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Sujet: Actualités du Sahara Marocain Jeu 17 Déc - 18:24
Rappel du premier message :
Finalement, la GB eu égard a la situation de Gibraltar, a tout intérêt à suivre les USA. Parce qu'un Maroc liberé de son conflit sur le Sahara (du sud) pourra regarder l'Espagne droit dans les yeux concernant les deux villes du nord. Et plus le Maroc mettra la pression sur les espagnols sur Sebta et Melilia, moins ces derniers seront à l'aise pour revendiquer Gibraltar.
_________________ Le Maghrib tout entier (al-Maġhrib al-aqsá bi-jumlati-hi) s’est mis en mouvement, le fond des vallées s’est rempli, les pentes ont déversé le tumulte de ce torrent impétueux. @ Abd Al Mu'min, 1158.
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Shugan188 Modérateur
messages : 5668 Inscrit le : 12/05/2015 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
Isabelle Werenfels est chercheuse associée, spécialiste du Maghreb à l'Institut allemand (SWP - Stiftung Wissenschaft und Politik), l'un des Think-Tank majeurs d'Allemagne qui travaille pour le Bundestag et le gouvernement fédéral sur les questions de politique étrangère et de sécurité...
Les 'experts' de ce think-tank dictent presque la politique étrangère de l'Allemagne....
Le fiel ci-dessous.... on peut dire que c'est presque la position officielle de l'Allemagne.....
Spoiler:
Spiegel a écrit:
Trump und der Westsahara-Konflikt
»Es war pure Verzweiflung«
Traduction Google
Trump et le conflit du Sahara occidental
"C'était un pur désespoir"
Les armes sont restées silencieuses au Sahara occidental pendant 30 ans. Maintenant que le conflit entre le Maroc et les Sahraouis a repris, Donald Trump l'aggrave encore. Isabelle Werenfels, spécialiste du Moyen-Orient, explique pourquoi.
SPIEGEL: Le 10 décembre, le président Donald Trump a renversé 45 ans de politique américaine pour l'Afrique et a déclaré que les États-Unis reconnaîtraient la revendication du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental. Trump a également annoncé que le Maroc normaliserait ses relations avec Israël en retour. Qu'est-ce que cela signifie pour le conflit au Sahara occidental?
Werenfels : Le processus onusien, dans le cadre duquel une solution au conflit a été recherchée jusqu'à présent, perdrait de sa pertinence ou deviendrait totalement hors de propos - si la décision américaine était confirmée par le nouveau président Joe Biden. À l'origine, le processus de l'ONU envisageait un référendum sur l'indépendance. Le Maroc a réussi à bloquer cela depuis 1991. Depuis lors, il y a eu des négociations répétées dans lesquelles les parties ne se sont pas rapprochées. Les Sahraouis, premiers habitants du Sahara Occidental, ne s'écartent pas de leur revendication d'indépendance, les Marocains n'offrent que l'autonomie. Maintenant, avec les États-Unis, il y a un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU qui dit: "Nous nous sommes rangés du côté du Maroc".
SPIEGEL : Quelles sont les racines de ce conflit?
Werenfels : Dans le processus de décolonisation. L'Espagne s'est retirée en 1975, puis, en bref, le Maroc a envahi le territoire. Depuis lors, la politique interne s'est également beaucoup poursuivie au Maroc avec la question de l'intégrité territoriale. Et un regard sur la carte montre également que le Sahara occidental, qui est occupé par le Maroc, constitue une partie importante du Maroc.
SPIEGEL : Mais ce n'est pas seulement une question de politique intérieure?
Werenfels : Les ressources jouent également un rôle, le phosphate et la pêche au large. Grâce à l'occupation du Sahara occidental, le Maroc a également un accès direct à la Mauritanie. Et avec lui en Afrique de l'Ouest par voie terrestre.
Avec les États-Unis, un pouvoir de veto de l'ONU prend le parti du Maroc
SPIEGEL : Mais que signifie réellement la reconnaissance des revendications du Maroc? En 1975, la Cour internationale de justice a statué que le Sahara occidental appartenait aux Sahraouis. La Cour européenne de justice l'a récemment confirmé. L'attitude des États-Unis ne change pas le droit international.
Werenfels : Non, mais les faits sont créés sur place. Et pendant environ un an et demi, systématiquement par d'autres pays également. 16 pays ont ouvert des consulats généraux ou consulats sur le territoire occupé par le Maroc. D'autres ont annoncé cette décision, y compris les États-Unis. Ce sont bien entendu des faits sur le terrain qui codifient le statu quo marocain. Mais ne sont pas opportuns pour une solution. Car il y a aussi la partie du Sahara Occidental qui n'est pas contrôlée par le Maroc.
SPIEGEL : Le Maroc adopte une approche similaire à l'égard d'Israël en Cisjordanie. Le pays a continué à être installé jusqu'à présent, les Marocains représentent le plus grand groupe de population au Sahara Occidental. Dans ces conditions, peut-il encore y avoir indépendance ou même référendum?
Werenfels : C'est un vrai parallèle. Et la question du référendum se pose effectivement. Le Maroc s'est imposé et a finalement empêché toutes les solutions politiques avec un succès relatif au fil des ans.
