messages : 24819 Inscrit le : 14/02/2009 Localisation : 7Seas Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 12 Déc - 16:38
Rappel du premier message :
FAMAS a écrit:
l'UAE leur bailleur de fonds leur impose de donner une priorité à la marine dans les années à venir afin de faire face à la Turquie en méditerranée en appui à la Grèce et indirectement à Israël
Fahed64 a écrit:
Ce qui est compréhensible au vu des tensions d'ordre multiple. Il n'y a qu'à voir le dernier traiter sur la limite de la ZEE entre la libye et la Turquie. Ça fait jaser....
Présentement j'ai l'impression que la marine turque d'ici 5-10 ans se retrouvera dépassé technologiquement par ses voisins ainsi qu'en nombre.
L'Égypte veut s'affirmer comme une puissance méditerranéenne et il y ont mis les moyens.
FAMAS a écrit:
l'accord turquo-libyen élargi la ZEE de l'Egypte aux dépens du Chypre, ils sont sensés se réjouir mais Sissi est opposé idéologiquement à la Turquie des Islamistes, je pense qu'Erdogan espère encore un changement de régime en Egypte, le projet Milgem est sensé mettre à niveau la marine Turque, il reste encore à savoir la position Russe vis-à-vis de ce conflit sur le Gaz car c'est eux qui vont représenter le droit de la Syrie dans la zone et ils ont des forces en place grâce à leur forces navales basées à Tartus. la Turquie ne peut pas faire face à cette alliance tripartite en effet
La marine turque restera la plus importante marine de la région en terme de tonnage ... et ca va se renforcer d'avantage d'ici 5ans .. avec les programmes en cours (LHD/DESTROYER/FRIGATES/SM) ... n'oubliez pas qu'actuellement le nombre de SM en service chez les turques est égale ou plus même le nombre des SM des égyptiens, israéliens et grecques réunis.
Ceci dit, vaut mieux créer un topic dédié à ca
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Dernière édition par Fremo le Ven 27 Déc - 21:37, édité 1 fois
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messages : 24819 Inscrit le : 14/02/2009 Localisation : 7Seas Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 15 Jan - 17:45
Sissi dans une récente apparition TV a critiqué le trio Grèce-Israél-Chypre, qui les voient comme des traitres depuis la signature de l'accord tripartie pour la construction d'un Gazaduc vers l'Europe .. L'Egypte se trouve presque seule face à la Turquie et le Trio aussi qui a marginalisé son rôle dans la région ..
D'un autre côté cet article montre clairement la situation délicate dans laquelle se trouve la Grèce face à la désormais puissante Turquie :
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Dim 19 Jan - 15:53
Citation :
Forages illégaux à Chypre : l'Union européenne va-t-elle sanctionner la Turquie ?
Par latribune.fr | 19/01/2020, 12:44 | 609 mots
(Crédits : Handout .)
L'Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre.
L'Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre, avant l'ouverture de la conférence internationale de Berlin pour tenter de pacifier la Libye. Le ministère turc des Affaires étrangères a pourtant annoncé dimanche l'arrivée d'un bateau, le Yavuz, au sud de l'île pour y mener des activités de forage. "Tous les membres de la communauté internationale doivent s'abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales", a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué diffusé samedi. "L'intention de la Turquie de lancer de nouvelles activités d'exploration et de forage dans l'ensemble de la région va malheureusement dans le sens opposé", a-t-il déploré.
L'UE s'est mise en mesure de prendre des sanctions ciblées contre "les personnes ou les entités qui sont responsables d'activités de forage non autorisées d'hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités". Une liste est en préparation et pourrait être discutée au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi à Bruxelles. Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste. De son côté, Chypre a accusé dimanche la Turquie de "se transformer en Etat pirate en Méditerranée orientale", selon un communiqué de la présidence. "La Turquie persiste en suivant la voie de l'illégalité (au regard du droit) internationale", selon le texte.
Rejet des ultimatums européens par Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui participe à la conférence de Berlin, a rejeté les "ultimatums" de l'Union européenne. Il a rappelé que la Turquie abritait quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu'elle pourrait leur ouvrir les portes vers l'Europe. L'implication turque dans le conflit en Libye est dictée par des facteurs géopolitiques et par des motivations d'ordre économique. Ainsi, des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent l'appétit de la Turquie mais aussi celui d'autres pays riverains comme la Grèce, l'Egypte, Chypre et Israël.
Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé dimanche que "l'Union européenne doit cesser de mener des politiques loin des réalités, préjudiciables et qui sont basées sur deux poids deux mesures". "Personne ne doit avoir de doute sur le fait que nous continuerons aussi à protéger les droits des Chypriotes turcs dans le sud de l'île", a-t-il averti. Menacée de sanctions européennes pour ses forages au large de Chypre, la Turquie entend s'appuyer sur un accord controversé avec le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj concernant la délimitation maritime pour faire valoir des droits sur l'exploitation des hydrocarbures. "Les Chypriotes turcs ont des droits sur ce champ ... autant que les Chypriotes grecs. Les deux côtés se partageront les revenus si l'on découvre du pétrole ou du gaz naturel", a estimé dimanche dans une déclaration le ministère turc des Affaires étrangère. Cet accord a poussé la Grèce à renforcer ses liens avec l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, reçu vendredi à Athènes. La Turquie a accusé la Grèce de saboter les efforts en vue de ramener la paix en Libye.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Lun 20 Jan - 16:25
Citation :
La République de Chypre accuse la Turquie d’être un « État pirate » en Méditerranée orientale
par Laurent Lagneau · 20 janvier 2020
Le conflit libyen est lié, d’une certain façon, à la situation actuelle de la Méditerranée orientale, où il est question d’exploiter d’importantes réserves de gaz naturel, notamment dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République Chypre.
En effet, en novembre dernier, Ankara a signé un mémorandum sur ses frontières maritimes avec le gouvernement d’union nationale libyen [GNA]. Accord qui lui permet d’étendre significativement la surface de son plateau continental [en faisant fi des prétentions des autres pays de la région] et de mener des activités de prospection gazière dans la ZEE de la République de Chypre.
Pour la Turquie, il s’agit de défendre les « intérêts » de la République turque de Chypre Nord [RTCN], c’est à dire la partie nord de l’île, qu’elle avait envahie en 1974, et de compromettre le projet de gazoduc EastMead orienté vers l’Europe, porté par la Grèce, la République de Chypre et Israël.
Évidemment, et même si la légalité de cet accord, au regard du droit international, est discutable, la Turquie a tout intérêt à ce que le GNA se maintienne au pouvoir à Tripoli. Or, il est actuellement menacé par l’Armée nationale libyenne [ANL] du maréchal Khalifa Haftar, lequel soutient le gouvernement rival de Tobrouk… D’où l’implication militaire turque en Libye, avec l’envoi de combattants de groupes rebelles syriens soutenus par Ankara et la livraison d’équipements aux milices pro-GNA.
Peu avant la tenue, à Berlin, d’une réunion devant évoquer le conflit libyen [réunion qui s’est terminée comme les précédentes, avec des déclarations d’intention qui seront très probablement très vite oubliées…], l’Union européenne [UE], par la voix de Josep Borrell, son Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a une nouvelle fois mis en garde la Turquie contre ses forages « illégaux » dans la ZEE de la République de Chypre.
« Tous les membres de la communauté internationale doivent s’abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales », a affirmé un porte-parole de Josep Borell, le 18 janvier. Or, a-t-il ajouté, « l’intention de la Turquie de lancer de nouvelles activités d’exploration et de forage dans l’ensemble de la région va malheureusement dans le sens opposé. »
L’UE prépare d’ailleurs des sanctions ciblées contre « les personnes ou les entités qui sont responsables d’activités de forage non autorisées d’hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités. » Ces mesures devraient se traduire par une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union ainsi que par un gel des avoirs et une interdiction de prêter des fonds.
La réponse d’Ankara n’aura pas tardé. Ainsi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rejeté les « ultimatums » de l’UE et rappelé que son pays abritait quatre millions de réfugiés syriens qu’il pourrait laisser partir vers l’Europe. Le chantage habituel…
Le ministère turc des Affaires étrangères s’en aussi pris à l’UE, en lui demandant de « cesser de mener des politiques loin des réalités, préjudiciables et qui sont basées sur deux poids deux mesures. » Et d’ajouter : « Personne ne doit avoir de doute sur le fait que nous continuerons aussi à protéger les droits des Chypriotes turcs dans le sud de l’île. »
Le 19 janvier, et alors que la Turquie prévoit de mener de nouvelles activités de prospection dans sa ZEE, la République de Chypre a diffusé un communiqué dans lequel elle condamne vivement l’attitude turque.
« Ignorant de manière provocatrice les appels répétés de la communauté internationale, et en particulier ceux de l’Union européenne, à mettre fin à ses activités illégales dans la ZEE de Chypre, la Turquie tente maintenant de mener un nouveau forage illégal, cette fois à l’intérieur du bloc d’exploration 8 […] qui a été dûment attribué aux sociétés européennes ENI et TOTAL. Cette nouvelle tentative de forage constitue une autre violation flagrante des droits souverains et de la juridiction de la République de Chypre en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ainsi que du droit international coutumier », a expliqué Nicosie.
« La Turquie devient un État pirate en Méditerranée orientale », a ensuite accusé le gouvernement de la République de Chypre, qui a également mis en doute la sincérité des intentions d’Ankara.
« Avec cynisme et hypocrisie, la Turquie mène des activités illégales dans le ZEE de Chypre en disant vouloir protéger les droits des chypriotes turcs, tout en revendiquant pour elle-même 44% de la ZEE de Chypre, au détriment des droits légitimes de tous les Chypriotes. Toute affirmation selon laquelle le forage prévu est effectué au profit des Chypriotes turcs est sans fondement et toute prétendue ‘licence’ accordé par la le soi-disante ‘RTCN’ est illégale, nulle et non avenue, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et au droit international », a fait valoir Nicosie.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 29 Jan - 21:28
Citation :
M. Macron dénonce la duplicité de la Turquie et annonce un partenariat stratégique avec la Grèce
par Laurent Lagneau · 29 janvier 2020
Le 19 janvier, une conférence internationale réunissant les principaux pays impliqués dans le conflit libyen, qui oppose le gouvernement d’union nationale [GNA] conduit par Fayez el-Sarraj, et celui de Tobrouk, dont relève l’Armée nationale libyenne [ANL] du maréchal Haftar, ont appelé « toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour une suspension durable des hostilités, la désescalade et un cessez-le-feu permanent » et pris l’engagement de « refréner toute activité exacerbant le conflit, y compris le financement de capacités armées et le recrutement de mercenaires. »
Pour rappel, la Turquie et le Qatar soutiennent politiquement et militairement le GNA tandis que les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Russie [même si elle s’en défend] apportent un appui à l’ANL du maréchal Haftar.
