur permettant de gagner en aguerrissement et en maîtrise tactique. Les responsables de la TF TAKUBA ont pu constater une réelle amélioration dans la mise en application de tous ces savoir-faire, démontrant un très bon niveau opérationnel des forces partenaires sur cette terre qu’ils connaissent.
L’adjudant Christophe, chef de groupe français ayant la mission de conseiller tactiquement le commandement de la TF, ainsi que de faire le lien avec les FAMa au quotidien sur le terrain, précise : « De nombreuses techniques ont été travaillées sur le terrain, notamment lors de phases de reconnaissances pédestres et motorisées. Les chefs de section et les chefs de groupe avaient une très bonne compréhension de la mission et se sont investis pleinement dans toutes les manœuvres que nous avons conduites à leurs côtés. Il est majeur que ces soldats soient confrontés à la réalité de terrain, au combat face aux Groupes armés terroristes (GAT) afin de prendre confiance en eux et reprendre le dessus sur leur territoire, en toute autonomie.”
Au vu des résultats satisfaisants dès les premiers jours, le commandant Aurélien, commandant la TF, a décidé d’élever le niveau des manœuvres effectuées, tout en mettant systématiquement les FAMa au cœur des dispositifs mis en œuvre. Ainsi, à plusieurs reprises, des infiltrations de nuit avec dispositif de surveillance et reconnaissance de villages au petit matin ont été conduites et les FAMa ont pu mettre en application des modes d’action et procédés inculqués. “Être à leur côté pendant un déploiement les met en confiance, ils sont particulièrement attentifs aux consignes données et consciencieux dans leur travail ”, remarque l’adjudant.
La mission de TAKUBA, nouvelle Task force européenne, prend donc tout son sens dans cette première opération d’envergure. Les forces spéciales, par leur expérience du Sahel, leur souplesse, leur agilité et capacité à combattre en autonomie, s’adaptent parfaitement au partenariat de combat au côté des FAMa. Comme l’explique l’adjudant : “il est important pour nous, FS françaises et estoniennes, de montrer aux FAMa que de grosses missions peuvent réussir sans demander nécessairement des moyens surdimensionnés. En étant légers et mobiles, ils comprennent qu’ils gagnent en capacité offensive et prennent l’ascendant sur l’ennemi.”
Les FAMa, grâce à leur très bonne connaissance du terrain, certains étant natifs du Liptako, et à leur lien avec la population locale, ont permis d’obtenir de bons résultats. L’adjudant Christophe a vite compris l’intérêt de ces connaissances dans la manœuvre : “les FAMa sont représentatifs de toute la population malienne, des militaires de toutes les ethnies et parlant les dialectes du pays y sont présents. Cela a été une grande force sur le terrain, afin de mieux appréhender nos zones d’action, et d’y mener ensemble des actions plus percutantes.”
Travailler conjointement entre partenaires européens armant la Task force sur un rythme soutenu a permis de développer considérablement l’expérience opérationnelle des FAMa en expérience opérationnelle et compétences tactique. Cette première opération d’envergure pour les FAMa appuyés par la TF TAKUBA a permis de mesurer les résultats plus que concluants lors de l’engagement réel débuté au mois de juillet 2020. La TF poursuit sa mission, prête à repartir à nouveau avec son unité malienne afin de poursuivre la lutte contre les GAT dans le Liptako.
La Task force européenne TAKUBA, créée à l’issue du sommet de Pau du 13 janvier 2020, a pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner au combat les unités conventionnelles maliennes dans la lutte contre le terrorisme. Elle est intégrée à l’opération Barkhane.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Dim 15 Nov 2020 - 18:17
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15.11.2020
Une générale française à la tête des 1 700 policiers de la Minusma
La générale de gendarmerie Bettina Patricia Boughani va prendre le commandement des forces de police de la Minusma, l'opération de maintien de la paix au Mali. Elle dirigera 1 700 policiers (dont 221 femmes) venant de 29 pays. L'annonce a été faite le 10 novembre.
Bettina Patricia Boughani ("Une mère allemande, un père kabyle qui n'a jamais remis les pieds en Algérie depuis son départ en 1958. J'ai vécu dix ans en Allemagne, quatre dans le nord", a-t-elle précisé en 2006 dans une interview) a été promue générale en juin 2019; elle commandait alors le groupement sud de la gendarmerie des transports aériens GTA). C'est l’une des rares femmes à avoir commandé un escadron de gendarmerie mobile (l’escadron 11/2 de Bouliac).
Voici le texte du communiqué onusien: "L’ONU est très heureuse d’annoncer que le général Bettina Patricia Boughani, de la France, sera la prochaine Commissaire de police à la Mission au Mali (MINUSMA). Elle commandera la plus grande composante Police des Nations Unies et devrait prendre ses fonctions dès le mois de janvier. Le général de gendarmerie Boughani devient ainsi la première femme à diriger la composante Police des Nations Unies au Mali, laquelle compte en ce moment près de 1 700 officiers de police issus de 29 pays, dont 221 femmes. Le général Boughani a une vaste expérience du commandement qu’elle a acquise dans divers postes au sein de la Gendarmerie française. Elle a aussi une bonne expérience des Nations Unies. L’ONU remercie son prédécesseur M. Issoufou Yacouba qui est intervenu au Conseil de sécurité vendredi dernier."
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Dim 22 Nov 2020 - 18:53
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Mali: Aqmi nomme son nouveau dirigeant pour succéder à Abdelmalek Droukdel
Publié le : 22/11/2020 - 15:46
Abdelmalek Droukdel, tué, en juin 2020, lors d'une opération militaire française, dans le nord du Mali. (Photo d'illustration) AFP/THOMAS COEX
D'après plusieurs sites spécialisés, al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nommé un de ses cadres à la tête de l'organisation pour remplacer Abdelmalek Droukdel, tué en juin dernier, lors d'une opération militaire française, dans le nord du Mali. Le nouveau chef s'appelle Abou Oubéïda Youssef. C'est un membre influent d'Aqmi. Notre correspondant à Bamako a visionné la vidéo qui annonce la nomination du nouvel émir d'Aqmi ainsi que d’autres nouvelles.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
La vidéo, mise en ligne par l’organe de propagande d’al-Qaïda Maghreb islamique (Aqmi), dévoile le nom de son nouveau chef: Abou 0beïda Youssef Al-Annabi.
C’est un ancien membre influent du conseil consultatif du même groupe jihadiste. Il est donc en terrain connu. Comme son prédécesseur, il est Algérien de nationalité. Son image apparaît dans le document où, vêtu de blanc, il arbore une barbe fournie de la même couleur.
Le commentateur des images fait son éloge et répète, plus d’une fois, que c’est bien Abou Obeïda qui est désormais aux commandes et, pour bien mettre en valeur le nouvel émir d’Aqmi, à côté de sa photo, figurent des informations sur son parcours de jihadiste.
La même vidéo de propagande affiche d’autres informations sur deux autres personnes. Ainsi, al-Qaïda au Maghreb islamique confirme, encore une fois, la mort de son ancien chef, Abdelmalek Droukdel. Ce dernier a été tué, en juin dernier, par les forces françaises dans le nord du Mali, avec l’aide des Américains.
Le commentateur de la vidéo récite des poèmes à la gloire des morts et montre des images du même Droukdel, comme s’il lui rendait hommage.