SPIEGEL : L'Algérie voisine joue également un rôle majeur dans l'attitude du Maroc.
Werenfels : Dès le départ, les Algériens se sont rangés du côté du Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui. Après leur propre indépendance, les Algériens ont été de grands partisans d'autres mouvements indépendantistes en Afrique subsaharienne. Les relations entre l'Algérie et le Maroc sont tendues depuis des décennies. Récemment, il y a eu une grande rivalité pour l'influence politique et les relations économiques en Afrique subsaharienne et pour les revendications régionales au pouvoir.
SPIEGEL : C'est donc aussi une question d'intérêts géopolitiques?
Werenfels : Dans le passé, l'Algérie avait du prestige et de l'influence sur le continent africain, mais le pays l'a perdu depuis longtemps. A l'inverse, les Marocains ont fortement accru leur influence. En Afrique de l'Ouest, ils sont désormais le plus gros investisseur continental. Ils sont de plus en plus présents en Afrique centrale et en Afrique de l'Est et font partie de leurs institutions depuis leur adhésion à l'Union africaine en 2017. Cela a créé une autre zone de friction entre les États.
Pas de perspective pour le mouvement indépendantiste Polisario
SPIEGEL : Le Front Polisario a annoncé rompre le cessez-le-feu le 14 novembre, pourquoi?
Werenfels : C'était un pur désespoir car le climat international a changé au détriment du Front Polisario. Cela se voit le plus clairement lors de l’ouverture des consulats au Sahara occidental, occupé par le Maroc. Depuis que le président fédéral Köhler a démissionné de son poste d'envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental en 2019, il n'y a eu aucun processus politique et aucune perspective pour les Sahraouis. Et la France déclare à plusieurs reprises qu'elle voit la solution dans le plan d'autonomie présenté par le Maroc en 2006. Tout est allé contre le Front Polisario et l'indépendance.
SPIEGEL : À quoi ressemble ce plan d' autonomie?
Werenfels : Les Sahraouis ont leur propre parlement et leur propre gouvernement, mais la politique étrangère et de défense est déterminée par le Maroc. Le roi serait chef de l'Etat et la loi marocaine s'appliquerait. Cependant, les problèmes de ressources restent vagues dans le plan. Ce serait une autonomie relativement étendue, mais les sahraouis la rejettent.
SPIEGEL : Le conflit pourrait-il s'aggraver davantage, même grâce à une intervention active de l'Algérie?
Werenfels: Il est très peu probable que le Front Polisario puisse nuire militairement aux Marocains. Il est peu probable que l'Algérie fournisse un soutien militaire au Front Polisario. Je suppose que l'Algérie ne veut pas de guerre.
SPIEGEL : Le Maroc a lié à plusieurs reprises le Front Polisario avec l'EI, al-Qaïda et le Hezbollah afin d'obtenir le soutien de l'Occident. Ces affirmations sont sans fondement. Mais y a-t-il un risque que les groupes radicaux les plus frustrants opérant au Sahel deviennent plus attractifs pour certains Sahraouis?
Werenfels : Jusqu'à présent, je pense que c'est principalement de la propagande marocaine - mais cela ne peut pas être complètement exclu à l'avenir. Le manque de perspectives et la frustration sont énormes, surtout chez la jeune génération. Le fait que le soutien à l'indépendance des Sahraouis ne soit pas particulièrement fort dans certains États européens, j'attribuerais notamment la crainte qu'un petit État nouveau au Sahel ne soit pas stable ou viable.
SPIEGEL : Comment les choses vont-elles se passer d'ici?
Werenfels : Le ballon est maintenant dans la moitié de terrain de Biden. Et puis se pose la question de savoir dans quelle mesure le Maroc et les organisations israéliennes peuvent réussir à faire pression aux USA. Mais John Bolton a déjà parlé d'une grosse erreur de l'administration Trump. Un scénario probable est que Biden tentera intensivement de relancer le processus de l'ONU et de faire avancer la solution d'autonomie. Un retrait de la reconnaissance, en revanche, mettrait en péril l'accord avec Israël, qui est très controversé au Maroc. Je doute que Biden risquera cela.
Les propos de cette dame sont scandaleux, elle reprend le lexique ennemie mot pour mot.
Je doute de son indépendance !!
C est la meme qui a produit le papier posté par Adam sur la compétition Inter maghrébin sur l Afrique sub saharien .Elle ne cache pas son penchant Bio de son compte twitter
Citation :
Works on the #Maghreb @SWP_MEA Has a very weak spot for #Algeria Retweets not necessarily endorsement
https://mobile.twitter.com/iswerenfelsi
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Antou 2eme classe
messages : 44 Inscrit le : 13/12/2020 Localisation : Paris Nationalité :
Oui, mais nous à priori droit à un point de presse diffusé live suite à la réunion huit clos. http://webtv.un.org/live-now/watch/security-council-media-stakeout-1-approx.-430pm-western-sahara/5689257354001
Ce que disent et pensent les allemands on s'en fout un peu, ce n'est ni eux qui décident, ni eux qui influencent.