En outre, début janvier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a obtenu l’autorisation de son Parlement pour envoyer des troupes en Libye, l’enjeu étant le maintien du GNA, avec lequel la Turquie a signé un protocole d’accord sur les frontières maritimes lui permettant d’étendre significativement son plateau continental et de soutenir ses revendications concernant l’exploitation du gaz naturel en Méditerranée orientale, aux dépens de la République de Chypre. D’où l’envoi, à Tripoli, de « mercenaires » syriens stipendiés par Ankara.
Cela étant, et comme on pouvait s’y attendre, la validité des belles paroles aura tenu aussi longtemps qu’il a fallu à l’encre du communiqué final de la conférence de Berlin pour sécher. En effet, à peine une semaine plus tard, la Mission des Nations unies en Libye [MANUL] a dit « regretter profondément les violations flagrantes et persistantes de l’embargo sur les armes malgré les engagements des pays concernés. » Et d’expliquer que des « vols de fret et autres » étaient récemment arrivés dans l’est et l’ouest de la Libye pour livrer des « armes avancées, des véhicules blindés, des conseillers et des combattants. »
Quant à la promesse d’un cessez-le-feu, les belligérants en ont fait des confettis le 26 janvier, les combats étant repartis de plus belle ce jour-là, avec une offensive des troupes du maréchal Haftar en direction de Misrata, fief des milices pro-GNA. A priori, l’ANL tente de contraindre ces dernières à défendre cette ville et à dégarnir ainsi le front de Tripoli, qui est son objectif principal.
Le même jour, à l’occasion d’un déplacement à Alger, le président Erdogan a répété qu’il n’y a « pas de solution militaire en Libye. » Et d’insister : « Nous sommes en pourparlers intenses avec les pays de la région et avec les acteurs internationaux pour garantir le cessez-le-feu et permettre le retour du dialogue politique en Libye. »
Citation :
EN DIRECT | Déclaration du Président @EmmanuelMacron avec @kmitsotakis, Premier ministre de la République hellénique. https://t.co/TAmLKtyQZd
— Élysée (@Elysee) January 29, 2020
Cependant, la sincérité de M. Erdogan a été remise en question par le président Macron, ce 29 janvier. Les relations entre les deux hommes étaient déjà tendues, notamment à cause de l’offensive turque contre les milices kurdes syriennes [YPG] et les visées d’Ankara en Méditerranée orientale. Et elles risquent donc de l’être davantage.
« Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen, c’est en contravention explicite et gravissime avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée », a ainsi déclaré M. Macron, lors d’une déclaration faite aux côtés de Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, qu’il venait de recevoir à l’Élysée.
« C’est attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens », a encore insisté le président Macron.
Par ailleurs, ce dernier a réaffirmé que la France soutient la Grèce et à la République de Chypre « quant au respect de leur souveraineté dans leurs espaces maritime en condamnant […] les intrusions et les provocations » de la Turquie. Sur ce point, M. Macron a annoncé la mise en place, d’ici juin prochain, d’un « partenariat stratégique de sécurité » entre Paris et Athènes, lequel se traduira par une « présence navale accrue » de la Marine nationale dans la région, une « coopération industrielle renforcée et des opérations communes, maritimes comme terrestres. »
Ce partenariat, ouvert éventuellement à d’autres et « tourné contre personne », doit permettre d’assurer pleinement la sécurité d’une région stratégique pour l’Europe et au-delà », a expliqué M. Macron.
Photo : La frégate grecque Spetsai accompagnant le porte-avions Charles de Gaulle (c) Marine nationale
messages : 705 Inscrit le : 23/08/2014 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 29 Avr - 0:53
Citation :
Standing NATO Maritime Group 2 Exercises with Hellenic and Turkish Navies
AEGEAN SEA - SNMG2 have performed a series of exercises in the Central Mediterranean and Aegean Sea during Group’s deployment in the area.
(Hellenic Navy frigate Navarinon during a passing exercise in the Mediterranean on 23 April 2020 (Picture source: NATO))
The two Group’s units in the area, ITS Fasan and TCG Salihreis, conducted a PASSEX (Passing Exercise) with the Greek frigate Navarinon, consisting of different scenarios of tactical engagements, simulating multiple threats, including an air defence exercise against two aircrafts of the Hellenic Air Force F-16C/D. The three ships battled challenging weather with strong wind and rough sea in the west of Crete.
SNMG2 also exercised with two units from the Turkish Navy, the frigate Gaziantep and the fast patrol boat Ruzgar, in a complex sequence of communication and manoeuvring drills. This was performed near Aksaz Naval Base, where ITS Fasan and TCG Salihreis then sailed to perform a logistic stop. The SNMG2 and the two Turkish units demonstrated their inherent capability to train successfully under a very high standard of performance.
Despite the on-going global pandemic SNMG2, along with the other NATO Standing Naval Forces, has continued its deployment in the Mediterranean, Aegean and the Black Sea. “The preventative measures put in place”, said RADM Fantoni “have enabled us to maintain our readiness unhindered, and are now part of the fundamental objectives of our mission”.
SNMG2 is one of four standing forces that comprise the maritime component of the Very High Readiness Joint Task Force (VJTF), which is part of the NATO Response Force (NRF). To respond to contingency situations additional forces can be added to these groups, with the NATO command staff on board and the ships of the group as the nucleus, capable of providing timely support to NATO operations.
SNMG2 currently consists of frigates ITS Fasan, TCG Salihreis and HMCS Fredericton.
(SNMG2 units along with Turkish Navy frigate Gaziantep and the fast patrol boat Ruzgar in formation during a manoeuvring exercise near Aksaz, Turkey on 22 April 2020 (Picture source: NATO))
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Lun 4 Mai - 15:29
Citation :
L’hélicoptère du ministre grec de la Défense a été « harcelé » par des F-16 turcs
par Laurent Lagneau · 4 mai 2020
Le 25 mars 2019, l’hélicoptère CH-47 Chinook qui transportait le Premier ministre grec, qui était alors Alexis Tsipras, avait été gêné par des avions de chasse turcs [des F-4 Phantom] à l’approche de l’île d’Agathonissi, située au sud-est de la mer Egée.
« En raison du jour, les avions de chasse turque ont apparemment voulu participer à notre fête nationale. […] Ils ont forcé l’hélicoptère dans lequel je me trouvais à manœuvrer à basse altitude jusqu’à ce que nos avions les interceptent dans notre espace aérien national », avait raconté M. Tsipras, non sans ironie.
Cet incident, qui valut à l’ambassadeur turc en poste à Athènes d’être convoqué par le ministère grec des Affaires étrangères, était survenu quelques jours après une affirmation du ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, selon laquelle Chypre et la mer Égée « se trouvaient dans les eaux territoriales turques ».
Les revendications territoriales d’Ankara en mer Égée, notamment celles portant sur l’archipel du Dodécanèse, expliquent les incidents fréquents dans cette région entre les forces grecques et turques. Et certains d’entre-eux ont même provoqué des crises susceptibles de dégénérer en affrontement militaire, comme en 1987 et en 1996.
En outre le climat entre la Grèce et la Turquie, membres de l’Otan depuis 1952, s’est alourdi avec d’autres contentieux ces dernière semaines, notamment au sujet des migrants ou encore de l’accord passé par Ankara et le Gouvernement d’union nationale [GNA] libyen au sujet de ses frontières maritimes, ce qui lui permet d’appuyer ses revendications sur l’exploitation gazière de la République de Chypre.
C’est donc dans ce contexte qu’un nouvel incident s’est produit le 3 mai, dans les environs de l’archipel grecque d’Inousses, situé à 2 km de la côte nord-est de l’île de Chios et à 8 km de l’ouest de la Turquie. En effet, lors d’une tournée d’inspection dans le secteur, l’hélicoptère transportant le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, et le général Konstantinos Floros, le chef d’état-major des forces grecques, a été approché par deux F-16 turcs à au moins deux reprises.
Selon l’agence ANA, des F-16 tucs ont survolé l’archipel d’Inousses à 3.500 pieds d’altitude, avant de récidiver un peu plus tard en passant à 1.700 pieds au-dessus d’Agathonissi, un autre îlot que le ministre grec devait visiter.
Coïncidence ou pas, cet incident s’est produit le jour où la Turquie commémorait la mort de Mehmet II le Conquérant, qui fit la conquête de Constantinople et celle des Balkans, au XVe siècle. Durant cette journée, cinq patrouilles composées chacune de deux F-16 turcs, ont commis « 52 violations » de l’espace aérien grec, selon Athènes.
« Nous condamnons fermement le harcèlement par des appareils turcs de l’hélicoptère qui transportait le ministre de la Défense Nikos Panagiotopoulos et le chef d’état-major de l’armée grecque, le général Konstantinos Floros », a réagi le ministère grec des Affaires étrangères, via un communiqué.
C’est une « autre action turque inacceptable » qui « confirme une fois de plus le rôle négatif que joue la Turquie dans la région par sa persistance sur des approches anachroniques des relations internationales et sur des violations de la légalité internationale qui ne mènent nulle part », a insisté la diplomatie grecque.
Et d’en appeler Ankara à « entrer dans le XXIe siècle et à suivre l’exemple de la Grèce et des autres pays de la région en travaillant de manière constructive dans le cadre des règles de bon voisinage et de respecter, plutôt que de violer systématiquement, le droit international. »
Le ministère grec de la Défense a publié une vidéo sur laquelle on distingue effectivement des F-16.
Pour le moment, le ministère turc des Affaires étrangères n’a pas réagi aux commentaire faits par son homologue grec, pas plus que celui de la Défense.
« Les survols des chasseurs turcs, dont l’incident grave de dimanche [3 mai], ainsi que l’instrumentalisation de l’immigration pour faire pression sur la Grèce et l’UE, ne permettent en aucun cas aux deux parties de réduire les tensions et d’ouvrir des canaux de communication, qui est un objectif clé, du moins pour Athènes », a résumé la radio Athènes 9.84.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Lun 4 Mai - 18:26
Citation :
Ankara rejette les allégations d'harcèlement contre un hélicoptère transportant un ministre grec
- Le porte-parole turc des Affaires étrangères a signalé qu'il ne s'agissait seulement d'une mission d'identification dans le cadre de leurs activités habituelles en mer Egée.
Nazlı Yüzbaşıoğlu,Ayşe Betül Akçeşme | 04.05.2020
Ankara
AA - Ankara
"Il n'est pas question d'harcèlement contre l'hélicoptère transportant Monsieur le ministre de la Défense", a déclaré le porte-parole turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
Aksoy a fait une déclaration écrite, lundi, à propos des allégations selon lesquelles des chasseurs turcs auraient harcelé un hélicoptère transportant le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos.
Il a tout d'abord indiqué que les avions de chasse turcs réalisaient une mission d'identification dans le cadre de leurs activités habituelles en mer Egée.
"Il est hors de question d’harceler l'hélicoptère ayant à son bord le ministre de la Défense de Grèce. Dramatiser les vols de routine de manière à créer des tensions n'est pas dans l'intérêt de la Grèce. Au contraire, ces questions devraient être abordées dans le cadre du processus de mesures de confiance, lancé entre les ministères de la Défense des deux pays", a-t-il indiqué.