Dans le même document, habillée en noire, voilée, on reconnaît l’otage suisse Béatrice Stockli, enlevée en 2016, à Tombouctou, dans le nord du Mali. Elle parle mais on n’entend pas ce qu’elle dit. Le groupe djihadiste confirme son décès.
Qui est le successeur annoncé ?
Abou Oubeïda Youssouf Al Annabi est son sobriquet. Son vrai nom ? Moubarak Yezid. La cinquantaine, il est de nationalité algérienne comme son prédécesseur à la tête d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Au vu de son parcours, plusieurs experts ne sont pas étonnés de son nouveau manteau d’émir. Il a notamment participé à la guerre d’Afghanistan, au début des années 1990, avec d’autres jihadistes venus du Maghreb.
Il reviendra en Algérie dans les rangs de l’Armée islamique du salut, en 1993. C’est l’époque de la terreur. Il est membre fondateur du GSPC, en 2004 et trois ans après, d’Aqmi.
C’est un homme de terrain. Il est accusé d’avoir participé, à Alger, en 2007, à des attentats contre des bâtiments officiels dont des postes de police. Abou Oubéïda aurait un diplôme en Économie.
Il est également impliqué, en janvier 2013, dans l’attaque et la prise d’otages d’in Amenas, en Algérie, qui s’est soldée par la mort de 40 employés de plusieurs nationalités et de 29 jihadistes.
Fiché sur la liste noire des terroristes établie par les Américains, Abou Oubéïda est condamné à mort par contumace par la justice de son pays.
Il a également encouragé et participé à la création du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui regroupe la quasi-totalité des mouvements armés jihadistes du Sahel, dirigé par le malien Iyad ag Ghali
messages : 8024 Inscrit le : 20/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Dim 22 Nov 2020 - 18:57
Que des algériens
@Winners Commandant
messages : 1006 Inscrit le : 22/03/2014 Localisation : Rabat Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Lun 23 Nov 2020 - 15:41
Source JA.
Mali : la France cible-t-elle plus le GSIM que l’État islamique ?
En quelques semaines, la France a annoncé avoir neutralisé plusieurs des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Choix stratégique ou tactique conjoncturelle ?
Il y a près d’un an, lors du sommet de Pau, le président français Emmanuel Macron et les chefs d’État du G5 Sahel décidaient de concentrer leurs efforts contre l’État islamique au grand Sahara (EIGS), qui opère au Sahel et qui s’était illustré, quelques mois auparavant, dans une série d’attaques causant la mort de plus de 200 personnes au Mali et au Niger.
Durant dix mois, sur le terrain, les opérations aéroterrestres conjointes se sont multipliées, avec pour objectif d’asphyxier l’EIGS : « Deux opérations emblématiques, l’opération Monclar, dénombrant près de 5 000 militaires français et sahéliens, et l’opération Bourrasque, comptant plus de 3 000 militaires, ont été menées et se sont focalisées contre l’EIGS, avec des succès tactiques notables », détaille à Jeune Afrique le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’état-major des armées (EMA) français. Capacités de nuisance intactes ?
À l’en croire, l’EIGS sortirait largement affaibli de ces dix mois de campagne. Ses capacités et sa liberté d’action seraient « considérablement restreintes ». Le groupe ne pourrait plus mener d’attaques complexes, et ne pourrait plus accéder à ses ressources et à ses filières de recrutement.
Pourtant, le 11 novembre, l’EIGS revendiquait une embuscade contre un convoi militaire dans le nord du Burkina Faso. Cette attaque, l’une des plus meurtrières ayant frappé les forces de sécurité burkinabè, s’est soldée par la mort de 14 soldats. Ce qui a démontré que les capacités de nuisance de l’EIGS restaient effectives. « L’EIGS a subi de nombreuses pertes, mais n’a pas été mis à genoux. Il est toujours là et il frappe toujours, car il a une capacité d’absorption des pertes qui lui permet de se reconstituer et de continuer, analyse le professeur Djallil Lounnas, spécialiste de la mouvance jihadiste, et notamment auteur de « Le djihadisme au Sahel après la chute de Daech », un article publié dans la revue de l’Institut français des relations internationales en 2019.
« Il faut dézoomer. Regarder ce que l’on a connu avant le sommet de Pau, et la situation actuelle. Ces groupes sont-ils capables de mener des attaques complexes d’envergure ? Va-t-on en rester à quelques raids sporadiques ? » s’interroge le colonel Barbry. Et le militaire français d’insister : « Il faudra en juger dans un délai un peu plus long, mais, depuis un an, on constate une nette amélioration et un travail particulier réalisé sur l’EIGS. »
Mais dans le Gourma malien, la lutte contre l’EIGS n’a, pour le moment, pas permis d’en neutraliser des chefs importants, alors que sur un autre front, face au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), les annonces se succèdent. Le GSIM, principale cible ?
Abdelmalek Droukdel, tué le 3 juin 2020.
En l’espace de cinq mois, le groupe né de la fusion d’Ansar Eddine et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a perdu deux de ses principaux leaders : l’Algérien Abdlemalek Droukdel, chef d’Aqmi tué en juin dernier par les forces armées françaises et depuis remplacé par Abou Oubaïda Youssef al-Annabi, un Algérien lui aussi, et Ba Ag Moussa, chef militaire du GSIM, tué le 10 novembre dans la région de Ménaka.
« Dans l’EIGS, à part les grands chefs, il n’y a aucune figure majeure. Lors de ses opérations, Barkhane tue 20, 30, ou 40 membres de l’EIGS, et si un chef de groupe est tué, il n’est généralement pas connu », estime Djallil Lounnas. Conséquence, « les gens pensent que la France est là uniquement pour le GSIM et qu’elle intensifie ses attaques contre ce groupe, et pas contre l’État islamique, car le GSIM a décidé de négocier avec Bamako et que Paris ne veut pas de ces négociations », explique un travailleur humanitaire de la région.
« Les chefs du GSIM sont visés parce qu’ils font beaucoup d’actions contre la France et le Mali. Mais du côté de l’EIGS, à part Adnan Abou Walid Al Sahraoui et Abdul Hakim, je ne vois pas de chefs connus », remarque pour sa part un habitant de N’Tillit, dans le cercle de Gao, qui entretient des liens avec certains des membres des groupes présents dans la région.
L’intensification des actions militaires contre le GSIM intervient dans un contexte particulier : celui de la remise en liberté, en octobre dernier, de quelque 200 prisonniers incarcérés pour des faits de terrorisme en échange de la libération de l’opposant malien Soumaïla Cissé et de la Française Sophie Pétronin, retenus en otage par le GSIM. Son leader, Iyad Ag Ghaly, qui affirmait en mars dernier être prêt à négocier avec Bamako à condition que la France et l’ONU retirent leurs troupes, en est sorti renforcé.
Mais depuis, les opérations se sont intensifiées. Plus d’une quarantaine de membres du GSIM ont été neutralisés dans des opérations menées par la force française depuis la vague massive de libérations d’octobre.