Le centre de gravité du monde est entrain de bouger vers l'Asie, ce continent va représenter les 3/4 de l'économie mondial dans l'avenir. C'est avec ces pays qu'il faut envisager l'avenir Mais en attendant attirer les IDE, et les délocalisations européennes est important pour nous faire monter en compétence, en 10 ans nous avons acquis énormément de savoir faire dans des domaines de pointes,
Quand à la diplomatie, l'Europe est complètement dépassé, elle ne joue plus aucun rôle sur l'échiquier mondial, on l'a bien vu en HK, Moyen orient, Lybie, etc...
Les trois pays qui sont important pour nous sont l'Espagne, la France et la GB. Ce sont ces trois pays qu'il faut travailler au corps à corps. Si on arrive a faire basculer la GB ce serait une énorme victoire quand on sait que les british ont toujours été trouble sur ce dossier avec des contrats secrets avec le polizario.
Pour l'Egypte c'est la boucle qui sera bouclé, ce pays qui était la base du panarabisme et le mentor de l'idéologie du régime algérien, toutes ces idées de ta9rir al massir, na7no ma3a ta7rir cho3ob et le 1 millions et de martyrs viennent de la propagande égyptienne nasserienne. Voir ce pays basculer c'est équivalent à l'ouverture d'un mcdo sur la place rouge.
Shugan188 Modérateur
messages : 5668 Inscrit le : 12/05/2015 Localisation : Maroc Nationalité : Médailles de mérite :
The EU must speed up its Southern Neighbourhood strategy
A Union that protects must be pragmatic in its Southern Neighbourhood – starting from the Sahara and placing security and counterterrorism at the centre of its thinking for the region, writes Mario Mauro.
Mario Mauro is a former Defence Minister of Italy and promoter of the Mare Nostrum operation in the Mediterranean.
This week marks the 10th anniversary of the Arab Springs and 25 years since the beginning of the Barcelona Declaration that gave birth to the Union for the Mediterranean. The world is very different now.
Those promises for the EU’s Southern Neighbourhood were not kept. Countries from Libya to Egypt or Syria cause headaches for European diplomats rather than inspiring hope. Turkey showed it has a special relation with Russia and its own plans for the Mediterranean.
The EU will be reviewing its Southern Neighbourhood strategy next year, but the region is changing much faster and everyone looks at the US for answers. The Union should take a pragmatic look at the Mare Nostrum and ensure it has a seat at the table, placing security and counterterrorism at the centre of its thinking for the region.
Security – or the lack thereof – was a defining element of the Mediterranean in 2020. Turkey is asserting itself in the Eastern Mediterranean and beyond, where it is forging alliances that some see as a neo-Ottoman strategy.
Conversely, the EU seemed powerless time and time again on Libya, Syria and other regional crises, too caught up with trying to manage refugee flows stemming from those situations to keep “populist” parties at bay. With sanctions against Turkey still in the making, the EU seems on the back foot.
The EU was also caught like a sitting duck by outgoing President Trump, when he announced a US-brokered Israel-Morocco agreement to normalise relations and recognised Rabat’s sovereignty over the former Spanish colony of Western Sahara.
Enough has been written on the former and the Abraham accords, notably by other members of my political family, whose analysis I share: they out-manoeuvred our slow and inconclusive EU diplomacy. But if the accords can help dialogue and stability in the MENA region, they should be given a chance rather than be judged for the sins of their father.
Recognition of Moroccan claims over Western Sahara is seen as a Trumpian provocation against the UN and an international law hot potato for incoming president Joe Biden, but it could also be a wakeup call for Europe.
Now that Trump has stirred the waters, there are crucial security aspects that can no longer be ignored and must be considered together with the legal elements of the situation.
If European citizens asked EU policymakers “what is our plan?”, the EU and its Member States would answer that we support the UN-led peace process in Western Sahara, as we have for 40 years.
For all that time, the peace process has been stalled, waiting for a referendum of self-determination that never came.
This is despite a ceasefire agreement which has held since 1991, with the exception of recent skirmishes at the border with Mauritania prompting the armed group Polisario to “declare war” and the Chair of the European Parliament Western Sahara intergroup to resign.
That legal impasse started ten years before 9/11. The region has since changed dramatically.
The Sahel has become home to countless Islamic terrorist cells, active in the area between Mali, Mauritania, Algeria and Libya and tied to Al-Qaeda and the Islamic State.
In the midst of it, Western Sahara – a desert twice the size of England with fewer people than Luxembourg – increasingly became a delicate region, surrounded by countries with the most youth and hit hardest by unemployment, right in the middle of the migration route from sub-Saharan Africa to Europe.
In the meantime, the UN Security Council started admitting that a solution to the impasse must be based on realism, pragmatism and feasibility.
The act comes with arms contracts reinforcing a strategic alliance that Europe, even more than the US, desperately needs in the region. It may also support the moderate approach to Islam that Morocco has long been marshalling, based on religious dialogue – including with Jewish communities – and openness.
The Western Sahara concession may be what the more hard-line Islamic party of the Moroccan government coalition needs to swallow the Abraham Accords, especially in an election year. In turn, it may secure the last beacon of stability in the Maghreb, and one of the few in Africa, on which Europe can count.
What does Europe think about it? Strategically, it is not clear. Pragmatically, it could use a more moderate, institutional Islam to have a chance in the region, as well as a reliable partner to the south and as a bridge to the African continent – not only to manage migration but also to fight terrorism and counter-radicalisation.