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 6 Mai - 16:27
Citation :
Une vidéo montre un F-16 turc en fâcheuse posture face à un Mirage 2000-5 grec
par Laurent Lagneau · 6 mai 2020
Le 3 mai, Athènes a rapporté que l’hélicoptère NH-90 du ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, avait été « harcelé » par des F-16 turcs lors d’une tournée d’inspection dans les îles d’Inousses et d’Agathonissi, situées en mer Égée, dans une zone faisant l’objet d’un différend territorial avec la Turquie.
Cette journée a d’ailleurs été mouvementée puisque, selon les médias grecs, les avions de chasse turcs auraient commis 52 violations de l’espace aérien grec.
Cependant, le ministère turc des Affaires étrangères a démenti les affirmations de son homologue grec. « Il est hors de question d’harceler l’hélicoptère transportant le ministre grec de la Défense. Dramatiser les vols de routine de manière à créer des tensions n’est pas dans l’intérêt de la Grèce. Au contraire, ces questions devraient être abordées dans le cadre du processus de mesures de confiance, lancé entre les ministères de la Défense des deux pays », a fait valoir Hami Aksoy, un porte-parole.
Cela étant, un tel incident n’était pas inédit : en mars 2019, le Premier ministre grec, qui était alors Alexis Tsipras, avait connu la même mésaventure. Ce qui avait donné lieu à de nouvelles tensions diplomatiques avec Ankara. « En raison du jour [25 mars], les avions de chasse turcs ont apparemment voulu participer à notre fête nationale. […] Ils ont forcé l’hélicoptère dans lequel je me trouvais à manœuvrer à basse altitude jusqu’à ce que nos avions les interceptent dans notre espace aérien national », avait-il raconté.
Le même scénario s’est-il reproduit le 3 mai? C’est ce que suggère en effet une vidéo qui, diffusée deux jours plus tard par plusieurs médias grecs, montre un F-16 turc « verrouillé » par un Mirage 2000-5 [et ses missiles air-air Magic 2] de la force aérienne grec.
« Je l’ai », lance le pilote grec alors que l’on voit le F-16 manoeuvrer pour tenter de s’échapper. Sur le HUD du Mirage 2000 grec, les chiffres qui s’affichent suggèrent que les manoeuvres des deux appareils ne sont pas aussi « agressives » qu’il n’y paraît [le facteur de charge n’excède pas 3 G pour l’avion grec, dont la vitesse et de l’ordre de 300 noeuds].
Citation :
Η Τουρκική φρεγάτα στοχοποιημένη από τα Mirage της #HellenicAirForce σε αποστολή ναυτικής κρούσης στο #Αιγαιο Αυτή είναι η γλώσσα που καταλαβαίνει ο Τούρκος. Καμία υποχώρηση στα εθνικά συμφέροντα. Καμία έκπτωση στην εθνική κυριαρχία. Υπέρ βωμών και εστιών σε ξηρά, θάλασσα κ αέρα. pic.twitter.com/H4qynMZrlv
— Ioannis Nikitas (@Ioannis_Nikitas) December 8, 2019
Reste que rien ne permet d’affirmer avec cette certitude que cette vidéo a été prise le 3 mai, de telles images apparaissant assez régulièrement, notamment quand les relations entre Athènes et Ankara se tendent. En décembre dernier, des photographies montrant un Mirage 2000 grec armé d’un missile anti-navire Exocet au-dessus d’une frégate turc avaient été publiées via Twitter [voir ci-dessus], alors qu’elles étaient déjà anciennes… pour avoir été diffusées un an plus tôt [sans que l’on sache à quel moment elles avaient été prises].
messages : 41866 Inscrit le : 20/10/2010 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Sam 16 Mai - 16:56
Citation :
L’Union européenne accuse la Turquie d’aggraver les tensions en Méditerranée orientale
par Laurent Lagneau · 16 mai 2020
Étant donné la découverte, ces dernières années, d’importants gisements de gaz naturel en Méditerranée orientale, la République de Chypre a autorisé plusieurs groupes pétroliers et gaziers, comme Total, ENI et ExxonMobil, à explorer sa zone économique exclusive [ZEE], divisée en 13 blocs, en vue d’une éventuelle exploitation.
Seulement, la Turquie entend s’inviter dans ces activités, prétextant défendre les intérêts de la République turque de Chypre-Nord [RTCN], une entité créée après son intervention militaire de 1974 [opération Attila], lancée à la suite d’une tentative de coup d’État ayant cherché à rattacher Chypre à la Grèce [Énosis].
L’appétit d’Ankara explique son soutien au gouvernement d’union nationale libyen [GNA], avec lequel elle a signé un mémorandum d’accord sur ses frontières maritimes. Ainsi, ce texte lui permettrait d’étendre la superficie de son plateau de continental de plus de 30% et de « torpiller » le projet gazoduc EastMed qui, orienté vers l’Europe, est porté par la Grèce, la République de Chypre et Israël.
En attendant, la Turquie envoie régulièrement des navires dans la ZEE de la République de Chypre afin d’y mener des forages, malgré les avertissements de l’Union européenne [UE] et des États-Unis.
En juillet 2019, l’UE a sanctionné la Turquie en réduisant de 145,8 millions d’euros les fonds européens qui lui étaient destinés en 2020. Cette décision a été sans effet… Comme celle ayant consisté à gelé les avoirs et interdire l’entrée à deux ressortissants turcs impliqués dans les opérations de forage dans la ZEE de la République de Chypre. Pour calmer les ardeurs européennes, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, se plaît à rappeler que son pays accueille plusieurs millions de migrants prêts à se rendre sur le Vieux Continent…
Et, depuis la fin du mois d’avril, le navire turc Yavuz croise de nouveau au large de Chypre. « La Turquie poursuit ses activités de forage et sismiques […] dans l’est de la Méditerranée sans aucune interruption », a fait valoir Fatih Donmez, expliqué le ministre turc de l’Energie, auprès de l’agence Anadulu.
D’où la déclaration faite par les 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE, le 15 mai.
« Conformément aux conclusions précédentes du Conseil, l’UE est pleinement solidaire de Chypre et rappelle que des mesures concrètes doivent être prises pour créer un environnement propice au dialogue. Les questions liées à la délimitation des zones économiques exclusives et du plateau continental devraient être traitées par le dialogue et la négociation de bonne foi, dans le plein respect du droit international et du principe des relations de bon voisinage », ont d’abord rappelé les ministres des 27.
« À cet égard, nous nous félicitons une fois de plus de l’invitation du gouvernement chypriote adressée à la Turquie pour négocier de bonne foi la délimitation maritime entre leurs côtes concernées », ont-il ajouté.
« Malheureusement, les actions les plus récentes de la Turquie vont dans la direction opposée. Nous déplorons que la Turquie n’ait pas encore répondu aux appels répétés de l’Union européenne à cesser ces activités et réitérons notre appel à la Turquie de faire preuve de retenue, de s’abstenir de telles actions et de respecter la souveraineté et les droits souverains de Chypre, conformément au droit international », ont ensuite fait valoir les ministres, qui ont également condamné les « violations par la Turquie de l’espace aérien national grec, y compris les survols de zones habitées et de la mer territoriale, en violation du droit international. »
Comme on pouvait s’y attendre, Ankara a rejeté l’appel de l’Union européenne.
« La déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sur la situation en Méditerranée orientale constitue le dernier exemple d’un discours répétitif et stérile qui ne sert à rien. Cette attitude, qui reste indifférente aux initiatives sincères de la Turquie, est un sous-produit des revendications injustes et illégales de la Grèce et de l’administration chypriote grecque [ACG] et n’a aucune chance de contribuer à la paix et à la stabilité régionales », a répondu Hami Aksoy, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, parmi les membres de l’Union européenne, la France est sans doute l’un des pays les plus actifs dans cette affaire [hormis, évidemment, les principaux intéressés]. Ainsi, en janvier, le président Macron a annoncé la mise en place d’un « partenariat stratégique de sécurité » entre Paris et Athènes. Partenariat qui se traduira notamment par une présence accrue de navires de la Marine nationale en Méditerranée orientale.
Le 11 mai, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, la ministre des Armées, Florence Parly, a évoqué la situation en Méditerranée orientale.
« En ce qui concerne la Grèce, […] je suis en contact permanent avec mon homologue grec. Nous avons des moyens de la Marine nationale […] mobilisés en Méditerranée orientale qui peuvent contribuer à sécuriser, si l’en était besoin, la zone économique exclusive de Chypre, qui est une zone dans laquelle il y a des contestations régulières de la part de la Turquie », a en effet assuré la ministre.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Lun 25 Mai - 16:58
Citation :
La Turquie a planté son drapeau sur un petit bout de territoire grec
par Laurent Lagneau · 25 mai 2020
Prenant sa source dans les montagnes de Rila, dans le sud-ouest de la Bulgarie, le fleuve Maritsa se jette dans la mer Égée. Depuis le Traité de Lausanne, signé en 1923, il délimite les 160 km de frontière entre la Grèce [où il est appelé Evros] et la Turquie [Meriç]. Ce qui en fait une porte d’entrée vers l’Europe pour les migrants.
Ces dernières semaines, les tensions dans cette région sont montées d’un cran, quand le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a décidé d’ouvrir sa frontière afin de faire pression sur l’Union européenne pour obtenir de la part de cette dernière un appui en Syrie ainsi qu’une aide financière pour la prise en charge de 4 millions de migrants et de réfugiés présents en Turquie. De quoi laisser planer le spectre d’une nouvelle crise migratoire d’une ampleur similaire à celle de 2015.
« Nous ne pourrons pas faire face à une nouvelle vague de réfugiés venue d’Idleb. […] Il faut que l’Europe tienne ses promesses […] Si vous êtes sincères, alors il faut que vous preniez votre part du fardeau », avait déclaré, à l’époque, M. Erdogan, en accusant l’UE de ne pas avoir livré à Ankara l’aide financière promise dans le cadre d’un accord scellé en mars 2016.
Seulement, si la Turquie a ouvert sa frontière, la Grève a fermé la sienne. D’où les tensions au niveau du fleuve Evros. Qui plus est, les aménagements de ses berges et l’évolution naturelle ont fait que le lit de ce cours d’eau s’est déplacé au fil du temps, ce qui a donné lieu à l’apparition d’enclaves grecques sur sa partie orientale, notamment dans la région de la ville de Phères.
Dans cette zone, où le lit du fleuve est en forme de fer à cheval, une unité des forces spéciales de la police turque, forte d’une trentaine d’hommes, a installé un campement et hissé le drapeau turc sur un bout de terrain grec, d’une superficie d’environ 1,6 hectares.
« Les membres des forces spéciales de la police turque ont eu une présence régulière dans la région ces dernières semaines. Ils ont bloqué les travaux préparatoires du service géographique de l’armée grecque en vue de l’extension d’une barrière frontalière à la section sud du fleuve Evros afin d’éviter une répétition des scènes de mars où des milliers de migrants se sont rassemblés dans la région frontalière d’Evros en essayant de venir en Grèce depuis la Turquie », rappelle le quotidien grec Ekathimerini.