« Il y a deux lectures à cette intensification des attaques contre le GSIM : la première serait en effet une réponse aux libérations de prisonniers et une volonté de frapper fort pour enrayer le processus de négociation, mais je ne partage pas trop cette idée, parce que Bamako et Paris ont des liens diplomatiques trop forts pour que le Mali puisse se permettre d’aller trop loin sur un sujet pareil sans l’aval de Paris, avance Djallil Lounas. Je pense plutôt que la France frappe fort pour affaiblir le GSIM afin d’être en position de force dans les négociations. » Une « mauvaise lecture stratégique »
C’est une « mauvaise lecture de la stratégie de ciblage des têtes de l’organigramme de ces groupes », estime le porte-parole de l’état-major français, qui réfute que le GSIM soit soumis à une plus grande pression que l’EIGS. « À partir du moment où des renseignements arrivent, vous n’appliquez pas un pseudo-filtre politique pour savoir s’il faut agir ou non. C’est une frappe d’opportunité », insiste le militaire. à lire [Tribune] Face au terrorisme, la survie du Sahel dépend du courage politique de ses dirigeants
Il en veut d’ailleurs pour preuve que, si les « neutralisations » de Ba Ag Moussa et de Droukdel ont rencontré un large écho, « dans la même période, a également été capturé Mohamed El Mrabat, un cadre important de l’EIGS, un vétéran du jihad sahélien ».
Le militaire français l’assure : « Qu’il s’agisse de Daech ou d’Al-Qaïda, il n’y a pas de changement de paradigme ou de ligne stratégique. On continue l’action et on combat les groupes armés terroristes dès lors qu’ils s’en prennent aux populations civiles et qu’ils ne renoncent pas à leur idéologie. »
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mar 24 Nov 2020 - 19:53
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24 novembre 2020 Marie-Madeleine Courtial
Les Pays-Bas enverront un C-130 au Mali et une Force Protection en Irak en 2021
Les Pays-Bas enverront un C-130 au Mali et une Force Protection en Irak en 2021.
Le gouvernement néerlandais a approuvé le lancement la semaine dernière de deux nouvelles missions pour l’année 2021. Alors que la Défense néerlandaise avait retiré une grande partie de ces troupes de la MINUSMA en 2019 (ndlr: 4 officiers d’état-major sont déployés actuellement à Bamako et 2 autres militaires à Gao au sein du détachement allemand), elle fera son retour en 2021 avec l’envoi d’un C-130 et d’un détachement de 70 à 130 hommes qui sera fourni par le 336ème escadron d’Eindhoven. Ce détachement comprendra également une équipe médicale de rôle 1, une unité Force Protection et une équipe de la Maréchaussée. Le C-130 néerlandais opérera depuis la base de Bamako pour des missions de transport aérien de fret et personnes, des évacuations médicales ainsi que des vols de reconnaissance et des missions tactiques. Il pourrait être assigné à d’autres missions comme l’EUTM Mali mais c’est encore en cours de négociations avec l’ONU. La mission débutera mi-novembre 2021 et durera six mois mais pourrait être prolongée comme cela avait été le cas pour la Belgique qui avait envoyé un C-130 au Mali entre mai 2018 et mai 2019. Elle entre dans une rotation mis en place par la Norvège.
Comme le Mali avait été la dernière mission opérationnelle pour le C-130 belge, ce sera sans doute également le cas pour le C-130 néerlandais. Le gouvernement néerlandais a accéléré en octobre dernier son remplacement car la flotte est en fin de vie. Une modernisation aurait été trop coûteuse. Les 4 C-130 de la Luchtmacht sont de plus en plus difficiles à entretenir d’autant que deux avaient été achetés d’occasion en 2005. La livraison des nouveaux premiers appareils, dont le nom n’est pas encore connu, est prévue pour 2026. Son successeur devra effectuer au moins 2.400 heures de vol par an et transporter un minimum de 60 parachutistes.
En Irak, la Défense néerlandaise a pratiquement retiré aussi la majorité de son personnel depuis avril en raison de la pandémie de la Covid-19. La coalition internationale a définitivement mis à fin à la mission de formation de l’armée irakienne et les militaires néerlandais ne sont pas retournés en Irak. Il reste juste une dizaine d’officiers d’état-major comme équipe consultative pour le ministère de la Défense irakien. A la demande de la coalition internationale contre Daesh, les Pays-Bas vont toutefois déployer une Force Protection de 100 à 150 hommes pour sécuriser l’aéroport d’Erbil en coopération avec les Etats-Unis qui fourniront deux autres équipes. Il s’agit avant tout de protéger les unités et le matériel de la coalition, le reste de l’aéroport étant gardé par les forces kurdes. Le déploiement doit débuter au plus tôt à partir de mi-décembre de cette année et se poursuivra au moins jusqu’à mai 2021. Dans sa lettre à la Chambre, le gouvernement néerlandais indique également que dans le cadre d’un programme d’échange avec les Etats-Unis, un pilote de F-16 néerlandais est déployé au sein de l’opération Inherent Resolve et est intégré dans une unité américaine.
Les deux plus grosses missions de la Défense néerlandaise sont actuellement l’Afghanistan avec 100 hommes et la Lituanie avec 230 hommes.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 25 Nov 2020 - 17:17
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Barkhane : Une unité des forces spéciales grecques va rejoindre le groupement européen Takuba
par Laurent Lagneau · 25 novembre 2020
Sa capacité opérationnelle initiale ayant été prononcée en juillet, le groupe européen de forces spéciales « Takuba », intégré à la force Barkhane, a pris part à son premier engagement de grande ampleur trois mois plus tard, en accompagnant pendant plus de vingt jours une Unité légère de recherche et d’investigation [ULRI] malienne dans le Liptako, lors de l’opération Bourrasque.
Ce groupement Takuba doit être renforcé d’ici quelques semaines par des unités de forces spéciales fournies par la Suède et la République tchèque. L’Italie, qui ne faisait pourtant pas partie des dix pays ayant initialement soutenu cette initiative, a fait connaître sa disponibilité pour déployer dans le Sahel un contingent relativement important puisqu’il est question de 200 commandos et de 8 hélicoptères [4 NH-90 et 4 AH-129D Mangusta]. Et la Grèce s’apprêterait à en faire autant, dans une proportion plus modeste.
En effet, en juin, le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, avait indiqué que son pays était prêt à jouer un rôle plus actif en Afrique de l’Ouest, en évoquant une éventuelle participation au groupement Takuba ainsi que l’ouverture d’une ambassade au Sénégal. Depuis, les tensions en Méditerranée orientale avec la Turquie ont fait passer ce dossier au second plan.
Cependant, d’après le magazine spécialisé « Doureios » [Cheval de Troie], Athènes se prépare à envoyer une unité de ses forces spéciales au Mali, dans le cadre de l’initiative Takuba
« La participation grecque sera de petite taille et impliquera du personnel des forces spéciales qui viendront s’ajouter à la force opérationnelle Takuba formée par les Français », écrit Doureios.
Dès que le gouvernement grec aura formalisé son accord, deux officiers seront envoyés au Mali pour une mission d’information auprès du groupement Takuba. Il s’agira, explique le magazine, de se faire une idée des missions en cours.
Puis l’unité des forces spéciales suivra dans un second temps, avec la tâche d’assurer la protection d’un des camps où est installé le groupement Takuba [soit à Gao et à Menaka, ndlr]. Les commandos grecs seraient essentiellement issus de l' »Eidiko Tmima Alexiptotiston » [ETA], une unité spéciale de parachutistes.
« La France a officiellement soulevé la question d’une assistance militaire de la Grèce [au Mali] depuis l’année dernière et si l’agression turque ne s’était pas manifestée à cette échelle que connaît le pays aujourd’hui, la proposition aurait déjà été mise en œuvre », explique par ailleurs Doureios.
Si cette participation des forces spéciales grecques à Takuba se confirme, alors cela traduira par un changement d’approche d’Athènes, qui, pour le moment, ne compte que deux officiers au sein d’EUTM Mali, mission de l’Union européenne visant à former les forces armées maliennes [FAMa].