The latest attacks in France and Vienna were only a reminder of how intertwined the two issues are.
If, as HR/VP Borrell said, the EU is serious about becoming a player instead of being a playing field, it needs a plan. This has been said countless times about China, and it can only be truer for a country that is 14 km from its borders.
The EU does not need to disown the UN or side with Trump, but it should not be blinded by ideology either. It should consider real, concrete security and stability aspects when applying its values.
The EU has been granting preferential tariffs to Western Sahara through its agreement with Morocco, helping the socio-economic development of the local populations. So, when the time comes it should have its priorities straight, based on its strategic interests of security, stability and development in its neighbourhood – judging acts for their effect, not only their signature.
Several questions remain: What is the EU role, if any, in Africa and its Southern Neighbourhood? Will the EU encourage a more moderate political Islam than that of Turkey or Saudi Arabia, and recognise its strategic value for its own security? And more importantly, when it will have to square international law and security : will it keep being chosen, or will it finally choose?
Je pense qu'on est entrain d'oublier qu'après l'annonce des US concernant notre souveraineté sur la totalité de notre Sahara, la pression aujourd'hui n'est plus du côté du Maroc, mais plutôt du côté de l'Est et de l'UE.
Tous leurs articles et tous leurs "experts" appelés à la rescousse pour limiter notre enthousiasme (à nous les marocains, et par là je parle de nos dirigeants), toute cette frénésie qui s'est emparée de nos ennemis et de certains de nos "alliés" traduit l'énorme état de panique qu'ils sont entrain de vivre, plus ils réalisent l'ampleur de la quenelle (Copyright Ssi Fahed), plus ils crient à tue tête et aux quatre vents. Ceci n'altérera pourtant rien à la réalité : le dossier a changé de statut (et de stature), et on est plus que jamais en position de force. Cette force vient d'une idée de génie qui s'appelle un accord tripartite : Nous avons signé un contrat avec le plus gros rouleau compresseur du lobbying au monde : Israël. Ni l'Allemagne, ni la France, ni aucun autre pays ne pourra et surtout ne voudra se les mettre à dos. Donc on regarde devant nous et on avance avec sérénité et confiance, en 10 ans nous avons complétement renverser une situation qui nous été totalement défavorable (voir hostile), je vous laisse imaginer incha Allah ce que le dossier deviendra dans les 10 prochaines années.
Les nôtres travaillent en silence et sans remous inutiles, jusqu'à ce que le résultat explose à la face de ceux qui cherchent à nous nuire, que ce soit parmi nos ennemis comme parmi nos "alliés". Vous savez quel est leur principal soucis aujourd'hui? C'est tout simplement d'essayer de deviner notre prochain move sur cet échiquier qu'ils croyaient maitriser et qui est devenu pour eux un vrai casse tête chinois.
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RED BISHOP Modérateur
messages : 12305 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:19
Je viens d'écouter le représentant sud africain. Déjà il ne parle plus de référendum, il ne doit pas être fan de films de science fiction. Faut désigner un envoyé spécial, négociations entre les deux membres de l'Union africaine, solution mutuellement acceptable blablabla
Dernière édition par Glad Yator le Mar 22 Déc - 0:20, édité 1 fois
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:20
Franchement, titiller Trump ces derniers temps ce n'est pas la meilleure idée de l'Allemagne, pays sans aucun pouvoir réel au CS. On devine clairement que ce sont les français qui sont derrière cette réunion, ça essaye de tâter le terrain pour voir s'ils réservent un billet sur le TGV en marche ou s'ils décident de prendre la diligence tirée par un bourriquet des mafieux d'à côté.
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Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:25
La France se fait toute petite devant la Russie, et toute puissante devant les Turcs. C'est mitigé dans notre cas car ils ont en face les USA et le Maroc. On dirait qu'il veulent mesurer le degré de sérieux des states dans leur démarche. On va faire comme eux alors... Wait and see
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@Winners Commandant
messages : 1006 Inscrit le : 22/03/2014 Localisation : Rabat Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:27
Citation :
[Édito]
Sahara : Mohammed VI ou l’art du deal
Le roi Mohammed VI lors du discours du 45e anniversaire de la Marche Verte, le 7 novembre 2020.
En liant la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par Donald Trump à la normalisation des liens du royaume avec Israël, Mohammed VI se prémunit contre toute annulation de cette décision par Joe Biden.
À chacun ses intérêts – et ses priorités. De la double annonce choc du 10 décembre dernier, publiée dans une courte rafale de tweets par le président américain Donald Trump et aussitôt confirmée à Rabat, les Marocains auront retenu ce qui, pour eux, est l’essentiel : la première reconnaissance officielle de la marocanité de leurs provinces sahariennes du Sud par un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU – en l’occurrence, le plus puissant d’entre eux.
Quarante-cinq ans après la « reconquista » de ce que le royaume considère comme sa profondeur historique et alors que trois décennies de processus onusien ne sont pas parvenues à sortir ce dossier de l’impasse, l’affaire du Sahara ex-espagnol vient apparemment de subir un trauma salutaire sur la scène internationale : l’entrée dans une logique de solution.