Citation :
Εντω μεταξύ, το συγκεκριμένο τμήμα έχει εμβαδόν 307 στρέμματα pic.twitter.com/I0OdJ8mhp6
— Shark αστικός (@iosif3rd) May 22, 2020
Dans un premier temps, le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a relativisé la portée de cet incident. « J’espère que nous pourrons parvenir à un accord [avec la Turquie]. Il y a une question sur la limite exacte en raison des changements dans le lit du fleuve. Je n’aime pas créer des tensions entre deux pays qui sont alliés [au sein de l’Otan]. Ces problèmes sont résolus sans qu’une seule ligne ne soit écrite dans un journal. […] Avec un comité mixte, toutes ces choses peuvent être résolues. Nous parlons de quelques dizaines de mètres », a-t-il affirmé à ERT.
Cependant, sous la pression politique, le ton de M. Dendias a changé, Athènes ayant adressé une protestation à Ankara contre la présence des troupes turques sur ce bout de territoire grec. Sans effet, a priori. Ce qui préoccupe le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos.
« La montée des tensions, en particulier dans de petites zones, augmente le risque d’incident. Une étincelle pourrait enflammer les relations déjà difficiles entre la Grèce et la Turquie », a fait valoir M. Panagiotopoulos.
Selon Ekathimerini, MM. Dendias et Panagiotopoulos évoqueront cette affaire devant les commissions de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement grec le 26 mai.
Par ailleurs, le 24 mai, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a accusé la marine grecque d’avoir « harcelé » des navires turcs en mer Égée, évoquant de « très graves provocations ».
« Malgré toutes nos tentatives, notre compréhension et notre patience pour des relations de bon voisinage, il n’est pas possible d’expliquer le harcèlement en mer Égée ces derniers jours », a déclaré M. Akar, alors qu’il se trouvait à bord de la frégate Barbaros.
« Nous avons mis tout en œuvre pour résoudre les problèmes par le dialogue et la compréhension mutuelle, et nous continuerons à faire de même », a-t-il ajouté, sans pour autant donner des faits précis sur ces « harcèlements » de la marine grecque.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 27 Mai - 20:19
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Fahed64 Administrateur
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 3 Juin - 22:46
Citation :
Egypt announces international anti-Turkey alliance
Egypt announced an international alliance that includes Greece, Cyprus, the United Arab Emirates and France to confront Turkish provocative moves in Libya and the Mediterranean.
Egypt has announced an anti-Turkey alliance that includes Greece, Cyprus, the United Arab Emirates (UAE) and France to confront Turkish moves in Libya and the Mediterranean. The announcement was made during a virtual meeting with the foreign ministers of these countries on May 11.
In a joint statement issued shortly after the meeting, the five-party alliance said it will focus on confronting the Turkish moves in the territorial waters in Cyprus, where Turkey has been carrying out “illegal” excavations in the Mediterranean under Cyprus sovereignty.
The alliance also condemned Turkey’s escalated violations of Greek airspace.
The European Union condemned May 16 the drilling and exploration operations of the Turkish drill ship Yavuz that has been drilling off Cyprus since April.
On May 3, Greece condemned two Turkish aircraft flying over Greek islands, stating that the Turkish jets buzzed a Greek chopper transporting the minister of defense and army commander who were traveling over a small island in the Aegean Sea.
Never miss another story Sign up for our Newsletter
enter email address Sign Up The alliance statement also criticized Turkish actions in Libya, and the memorandum of understanding on the delineation of maritime borders in the Mediterranean and the understanding on security and military cooperation, both signed in November 2019 between Turkey and the internationally recognized Tripoli-based Libyan Government of National Accord (GNA) headed by Fayez al-Sarraj.
On May 14, the Turkish Petroleum Corporation submitted a request to the GNA to obtain permission to start exploration in the eastern side of the Mediterranean. Turkish President Recep Tayyip Erdogan also discussed with Sarraj May 17 the executive steps of the above-mentioned memorandum.
The anti-Turkey alliance also condemned the ongoing war in Libya and the Turkish military support for the GNA, calling on Turkey to stop the flow of foreign fighters from Syria to Libya.
The Turkish military movements in Libya have changed the course of the battles ongoing around Tripoli between pro-government forces and eastern military strongman Khalifa Hifter. The latter’s self-proclaimed Libya National Army (LNA) withdrew from al-Watiya air base May 19, in light of attacks by the GNA, backed by Turkish military battleships and airstrikes, according to Ahmed al-Mismari, spokesman for the Libyan army.
The alliance’s joint statement concluded that it will continue to hold regular consultations, which according to pundits is further confirmation of the alliance endeavors to keep Turkey at bay.
The statement raised the ire of Ankara, as the Turkish Foreign Ministry announced in a May 11 statement that “Ankara was successful in disrupting the sabotage schemes of these countries in the region and their efforts to support putschists.”
Egypt and the UAE are openly supporting the LNA, with Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi announcing in December 2019, “We support the LNA and we will not abandon it.”
In April, the UAE praised the efforts of the LNA in confronting extremist militias in Libya.
Tariq Fahmy, a professor of political science at Cairo University, told Al-Monitor, “The five-party alliance succeeded in achieving its first goal that is to raise Turkey’s concerns, which was evident in the Turkish Foreing Ministry’s statement that attacked each of the countries party to the alliance.”
He said, “France’s participation in the alliance is of paramount importance, since it is seen as an EU power, which could contribute to imposing expected sanctions on Turkey in order to protect Cyprus from Turkish violations."
Fahmy added, “France will play an important role in the alliance because it is a permanent member of the United Nations Security Council, and thus can veto any decision in favor of Turkish moves in Libya.”
GNA Foreign Minister Mohamed Taha Siala said in a May 18 statement that his “ministry is preparing a file to document violations of the countries that support Hifter through quantities of arms found in al-Watiya air base, to be submitted to the Security Council.”
Fahmy noted that France gives further impetus to the new alliance, as it is part of the EU naval mission, dubbed Irini, launched in April to enforce an arms embargo on Libya “and stop Turkey from sending arms to the GNA to fight the LNA.”
In early May, Turkish Defense Minister Hulusi Akar had called on the parties to the Irini naval mission to reconsider their support of the LNA. Meanwhile, the Turkish state-run Anadolu News Agency published an article May 10, accusing France of preventing Turkish military support for the GNA.
In July 2019, the GNA’s Interior Minister Fathi Bashagha had accused France of sending troops to Libya to support Hifter’s LNA in his offensive on Tripoli.
Meanwhile, French President Emmanuel Macron expressed his support for the LNA’s fight against terrorism during a March 9 meeting with Hifter in Paris.
“The continuous Turkish violations in Libya and the Mediterranean will probably cause the alliance to become militarized and form a joint military force to protect the interests of the involved countries and to step up security, strategic and information coordination against Turkey,” Fahmy said.
Hassan al-Hassi, a Libyan political analyst, told Al-Monitor, “The coming period will witness the formation of new coalitions such as the five-party alliance over the declared Turkish military intervention in supporting the GNA and threatening the interests of the concerned countries.”
He added, “Egypt is the guarantor of the continued cohesion of said alliance to preserve its national security on the border with Libya against the Turkish movements, especially following the recent defeats of the LNA."
During the African Union-led Contact Group meeting on Libya May 19, Sisi said, “Libya’s stability is a determinant of Egypt’s national security and will not tolerate terrorist groups and those who support them.”
Hassi concluded, “France has joined the [recently formed] alliance aimed to preserve its interests in Libya that are threatened by Turkey and its support for the GNA. This is why France will seek to [continuously] support and enhance the alliance."
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
mourad27 Modérateur
messages : 8010 Inscrit le : 19/02/2012 Localisation : Kech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 4 Juin - 19:38
je me demande ce que fait la france dans des histoires pareilles c est pas de son niveau
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Citation :
"je veux pour le Maroc de dirigeants intelligeants , une jeunesse intelligente, apte a saisir les occasions a comprendre le siècle ou elle vie, a ne pas vivre a l'ombre du politisme, mais guidée par le perfectionnisme et surtout pas la réalisation et le réalisme " Hassan II 1996
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Lun 8 Juin - 19:22
Citation :
"La France ne semble pas disposer d'une stratégie d'ensemble en Méditerranée orientale" (Entretien)
Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, a déploré l'incompréhension par l'exécutif français des intérêts stratégiques turcs, ainsi que l'absence d'une stratégie française de long-terme, au Proche-Orient
Ekip | 05.06.2020
Ankara
AA - Paris - Ümit Dönmez
L'exécutif français ne comprend pas les considérations stratégiques et sécuritaires de la Turquie, et ne dispose d'aucune stratégie géopolitique de long-terme au Proche-Orient, notamment en Méditerranée orientale, selon le directeur adjoint de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), interrogé par l'Agence Anadolu.
Didier Billion, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient pour le Think-tank basé à Paris, a également déploré l'absence de coopération bilatérale franco-turque, notamment sur les ressources énergétiques.
- La reconnaissance du prétendu "génocide arménien" : un point de rupture
Interrogé sur l'apparition fréquente de tensions diplomatiques entre la France et la Turquie au cours des années passées, vis-à-vis notamment de la Méditerranée orientale, de la Syrie à la Libye en passant par Chypre, le spécialiste déplore d'abord un manque de confiance dans les relations bilatérales. Les relations bilatérales s'étaient fortement détériorées, lorsqu'en 2001, le Parlement français avait adopté une loi relative à la reconnaissance d'un prétendu « génocide arménien ».
Selon Billion, "Un ressort a été cassé" dans la confiance entre les deux pays, à la suite de cet événement qu'il avait déploré : "J'étais contre cette reconnaissance, et je me suis opposé à la pénalisation d'une non-reconnaissance en l’exprimant publiquement", se souvient le chercheur français, déplorant le dévoiement de la fonction des parlementaires, à des fins politiques, par des législateurs français, prétendant écrire l’histoire, a fortiori celle d’un État tiers.
Selon Billion, le deuxième point de rupture a été le quinquennat du Président français, Nicolas Sarkozy, celui-ci ayant été "arrogant, méprisant", vis-à-vis de la Turquie, le chercheur faisant notamment référence à "la question de l'éventuelle intégration de la Turquie à l'UE", et à l'attitude hostile du président français à cette perspective.
Pour le spécialiste, ces deux facteurs "ont été deux coups sévères dans les relations bilatérales France-Turquie, ou Turquie-France ! Ils ont fait disparaître le climat de confiance, qui n'a jamais pu être totalement rétabli", déplore-t-il.