Lors d’une réunion par téléconférence avec ses homologues de l’UE, le 20 novembre, le ministre grec de la Défense, Nikos Panayotopoulos, a ainsi souligné « un intérêt commun des États membres pour la stabilité au Sahel » et le « renforcement de la sécurité dans la région ».
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 25 Nov 2020 - 20:04
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Mali: une double attaque à Minimakanda prolonge le cycle de violence dans le cercle de Bankass
Publié le : 25/11/2020 - 14:38
Soldat de l'armée malienne (image d'illustration). REUTERS/Benoit Tessier
Texte par : David Baché
Le village de Minimakanda, dans le cercle de Bankass, dans la région de Mopti, a été doublement attaqué lundi et mardi par des hommes armés. Une attaque meurtrière qui réalimente le cycle de violences dans lequel est plongée la zone depuis plus d’un mois.
Le village de Minimakanda a été assailli deux fois en deux jours. Selon de nombreuses sources locales, il y aurait entre quatre et huit morts. La plupart parle de sept morts. Contactés par RFI, ni l’armée, ni le ministère de la Défense n’ont apporté de précisions. Et selon plusieurs témoignages, aucun soldat ne s’était rendu sur les lieux avant ce mercredi matin.
Toutes les personnes contactées – habitants ou élus locaux – confirment la violence de ces attaques. Outre les personnes assassinées, une partie du village a été brûlée et du bétail a été emporté. Une centaine de familles s’est depuis réfugiée dans des localités voisines.
Aucune revendication n’a été faite, mais les sources locales désignent unanimement les groupes terroristes jihadistes et les milices d’auto-défense peules présentes dans la zone. Toutes les personnes contactées estiment qu’il s’agit de représailles après les exactions commises dans le village de Libbé, tout proche, où une vingtaine de villageois, tous Peuls, avaient été tués et le village incendié à la fin du mois dernier.
La région en plein cycle de violences
Des élus locaux et des associations de défense des droits de l’homme ont accusé l’armée malienne, aidée par des chasseurs traditionnels dogons. Ce que l’armée dément fermement.
L’attaque de Minimakanda, et ses victimes dogons, serait donc une réponse à celle de Libbé, avec ses victimes peules. L’attaque de Libbé avait elle-même eu lieu après celle de Sokoura, dans la même zone, il y a plus d’un mois. 11 militaires maliens et 13 civils avaient alors été tués. Une attaque multiple revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique.
Depuis plusieurs semaines, la zone subit un nouveau cycle de violence avec des attaques qui se répondent et des tensions entre communautés. Certains sont accusés de suppléer les jihadistes, d’autres les militaires. Des conflits liés à des vols de bétail alimentent également ces tensions entre communautés avec un risque majeur : susciter de nouvelles tragédies. C’est en tout cas l’inquiétude des habitants.
messages : 25540 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 25 Nov 2020 - 21:09
Affligeant et sans appel !
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
mauro future et QuickShark aiment ce message
Nano Colonel
messages : 1650 Inscrit le : 18/05/2009 Localisation : Brest - Rabat Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Jeu 26 Nov 2020 - 10:34
Fahed64 a écrit:
Affligeant et sans appel !
Quelle honte... terrible !
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Lun 30 Nov 2020 - 15:41
Citation :
lundi 30 novembre 2020
Attaque coordonnée sur Kidal, Menaka et Gao (actualisé)
Pas une, pas deux, mais les trois bases françaises de Gao, Kidal et Menaka ont été frappées aujourd'hui par une frappe coordonnée des GAT. C'est tout simplement la première fois que cela arrive simultanément. Chacune a déjà reçu son lot d'obus de munitions mais cette fois, "dans un créneau de deux heures" signale l'EMA. Les dernières frappes commençaient à remonter, signe que les GAT avaient perdu l'initiative. Ou leurs spécialistes du domaine Art. "Les seuls impacts sont dans la partie Minusma de Kidal" constate le porte-parole de l'EM. AQMI a revendiqué l'attaque, ce qui a pu contribuer à faire communiquer l'EMA, à Paris. A ce stade, l'EMA dit ignorer quel type de munitions, roquettes et/ou mortier, ont été employées.
Clairement, sur ce point, et comme pour interrompre les succès tactiques de Barkhane, les GAT ont placé dans le mille. Essentiellement en frappant les esprits, plus que les hommes ou le matériel car l'état-major assure qu'il n'y a pas eu de blessés ni de morts, ni de pertes matérielles.
Et ce n'est pas forcément surprenant : les GAT ont de l'efficacité avec les IED, mais beaucoup moins avec les roquettes et mortiers. Ils avaient néanmoins et par exemple créé par le passé des blessés au 1er spahis, dont les officiers sortaient du briefing, à Kidal. La base est régulièrement exposée à des tirs du fait de son positionnement.
A Menaka, c'est aussi arrivé, par exemple sur la partie ONU du camp, en septembre 2018. Un contractor français, ancien de l'armée de l'air, avait été blessé. D'autres tirs sont intervenus depuis. A Gao, on se souvient que les roquettes partaient à une époque d'un plateau idéalement placé pour cela.
Entretemps, on avait ressorti les matériels d'Afghanistan, et les spécialistes du 1er RA s'y relèvent tous les quatre mois pour assurer le préavis de tir de quelques secondes. De précieux instants qui permettent à la force de prendre des mesures de sauvegarde idoine.
Mais pas de guerre des étoiles au Sahel (en tout cas pas celle-là) : Barkhane n'a pas les moyens d'intercepter les tirs, seulement de prévenir ses ouailles qu'ils arrivent. Encore un trou dans la raquette.
messages : 8024 Inscrit le : 20/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Lun 30 Nov 2020 - 16:15
L'Algérie veux faire pression sur la France pour qu'elle la soutiene contre le Maroc, c'est ça le message.
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Lun 7 Déc 2020 - 21:13
Citation :
Mali: trois morts à Goma Coura alors que la médiation reprend dans le cercle de Niono
Publié le : 07/12/2020 - 14:41
Combattants jihadistes au Mali (Illustration). AP Photo/File
Texte par : David Baché
Au Mali, le week-end a été marqué par une nouvelle attaque dans le centre du pays. Trois personnes ont été tuées ce dimanche à Goma Coura, dans le cercle de Niono.
Plusieurs élus locaux donnent un bilan de trois personnes tuées. Les chiffres divergent en revanche sur le nombre de blessés - entre deux et six - et l’on parle également d’un disparu. L’armée malienne n’a pas été en mesure de confirmer de bilan.
Le schéma est désormais classique : des paysans de Goma Coura se rendaient aux champs pour les récoltes lorsque des hommes armés, à bord de deux pickups et de plusieurs motos, les ont attaqués. Goma Coura se trouve à une vingtaine de kilomètres de Farabougou, dans le cercle de Niono, un cercle qui vit sous l’emprise de combattants jihadistes qui empêchent les habitants de circuler librement depuis plus de deux mois maintenant.
Un élu local explique que des chasseurs traditionnels dozos escortaient les paysans qui se sont fait attaquer ce dimanche, et déplore que l’armée « ne joue pas son rôle » de protection des populations. Un autre ajoute que la présence des chasseurs, eux-mêmes accusés d’exactions contre les Peuls, est perçue comme une provocation par les jihadistes, ce qui augmente le risque d’attaque.