La France suivra-t-elle l’exemple américain ? Parmi les quatre autres membres du Conseil, elle est celle qui a la position la plus proche, suivie par la Grande-Bretagne, d’une recognition pleine et entière, puisqu’elle considère depuis longtemps le plan d’autonomie marocain comme « une base de discussions sérieuse et crédible ».
Mais le pas supplémentaire qui permettrait à des ministres français de se rendre officiellement au Sahara marocain et à l’ambassade de France d’ouvrir un consulat à Laâyoune ou à Dakhla se heurte toujours à un obstacle de taille : Paris sait qu’une telle décision serait considérée par Alger comme un casus belli diplomatique. Plus que jamais partie au conflit – malgré ses dénégations – dans ce dossier, le gouvernement algérien a sur la France des moyens de pression efficaces, alors qu’il n’en possède pas, ou peu, vis-à-vis des États-Unis.
Diplomatie habile
Pour historique qu’il soit, l’édit Trump du 10 décembre est une proclamation présidentielle, pas un décret. C’est-à-dire qu’en théorie l’administration de Joe Biden, qui va s’installer à la Maison Blanche le 20 janvier, peut l’annuler.
Cette hypothèse, nonobstant le fait que le futur secrétaire d’État Antony Blinken est considéré comme un « ami du Maroc », est cependant peu probable. Toute l’habileté de la diplomatie chérifienne (et surtout celle du roi Mohammed VI) a été de lier de facto dans la même concomitance, mais sans le dire ni le reconnaître, le Sahara et la normalisation des liens avec Israël. Le tout avec l’appui du lobby juif américain, aussi influent auprès des Démocrates que des Républicains.
Joe Biden ne pourra pas revenir sur l’une des deux annonces sans mettre l’autre en péril
« De la sorte, confie un proche du Palais, il sera très difficile à la future administration de revenir sur l’une de ces deux annonces sans mettre l’autre en péril. » Et comme nul n’imagine Joe Biden aller à l’encontre du rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël…
Ce type de transaction « gagnant-gagnant », Hassan II l’avait déjà pratiquée en 1986, dans un contexte très différent. Cet été-là, le Maroc se trouve dans une position économique particulièrement difficile : l’endettement est plus lourd que jamais et le FMI ne cache pas son mécontentement de voir que son plan d’assainissement n’est pas appliqué. Les États-Unis supportent de plus en plus mal l’accord maroco-libyen conclu à Oujda deux ans plus tôt. Il faut donc donner des gages pour obtenir des crédits.
Le 21 juillet, Hassan II reçoit à Ifrane le Premier ministre israélien Shimon Pérès, avant de rompre son « mariage » avec Mouammar Kadhafi. Même si l’entrevue se solde par un demi-échec diplomatique, le coup de poker politique rapporte. Le rééchelonnement de la dette marocaine est accepté et de nouveaux prêts sont accordés. Exercice de realpolitik
Reste que ce qui différencie la situation d’aujourd’hui de celle de 1986, tient au fait que le Maroc, en réalité, renoue avec l’état des relations qui prévalait entre les deux pays jusqu’en 2002. Depuis, les touristes israéliens n’ont jamais cessé d’entrer au Maroc avec leurs passeports (ils étaient 70 000 en 2019). Quant aux bureaux de liaison israéliens à Rabat et marocains à Tel-Aviv, ils ont été entretenus et leurs loyers régulièrement payés.
La permanence d’une petite communauté juive au Maroc, où la Constitution reconnaît la part d’héritage hébraïque enseigné dans les manuels scolaires, ainsi que la présence dans l’État hébreu de plus d’un million de citoyens d’origine marocaine (18 % de la population et six ministres au sein de l’actuel gouvernement) font que cette normalisation, à la différence de celles qui l’ont précédée ces derniers mois de Manama à Abou Dhabi en passant par Khartoum, n’est pas une rupture historique. Dans ce royaume dont le souverain est le Commandeur de tous les croyants (et pas seulement des musulmans), les juifs ont leur cimetières, leurs synagogues et leurs musées. Une spécificité dans le monde arabe.
Donald Trump espère faciliter la reprise de ses affaires une fois sorti de la Maison Blanche
Les mots ayant un sens, contrairement à son homologue algérienne, la diplomatie du royaume n’a d’ailleurs jamais usé de la périphrase « entité sioniste » pour qualifier Israël, tout en ne cessant de proclamer son attachement à une solution à deux États. Un équilibre partie intégrante de son « soft power » et qui a permis que la victoire diplomatique du 10 décembre ne soit que très marginalement mise en équation avec les sentiments propalestiniens de la grande majorité des Marocains.
À chacun ses intérêts et ses priorités donc. Celles d’un Donald Trump en fin de cycle étaient de conclure son mandat sur un succès diplomatique susceptible – le poids du lobby pro-israélien aux États-Unis étant ce qu’il est – de faciliter la reprise de ses affaires une fois sorti de la Maison Blanche. Celles du roi Mohammed VI, d’obtenir une reconnaissance décisive de la validité de ce que les Marocains considèrent comme une cause nationale. Même si rien n’est encore réglé sur le fond, le Sahara vaut bien un exercice de realpolitik.
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RED BISHOP Modérateur
messages : 12305 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:29
C'est rien... L'Allemagne défend sa candidature comme membre permanent du CS, et donc elle a convoquer des réunions du CS pour tous les conflits en cours dans le monde, a tel point que ca a fini par gonfler la Russie et la Chine qui lui ont promis de lui mettre des batons dans le roue, fallait bien que ca tombe sur le Sahara a un moment donnée...