- L'absence de stratégie française de long-terme au Moyen-Orient, est problématique
Le quinquennat du Président François Hollande a permis "d'améliorer un peu" les relations bilatérales, selon Didier Billion. "Le Président Hollande s'était personnellement déplacé à Ankara pour une visite officielle. Cela avait permis de renouer des relations plus sereines", estime le directeur adjoint de l'IRIS, qui déplore cependant le manque de stratégie globale française en matière de politique étrangère, notamment sous la Présidence de Hollande. "Comme sur tous les dossiers extérieurs, François Hollande n'avait pas de vision d'ensemble", selon Billion, qui déplore également le manque d'initiative au sein de l'exécutif français qui aurait pu permettre de réactiver "une véritable coopération" entre les deux pays. Le spécialiste cite l'exemple de la situation politique et militaire en Syrie, dans le cours des mouvements de contestation dans les mondes arabes, surgis en 2011. Rappelant que la Turquie et la France ont, toutes deux, appelé à la transition démocratique du pouvoir et au départ du président syrien Bachar Al-Assad dès le début des révoltes dans le pays du Levant, l'expert ajoute que "la France et la Turquie ont pendant plusieurs années été dans la même position de soutien aux rebelles".
Billion déplore une nouvelle fois le manque d'approche globale par l'exécutif français, notamment en Méditerranée orientale. "La France n'a pas une vision d'ensemble en Syrie où, elle a agi de façon émotive", note le spécialiste français, faisant référence au manque de stratégie efficace dans le soutien à l'opposition syrienne, ainsi qu'à l'assistance française apportée aux YPG, la branche syrienne de l'organisation terroriste PKK.
- "Macron a été extrêmement sévère vis-à-vis de la Turquie"
Estimant que l'absence de stratégie française de long-terme dans les Affaires étrangères s'est poursuivie sous la Présidence d'Emmanuel Macron, Didier Billion a ajouté que le Président français avait fait preuve de "mécompréhension des intérêts stratégiques et vitaux turcs", notamment sur la question du soutien français aux YPG.
"On peut comprendre la colère de la Turquie ! Toutes ses critiques vis-à-vis de l'exécutif français", confie le chercheur français. "On peut comprendre que la Turquie considère les YPG terroristes, comme le PKK", déclare Billion, précisant qu'il s'agit d'intérêts stratégiques pour la Turquie et rappelant que "la France se trouve à 4000 kilomètres de la Syrie, alors que la Turquie est directement affectée" par le développement des événements chez le voisin syrien.
Billion rappelle par exemple que "la Turquie accueille plus de 3,6 millions réfugiés syriens", et note l'important bilan humain du terrorisme en Syrie mais aussi en Turquie, expliquant que la France avait été touchée par le terrorisme "mais dans une moindre mesure en comparaison à la Turquie".
En 2015 et 2016, la Turquie avait été touchée par une série d'attentats meurtriers, des groupes terroristes PKK/YPG et Daech, profitant du chaos en Syrie pour mener des attaques sur le territoire turc, frontalier du pays en proie à la guerre civile.
Le chercheur français déplore l'attitude sévère du Président Macron à l'encontre de la Turquie, concernant les opérations militaires de la Turquie dans le nord-est de la Syrie, menées à la fin de l'année 2019 ; l'opération Source de Paix, visant à établir une bande de sécurité à la frontière turco-syrienne permettant de protéger la Turquie des infiltrations et des attaques terroristes des YPG depuis le nord de la Syrie, mais également d'accueillir des déplacés internes et des réfugiés syriens vivant en Turquie et retournant en Syrie de façon volontaire : "Macron a été extrêmement sévère avec la Turquie, le 9 octobre dernier, avec sa condamnation sans appel de l'opération au nord de la Syrie", note le spécialiste qui avait écrit dans un article publié par l'IRIS la constatation suivante : "Emmanuel Macron recevait, le 8 octobre au palais présidentiel, une délégation de haut rang des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont la principale composante sont les YPG", en référence au groupe d'opposition soutenu par la France et les États-Unis en Syrie, constitué principalement de la branche syrienne du PKK reconnu comme terroriste par la Turquie, les États-Unis, et l'Union Européenne
“Depuis le début des opérations militaires initiées par le PKK en 1984 ce sont probablement plus de 40 000 personnes qui ont été tuées dont 7 000 civils. Pour la Turquie c’est un question centrale et, même si l’on peut avoir telle ou telle divergence avec la politique menées par les autorités turques, le minimum c’est d’avoir quelques considérations pour les intérêts vitaux de ce pays et de chercher à les comprendre”, note le spécialiste.
"À aucun moment, Macron n'a officiellement cherché à comprendre la logique à l'œuvre de la Turquie", déclare Billion, considérant cela "une erreur politique de Macron" de n'avoir pas eu davantage de considération pour "les intérêts vitaux de la Turquie, face auxquels il a fait preuve de mécompréhension", selon l'analyste.
- La coopération franco-turque a besoin d'un nouvel élan
Déplorant "l'accélération, ces dernières années, de la détérioration des relations franco-turques, et l'accroissement des motifs de tensions dans le vieux couple", le directeur adjoint de l'IRIS appelle à redynamiser l'interaction entre les deux pays, jouissant autrefois d'une amitié respectueuse des intérêts mutuels. Le spécialiste cite notamment l'axe énergétique comme étant un secteur potentiel de développement et de coopération entre les deux pays.
"C'est fortement dommage que la France ne coopère pas davantage avec la Turquie sur les enjeux énergétiques", note Billion rappelant la position stratégique de la Turquie en passe de devenir un hub énergétique régional incontournable.
Citant l'exemple de Chypre, le chercheur note que "la France et l'UE sont piégées du fait que la partie chypriote grecque de l'île ait été admise dans l'Union européenne en ayant maintenu la partie chypriote turque dans l'isolement diplomatique alors que celle-ci avait accepté par référendum le « Plan Annan » du nom du défunt Secrétaire général de l'ONU, et que les Chypriotes grecs avaient refusé ce plan".
L'expert fait état d'une "injustice européenne" vis-à-vis des Chypriotes turcs mais également d'une "impuissance de l'UE" depuis l’intégration des Chypriotes grecs au sein de l’UE, cette dernière étant devenue juge et partie depuis 2004.
Billion appelle enfin Paris et Ankara à "être plus accommodantes dans la relation bilatérale" et à tenter de définir "4 ou 5 axes de coopération, basés sur des intérêts communs, et le principe « gagnant-gagnant ». Le directeur adjoint de l'IRIS note enfin que la Méditerranée orientale, notamment la Syrie, Chypre ainsi par ailleurs que la Libye devraient cesser d'être des théâtres d'opposition voire de "conflits indirects" entre la France la Turquie, et qu'un partenariat entre les deux pays serait souhaitable en Afrique également.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 1 Juil - 15:23
Citation :
Incident avec la Turquie : La France suspend sa participation à l’opération Sea Guardian, menée par l’Otan
par Laurent Lagneau · 1 juillet 2020
Le 10 juin, engagée dans la mission Sea Guardian et à la demande du commandement maritime allié de l’Otan [MARCOM], la frégate légère furtive [FLF] « Courbet » a tenté de contrôler le cargo Cirkin, alors suspecté d’acheminer du matériel militaire en Libye depuis la Turquie.
Plus tôt, le même navire avait été approché par la frégate grecque HS Spetsai, de l’opération navale EUNAVFOR MED Irini, lancée par l’Union européenne afin de faire respecter l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies. Seulement, cette dernière avait dû y renoncer, après en avoir été dissuadée par la présence d’une frégate turque.
Quoi qu’il en soit, la frégate française a été empêché de procéder au contrôle qui lui avait été demandé en raison de la présence de trois navires turcs se trouvant à proximité du Cirkin et utilisant des codes d’identification de l’Otan alors qu’il ne leur était pas permis de le faire étant donné qu’ils ne participaient pas une mission de l’Alliance. L’un d’eux, selon Paris, a même « illuminé » le Courbet avec son radar de conduite de tir à trois reprises, en l’espace d’une minute.
« Cette affaire est à nos yeux très grave […]. On ne peut pas accepter qu’un allié se comporte comme cela, fasse cela contre un navire de l’Otan sous commandement Otan menant une mission Otan », ont alors dénoncé les autorités françaises.
L’incident a ensuite été évoqué lors d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Otan. Dans un premier temps, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a donné le sentiment de chercher à le minimiser, avant finalement de se résoudre à commander à une enquête.
Lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, ce 1er juin, l’ambassadeur de Turquie en France, Ismaïl Hakki Musa, a donné la version turque de cet incident, quitte visiblement à prendre quelques libertés avec certains faits.
Ainsi, le diplomate a repris en grande partie les explications données le 18 juin dernier à l’AFP par un responsable turc sous le sceau de l’anonymat. Selon ces dernières, le navire turc aurait utilisé une « caméra intégrée à son radar pour observer » la frégate française qui « effectuait une manoeuvre dangereuse à très faible distance, et cela par mesure de sécurité. » Et, avait-il ajouté, à « aucun moment le radar » de conduite de tir ne l’a illuminée. »
Au Sénat, M. Hakki Musa a donc repris les mêmes éléments, assurant que les trois navires turcs participaient bel et bien à une opération de l’Otan [laquelle?]. En outre, il a affirmé que le cargo en question [qu’il n’a pas nommé] venait déjà de subir deux contrôles au cours de la même journée sans le moindre problème [ce qui est discutable si l’on en juge par la tentative de la frégate grecque] et que le Courbet avait effectué une manoeuvre dangereuse, en portant sa vitesse à 20 noeuds.
Document produit par l’ambassadeur de Turquie lors de son audition au Sénat
Enfin, le diplomate a produit un document censé démontrer que le navire français avait fait l’objet d’une « désignation » et non d’une « illumination » par le radar de conduite d’une frégate turque.
Pour rappel, l’État-major des armées s’était déjà expliqué sur cette version des faits quand elle fut avancée par le responsable turc interrogé par l’AFP. En effet, il avait affirmé que le Courbet s’était « approché » du Cirkin « sans mettre en cause la sécurité nautique, ni déroger aux règles de navigation » et que « cette manoeuvre avait donné lieu à un comportement agressif d’une des trois frégates turques en escorte du convoi », laquelle avait gêné l’approche du cargo suspect en illuminant par trois fois le navire français avec son radar de conduite de tir.
Visiblement, si la version donnée par l’ambassadeur turc n’a pas convaincu les sénateurs, il en a été autrement parmi les « experts » de l’Otan, lesquels, selon le diplomate, n’auraient pas confirmé les accusations lancées par la France contre la Turquie.
« Le secrétaire général de l’Otan a ordonné une investigation qui vient d’être faite et d’après les informations que j’ai eues, ce n’est pas concluant compte tenu de la réclamation de nos amis français », a déclaré M. Hakki Musa. « Il semble que les experts de l’Otan n’arrivent pas à la même conclusion », a-t-il insisté. Et de préciser que, en réaction, Paris venait de décider de se retirer de l’opération Sea Guardian et que l’Otan en avait été informé la veille.