Nouvelle tentative de médiation
Pour parvenir à apaiser la situation, des discussions sont en cours. Depuis samedi, une nouvelle tentative de médiation a commencé, menée par le Haut Conseil islamique et des notables de la zone, conformément aux recommandations du forum gouvernemental qui s’était tenu à Niono, le mois dernier. Une médiation directe auprès des chasseurs dozos, des combattants jihadistes, et des groupes d’auto-défense peuls. Objectif, selon l’un des membres de cette médiation : « faciliter la libre-circulation des personnes » et mettre un terme à ce cycle de violences.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Jeu 17 Déc 2020 - 18:43
Citation :
Mali : Des frappes aériennes de Barkhane mettent hors de combat plusieurs dizaines de jihadistes à Ndaki
par Laurent Lagneau · 17 décembre 2020
Certains noms de régions reviennent plus souvent que d’autres dans les « points de situation » des opérations publiés chaque semaine par l’État-major des armées [EMA]. Tel est le cas d’Ansongo, de Boulikessi ou bien encore de… Ndaki, à 200 km environ au sud-ouest de Gao.
En octobre 2018, la force Barkhane y était intervenue en appui de deux sections maliennes, alors accrochées par des combattants présumés de l’État islamique au grand Sahara [EIGS]. L’affaire avait été sérieuse, des hélicoptères Tigre ayant été visés par des tirs roquette RPG. La détermination des terroristes laissait d’ailleurs penser qu’un chef important – sans doute al-Mansour Ag al-Kassam- se trouvait parmi eux. Reste que l’intervention française avait permis de prendre le contrôle d’un camp jihadiste et de saisir une quinzaine de motos et du matériel.
Bis repetita en juin 2019, mais, cette fois, lors d’une action d’opportunité dans le cadre d’une opération planifiée avec les Forces armées maliennes pour désorganiser les réseaux logistiques des groupes armés terroristes [GAT] dans ce secteur utilisé comme une zone refuge. Une dizaine de jihadistes avaient été neutralisés et les militaires français saisirent une « importante quantité de ressources ».
Jamais deux sans trois, dit-on… En effet, selon le dernier compte-rendu de l’EMA, la force Barkhane a une nouvelle fois été sollicitée pour intervenir dans cette région de Ndaki. Ainsi, relate-t-il en étant avare de détails, le 9 décembre, un « rassemblement suspect de 18 motos à l’est de Ndaki a été observé. »
Et, la « caractérisation des activités de ce groupe » ayant permis de conclure « à la présence de groupes armés terroristes », un avion de patrouille maritime Atlantique 2 alors en vol ainsi qu’une paire de Mirage 2000D et une patrouille d’hélicoptères Tigre sont intervenus.
Comme il est désormais d’usage, l’EMA n’a pas donné le bilan de cette action… Mais comme les jihadistes se déplacent généralement par deux à moto [un qui pilote, l’autre qui tient l’arme], on peut supposer que ce rassemblement comptait au moins 36 combattants.
Il n’a pas été précisé si l’Atlantique 2 a effectué une frappe. L’avion de la Marine nationale a en effet la possibilité d’emporter quatre bombes à guidage laser GBU-12 [*]. Une capacité qui vient s’ajouter à ses systèmes de détection [boule optronique Wescam MX20, radar, détecteur d’anomalies magnétiques, etc].
Le lendemain, dans le même secteur, un drone MQ-9 Reaper y a détecté un nouveau rassemblement suspect d’une dizaine d’individus, là encore caractérisé comme étant celui d’un groupe armé terroriste. « Une frappe a alors été déclenchée », a précisé l’EMA, selon qui ces « opérations ont ainsi permis de neutraliser plusieurs dizaines GAT et de détruire notamment leurs motos. »
Quant à savoir quelles formations jihadistes ont ainsi été visées par Barkhane, il n’est pas possible de le savoir, faute de détails. Cependant, le 14 décembre, RFI a fait état d’affrontements entre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM] et l’EIGS vers les communes d’Indelimane, Ntillit et de Ndaki. « Il s’agit le plus souvent de ‘combats de rencontres’ très localisés, d’assassinats ciblés ou d’embuscades, et non de batailles rangées à grande échelle », explique la radio publique.
Or, si, durant l’été, il avait initialement pris le dessus, à l’issue de combats ayant fait plusieurs dizaines de tués et grace au renfort de combattants venus du Nigeria [appartenant très certainement à la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest – ISWAP], le l’EIGS, mis sous pression par Barkhane et les forces locales, aurait perdu du terrain face au GSIM au cours de ces derniers jours.
Aussi, et selon RFI, les frappes de Barkhane évoquées par l’EMA auraient donc essentiellement « visé des positions » du GSIM.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Ven 18 Déc 2020 - 19:28
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Jeu 24 Déc 2020 - 18:05
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mar 5 Jan 2021 - 20:31
Citation :
Une frappe effectuée par un aéronef non identifié aurait fait plusieurs victimes civiles dans le centre du Mali
PAR LAURENT LAGNEAU · 5 JANVIER 2021
Le 3 janvier, l’association Tabital Pulakuu, qui défend la culture peule, a évoqué une « frappe aérienne [ayant] coûté la vie à une vingtaine de personnes civiles au moins » lors d’un mariage organisé au village de Bounti, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Depuis, via la réseaux sociaux, et faute d’explications données par les autorités, les spéculations sont allées bon train…
Cela étant, des témoins, interrogés par l’AFP, ont indiqué qu’un « hélicoptère non-identifié » serait à l’origine de cette frappe, qui aurait été effectuée entre 14h et 15h.
« Nous avons été surpris par l’intensité de la frappe. L’hélicoptère volait très bas, au point qu’on croyait qu’il allait survoler le village », a affirmé l’un de ces témoins. Un autre a décrit un « sauve-qui-peut » parmi les invités de ce mariage. « Je me suis retrouvé en brousse mais j’ai perdu deux frères. En tout, 19 personnes ont été tuées et plusieurs autres gravement blessées », a-t-il dit.
Or, il se trouve que la force française Barkhane a visé un groupe armé terroriste [GAT] le même jour. Cependant, la localisation exacte de cette frappe n’a pas été précisée.
L’État-major des armées [EMA] a en effet indiqué à l’AFP qu’une patrouille de Mirage 2000 a « neutralisé » des « dizaines de jihadistes », qui avaient été repérés lors d’une manoeuvre de renseignement ayant duré plusieurs jours. « Les informations relatives à un mariage ne correspondent pas aux observations effectuées », a-t-il assuré.
« Il ne peut y avoir de doutes et d’ambiguïté, il n’y avait pas de mariage. C’est une frappe menée après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d’informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée », a insisté une source militaire français au fait du dossier, selon l’AFP.
Qui plus est, les hélicoptères de reconnaissance et d’attaque du groupement aéromobile de Barkhane opèrent toujours par deux. Mais comme l’EMA a affirmé que la frappe avait été effectuée par une patrouille de chasseurs-bombardiers, cela exclut a priori toute responsabilité française dans les évènements de Bounti.
D’autant plus que, comme l’a souligné l’officier sollicité par l’AFP, donner le feu vert à une frappe aérienne contre un GAT ne peut se faire qu’après avoir suivi strictement des procédures devant permettre d’éliminer le moindre doute sur l’identité de la cible. Le renseignement joue donc un rôle crucial. En outre, les règles d’engagement sont régulièrement rappelées par des officiers chargés du conseil juridique opérationnel [LEGAD, legal advisor], dont la mission est de veiller au respect du cadre juridique des opérations.