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:43
Ce pu*** de representant sud africain a dit que la situation du polisario est unique car il est membre avec un full membreship à l'UA tandis qu'a L'ONU ce territoire est considéré comme non autonome et que donc dans l'UA y'a un membre qui "colonise" un autre membre tandis qu'à l'ONU la situation est différente... Je pense qu'il est urgent de chasser les sandalos de l'UA. Ils deviendront des moins que rien
mr.f-15 Eagle Sous lieutenant
messages : 644 Inscrit le : 24/07/2009 Localisation : London UK Nationalité :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 0:52
I hope we can take the AlgeZerios out of the AU as soon as possible I think we do have the majority now to do so !!
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 1:22
On a offert des camions et chars aux algériens, ils les ont retourné contre nous. Nous avons accueilli et entraîné Nelson Mandela, voilà l'ANC qui nous casse les pieds et laisse faire un génocide contre les fermiers blancs. Nous avons financé les voyages et séjours de Mme Hanane Achraoui, la voilà qui milite pour la division de notre territoire. Nous avons accueilli, nourri et éduqué les Houari Boumediene, Bouteflika et toute l'équipe gagnante, ils n'ont pas arrêté de mordre la main tendue. Morale de l'histoire : Nos vieux auraient dû se mêler de leurs affaires.
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bradli23 Colonel
messages : 1863 Inscrit le : 27/09/2007 Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 2:50
Mais en quelque sorte cela les incrimine Parce que si la RASD est un état pourquoi il cherche à être reconnue via un processus onusien. Aussi les pays qui la reconnaissent comment reconnaître un état dont sa légitimité est encore discuté à l'ONU et fait état d'un processus politique. Mais il est certain que le grand défi pour notre diplomatie c'est de les chasser de l'UA ce jour là on peut dire qu'on est proche de la victoire.
Arbalo Commandant
messages : 1001 Inscrit le : 05/08/2012 Localisation : Ontario Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 4:01
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 10:56
Arbalo a écrit:
Alors cette réunion CS ???
Ça a fait pssshit... https://www.yabiladi.com/articles/details/103365/sahara-reunion-conseil-securite-conclue.html Il leur faudra du temps pour digérer, en attendant nous exerçons notre pleine souveraineté
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RED BISHOP Modérateur
messages : 12305 Inscrit le : 05/04/2008 Localisation : france Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 11:48
Mdr de voir le representant des Sidaf parler de lois international alors qu'eux meme transgresse les resolutions de l'ONU en reconnaissant la Ripoublique de Tindouf
_________________
BOUBOU General de Division
messages : 4848 Inscrit le : 07/08/2008 Localisation : en territoire hostile Nationalité : Médailles de mérite :
Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 12:09
faut bien qu'il justifie son salaire et ses avantages...
Autant les membres permanents trouvaient concensus du "juste millieu", autant maintenant les US ont créé un fossé. Il y a ceux qui prônent le juste millieu, et les autres qui sont avec nous.
On a laissé 30 années à l'ONU pour trouver un échapatoir à l'Algérie. Ca n'a rien donné. Donc on prend nos responsabilités sur nos terres. Maintenant, le quel d'entre eux osera nous défier? Même au moment de faiblesse pour nous ils ne s'y sont pas aventuré!
Oust! y'a rien à voir! on a un territoire à développer...et vous pouvez y être assicié. Les US l'ont compris, même les russes le savent, il ne reste que la France qui a des intérêts avec alger (programme pétrole contre nourriture)...
_________________ L'homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils dabord, des armes on en trouve partout.
feu Hassan II.
https://www.youtube.com/watch?v=AbjNQ_5QvgQ
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Socket-error General de Division
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Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 12:17
Michael Rubin chercheur du cercle de réflexion “American Entreprise Institute” et ancien responsable du Pentagone, a qualifié de "bizarre" la dernière sortie de Baker sur le Sahara :
Citation :
James Baker's opposition to Israel-Morocco accord further undermines his diplomatic legacy
Former Secretary of State James Baker had a bad week. Perhaps it’s the fact that any comparison between Baker’s Middle East peace strategy and that of Secretary of State Mike Pompeo show just how vacuous were Baker’s assumptions.
The fall of the Soviet Union and the 100-hour U.S. victory over Iraq in Operation Desert Storm’s ground war presented an opportunity to change the dynamics of the Middle East. At the 1991 Madrid Conference, Baker succeeded in bringing together delegations from Israel, Syria, Jordan, Lebanon, and Egypt together in the same room, as well as the Palestine Liberation Organization, which attended as part of the Jordanian team.
As a photo-op, it was a breakthrough. In terms of Middle East peace, it was like running a football down the field for 99 yards, only to then fumble on the one-yard line. Baker’s shuttle diplomacy, and that of former Secretary of State Warren Christopher after him, empowered autocrats, offered the Palestine Liberation Organization an effective veto, and lead to a marked increase of terrorism and, for a quarter century afterwards, a deficit of peace.
True, Jordan signed a peace agreement with Israel in 1994, but that had been a longtime in the works and was more the result of decades of behind-the-scenes negotiations between Jordan’s King Hussein and successive Israeli leaders.