Ce qu’a en partie confirmé le ministère des Armées, qui n’a pas évoqué les résultats de l’enquête menée par l’Otan. Dans l’attente d’obtenir des réponses à des demandes relatives à l’incident avec la Turquie, « nous avons décidé de retirer temporairement nos moyens de l’opération Sea Guardian », a-t-il indiqué. Et d’ajouter, en visant la Turquie : « Il ne nous paraît pas sain de maintenir des moyens dans une opération censée, parmi ses différentes tâches, contrôler l’embargo avec des alliés qui ne le respectent pas. »
En outre, Paris demande que « les alliés réaffirment solennellement leur attachement et leur engagement au respect de l’embargo » sur les armes en Libye et dit souhaiter un « mécanisme de déconfliction plus précis au sein de l’Alliance atlantique. »
Reste que, dans cette affaire, et comme le montre la réserve de M. Stoltenberg, la Turquie joue sur du velours, comme l’a d’ailleurs fait observer M. Hakki Musa aux sénateurs.
« Imaginez l’Otan sans la Turquie! Vous n’aurez plus d’Otan ! Il n’y aura plus d’Otan sans la Turquie! Vous ne saurez pas traiter l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Méditerranée au sud, le Caucase, la Libye, l’Egypte », a en effet lancé le diplomate. « La Turquie, ce n’est pas un pays quelconque dans l’Otan. […] Nous avons gardé le flanc Sud et Est pendant la Guerre froide avec beaucoup d’efforts, des fois au détriment de la prospérité de notre nation, de notre peuple », a-t-il conclu.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 9 Juil - 16:54
Citation :
La Turquie proteste contre l’intention des États-Unis d’établir une coopération militaire avec Chypre
par Laurent Lagneau · 9 juillet 2020
Ces dernières années, les relations entre les États-Unis et la Turquie ont été compliquées, en raison de l’affaire du pasteur Andrew Brunson, arrêté par la police turque pour « terrorisme et espionnage », du refus de Washington d’extrader le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le coup d’État de 2016 et surtout de l’achat par Ankara du système russe de défense aérienne S-400. À cette liste de contentieux vient s’ajouter les forages gaziers turcs dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre, pays membre de l’Union européenne.
Ainsi, en octobre 2019, lors d’une visite à Athènes pour signer un accord visant à renforcer la coopération militaire entre la Grèce et les États-Unis, Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, a adressé une mise en garde à Ankara à ce sujet. « Nous avons dit aux Turcs que les forages illégaux sont inacceptables et nous allons continuer d’entreprendre des actions diplomatiques afin de nous assurer que les activités [dans la région] soient légales », avait-il déclaré à l’époque.
Cela étant, au regard de la position qu’occupe la Turquie au sein de l’Otan, la marge de manoeuvre diplomatique est étroite. Si l’administration Trump semble retenir ses coups, il en va autrement pour le Congrès, qui ne s’est pas privé de critiquer sévèrement l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie contre les milices kurdes syriennes et le choix d’Ankara de se doter de S-400. Fin 2019, il a même adopté, à une écrasante majorité, une résolution visant à reconnaître le génocide arménien, commis en 1915 par l’Empire ottoman.
Et, après avoir interdit la livraison d’avions F-35A aux forces aériennes turques, les parlementaires américains sont allés encore plus loin en décidant de lever l’embargo sur les armes que les États-Unis avaient imposé en 1987 à la République de Chypre, avec l’espoir d’encourager la réunification de l’île, coupée en deux depuis la création de la République turque de Chypre Nord en 1974. L’objectif de cette mesure visait également à ménager la Turquie.
Pour les deux sénateurs à l’origine de cette levée de l’embargo, à savoir le démocrate Robert Menendez et le républicain Marco Rubio, l’idée était alors de faciliter un partenariat stratégique entre Washington et Nicosie et d’encourager la coopération entre Chypre, la Grèce et Israël dans le cadre du projet de gazoduc EastMed… que la Turquie s’évertue à torpiller.
Et cette coopération entre les États-Unis et la République de Chypre va se concrétiser au niveau militaire. En effet, le 8 juillet, M. Pompeo a annoncé que Washington et Nicosie allaient renforcer leur coopération dans le domaine de la défense.
« Pour la première fois, le département d’État prévoit d’accorder à ce pays [Chypre] des fonds pour la formation militaire », a en effet annoncé le chef de la diplomatie américaine. « Cela fait partie de nos efforts pour renforcer nos relations avec des partenaires régionaux clés afin de promouvoir la stabilité en Méditerranée orientale », a-t-il ensuite justifié.
Cette décision doit encore être approuvée par le Congrès. Mais cela devrait être une formalité.
Comme on pouvait s’y attendre, la Turquie a immédiatement réagi à l’annonce faire par M. Pompeo. « Nous voulons rappeler à notre allié américain que réserver un traitement égal aux deux parties de l’île est un principe de l’ONU », a fait valoir le ministère turc des Affaires étrangères. « Ce genre de mesures ne contribue pas aux efforts pour trouver une solution au problème chypriote, il renforce plutôt l’attitude sans compromis de la partie chypriote-grecque », a-t-il continué. Et d’insister en affirmant que cela « n’aidera pas à rétablir une atmosphère de confiance sur l’île ni à restaurer la paix et la stabilité en Méditerranée orientale. »
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Sam 11 Juil - 17:05
Citation :
La frégate Aconit a participé à des manoeuvres navales au large de Chypre
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2020
Les campagnes de prospection gazière que mène la Turquie dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre sont régulièrement dénoncée par l’Union européenne [UE], comme l’a encore récemment fait Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour la politique étrangère et la sécurité.
« Les forages illégaux de la Turquie doivent cesser » et « la délimitation des zones économiques exclusives contestées par la Turquie doit se faire dans le respect du droit international et en toute bonne foi, comme le propose Chypre », a déclaré M. Borell, le 25 juin dernier.
Devant les sénateurs, le 8 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également évoqué ce sujet. « La Turquie a réalisé des forages en mer, au sud de Chypre, dans les zones 7 et 8, qu’elle considère comme relevant de son domaine économique maritime, et elle a annoncé des forages au large de la Crète, en violation du droit international maritime. Nous réagissons fortement contre cela et, sans entrer dans les détails, nous allons prendre des initiatives. Du reste, nous en avons déjà pris, notamment au Caire, avec mes homologues égyptien, chypriote, grec et italien, afin de définir une position commune sur cette zone », a-t-il dit.
Or, dans le même temps, Paris a une nouvelle fois assuré Nicosie de son soutien. En effet, la frégate légère furtive [FLF] Aconit, un temps engagée dans la mission européenne Irini, laquelle vise à faire appliquer l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye, a mis le cap vers la Méditerranée orientale pour rejoindre l’opération Chammal.
Arrivée dans cette région, l’Aconit a pris part à des manoeuvres navales organisées par le ministère chypriote de la Défense et impliquant les frégates Kanaris [Grèce] et Alpino [Italie]. Ces bâtiments ont évolué aux côtés des patrouilleurs rapides chypriotes Tsomakis, Georgiou et Ammochostos ainsi qu’avec le navire Ionnidis et deux hélicoptères.
Cet exercice, planifié par l’état-major de la Garde nationale chypriote en collaboration avec les états-majors des trois pays, s’est déroulé dans la zone maritime située au sud de Limassol, soit à proximité des zones 7 et 8 évoquées par M. Le Drian au Sénat. Selon Nicosie, l’une des thèmes de ces manoeuvres a porté sur la recherche et le sauvetage.
À l’issue de ces exercices multinationaux, le ministre chypriote de la Défense, Charalambos Petridis, a reçu les ambassadeurs de France, de Grèce et d’Italie pour les remercier de « l’intérêt de leurs pays pour la région de la Méditerranée orientale ainsi que pour leurs positions fermes concernant la ZEE de Chypre et le respect du droit de la mer. » Selon le compte-rendu qui en a été fait, les diplomates ont assuré que « l’excellente coopération à plusieurs niveaux qui s’est développée se poursuivra sans interruption et sera renforcée. »
La Marine nationale a déjà participé à au moins deux exercices organisés par Chypre, le dernier ayant mobilisé le groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Foch. Appelé « Talos », il avait consisté à tester et à entraîner la défense aérienne chypriote via des attaques simulées de Rafale M.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Ven 17 Juil - 16:06
Citation :
Incident de la frégate Courbet avec la marine turque : Washington dit partager les préoccupations françaises
par Laurent Lagneau · 17 juillet 2020
Le 14 juillet, Ankara a évoqué un échange téléphonique entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son homologue américain, Donald Trump, en affirmant que les deux hommes s’étaient mis d’accord « pour coopérer plus étroitement, en tant qu’alliés, […] afin de promouvoir une stabilité durable en Libye », pays déchiré entre deux factions rivales [le gouvernement d’union nationale de Tripoli et celui de Tobrouk, ndlr].
En Libye, la position des États-Unis est difficile à cerner, au point que, à un moment, il a été dit que l’administration Trump soutenait le maréchal Haftar, le chef de l’Armée nationale libyenne [ANL], qui relève des autorités de Tobrouk.
En effet, en avril 2019, et alors que l’ANL venait de lancer une offensive en direction de Tripoli, le chef de la Maison Blanche fit savoir que, à l’issue d’un entretien téléphonique, il « avait reconnu le rôle important » de l’homme fort de l’est libyen [du moins l’était-il à l’époque] dans « la lutte contre le terrorisme et dans la sécurisation des ressources pétrolières libyennes. »
« Les États-Unis n’ont pas retiré leur reconnaissance, ni révoqué leur soutien au GNA, mais il y a eu de facto des contacts au plus niveau avec Haftar », avait alors expliqué James Dorsey, un spécialiste du Moyen-Orient sollicité par l’AFP. « Aux yeux de Washington, Haftar répond à deux critères: il se positionne contre les islamistes et est soutenu par deux de ses alliés les plus proches dans la région : les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite », avait-il ajouté.
Depuis, la Turquie a accentué son appui au GNA, via l’envoi de combattants recrutés par les groupes rebelles syriens qu’elle soutient et la livraison d’armes. Cela a changé le rapport de force sur le terrain, ce qui s’est traduit par une succession de revers infligés à l’ANL, cette dernière étant par ailleurs soutenue par la Russie. Ce qui est régulièrement dénoncé par l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique.
Cela étant, pour faire respecter l’embargo sur les armes imposé à la Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union européenne a lancé l’opération navale Irini, avec l’objectif de surveiller et de contrôler le trafic maritime au large des côtes libyennes. D’où ses limites : elle n’est en effet pas en mesure de contrôler des cargaisons suspectes acheminées par les airs et/ou la voie terrestre. Et cela explique pourquoi elle est amenée à s’intéresser aux cargos faisant la navette entre la Turquie et le port libyen de Misrata.
Le 16 juillet, le secrétaire d’État américain adjoint pour le Moyen-Orient, David Schenker, s’en est justement pris à l’opération Irini, estimant que les Européens ne font porter des restrictions aux seules livraisons de matériel militaire turc. « Ils pourraient au moins, s’ils étaient sérieux, je crois, dénoncer toutes les parties au conflit quand elles violent l’embargo sur les armes », a-t-il dit, lors conférence organisée par le cercle de réflexion German Marshall Fund. « C’est regrettable. Ils pourraient faire beaucoup plus », a-t-il insisté.
En outre, le responsable américain a également estimé que les Européens pourraient « agir contre les mercenaires du groupe russe Wagner », lequel soutient l’ANL. « Ils ont peut-être peur de représailles de la part de la Russie », a-t-il avancé.