Alors, à qui appartenait l’hélicoptère évoqué par les villageois? Faute de description précise, il est compliqué d’être affirmatif. Au Sahel, Barkhane dispose ainsi de Tigre et de Gazelle, qui n’ont absolument rien à voir avec les Mil Mi-35 beaucoup plus imposants [et donc impressionnants] des Forces armées maliennes [FAMa].
Seulement, ces dernières déclinent toute responsabilité. Officieusement, du moins. « À la date du 3 janvier, aucune opération des FAMa n’a été conduite vers la localité susnommée. Je vous signale qu’il n’y a pas non plus eu de survol de la zone par nos appareils à la date indiquée », a assuré un « haut gradé de l’état-major » malien auprès du quotidien L’Indépendant.
messages : 644 Inscrit le : 25/07/2009 Localisation : London UK Nationalité :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 6 Jan 2021 - 14:17
https://www.lapresse.ca/international/afrique/2021-01-05/operation-barkhane-au-mali/l-armee-francaise-a-t-elle-attaque-un-mariage-par-erreur.php a écrit:
L'armée française a-t-elle attaqué un mariage par erreur ?
(Bamako) Plusieurs personnes ont été tuées dimanche dans le centre du Mali, l’armée française disant mardi avoir frappé des dizaines de djihadistes tandis que des villageois et une association locale parlaient de civils atteints par un appareil non-identifié lors d’un mariage.
Les messages ont proliféré sur les réseaux sociaux depuis dimanche sur les évènements survenus dans le village de Bounti, dans le centre du Mali, un des principaux foyers de violence de cette région plongée dans la tourmente.
Un mariage ? Des villageois interrogés par l’AFP ont évoqué des tirs venus d’un hélicoptère non-identifié selon eux lors d’un mariage. Ils ont évoqué jusqu’à une vingtaine de morts.
L’état-major français a réfuté ces dires. Une patrouille d’avions de chasse a « neutralisé » des dizaines de djihadistes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours, a-t-il indiqué à l’AFP.
« Les informations relatives à un mariage ne correspondent pas aux observations effectuées », a-t-il dit.
Le silence observé jusqu’alors par les autorités civiles et militaires maliennes ainsi que les forces armées françaises a laissé le champ depuis dimanche à un flot de spéculations, très difficilement vérifiables dans une zone éloignée dont l’accès est rendu très compliqué par la présence réputée forte des djihadistes.
Les opérations offensives aériennes au Mali sont essentiellement le fait de l’armée malienne et de la force française Barkhane. Des villageois joints sur place ont rapporté une frappe d’hélicoptère en plein jour semant la panique dans une foule assemblée selon eux pour des noces.
_________________
jf16 General de Division
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 6 Jan 2021 - 20:08
Citation :
Ministère des Armées
06/01/2021 08:34 | BOQUET Justine
L'opération Barkhane à nouveau pointée du doigt
L'opération Barkhane a été le sujet de vives critiques lors de ces dernières semaines. Si des succès opérationnels ont été constatés, les pertes humaines côté français viennent questionner cette opération, lancée il y a presque 8 ans.
Barkhane. S'il était déjà prévu de dresser un bilan de l'opération Barkhane à travers une mission d'information, les récentes pertes humaines survenues au Sahel lors des fêtes de fin d'année ont provoqué une vive réaction en France. Ils sont cinq à avoir perdu la vie entre fin décembre et début janvier. Le 28 décembre, lors d'une mission d'escorte, le brigadier-chef Tanerii Mauri et les chasseurs de première classe Dorian Issakhanian et Quentin Pauchet sont morts au combat lorsque leur véhicule blindé léger a rencontré un IED (engin explosif improvisé). Quelques jours plus tard, le 2 janvier, le brigadier Loïc Risser et la sergente Yvonne Huynh, appartenant tous deux au 2ème régiment de hussards de Haguenau, sont décédés. Là aussi, alors qu'ils étaient à bord de leur VBL, celui-ci « a explosé au contact d'un engin explosif improvisé », rapporte le Ministère des Armées. Cinq pertes humaines, intervenues dans un délai de temps court, venant questionner les moyens de la force Barkhane et les capacités de protection. Un bilan humain tragique qui amène à se questionner sur le résultat de cette opération, lancée en 2013 avec Serval.
L'heure de faire le point. Ces nouvelles ont ému et sont donc venues questionner cette opération, dont l'avenir, sous la forme actuelle, semble incertain. Dès le 29 décembre, le sénat, à travers la commission des affaires étrangères et de la défense, et son président Christian Cambon, appelait à mener une réflexion sur Barkhane. « Le rôle du Parlement ne peut se limiter à constater et déplorer les pertes successives de nos soldats admirables. Il est aussi d'engager le débat sur les perspectives de cette opération. J'observe d'une part que les conditions politiques au Mali ont considérablement changé depuis 2013, et d'autre part que tout le monde sait que la solution ne pourra pas seulement être militaire », souligne Christian Cambon. Le refrain est bien connu et la nécessité de compléter la réponse militaire par des actions économiques et sociales revient fréquemment sur la table. La France en est d'ailleurs consciente et nombreux sont ceux, au sein de la classe politique et opérationnelle, à le rappeler. Mais si le constat est fait, voit-on réellement émerger des solutions au niveau local ? Face à la complexité de la situation, Christian Cambon a ainsi demandé qu'un débat en séance publique avec le gouvernement soit tenu le 9 février. « Nous avons besoin de savoir ce que le Gouvernement compte faire, et avec quelles perspectives de succès », insiste-t-il. La ministre des armées, Florence Parly, devrait quant à elle être entendue sur le sujet dès le 20 janvier prochain, dans le cadre d'auditions lancées dès 2020.
Une opération sans fin ? La France Insoumise s'est elle aussi exprimée sur le sujet en pointant du doigt le bilan humain mais également l'équipement des militaires français. « Elle regrette que nul n'interroge son bilan ni même la vulnérabilité de nos soldats et de leurs véhicules aux engins explosifs improvisés », fait savoir la France Insoumise dans un communiqué. « Aujourd'hui, l'enlisement est clair, nos soldats meurent, le gouvernement pilote à vue, et les objectifs qu'il poursuit sont plus incertains que jamais », dénonce le groupe politique.
L'avenir. Se pose donc désormais la question de l'avenir de l'opération Barkhane. Si des succès opérationnels sont malgré tout à noter, avec la neutralisation d'un grand nombre de terroristes à la fin de l'automne, une nouvelle approche semble nécessaire. « Nous serons probablement amenés à ajuster ce dispositif : un renfort, par définition, c'est temporaire », a déclaré Florence Parly au Parisien. La majorité tempère. « Quand on engage la force, on sait qu'il y a des risques. La mort peut être une conséquence. Cependant on ne fixe pas une stratégie sur des accidents aussi dramatiques. Le combat doit continuer », souligne de son côté Thomas Gassilloud, député du groupe Agir.