Contrast that with Pompeo, who has achieved more in four months than his predecessors had in four decades. Put another way, when Pompeo became secretary, Israel had relations with Egypt and Jordan. As Pompeo leaves, Israel now has ties to the United Arab Emirates, Bahrain, Sudan, and Morocco.
Baker did not disappear from diplomacy at the end of the George H.W. Bush administration. He got a second wind in 1997 as United Nations Secretary-General Kofi Annan’s personal envoy for the Western Sahara. However, he fumbled here, too.
First, some background: The root of the Western Sahara conflict lies in the region’s post-colonial status. Morocco has long claimed the Sahara as its own (it has history on its side), but the Polisario Front, a Cold War relic long reliant on Algerian military and Cuban patronage, claimed the region as its own and declared the self-styled Sahrawi Arab Democratic Republic.
Between 1975 and 1991, Morocco fought a war against the Algerian-backed Polisario, but in 1991, the U.N. brokered a ceasefire, which was supposed to be followed by a referendum to determine the Western Sahara’s status. Almost 30 years on, this referendum did not happen largely because the Polisario and its Algerian backers inflated refugee totals and sought to register Algerians, Mauritanians, and others who had never lived in the region.
Baker sought to break the impasse in 2000 with a framework agreement, which would ultimately grant the Western Sahara autonomy within Morocco. Morocco accepted that agreement and has now implemented it, but Baker suddenly reversed course and sought an imposed solution more favorable to the Polisario for reasons that he never fully explained (Moroccans suspect family business dealings with Algeria catalyzed Baker’s about-face). Regardless, the U.N. Security Council rejected Baker’s subsequent proposals, and he ultimately resigned.
Baker, Republican Sen. Jim Inhofe, and former national security adviser John Bolton (for whom Baker has been a mentor) have all been subsequently partisan toward the Polisario’s claims to the Sahara. It’s a curious alliance, given the Polisario Front’s Marxism and Algeria’s general antagonism toward the United States. Each has condemned the recent U.S.-brokered normalization agreement between Israel and Morocco, which confirmed Moroccan suzerainty over the Western Sahara.
Baker’s essay, however, is truly bizarre and ultimately accelerates the tarnishing of his image as history and hindsight show his Middle East judgments to be wrong and counterproductive. To undermine an Arab-Israel peace breakthrough because “it threatens to complicate our relations with Algeria, an important strategic partner,” causes almost everyone outside Algiers to scratch his head in wonder. To label Algeria a strategic partner in North Africa is akin to calling Cuba a strategic partner in the Caribbean.
Baker gets history wrong when he says that Morocco took over the Western Sahara by force. Put aside the fact that the region was Moroccan until the Spanish seized it in a colonial scramble. The 1975 Green March, in which Moroccans returned to the area, was non-violent and involved thousands of Moroccans returning to the region on foot. Indeed, it was this action that compelled the Spaniards to leave. Many Sahrawis also sought to return, but the Polisario refused to allow them and their families to depart the Algerian refugee camps in which they remain as both the Algerian military and Polisario profit from their presence.
Given how Morocco is America’s top counterterrorism ally in the region, Baker also flips reality on its head when he states, “Al-Qaeda in the Islamic Maghreb and other groups could exploit the growing tensions in the region,” while the Polisario Front has rented its smuggling network to the al Qaeda affiliate. His entire article reads like the North African equivalent of the elder Bush’s “Chicken Kiev” speech.
Baker has invested decades in government service. He may see himself as a master statesman, but he appears unwilling to consider that his failures now have less to do with American adversaries and more to do with Baker’s own stubborn refusal to question his own beliefs. In post-retirement judgment, he has become a doppelganger of Jimmy Carter, ready to embrace dictatorships and throw America under the bus.
Baker’s false assumptions in the Middle East diplomacy hampered, rather than advanced, peace, and his misreading of Algeria, Morocco, and the Polisario Front threaten to do the same across North Africa and the Sahel.
Michael Rubin (@Mrubin1971) is a contributor to the Washington Examiner's Beltway Confidential blog. He is a resident scholar at the American Enterprise Institute and a former Pentagon official.
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Sujet: Re: Actualités du Sahara Marocain Mar 22 Déc - 14:07
Citation :
Lettre ouverte à M. James Baker III : La souveraineté du Maroc sur le « Sahara occidental » est l’aboutissement d’un long processus d’autodétermination postcoloniale
Lahcen Haddad, PhD, député marocain du parti Istiqlal et ancien ministre du Tourisme, a écrit à l’ancien Envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU) au Sahara, James Baker III, dont il est également un bon ami de son fils, Douglas Baker.
Cher M. James Baker III,
Dans votre récent OpEd au Washington Post, vous avez déclaré que la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est un «retrait des principes du droit international et de la diplomatie», ignorant délibérément le fait que le droit international, en matière de souveraineté, repose sur la reconnaissance faite par les États et les gouvernements, qui pourrait en soi ouvrir la voie à une reconnaissance «internationale» à travers des organismes collectifs comme l’ONU. Le droit international n’est pas un système abstrait imposé aux nations, mais la somme des actes et des pratiques des nations individuelles qui ont un impact et influencent l’action collective des nations, appelée « droit international ».