Cela étant, Irini n’est pas la seule opération navale en Méditerranée à veiller sur l’embargo sur les armes imposé la Libye. C’est en effet dans le cadre de l’opération Sea Guardian, de l’Otan, que, le 10 juin, la frégate française Courbet a tenté de contrôler le cargo Cirkin, alors escorté par trois navires turcs.
Ces derniers, ayant apparemment activité leurs codes d’identification « Otan » alors qu’ils n’étaient pas autorisés à le faire, ont empêché le contrôle du cargo, l’un d’eux, selon Paris, ayant même illuminé la frégate française avec son radar de conduite de tir à trois reprises. Une telle action ne peut qu’être considérée comme hostile étant donné qu’elle constitue la dernière étape avant l’ouverture du feu. Les responsables turcs ont réfuté toute action hostile et même accusé le Courbet d’avoir effectué une manoeuvre dangereuse.
Cette affaire a été portée devant l’Otan par Florence Parly, la ministre française des Armées. Le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, toujours soucieux de ménager la Turquie, a ensuite annoncé, par la force des choses, l’ouverture d’une enquête.
Seulement, « faute de moyens », cette dernière n’aurait « pas permis d’établir correctement les faits », selon Paris, qui, en conséquence, a suspendu sa participation à l’opération Sea Guardian. « Il ne nous paraît pas sain de maintenir des moyens dans une opération censée, parmi ses différentes tâches, contrôler l’embargo avec des alliés qui ne le respectent pas », a fait savoir le ministère des Armées.
À l’Otan, « j’ai été soutenue par beaucoup de mes homologues européens et je les en remercie. Nous sommes censés être une alliance. Un allié qui viole consciencieusement les règles que l’Alliance est censée faire respecter et tente de menacer ceux qui l’interrogent, ce n’est pas acceptable », a ensuite fait valoir Mme Parly, lors d’une audition au Parlement européen.
Jusqu’à présent, les États-Unis étaient restés muets sur cet incident entre la frégate française et la marine turque. Mais, a priori, Washington a pris le parti de la France dans cette affaire. C’est, du moins, ce qu’a laissé entendre Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump.
« Entre alliés de l’Otan, on ne doit pas activer des radars de contrôle de tir les uns contre les autres. Ce n’est pas bien », a dit M. O’Brien à des journalistes, lors d’un passage à Paris, et dont les propos ont été rapportés par l’Associated Press. « Nous partageons largement les préoccupations françaises. […] Nous les prenons très au sérieux », a-t-il ajouté, soulignant qu’il y avait toutefois deux versions contradictoires de l’incident.
Enfin, M. O’Brien a également indiqué que Donald Trump était disposé à s’impliquer dans ce dossier afin de « désamorcer les tensions » entre Paris et Ankara, grâce à ses « relations personnels avec Recep Tayyip Erdogan et le président Macron ».
[*] « very sympathetic », ce qui peut se traduire par « très solidaires », selon le dictionnaire Oxford anglais/français.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 22 Juil - 17:03
Citation :
La marine grecque a été mise en alerte après des mouvements de navires turcs en mer Égée
par Laurent Lagneau · 22 juillet 2020
Les protestations de l’Union européenne ainsi que les menaces de renforcer les sanctions à son égard n’y font rien : la Turquie continue ses forages gaziers dans la zone économique exclusive de la République de Chypre tout en entravant ceux conduits grâce à des autorisations délivrées par Nicosie. Et cela conformément, a priori, au concept de « Patrie bleue », c’est à dire un programme politico-militaire consistant à défendre avec agressivité les frontières maritimes turques, que ce soit en mer Noire, en mer Egée et en Méditerranée orientale.
La question de l’exploitation gazière au large de Chypre est liée avec la Libye. En novembre 2019, avec le gouvernement d’entente nationale de Tripoli [GNA], Ankara a en effet signé un protocole d’accord lui permettant d’étendre son plateau continental et, donc, d’appuyer des revendications territoriales en Méditerranée orientale, aux dépens de Nicosie, d’Athènes et du Caire.
« L’enjeu central pour la Turquie est de revendiquer une vaste zone économique exclusive en Méditerranée orientale » explique Ryan Gingeras, spécialiste de la Turquie et professeur au sein du département des affaires de sécurité nationale à la Naval Postgraduate School, dans les colonnes du quotidien libanais L’Orient-Le jour. « Ankara vise à tester les limites de l’acceptation par la région de ses intérêts territoriaux en Méditerranée. Pour le moment, il n’a eu affaire qu’à une opposition limitée », constate-t-il.
De passage à Athènes, le 21 juillet, Heiko Maas, le chef de la diplomatie allemande, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, a estimé qu’il était important de « mener un dialogue » avec la Turquie, qui reste « stratégiquement important au sein de l’Otan et sur la question migratoire ». Pour autant, a-t-il continué, les relations entre l’UE et Ankara ne pourront s’améliorer que si la partie turque « abandonne ses provocations en Méditerranée orientale. »
« Concernant les forages de la Turquie en Méditerranée orientale, nous avons une position claire, le droit international doit être respecté », a dit M. Maas, lors d’une conférence de presse donnée au côté de Nikos Dendias, son homologue grec. Et d’ajouter que Berlin attend que les forages turcs d’exploration gazière cessent et qu' »aucun autre ne soit entrepris ».
Seulement, la Turquie n’en a cure. Quelques heures après la déclaration du ministre allemand, Athènes a indiqué voir effectué une « démarche de protestation » auprès d’Ankara, qui venait d’annoncer des « explorations dans une partie du plateau continental grec », en particulier dans le sud-est de la mer Egée, avec l’envoi notamment de la frégate Oruç Reis. Ce qui, pour les responsables grec, constitue une « escalade de la tension dans la région. »
« Nous appelons la Turquie à arrêter ses activités illégales qui violent nos droits souverains et sapent la paix et la sécurité dans la région », a fait valoir un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères.
Ce 22 juillet, la tension est montée d’un cran. Selon un officier grec cité par l’AFP, la marine grecque a été mise en alerte ainsi qu’en « préparatifs renforcés ». Et des « unités ont été déployées depuis hier [21/07] dans le sud et le sud-est de la mer Egée. […] Elles sont prêtes à répondre à toute activité » turque.
En outre, la marine grecque a appelé ses navires à ignorer les restrictions de navigation décrétées par la Turquie dans le secteur concerné. Selon Ankara, ce dernier se trouve « entièrement sur le plateau continental turc tel que déclaré aux Nations unies ». Et de contester que l’ile grecque de Kastellorizo, « large de 10 km2, à 2 km seulement d’Anatolie [en Turquie] et à 580 km du continent grec, puisse générer un plateau continental de 40.000 km2. »
Par ailleurs, ces dernier développements surviennent alors que l’Otan participe aux manoeuvres navales Sea Breeze 2020 en mer Noire, via le Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG2]. Initialement, la France devait y participer, avec le Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] Var, avec les pays riverains [dont la Turquie] et les États-Unis… Mais finalement, ce n’est pas le cas, même si le navire français est sur zone depuis le 18 juillet. Et cela en raison de la décision de Paris de désengager les moyens de la Marine nationale de l’opération Sea Guardian [de l’Otan], après l’incident ayant opposé la frégate Courbet à la marine turque [le TCG Oruç Reis, en l’occurrence].
messages : 25569 Inscrit le : 31/03/2008 Localisation : Pau-Marrakech Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 22 Juil - 17:52
Les grecs ont des îles juste en face de la Turquie ( centaine de mettre) et s’approprie le plateau continental Anatolien! Les turcs sont dans leur plein droit.
On est en plein délire mais les européens se taisent !
La situation est très similaire à la nôtre avec l’Espagne.
_________________ Sois généreux avec nous, Ô toi Dieu et donne nous la Victoire
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Invité Invité
Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mer 22 Juil - 18:04
La France est la plus virulente contre la.turquie' un scénario a la crise de suez pour titiller la Turquie n est pas écarter,
Les proxy ne manque pas chypre Sud, Grèce, Egypte, haftar...
jf16 General de Division
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 23 Juil - 16:35
Citation :
Le président Macron dénonce les violation des espaces maritimes grecs et chypriotes par la Turquie
par Laurent Lagneau · 23 juillet 2020
Depuis le 22 juillet, la Grèce a mis ses forces navale en état d’alerte après l’annonce par la Turquie de l’envoi de navires en mer Égée, précisément dans les environs de l’île grecque de Kastellorizo, située à seulement 7 km de la ville turque de Kaş, pour des activités de prospection gazière et pétrolière.
Dans un communiqué publié pour contester les protestations émises par Athènes, le ministre turc des Affaires étrangères a fait valoir que l’argument selon lequel une île de 10 kilomètres carrés [Kastellorizo, ndlr], située à seulement 2 kilomètres de l’Anatolie et à 580 kilomètres de la Grèce puisse générer un plateau continental de 40.000 kilomètres carrés n’est ni rationnel ni conforme au droit international. »
Cela étant, la Turquie envoie également régulièrement des navires de prospection dans la zone économique exclusive de la République de Chypre, affirmant agir pour défendre les intérêts de la République turque de Chypre Nord [RTCN].
« D’une part, la Turquie ne reconnaît pas la convention de Montego Bay sur le droit de la mer alors que tous les pays de l’Union européenne l’ont fait. D’autre part, la Turquie a un accord avec le gouvernement d’entente nationale de Libye, dont la légitimité internationale est relative, sur la délimitation des frontières maritimes. Par conséquent, la République de Chypre et la Grèce sont inquiètes », a récemment résumé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, devant les sénateurs. Et d’ajouter : « Turquie a réalisé des forages en mer, au sud de Chypre, dans les zones 7 et 8, qu’elle considère comme relevant de son domaine économique maritime, et elle a annoncé des forages au large de la Crète, en violation du droit international maritime. »
Recevant à l’Élysée, ce 23 juillet, Nicos Anastasiades, son homologue chypriote, le président Macron s’en est une nouvelle fois pris à la Turquie, dénonçant ses violations répétées de la souveraineté de la Grèce et de Chypre.
« Je veux une nouvelle fois redire la pleine solidarité de la France avec Chypre mais également avec la Grèce face aux violations de leur souveraineté par la Turquie. Il n’est pas acceptable que l’espace maritime d’un État membre de notre union soit violé ou menacé. Ceux qui y contribuent doivent être sanctionnés », a en effet déclaré Emmanuel Macron.
Comme il l’avait déjà fait lors de son discours prononcé à l’Hôtel de Brienne, à la veille des cérémonies du 14-Juillet, le président français a souligné que, en Méditerranée orientale, les questions de sécurité ainsi que celles relatives à l’énergie sont « l’enjeu de luttes de puissance, en particulier de la Turquie et de la Russie, qui s’affirment de plus en plus et face auxquelles l’Union européenne pèse encore trop peu ».