Interrogé mardi 5 janvier par Air&Cosmos, il rappelle que si la réponse militaire n'est pas suffisante, elle représente un préalable indispensable à la stabilité. Et ce n'est pas pour autant que la France s'est désintéressée des autres actions à mener, comme l'a traduit les conclusions du sommet de Pau, avec deux piliers miliaires et deux piliers consacrés à des actions complémentaires, à savoir le retour à l'Etat local et le développement. « Aujourd'hui ces sujets sont davantage aux mains des Etats locaux et certains s'en sortent bien, à l'instar de la Mauritanie qui a mis en place des politiques publiques », décrit Thomas Gassilloud. Au Mali la situation est plus complexe au regard du paysage politique. « Le coup d'Etat au Mali complexifie la donne, qui était déjà bien complexe. Les autorités militaires, actuellement au pouvoir, manquent de légitimé pour mener les actions nécessaires et manquent de profondeur puisqu'elles sont temporaires », ajoute le député français.
Enfin questionné sur l'avenir de l'opération Barkhane, Thomas Gassilloud adopte une posture moins manichéenne et appelle à une analyse globale de la situation. Il rappelle ainsi que si nous n'avons pas gagné la guerre contre le terrorisme, de belles batailles ont été remportées et que les objectifs militaires fixés à Pau ont été atteints. « De nombreux chefs djihadistes ont été éliminés et les circuits logistiques durement touchés. Les armées locales poursuivent leur montée en puissance. Il faut faire preuve d'humilité sur ce que nous sommes capables de faire avec 5 000 soldats sur un territoire aussi dense que le Sahel. Il faut également se rappeler que nous avons 15 000 ressortissants français dans la région et que c'est notre devoir de les protéger. Par ailleurs, une partie de notre sécurité en France se joue aussi au Sahel », complète-t-il.
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mer 6 Jan 2021 - 20:19
Citation :
Mali/Bounti : L’ONG Médecins sans frontières parle de « bombardements » sur deux localités distinctes
PAR LAURENT LAGNEAU · 6 JANVIER 2021
Depuis le 3 janvier, la pression est mise sur Barkhane, via les réseaux sociaux. En effet, la force française engagée au Sahel est soupçonnée d’être à l’origine d’une frappe ayant visé un mariage organisé dans la localité de Bounti, située dans le centre du Mali, au nord de Douentza.
L’association peule Tabital Pulakuu a été la première à évoquer ce raid aérien présumé sur Bounti, avançant qu’il aurait coûté la vie à une « vingtaine de personnes civiles au moins. » Pour le moment, elle n’en a pas dit un mot sur son site Internet, lequel a été mis à jour le 5 janvier pour publier une dépêche de l’AFP sur l’attaque jihadiste contre deux villages nigériens ayant fait, selon un dernier bilan, au moins 100 tués.
Différents témoignages recueillis auprès des habitants de Bounti affirment que la frappe en question a été effectuée par un hélicoptère évoluant à très basse altitude. L’un des villageois a en outre affirmé qu’aucun représentant des autorités maliennes ne s’est rendu depuis sur place. « Alors, ce matin, on a creusé une fosse pour mettre les corps, qui sont restés là depuis dimanche sans que personne n’y touche », a-t-il confié à l’AFP.
Les corps « ne sont pas identifiables, ce sont des restes de corps, des morceaux de corps humains éparpillés », a rapporté un autre témoin. « Nous aimerions que les autorités viennent au moins nous dire à qui appartient l’hélicoptère, qui a tué nos parents », a-t-il ajouté.
Seules les Forces armées maliennes [FAMa] et Barkhane ont la capacité de conduire une telle opération. Depuis le 3 janvier, les autorités maliennes gardent le silence. Hormis un « haut gradé » de l’état-major malien qui a assuré, officieusement, auprès du quotidien L’Indépendant qu’aucune frappe « n’a été conduite « vers la localité susnommée » et qu’il « n’y a pas non plus eu de survol de la zone par nos appareils à la date indiquée. »
Quant à la force Barkhane, elle a admis avoir visé un groupe armé terroriste dans le secteur [mais sans préciser la position exacte] à l’issue d’une manoeuvre de renseignement ayant duré plusieurs jours… Mais a nié toute responsabilité dans ce qui a pu se passer à Bounti. « Barkhane peut expliquer ce qu’elle a fait, pas ce qu’elle n’a pas fait », fait valoir l’État-major des armées [EMA].
Qui plus est, dès qu’il y a une suspicion de « bavure », une enquête de commandement est systématiquement ouverte, comme cela a été le cas en juin 2019, après qu’un détachement a ouvert le feu sur un pick-up n’ayant pas obtempéré aux sommations et avec deux adultes et un adolescent à bord.
Quoi qu’il en soit, la frappe contre le rassemblement jihadiste a été été effectuée par deux Mirage 2000, très probablement sous l’oeil d’un drone MQ-9 Reaper. Aucun hélicoptère n’a été engagé.
« Le comportement des individus, leur équipement et le recoupement du renseignement excluent autre chose qu’un rassemblement jihadiste comme Barkhane en frappe régulièrement », explique-t-on à l’EMA. « Il ne peut y avoir de doute et d’ambiguïté : il n’y avait pas de mariage », insiste-t-on.
D’où l’hypothèse qu’il y ait pu avoir, au même moment, deux actions distinctes… à deux endroits différents. Hypothèse que semble accréditer l’ONG Médecins sans frontières [MSF], très active dans la région de Douentza.
« Les équipes de Médecins Sans Frontières ont pris en charge huit blessés graves suite à des bombardements sur les villages de Bounty et Kikara, dans le centre du Mali, le dimanche 3 janvier 2021 », affirme en effet l’ONG, via un communiqué publié ce 6 janvier.
Le village de Kikara est situé à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de celui de Bounti, au nord de la route nationale 16.
« Après avoir été avertis par des habitants de la présence de blessés ayant besoin de soins médicaux urgents, MSF a appuyé les autorités locales en envoyant deux véhicules pour référer les blessés vers le centre de santé de référence de Douentza », poursuit l’organisation humanitaire. Et de préciser : « Huit personnes ont été prises en charge au centre de santé de référence de Douentza. Les patients présentaient des blessures par balles et des lésions dues à des explosions. »
Cela étant, le fait qu’il y ait des blessés par balles paraît curieux étant donné qu’il est question d’un « bombardement ».
messages : 41614 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Ven 8 Jan 2021 - 18:33
Citation :
Mali : Pour l’État-major des armées, les allégations sur la frappe réalisée près de Bounti relèvent de la désinformation
PAR LAURENT LAGNEAU · 8 JANVIER 2021
Le 3 janvier, l’association culturelle peule Tabital Pulakuu a affirmé qu’une frappe aérienne venait de viser un mariage organisé dans la localité de Bounti, située dans la région de Douentza. Et de faire état de la mort d’une « vingtaine de civils au moins ». Les commentaires sur les réseaux sociaux ont accusé la force Barkhane d’en être à l’origine. Et certains titres de presse ont évoqué une possible « bavure ».
Des habitants de Bounti, sollicités par l’AFP, ont par la suite confirmé les propos de l’association Tabital Pulakuu… mais en affirmant que la frappe avait été réalisée entre 14 et 15 heures, par un hélicoptère volant à très basse altitude. Un bilan de 19 tués a été avancé.
Puis une photographie montrant des corps alignés et présentés comme étant ceux des victimes du raid présumé a été diffusée via les réseaux sociaux. Partagée plusieurs centaine de fois et reprise en une par un quotidien malien, il s’est avéré que le cliché en question avait été pris au Nigeria, après un massacre commis par le groupe jihadiste Boko Haram en 2014.