Votre déclaration selon laquelle une telle démarche « menace de compliquer nos relations avec l’Algérie, un partenaire stratégique important » est non seulement surprenante mais aussi assez révélatrice. En fait, votre souci ne semble pas être de respecter le droit international mais de protéger les intérêts américains, en particulier les intérêts pétroliers avec un pays producteur de pétrole comme l’Algérie. Il semble acceptable de mettre en colère un partenaire stratégique de longue date comme le Maroc, un pays avec qui les États-Unis ont le plus long traité de partenariat qu’ils aient jamais eu, et le premier pays à reconnaître l’autodétermination et l’indépendance des États-Unis, aussi longtemps car les Etats-Unis ne mettent pas en colère l’Algérie. Est-il acceptable de contourner les principes de la diplomatie et des relations internationales et les valeurs de partenariat lorsqu’il s’agit d’intérêts purement économiques ? Nous savons tous que l’Algérie produit du pétrole mais pas le Maroc.
Lire aussi|Covid-19 : devez-vous être vaccinés si vous avez déjà été infectés par le virus ? La référence à l’Algérie est intéressante, car lorsque vous avez agi en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental de 1997 à 2004, vous avez traité ce même pays comme s’il était une « partie observatrice » au conflit. Il semble désormais que l’Algérie soit devenue un acteur à part entière du conflit, vulnérable à la colère suite à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc par le Gouvernement des États-Unis.
Vous avez également déclaré que la reconnaissance «ne devrait jamais se faire au prix de l’abandon de l’engagement des États-Unis en faveur de l’autodétermination, principe fondamental sur lequel notre pays a été fondé et auquel il doit rester fidèle ». Lorsque les États-Unis faisaient de petits pas vers la souveraineté en 1777, assiégés par les empires britannique, français et espagnol, l’autodétermination même dont vous parlez ne venait pas seulement de la lutte des révolutionnaires à Boston et à Philadelphie, mais a été renforcée par la reconnaissance de pays comme le Maroc, une reconnaissance qui a eu son poids dans le concert des nations, comme diraient les livres d’histoire.
D’autre part, pourquoi accepteriez-vous l’autodétermination en ce qui concerne les États-Unis ou ce que vous appelez « le peuple du Sahara occidental » et même les Palestiniens, mais vous refusez de considérer le même concept en ce qui concerne les luttes du Maroc contre les colonialismes. Le processus d’autodétermination du Maroc a commencé en 1956, lorsque la France et l’Espagne ont été forcées de quitter le nord et le centre du pays. Puis la ville saharienne de Tarfaya a été rétrocédée par l’Espagne en 1958, suivie par la ville méridionale de Sidi Ifni en 1969. C’est le Maroc qui a inscrit le Sahara occidental comme territoire non colonisé auprès de la Quatrième Commission de décolonisation des Nations Unies en 1964. L’objectif était de poursuivre ses efforts nationaux pour parvenir à son autodétermination et à son indépendance à part entière du colonialisme espagnol. Même le Polisario a été créé à Rabat par des étudiants sahraouis pour libérer le Sahara occidental et le ramener dans le giron de la souveraineté du Maroc. La Marche verte de 1975 était la quintessence de la volonté d’un peuple de réaliser son unité territoriale et son autodétermination historique. Il me semble, Monsieur le Secrétaire d’État, que certaines formes d’autodétermination sont, pour vous, « meilleures » que d’autres, de façon étrangement orwellienne.
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La décision de la Cour internationale de justice de 1975 selon laquelle il y avait des liens d’allégeance entre les rois du Maroc et les tribus sahraouies, la décision de la Jemaa (l’organe collectif qui représentait alors les Sahraouis) d’accepter la souveraineté du Maroc et les accords de Madrid (1976) … ces actes ne comptent pas, pour vous, Monsieur Baker, comme faisant partie du droit international ou de l’autodétermination. Votre approche sélective n’est pas seulement injuste, mais n’est malheureusement pas justifiée par des faits historiques.
Ce qui est surprenant aussi, c’est que vous semblez ignorer les différents traités qui ont lié le Maroc à différentes puissances occidentales au cours des siècles, par lesquels des droits de passage et d’accostage ainsi que la protection ont été accordés par les gouvernements marocains aux navires européens et américains naviguant au large du Sahara occidental. Si ce n’est pas une preuve de souveraineté, que pourrait l’être ? Telle est la base du droit international dans l’ordre westphalien des nations, des États-nations, de la souveraineté et des territoires. Les décisions de l’ONU concernant le conflit ne pouvaient ignorer l’histoire ; et une « nouvelle histoire » vient d’être écrite lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental il y a quelques jours. Une couche qui ne fait que confirmer les réalités juridiques et historiques sur le terrain.
Et, en passant, M. Baker la reconnaissance fait partie intégrante de la légalité internationale.
En conclusion, Monsieur Baker, j’ai beaucoup de respect pour vous en tant que politicien expérimenté et en tant que personne de principes. Mais en ce qui concerne cette question, je ne suis pas d’accord. Je trouve votre position difficile à comprendre et vos arguments ne reposent pas du tout sur des faits et sur l’histoire.
Veuillez accepter mes meilleures salutations et ma plus grande considération.