Pour M. Anastasiades, il « y a une vide de la part de l’Europe » en Méditerranée orientale. Mais, a-t-il ajouté, les « initiatives » françaises « sont une lueur d’espoir » qui « peuvent permettre que la Méditerranée ne soit pas sous le contrôle de la Turquie ou d’un autre pays. »
Ces derniers mois, la France a pris part à des exercices militaires organisés par la Grèce et Chypre, le dernier en date ayant eu lieu début juillet, au large des côtes chypriotes, avec la frégate Aconit. En outre, le porte-avions Charles de Gaulle a été envoyé en Méditerranée orientale avec son escorte et, plus généralement, la Marine nationale y assure une présence continue dans le cadre de l’opération Chammal.
Cela étant, la situation dans cette région est liée, d’une certaine manière, à celle de la Libye, où la Turquie soutient militairement le gouvernement d’entente national libyen [GNA] face à celui installé à Tobrouk. L’accord sur ses frontières maritimes que M. Le Drian a évoqué devant les sénateurs lui permet d’étendre son plateau continental, et donc d’appuyer ses revendications territoriales. Ce qui explique son implication dans le conflit libyen. Mais elle n’est pas la seule : les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Russie, pour ce citer que ces trois là, sont aux côtés du rival du GNA.
« Nous ne pouvons pas laisser là aussi les puissances étrangères, quelles qu’elles soient, violer l’embargo sur les armes », a encore répété M. Macron en évoquant la Libye. Et de rappeler la mise en oeuvre nécessaire de sanctions « pour obtenir un cessez-le-feu et enclencher une dynamique réelle vers une résolution politique du conflit libyen ».
Pour autant, les appels à l’arrêt des ingérences étrangères en Libye restent sans effet. « Notre pays continuera de se tenir aux côtés du peuple libyen contre toute forme de tyrannie et n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires », a assuré le gouvernement turc, le 22 juillet, en évoquant son soutien au GNA, et alors qu’une intervention militaire égyptienne se profile.
Quoi qu’il en soit, pour M. Macron, « l’Europe doit entreprendre une réflexion approfondie sur les sujets de sécurité en Méditerranée. » Aussi, a-t-il annoncé, « à la fin du mois d’août ou au début du mois de septembre », la France va accueillir un sommet réunissant les pays du Med7, c’est à dire ceux du sud de l’Union européenne [France, Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Malte et Chypre] pour évoquer ces questions.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 23 Juil - 19:24
Citation :
La Turquie met en échec la tentative grecque de limiter ses activités en Méditerranée orientale
- La Grèce cherche à étendre son plateau continental sur des milliers de miles nautiques en utilisant de minuscules îlots comme prétexte.
Mourad Belhaj | 23.07.2020
Ankara
AA / Ankara / Nazli Yuzbasioglu
La Turquie a contesté les projets de la Grèce visant à étendre son plateau continental par le biais de petits îlots situés en Mer Égée et à limiter les activités de la Turquie à la seule péninsule anatolienne en Méditerranée orientale.
Dans le cadre de ses activités d'exploration pétrolière, la Turquie a annoncé de nouvelles opérations de prospection sismique en Méditerranée orientale, via le NAVTEX (Télex de navigation), à partir du 21 juillet 2020.
Prenant comme prétexte un petit îlot situé à quelques kilomètres de la côte turque, le ministère grec des affaires étrangères a affirmé que le navire de forage turc, Oruc Reis, avait pénétré sur son plateau continental en Méditerranée orientale.
La position grecque repose sur son acception en matière de droit de la mer, selon laquelle les îlots sont considérés comme "continentaux", mais cette conception est en contradiction avec les dispositions du droit international.
Le principe d'équidistance ne trouve aucun fondement en droit international en matière de délimitation des zones économiques exclusives (ZEE) et des plateaux continentaux.
La règle fondamentale du droit international et de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer est fondée sur le principe de la répartition égale. Ce principe permet aux îles d'avoir une surface relativement moins étendue de plateau continental et de ZEE, en fait, les îles peuvent même être complètement contournées. À ce stade, de multiples facteurs sont pris en considération, tels que la taille et l'emplacement de ces territoires, ainsi que leur distance par rapport au continent.
Par ailleurs, la zone maritime que le navire turc est censé explorer se trouve dans les limites du plateau continental déclaré à l'ONU par les autorités d'Ankara et des concessions accordées à la Turkish Petroleum Corporation (TPAO) en 2012.
- Principe d'équité
Un autre bâtiment de prospection sismique turc - le Barbaros Hayrettin Pasa - avait déjà mené des activités dans ce même territoire.
Le gouvernement turc a rejeté la position grecque affirmant que l'île -- Meis -- située à environ 2 kilomètres de la côte turque et 580 km de la côte grecque - représente 40 000 kilomètres carrés de plateau continental.
Ankara estime que l'approche grecque est loin d’être conforme au droit international et encore moins au bon sens.
Hakan Karan, professeur à la faculté de droit de l'université d'Ankara, a déclaré que la distance des îles par rapport au continent et leur proximité avec d'autres pays constitue le principal aspect de ces situations particulières.
S'agissant des îles éloignées du continent et proches d'autres pays, il a affirmé que le droit international n'autorise pas, ou presque pas, les pays à définir des frontières maritimes.
Et de poursuivre que l'île de Meis illustre parfaitement ce problème, car les revendications de la Grèce en matière de délimitation des frontières constituent un manquement au principe d'équité.
"Une île de moins de 12 kilomètres carrés de superficie, située à deux kilomètres de la Turquie et à 580 kilomètres de la Grèce ne peut pas prétendre à être dotée d'un plateau continental ou d'une ZEE", a-t-il déclaré.
Hakan Karan a par ailleurs souligné qu'il y avait un précédent en la matière. La Cour internationale de justice (CIJ) ayant récemment statué sur le différend entre la Roumanie et l'Ukraine au sujet de la frontière maritime, déclarant que l'île aux Serpents - qui appartient à l'Ukraine mais est plus proche de la Roumanie - ne pouvait être prise en compte dans le cadre de la délimitation du plateau continental.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Mar 28 Juil - 15:21
Citation :
Hydrocarbures : Ankara suspend des recherches critiquées par Athènes
Istanbul, 28 juil 2020 (AFP) -
La Turquie a annoncé mardi qu'elle avait mis sur pause un projet d'exploration d'hydrocarbures dans une zone disputée de la Méditerranée orientale, un geste qui vise à apaiser les vives tensions avec Athènes.
La semaine dernière, Ankara avait annoncé que le navire de recherche sismique Oruç Reis devait se positionner à proximité de l'île grecque de Kastellorizo (Meis, en turc) située près des côtes turques.
"Notre président a déclaré que tant que les négociations sont en cours, nous allons attendre quelque temps afin d'adopter une attitude constructive", a déclaré mardi le porte-parole de Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin.
"La Grèce est un pays voisin important pour nous (...). Nous sommes prêts à discuter avec la Grèce", a-t-il ajouté dans un entretien avec la chaîne d'information CNN-Türk.
Ces déclarations interviennent à un moment où la tension est montée d'un cran en Méditerranée orientale la semaine dernière, Athènes ayant même déployé des navires de guerre en mer Egée.
Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a "salué" la décision turque.
"C'est une avancée vers une désescalade (...). Soyons clairs, nos différends concernent la délimitation du plateau continental et des zones exclusives maritimes", a-t-il ajouté dans des déclarations à la presse à l'occasion d'une visite de son homologue espagnole Arancha Gonzalez Lay, qui s'était rendue la veille à Ankara.
"La Grèce est toujours prête au dialogue mais pas sous la menace", a-t-il assuré.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains, comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël.
Les Turcs ont multiplié les forages exploratoires au large de Chypre, s'attirant les foudres de la plupart des pays de la région et de l'Union européenne qui dénoncent des activités "illégales".
Pour tenter d'appuyer ses revendications, Ankara a signé l'an dernier un accord maritime controversé avec le gouvernement de Tripoli qui élargit son territoire maritime en Méditerranée orientale.
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a dénoncé la "violation" des souverainetés grecque et chypriote par la Turquie en Méditerranée orientale, appelant à sanctionner Ankara.
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Sujet: Re: Tensions en Méditerranée Orientale Jeu 30 Juil - 19:06
Citation :
La Turquie critique la décision de l'ONU sur la force de maintien de la paix à Chypre
- "Il est contraire aux règles et principes des Nations unies que le consentement de la partie chypriote turque pour la présence de l'UNFICYP sur l'île n'ait pas été sollicité une fois de plus", a déclaré le ministère turc des AE
Nur Asena Gülsoy | 30.07.2020
Ankara
AA – Ankara
La Turquie a critiqué la décision du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) de prolonger le mandat de la force de maintien de la paix sur l'île de Chypre (UNFICYP) sans le consentement de la partie chypriote turque.
Le ministère turc des Affaires étrangères a rappelé, dans un communiqué, que la résolution 2537 (2020) du Conseil de sécurité sur la prorogation du mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre pour une période de six mois a été adoptée le 28 juillet.
"Il est contraire aux règles et principes des Nations unies que le consentement de la partie chypriote turque pour la présence de l'UNFICYP sur l'île n'ait pas été sollicité une fois de plus, lit-on dans le communiqué. En fait, l'UNFICYP devrait finaliser un arrangement juridique avec les autorités chypriotes turques concernant sa présence sur l'île."
Le ministère regrette en outre le fait que "le Conseil, tout en appelant à la coopération entre les deux parties sur l'île, ferme les yeux sur le partage équitable des ressources en hydrocarbures comme l'un des domaines de coopération".
"Les questions concernant la Méditerranée orientale peuvent être résolues grâce à la coopération qui doit être établie entre la partie chypriote turque et la partie chypriote grecque sur les ressources en hydrocarbures en tant que copropriétaires de l'île", a noté le ministère.
Le communiqué fait référence au dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU sur l'UNFICYP, selon lequel "le principal obstacle à l'établissement d'une coopération efficace entre les deux parties est l’inquiétude de la partie chypriote grecque de reconnaître, en d'autres termes, d'accepter la partie chypriote turque comme partenaire égal".
"Cette mentalité de la partie chypriote grecque est la raison de l'échec des efforts déployés depuis plus de cinquante ans pour parvenir à un règlement sur l'île. Le langage utilisé une fois de plus dans la résolution du Conseil, qui contient des préjugés pour le règlement de la question chypriote, encourage malheureusement la partie chypriote grecque à maintenir sa position intransigeante", a conclu le communiqué.
En 1974, à la suite d'un coup d'État visant à l'annexion de Chypre par la Grèce, Ankara a dû intervenir en tant que puissance garante selon les traités internationaux. En 1983, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été fondée.
Les décennies qui ont suivi ont vu plusieurs tentatives pour résoudre le différend chypriote, qui se sont toutes soldées par un échec. La dernière, organisé avec la participation des pays garants - Turquie, Grèce et Royaume-Uni - s'est achevée en 2017 en Suisse (Crans-Montana).
La Force de maintien de la paix des Nations Unies à Chypre a été créée sous l'égide du CSNU en 1964 pour éviter un affrontement entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs.
La présence de la force sur l'île a été remise en question par la partie turque, en raison de son approche politique et partiale.