Par la suite, l’ONG « Médecins sans frontière », très active dans la région de Douentza, affirmera avoir pris en charge « huit blessés graves suite à des bombardements sur les villages de Bounty et Kikara ». Et d’évoquer des « patients [qui] présentaient des blessures par balles et des lésions dues à des explosions. »
L’État-major des armées [EMA] a admis, auprès de l’AFP, qu’une frappe aérienne, réalisée par une patrouille de Mirage 2000, avait bien eu lieu le 3 janvier, dans la région de Douentza, contre un rassemblement jihadiste repéré lors d’une manoeuvre de renseignement ayant duré plusieurs jours.
« Il ne peut y avoir de doutes et d’ambiguïté, il n’y avait pas de mariage. C’est une frappe menée après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d’informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée », a expliqué un officier français.
Contrairement à ce qui pu être dit sur les réseaux sociaux par certains, l’EMA ne communique pas toujours immédiatement après une frappe. Il le fait généralement quelques jours après, comme cela a été le cas lors de l’action menée Boulikessi contre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM/JNIM ou encore RVSIM] : conduite le 30 octobre, son résultat a fait l’objet d’une communication quatre jours plus tard. D’ailleurs, les résultats des actions conduites sont le plus souvent annoncés dans le compte-rendu hebdomadaire des opérations.
Quoi qu’il en soit, du côté des autorités maliennes, il aura fallu attendre le 7 janvier pour avoir une première réaction officielle, via un communiqué publié par le ministère de la Défense et des Anciens combattants. On y apprend qu’une opération, appelée « Eclipse », était en cours dans le secteur de Douentza, contre la katiba « Serma ». Le texte décrit un regroupement d’une « cinquantaine d’individus », ne comprenant « ni femmes, ni enfants », « observé vers 11 heures ».
« Aux environs de 13 heures, ces éléments de la katiba Serma, vêtus de la même façon, ont formé trois groupes. Ce regroupement de combattants, principaux auteurs d’attaques et de poses d’engins explosifs improvisé sur la RN 16, a été qualifié d’objectif militaire et l’intervention aérienne sollicitée par le Poste de commandement conjoint », affirme le texte. Ce dernier précise que « la frappe a été réalisée par un Mirage 2000 et une « trentaine » de jihadistes ont été « neutralisés », selon les « images de la mission d’observation et de surveillance ».
Puis, le communiqué malien indique que, vers 17 heures, un « groupe de villageois et d’hommes armés en véhicule pick-up et motos sont arrivés sur le site et ont procédé à l’inhumation des morts » et que les « rescapés ont occupé les hauteurs avec des jumelles et postes talkie-walkie. » Enfin, il est catégorique : « L’environnement observé n’a montré ni scène de mariage, ni enfants ou femmes ».
Quelques heures plus tard, à Paris, l’EMA a publié à son tour un communiqué au sujet de cette frappe. Communiqué qui a repris les éléments déjà donnés à l’AFP pour mieux les préciser.
« Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone Reaper a détecté une moto avec 2 individus au nord de la RN16. Le véhicule a rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée. L’ensemble des éléments renseignement et temps réel ont alors permis de caractériser et d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT [groupe armé terroriste, ndlr]. L’observation de la zone pendant plus d’une heure et demie a également permis d’exclure la présence de femmes ou d’enfants », assure l’EMA.
« Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés, il a été ordonné à une patrouille d’avions de chasse – alors en vol – de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale », ajoute-t-il.
Quant à l’endroit où a eu lieu cette frappe, l’EMA donne la position 30 PWB 4436 83140, située à « plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti ». Il s’agit d’un « espace ouvert et semi-boisé », précise-t-il, avant de donner le bilan d’une trentaine de jihadistes « neutralisés ». Et d’insister : « Les éléments disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral. »
Aussi, assurant que cette frappe a été réalisée « conformément aux principes de ciblage en vigueur, dans la stricte application du droit des conflits armés » et qu’aucun hélicoptère de Barkhane n’a été engagé à un quelconque moment de cette séquence, l’EMA affirme que les allégations concernant cette opération « relèvent de la désinformation. »
En attendant, le ministère malien de la Défense a indiqué avoir ouvert une enquête « pour mieux comprendre ce qui s’est passé » à Bounti [et sans doute pour vérifier la réalité des témoignages qui y ont été recueillis]. Même chose du côté de la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA], dont la division division des droits de l’Homme de la Minusma a lancé une enquête.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Sam 9 Jan 2021 - 17:56
Citation :
Un véhicule piégé cible un VBCI de Barkhane : six soldats français blessés
PAR LAURENT LAGNEAU · 9 JANVIER 2021
Le 8 janvier, lors d’une opération menée dans la région de Serma aux côtés des Forces armées maliennes [FAMa], un Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI] du Groupement tactique désert [GTD] Lamy, armé principalement par le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] a été touché par l’explosion d’un véhicule piégé [VBIED – Vehicle Borne Improvised Explosive Devices] entre Mondoro et la route nationale 16.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], « un véhicule inconnu s’est dirigé à vive allure » vers l’arrière du convoi, ce qui a conduit un VBCI à s’interposer « pour protéger les autres éléments de la force. » Et, poursuit-il, « devant cette manoeuvre, le conducteur » du VBIED a « fait déclencher sa charge explosive. »
Six militaires français qui se trouvaient à bord du VBCI ont été blessés. Pris en charge médicalement, ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital de campagne [rôle 2] de Gao. Si leur pronostic vital n’est pas engagé, l’état de trois d’entre eux justifie toutefois leur rapatriement en France.
Les faits se sont produits dans la région de Douentza, où est active la katiba Serma, membre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM/JNIM], qui a revendiqué les deux attaques à l’IED ayant coûté la vie à cinq militaires français la semaine passée.
Pour rappel, le VBCI est un blindé 8×8 de 28 tonnes pouvant transporter jusqu’à 8 fantassins. Ce n’est pas la première fois qu’un tel véhicule est visé par un VBIED. En juillet 2018, l’un d’entre eux avait été endommagé par l’explosion d’un véhicule kamikaze à Gao, alors que les fantassins qu’il transportait étaient en patrouille.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval Mar 12 Jan 2021 - 21:25
Citation :
Frappes sur Bounti (Mali): des associations demandent une enquête indépendante
Publié le : 12/01/2021 - 07:40 Modifié le : 12/01/2021 - 08:04
(illustration) Au Mali, les associations des droits de l'homme demandent une enquête indépendante pour faire la lumière sur les événements de Bounti. Dimanche 3 janvier, un bombardement a tué plusieurs dizaines de personnes dans cette localité du Centre du pays. La force française Barkhane et le ministère malien de la Défense affirment qu'il s'agit d'un raid aérien destiné à neutraliser plusieurs terroristes de la katiba Serma AFP/Dominique Faget
Au Mali, les associations des droits de l'homme demandent une enquête indépendante pour faire la lumière sur les événements de Bounti survenus le 3 janvier dernier.
Dimanche 3 janvier, un bombardement a tué plusieurs dizaines de personnes dans cette localité du centre du pays. La force française Barkhane et le ministère malien de la Défense affirment qu'il s'agit d'un raid aérien destiné à neutraliser plusieurs terroristes de la katiba Serma. L'association de culture peulh, Tabital Pulakuu, parle elle d'une bavure qui aurait touché des civils.
Vendredi soir l'état-major français a annoncé avoir envoyé des hommes sur place pour confirmer sa version.
Jeudi le ministère malien de la Défense a également annoncé l'ouverture d'une enquête.
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Sujet: Re: Intervention militaire au Mali - Opération Serval